Favoriser la biodiversité —
préserver les bases de la vie
La biodiversité — la diversité naturelle en espèces,
gènes et milieux naturels — est notre base vitale. Elle
nous fournit tout ce dont nous avons besoin : nourriture,
vêtements, énergie, délassement. Elle assure la qualité de
l’approvisionnement en eau et atténue les changements
climatiques. Elle est notre assurance contre les famines et
notre pharmacie dans laquelle nous puisons sans cesse de
nouvelles substances pour combattre les maladies. De plus,
l’être humain a le devoir éthique de sauvegarder la diversité
biologique.
Mais la biodiversité est de plus en plus malmenée, en
Suisse et dans le monde entier. Chaque heure en moyenne,
sur la planète, trois espèces s’éteignent. La superficie des
forêts tropicales a diminué de plus de moitié en l’espace de
50 ans. En Suisse par exemple, seulement 5 % des prairies
et pâturages secs et 18 % des sites marécageux subsistent
aujourd’hui. Les mesures prises jusqu’ici n’ont pas permis
de ralentir cet appauvrissement rapide. Face à ce constat,
la Suisse et tous les autres États du globe ont décidé, en
automne 2010 à Nagoya (Japon), de redoubler d’effort pour
préserver la biodiversité.
D’ici à 2020, la Suisse doit ...
... stopper, sur son territoire, l’appauvrissement de la
biodiversité et des services qu’elle rend, et les restaurer
chaque fois que l’occasion s’en présente.
... accroître fortement son apport à la prévention de
l’appauvrissement mondial de la biodiversité.
Les principaux objectifs que la communauté des États se
propose d’atteindre à l’horizon 2020 sont présentés dans
un plan en 20 points. Pro Natura, l’ASPO/BirdLife Suisse et
le WWF Suisse expliquent ce que ces objectifs impliquent
concrètement pour la Suisse :
Besoins d’agir — les 5 principaux points :
1. Préserver et favoriser la biodiversité
sur l’ensemble du territoire suisse
Chaque jour en Suisse, une surface de sol équivalant à
10 terrains de football est sacrifiée à la construction de
maisons et de routes. De nombreux milieux naturels s’ap-
pauvrissent en espèces. L’énorme destruction d’espaces
naturels et de terres agricoles due à l’urbanisation, à l’inten-
sification de l’exploitation et aux activités de loisirs doit ces-
ser. Le développement du milieu bâti doit désormais se faire
vers l’intérieur. Mais la biodiversité doit aussi être favorisée
sur le territoire construit.
Les paiements directs dans l’agriculture doivent être liés
à des prestations concrètes, notamment en faveur de la
biodiversité. Toute exploitation forestière doit se faire dans
le respect de la nature.
2. Développer les aires protégées et la
promotion des espèces
A peine 10 % du territoire suisse est aujourd’hui placé
sous protection. Les longues listes des milieux naturels et
espèces en danger attestent que ce n’est pas suffisant.
Pour améliorer la situation, au moins 20 % du territoire
doit être protégé. Il est notamment indispensable de créer
d’autres parcs nationaux, réserves forestières et réserves
naturelles pour des espèces menacées et prioritaires. Pour
assurer aux réserves naturelles un haut niveau de qualité,
il faut les faire bénéficier d’objectifs contraignants, d’une
gestion adéquate, de fonds suffisants et d’une protection
effective. Elles doivent être reliées les unes aux autres
par des surfaces d’interconnexion et des couloirs de
migration et de liaison, afin que la faune et la flore puissent
mieux réagir aux changements touchant les conditions
d’environnement.
La proportion d’espèces menacées à l’égard desquelles
la Suisse assume une responsabilité particulière doit être
réduite de 20 %. A cet effet, des mesures supplémentaires
de favorisation d’espèces doivent être prises.
Objectifs pour
la biodiversité 2020
4. Assurer un financement suffisant de
la biodiversité
Souvent, les efforts de préservation de la biodiversité
échouent par manque de financement. A titre d’exemple,
il manque la moitié des fonds nécessaires pour assurer
l’entretien des biotopes d’importance nationale.
Confédération et cantons ne consacrent aujourd’hui que
0,1 % du produit national brut (PNB) à la préservation et
la favorisation de la biodiversité. La Confédération doit,
encore en 2011, déterminer le volume de financement
nécessaire à la mise en œuvre intégrale des instruments
de protection. Il est probable que les fonds indispensables
représentent au moins 0,5 % du PNB.
Les subventions préjudiciables à la biodiversité doivent être
supprimées et converties en incitations positives pour la
protection et la favorisation de la diversité biologique. Il faut
en outre mettre en place une imposition élevée des
activités qui nuisent à la biodiversité.
5. Assumer une responsabilité
internationale
Notre mode de vie implique la consommation d’une
surface plus de deux fois plus étendue que la superficie
de la Suisse (« empreinte écologique »). À travers notre
consommation, nous contribuons toutes et tous,
consciemment ou inconsciemment, à l’appauvrissement
de la biodiversité. En même temps, la Suisse est l’une
des nations les plus riches du monde. Notre pays doit,
par un réaménagement de ses politiques en matière de
ressources, de commerce et d’économie, réduire son
empreinte écologique et augmenter le financement de
mesures visant à préserver la biodiversité dans
des pays tiers.
Stratégie suisse pour la biodiversité
Il reste beaucoup à faire pour sauvegarder et favoriser
la biodiversité en Suisse. La stratégie suisse pour la
biodiversité doit reprendre et concrétiser résolument les
objectifs présentés ici. Elle doit comporter des mesures
efficaces, un plan de financement concret et des indicateurs
appropriés pour toutes les politiques sectorielles, et montrer
de quelle manière les moyens nécessaires peuvent être mis
à disposition.
ASPO/BirdLife Suisse [email protected], +41 44 457 70 20
Pro Natura [email protected], +41 61 317 91 91
WWF Suisse [email protected], +41 44 297 21 21
Zurich et Bâle, 4 mai 2011
3. Reconnaître et intégrer partout la
valeur de la biodiversité
La biodiversité revêt une grande valeur et fournit à nous
toutes et tous des prestations inestimables. Cette valeur
doit trouver son reflet dans l’économie, la politique
et la société. La biodiversité ne doit plus pouvoir être
consommée gratuitement et à bien plaire ; les auteurs
d’atteintes à la biodiversité doivent passer à la caisse. Une
réforme fiscale écologique doit permettre de tenir compte
de la valeur de la biodiversité. Pour tous les secteurs,
des objectifs pour préserver la biodiversité doivent être
définis, et les lacunes par rapport à ces objectifs doivent
être comblées. Les décisions des pouvoirs publics ne
doivent pas porter préjudice à la biodiversité et doivent être
examinées quant à leurs effets sur celle-ci.
Dans les programmes d’enseignement et le travail
d’information, il importe de faire progresser, au sein
de la population et chez les décisionnaires, la prise de
conscience de la valeur de la biodiversité, des menaces qui
pèsent sur elle et des
moyens de la préserver
et la favoriser.
Images : Pro Natura (11x), ASPO (2x), FoeE/arr.org.ar (1x)
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