Chapitre 1 - Editions Eyrolles

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© Groupe Eyrolles, 2006,
ISBN : 2-212-11904-6
1
Introduction
Ma première réaction à Linux ?
Ceci défie toute logique.
— Ian Murdock
Debian GNU/Linux est un système d’exploitation complet aussi bien pour des serveurs, des stations de travail que pour des ordinateurs de bureautique familiale. Il
peut servir des pages web, relayer du courrier électronique, gérer une base de données, gérer un partage de fichiers, authentifier des utilisateurs, protéger et surveiller
des réseaux, et même faire fonctionner des périphériques embarqués. Debian peut
aussi faire office de station de travail ou de poste bureautique, permettant aux utilisateurs de surfer sur Internet, de lire et écrire des courriers électroniques, de rédiger
des documents, de créer des tableaux de calcul, de modifier des images, de visualiser
du contenu multimédia, de jouer, de créer des logiciels, de gérer un emploi du temps
ainsi que sa base de contacts et autres informations personnelles. Aussi, quand il
s’agit de Debian, la question n’est pas de savoir si l’on peut faire telle ou telle chose,
mais bien plutôt comment. C’est pourquoi Debian constitue un excellent choix pour
la plupart des tâches.
Le large éventail des possibilités de Debian explique pour une grande part sa croissance régulière1. Une autre raison justifiant le succès de Debian, encore plus impor1 Netcraft
a constaté que Debian fut en 2003 et 2004 la distribution Linux dont l’utilisation sur les
serveurs web se développa le plus. En 2005, Netcraft la plaçait comme deuxième distribution la plus
populaire : http://news.netcraft.com/archives/2005/12/05/strong_growth_for_debian.html
20
Debian
tante que la précédente, est la stabilité de ses logiciels et la robustesse de ses outils
d’administration : tout ceci contribue à sa réputation de fiabilité.
Debian doit la plupart de ses qualités à de nombreux projets de logiciels libres, issus
notamment des projets GNU et Linux. Debian employant le noyau Linux, tout ce
qui est possible avec ce noyau en tant que tel l’est également avec cette distribution.
Plus de 15 000 paquets Debian sont disponibles, prêts à être installés : ils offrent
de nombreuses fonctionnalités et permettent d’éviter les tracas habituels tels que
la gestion des dépendances, la compilation du code source, la mise en place de la
configuration et la mise à jour. Et quand bien même auriez-vous besoin de compiler
vous-même un outil, une bibliothèque ou une application, Debian vous offre tous les
outils et reste en dehors de votre chemin. C’est peut-être l’une de ses caractéristiques
essentielles : la distribution est là pour vous assister, mais elle reste très discrète tant
que l’on n’y fait pas explicitement appel. En d’autres mots, vous contrôlez le système,
et non pas le contraire.
Notons que Debian, constitué d’un ensemble de conventions et d’outils, facilite l’utilisation de Linux mais également d’autres noyaux de systèmes d’exploitation tels que
FreeBSD et Hurd. Nous ne traiterons toutefois, sauf mention explicite contraire, que
de Debian GNU/Linux.
Les mainteneurs de paquets Debian essaient de conserver le logiciel tel qu’il est fourni
par ses auteurs. Tout en évitant des changements majeurs, ils s’assurent que leur
travail de mise en paquet répond à un ensemble très strict de règles qui garantissent
que les milliers de paquets forment un système cohérent plutôt qu’un agrégat où
certains empiètent sur les plates-bandes d’autres. De cette façon tout paquet Debian
officiel installe le logiciel original en l’insérant proprement dans le système, au lieu
de se contenter de fournir une configuration particulière ne fonctionnant que dans
certaines conditions.
Lorsqu’un mainteneur de paquets Debian modifie le logiciel de façon non spécifique
à Debian (comme c’est souvent le cas), son travail est généralement intégré dans le
code source « amont »2. Cela améliore le logiciel et limite l’ampleur des différences
introduites par Debian. De même, les outils développés uniquement pour Debian sont
publiés et souvent employés dans d’autres distributions. Le projet Debian est très
attaché aux valeurs du logiciel libre et fournit tout son travail pour le bénéfice de
tous, tout comme Debian utilise le produit d’autres pour son propre bien.
La communauté Debian est composée de volontaires bénévoles. Les développeurs Debian ne reçoivent aucune compensation financière directe du projet. Néanmoins, la
philosophie et les mérites techniques de Debian ont toujours attiré des professionnels
du monde entier qui apportent leurs compétences dans de nombreux domaines au
2 NdT
: cela désigne le code source original développé par les auteurs du logiciel en question.
Introduction
Chapitre 1
sein du projet. Il faut savoir que chaque prétendant au titre de développeur Debian
doit manifester son adhésion à l’éthique du projet et doit prouver qu’il dispose des
compétences requises avant d’être officiellement accepté. En tant que volontaires, ils
sont libres de mener les projets qui les intéressent, tout en travaillant sur le même
système intégré.
Les utilisateurs d’ordinateur ont aujourd’hui des besoins et Debian y répond avec
brio tout en encourageant l’implémentation des solutions dans un cadre formel et
viable. Debian n’est peut-être pas universellement employable, mais stabilité et maturité restent ses objectifs-clés. En admettant qu’ils reflètent les principaux besoins
de l’utilisateur, le reste est négociable.
À propos de ce livre
Les paquets dans l’archive Debian contiennent une grande variété de logiciels libres,
des outils standards aux utilitaires les plus incroyables. Les outils spécifiques à Debian constituent un sous-ensemble important que nous étudierons tout au long de
notre progression. Ce livre présente ces outils, explique les concepts sous-jacents, et
met en garde face à quelques pièges ou limitations potentiels. Il explique comment
les outils doivent être employés, comment ils s’intégrent pour offrir un moyen robuste
et cohérent d’administrer et de maintenir des machines sous Debian. Le livre traite
uniquement de l’architecture x86 mais puisque les fonctionnalités et l’apparence d’un
système Debian sont globalement les mêmes entre les différentes architectures supportées (excepté l’installation et l’amorçage), les parties spécifiques à l’architecture
x86 sont minimes.
Ce livre ne traite pas de Linux en général, pas plus qu’il ne traite des aspects spécifiques à l’administration système3. Il a été écrit pour être une référence sur le système
Debian et ses spécificités.
Ce livre se veut objectif. Debian est peut-être le système d’exploitation idéal pour
certains, mais il n’en va pas nécessairement de même pour tout le monde. Promouvoir Debian et encourager son utilisation est une bonne chose, puisque chaque nouvel
utilisateur est un nouvel atout pour le projet. Mais personne n’y gagne rien si les
débutants abandonnent après une première mauvaise expérience parce que Debian
ne correspondait pas à leurs attentes ou à leurs besoins. La louange du « système
3 Si
vous recherchez des références à ce sujet, je peux vous recommander la 4 e édition de Running
Linux chez O’Reilly, écrit par Matt Welsh et al. Machtelt Garrels propose aussi un bon guide
en ligne : http://www.tldp.org/LDP/intro-linux/html. La documentation fournie par le projet
de documentation Linux (The Linux Documentation Project, http://www.tldp.org) constitue une
référence utile et indispensable. Enfin, Evi Nemeth et al. ont écrit l’excellent Linux Administration
Handbook et le fantastique Unix System Administration Handbook, ciblant tout particulièrement
les administrateurs systèmes (http://www.admin.com).
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Debian
d’exploitation universel » ne correspond pas à ce que les futurs utilisateurs veulent
entendre ; les informations doivent être basées sur des faits, pas sur du contenu publicitaire.
L’objectif de ce livre n’est pas d’être un pamphlet sur Debian. Il présente l’approche
de Debian pour de nombreuses tâches d’administration système et dénonce certains
mythes ou préjugés. Il montre tout autant les aspects de Debian qui peuvent ravir
l’administrateur et lui faciliter la vie, que ceux qui risquent, s’il ne sait les traiter,
de lui causer des moments de rage et de désespoir. En fin de compte, ce livre est
l’occasion de vous faire apprécier Debian à sa juste valeur. Il ne livre rien que les faits
pour que vous puissiez les comparer à vos attentes et décider soit d’adopter Debian
GNU, soit de poursuivre votre route. Dans l’annexe B, vous trouverez un résumé et
davantage de conseils pour prendre cette décision, lourde de conséquences pratiques.
Écrire un livre sur Debian n’est pas facile lorsqu’on est impliqué dans le projet. Chaque
fois que j’ai rencontré un problème, j’avais tendance à le corriger (ou au moins à le
signaler) au lieu de documenter des moyens de l’éviter. Depuis le commencement de ce
livre, j’ai envoyé 354 rapports de bogues, j’en ai corrigé 68, j’ai échangé près de 5 500
courriers électroniques sur des sujets liés au livre et j’ai passé un nombre incalculable
d’heures sur IRC. Sans aucun doute, le livre aurait été achevé bien plus vite si j’avais
simplement accepté les problèmes. En tout cas, j’ai l’impression que le projet comme
le livre ont bénéficié de ma démarche, mais je ne peux pas en dire autant de ma
tranquillité d’esprit.
Cible de l’ouvrage
Ce livre cible avant tout les personnes habituées à Unix qui cherchent à comprendre ce
qui différencie Debian, et qui veulent apprendre à faire le meilleur usage des principes
et des outils employés par la distribution. Il se veut une référence pour ce système,
mais aussi un guide pour ceux qui veulent aller plus loin. Le lectorat ciblé est vaste
et peut être grossièrement classé en quatre catégories. Celles-ci sont étudiées dans les
sections qui suivent.
L’administrateur Linux
Lecteur idéal de ce livre, il possède des compétences dans deux grands domaines. Tout
d’abord, il connaît très bien le noyau Linux, les utilitaires GNU ainsi que les principes
généraux qui gouvernent tout système Unix (et en particulier tout ce qui relève de
la norme POSIX (Portable Operating System for Unix)). De plus il a une expérience
concrète d’administration de systèmes multi-utilisateurs. Son expérience lui donne un
bon aperçu de l’étendue des tâches quotidiennes d’administration. C’est pourquoi il
a écrit plusieurs scripts pour faciliter son travail. Bien que cela ne fasse pas de mal
Introduction
Chapitre 1
de connaître les choses à faire et à ne pas faire en matière d’administration système,
ce livre se concentre plutôt sur la gestion effective de machines stables et sécurisées
sur de longues périodes de temps.
Il trouvera dans ce livre une passionnante introduction à la gestion et à l’administration système, telle que préconisée par Debian. Le livre offrira pour lui un aperçu
objectif et exhaustif des forces et des faiblesses de Debian, et servira de base pour
migrer d’une autre distribution Linux à Debian GNU.
L’administrateur Unix
L’administrateur d’un autre système d’exploitation Unix, comme BSD (Berkeley Software Distribution) ou Solaris, devra lire ce livre en parallèle à un manuel de référence
GNU/Linux4. Ce livre est basé sur la version de Debian employant Linux comme
noyau. Debian a été porté sur d’autres noyaux, mais ces ports ne sont pas aussi mûrs
que ceux basés sur Linux. Cependant, un grand nombre de personnes compétentes
et ambitieuses travaillent dur pour les rendre aussi bons que ceux basés sur Linux.
Chaque nouvel utilisateur prêt à aider ces ports peut accélérer le processus.
Si l’administrateur Unix est prêt à franchir le pas vers Linux, ou s’il souhaite continuer à profiter de son expérience des noyaux BSD tout en rentrant dans le monde
de Debian, alors il sera intéressé par ce livre. Debian fonctionne et se comporte de
manière tout à fait similaire quel que soit le noyau ou l’architecture (voir page 130,
« Architectures gérées »).
L’utilisateur de Debian
Celui qui emploie déjà Debian GNU/Linux peut tout de même tirer profit de ce
livre. La sophistication d’un système Debian assure un fonctionnement régulier sans
nécessiter de gros efforts, et la maintenance d’une station de travail personnelle ne
requiert pas une connaissance poussée des concepts avancés et des entrailles de Debian GNU/Linux. Néanmoins, un jour ou l’autre, l’utilisateur exprimera de nouveaux
besoins, et à ce moment il devra se pencher sur son système pour l’améliorer afin qu’il
gère de nouvelles tâches, ou tout simplement pour optimiser la gestion des tâches habituelles. Il est possible qu’il veuille créer des comptes à des amis ou des membres
de sa famille afin qu’ils puissent goûter la liberté d’un système Linux. Ou alors, il
se peut qu’il ait à faire un usage professionnel de son système Linux, auquel cas ses
connaissances et son enthousiasme seraient un atout majeur pour exploiter au mieux
le système. Enfin, il se peut que l’utilisateur découvre simplement qu’il aime expé4 Voir
la note en bas de la page 21.
23
24
Debian
rimenter avec Debian et se fasse surprendre par ses méthodes élégantes, qu’elles lui
soient utiles ou non5.
Si vous êtes dans ce cas, ce livre vous livrera les justifications des différentes approches
retenues par Debian. Il vous montrera également des utilitaires et paradigmes encore
inconnus. Si votre machine doit rester fonctionnelle à tout prix, il est recommandé
de tester tout ce que vous découvrirez sur une autre machine fraîchement installée,
ou dans le cadre d’une installation dans un chroot (voir page 454, « Installer Debian
dans un chroot »). Une fois les concepts bien maîtrisés, vous pourrez les appliquer, si
vous le souhaitez, à votre machine principale.
En pensant à l’audience cible de ce livre, je me suis dit que je ne l’aurais pas acheté si
je l’avais vu en librairie. Quand j’ai commencé à écrire, je me considérais comme un
utilisateur avancé de Debian et un développeur averti, qui n’apprendrait pas grandchose d’un tel livre. J’avais tort. En rassemblant les informations qui remplissent
maintenant ces pages, j’ai découvert de nombreuses idées et techniques que je ne
pouvais même pas imaginer. Fouiller les profondeurs de Debian m’a ouvert les yeux
à de nouvelles perspectives, dont certaines ont révolutionné ma manière de travailler
avec Debian. Si votre implication avec Debian est due à autre chose que la chance,
alors ce livre est pour vous.
L’apprenti Linux
Nous présupposons dans ce livre une bonne connaissance du système d’exploitation
Linux. Ainsi ceux qui débutent avec ce système devraient chercher autre chose pour
acquérir les rudiments. Néanmoins, en complément d’un bon livre d’introduction à
Linux, et avec de l’enthousiasme et du temps libre à occuper, ce livre permet de faire
le saut vers ce nouveau système d’exploitation en apprenant directement les solutions
les plus élégantes aux problèmes posés par l’administration d’un tel système.
Ceci dit, Debian n’est peut-être pas le meilleur choix pour faire ses premiers pas dans
le monde Linux. Si vous choisissez Linux parce que vous en avez marre et que vous
voulez dès maintenant rédiger vos documents, écrire vos courriers électroniques et
surfer sur la toile avec un système stable, sécurisé et libre, alors vous devriez peutêtre vous tourner vers une des distributions dérivées de Debian (voir annexe A).
Elles sont généralement optimisées pour un usage spécifique ou ciblent une catégorie
particulière d’utilisateurs, ce qui les rend plus simples à appréhender. Ainsi certaines
d’entre elles emploient des programmes d’installation simplifiés (voire fonctionnent
sans nécessiter une installation préalable), fournissent une sélection de logiciels de
bureautique standards, permettant de se mettre au travail immédiatement sans devoir
se documenter sur comment installer tout cela. Ces distributions n’ont pas besoin de
5 Cela
a toujours été mon cas.
Introduction
Chapitre 1
gérer le vaste spectre d’applications que Debian supporte et évitent ainsi certaines
problématiques liées à la flexibilité et à la complexité. Une fois les premiers rudiments
acquis au cours de vos pérégrinations avec l’une de ces distributions, il sera toujours
temps de revenir à Debian pour sa maintenabilité (ou toute autre raison).
Si vous voulez vraiment faire le grand saut au-dessus de l’abîme, au lieu de prendre
le sentier habituel, et choisir Debian comme première distribution Linux, allez-y !
Vous rejoindrez une communauté accueillante qui saura vous épauler quand vous en
aurez besoin, mais soyez certains que vous connaîtrez, au début, quelques moments
délicats. Si l’ordinateur que vous prévoyez d’utiliser pour vos essais est aussi celui que
vous employez pour votre travail quotidien, soyez certain de savoir ce que vous faites.
Pour vos expérimentations, il serait sage d’investir un peu d’argent dans une nouvelle
machine, que vous mettrez en réseau avec votre machine habituelle. Le matériel est
peu onéreux, et votre ordinateur habituel peut très certainement partager l’accès à
Internet avec les autres ordinateurs connectés au réseau local. Cette stratégie vous
permet de n’employer votre ordinateur principal que pour le travail important. En
outre, si jamais votre machine Debian n’arrive plus à accéder au réseau, vous pourrez
encore utiliser l’autre ordinateur pour demander de l’aide à la communauté.
Comment employer ce livre
Ce que ce livre peut vous apporter dépend pour une large part de la manière dont vous
l’utilisez. Pour en profiter pleinement, il faut une machine sur laquelle vous pouvez
installer Debian et expérimenter autant que bon vous semble, sans craindre de perdre
des données. La baisse du prix des ordinateurs, et les caractéristiques minimales dont
Linux a réellement besoin, permettent de s’équiper à bon marché pour expérimenter
en toute liberté. Debian fonctionne parfaitement sur un ordinateur à base de Pentium II avec 64 Mo de mémoire vive. Si cela n’est pas possible, alors n’importe quelle
machine Linux fera l’affaire, à la condition que vous disposiez des droits de l’administrateur système. Vous pouvez en effet suivre les instructions fournies dans la section
« Installer Debian dans un chroot » (voir page 454) pour créer un système Debian
dans un sous-répertoire particulier, dans lequel vous pourrez expérimenter.
Ne vous contentez pas de lire ce livre, essayez tout ce que vous découvrez sur votre
machine de test. Ajoutez vos propres expériences à celles proposées par ce livre. Essayez tout ce qui vous passe par l’esprit. Si plus rien ne marche sur votre machine,
réinstallez-la, ou configurez un système propre dans un sous-répertoire de votre disque
dur (chroot). Si le pire se produit, vous pourrez alors récupérer une machine fonctionnelle en remplaçant le système défectueux par celui contenu dans ce sous-répertoire.
Tout ceci sera expliqué à la section « Assembler un système » (voir page 453). Signalons aussi le programme pbuilder qui permet de créer et gérer un environnement
25
26
Debian
dans lequel vous ne pouvez rien casser (voir page 559, « Construction automatique
avec pbuilder »).
En dehors des tests et des expérimentations, il est souhaitable de se documenter
largement sur les concepts introduits. Chaque système Debian est fourni avec une documentation abondante regorgeant d’informations sur les utilitaires disponibles (voir
chapitre 10). N’oublions pas non plus que l’Internet est une ressource formidable
(la section « Ressources en ligne » (voir page 570) donne des points de départ), et
qu’une des forces de Debian est ses listes de diffusion. Ainsi, en rejoignant la liste
debian-user-french, la lecture de quelques-uns des messages échangés constituera un
complément d’information utile. N’hésitez pas à écrire sur la liste de diffusion si vous
pouvez répondre à une requête d’information, ou si vous pouvez proposer une piste
de recherche. La section « Listes de diffusion » (voir page 577) détaillera tout ce qu’il
faut savoir à ce sujet.
Si vous utilisez Debian pour le plaisir (autrement dit, si vous aimez bricoler votre
système plutôt que de faire le travail qui vous attend6), n’hésitez pas à récupérer des
vieilles machines dans votre entourage ou dans le commerce d’occasion. Le slogan
de Sun « le réseau est l’ordinateur » est valable pour Unix en général, et donc pour
Debian en particulier. Vous pouvez vous amuser avec une seule machine, mais votre
plaisir sera encore plus grand avec un réseau domestique, et vous n’avez pas besoin
d’équipements particuliers pour cela.
N’hésitez pas non plus à prendre des notes pendant vos expérimentations. C’est une
bonne habitude à prendre puisqu’un journal méticuleux peut vous aider à récupérer
des données apparemment perdues. Ensuite, il est quasiment impossible de se souvenir
de tout ce qui est appris pendant les premiers mois de découverte de Debian. Au lieu
de devoir se documenter plusieurs fois, il est intéressant de pouvoir se référer à ses
propres notes. Les wikis7 sont des outils très efficaces pour ce genre de prise de notes.
Dernières notes
Conventions
Les extraits de code source et les reproductions d’interaction dans un interpréteur de
commandes respectent une convention standard et devraient être faciles à comprendre.
Parfois les sorties d’écran ont été simplifiées pour être plus concises et plus claires ; il
se peut donc que vous constatiez quelques différences par rapport à ce que vous voyez
sur votre écran.
6 Ceux
qui croient à la télékinésie, levez ma main !
wiki est un outil de rédaction collaborative de pages web. Ces dernières peuvent être éditées
par n’importe qui, même si dans certains cas, un contrôle d’accès peut être mis en place. Consultez
http://fr.wikipedia.org/wiki/Wiki pour plus d’informations.
7 Un
Introduction
Chapitre 1
Les scripts shell emploient /bin/bash comme interpréteur de commandes, plutôt que
/bin/sh (qui est seulement employé dans quelques cas très simples). Les raisons justifiant ce choix tiennent à la clarté et à l’ergonomie, puisque bash supporte quelques
structures que les shells POSIX ne reconnaissent pas, ce qui évite de devoir employer
des moyens détournés difficiles à appréhender. Comme bash est installé sur tous les
systèmes Debian, il semble raisonnable et judicieux de l’employer.
Pour chaque exemple, le répertoire personnel (désigné par un tilde, « ˜ ») est considéré
vierge. Entre les différents chapitres, le répertoire se vide automagiquement8.
Le contenu des fichiers est généralement affiché à l’aide d’une invocation du programme cat ou grep (ou similaire). Cela définit le contexte et facilite la compréhension
des exemples sans contraindre le lecteur à se référer directement aux fichiers.
Rester à jour
Le cycle de développement ouvert fait de Debian un système en évolution permanente.
Bien que la plupart des outils présentés dans ce livre existent depuis longtemps et
ne changeront vraisemblablement pas (à l’exception de quelques détails mineurs), il
n’y a aucune garantie. Des problèmes logiciels sont signalés et corrigés tous les jours,
et malgré le soin apporté au livre afin qu’il intégre les tout derniers développements,
quelques concepts seront peut-être dépassés au moment de l’impression de ce livre.
Ceci dit, les paradigmes gouvernant la plupart des outils décrits dans ce livre ont été
définis il y a longtemps, et n’évolueront certainement pas. Bien que Debian corrige
des bogues et rajoute de nouvelles fonctionnalités, ce livre restera dans le vrai.
Les changements sont inévitables avec un projet qui évolue aussi rapidement que
Debian. C’est d’ailleurs une bonne chose, et il est entendu que personne ne peut
prédire le futur. C’est pourquoi une liste des changements sera consignée à l’adresse
http://debiansystem.info/changes 9 pour compléter ce livre et suivre l’évolution rapide du projet. De plus, ce livre contient probablement des erreurs, et dès qu’elles
seront connues, elles seront publiées sur http://debiansystem.info/errata. Si vous
trouvez une erreur ou quelque chose qui n’est pas clair, n’hésitez pas à m’en informer
par courrier électronique adressé à [email protected] 10 .
8 Automatiquement
avec une touche de magie.
: l’ensemble des liens de cette section pointent sur des ressources maintenues par l’auteur du
livre, et sont donc en langue anglaise.
10 NdT : cette adresse électronique (ainsi que celle mentionnée dans la prochaine section) permet de
joindre l’auteur du livre. Il n’est malheureusement pas francophone, il convient donc d’employer
l’anglais ou l’allemand pour lui écrire.
9 NdT
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28
Debian
Votre avis est important
Le livre que vous tenez entre les mains a accaparé ma vie pendant presque un an. C’est
ainsi que ce livre est devenu une des références les plus exhaustives pour le système
Debian et la communauté qui l’entoure. Il n’aurait pas été possible de regrouper
tous les faits, données et autres astuces contenus dans ce livre sans l’aide active de
nombreux membres de la communauté, qui ont répondu à mes questions, fourni des
informations supplémentaires, et m’ont prévenu des changements que je n’avais pas
immédiatement repérés.
J’ai pour objectif de garder ce livre à jour pour les prochaines éditions. C’est pourquoi j’ai besoin de votre aide. En plus de signaler les erreurs, j’apprécierais que vous
m’informiez de tout développement que vous jugez intéressant de traiter dans le cadre
de ce livre. L’adresse électronique [email protected] est dédiée à cet usage.
Merci d’avance !
À propos de l’auteur
J’essaierai de faire court, mais permettez-moi de me présenter. Je suis un doctorant
(étudiant en thèse) au laboratoire d’intelligence artificielle de l’université de Zürich
(en Suisse), et travaillant sur des modèles d’apprentissage pour des robots inspirés
de la neurobiologie. Je suis également très impliqué dans RobotCub11, une collaboration internationale pour développer une plate-forme libre de recherche en robotique.
Pour gagner ma vie, je travaille pour la société Munichoise AERAsec GmbH 12 où
j’enseigne la sécurité réseau et la protection de la vie privée à des administrateurs
réseau professionnels.
Linux fait partie intégrante de ma vie depuis 1995, et j’ai découvert Debian en 1997
en tant que simple utilisateur. Depuis lors mon intérêt pour le projet et son système
d’exploitation n’a cessé de croître. Je suis devenu développeur Debian en 2002, après
avoir passé 3 ans à participer activement aux discussions sur la liste de diffusion
debian-user, à représenter Debian aux expositions et à corriger des bogues.
Mon rôle au sein de Debian est celui d’un simple développeur avec un intérêt particulier pour la sécurité, l’assistance, l’assurance qualité et la communication publique
autour de Debian.
Je propose mes services de consultant informatique pour du déploiement de logiciels
libres et de Debian, en portant une attention particulière sur la sécurité et l’intégration
dans le système d’informations. Je suis basé à Zürich, en Suisse, mais je suis prêt à
voyager en Europe et en Asie. Mes tarifs dépendent du projet et de sa durée. Je
11 http://www.robotcub.org
12 http://www.aerasec.de
Introduction
Chapitre 1
donnerai jusqu’à un cinquième de mes profits au projet Debian et à d’autres projets
libres s’y rapportant. Si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à me contacter à madduck@
debian.org.
Remerciements
En premier lieu, je voudrais remercier tous ceux qui soutiennent le projet Debian. La
beauté du système d’exploitation ainsi que l’esprit de la communauté ont transformé
le projet de rédiger ce livre en une merveilleuse expérience ! Je suis fier d’être un
membre de l’équipe Debian et je souhaite le meilleur à tous mes collègues. Espérons
que ce livre aidera à encore améliorer Debian et à le faire reconnaître par un public
toujours plus important.
Ce livre est le fruit du travail de nombreuses personnes. Je n’aurais pas été capable
de l’écrire sans les habitués des canaux IRC #debian-devel, qui m’ont supporté quotidiennement pendant de longs mois et m’ont aidé tout au long de ce travail. En
particulier, je voudrais remercier Goswin von Brederlow, Jeroen van Wolffelaar, Thomas Hood, Marco d’Itri, Joey Hess, Roland Mas, Frans Pop, Christian Perrier, Andres
Salomon, Martin Michlmayr, Joshua M. Kwan, Colin Watson, Adeodato Simó, Manoj
Srivastava, Branden Robinson, Steve Langasek, Andreas Barth, Peter Palfrader, Jaldhar Harshad Vyas, Wouter Verhelst, Thiemo Seufer, Matt Taggart, Junichi Uekawa,
Thomas Lange, Peter Grandi, Matthias Klose, Norbert Tretkowski, Piotr Roszatycki,
Gerfried Fuchs, Karsten M. Self, Lars Wirzenius, Helen Faulkner, Benjamin « Mako »
Hill, Klaus Knopper, Pierre Morel, Warren Woodford, David Kammerer, Dirk Eddelbuettel, et beaucoup d’autres pour leur coopération et leur aide en vérifiant que j’ai
correctement documenté les domaines dont ils sont responsables.
Je témoigne toute ma gratitude aux deux personnes qui ont passé un nombre incalculable d’heures sur ce manuscrit, ont trouvé ses lacunes, et m’ont donné de précieux
conseils : Hanspeter Kunz et Davor Ocelić. Citons aussi Don Armstrong, Lorrin Nelson, Martin Michlmayr, Sean Finney, et Stephan Beal qui ont relu quelques sections
et ont apporté leurs suggestions éclairées ; merci à vous !
Je veux remercier l’équipe NetBSD pour leur système d’exploitation, pour les diverses
discussions que j’ai eues sur le canal IRC #netbsd/freenode.org. L’encyclopédie Wikipedia a été d’une aide précieuse (malgré sa licence restrictive) ; merci à tous ses
contributeurs.
En dehors de la communauté du libre, plusieurs personnes ont joué un rôle important
dans la réalisation de ce livre. En premier lieu, je veux remercier ma petite amie
Aline pour sa patience et son soutien chaleureux. Je dois également beaucoup à mes
parents, ma famille et mes amis pour avoir supporté mes nombreuses disparitions derrière l’écran de l’ordinateur. Cela vaut également pour le Professeur Rolf Pfeifer et les
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Debian
membres du laboratoire d’intelligence artificielle de l’université de Zürich : merci pour
votre compréhension ! Enfin, et ce n’est pas le moins important, je veux exprimer ma
gratitude envers mon éditeur, Markus Wirtz, pour m’avoir proposé d’écrire ce livre,
pour sa patience et pour ses conseils13. Merci aussi à Ian Travis qui a consciencieusement relu la version finale du livre pour corriger les erreurs d’orthographe et de
grammaire.
13 En
discutant avec d’autres auteurs, il semble que j’ai eu la chance de travailler avec l’un des
meilleurs éditeurs existants. . . Markus, merci de m’avoir accompagné pour ce premier livre.
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