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ÉCONOMIE DE PROXIMITÉ DANS LES Ze FRANC-COMTOISES • Efigip • Novembre 2014
INTRODUCTION
Depuis le début des années 1980, la mondialisation a progressivement transformé les relations écono-
miques internationales. La libéralisation des échanges (marchandises, capitaux, hommes…) conjuguée à
un environnement de plus en plus concurrentiel a favorisé les délocalisations massives des productions
industrielles vers les pays à faible coût de main-d’œuvre. Face à ces nouvelles dynamiques, la France
semble entrer dans un mouvement de décrochage économique particulièrement important : balance
commerciale déficitaire, faible progression du Pib par habitant, hausse du chômage…
Pour enrayer ce phénomène, une grande partie de la politique française tend à soutenir la compétitivité
des activités productives, c’est-à-dire l’ensemble des activités qui se localisent sur un territoire pour
produire des biens et services principalement destinés à être consommés à l’extérieur de ce territoire.
Parallèlement, peu d’actions ont été menées en faveur de l’économie de proximité, terme désignant la
transformation des revenus circulant sur un territoire en emplois visant à satisfaire la demande locale,
sans doute par méconnaissance de son rôle dans le développement territorial. Les travaux de recherche
réalisés par Laurent Davezies, économiste spécialiste des territoires, ont pourtant montré que la majorité
des revenus irriguant les territoires ne provient pas du secteur productif, entraînant ainsi une véritable
prise de conscience de la part des acteurs locaux.
En Franche-Comté, les pouvoirs publics (État et Région) manifestent depuis quelques années un vif intérêt
pour une orientation du développement local vers l’économie de proximité. En effet, plus qu’ailleurs, la
Franche-Comté et plus largement les régions du nord-est de la France, sont particulièrement exposées
aux effets de la crise débutée en 2008. Pour la région la plus industrielle de France, la baisse de l’emploi
dans ce secteur a des conséquences négatives sur l’ensemble de l’économie franc-comtoise. En premier
lieu, les actifs les moins qualifiés sont les plus touchés par les destructions d’emplois, en raison d’une
élévation du niveau de formation et de qualification exigé par les employeurs, les productions à faible
valeur ajoutée ayant été très largement délocalisées.
Étant difficilement délocalisables du fait d’une nécessaire proximité avec le consommateur et offrant des
opportunités d’insertion professionnelle pour les actifs peu qualifiés, les activités liées à l’économie de
proximité apparaissent comme un moyen de lutter contre la hausse du chômage.
Dans cette optique de développement, la réalisation d’un diagnostic constitue la première étape de
l’analyse de l’économie de proximité. Peu de travaux sont allés au-delà de cette étape. Or, pour apporter
une véritable aide à la décision, il est essentiel d’identifier les leviers d’actions découlant du diagnostic.
En Franche-Comté, aucune étude récente n’a traité le processus dans son ensemble. Seuls les travaux
de Laurent Davezies ont permis de mesurer le poids des revenus circulant au sein de l’ensemble des
zones d’emploi françaises. Cependant, son analyse dresse un portrait national de ces zones, sans
évoquer véritablement les particularités régionales. Par ailleurs, au vu de l’évolution du périmètre des
zones d’emploi en 2010 et de l’ancienneté des données exploitées par Laurent Davezies, un travail
d’actualisation semblait nécessaire.