Michel Sot
Professeur d’histoire du haut Moyen Âge occidental,
Michel Sot a débuté sa carrière à l’université Paris X-
Nanterre en 1970 puis a rejoint l’université Paris-Sorbonne
en 2003. Ses travaux portent sur l’écriture de l’histoire
durant le haut Moyen Âge. Il a notamment publié ¨Un
historien et son Église. Flodoard de Reims (Fayard, 1993),
Les Gestes des évêques d’Auxerre (Les Belles Lettres, t. I,
2002, t. II, 2006, t. III, 2009) et prépare une traduction de
La Vie de Charlemagne par Eginhard. Secrétaire de la
Société nationale des Antiquaires de France (2008), Michel
Sot a dirigé la Résidence Lucien Paye de la Cité
internationale universitaire de Paris (1991-2001) et présidé
le Comité des travaux historiques et scientifiques (2007-
2010).
Vu des Émirats arabes unis, et plus largement de la péninsule Arabique, le monde
prend une configuration différente de celle qui est familière aux historiens de
l’Occident, fût-il méditerranéen. Tout le monde romain antique y compris sa partie
orientale devenue l’Empire byzantin, est à l’Occident. L’Orient tout proche, c’est
l’Inde ; plus lointain, c’est la Chine, voire le Japon. Or c’est en Arabie qu’est apparu
l’Islam au début du VIIe siècle, et son expansion à la rencontre des grandes cultures
du monde a été le phénomène majeur de l’histoire du Moyen Âge.
Ce livre aborde les chocs et premiers échanges, au moment de la conquête musulmane
et dans les siècles qui ont immédiatement suivi : vers l’ouest avec le monde franc,
mais surtout avec le monde byzantin; vers l’est où les élites guerrière arabes ont
affronté les élites chinoises et turques, où un véritable dialogue de culture a pu
s’établir avec l’Inde et où des produits de la région du Golfe ont peut-être atteint le
Japon. Les auteurs considèrent ensuite, dans la période centrale du Moyen Âge,
différents affrontements comme les croisades, dont la dureté n’empêchait pas les
guerriers antagonistes de s’estimer mutuellement. Des élites musulmanes ont pu
apprécier l’honneur des chevaliers francs. Des chevaliers francs ont pu développer un
rêve oriental. Au-delà des affrontements se développent des échanges culturels, objets
d’un troisième volet : quelles connaissances de l’Islam en Occident ? Quelle
connaissance des sciences arabes ? Quelle connaissance de l’Orient par les marchands
vénitiens ?
Conçu par les médiévistes de l’université Paris-Sorbonne (historiens et historiens de
l’art) qui enseignent à la Sorbonne d’Abou Dhabi, cet ouvrage entend contribuer à la
réflexion et aux expériences menées actuellement aux Émirats arabes unis pour la
rencontre des cultures du monde, aujourd’hui et demain.