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erreur systématique que l'on découvre en comparant pour chacune des étoiles observées
dans une soirée l'observation de tel jour à la position très exacte que l'on forme
en
faisant la moyenne de toutes les observations pour chaque étoile. Cette moyenne,
lorsque le nombre des observations est très grand, peut être regardée comme très
près de la vérité, par conséquent pour chaque étoile l'écart entre la position d'une
soirée et la moyenne donne l'erreur de l'observation. Or, si l'on fait cette compa-
raison pour toutes les étoiles d'une soirée, on découvre une allure systématique dans
ces écarts, que l'on peut représenter avec un diagramme. Dès lors, chaque coordonnée
observée est affectée par deux erreurs, l'une qui est due au système dont j'ai parlé
tout à l'heure, l'autre qui est tout à fait accidentelle. D'après les principes de la théorie
des erreurs, on est autorisé à délivrer chaque observation de l'erreur systématique,
et alors il ne restera sur l'observation ainsi modifiée que l'erreur accidentelle.
Contre cette manière de perfectionner, pour ainsi dire, les observations, je pense
qu'il n'y à rien à objecter. Du moment que l'erreur systématique existe, et qu'elle
se révèle d'une manière évidente, on est autorisé, on est même obligé de la faire
disparaître, de même que l'on corrige les passages des erreurs d'azimut, de
colli-
mation,
etc.
En appliquant cette méthode aux dates auxquelles l'état du ciel avait changé
pendant la série des observations, j'ai reconnu d'une manière évidente sur le diagramme
que les ascensions droites des étoiles observées par un ciel très clair étaient au-dessous
de la moyenne, tandis
que
pour les étoiles observées avec du brouillard les ascensions
droites étaient plus fortes. Par là l'augmentation des ascensions droites
d^
juillet à
septembre s'explique parfaitement. A Turin, contrairement à ce qui a lieu ailleurs,
l'automne ordinairement n'est pas favorable aux observations. Ceci est arrivé surtout
en 1904. Le ciel a été pendant cet automne presque constamment brumeux. Au
contraire en juillet 1904 l'atmosphère, surtout après minuit, a été d'une transparence
remarquable. Voilà pourquoi mes ascensions droites de juillet sont plus faibles, comme
vous pouvez le remarquer sur les feuilles que j'ai l'honneur de vous présenter.
J'ajoute qu'à Turin le mois janvier est incontestablement le meilleur de tous
pour les observations. Le ciel, surtout pendant les deux ou trois premières semaines,
est alors d'une transparence merveilleuse. Il s'ensuit que, pour les mêmes étoiles, les
ascensions droites observées en janvier sont un peu plus faibles que celles observées
en septembre, quoique les observations de septembre — pour ces étoiles — se fassent
après minuit, lorsque l'air est plus calme, la poussière atmosphérique
s'est
déposée
et, pour tout dire, la radiation de l'éclairage de la ville est moindre, tandis que les
observations de janvier se font aux premières heures du soir.
Après avoir bien constaté sur mes observations la loi que j'ai énoncée plus haut,
j'ai
pu dresser un tableau donnant les modifications que subissent les ascensions
droites observées par moi suivant les variations de l'état du ciel. Ce tableau se
trouve sur les feuilles que je vous ai déjà présentées.
Mais après avoir reconnu cette loi sur mes observations, j'ai essayé de rechercher
s'il
s'agit
là d'une équation personnelle dans le sens le plus étroit de ce mot, c'est-
à-dire
si je suis le seul à l'avoir, ou bien si elle est commune à d'autres. Cette
recherche n'était pas facile, d'abord parce que si l'on a fait de longues séries d'obser-