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Bêtes de Foire - pet théâtre de gestes est le fruit
de la rencontre entre Laurent Cabrol, circassien
et Elsa De Wie, costumière-comédienne. Après
avoir fait ses classes auprès d’Annie Fratellini, Laurent
cofonde les cirques Convoi Exceponnel et Troola,
tout en mulpliant les rencontres arsques :
Raphaëlle Delaunay, cirque Romanès, Théâtre du
Rugissant dans lequel il retrouve Elsa. Elle, elle vient
de compagnies de théâtre de rue : Cie Babylone, les
Alama’s Givrés et culve son amour pour les histoires
simples et populaires, tout en approfondissant un
travail sur le détournement de matériaux usés, qu’
elle recycle et embellit. Le spectacle est à l’image de
leur parcours, un mélange de cirque, marionnees,
théâtre et danse.
Notre scénographie révèle à elle seule les deux axes
que nous voulons développer. D’une part, la piste
ronde où tout n’est que spectacle et représentaon et
d’autre part, le fond de scène-atelier où
la technique et les mécanismes de créaon seront
mis en valeur. Sur la piste, nous voulons travailler
sur l’imagerie du spectacle, le paraître. Nous nous
servirons des émoons engendrées par l’univers
circassien classique: émoon sonore -roulements de
tambour, orchestre, scie musicale…-, émoon visuelle
-paillees, poursuites de lumière, mouvements
circulaires et vercaux avec une prise de l’espace
ajustée…- mais aussi émoons pures comme la peur
du vide, l’équilibre précaire, le mouvement mulple et
impossible, le rire… Nous travaillerons sur le rythme
d’un spectacle de cirque -enchaînement de prouesses
mis dans un ordre choisi pour faire naître l’émoon-
ainsi que sur le rythme interne d’un numéro: technicité
de plus en plus dicile, suspense, prouesse nale…
Nous uliserons ces «astuces» de spectacle en les
décalant. Le fond de scène sera réservé à «l’envers du
ÉÉ
Une coupole plissée de ssu.
En fond de scène, un escalier à cinq marches cerné de velours bleus.
De part et d’autre, un atelier.
Une machine à coudre surmontée d'étagères, de meubles-roirs, de bricoles encastrées. Une penderie, des
chapeaux, des rouleaux de ssu.
Un instrument de musique, un plastron, une vieille paire de bones.
Autant de matériaux qui serviront aux numéros et à la construcon de nos personnages.
Enn, à l'avant-scène, se trouve une pete piste ronde, théâtre de nos émoons, éclairée par des rampes au sol.
La lumière est simple et ingénieuse, soutenant avec chaleur et inmité la piste et le décor. Les matériaux ulisés
sont divers et essenellement récupérés : du cuir, des velours, du métal rouillé, des moteurs, des fripes, des
bobines, des couvertures surpiquées, des rivets, du bois mais aussi des aimants, des lenlles de projecteurs, des
miroirs…
C’est au XVIIIème siècle qu'apparaît le cirque dit
tradionnel. Tout commence avec les écuyers.
La paternité du cirque est habituellement aribuée à
Philip Astley, un cavalier anglais. En eet, en 1768, il
loue un champ à proximité de Londres et y dresse des
barrières : il s'y produit en spectacle, essenellement
composé de dressage et de numéros de volge
équestres.
Anecdote : On raconte que la taille de la piste vient de
ces numéros de dressage. Le rayon de la piste
correspondrait ainsi à la distance nécessaire entre
l'écuyer, la longe et le cheval.
En 1783, ce cavalier anglais vient à Paris et ouvre le
premier cirque en dur, rue Faubourg du Temple. Et à
la révoluon, il rentre en Angleterre et la structure
installée à Paris est reprise par l'italien Antonio
Franconi. Ces structures en dur n'accueillent jusque
là que des spectacles équestres. Il faut aendre 1852
et Louis Dejean pour que ces spectacles s'enrichissent
des numéros des forains. Cela se passe au cirque
Napoléon, qui existe toujours aujourd'hui sous le nom
de Cirque d'Hiver. Les années 1840 à 1850 sont les
années d’or du cirque français, elles furent les
décor», aux coulisses. Parce qu’il n’y a de spectacle
sans technique, nous nous amuserons à mere en
scène le labeur, le côté «arsanal» et la recherche
arsque. Ainsi, nous jouerons de manipulaons
visibles, de guindes non-dissimulées, de console
lumière apparente…Nous piocherons également dans
des matériaux à vue pour faire naître des personnages
et leur faire accomplir des prouesses pour mere en
valeur le travail minueux, les pets points. L’arste
livrera au public sa recherche corporelle, rythmique
et d’équilibre. Il décomposera chaque mouvement
pour en montrer sa naissance. Nous insisterons
sur l’élaboraon, la construcon, l’apprenssage
empirique. Ce parcours nous permera de partager
avec les spectateurs notre recherche sur les processus
de créaon.
• Le spectacle a lieu sous chapiteau, autour d’une
piste circulaire
• Un Monsieur Loyal présente chaque numéro
• Le spectacle n'a pas d'unité narrave et présente
une succession de numéros indépendants
• On trouve plusieurs disciplines : acrobae,
mime, jonglage, trapèze, équilibre, l de fer,
clowns...
• Il y a des numéros avec des animaux
• Le spectacle est mis en musique par un orchestre
ou une fanfare qui fait pare de la troupe.
Scène de cirque de Marc Chagall
témoins de l’ouverture de nombreux cirques parisiens.
De leur côté les cirques ambulants, qui sont souvent
constués de membres d'une même famille, circulent
de ville en ville. Ils sont équipés de chapiteaux, qui
sont apparus en 1825 aux Etats-Unis, et nécessitent
beaucoup d'espace pour installer leur campement
et la ménagerie. Quand ils arrivent dans une ville,
une pare de la troupe dresse le campement, une
autre dresse le chapiteau pendant qu'une troisième
organise une parade an d'annoncer le spectacle.
C'est ce type de spectacle que l'on appelle le Cirque
tradionnel. Certains éléments se retrouvent de façon
systémaque et sont des composantes essenelles au
spectacle.
Circus d’Alexander Calder