NOTES SUR LA MISE EN SCENE
Dans les théâtres et ailleurs….le pouvoir et la parole se font bataille.
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Sous la forme d’une conférence décalée et ludique, deux personnages
clownesques Fet-Nat et Pent-Cot invitent le public à assister non pas à
un spectacle mais à une « conférence-spectacle». Ils vont tour à tour,
raconter l’histoire et interpréter les deux protagonistes de cette affaire: le
roi et la fameuse Petite-Fille-culottée-qui-n’a-pas-sa-langue-dans-
poche.. L’histoire touche également à des questions essentielles de
responsabilité civique et d’écologie: un pays détruit seulement par la
création d’une loi arbitraire et absurde pose question. Irons-nous jusqu’à
dire qu’il est question dans notre histoire de désobéissance civique ? …
un bien grand mot pour des enfants, pourrait-on penser, mais pourquoi
pas ? car comment faire quand une loi cause la mort injuste et provoque
un désastre écologique? Alors que le spectacle se termine sur la
diffusion sonore des voix d’enfants enregistrés « moi mon rêve, c’est… »,
un bord de plateau laisse s’exprimer ceux qui viennent d’assister à cette
conférence-spectacle.
Comme les idées et les mots, ce spectacle qui parle de pouvoir et de
parole d’enfant, est fait pour se glisser partout : écoles, crèches, centres
sociaux, IME, foyers, hôpitaux, médiathèques, théâtres.
Ces deux personnages gèrent, comme il se doit, le déroulement de la
conférence en direct: changement de lumière , musique, projection de
diapositives.
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La scénographie :
un tracé-trapèze au sol délimite l’espace de la conférence rappelant un
ring où se joueraient les enjeux de pouvoir des personnages -
conférenciers. Ce dispositif offre une perspective de profondeur illusoire
tout en épurant l’espace. Munies de deux valises aux multiples
fonctions, les actrices restent à vue du spectateur. Seul un portemanteau
accueillant la cape du roi et figurant son omniprésence permet parfois
certains changements de jeu, indispensables.
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La création lumière :
constituée en partie d’éléments du quotidien, à savoir, lampadaire de
salon, lampe de poche, rampe en bord de plateau, etc…la mise en
lumière du spectacle répond au parti pris de l’autonomie de ces deux
personnages qui doivent gérer une conférence auprès d’un grand
nombre d’enfants… Elle évoque également, de par la présence de
sources lumineuses appartenant à la vie courante, un univers familier et
familial, au sein du quel la prise de parole est ou n’est pas une évidence.
Elle fera l’objet d’un « traitement » spécial en fonction du lieu où se
jouera le spectacle ( théâtre ou espace non aménagé ).
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L’univers pictural et sonore :
une projection de diapositives d’oeuvres choisies parmi les maitres de la
peinture ( Van Gogh, Chagall, Douanier Rousseau…) illustrent le voyage
du roi dans son royaume encore intact. La musique baroque avec sa
basse continue et sa cadence répétitive renforce la sensation d’un
pouvoir totalitaire et immuable (compositions de Lully, Marin Marais).