deux longicornes ennemis des bois résineux de construction

MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE
ADMINISTRATION DES EAUX ET
FORETS
COMMISSION
D'ÉTUDES
DES
ENNEMIS
DES
ARBRES,
DES
BOIS ABATTUS
ET DES
BOIS
MIS EN
ŒUVRE
Bulletin n° 12
DEUX LONGICORNES ENNEMIS
DES BOIS RÉSINEUX DE CONSTRUCTION
(Hylotrupes bajulus et Criocephalus rusticus).
Deux Coléoptères du groupe des Longicornes sont à craindre
chez nous dans les bois résineux de construction :
l'Hylotrupes
bajulus L.,
dont les dégâts sont fréquents et généralement très
importants, et le
Criocephalus rusticus
L. qui, accidentellement,
peut se montrer très nuisible dans les poutres.
Les galeries creusées par les larves sont larges et aplaties,
mais la vermoulure est une fine poussière dans le cas de
l'Hylo-
trupes,
tandis qu'elle est très compacte et obstrue les galeries
dans le cas du
Criocephalus.
HYLOTRUPES BAJULUS L.
Caractères et cycle évolutif.
L'Hylotrupes bajulus,
vulgai-
rement dénommé
Capricorne des maisons,
est un Coléoptère de
forme aplatie, avec les antennes beaucoup plus courtes que le
corps, et les élytres trois fois plus longs que le corselet; ce
dernier porte de chaque côté un relief réniforme d'un noir
360 DEUX LONGICORNES ENNEMIS DES BOIS RÉSINEUX
luisant. La longueur totale est de io à
20
millimètres, la colo-
ration varie du brun noir au brun jaune, avec une pubescence
grise qui forme une ou deux petites taches blanchâtres sur les
élytres. Chez la femelle l'abdomen est terminé par une pointe
assez allongée.
La larve, longue de
20
à
22
millimètres, quand elle est adulte,
est aplatie et a les premiers segments larges et très développés.
On trouve l'insecte de la mi-juin à fin août. La vie active
du mâle dure une quinzaine de jours, celle de la femelle environ
une semaine; l'accouplement a lieu aussitôt la sortie; quand le
bois est très ravagé, l'accouplement peut se faire dans les
galeries mêmes et dans ce cas les adultes ne sortent pas. La
ponte a lieu un à deux jours plus tard; les oeufs sont déposés
dans les fentes et les crevasses des bois secs, ou dans les galeries
mêmes. Les larves éclosent au bout de 8 jours, minent l'aubier,
en respectant la surface, puis pénètrent progressivement dans le
bois, où elles poursuivent leurs dégâts pendant un temps assez
variable (2 à Io ans). Les galeries ont une section ovalaire, qui
permet de les distinguer de celles des
Sirex,
dont la section est
circwaire. On peut trouver jusqu'à
20
larves en un me me point.
La nymphose se fait dans la galerie larvaire, où les adultes
restent 5 à
7
mois avant de s'accoupler.
Comme prédateur (i) des larves, on signale un Cléride,
Opilo
domesticus
Sturm.
Habitat et dégâts. —
L'Hylotrupes bajulus
vit normalement
dans les vieux Conifères, mais c'est surtout un habitant des
poutres, des charpentes, et d'une façon générale des bois rési-
neux de construction.
Les dégâts causés par
l'Hylotrupes bajulus
sont considérables :
la larve accomplit à l'intérieur des bois résineux de construction
un travail sournois, très dangereux pour la solidité des bâtiments,
et dont on ne s'aperçoit souvent que très tard, au bout de
20
à
30 ans; on ne trouve çà et là que quelques rares trous de sortie,
mais au toucher le bois cède sous l'ongle et l'intérieur est com-
plètement vermoulu. En creusant le bois les larves font entendre
un
bruit facilement perceptible.
(s)
On appelle
prédateur
un animal qui fait sa proie d'autres espèces animales.
L
k
Insecte parfait mâle
(grossi z fois et demie).
Larve
(grossie
2
fois et demie).
HYLOTRUPES BAJULUS
CRIOCEPHALUS RUSTICUS
(grossi z fois et demie).
362 DEUX LONGICORNES ENNEMIS DES BOIS RÉSINEUX
La chaleur, en desséchant le bois, favorise la multiplication
de l'insecte, qui se montre également nuisible aux parquets,
aux meubles, aux poteaux télégraphiques et électriques. Il
peut même percer les revêtements en plomb.
Ce Longicorne se trouve dans toute l'Europe, depuis l'Angle-
terre jusqu'au Caucase. Il est signalé aux États-Unis, et cause
de gros dégâts en Argentine où il a été importé.
CRIOCEPHALUS RUSTICUS L.
Caractères et cycle évolutif.
— Le
Criocephalus rusticus
est un
Coléoptère allongé de
1
3,5 â 15 millimètres de longueur. Sa cou-
leur varie en dessus du brun noir châtain au brun noir ou au
brun fauve; la tête est ponctuée ou finement chagrinée, hérissée
de poils â sa partie antérieure; le prothorax est convexe, arrondi
sur les côtés et marqué de petites fossettes plus ou moins pro-
noncées. Les élytres, 4 fois aussi longs que le prothorax, sont
médiocrement convexes en dessus et rétrécis d'avant en arrière;
leur surface est très finement granulée, garnie de poils couchés
très courts.
L'insecte parfait est nocturne; il apparaît en juin et juillet;
la femelle pond dans l'écorce des souches et des troncs des
résineux de
20
ans et au-dessus, récemment morts ou abattus.
Les œufs, longs de
Imm
5, sont en forme d'ellipsoïde très allongé,
d'un beau blanc et très lisses. Les larves éclosent 15 â
20
jours
plus tard, traversent l'écorce, et vivent quelque temps entre celle-
ci et le bois. Le moment où elles s'enfoncent dans l'aubier est
variable, et paraît dépendre plutôt des circonstances que de leur
caprice : si l'écorce est épaisse, elles en vivent plus longtemps,
et y effectuent, avant de la quitter, les deux tiers de leur déve-
loppement; le contraire a lieu quand l'écorce a peu d'épaisseur.
Durant les hivers doux, elles paraissent aussi se maintenir plus
longtemps sous l'écorce que lorsque le froid est intense et pro-
longé. I1 est à noter, néanmoins, que l'on peut trouver en même
temps des larves du même âge dont les unes rampent sous l'écorce
et lei autres ont, depuis longtemps, disparu dans le bois. Quoi
qu'il en soit, elles finissent toutes par y pénétrer et elles y
DEUX LONGICORNES ENNEMIS DES BOIS RÉSINEUX
363
creusent en tous sens, â une faible profondeur, des galeries à
section elliptique.
Aux approches de la métamorphose qui a lieu en mai et en
juin, elles reviennent vers la surface et se transforment â l'extré-
mité élargie de leurs galeries. L'insecte parfait sort au bout de
peu de temps.
Habitat et dégâts.
— Toutes les observations concordent pour
considérer cet insecte comme un ravageur des résineux affaiblis
sur pied ou abattus. Toutefois, en
1912,
le
C. rusticus a été
signalé dans une charpente en sapin et les adultes auraient
même, pour sortir des voliges, perforé des plaques de zinc. La
réinfection des bois ouvrés par des insectes qui en sont sortis
n'a jamais été constatée, les femelles ne pondant que dans des
souches ou troncs non écorcés.
On a constaté récemment une sortie abondante de C. rusticus
hors de pièces maîtresses d'une charpente en pin revêtue d'un
enduit de plâtre de 5 centimètres d'épaisseur.
MOYENS
DE PROTECTION
MOYENS PRÉVENTIFS
Il ne faut mettre en oeuvre que des bois convenablement
antiseptisés.
On peut employer soit le carbonyle, tiédi au bain-marie en
raison de son inflammabilité (renouveler l'opération au bout de
4 semaines), soit la créosote (pour les poteaux), soit, pour éviter
les inconvénients de ces produits dans la construction, tout autre
produit dont l'expérience aura montré l'efficacité.
Cette précaution devient indispensable, si le bois est destiné
a être recouvert de plomb, de zinc ou de cuivre, ces revête-
ments métalliques favorisant la multiplication des insectes.
MOYENS RÉPRESSIFS
Les bois attaqués doivent être soigneusement équarris, aussi
profondément que descendent les galeries; tous les déchets
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