| La Lettre de l'ARC | décembre 2012 | N°23 |
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Radios, scanners :
posons les bonnes
questions !
La radiographie et le
scanner sont aujourd’hui
des outils de diagnostic
irremplaçables. Pour autant,
en utilisant les rayons
X afin de visualiser les
structures du corps humain,
ces examens ne sont
pas anodins. Devant leur
développement (le nombre
de scanners réalisés en
France augmente d’environ
5 % chaque année),
professionnels de santé,
associations et fondations
(dont la Fondation ARC) se
sont réunies à l’invitation
de l’AVIAM* et de l’IRSN*
pour répondre aux
principales questions des
patients. Quels conseils
appliquer ? Quelles sont les
doses de rayonnements
reçues ? Quels risques pour
les enfants et les femmes
enceintes ?... Après deux
ans de travail, un document
d’information de 4 pages,
très accessible, a été édité.
Pour le découvrir, rendez-
vous sur notre site www.
arc-cancer.net (rubrique
« Face au cancer / les
examens du cancer ») ou
commandez-le auprès de
notre service Relations
Donateurs.
*Association d’aide aux victimes d’acci-
dents médicaux et à leur famille (AVIAM)
et Institut de radioprotection et de sûreté
nucléaire (IRSN)
Info+
LES RISQUES ASSOCIÉS AUX
CHAMPS ÉLECTROMAGNÉTIQUES
Les champs
électromagnétiques
de radiofréquences
ont été classés, en mai
dernier, « possiblement
cancérogènes pour
l’homme » par le Centre
International de Recherche
sur le Cancer (CIRC).
Quels sont les champs
électromagnétiques
produits par l’activité
humaine ?
L
es champs électroma-
gnétiques de très basse
fréquence sont produits
par le passage du courant
électrique, autour des lignes
à haute tension par exemple,
mais aussi par de nombreux
appareils électriques : élec-
troménagers (sèche-cheveux,
radio-réveils), industriels (équi-
pements de soudage, transfor-
mateurs, alternateurs, fours
de fusion …), médicaux (ima-
gerie, électrochirurgie), ainsi
que les écrans d'ordinateur, et
la bande radio AM. Les ondes
de fréquences plus élevées,
dites de « radiofréquences »
sont émises par les radars,
les satellites TV, la WiFi, les
antennes-relais, les téléphones
portables, la bande FM…
Où en est-on de
l’évaluation du risque
de cancer auxquels ils
exposent ?
Les champs électromagné-
tiques peuvent produire de la
chaleur et des courants élec-
triques dans les organismes
qui les absorbent. Toutefois
leurs effets biologiques à long
terme ne sont pas entièrement
connus.
Les champs électromagné-
tiques de très basse fréquence
ont été classés en 2002 par le
CIRC comme « possiblement
cancérogènes pour l’homme »,
d’après des études épidémio-
logiques menées auprès d’en-
fants atteints de leucémies.
Parmi les réglementations éta-
blies depuis en milieu profes-
sionnel, les salariés doivent être
protégés, par exemple, pour la
réalisation d’examens d’IRM et
l’utilisation de fours de fusion.
En mai dernier, le CIRC a classé
les ondes de radiofréquences
dans la même catégorie sur la
base d’« un risque accru de cer-
taines tumeurs cérébrales, telles
que les gliomes, associé à l’uti-
lisation intensive du téléphone
portable ». Les recommanda-
tions sont notamment de pri-
vilégier les kits mains-libres ou
les textos, ou encore de réduire
l’exposition des enfants en
incitant à un usage modéré.
Cependant les conséquences
d’une utilisation intensive des
téléphones portables à long
terme nécessitent aujourd’hui
davantage de recherches.
Quelles sont les études à
poursuivre aujourd’hui ?
L’effet des champs électro-
magnétiques varie en fonc-
tion de la dose absorbée par
l’organisme. L’enjeu est donc
de recueillir de façon détaillée
les diverses sources d’exposi-
tion, qu’elles soient d’origine
professionnelle ou environ-
nementale, d’un individu sur
l’ensemble de sa vie.
Dans ce sens, l’étude CERENAT
nous a déjà permis de recueil-
lir des données très détaillées
relatives à un grand nombre de
patients atteints de tumeurs
cérébrales dont l’incidence
est croissante en Gironde.
L’analyse* de ces données
devrait apporter de nouvelles
connaissances et contribuer
à l’élaboration de nouvelles
recommandations.
*Projet mené à l’Université Bordeaux
Segalen par le Docteur Isabelle Baldi,
fi nancé à hauteur de 101 300 euros sur
2 ans par la Fondation ARC.
Le mot du chercheur
À savoir
Docteur Isabelle Baldi,
Médecin épidémiologiste à l’Université Bordeaux Segalen
DR
© iStockphoto
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André, Élodie Biet, Gwendoline de Piedoue, Nicolas Reymes – Réalisation : Studio Goustard – Commission paritaire : 1014H85509 – Dépôt légal : décembre 2012 –
Impression : Guillaume Rotative – Tirage : 202 000 exemplaires – La Lettre de l'ARC n°23 est accompagnée d'un supplément "Spécial transmission".
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