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ÉCOLE NATIONALE VÉTÉRINAIRE D’ALFORT
Année 2011
IMAGERIE ET ENDOSCOPIE CHEZ LES
REPTILES
THÈSE
Pour le
DOCTORAT VÉTÉRINAIRE
Présentée et soutenue publiquement devant
LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE CRÉTEIL
le………………….
par
Karine, Sophie MABILLE-BENTOT
Née le 19 Février 1967 à Harfleur (Seine-Maritime)
JURY
Président : M………………………
Professeur à la Faculté de Médecine de CRÉTEIL
Membres
Directeur : Pascal ARNE
Maître de conférences à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort
Co-directeur: Lionel SCHILLIGER
Docteur vétérinaire de la Clinique du village d’Auteuil, 75 Paris
Assesseur : Valérie CHETBOUL
Professeur à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort
Invitée : Fouzia STAMBOULI
Praticien hospitalier à l’Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort
..
LISTE DU CORPS ENSEIGNANT
REMERCIEMENTS
AVEC TOUS MES REMERCIEMENTS,
Au Professeur………………………..……
Professeur à la faculté de médecine de Créteil
Qui m’a fait l’honneur d’accepter la présidence de ce jury de thèse
Au Maître de conférences Pascal ARNE,
Pour son aide précieuse dans la réalisation de ce travail ainsi que pour sa grande disponibilité
et son impressionnante promptitude ( !) à corriger mes ébauches successives, ..
Au Professeur Valérie CHETBOUL,
Pour son soutien, du début à la fin, dans ce cursus vétérinaire, jusque dans mes épreuves
orales si anxiogènes pour mes vieux neurones ( !)
Au Docteur Lionel SCHILLIGER,
Pour m’avoir toujours aidée et si bien conseillée dans ma reconversion,
Et pour m’avoir proposé ce sujet de thèse …servi sur un plateau ( !)…
APRES CES 5 ANNEES DE CURSUS VETERINAIRE, EPROUVANTES ET LABORIEUSES,
JE TIENS SINCEREMENT A REMERCIER ……
Tous ceux qui m’ont aidée à préparer le concours,
- A tous les vétérinaires, canins, ruraux ou équins,… de la région parisienne et de Normandie,
qui m’ont accueillie dans leur structure avant le concours, pour me permettre de me familiariser
avec le métier et ainsi, valider mon projet professionnel,
- A Françoise DRIEL et Francine VERGES, pour m’avoir épaulée dans la concrétisation de
cette reconversion,
- A Françoise et Yvan pour m’avoir hébergée et trouvé ce stage en Basse-Normandie,
Tous les enseignants d’Alfort,
Pour m’avoir formée à ce nouveau métier si passionnant
Et, pour un bon nombre d’entre vous, pour m’avoir conseillée et soutenue dans les moments
de doute et d’épuisement,
Un grand merci à tous !!!...
…..Et plus particulièrement à
Ludovic FREYBURGER, Sébastien PERROT, Sylvie CHASTANT,
Dominique GRANDJEAN, Philippe BOSSE, Yves MILLEMANN
Ainsi, qu’à ……
Catherine COLMIN, Marie ABITBOL, Jean-Jacques BENET,
Hélène COMBRISSON, Jean-François COURREAU,
Florence BERNEX, Nathalie CORDONNIER, Muriel CONAN
Mesdames de la scolarité d’Alfort
Pour ces démarches administratives « atypiques » ….
Mesdames de la bibliothèque d’Alfort
Pour ces prêts de livres « longue durée »,…
…..Et plus particulièrement à :
Elisabeth GRISON, pour ces petits cafés discrètement déposés sur le coin de la table
lorsque je m’assoupissais en période de révisions !....
Tous mes maîtres de stages,
Pour m’avoir intégrée dans leur équipe et transmis leur savoir
Ma promo préférée et mes amis Alforiens
Pour m’avoir acceptée parmi vous, en amphi comme, … à quelques soirées ( !), malgré le
« petit nombre » d’années qui nous séparent,…
….Et plus particulièrement à
- L’équipe des « Landseeriennes » : Aurélie, Julie R., Aurélia,
- Au groupe de clinique 10 : Anne - Juliette, Julie B., Matthieu, Perrine, Camille, Coralie,
…et les autres, …pour toutes ces fiches de résumés de cours,…
- Aux « WOOWOO girls » : Bérengère, Delphine, et ….les autres, pour nos délires dans
l’étable !
- Au groupe de clinique 2, « Le groupe des DIEUX ! » : Cindy, Céline, Hérald, JeanCharles, .. et les autres,
- A Fleur et nos révisions d’uro-nephro de septembre,
- A Clémentine, pour son soutien moral et tous ces cours particuliers si patiemment
prodigués...
Et surtout à
« LA BANDE » : Audrey, Arnaud, Damien, Aurélien, Elodie……
pour…….nos futures collaborations vétérinaires et ………toutes ces « fiestas » qu’il
nous reste encore à faire !!!....
Tous mes supers copains
Qu’ils soient de « l’aubépine », d’Antony, de Wissous, de Manosque ou de Martinique,….
….pour être encore là, à mes côtés, en dépit de toutes ces invitations refusées pour cause de
partiels !...
….Et plus particulièrement à
- Sylvie et Françoise pour cette petite assiette de foie gras apportée délicatement sur
mon bureau, pendant que vous fêtiez tous la fin de l’année,… là bas ....en face !!!...
- Pascale et Marie-Cécile, mes confidentes de « A » à « Z » , dans ce projet de
reconversion !!!.... (promis les filles, je ne vous saoule plus !)
- Victor et Evelyne, pour m’avoir permis de réaliser ce séjour dans la Sarthe…stage et
hébergement compris !!..
Tintin et Mimi, mes beaux-parents,
Pour leur disponibilité et leur soutien « logistique » et pour avoir « squatté » à la maison lors de
mes nombreux stages
Marion, ma sœur,
Pour son soutien moral et…. « caféiné » tout droit venu d’outre-manche !....
Nelly et Marc, mes parents
Pour m’avoir toujours soutenue dans ce périple,
Pour m’avoir inculqué cet esprit « bûcheur »…
et m’avoir appris à « se remettre en question »… à tout âge….
Eh ! oui ! Maman !..….. « les chiens ne font pas des chats » !!...
En espérant être à la hauteur du « Bon Dr MABILLE » ! ….
Sylvain, mon mari,
Pour m’avoir permis de réaliser mon rêve, malgré toutes ces répercussions familiales.…
Pour le meilleur et pour le pire…. (Certes, on ne s’attendait pas à autant de concessions!....)
...savourons maintenant le meilleur !....
« Mon » Thomas et « Ma » Manon,
Pardon pour toutes ces absences,
En espérant que vous comprendrez mon investissement
En souhaitant que plus tard, vous aussi, vous exerciez un métier qui vous passionne,
Même si c’est « trop dur »…... je vous y aiderai… . Ne baissez jamais les bras !...
A vous TOUS……. Je ne l’aurais pas fait sans vous !…
MERCI !!...
Maman Karine
LISTE DES MATIERES
LISTE DES MATIERES ............................................................................................... 1 LISTE DES PHOTOS................................................................................................... 7 LISTE DES TABLEAUX .............................................................................................12 LISTE DES FIGURES.................................................................................................14 INTRODUCTION.........................................................................................................16 PREMIERE PARTIE. Caractéristiques générales des reptiles...............................20 1. Les reptiles en clinique vétérinaire........................................................................20 1.1. Les reptiles, qui sont ils ? ...............................................................................20 1.2. Les reptiles : législation et identification .........................................................20 1.2.1.1. Une triple législation .............................................................................20 1.2.1.2. L’identification : une obligation légale ...................................................22 1.2.1.3. L’identification en pratique ....................................................................23 1.3. Les reptiles rencontrés en clientèle vétérinaire ..............................................24 1.3.1. Les ophidiens ..........................................................................................25 1.3.1.1. Les boïdés ............................................................................................25 1.3.1.2. Les colubridés ......................................................................................29 1.3.2. Les sauriens ............................................................................................30 1.3.2.1. Les iguanidés .......................................................................................30 1.3.2.2. Les caméléons .....................................................................................32 1.3.2.3. Les agames ..........................................................................................34 1.3.2.4. Les geckos ...........................................................................................35 1.3.2.5. Les varanidés .......................................................................................37 1.3.2.6. Les scinques.........................................................................................39 1.3.3. Les chéloniens.........................................................................................40 1.3.3.1. La tortue de Floride ..............................................................................40 1.3.3.2. Les tortues terrestres méditerranéennes ..............................................41 1.3.3.3. Les tortues exotiques............................................................................45 1.3.4. Les crocodiliens.......................................................................................50 2. Rappels de physiologie: particularités des reptiles ...............................................52 2.1. Hétérothermie des reptiles .............................................................................52 2.2. La respiration des reptiles ..............................................................................54 3. Spécificités anatomiques des reptiles..................................................................55 3.1. Le tégument ...................................................................................................55 1
3.2. Le squelette....................................................................................................58 3.3. Particularités musculaires ..............................................................................59 3.4. Le appareil sensoriel des reptiles...................................................................60 3.4.1. L’audition .................................................................................................60 3.4.2. L’olfaction ................................................................................................60 3.4.3. La vision ..................................................................................................61 3.4.4. La détection des infrarouges ...................................................................62 3.4.5. Le toucher................................................................................................62 3.4.6. Le goût.....................................................................................................62 3.5. L’appareil digestif ...........................................................................................63 3.5.1. La cavité buccale .....................................................................................63 3.5.2. L’œsophage.............................................................................................64 3.5.3. L’estomac ................................................................................................64 3.5.4. L’intestin grêle et le côlon ........................................................................65 3.5.5. Le cloaque ...............................................................................................65 3.5.6. Le foie......................................................................................................66 3.6. Le appareil respiratoire ..................................................................................72 3.6.1. Le appareil respiratoire supérieur ............................................................72 3.6.2. Le appareil respiratoire profond...............................................................72 3.7. Cœur et circulation sanguine .........................................................................75 3.7.1. Le cœur des crocodiliens.........................................................................75 3.7.2. Le cœur des reptiles « non-crocodiliens » ...............................................76 3.7.2.1. Le modèle « ophidiens ».......................................................................76 3.7.2.2. Les autres reptiles « non-crocodiliens » ...............................................80 3.8. Le tractus urinaire ..........................................................................................82 3.8.1. Appareil urinaire ......................................................................................82 3.8.2. Le système porte rénal ............................................................................83 3.8.3. Hydratation et déshydratation chez les reptiles. ......................................86 3.9. L’appareil reproducteur ..................................................................................87 3.9.1. le mode de reproduction ..........................................................................87 3.9.2. Le tractus génital .....................................................................................87 3.9.3. Le déterminisme sexuel chez les reptiles ................................................88 3.9.4. Le détermination du sexe (ou sexage) chez les reptiles ..........................89 3.9.4.1. Chez les ophidiens ...............................................................................90 3.9.4.2. Chez les sauriens .................................................................................92 3.9.4.3. Chez les chéloniens .............................................................................93 2
DEUXIEME PARTIE. L’examen radiographique des reptiles .................................96 1. Indications ............................................................................................................96 2. Matériel radiographique ........................................................................................97 2.1. Matériel classique ..........................................................................................97 2.2. L’intérêt d’un appareil radiographique numérique ..........................................99 2.3. Transit baryté ...............................................................................................100 3. L’examen radiographique des ophidiens ............................................................101 3.1. Contraintes et positionnement chez le serpent ............................................101 3.2. Interprétation des clichés chez le serpent ....................................................102 3.2.1. Appareil musculo-squelettique...............................................................102 3.2.2. Appareil digestif .....................................................................................103 3.2.3. Appareil cardio-respiratoire....................................................................104 3.2.4. Appareil uro-génital ...............................................................................105 3.2.5. Autres indications chez les serpents .....................................................106 4. L’examen radiographique des sauriens ..............................................................107 4.1. Contraintes et positionnement chez le lézard...............................................107 4.2. Interprétation des clichés chez le lézard ......................................................108 4.2.1. Appareil musculo-squelettique...............................................................108 4.2.2. Appareil digestif .....................................................................................110 4.2.3. Appareil cardio-respiratoire....................................................................111 4.2.4. Appareil uro-génital ...............................................................................111 4.2.5. Autres organes ......................................................................................112 5. L’examen radiographique des chéloniens ..........................................................113 5.1. Contraintes et positionnement chez la tortue ...............................................113 5.2. Interprétation des clichés chez la tortue.......................................................114 5.2.1. Appareil musculo-squelettique...............................................................114 5.2.2. Appareil digestif .....................................................................................115 5.2.3. Appareil cardio-respiratoire....................................................................116 5.2.4. Appareil uro-génital ...............................................................................118 6. L’examen radiographique des crocodiliens.........................................................120 TROISIEME PARTIE. L’échographie chez les reptiles .........................................122 1. Indications ..........................................................................................................122 2. Matériel...............................................................................................................123 3. Contraintes particulières des reptiles.................................................................125 4. Fenêtres acoustiques et principaux abords échographiques chez les reptiles ...127 4.1. Chez les ophidiens.......................................................................................128 3
4.2. Chez les sauriens.........................................................................................131 4.3. Chez les chéloniens .....................................................................................133 4.4. Chez les crocodiliens ...................................................................................136 5. Exploration échographique spécifique des différents organes............................137 5.1. Le cœur........................................................................................................137 5.1.1. Les abords spécifiques de l’échocardiographie .....................................137 5.1.2. Interprétation de l’examen échocardiographique...................................140 5.2. La cavité cœlomique ....................................................................................142 5.2.1. Le foie....................................................................................................142 5.2.2. Le tube digestif ......................................................................................145 5.2.3. La rate ...................................................................................................145 5.2.4. Le pancréas...........................................................................................145 5.3. l’appareil reproducteur .................................................................................146 5.3.1. Indications .............................................................................................146 5.3.2. Les ovaires ............................................................................................146 5.3.3. Les testicules.........................................................................................150 5.4. L’appareil urinaire.........................................................................................150 5.4.1. Les reins ................................................................................................150 5.4.2. La vessie ...............................................................................................151 QUATRIEME PARTIE. L’examen endoscopique chez les reptiles ......................152 1. Indications ..........................................................................................................152 2. Le matériel d’endoscopie....................................................................................153 2.1. Description de l’équipement endoscopique..................................................153 2.2. Quel endoscope pour quelles explorations? ................................................155 3. Intérêts et limites de l’endoscopie.......................................................................156 3.1. Intérêts de l’endoscopie ...............................................................................156 3.2. Limites de l’endoscopie ................................................................................157 4. Méthodes de réalisation des endoscopies..........................................................157 4.1. Préparation du patient..................................................................................157 4.2. L’endoscopie NON invasive (ou fibroscopie)................................................158 4.2.1. Endoscopie digestive.............................................................................159 4.2.1.1. Positionnement de l’animal lors d’endoscopie digestive .....................159 4.2.1.2. Exploration endoscopique des voies digestives .................................160 4.2.2. Endoscopie respiratoire : .......................................................................163 4.2.3. Cloacoscopie et cystoscopie .................................................................163 4.2.4. Le vidéo-otoscope .................................................................................164 4
4.3. L’endoscopie invasive (ou laparoscopie) .....................................................165 4.3.1. Cœlioscopie...........................................................................................165 4.3.1.1. Intérêt et Contraintes de la cœlioscopie .............................................165 4.3.1.2. Appliquée aux sauriens ......................................................................165 4.3.1.3. Appliquée aux chéloniens...................................................................169 4.3.1.4. Appliquée aux ophidiens.....................................................................173 4.3.2. Pneumoscopie per-cutanée...................................................................174 4.3.2.1. Appliquée aux ophidiens.....................................................................174 4.3.2.2. Appliquée aux chéloniens...................................................................177 CINQUIEME PARTIE. Scanner et IRM : techniques actuelles et d’avenir...........178 1. Intérêt et limites du Scanner et de l’IRM .............................................................178 2. La tomodensitométrie (ou scanographie) ...........................................................179 2.1. Matériel ........................................................................................................179 2.2. Indication......................................................................................................180 2.3. Quelques exemples de clichés de tomodensitométrie .................................183 3. L’IRM ..................................................................................................................187 3.1. Matériel ........................................................................................................187 3.2. Indication......................................................................................................188 3.3. Exemple de clichés obtenus par IRM...........................................................190 CONCLUSION ..........................................................................................................194 BIBLIOGRAPHIE......................................................................................................196 LISTE DES ANNEXES .............................................................................................202 5
6
LISTE DES PHOTOS
Photo 1 : exemple de transpondeur et d’implanteur _______________________________________________________________24 Photo 2 : contention d’un serpent non venimeux de plus de 1 m (Python molurus bivittatus) ___________________27 Photo 3: Boa constrictor. ____________________________________________________________________________________________27 Photo 4 : Python molurus ____________________________________________________________________________________________27 Photo 5 : anaconda (eunectes murinus) ____________________________________________________________________________27 Photo 6 : python royal (Python regius) _____________________________________________________________________________28 Photo 7 : Morelia viridis _____________________________________________________________________________________________28 Photo 8 : serpent roi de Californie___________________________________________________________________________________30 Photo 9 : serpent faux­corail ________________________________________________________________________________________30 Photo 10: tête d’un iguane vert (Iguana iguana)___________________________________________________________________31 Photo 11 : basilic vert (Basiliscus plumifrons ) _____________________________________________________________________32 Photo 12: caméléon « casqué » du Yemen (Chamaeleo calyptratus),______________________________________________33 Photo 13: caméléon de Jackson (Chamaeleo jacksonii willegensis) _______________________________________________34 Photo 14: caméléon Panthère (Furcifer pardalis ) (Madagascar)_________________________________________________34 Photo 15: agame barbu d’Australie (Pogona vitticeps) ____________________________________________________________35 Photo 16: dragon d'eau asiatique (Physignatus cocincinus)_______________________________________________________35 Photo 17: fouette­queue (Uromastyx acanthinurus) _______________________________________________________________36 Photo 18 : gecko tokay (Gecko gecko) ______________________________________________________________________________37 Photo 19 : gecko de Madagascar ____________________________________________________________________________________37 Photo 20 : gecko léopard (Eublepharis macularius) _______________________________________________________________38 Photo 21: varan des savanes (Varanus exanthematicus),__________________________________________________________39 Photo 22: varans de Malaisie ________________________________________________________________________________________39 Photo 23: partie antérieure d’un varan du Nil (Varanus niloticus) _______________________________________________39 Photo 24: tête de scinque « pomme de pin » (Tiliqua rugosa)._____________________________________________________40 Photo 25 : scinque (géant) à langue bleue (Tiliqua gigas gigas) __________________________________________________40 Photo 26 : tête d’une tortue de Floride (Trachemys scripta elegans). _____________________________________________41 Photo 27: tortue d'Hermann (Testudo hermanni), _________________________________________________________________42 Photo 29 : critères de différenciation entre tortue d'Hermann (Testudo hermanni), et tortue Grecque (Testudo graeca) _______________________________________________________________________________________________________________42 Photo 28: tortue grecque (Testudo graeca) ________________________________________________________________________43 Photo 30: tortue marginée (Testudo marginata) __________________________________________________________________45 Photo 31 : extériorisation de la tête d’une tortue lors de l’examen clinique ______________________________________45 Photo 32 : tortue à long cou (Chelodina longicollis) _______________________________________________________________48 Photo 33 : tortue Boite_______________________________________________________________________________________________48 Photo 34 : tortue à grosse tête (Platysternon megacephalum) ____________________________________________________48 Photo 35 : tête de tortue alligator (Macroclemys temminckii) ____________________________________________________48 Photo 36 : tortue sillonnée de 45 cm de long _______________________________________________________________________50 Photo 37 : tortue Léopard ___________________________________________________________________________________________50 Photo 38 : tortue élégante ___________________________________________________________________________________________50 7
Photo 39 : vues anatomiques de la partie proximale du tube digestif chez le serpent ____________________________64 Photo 40 : vue anatomique d’un ophidien sur toute sa longueur __________________________________________________67 Photo 41 : vue anatomique de la cavité cœlomique d’une tortue terrestre _______________________________________68 Photo 42 : vue anatomique de la cavité cœlomique d’une tortue, tractus digestif et reproducteur extériorisés 69 Photo 43 coupe sagittale de tortue _________________________________________________________________________________69 Photo 44 : vue anatomique de la cavité coelomique d'un caméléon : noter la coloration noirâtre des intestins et la position très crâniale du cœur._________________________________________________________________________________70 Photo 45 : vue anatomique de la cavité coelomique d'un iguane : noter l'importance du foie et des corps adipeux._______________________________________________________________________________________________________________71 Photo 46 . anatomie rénale et vasculaire de reptile, A : chez la tortue, B : chez le lézard ________________________83 Photo 47 . anatomie rénale et vasculaire de reptile, A : chez le serpent, B : chez l’aligator ______________________84 Photo 48: glomérule de reptiles peu développé. ____________________________________________________________________85 Photo 49 : technique d’éversion des hémipénis chez les ophidiens ________________________________________________90 Photo 50 : technique de sexage par sondage des poches hémipéniennes chez un Python ________________________91 Photo 51 : caractères sexuelles secondaires chez un mâle iguane vert (Iguana iguana)_________________________92 Photo 52 : hémipénis et pores fémoraux chez un mâle iguane vert (Iguana iguana) ____________________________93 Photo 53 : concavité du plastron chez une tortue terrestre­mâle _________________________________________________94 Photo 54 : position du cloaque par rapport à l’écaille supra­caudale de la dossière chez les tortues mâles ____94 Photo 55 : transit baryté chez un iguane vert (Iguana iguana) atteint de coprostase caecale ________________ 100 Photo 56 : positionnement d’un serpent venimeux pour la réalisation d’un cliché radiographqiue ___________ 102 Photo 57 : deux cichés radiographiques du crâne de boïdé (Python molurus bivittatus) ______________________ 103 Photo 58 : trois clichés radiographiques d’un serpent (par tronçons rectilignes successifs) et localisation des principaux organes ________________________________________________________________________________________________ 104 Photo 59 : cliché radiographique thoracique d’un serpent, la silhouette cardiaque (flèches oranges) est masquée par un épanchement cœlomique _______________________________________________________________________ 105 Photo 60 : positionnement d’un iguane vert (Iguana iguana) (incidence dorso­ventrale) pour un examen radiographique ____________________________________________________________________________________________________ 108 Photo 61 : radiographie d’un saurien (incidence dorso­ventrale) et localisation des principaux organes ____ 109 Photo 62 : examen radiographique de l’extrémité distale du membre antérieur d’un agame aquatique (Physignatus cocincinus) présentant un abcès par corps étranger (plomb) ____________________________________ 110 Photo 63 : technique de radiographie d’une tortue en position verticale._______________________________________ 113 Photo 64 : radiographie d’un chélonien (incidence ventro­dorsale) et localisation des principaux organes _ 115 Photo 65 : radiographie ventro­dorsale d'une tortue terrestre révélant des corps étrangers dans le duodénum
______________________________________________________________________________________________________________________ 117 Photo 66 : radiographie ventro­dorsale d'une tortue terrestre montrant l'existence d'un fécalome. _________ 117 Photo 67 : examen radiographique des champs pulmonaire d’une tortue sous incidence latéro­latérale_____ 117 Photo 68 : examen radiographique des champs pulmonaires d’une tortue sous incidence crânio caudale.___ 118 Photo 69 : contention de la mâchoire d’un alligator du Mississippi _____________________________________________ 120 Photo 70 : vue dorso­palmaire de l’extrémité distale du membre antérieur gauche d’un alligator du Mississippi, atteint d’une lésion nodulaire tégumentaire et articulaire _____________________________________________________ 122 Photo 71: vue radiographique plus détaillée du doigt I __________________________________________________________ 122 Photo 72 : appareil d’échographie et ses 2 sondes acoustiques. _________________________________________________ 124 8
Photo 73 : technique de contension d’un iguane vert (Iguana iguana) associant reflexe vago­vagal et mise en place d’œillères le privant de toute stimulation visuelle _________________________________________________________ 125 Photo 74: application d’une couche épaisse de gel acoustique. Cas d’une tortue (Testudo graeca)___________ 126 Photo 75 : application d’une couche épaisse de gel acoustique, Cas d’un saurien (Varanus exanthematicus) 126 Photo 76 : échographie d’une tortue à carapace peu ossifiée (Trionys sp.) _____________________________________ 127 Photo 77 : examen échographique d’un saurien (Varanus exanthematicus) ___________________________________ 127 Photo 79 : examen échographique d’un ophidien par abord ventral ____________________________________________ 128 Photo 78: échographie par voie d’abord latéral chez un python.________________________________________________ 129 Photo 80 : boite de contention spécialement conçue pour l’exploration échographique des ophidiens _______ 129 Photo 81: échographie par abord ventral chez un varan (Varanus exanthematicus) __________________________ 132 Photo 82 : échographie par abord ventral chez un iguane ______________________________________________________ 132 Photo 83: échographie par la fenêtre cervico­brachiale chez une tortue terrestre. ____________________________ 134 Photo 84: échographie par la fenêtre inguino fémorale chez une tortue terrestre à l’aide d’un gant en latex rempli de gel _______________________________________________________________________________________________________ 135 Photo 85: échographie par la fenêtre axillaire chez une tortue terrestre. ______________________________________ 135 Photo 86 : examen échographique d’un crocodilien : caïman à lunettes (Caiman crocodilus), par l’abord ventral ______________________________________________________________________________________________________________ 136 Photo 87 : examen échographique par abord ventral d’une coupe « petit axe » trans­artérlelle d’un cœur de python royal (Python regius). _____________________________________________________________________________________ 140 Photo 88 : examen échographique bidimentionnel du ventricule d’un ophidien. _______________________________ 141 Photo 89 : examen échographique par abord ventral d’une coupe « petit axe » apexienne d’un cœur de tortue à carpace molle (Cyclanorbis senegalensis).________________________________________________________________________ 141 Photo 90 : examen échographique du foie d’un python royal (Python regius). _________________________________ 142 Photo 91 : examen échographique du foie d’un boa (Boa constrictor constrictor).____________________________ 142 Photo 92 : examen échographique de la cavité cœlomique d’un dragon barbu (Pogona vitticeptis) __________ 143 Photo 93 : examen échographique du foie d’un iguane vert (Iguana igana)____________________________________ 143 Photo 94 : examen échographique de la cavité cœlomique par abord ventral d’un iguane vert (Iguana igauna).
______________________________________________________________________________________________________________________ 144 Photo 95 : examen échographique de la cavité cœlomique par abord ventral d’un iguane vert (Iguana igauna).
______________________________________________________________________________________________________________________ 144 Photo 96 : examen échographique d’œufs de agame barbu (Pogona vitticeps). ________________________________ 147 Photo 97 : examen échographique d’une dragon barbu (Pogona vitticeps). ____________________________________ 147 Photo 98 : examen échographique d’une femelle boa constrictor (Boa constrictor constrictor). _____________ 148 Photo 99 : examen échographique d’un caméléon (Chamaeleo calyptratus) présentant une stase folliculaire.
______________________________________________________________________________________________________________________ 149 Photo 100 : examen échographique des ovaires d’une tortue grecque (Testudo graeca) : stase folliculaire __ 149 Photo 101: deux exemples d’images échographiques montrant des stases folliculaires chez un tortue grecque (Testudo graeca)___________________________________________________________________________________________________ 150 Photo 102: exemple de tour d’endoscopie_________________________________________________________________________ 155 Photo 103 : exemple d’arthroscope, (Optomed®, diamètre 2,7 mm – 35 mm) _________________________________ 159 Photo 105 : repérage de la position de la tête de l’endoscope par transillumination___________________________ 160 9
Photo 104: examen endoscopique chez un serpent : l'endoscope (souple) est protégé par un corps de seringue maintenant la gueule de l'animal ouverte. _______________________________________________________________________ 161 Photo 106 (A et B) : gastroscopie d’un python royal (Python regius), __________________________________________ 162 Photo 107 (A et B) : oesophagoscopie d’un python royal (Python regius), ______________________________________ 162 Photo 108 (A,B,C,D) : le corps étranger s’est révélé être une alèse imprégnée d’urine de rat__________________ 162 Photo 109: positionnement en décubitus latéral droit d’un iguane vert (Iguana iguana) pour la réalisation d’une coelioscopie __________________________________________________________________________________________________ 166 Photo 110: incision du flanc d’un iguane vert (Iguana iguana) en vue de la réalisation d’une coelioscopie __ 167 Photo 111: introduction de l’endoscope rigide chez un iguane vert (Iguana iguana) pour la réalisation d’une coelioscopie ________________________________________________________________________________________________________ 167 Photo 112 : visualisation du pôle crânial du rein gauche (intrapelvien), de la vessie et des corps gras _______ 168 Photo 113 : visualisation du péricarde, du poumon gauche et du foie __________________________________________ 168 Photo 114 : visualisation du foie, (cirrhotique), et du poumon gauche _________________________________________ 168 Photo 115 : contention d’une tortue en décubitus latéral droit. _________________________________________________ 170 Photo 116 : coelioscopie chez une tortue terrestre : introduction de l'endoscope (rigide) par la fosse pré­
fémorale ____________________________________________________________________________________________________________ 171 Photo 117 : visualisation du testicule gauche et de la tête de l’épididyme ______________________________________ 172 Photo 118 : visualisation de la face ventrale du poumon ________________________________________________________ 172 Photo 119 : incision cutanée d’un ophidien, pour exploration coelioscopique (Python molurus bivittatus en décubitus latéral gauche) _________________________________________________________________________________________ 173 Photo 120 : examen pneumoscopique, suture du sac pulmonaire._______________________________________________ 175 Photo 121: pneumoscopie chez un python molure (Python molure bivittatus). ________________________________ 176 Photo 122 : pneumoscopie chez un python molure (Python molure bivittatus) ________________________________ 176 Photo 123 : positionnement d’une tortue grecque pour la réalisation d’un scanner 3D. _______________________ 180 Photo 124 : examen scanner sur un python molure albinos (Python molurus bivittatus)______________________ 180 Photo 125 : quatre vues scanner d’une tortue grecque (Testudo graeca)_______________________________________ 182 Photo 126 : vue scanner en coupe sagittale d’une tortue grecque (Testudo graeca) : noter la position de la côlonne vertébrale sous la dossière._______________________________________________________________________________ 183 Photo 127 : vue scanner de la tête d’un python molure (Python molurus bivittatus) (incidence crânio­caudale).
______________________________________________________________________________________________________________________ 184 Photo 128 : vue scanner des choanes d’un python molure (Python molurus bivittatus) _______________________ 184 Photo 129 : vue scanner du corps d’un python molure (Python molurus bivittatus) en région pulmonaire. __ 185 Photo 130 : quatre vues scanner des ovaires d’une tortue grecque (Testudo graeca)__________________________ 185 Photo 131 : vue scanner de la mandibule inférieure d’un python molure (Python molurus bivittatus) (incidence dorso­ventrale)_____________________________________________________________________________________________________ 186 Photo 132 : vue scanner du crâne d’un python molure (Python molurus bivittatus) ___________________________ 186 Photo 133 : exemple d‘appareil d’IRM à usage vétérinaire.______________________________________________________ 187 Photo 134 : IRM d’une tortue montrant la symétrie des poumons et la séparation totale entre les 2 lobes ___ 189 Photo 135 : positionnement de la tortue anesthésiée dans l’appareil d’IRM (vue crâniale)____________________ 190 Photo 136 : positionnement de la tortue anesthésiée dans l’appareil d’IRM (vue caudale) ____________________ 190 Photo 137 : trois clichés successifs d’IRM d’une tortue grecque (Testudo graeca) _____________________________ 191 10
Photo 138 : cliché d’IRM (en coupe sagittale) d’une tortue grecque (Testudo graeca) incidence latéro­latérale.
______________________________________________________________________________________________________________________ 192 11
12
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : prix de vente de quelques reptiles....................................................................................................................................19 Tableau 2 : annexes de la législation européenne ............................................................................................................................21 Tableau 3: critères de différenciation entre tortue d'Hermann (Testudo hermanni), et tortue Grecque (Testudo graeca) .................................................................................................................................................................................................................43 Tableau 4 : différentes espèces de tortues exotiques aquatiques ..............................................................................................46 Tableau 5 : différentes espèces de tortues exotiques terrestres .................................................................................................48 Tableau 6 : fréquence cardiaque des crocodiliens selon la température ambiante..........................................................76 Tableau 7 : critères de dimorphisme sexuel exploitables en consultation en fonction des les grands groupes d’espèces de reptiles .......................................................................................................................................................................................89 Tableau 8 : organes visisbles (+) ou non (­) radiologiquement selon l’espèce (hormis gaz, corps étranger ou pathologie) .........................................................................................................................................................................................................97 Tableau 9 : exemples de constantes radiographiques selon les espèces et la taille du reptile .....................................98 Tableau 10 : topographie radiographique normale des organes internes des ophidiens ........................................... 106 Tableau 11 : localisation radiographique des organes internes des sauriens.................................................................. 112 Tableau 12 : localisation radiographique des organes internes des chéloniens ............................................................. 119 Tableau 13 : incidences radiographiques recommandées en fonction des groupes d’espèces et des organes à explorer............................................................................................................................................................................................................. 121 Tableau 14: choix de la sonde échographique à utiliser selon les reptiles ........................................................................ 124 Tableau 15 : principales affections digestives des reptiles ........................................................................................................ 152 Tableau 16 : exemple de durée de diète à réaliser selon l’espèce de reptiles .................................................................... 158 Tableau 17 : principales lésions observées par cœlioscopie chez la tortue........................................................................ 171 Tableau 18 : différentes appellations de la tomodensitométrie (rencontrées dans différents textes) .................. 180 13
14
LISTE DES FIGURES
Figure 1: contention et manipulation d’un jeune iguane (a) et d’un iguane adulte (b)..................................................32 Figure 2: forme du crâne des 3 lignées de crocodiles......................................................................................................................50 Figure 3 : écailles nuchales de différentes espèces de crocodiliens...........................................................................................51 Figure 4 : activité métabolique des reptiles (en %) en fonction de la température ambiante.....................................53 Figure 5 : nomenclature des écailles du plastron et de la dossière...........................................................................................57 Figure 6 : représentation simplifiée de l'anatomie du tractus pulmonaire de trois ophidiens typiques ................74 Figure 7 : schématisation du cœur d’un ophidien.............................................................................................................................78 Figure 8 : flux sanguins intracardiaques selon la phase du cycle cardiaque........................................................................79 Figure 9 : diagramme des flux sanguin dans un cœur de reptile non­crocodilien.............................................................81 Figure 10 : illustration schématique du déterminisme du sexe chez les espèces de reptiles “TSD” (“Temperature­dependant Sex Determination”)..............................................................................................................................89 Figure 11: exploration échographique de la cavité cœlomique chez les ophidiens : illustration schématique de la topographie des organes internes ................................................................................................................................................... 130 Figure 12: exploration échographique de la cavité cœlomique chez les sauriens : illustration schématique de la topographie des organes internes, vue ventrale............................................................................................................................. 132 Figure 13: exploration échographique de la cavité cœlomique chez les chéloniens : illustration schématique de la topographie des organes internes, vue ventrale ....................................................................................................................... 135 Figure 14 : les trois voies d’abord échographique du cœur d’un reptile. ............................................................................ 138 Figure 15 : les 4 coupes « petit axe » par abord ventral de l’arrière vers l’avant : ­ trans­apexienne, ­ trans­
ventriculaire, ­ trans artérielle, et – trans­atriale droite ........................................................................................................... 139 Figure 16 : les 4 coupes « grand axe » par abord ventral de l’arrière vers l’avant : ­ trans­artérielle, ­ atrio­
ventriculaire gauche (G) puis droite (D) et – trans­cave............................................................................................................ 139 Figure 17 : agencement de la salle d’opération et positionnement de la tortue lors d’une coelioscopie.............. 170 Figure 18 : trois vues latérales obtenues par tomodensitométrie, d’un dragon barbu (Pogona vitticeps)......... 181 15
16
INTRODUCTION
- « Reptiles ! ..», …. Dites « Reptiles !!!... »
Et vous verrez votre interlocuteur, dans un mouvement d’effroi, changer de facies,
froncer les sourcils, faire les yeux ronds et afficher une grimace. Voilà tout ce
qu’inspirent les reptiles. Ils sont souvent considérés par le profane, comme
dangereux, maléfiques et repoussants.
….Dites « Tortue !.... ». Et c’est un léger plissement d’yeux, une esquisse de sourire,
et une moue d’apitoiement qui s’afficheront sur le visage de votre interlocuteur.
L’évocation de cette « mignonne petite bête » à carapace, nonchalante et
bienveillante, n’inspire pas du tout la même réaction. Et pourtant, les tortues
appartiennent, elles aussi, à ce monde fascinant des reptiles.
Qu’ils soient serpents, crocodiles, tortues ou lézards, les reptiles représentent
plus de 8 000 espèces différentes (Jacobson, 2007). Les tortues ont toujours été
populaires auprès du grand public, avec un engouement à son apogée dans les
années 70. Ce qui leur a valu, à cette époque, d’être largement importées en tant
qu’animaux de compagnie. Elles se sont ainsi, parfois, retrouvées dans des conditions
de captivités bien mal adaptées à leurs besoins, les amenant vers une issue fatale; ou
encore devenues encombrantes, elles ont été rejetées, de façon irresponsable, dans
la nature, s’acclimatant et se multipliant au détriment des tortues autochtones, et
créant ainsi un déséquilibre écologique.
Actuellement, avec le développement des « NAC » (Nouveaux Animaux de
Compagnie), les animaux « atypiques » détenus en captivité sont en augmentation.
Cela ne s’arrête pas aux simples furets, lapins ou cochons d’inde !…. Dans les
animaleries, on peut maintenant, à coté des chéloniens* (tortues), rencontrer des
ophidiens* (serpents), des sauriens* (lézards), voire des amphibiens (grenouilles) et
des arthropodes (mygales).
Ainsi, déjà implantée depuis une quarantaine d’années, initialement en
Allemagne, puis aux Etats-Unis d’Amérique, la terrariophilie* est une passion qui a le
« vent en poupe »! en Europe et en France. L’enthousiasme des particuliers pour les
reptiles ne fait que s’accroître. Des salons et expositions spécialisées ne cessent de
voir le jour. Le « Herping* » est devenu un loisir courant pour les passionnés qui
partent ainsi dans la nature, à la recherche d’animaux « rampants » à observer ou à
photographier.
17
Il ne suffit pas d’être « marginal », « punk » ou « gothique » pour être féru de
reptiles ! Loin de là ! car il n’y a pas de propriétaire « type ». La caste des acquéreurs
de reptiles est très éclectique, jeunes ou vieux, hommes ou femmes, célibataires ou
mère de famille. Toutes les catégories sociales confondues sont touchées par ce
« virus » de la terrariophilie.
Actuellement, on estime qu’environ un million de foyers français possède des
serpents. L’investissement de base, pour le débutant qui souhaite se lancer dans
l’herpétologie *, est relativement abordable. Il faut compter environ 300 euros pour
acquérir l’animal (80 à 150 €) et les accessoires de base (terrarium, lampe UltraVioletB, gamelle d’eau : 200€) (Cf. Tableau 1). Certains propriétaires sont prêts à investir
des sommes importantes jusqu’à 4 ou 5 000 euros (!) pour des espèces plus rares
(ex : Gecko nautilus de Nouvelle Zélande). La rareté étant liée aux faibles nombres
d’individus présents à l’état naturel, aux difficultés de reproduction en terrarium, ou à
l’obtention en captivité de mutants aux robes atypiques.
Depuis une vingtaine d’années, quelques animaleries spécialisées dans la
commercialisation de reptiles sont apparues. Elles proposent un large choix d’espèces
parmi les caméléons, les serpents ou les lézards, voire les crocodiles. Ces structures
sont maintenant les premières à proposer également des formations aux particuliers
comme aux pompiers, qui ont vu leurs interventions pour la capture de reptiles
« fugueurs » s’accroître ces dernières années !
Le développement de ces populations animales dans les foyers, a logiquement
fait
augmenter
leur
nombre
parmi
les
patients
des
cabinets
vétérinaires.
L’enseignement vétérinaire étant essentiellement tourné vers la médecine des
carnivores domestiques (chiens, chats,..) ou des animaux de rente (vaches, porcs,
moutons, volailles,..), pour faire face à cette expansion, les écoles vétérinaires
intègrent peu à peu des formations « reptiles » dans leur cursus (il en est ainsi de
l’ouverture d’une option NAC en septembre 2010 à l’ENVA)
Les vétérinaires actuellement spécialisés dans ce domaine se sont formés
outre-Atlantique, où cette passion n’est pas récente. Mais actuellement, il y a encore
peu de vétérinaires compétents qui prennent en charge cette classe d’animaux. Il est
donc indispensable au vétérinaire praticien de s’initier à la pathologie des reptiles. En
France, des associations vétérinaires pour la sauvegarde de la faune sauvage,
proposent de plus en plus de formations pratiques (exemple : avril 2011, Workshop
« Yaboumba » sur la « Médecine et chirurgie des serpents »).
La médicalisation de ces animaux se démocratise donc, progressivement.
Mais, les reptiles ont la particularité, encore plus que les carnivores domestiques de
18
très peu exprimer leur « souffrance ». Ce sont des créatures particulièrement
« stoïques », qui souffrent en silence, et manifestent très peu de signes cliniques. De
plus, les possibilités d’investigations cliniques sont limitées (ex : présence d’une
carapace protectrice) d’ou l’obligation pour le praticien d’avoir recours à des examens
complémentaires pour confirmer, ou non, une suspicion clinique. Parmi eux, les
examens d’imagerie et d’endoscopie occupent une place de plus en plus importante.
Le but de cette étude est donc de rappeler, d’un point de vue pratique, les
éléments essentiels à la réalisation de ces techniques. Certains de ces examens
complémentaires,
telle
qu’un
cliché
radiographique,
pourront
être
réalisés,
directement par le vétérinaire traitant. D’autres examens, demandant une excellente
connaissance de la topographie anatomique des reptiles (échographie) ou nécessitant
un matériel particulier (Imagerie par Résonance Magnétique : IRM), devront être
réalisés par un confrère spécialisé. Dans ce cas, ce travail permet de connaître leurs
indications et leurs conditions de réalisation, afin de pouvoir présenter au propriétaire
l’intérêt de les utiliser. Elle aborde également l’interprétation des images, afin de
mieux communiquer avec le praticien spécialiste et échanger les éléments clefs du
cas référé avec le confrère spécialiste.
La classe des reptiles présente, selon les espèces, des caractéristiques
particulières, tant d’un point de vue légal, qu’anatomique ou physiologique, c’est ce
qui sera abordé dans la première partie de cette thèse. Puis, elle détaillera les
différents aspects pratiques de l’examen radiographique, échographique et enfin de
endoscopique appliqués aux reptiles. Pour chaque technique, seront présentés
l’indication, le matériel utilisé, la méthode de réalisation et l’analyse des résultats.
Enfin, une présentation de techniques actuelles plus pointues, que sont l’IRM et le
scanner, clôturera ce sujet.
Tous les termes suivis d’un astérisque * sont répertoriés dans le glossaire
( cf. Annexe 1: glossaire)
19
Tableau 1 : prix de vente de quelques reptiles
(source : la ferme tropicale. Prix Mars 2011)
Espèce
Prix
(€ TTC)
Serpents
1 250 €
Boa constrictor imperator
Elaphe (Pantherophis) guttata
69 €
Python regius, femelle adulte
195 €
Python regius, mâle adulte
125 €
Morelia viridis, Aru
655 €
2 550 €
Python reticulatus, albinos
Lézards
Anolis carolinensis, mâle
12 €
Basiliscus plumifrons
59 €
Caméléon, Furcifer pardalis
280 €
Gecko léopard, Eublepharis macularius jungle
59 €
Varanus tristis tristis
445 €
3 500 €
Iguana iguana, albinos
Tortues
Chersina angulata (femelle sub-adulte)
1 450 €
Macroclemys temmincki (tortue alligator)
280 €
Testudo hermanni, femelle (tortue de jardin)
459 €
Pour de plus amples informations sur le domaine de l’herpétologie,
voir l’Annexe 7 : listes de sites internet d’intêret
20
PREMIERE PARTIE. Caractéristiques générales des
reptiles
1. Les reptiles en clinique vétérinaire
1.1. Les reptiles, qui sont ils ?
(Jacobson, 2007)
Les reptiles appartiennent à la classe des SAUROPSIDES. Ils constituent un groupe
zoologique très diversifié, constitué d’environ 8000 espèces différentes.
Elles
appartiennent à 4 ordres : - les squamates* composés des ophidiens et sauriens,
(c’est à dire respectivement serpents et lézards), - les crocodiliens (crocodiles,
caïmans, alligators, gavials), - les chéloniens (tortues aquatiques, terrestres et semiaquatiques) et enfin, - les rhynchocéphales* composés d’une seule espèce : le
sphénodon de Nouvelle-Zélande (cf. Annexe 8: la classe des reptiles).
1.2. Les reptiles : législation et identification
1.2.1.1.
Une triple législation
(Schilliger, 2004 a) (Schilliger, 2005 b) (Schilliger, 2007 a) (Schilliger, 2005 c)
Les reptiles regroupant des espèces dites « non domestiques » (n’ayant pas subi
de sélection de la part de l’homme) répondent à une réglementation stricte.
Ainsi,
une
triple
législation
nationale,
européenne,
et
internationale,
réglemente en France la commercialisation, l’élevage et la détention de reptiles
(Schilliger, 2004 a).
En France métropolitaine, toutes les espèces de reptiles
autochtones sont protégées depuis la loi du 10 juillet 1976. L’herpétofaune * de
Guyane française est, elle, protégée depuis l’ « arrêté Guyane » du 15 mai 1986, et
quant aux reptiles des Antilles françaises, ils sont protégés depuis le 17 février 1989.
En plus de cette législation française, une réglementation internationale appelée,
Convention de Washington (ou CITES : Convention of International Trade un
Endangered Species of World fauna and flora) encadre le commerce des espèces.
Elle assure une protection aux espèces en voie de disparition en régissant les
échanges entre pays. Elle regroupe trois catégories d’animaux (dites « annexes »)
classées selon leur degré de menace d’extinction.
21
L’annexe I regroupe « Toutes les espèces menacées d’extinction (…. )». L’annexe II
regroupe « toutes les espèces qui, bien que n’étant pas menacées (…..), pourraient le
devenir (….) », et l’annexe III regroupe « les espèces qu’un état signataire déclare
soumises à réglementation (…. )». Cette convention est en vigueur dans plus de 140
pays à travers le monde (cf. Annexe 11: rappel de législation concernant les
principaux reptiles rencontrés en pratique vétérinaire courante)
Les pays de l’Union Européenne se sont également penchés sur la question
des mouvements de reptiles à travers la Union Européenne. Ainsi, sont entrés en
vigueur, les règlements n°1970/92, n° (CE) 338/97 et (CE) 939/97, qui durcissent, en
règle générale, les normes dictées par la C.I.T.E.S en ce qui concerne les échanges
d’animaux. La CEE a établi 4 Annexes qui reprennent en partie, celles de la
Convention de Washington (cf.Tableau 2).
Tableau 2 : annexes de la législation européenne
ANNEXE
(Europe)
A
Reptiles concernés
Importation
Circulation
Intra-communautaire
Annexe I (CITES)
+
autres espèces non
protégées par
CITES
autorisés que dans des
conditions
exceptionnelles
+
permis d’exportation
(délivré par pays
d’origine)
+
permis d’importation
(délivré par pays
destinataire)
- sur délivrance par le
Ministère de
l’Environnement d’un
certificat communautaire.
(Testudo sp.,
Astrochelys sp.)
B
Annexe II (CITES)
et non classées
dans A
+
autres espèces
pouvant constituer
une menace
écologique en cas
d’introduction
permis d’exportation
(délivré par pays
d’origine)
+
permis d’importation
(délivré par pays
destinataire)
C
Annexe III (CITES)
permis d’exportation
ou
Certificat d’origine
D
espèces non
protégées par
CITES, dont volume
d’importation en
Europe justifie une
surveillance
Simple notification
d’importation à remplir au
bureau des douanes
22
LIBRE si :
- pas de but commercial,
- détenteur est capable de
prouver l’origine licite de son
animal,
- il se rend chez son vétérinaire
pour des soins à caractères
urgent
LIBRE si :
détenteur est capable de prouver
l’origine licite de son animal
(=N° de permis CITES ou
attestation de naissance en
captivité)
A
ce
corpus
réglementaire
international
et
européen,
vient
s’ajouter
une
réglementation plus récente, émanant du Ministère de l’écologie et du développement
durable (parution au Journal Officiel de deux arrêtés du 10 août 2004), qui régit de
manière plus stricte, en France, les conditions d’autorisation de vente et de détention
en captivité d’un grand nombre d’espèces de reptiles (mais aussi d’amphibiens,
d’oiseaux et de mammifères), en fonction de leur degré de vulnérabilité, de la taille
des effectifs détenus et des activités (lucratives ou non) pratiquées (cf. Annexe 9 et
Annexe 10).
Important
La détention d’animaux de l’Annexe A (ou I) ou d’animaux « dangereux » nécessite
l’obtention d’un certificat de capacité pour leur propriétaire (renseignements auprès de
la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP)).
1.2.1.2.
L’identification : une obligation légale
(Schilliger, 2005 b) (Schilliger, 2007 a)
L’identification « au moyen d’un transpondeur* à micropuce électronique
inaltérable (conforme à la norme ISO 11784) portant un numéro spécifique (….) ou
par tout autre moyen approprié » est obligatoire pour :
-
l’obtention du permis d’importation de spécimens appartenant à l’annexe A
dans le cadre d’une opération de reproduction en captivité.
-
tous les reptiles de l’annexe I ou A (depuis le 30 août 2001, l’article 34.1 du
règlement européen (CE) n°1808/2001),
-
toutes les tortues des genres Testudo (classés en annexe A du règlement
communautaire CE338/97) et Astrochelys maintenues en captivité dans les
élevages d’agrément,
-
tous les reptiles de l’annexe 2 hébergés actuellement par les capacitaires dans
les établissements de vente, d’élevage et de présentation au public (arrêté du
30 août 2004),
23
-
tous les reptiles listés en annexe 2 ne faisant pas partie des espèces dites
« dangereuses » ou des espèces classées en Annexe A du règlement CE 338/97
(trachémydes à tempes rouges dites « tortues de Floride », « fouette-queues »
d’Afrique du Nord) présents, dans la limite de 6 spécimens, dans un élevage ayant
effectué une demande de dérogation
Lorsque le marquage par transpondeur électronique ne peut être pratiqué pour des
raisons de taille (tortues juvéniles), l’éleveur devra garantir la traçabilité de ses
animaux par un autre procédé (ex : photographies du plastron *).
1.2.1.3.
L’identification en pratique
(Schilliger, 2006 a) (Schilliger, 2005 b)
L’identification des reptiles s’effectue par implantation du transpondeur (puce
électronique) sous la peau ou dans le muscle de l’animal. Ce procédé, en plus de
répondre aux obligations légales, garantit l’unicité de chaque reptile pucé.
• Chez les tortues de petite taille, l’implant du transpondeur se pratique par
voie sous-cutanée, en regard de la cuisse gauche ou, chez les animaux dont la peau
est trop fine, en intramusculaire dans le muscle quadriceps fémoral de la cuisse
gauche, ou, le cas échéant, par voie intracoelomique, chez les très petites espèces.
Chez les tortues de moyenne et de grande taille, il s’effectue par voie intramusculaire
ou en sous-cutané selon la taille, au niveau du muscle quadriceps fémoral de la
cuisse gauche ou face latérale gauche de la queue.
• Chez les serpents, le marquage, par voie sous-cutanée ou intra-musculaire,
est recommandé dans le dernier tiers du corps, sur le côté gauche.
• Chez les lézards, l’identification a lieu en sous-cutané, au niveau de la face
latérale de l’encolure ou dans la région
du muscle quadriceps fémoral, sur le
Photo 1 : exemple de transpondeur et
d’implanteur
(Photo Schilliger)
côté gauche. Pour les lézards de petite
taille, l’implantation peut se pratiquer
en
intra-coelomique,
sur
le
côté
gauche de la face ventrale de l’animal,
à une certaine distance du plan
médian afin d’éviter de ponctionner la
veine abdominale ventrale.
24
• Chez les crocodiliens, le marquage s’effectue par voie sous-cutanée, sur la face
latérale gauche de la queue.
Les trois premiers chiffres du code détermine le pays d’origine (ex : 250 pour la
France), les deux suivants indiquent le code de l’espèce (ex : 26 pour les carnivores
domestiques : chiens, chats, furets, et 19 à 22 pour les animaux non domestiques),
les deux chiffres suivants correspondent au code fabricant (96 pour Virbac, 98 pour
Mérial). Les huit derniers chiffres son le code unique de l’animal. Ce système permet
ainsi plus de 275 milliards de combinaisons.
Les textes complets concernant la réglementation sont disponibles sur simple
demande auprès de la Direction Départementale de la Protection des Populations
(DDPP).
1.3. Les reptiles rencontrés en clientèle vétérinaire
(Schilliger, 2004 a) (Braun, 2004)
En raison de la très grande diversité de la classe des reptiles, seules les espèces
les plus fréquemment rencontrées lors de consultations vétérinaires seront ici,
décrites. On exclura donc de cette étude les serpents venimeux tels que : - les
cobras du genre Naja : Naja nigricollis, Naja naja …) - les vipères
(viperinés
constituées de quatre sous-famillesl les vipéridés, les azémiopinés, les causinés et les
crotalinés (ou crotales)). La contention des serpents venimeux exige une vigilance
extrême. De plus, l’usage de l’anesthésie fixe est déconseillée, car l’évaluation du
degré de sédation n’est appréciable qu’en touchant le corps de l’animal qui, même
tranquillisé, peut attaquer.
De plus, les certificats de capacité obligatoires pour détenir de telles espèces
dangereuses, ne sont que très rarement délivrés à des particuliers. Quant aux
crocodiles (également dangereux), ils seront décrits que très brièvement, car leur
captivité se déroule essentiellement dans des parcs zoologiques ou des centres de
reproduction (pour la sauvegarde des espèces protégées ou pour l’usage commercial
des peaux). La médecine des crocodiliens appartient donc à la médecine de zoo ou à
la médecine d'élevage dans le cas de fermes d'élevage de crocodiles.
25
Dans le cas d’espèces « dangereuses », le vétérinaire réfèrera son patient à un
confère spécialisé.
Concernant les reptiles non dangereux, il est important dans un premier temps
pour le vétérinaire de pouvoir reconnaître l’espèce à laquelle il a affaire. Ainsi, lors de
la consultation, le risque et les précautions à prendre qui en découlent seront
différents, et le vétérinaire devra adapter son examen clinique (à distance et
rapproché) à l’espèce présentée.
La prise en charge initiale de tout reptile passe par la diagnose précise de
l’espèce. Cela permet d’orienter les questions à poser au propriétaire concernant les
conditions
de
maintenance
environnementales,
l’alimentation
de
l’animal
et
l’anamnèse* du cas.
En effet, les conditions de captivité et paramètres d’ambiance (terrarium, éclairage,
nourriture, etc…) sont d’une extrême importance sur la santé des reptiles en captivité.
Bien souvent, en effet, ceux-ci, présentent des affections qu’ils ne déclareraient
probavlement pas dans leur biotope naturel.
1.3.1. Les ophidiens
1.3.1.1.
Les boïdés
(Rival, 1999 a) (Gérard et al., 2001) (Funk, 2006)
Les boïdés sont des serpents non venimeux et constricteurs : ils étouffent leur
proie en s'enroulant autour. Cette famille est connue surtout par l’existence de
certains spécimens « géants », qui peuvent atteindre des tailles très importantes (Boa
constrictor : 3 à 5 mètres, Python molurus : jusqu’à 8 mètres) (cf.Photo 3 ; Photo 4).
Ce sont des animaux terrestres, arboricoles, aquatiques ou fouisseurs. Leur gueule
est grande mais surtout leur mâchoire, qui n’est pas reliée par des os, mais par un
ligament élastique. Il peut s'étirer très largement et ainsi permettre le passage de
proies volumineuses. Les écailles ventrales sont très larges.
On distingue 3 sous-familles :
 les boïdés (vrais boas) parmi lesquels figurent le boa constricteur (Boa constrictor),
l'anaconda (Eunectes sp.) (cf. Photo 5);  les pythoninés au nombre desquels figure
le python royal (Python regius) (cf. Photo 6), l'un des serpents les plus fréquents en
terrariophilie. Cette sous-famille comporte huit genres dont Morelia sp. (cf. Photo 7)
Calabaria sp. et Aspidites sp.
 les érycinés (boas des sables), qui comportent quatre genres qui sont : Eryx sp.,
26
Gongylophis sp., Charina sp. et Lichanura sp.
Les pythons sont ovipares, et possèdent tous une fossette thermosensible (pour la
vision infrarouge) à la différence des boas qui sont ovovivipares et chez qui la fossette
peut être absente (Gérard et al., 2001).
Le python royal est le plus fréquemment rencontré en clientèle. Son caractère docile
et sa petite taille (1,20 m à 1,50 m) en font un reptile très recherché des terrariophiles.
Le boa constrictor peut être parfois être agressif. Sa morsure est douloureuse. Quant
au python molure, c’est un serpent dangereux par sa taille et son agressivité. Il frappe
violemment avec sa tête et ses morsures sont graves.
Important
Lors de la contention d’un serpent, il est indispensable de soutenir le corps pour
éviter des lésions cervicales. De plus, pour les grands spécimens, il conviendra de
toujours répartir une personne par « mètre de reptile ». La présence de plusieurs
aides est indispensable surtout face à des animaux dangereux (cf. Photo 2).
Photo 2 : contention d’un serpent non venimeux de plus
de 1 m (Python molurus bivittatus)
(photo Schilliger, 2004 a)
27
Ophidiens : les boïdés (en images)
Photo 3: Boa constrictor.
(photo site La ferme tropicale )
Photo 4 : Python molurus
( source : Braun, 2004)
Photo 5 : anaconda (eunectes murinus)
(photo site La ferme tropicale)
28
Photo 6 : python royal (Python regius)
(source : Braun, 2004)
Photo 7 : Morelia viridis
(source: Braun, 2004)
29
1.3.1.2. Les colubridés
(Gattolin, 1999) (Funk, 2006)
Tous les serpents de la famille des colubridés, nord-américains ou asiatiques,
sont des serpents aglyphes *. Ils ne sont donc pas venimeux. Leur morsure est donc
inoffensive même si le risque septique est à prendre en compte.
Les
Colubridés
nord-américains
tiennent
une
place
importante
en
terrariophilie. Tout d’abord, de par leur longueur assez modeste, qui est en moyenne
de 1,5 mètres, ils sont donc, « faciles » à loger ! Ensuite leur caractère docile (pour les
plus courants en tout cas) et leur aptitude à se reproduire en captivité sont des atouts
supplémentaires. Enfin, nombres d’espèces sélectionnées par les éleveurs ont vu
apparaître des mutations qui leur donnent des couleurs attrayantes.
Cette famille comprend plusieurs genres (Elaphe, Lampropeltis, Pituophis,
Thamnophis, Nerodia et Dinodon). Les espèces les plus rencontrées en terrariophilie
sont les serpents des blés ou couleuvre à gouttelettes (Elaphe guttata), les serpents
rois de Californie et de Floride (Lampropeltis getulus californiae et floridana) (cf. Photo
8), et les nombreuses espèces de serpents faux-corail (Lampropeltis triangulum ssp.)
(cf.Photo 9).
Les couleuvres asiatiques (Dinodon rufozonatum, Elaphe taeniura et Elaphe
oxycephala) sont plus rares. En effet, leur reproduction en captivité est plus difficile,
s’ajoute à cela, le fait qu’elles ont un caractère beaucoup plus « ombrageux » que les
précédents.
Ophidiens : les colubridés (en images)
Photo 9 : serpent faux-corail
(Lampropeltis triangulum sinaloa))
(photo site La ferme tropicale)
Photo 8 : serpent roi de Californie
(Lampropeltis getulus californiae)
(photo site La ferme tropicale)
30
1.3.2. Les sauriens
(Vienet, 1999) (Braun, 2004)
Les lézards appartiennent à sous-ordre très diversifié, de par leur apparence et
leurs besoins. Ils comptent plus de 3500 espèces, le plus souvent insectivores, mais
certaines pourront être carnivores ou herbivores. Ils sont regroupés en fonction de
leurs caractéristiques morphologiques.
1.3.2.1.
Les iguanidés
(Vienet, 1999) (Millefanti, 2003) (Braun,
2004) (Barten, 2006)
Les Iguanidés ne sont présents que
dans le Nouveau Monde et à Madagascar. Ils
Photo 10: tête d’un iguane vert
(Iguana iguana)
(Source : Braun, 2004)
comptent 650 espèces réparties en 55
genres. Les caractéristiques morphologiques
externes sont variables.
L'iguane vert (Iguana iguana) (cf.Photo
10) a longtemps été considéré et conseillé
comme un reptile de compagnie plutôt
« facile ». Cependant cet animal peut atteindre 10 kg et mesurer jusqu'à 1,80 m. Les
2/3 de sa longueur peuvent correspondre à sa queue, caractéristique des lézards
arboricoles, dont l’alimentation est exclusivement végétarienne. Sous la mâchoire
inférieure, l’iguane est pourvu d’un fanon très développé chez les mâles
(généralement après l’âge de 3 ans). Ces derniers présentent une crête proéminente,
qui s’étend sur toute la longueur du dos, de la nuque à la queue. La puissance
potentielle d’un spécimen adulte constitue un réel danger en raison de ses dents, de
ses griffes et plus particulièrement de sa queue, qu’il actionne comme un véritable
fouet, d’ou une contention adaptée (cf. Figure 1). Ces animaux sont d’autant plus
réactifs qu’ils se sentent acculés. Lors de la saison de reproduction, ils sont très
vigoureux pour chasser tout intrus de leur territoire.
31
Figure 1: contention et manipulation d’un jeune iguane (a) et d’un iguane adulte (b)
(Source : Vienet, 1999)
Les basilics, appartiennent au genre Basiliscus. Ils deviennent de plus en plus
fréquents en terrariophilie car ils sont faciles à reproduire en captivité. Le plus
populaire est le basilic vert, Basiliscus plumifrons (cf. Photo 11).
Photo 11 : basilic vert (Basiliscus plumifrons )
(source : Braun 2004)
32
1.3.2.2. Les caméléons
(Schilliger, 1999 a) (Alderton, 2002) (Barten, 2006)
Le caméléon est un animal fascinant de par ses colorations changeantes, ses
yeux ronds (paupières soudées) et son agilité à la chasse. Il existe plus de 80
espèces de caméléons qui sont réparties en trois groupes : les caméléons « vrais ».
(genre Chamaeleo) (cf.Photo 12), - les caméléons nains, (genre Bradypodion), - et
les caméléons terrestres (genres Brookesia et Rampholeon). Les caméléons sont
insectivores (repas de criquets (Locusta migratoria ou Schistocerca gregaria), de
grillons (Achetae domestiqua) ou de sauterelles (Anacridium aegptium), ..) et
phytophages pour certains (plantes de type Phyllodendron, Ficus,..).
Les caméléons ont la tête et le corps comprimés latéro-latéralement. Le cou n'est pas
dessiné, ce qui lui donne l’air d’avoir « la tête dans les épaules » (cf. Photo 12, Photo
14). La tête est souvent pourvue de cornes (caméléon de Jackson : Chamaeleo
jacksonii willegensis) (cf. Photo 13), d’épines ou de crêtes ayant un effet dissuasif visà vis des prédateurs.
Le caméléon le plus fréquent en terrariophilie est le caméléon du Yémen (Chamaeleo
calyptratus) (cf. Photo 12), en raison de sa relative robustesse et de sa facilité de
reproduction en captivité. Il est pourvu d’un casque aux multiples fonctions. Ainsi, en
plus de servir de réserve de
graisse, il joue un rôle de
« gouttière » pour collecter l’eau
de pluie et la faire ruisseler
jusqu’aux
lèvres…
Photo 12: caméléon « casqué » du Yemen
(Chamaeleo calyptratus),
(Arabie saoudite) (source: Braun, 2004)
(d’ou
l’importance des pulvérisations
hebdomadaires
en
captivité,
d’autant plus utiles pour cet
animal qui « rechigne » à boire
dans une écuelle !..)
La langue préhensible du
caméléon, est son principal outil
de chasse. Elle peut mesurer
jusqu’à 2,5 fois la longueur du corps. Elle est projetée en avant lors de la chasse et
est enduite d’un mucus adhésif (Schilliger, 1999 a).
33
Les membres sont souvent longs et grêles, et forment à leurs extrémités des
pinces munies de petites griffes, adaptées à la locomotion sur les branches d’arbres.
Les membres antérieurs et postérieurs de ces sauriens sont généralement dotés de
cinq doigts, mais ils peuvent se prolonger par des pinces, issues de la fusion de deux
et trois doigts. Les phalanges sont jointes en deux groupes et opposées (soit : sur les
membres antérieurs : 3 doigts devant, 2 doigts derrière et sur les membres
postérieurs : 2 doigts devant, 3 doigts derrière). Ces animaux sont ainsi appelés
« zygodactyles* ».
La queue enroulée, fine et préhensile chez la plupart des espèces, leurs permet
de s’agripper aux branches (Alderton, 2002).
Photo 13: caméléon de Jackson (Chamaeleo
jacksonii willegensis)
(Kenya) (source: Braun, 2004)
Photo 14: caméléon Panthère (Furcifer
pardalis) (Madagascar)
(photo site La ferme tropicale)
34
1.3.2.3. Les agames
(Schilliger, 1999 b) (Braun, 2004) (Barten, 2006)
Les agamidés (ou dragons) comprennent 300
espèces réparties en 53 genres (dont le genre
Photo 15: agame barbu
d’Australie (Pogona vitticeps)
(source: Braun, 2004)
pogona). Les pogonas, de par leur tempérament
docile et leur taille réduite (50 à 80 cm maximum),
sont d’excellents animaux de terrarium. Ainsi, leur
contention
est
aisée,
et
ne
nécessite
aucune
précaution particulière, à la différence des agames
aquatiques dont la contention est similaire à celle de
l’iguane vert (risque de griffures, morsures, coup de
queue).
Morphologiquement, les agames présentent une
grosse
tête,
un
corps
cylindrique
comprimé
latéralement ou verticalement. La queue est longue et
peu fragile. Chez de nombreuses espèces, on observe un dimorphisme sexuel
permettant de différencier mâles et femelles : - l'ornementation de la tête, - et le
dichromatisme, - la présence de pores fémoraux. La majorité d’entre eux a un mode
de vie diurne, et une alimentation insectivore ou herbivore. Ils peuvent vivre environ
une dizaine d’années.
Les agamidés sont souvent rencontrés
en clientèle du fait de leur docilité et de la
facilité des contacts entre l'animal et le
propriétaire.
Les
plus
communs
sont :
l’agame barbu d'Australie (Pogona vitticeps)
(cf.
Photo
15)
et
le
fouette
queue
(Uromastyx acanthinurus) (cf. Photo 17), le
dragon
d'eau
asiatique
(Physignatus
cocincinus) (cf.Photo 16) et le dragon
australien (Physignatus lesueri).
35
Photo 16: dragon d'eau asiatique
(Physignatus cocincinus)
(source: Braun, 2004)
Photo 17: fouette-queue (Uromastyx acanthinurus)
(photo site La ferme tropicale)
1.3.2.4. Les geckos
(Firmin, 1999 a) (Barten, 2006)
La famille des geckonidés comprend plus de 80 genres et plus de 800 espèces.
Certaines espèces de geckos originaires d’Afrique de Nord ou d’Asie, sont les seuls
lézards à posséder des cordes vocales. Ils sont donc, capables de vocalises
dissuasives lors d’agression et utiles lors la parade amoureuse pour séduire le
femelle. Les sons qu’ils émettent, sont composés de 2 syllabes, et ressemblent
beaucoup à des aboiements : « Ge-Ko », ou encore « To-Kay »,.. d’ou leur nom
(gecko tokay d’Asie, Gecko gecko) (cf. Photo 18).
Ces animaux ont des membres très développés qui présentent sous leurs 5 doigts,
une
multitude
de
lamelle
adhésives
(improprement
appelées
« organes
à
ventouses »), constituées de poils agglomérés et de petites griffes. Dans cette famille,
on retrouve les « tarentules », geckos du sud de la France ou des pays
méditerranéens. Leur tête est relativement grande, aplatie et triangulaire. Leurs yeux
sont gros et le plus souvent recouverts d'une paupière transparente fixe. La gueule est
grande, la dentition pleurodonte*. La langue est charnue, légèrement échancrée vers
l'avant. Leur régime est insectivore et parfois carnivore. Leur mode de vie est
crépusculaire ou nocturne pour la grande majorité, bien qu’ils apprécient la proximité
des sources de lumière pour la pléthore d’insectes qui y foisonne !...
36
La queue de forme variable (plate ou ronde, allongée ou courte) est fragile et
rarement préhensile. L'autotomie* de la queue est fréquente par réflexe ou suite à un
traumatisme. Du fait de cette fragilité, il faudra donc, limiter leur manipulation, d’autant
qu’ils sont inoffensifs, mais mordent facilement.
Photo 18 : gecko tokay (Gecko gecko)
(photo site La ferme tropicale)
Les espèces les plus communes sont : - le gecko tokay (Gecko gecko), - le
gecko diurne commun de Madagascar (Phelsuma madagascarensis) (cf. Photo 19), le gecko léopard (Eublepharis macularius) (cf. Photo 20).
Photo 19 : gecko de Madagascar
(Phelsuma madagascarensis)
(photo site La ferme tropicale)
37
Photo 20 : gecko léopard (Eublepharis macularius)
(source : Braun, 2004)
1.3.2.5. Les varanidés
(Firmin, 1999 b)
(Barten, 2006)
Il existe une trentaine d'espèces de varanidés, regroupées en un seul genre. La
morphologie de leur corps est très caractéristique, avec une tête longue et étroite, un
cou long et très mobile (Firmin, 1999 b). Ils partagent beaucoup de similitudes avec
les serpents, ainsi, leur gueule peut se dilater de façon importante pour laisser passer
de grosses proies. Le régime des varans est carnivore. Leurs dents très coupantes et
inclinées vers l’arrière n’ont aucun rôle de mastication, puisqu’ils ne mâchent pas,
mais avalent leurs proies comme les serpents ( !)… Plus il est gros, plus le varan
s’attaque à de grandes proies. Certaines espèces, comme le dragon de Komodo,
(Varanus komodoensis) peuvent ingurgiter, tel un crocodile (!) des antilopes ou des
porcs. D’autres comme le varan malais (Varanus salvator) (cf.Photo 22), sont
capables de plonger pour attraper des poissons, batraciens ou tortues. Comme les
serpents, leur langue est bifide, et ils possèdent un organe de Jacobson.
Tout comme le serpent, le varan mâle possède des hémipénis. Le dimorphisme
sexuel n’est pas important, seule l’introduction d’une sonde de sexage en arrière du
cloaque, ou une radiographie permettent de déterminer le sexe.
Les varans ont des tailles très variables -, allant d’une vingtaine de centimes à 3,5
mètres (pour la varan de Komodo).
On peut rencontrer en clientèle des varans du Nil (Varanus niloticus) (cf. Photo
23), des varans de Malaisie (Varanus salvator) des varans crocodiles (Varanus
salvadorii), mais l’espèce la plus communément détenue en terrarium, pour sa petite
taille et son caractère relativement docile, est le varan des savanes (Varanus
exanthematicus) (cf.Photo 21).
38
Sauriens : les varans (en images)
Photo 21: varan des savanes (Varanus exanthematicus),
(photo site La ferme tropicale)
Photo 22: varans de Malaisie
(Varanus salvator)
(photo site La ferme tropicale)
Photo 23: partie antérieure d’un varan du
Nil (Varanus niloticus)
(source : Braun, 2004)
39
1.3.2.6. Les scinques
(Mattison, 1987) (Braun, 2004) (Barten, 2006)
La famille des Scincidés comprend plus de 1200 espèces regroupées en 85
genres. Cette famille se caractérise par son extrême petite taille : une trentaine de
centimètres en moyenne, le maximum pouvant être atteint par le scinque à langue
bleue (appelé scinque géant), avec une longueur de 60 cm. Le corps est de forme
variable, en général allongée et légèrement aplatie, et de couleur brune pour la
plupart.
La tête est petite, plate et pointue. Les pattes sont courtes et
parfois
absentes (apodes *). Les écailles évasées sont lisses et luisantes. Certains ont des
écailles rugueuses comme le scinque « pomme de pin » (Tiliqua rugosa) (cf. Photo
24). La langue est large, courte, plate et charnue. Elle peut être squameuse ou
cannelée, à l'extrémité légèrement échancrée. Ces espèces sont ovipares, et
présentent peu de dimorphisme sexuel (mâle plus trapu) (Mattison, 1987). Ils sont
faciles à maintenir en captivité. L'espèce la plus fréquente est le scinque à langue
bleue (Tiliqua gigas gigas) (cf. Photo 25).
Photo 24: tête de scinque « pomme de
pin » (Tiliqua rugosa).
(source: Braun, 2004)
Photo 25 : scinque (géant) à langue bleue
(Tiliqua gigas gigas)
(photo site La ferme tropicale)
40
1.3.3. Les chéloniens
1.3.3.1. La tortue de Floride
(Cavignaux, 1999) (Boyer and Boyer, 2006)
La tortue de Floride appelée trachémydes à tempes rouges (Trachemys scripta
elegans) (cf. Photo 26) est une tortue aquatique. Elle possède une carapace verte à
marron. Le plastron est jaune, maculé de tâches ou d'ocelles* sur chaque écaille.
L'épiderme est vert strié de lignes jaunes. Il existe de nombreuses sous-espèces aux
colorations différentes (Cavignaux, 1999). Elle se reconnaît à ses tempes rouges, ce
qui lui vaut son autre nom de tortue à « tempes rouges ». Les adultes sont omnivores,
charognards ou végétariens. Ils peuvent atteindre une taille de 30 centimètres et
peser jusqu’à 4 kilogrammes. Les mâles sont plus petits que les femelles ce qui est
plutôt inhabituel chez les reptiles. Ils possèdent de longues griffes antérieures qu’ils
font vibrer sur la face de la femelle lors du rituel de reproduction.
Ces Trachemys se développent très bien en captivité. Dans les années 70 et 80,
elles étaient
d’ailleurs très « à la
Photo 26 : tête d’une tortue de Floride
(Trachemys scripta elegans).
Noter les tempes rouges.
(source : Braun, 2004)
mode », et ont été largement importées
d’Amérique pour être commercialisées
par
de
nombreuses
animaleries
d’Europe. Beaucoup de propriétaires
« craquaient » sur cette petite bête
juvénile de quelques centimètres et
quelques
grammes,
aux
couleurs
attrayantes…. mais c’était sans penser à
l’animal
devenir,
encombrant
pouvant
qu’elle
allait
atteindre
pour
certaines 30 cm et jusqu’à 4 kilogrammes, et sans compter sur leur longévité de plus
de 40 ans. Elles ont ainsi été largement relâchées dans l'environnement.
Paradoxalement, ces tortues de Floride, s’acclimatent très bien aux hivers européens,
et se multiplient au détriment des tortues autochtones : cistudes (Emys orbiculari) et
émydes (Emys), beaucoup moins agressives. Tout ceci a entraîné, en 1997,
l’interdiction de leur importation en Europe.
41
En août 2006, le jardin zoologique du Parc de la Tête d’Or à Lyon a
ouvert un centre de récupération de tortue de Floride. Les propriétaires sont
invités à déposer leurs animaux, dans le but de réduire les nuisances
écologiques créées par leur abandon.
1.3.3.2. Les tortues terrestres méditerranéennes
(Schilliger, 2007 a) (Braun, 2004) (Schilliger, 2004 b) (Boyer and Boyer, 2006)
(Rival, 1999 c)
Elles appartiennent au genre Testudo et comptent 260 espèces. Trois espèces
sont relativement fréquentes en consultation : - la tortue d'Hermann (Testudo
hermanni), - la tortue grecque (Testudo graeca) et - la tortue bordée (Testudo
marginata). Ces tortues ont été largement
importées
dans
les
années
70,
et
commercialisées comme animal de compagnie
Photo 27: tortue d'Hermann
(Testudo hermanni),
(source: Braun, 2004)
sous l’appellation populaire de « tortue de
jardin ». Elles sont maintenant protégées par la
législation française.
 la tortue d'Hermann (Testudo hermanni),
La
tortue
d’Hermann
(Testudo
hermanni), (cf. Photo 27) vit à l’état sauvage dans le maquis du sud de la France
métropolitaine et en Corse. Elle appartient ainsi, à l’herpétofaune française, et à ce
titre est donc protégée par la loi française du 10 juillet 1976. Sa détention est donc
autorisée depuis le 14 septembre 2006 dans certaines conditions (en captivité, de
deuxième génération dans une ferme d’élevage agréée par la CITES).
Elle est herbivore, mais se nourrit parfois de limaces, escargots ou vers de terre.
Elles mesure 15 à 30 cm et possède une dossière * bombée, ocre à marques noires
(Rival, 1999 c). Elle présente : - un éperon corné (sorte de griffe) au bout de la queue,
- une écaille supra-caudale divisée en deux, et elle n’a pas d’ergots derrière les
cuisses. Ces trois caractéristiques permettent d’ailleurs de la différencier de la tortue
Grecque (cf. Tableau 3)
42
Les tortues d’Hermann ne sont pas très exigeantes. Elles ont besoin d’un jardin
ensoleillé, d’une cachette (buisson) pour se mettre à l’ombre, et d’un petit bassin pour
se baigner et s’abreuver.
 la tortue grecque (Testudo graeca)
Cette espèce compte 4 sous-espèces : - Testudo graeca graeca (Espagne,
Afrique du Nord), - Testudo graeca ibera (Grèce, Moyen-Orient), - Testudo graeca
terrestris (Moyen-Orient, Liban, Egypte), - Testudo graeca zarudnyi (Moyen-Orient,
Afghanistan).
La tortue grecque (Testudo graeca) (cf.
Photo 28) vit dans les territoires secs et
chauds
du
pourtour
Photo 28: tortue grecque (Testudo graeca)
(photo site La ferme tropicale)
méditerranéen
(Afrique du Nord), en région moins
humides que ce que supporte la tortue
d’Hermann)
d’apparence
Etant
pour
similaire
le
profane,
aux
tortues
d’Hermann, le législateur les a aussi
inscrites comme espèce « française »
protégée.
Son alimentation et son mode de vie sont sidentiques à ceux de la tortue
d’Hermann. Elle se différencie de cette dernière par la présence d’un tubercule corné
sur la cuisse, et l’absence d’éperon à l’extrémité de sa queue (cf.Tableau 3 et Photo
29).
Photo 29 : critères de différenciation entre tortue d'Hermann (Testudo hermanni), et
tortue Grecque (Testudo graeca)
(Photo Schilliger, 2007 a)
43
Tableau 3: critères de différenciation entre tortue d'Hermann (Testudo hermanni), et
tortue Grecque (Testudo graeca)
(extrait d’après Schilliger, 2007 a).
TORTUE D’HERMANN
TORTUES « GRECQUES »
Divisée en 2
1 seule pièce
Absents
Présents
Présente
Absente
Dossière
Aplatie
Bombée (en forme de dôme)
Lobe postérieur du
Rigide,
Articulé,
Légèrement mobile chez
Bien mobile chez mâles et
femelles adultes
femelles
Etroites,
Larges
Ecaille supra caudale
Ergots face
postérieure des
cuisses
Griffe kératinisée à
l’extrémité de la queue
plastron
Ecailles vertébrales
aussi longues que larges
Ces tortues terrestres méditerranéennes, sont les seules susceptibles d’hiberner
naturellement, d’octobre à mars, dans nos jardins en France. L’hibernation* est un
état de « sommeil profond » au cours duquel l’animal abaisse sa température
corporelle. Il y a un ralentissement du métabolisme, ce qui lui permet de lutter contre
les conditions environnementales hostiles. En s’enterrant dans le sol pendant les mois
les plus froids, l’animal résiste au gel qui lui serait fatal.
Ne pas confondre HIVERNER * et HIBERNER * !!..
Un animal qui hiBerne a sa température corporelle qui diminue (cas des chéloniens,
des sciuridés tels que les marmottes, ou des chiroptères,…). Un animal qui hiVerne
ne voit pas sa température corporelle diminuer (cas des ursidés, ou sciuridés tels que
les écureuils, …).
44
 la tortue marginée (Testudo marginata)
Elle se distingue de la tortue grecque par sa robe spécifique à triangles noirs.
Elle se caractérise des autres espèces par sa carapace (cf. Photo 30). En effet, la
dossière * forme une jupe allongée à
l’arrière et resserrée latéralement. Ce
Photo 30: tortue marginée (Testudo marginata)
(photo site La ferme tropicale)
« volant » autour d’elle, rend en
général,
les
accouplements
très
acrobatiques. Le mâle se voit obligé
de
se
dresser
verticalement
à
l’arrière de la femelle.
La contention de ces espèces ne
présente
pas
de
difficultés
particulières. La carapace est saisie latéralement à 2 mains. Au cours de l’examen
clinique, la tête est isolée et immobilisée entre index et majeur (cf. Photo 31). Pour les
tortues plus « timides », la tête est extériorisée en inclinant l’animal vers le bas, en
poussant sur les membres postérieurs.
Photo 31 : extériorisation de la tête d’une tortue lors de l’examen clinique
(photo Schilliger, 2004 a)
45
1.3.3.3. Les tortues exotiques
(Rival, 1999 d) (Boyer and Boyer, 2006)
La popularisation des tortues terrestres méditerranéennes (précédemment
décrites) a conduit au développement de nombreuses espèces exotiques comme
animal de compagnie : aquatiques ou terrestres (cf..Tableau 4 et Tableau 5). Les
terrestres sont phytophages et les aquatiques sont carnivores (têtards, grenouilles,
poissons..) ou charognardes, plus rarement herbivores (algues).
La contention des espèces terrestres ne pose pas de problème particulier.
Important
Attention, toutefois de ne pas laisser le doigt entre le plastron et la dossière des
espèces « boites » (cf. Photo 33).
En ce qui concerne les espèces aquatiques, leur rapidité et leur bec crochu les
rendent plus difficiles à manipuler. Les tortues à carapace molle seront tenues par
l’arrière, à l’aide d’un linge pour leur éviter de les blesser.
Important
Attention aux tortues hargneuses ou tortues alligator, plus dangereuses, qui seront
maintenues avec des gants par la base de la queue ou l’arrière de la dossière
(toujours avec un linge)
46
Tableau 4 : différentes espèces de tortues exotiques aquatiques
Nom commun
Nom scientifique
particularités
Tortue boîte à bords
Cuora flavomarginata
petite taille = 17 cm,
jaunes (cf. Photo 33).
plastron articulé,
omnivore à dominance
frugivore)
Tortue à long cou
Chelodina longicollis
(cf.Photo 32).
pleurodie (repli son cou
dans le plan horizontal),
25 cm,
iris blanc,
carnivore
Tortue alligator
Macroclemys temminckii
(cf.Photo 35).
grande taille (< 100 kg),
agressive,
bec crochu,
carnivore, piscivore
Tortue épineuse
Heosemys spinosa
# 30 cm,
dossière a bords épineux,
omnivore à dominance
herbivore
Tortue à grosse tête
Platysternon megacephalum
(cf.Photo 34).
petite taille (18 cm),
queue longue,
grosse tête,
carnivore
47
Quelques tortues exotiques aquatiques (en images)
Photo 32 : tortue à long cou (Chelodina
longicollis)
(photo Rival, 1999 d)
Photo 33 : tortue Boite
(Cuora flavomarginata)
(photo site La ferme tropicale)
Photo 34 : tortue à grosse tête (Platysternon
megacephalum)
(photo Rival, 1999 d)
Photo 35 : tête de tortue alligator (Macroclemys
temminckii)
(photo site La ferme tropicale)
48
Tableau 5 : différentes espèces de tortues exotiques terrestres
Nom commun
Nom scientifique
particularités
Tortue léopard
Geochelone
grande taille, (<50 kg),
(cf.Photo 37).
pardalis
végétarienne
Tortue élégante
Geochelone
taille moyenne,
(cf.Photo 38).
elegans
carapace à graphisme radié jaune
et noir,
herbivore
Tortue à dos articulé
Kinixys belliana
des savanes
23 cm,
articulation sur la dossière,
omnivore
Tortue sillonnée
Geochelone sulcata
(cf.Photo 36).
grande taille (<100 kg),
ergots cornés aux pattes,
végétarienne
Tortue rayonnée de
Astrochelys radiata
Madagascar
taille moyenne (14 kg),
dossière très bombée,
graphisme dossière radié,
végétarienne
Tortue boîte
Terrapene carolina
américaine
20 cm,
plastron articulé,
amphibie,
omnivore
49
Quelques tortues exotiques terrestres (en images)
Photo 36 : tortue sillonnée de 45 cm de long
(Geochelone sulcata)
(photo site La ferme tropicale)
Photo 37 : tortue Léopard
(Geochelone pardalis)
(photo site La ferme tropicale)
Photo 38 : tortue élégante
(Geochelone elegans)
(photo site La ferme tropicale)
50
1.3.4. Les crocodiliens
(Daniel, 1992) (Lane, 2006)
L’ordre des crocodiliens comporte les plus grands reptiles vivants. C’est un groupe
d’apparence très homogène qui ne varie que par des caractéristiques morphologiques
mineures. Les différences se situent au niveau des os du crâne (mâchoire
essentiellement) (Figure 2), et au niveau de la plaque nuchale (disposition des écailles
cornées) (Figure 3)
Figure 2: forme du crâne des 3 lignées de crocodiles
(source : Saunier, 1989)
Ce sont des animaux essentiellement aquatiques pourvus de doigts palmés,
d’une queue puissante et aplatie latéralement servant ainsi de gouvernail et de
propulseur. Leurs membres sont peu développés, mais malgré cette morphologie
« massive », les crocodiles et les alligators sont tout à fait capables de se déplacer
avec une rapidité surprenante sur la terre ferme.
51
Ces espèces sont ovipares. Les narines, les oreilles et les yeux sont localisés en
partie supérieure de la tête, pour pouvoir les laisser affleurer lors des immersions
prolongées.
Figure 3 : écailles nuchales de différentes espèces de crocodiliens
(Source : Collin, 1990)
52
2. Rappels de physiologie: particularités des reptiles
2.1. Hétérothermie des reptiles
(Huynh, 2008) (Jacobson, 2007) (O’Malley, 2005) (Mac Arthur et al., 2004) (Schilliger,
2004 a) (Stein ,1996)
Les reptiles, à la différence des mammifères (endothermes * et homéothermes),
sont incapables de maintenir leur température interne constante. Ces animaux
dits « à sang froid » sont poïkilothermes* et ectothermes*. Il serait plus précis de
les appeler animaux à « température variable ». Ces hétérothermes* ne possèdent
pas de moyens de thermorégulation interne. Les reptiles gardent une certaine
température corporelle par le biais de leur comportement. D’où l’importance pour eux
de s’exposer à une source de chaleur environnementale de manière à augmenter leur
métabolisme : - cela stimule leur dynamisme et leur appétit, ravive les teintes de leur
livrée, accélère leur digestion et leur circulation sanguine, active leurs défenses
immunitaires (cellulaire et humorale) et favorise les processus de cicatrisation. Bref,
une source de chaleur constitue un véritable "carburant", une source d'énergie vitale,
pour les reptiles. Ainsi, ces animaux héliothermes*, peuvent chercher à augmenter
leur température corporelle, par des expositions au soleil, lorsqu’il sont affaiblis
(blessés, malades), ou gravides, ou en phase de digestion. Chaque espèce de reptile
possède ses propres exigences thermiques diurne et nocturne, selon son origine
géographique et son biotope (cf. Annexe 13 et Annexe 14: zones de températures
Optimales pour quelques espèces de reptiles).
Son organisme fonctionne ainsi de manière optimale, s'il est placé dans un
intervalle de températures données. La gamme de températures optimales permettant
à l’organisme de fonctionner convenablement est appelée : Température Moyenne
Préférentielle (T.M.P) ou Zone de Températures Optimales d’activité Physiologique
(Z.T.O.P) ou encore Zone de Neutralité Thermique (Z.N.T) (cf. Figure 4). Si la
température descend en deçà de la TMP, l’animal sera incapable de digérer ou de se
défendre contre des maladies.
Ainsi, en raison de leur ecthothermie, les reptiles sont incapables de présenter
d’hyperthermie en cas d’inflammation. Certains, lors d’infections bactériennes ont
53
tendance à rechercher des sources de chaleur dans le but de stimuler leurs défenses
immunitaires.
A l’inverse, une température trop basse, pourra plonger l’animal dans un état de
léthargie, empêchant tout mouvement. Il s’agit là d’une sorte de torpeur végétative
que l’on retrouve lors de l’hibernation. Cette température basse à l’origine de cette
« narcose froide » est appelé Température Minimale Critique (TMC).
Figure 4 : activité métabolique des reptiles (en %) en fonction de la température
ambiante
(extrait de Schilliger, 2004 a)
Malgré l’absence de thermorégulation métabolique interne, quelques mécanismes
anatomo-physiologiques sont présents chez la plupart des reptiles :
-
des thermorécepteurs cutanés régulent la fréquence cardiaque (une
diminution de la fréquence cardiaque limite les pertes de chaleur).
-
la lutte contre la chaleur peut être facilitée par un système de shunt intracardiaque (gauche-droite) qui court-circuite la circulation pulmonaire et
favorise la circulation générale.
-
la polypnée permet d'augmenter les pertes de chaleur au niveau des surfaces
pulmonaires (augmentation de la fréquence respiratoire (FR) lors de fortes
chaleurs).
-
à l’inverse, le shunt de la circulation pulmonaire va réchauffer l'ensemble du
corps via la circulation systémique et éviter le refroidissement du sang au
54
-
de même, une vasodilatation périphérique permet à l’animal de réchauffer
plus rapidement l’ensemble de son corps. Cette vasodilatation chez certaines
grandes espèces à forte inertie thermique (les boïdés, les crocodiles et les
tortues géantes), s’opére par territoires afin de privilégier le réchauffement de
certaines parties du corps (il s’agit là, d’hétérothermie régionale).
-
enfin, la couleur de la peau influence l’absorption de chaleur : les couleurs
sombres, obtenues par l’agrégation de pigments de mélanine dans les
mélanophores du tégument, ont la faculté d’absorber les radiations solaires
d’ondes courtes (infrarouges).
2.2. La respiration des reptiles
(Mader, 2006 b) (Schilliger, 2004 a) (Firmin, 1999 c) (Schilliger, 2007 b)
Les reptiles, de façon plus ou moins marquée selon les espèces, ont la
particularité de pouvoir résister à l'anaérobiose. Cette capacité est particulièrement
utile et développée chez les espèces dulçaquicoles * ou marines au cours de leurs
plongées subaquatiques, mais aussi chez les espèces terrestres après une activité
physique intense ou pendant l'hibernation.
Cette respiration en « anaérobiose » est réalisable, grâce à plusieurs
spécificités anatomo-physiologiques :
- la lenteur de leur métabolisme basal permet aux reptiles de respirer moins
fréquemment que les mammifères. Les espèces terrestres ont de manière générale,
une fréquence respiratoire plus élevée que les espèces aquatiques (capables
d’apnées particulièrement longues). A titre indicatif, chez la tortue, la fréquence
respiratoire est de 3,7 mouvements par minute et de l’ordre de 2 à 3 mouvements par
minute chez les gros serpents. Les petites espèces de reptiles ont des fréquences
respiratoires d’environ 6 à 10 mouvements par minute.
- la capacité d'extraction du dioxygène à partir de l'air inhalé est très
développée chez tous les reptiles (surtout chez les tortues aquatiques). Ainsi, la
consommation horaire en dioxygène est 300 à 400 fois plus faible que chez l’homme.
- certaines tortues sont dotées de surfaces d'échanges gazeux extrapulmonaires, telles que la peau perméable au dioxygène, la muqueuse pharyngée ou
55
la muqueuse cloacale. Cette absorption per-cutanée est conditionnée par la pression
partielle en dioxygène du sang.
- la capacité à activer, en cas d’apnée, un "shunt intra-cardiaque droitegauche", permet d’assurer la perfusion sanguine des organes vitaux. Ainsi, en cas
d'hypoxie, une moindre quantité de sang oxygéné est alors acheminée vers le cœur
puis vers les deux arcs aortiques. Le sang veineux systémique issu de l'atrium droit
est, du fait de l'augmentation de pression dans la petite circulation (pulmonaire),
orienté préférentiellement vers les deux arcs aortiques au lieu de s'engouffrer dans le
tronc artériel pulmonaire. La circulation pulmonaire est court-circuitée pour favoriser
un circuit « systémique ».
- les reptiles sont capables de supporter de fortes concentrations sanguines
d'acide lactique provoquées par l’anaérobiose (lors hibernation). L’acide lactique est
stocké dans les muscles, puis redistribué dans le sang en quelques heures à partir du
moment où la respiration s'effectue à nouveau normalement. L'acide lactique est
ensuite transformé en glucose dans le foie (néoglucogenèse), puis en glycogène dans
les muscles.
Le déclenchement des mouvements respiratoires est conditionné par plusieurs
facteurs :
-
l'hypercapnie (l'augmentation de la concentration sanguine en dioxyde de
carbone),
-
l'hypoxie (la diminution de la concentration sanguine en dioxygène),
-
la température corporelle (plus la température augmente, plus les besoins de
l'animal en dioxygène augmentent),
-
le pH sanguin (inversement proportionnel à la température corporelle),
-
la pression partielle sanguine en dioxygène (ppO2).
3. Spécificités anatomiques des reptiles
3.1. Le tégument
(Schilliger, 2004 a) (Mader, 2006 b) (Boyer, 2006)
La peau des reptiles est recouverte d’écailles ou de plaques cornées. Il s’agit de
formations kératinisées issues de la couche cornée superficielle de l’épiderme, plus
ou moins épaisses selon les régions du corps.
56
Les tortues à carapace « molle » (famille des Tryonichidae), à la différence
des autres reptiles, sont dépourvues de plaques cornées. Leur corps est recouvert
d’une peau épaisse à l’aspect de cuir souple, d’où leur nom.
Comme tout tégument, celui des reptiles joue un rôle de protection contre les
agressions
externes (traumatismes
ou
agents
pathogènes)
et
contre
la
déshydratation, grâce aux écailles kératinisées qui le recouvrent. Le tégument a aussi
un rôle de transformation de la de la pro-vitamine D 3 (7-déhydrocholestérol) en
vitamine D 3 (le cholécalciférol) par photoconversion sous l’action des UVB (290 à 320
nm).
Le tégument de ces animaux est classiquement constitué de l’épiderme en
superficie, et du derme en profondeur. L’épiderme, dépourvu de glandes sébacées,
est une véritable couverture écailleuse constituée de kératine, dont l’épaisseur, la
rigidité et l’aspect sont variables sur la surface corporelle. Cette kératine est formée
en profondeur par le stratum germinativum (cellules souches qui se renouvellent
périodiquement), et en superficie par le stratum corneum (cellules mortes) constitué
d’alpha et de béta-kératine.
Les casques, les cornes, les crêtes, les griffes et les épines sont des
excroissances épidermiques utiles pour intimider et dissuader d’éventuels prédateurs,
ou pour marquer le dimorphisme sexuel.
Sous l’épiderme, le derme, est composé de tissu conjonctif richement vascularisé
et innervé. Il joue un rôle nourricier pour le tégument. Il contient parfois des plaques
osseuses métaboliquement actives, appelées ostéodermes *.
Les ostéodermes constituent la charpente de la carapace des tortues (dont la
dossière fusionne avec les côtes et les vertèbres), ou encore les plaques
ostéodermiques de la face dorsale des crocodiliens. Le derme innervé, vascularisé est
souvent riche en cellules pigmentaires : les chromatophores. Ils sont présents en
quantité abondante chez les espèces capables de changer de couleur de robe (ex :
caméléons…) et peuvent parfois être ossifiés.
Chez les tortues, la carapace est composée, sur la dossière et le plastron, de
grandes écailles kératinisées (épiderme) disposées les unes à côté des autres en
quinconce sur les ostéodermes (derme) (cf. Figure 5)
57
Figure 5 : nomenclature des écailles du plastron et de la dossière
(d’après Schilliger adapté de Boyer, 2006 in Mader)
La peau des reptiles est dénuée de structures glandulaires, ce qui lui confère
son aspect particulièrement sec. Seules subsistent des glandes cloacales très
malodorantes chez les ophidiens et les crocodiliens.
La reconstitution de la peau s’effectue par mue (ou ecdysie *). L’épiderme se
renouvelle par sa partie germinative profonde (stratum germinativum) en fabriquant
des cellules neuves.
L’ancienne génération de cellules mortes superficielles est
chassée par une nouvelle génération de cellules épidermiques. L’action combinée
d’enzymes lytiques et d’une fine couche de lymphe aux propriétés lubrifiantes,
interposée entre ces deux feuillets permet la séparation de la mue.
La fréquence des mues dépend de nombreux facteurs : l’espèce, la température
ambiante, l’hygrométrie relative, le statut hormonal, l’état de nutrition, l’intégrité
cutanée et l’âge.
La mue a lieu en totalité et en peu de temps chez les squamates (les lézards et les
serpents). Ainsi, chez un serpent en bonne santé, elle s’effectue en une seule pièce,
en doigt de gant, lunettes cornéennes comprises. L’espace cornée-lunette des
ophidiens devient toujours bleuté ou légèrement opalescent une huitaine de jours
58
avant la mue. Les serpents se débarrassent de leur exuvie * en se frottant contre des
supports (branchages, pierres…) et normalement l’épiderme se décolle en premier au
niveau des lèvres. Chez les lézards, la mue s’opère toujours par lambeaux en divers
endroits du corps. Certains lézards, comme les geckos, muent presque en une seule
pièce et ingèrent leur exuvie, riche en protéines (kératine).
La totalité du processus de mue dure environ deux semaines chez les squamates. La
phase de repos entre deux mues dure de quelques jours à plusieurs mois.
Par contre, chez les tortues, elle s’effectue par lambeaux, et elle est plus discrète
chez les crocodiliens.
La cicatrisation de la peau des reptiles est plus lente que celle des mammifères. Il
faut compter environ six semaines, voire plusieurs mois. La durée de cicatrisation est
d’autant plus courte que le reptile est placé dans des conditions optimales
(température ambiante proche de sa Température Moyenne Préférentielle: 30-32°C
pour la majorité des espèces).
3.2. Le squelette
(Redrobe, 2002) (Firmin, 1999 c) (Mac Arthur et al., 2004)
Par rapport aux mammifères, le squelette des reptiles présente des particularités
étonnantes. Ainsi, les reptiles présentent un seul condyle occipital, articulé avec la
première vertèbre : l’atlas (Redrobe, 2002). Chez les mammifères, entre chaque
vertèbre, se retrouve un disque intervertébral, qui n’existe pas chez les reptiles.
Les crocodiliens possèdent de soixante à soixante-dix vertèbres, huit paires de
côtes vraies et huit paires de côtes flottantes
Quant aux ophidiens, totalement dénués de membres, ils possèdent des
centaines de côtes insérées sur les vertèbres, du crâne au cloaque. Certains grands
pythons peuvent avoir jusqu’à 400 vertèbres (Firmin, 1999 c). Le squelette
appendiculaire des serpents est totalement inexistant en région thoracique, mais
subsiste sous une forme vestigiale en région pelvienne, prenant l’aspect de deux
petites « griffes » baptisées ergots péricloacaux. Ces ergots, très développés chez les
mâles des boïdés, servent à exercer des stimuli tactiles le long du corps de la femelle
au cours de la parade nuptiale. Une autre spécificité des ophidiens concerne les os de
leur crâne. Ils ne sont pas soudés entre eux, permettant ainsi l’ingestion de proies
beaucoup plus volumineuses que leur tête. L’absence de symphyse intermandibulaire et d’articulation entre les mâchoires inférieures et supérieures autorise
également un élargissement du volume buccal dans toutes les directions.
59
Quant aux chéloniens, ils sont protégés par une véritable armure osseuse: la
carapace, composée de la dossière dorsalement et du plastron ventralement. Cette
carapace est constituée d’une cinquantaine de plaques ostéodermiques. Les deux
parties de la carapace, le plastron et la dossière, sont reliées entre elles latéralement
par des ponts osseux. Les vertèbres et les côtes sont soudées à la face interne de la
dossière.
3.3. Particularités musculaires
(Redrobe, 2002) (Ackerman, 1998)
La musculature des reptiles est, d’un point de vue histologique, similaire à
celle des mammifères. Néanmoins, elle s’est développée de façon différente, en
relation avec leurs modes de vie. Ainsi, les muscles de la mâchoire, de la locomotion
et de la respiration pulmonaire sont plus puissants. Les serpents ont des muscles du
tronc très développés leur permettant un déplacement ondulatoire (latéral). Chez les
tortues, ce sont les muscles rattachés au cou (et notamment le muscle cervical dorsal)
qui sont particulièrement importants, leur assurant une étonnante puissance de
rétraction de la tête dans leur carapace. Quant aux crocodiliens, la musculature de
leur queue est très puissante, assurant une nage aisée, malgré des membres peu
développés par rapport au reste du corps (en particulier les membres antérieurs).
Une autre spécificité des reptiles est le réflexe d’autotomie*, c’est-à-dire de
caudectomie volontaire en cas de menace par un prédateur ou d’emprise stressante,
qui se retrouve chez de nombreux lézards, tels que les iguanidés. Cette rupture
brutale de la queue est possible grâce à l’existence de plans de scissures
prédéterminés sur toute la longueur de la queue, en aval du cloaque. La position postcloacale, permet de préserver les réserves adipeuses présentes à la base de la
queue, ainsi que les organes copulateurs du mâle (enfermés dans les culs-de-sacs
hémipéniens). Après autotomie *, la queue néoformée est généralement de couleur
plus sombre que l’originale, moins longue et recouverte d’écailles plus petites.
Les agames, les caméléons et les varans sont incapables d’autotomie *.
60
3.4. Le appareil sensoriel des reptiles
(Ackerman, 1998) (Mac Arthur et al., 2004)
Le cerveau des reptiles représente, selon les espèces, de 0,5 à 1 % du poids du
corps. Ces animaux sont dits « lissencéphales » : leur cerveau antérieur (le
télencéphale) est dépourvu de circonvolutions cérébrales. La moëlle épinière s’étend
jusqu’à l’extrémité de la queue ; la « queue de cheval » est donc inexistante.
3.4.1. L’audition
Le système auditif des reptiles est très différent d’un ordre à l’autre, et d’une
espèce à l’autre. De manière générale, l’audition est très rudimentaire, sauf chez les
lézards et les crocodiles. Ainsi, les crocodiliens sont les seuls reptiles dont l’appareil
auditif est équipé d’oreilles externes. Elles sont fermées par des petits clapets
fibreux lors des plongées sub-aquatiques. Ils possèdent également, comme les
tortues et la plupart des lézards, une membrane tympanique. Elle est de forme
variable selon les espèces, visible en arrière de la tête de l’animal.
Chez les caméléons, les serpents et les lézards fouisseurs, la membrane
tympanique est absente. Elle est remplacée par un os carré recouvert de tégument.
Ainsi, ces animaux perçoivent les basses fréquences. Les vibrations ambiantes sont
transmises du tympan à l’os carré, puis grâce à deux osselets (homologues de
l’enclume et du marteau des mammifères), elles se répercutent sur l’appareil
cochléaire relié au nerf auditif (nerf VIII).
Les serpents et les crocodiliens, en plus de ce système tympanique,
possèdent des récepteurs cutanés spécifiques sensibles aux vibrations de l’eau.
Chez la plupart des reptiles (sauf les serpents), le système acoustique se divise en
une oreille moyenne et une oreille interne. L’oreille interne contient les organes de
l’équilibre (les canaux semi-circulaires, l’utricule, le saccule) et de l’audition (la
cochlée).
3.4.2. L’olfaction
L’appareil olfactif des reptiles comprend des narines, des cavités nasales et
chez les squamates (serpents et lézards), il est complété par l’organe de Jacobson.
Cet organe chimio-récepteur (absent chez les crocodiliens et réduit chez les tortues),
est situé dans le plafond buccal. Les squamates recueillent sur leur langue les
61
particules odorantes, lesquelles sont transmises à l’organe de Jacobson. L’odorat est
particulièrement bien développé chez les crocodiliens.
3.4.3. La vision
Les serpents doivent leur regard impressionnant et fixe au fait que leurs
paupières sont immobiles et soudées, reliées entre elles par une membrane
épidermique transparente, appelée "lunette pré-cornéenne". Elle recouvre et
protège la cornée comme une lentille de contact. Cette « écaille supra-oculaire »
mue en même temps que le reste du tégument. Certains lézards présentent cette
même particularité anatomique. L’espace virtuel entre la cornée et la lunette précornéenne est dénommé espace pré-cornéen.
En ce qui concerne les autres reptiles (tortues, crocodiliens, lézards), ils
possèdent de vraies paupières et une membrane nictitante. La paupière inférieure est
souvent la plus mobile, sauf chez les crocodiliens. Certains lézards sont dotés d’une
paupière inférieure transparente qui leur permet de percevoir des formes même les
yeux sont clos.
Les caméléons, présentent quant à eux, un strabisme physiologique qui leur
permet une dissociation complète des mouvements des yeux, et donc une vision
"panoramique" à 180°. Ils sont ainsi, perpétuellement aux aguets et, peuvent localiser
et capturer leur proie avec une précision de 99 %. Chez les crocodiliens, la paupière
supérieure contient un tarse osseux.
Les canaux naso-lacrymaux existent chez les crocodiliens, les sauriens et les
ophidiens, mais pas chez certains chéloniens dont les larmes s'éliminent par
évaporation.
La forme de la pupille est très variable d’une espèce à l’autre. Chez les espèces
à activité crépusculaire ou nocturne, la pupille est de forme verticale alors que chez
les espèces diurnes, elle est plutôt une circulaire. La cornée des reptiles ne comprend
pas de membrane de Descemet.
Chez certains sauriens, tels que l’iguane vert et divers varans, il existe un œil
pariétal relié à la glande pinéale appelé œil pinéal ou troisième œil. Il est situé à la
jonction des os frontaux et pariétaux sur le sommet du crâne. Cet œil vestigial
comprend un cristallin et une rétine mais ne participe pas à la vision. Dans cet œil
pinéal, contrairement à l’œil habituel, les photorécepteurs se trouvent sur la couche de
cellules la plus proche de la lumière incidente. Son rôle est de réguler le temps
d’exposition au soleil, et la perception des rythmes circadiens.
62
3.4.4. La détection des infrarouges
Certains boïdés et vipéridés possèdent des fossettes thermo-sensibles. Ces
organes thermorécepteurs, sont spécialisés dans la détection de zones de chaleur
(pour se réchauffer ou détecter des proies dans l’obscurité) et sont sensibles à de très
faibles variations de température (de l’ordre de 0,2°C !). Leur localisation anatomique
est variable. Chez les crotales, elles sont situées sur une ligne virtuelle entre la narine
et l’œil, chez les boïdés, elles sont placées dans les écailles labiales supérieures et
inférieures
3.4.5. Le toucher
Les reptiles ont des mécanorécepteurs tactiles (et barorécepteurs) cutanés
répartis inégalement sur la surface corporelle. On retrouve néanmoins une majorité de
papilles dermiques sur les faces latérales de la cavité buccale.
3.4.6. Le goût
Les
chimiorécepteurs
gustatifs
des
reptiles,
répartis
dans
la
cavité
oropharyngienne, sont similaires à ceux des mammifères, Ils sont présents dans
l’épithélium de la muqueuse buccale et parfois sur la langue. La langue protractile des
caméléons est riche en papilles gustatives, à la différence de la langue bifide des
serpents qui n’en possède aucune.
Chez la plupart des lézards et chez les crocodiles, le goût est perçu à la fois par la
langue et par la muqueuse buccale. Mais, chez le varan, il n’y a de papille ni sur la
langue, ni dans la cavité buccale. Les perceptions gustatives sont donc, à priori, très
variées d’un reptile à l’autre, et d’une espèce à l’autre.
63
3.5. L’appareil digestif
(Diaz-Figueroa, 2006) (Ackerman, 1998) (Mac Arthur et al., 2004) (O’Malley, 2005)
3.5.1. La cavité buccale
Les dents du reptile se renouvellent tout au long de sa vie.
Les ophidiens, possèdent une centaine de dents très aiguisées, inclinées vers
l’arrière et disposées en six rangées (deux rangées sur chaque hémimaxillaire, une
rangée sur chaque mandibule). Leur dentition est dite « pleurodonte », c’est-à-dire
que les dents sont sans racine, simplement adhérentes à la face latérale interne des
mandibules et des maxillaires. Les serpents avalent leurs proies sans mastication. Les
dents ne servent donc pas à mâcher, mais uniquement à la préhension et à la
progression du bol alimentaire dans le sens oral-aboral.
Les serpents venimeux, quant à eux, possèdent des dents différenciées, appelées
crochets inoculateurs, reliés à des glandes salivaires temporales spécialisées et
implantées, selon les espèces, en avant ou en arrière du palais (en arrière chez les
serpents opisthoglyphes), petits et fixes (serpents protéroglyphes*) ou mobilisables
d’arrière en avant par un astucieux dispositif musculaire déclenché par l’ouverture de
la cavité buccale (solénoglyphes*). Sur le plancher buccal, en avant le l’orifice
glottique, se trouve la gaine de la langue bifide.
Chez les sauriens, la dentition peut être de type pleurodonte comme chez les
ophidiens ou acrodonte *, c’est-à-dire que les dents sont adhérentes, mais ne sont
pas remplacées si elles sont endommagées. La forme et la taille de la langue des
lézards sont très variables selon les espèces. Longue et bifide chez les varans et les
téjus, longue et protractile chez les caméléons, charnue chez l’iguane vert.
Seules deux espèces de sauriens possèdent des glandes sublinguales
venimeuses : le monstre de Gila (Heloderma suspectum) et l'héloderme granuleux
(Heloderma horridum).
Les chéloniens sont dépourvus de dents. Comme les oiseaux, les tortues
possèdent un bec appelé rhamphothèque, destiné à cisailler les aliments avant
ingestion. Leur langue est très épaisse, triangulaire et adhérente au plancher buccal.
64
Chez les crocodiliens, les dents possèdent des racines implantées dans l’os de la
mâchoire et sont remplacées tous les deux ans environ. La langue des crocodiles,
gavials et alligators n’est pas extériorisable. Elle est fixée au plancher buccal sur toute
sa face ventrale. Les crocodiliens font progresser leur proie jusqu’à l’œsophage,
gueule dressée en l’air, par une rapide mastication avec des mouvements saccadés
d’avant en arrière.
3.5.2. L’œsophage
L’œsophage des ophidiens est très déformable et peu musculeux. Ce sont
surtout les mouvements ondulatoires de la musculature épiaxiale qui font progresser
la proie vers l’estomac. L’œsophage des sauriens ne présente pas de spécificité
particulière: il est assez large et court. Chez les tortues, il est parfois très long et se
replie en “S” lorsque la tête est rétractée dans la carapace. Les crocodiliens, sont les
seuls reptiles à posséder un véritable cardia. Leur œsophage est très distensible et
doté de nombreux replis muqueux.
3.5.3. L’estomac
L’estomac des reptiles est non compartimenté. Chez les ophidiens et les
sauriens, il est allongé. Celui des tortues est situé en région ventro-latérale gauche
de la cavité cœlomique. Chez les crocodiliens, l’estomac est divisé en deux
chambres distinctes: le fundus et l’antre pylorique (comme chez les mammifères). Le
fundus, ou corps de l’estomac, a un rôle de « gésier », riche en glandes à mucus et
contenant des gastrolithes * permettant la trituration du bol alimentaire.
Photo 39 : vues anatomiques de la partie proximale du tube digestif chez le serpent
(photo Schilliger)
65
3.5.4. L’intestin grêle et le côlon
Le type de régime alimentaire des reptiles conditionne la morphologie de la
portion distale de l’appareil digestif : l’intestin grêle et le côlon. Ainsi, chez les sauriens
herbivores et chez les chéloniens terrestres phytophages, l’intestin grêle est plus court
que chez les reptiles carnivores (ex : varans, tortues aquatiques, serpents). Chez les
herbivores, le côlon est plus développé pour faciliter les phénomènes de
fermentations microbiennes indispensables à la digestion de la cellulose des
végétaux. Le caecum n’est pas toujours présent chez les reptiles. La portion distale du
côlon aboutit au cloaque : une structure anatomique spécifique des reptiles et des
oiseaux.
3.5.5. Le cloaque
Les reptiles ne possèdent pas d’anus ni d’ampoule rectale. Leur tractus digestif
se termine par un cloaque, un réceptacle dans lequel confluent et s’abouchent les
voies urinaires, génitales et digestives. Ce cloaque est une « chambre » tricompartimentée constituée de trois parties successives :
- le coprodeum * qui reçoit le bol fécal en provenance du côlon,
- l’urodeum* qui collecte l’urine (constituée, en proportions différentes selon le
mode de vie des espèces, d’eau, d’ammoniaque, d’urée et principalement d’acide
urique, le principal déchet azoté des reptiles issu du catabolisme protéique) et qui
reçoit l’abouchement des oviductes et des uretères,
- le proctodeum*, le dernier compartiment du cloaque où se mélangent fèces et
urine qui forment la fiente définitive.
La fréquence des défécations est très variable selon les espèces : les tortues
défèquent généralement plusieurs fois par jour, les petits lézards insectivores en
moyenne une fois par jour ou une fois tous les deux jours, les grands lézards
seulement une ou deux fois par semaine, comme les serpents de petite taille. Les
grands boïdés ne produisent des fèces que toutes les deux semaines et les serpents
arboricoles qu'une fois par mois, voire moins souvent.
66
3.5.6. Le foie
Chez les ophidiens, le foie a une forme très longiligne. Il se situe juste en
arrière du cœur et se prolonge jusqu’au milieu de l’estomac. Derrière l’extrémité
caudale du foie, se trouve la triade regroupant la vésicule biliaire, le pancréas et la
rate (cf. Photo 39 et Photo 40).
Le foie des sauriens (cf. Photo 44, Photo 45) est généralement bilobé et
positionné assez crânialement dans la cavité cœlomique. Chez les chéloniens, il est
plurilobé et encadre le cœur ( cf. Photo 41 et Photo 42). Chez les crocodiliens, le
foie est volumineux, situé en position ventrale sous les poumons et constitué de deux
lobes principaux qui recouvrent partiellement la vésicule biliaire. Le pancréas est
toujours placé contre le duodénum, non loin de la rate.
Comme chez les mammifères, le foie des reptiles draine le sang provenant du
tube digestif et de la rate via la veine porte hépatique. Il a pour rôle principal
d’intervenir dans la biotransformation des métabolites et la détoxification des
xénobiotiques notamment.
67
Photo 40 : vue anatomique d’un ophidien sur toute sa longueur
(photo Schilliger)
68
Photo 41 : vue anatomique de la cavité cœlomique d’une tortue terrestre
(photo Schilliger)
69
Photo 42 : vue anatomique de la cavité cœlomique d’une tortue, tractus digestif et
reproducteur extériorisés
(photo Schilliger)
Photo 43 coupe sagittale de tortue
(photo Schilliger)
70
Photo 44 : vue anatomique de la cavité coelomique d'un caméléon : noter la
coloration noirâtre des intestins et la position très crâniale du cœur.
(photo Schilliger)
71
Photo 45 : vue anatomique de la cavité coelomique d'un iguane : noter
l'importance du foie et des corps adipeux.
(photo Schiliger)
72
3.6. Le appareil respiratoire
3.6.1. Le appareil respiratoire supérieur
(Mac Arthur et al., 2004) (O’Malley, 2005)
Chez tous les reptiles, la paire de narines est située sur le devant de la tête.
Les narines de certains lézards comme l’iguane vert, recèlent des «glandes à sel » qui
sécrètent des cristaux de chlorure de sodium lorsque l’osmolarité du plasma
augmente. Celles des crocodiliens sont proéminentes, équipées de valves fermées en
plongée assurant une étanchéité, ce qui leur permet ainsi de rester à l’affût d’une
proie, le corps dissimulé sous l’eau.
Chez les chéloniens et les sauriens, l’orifice glottique s’ouvre en arrière et à
la base de la langue. Chez les ophidiens, il est très facile à repérer car il est situé sur
le plancher de la cavité buccale, juste en arrière de la gaine de la langue bifide. Il se
prolonge immédiatement par les premiers anneaux trachéaux. Pendant la déglutition
d’une proie, la glotte des serpents est projetée en avant de la langue pour permettre à
l’animal de respirer. Chez les crocodiliens, il existe une valve tripartite étanche au fond
de la gueule qui d’isoler le pharynx de la cavité buccale pendant une immersion.
La trachée des ophidiens est un véritable tuyau, très rigide, située sur le plan
médian chez les boïdés et formée d’anneaux trachéaux incomplets (la face ventrale
de la trachée est cartilagineuse, sa face dorsale est uniquement membraneuse). La
trachée des chéloniens est très courte, constituée d’anneaux complets.
3.6.2. Le appareil respiratoire profond
(Gans et Gaunt, 1998) (Murray, 2006) (O’Malley, 2005) (Ackerman, 1998) (Mac
Arthur et al., 2004)
Les poumons des reptiles sont assez primitifs : ce sont, chez la plupart des
espèces, de simples « sacs » tapissés d’alvéoles pulmonaires. Le volume des
poumons des reptiles est supérieur à celui des mammifères, mais ils possèdent une
moindre surface d’échanges. Le diaphragme, tel qu’il est connu chez les
mammifères, est absent chez tous les reptiles (chez ces animaux, on ne parle donc
pas de cavité pleurale ni péritonéale, mais de cavité cœlomique). Seuls les
crocodiliens échappent à cette règle car ils possèdent une fine membrane entre les
73
poumons et la cavité abdominale, mais ce pseudo-diaphragme ne joue aucun rôle
dans les phases d’inspiration et d’expiration.
Les poumons des chéloniens s’insèrent sur la face interne de la dossière de
la carapace et sont divisés par de fines cloisons verticales. Le volume pulmonaire est
réduit lorsque les quatre membres sont repliés dans la carapace. En fin d'inspiration,
le volume occupé par les poumons correspond environ à la moitié du volume total de
la cavité cœlomique ; mais il est divisé par cinq lorsque les quatre membres sont
repliés dans la carapace. Seule la partie ventrale des poumons n’est pas fixée sur des
structures rigides de la cavité cœlomique. Ainsi, une membrane abusivement appelée
« membrane
diaphragmatique »,
adhérente
ventralement
à
certains
viscères
adjacents relie les poumons. Les mouvements des membres et des viscères exercent
ainsi une traction / pression sur cette membrane diaphragmatique, qui ainsi vide ou
remplit d’air les sacs pulmonaires.
Les poumons des ophidiens se situent dans la première moitié du second
tiers de la distance « nez-cloaque ». Chez une grande majorité d'espèces de
serpents, le poumon gauche est absent ou atrophié. Seuls les boïdés et certains
colubridés arboricoles sont dotés de deux poumons, mais toujours avec un poumon
droit plus développé que le gauche. Lorsque le poumon gauche est absent, il existe
souvent un « poumon trachéal » associé au poumon droit. Ce « poumon trachéal »,
rare chez les serpents arboricoles, est une extension sacculiforme de la muqueuse
trachéale placée longitudinalement à la trachée et l’œsophage (cf.Figure 6). Il est très
vascularisé et participe à la respiration lorsque le poumon droit est collabé par
l’ingestion d’une proie volumineuse. Chez les serpents, le poumon est situé contre le
foie et en position caudale par rapport à ce dernier. L’extrémité caudale du poumon
est souvent un simple sac aérien, ou une falvéole *, avascularisé et dénué de
parenchyme.
74
Figure 6 : représentation simplifiée de l'anatomie du tractus pulmonaire de trois
ophidiens typiques
(d'après Kardong et Van Wallach In Gans et Gaunt, 1998).
Les poumons des sauriens sont ceux qui ressemblent le plus à ceux des
mammifères. Chez beaucoup de lézards, la portion caudale des poumons est
constituée, comme chez les ophidiens, d’un sac aérien dénué de fonction respiratoire.
Chez les ophidiens et les sauriens, l’inspiration et l’expiration sont permises par les
mouvements des muscles intercostaux, dorso-latéraux et ventro-latéraux.
L’absence de diaphragme chez les reptiles implique une participation
obligatoire de certains muscles striés squelettiques au cours de la respiration pour
faire varier le volume des poumons. Sont mis en jeu :
- les muscles striés squelettiques intercostaux et intra-pulmonaires chez les
serpents, les lézards et les crocodiles,
- les muscles des membres et des ceintures pectorales et pelviennes chez les
tortues,
- le muscle dilatateur de l’orifice glottique chez toutes les espèces.
Chez les reptiles, la surface d’échanges gazeux ne se réduit pas seulement à
l’épithélium alvéolaire, elle inclut aussi les muqueuses pharyngées et cloacales, ainsi
que le tégument. De plus, leur métabolisme particulier leur permet de résister à de
très longues apnées en anaérobiose.
75
3.7. Cœur et circulation sanguine
3.7.1. Le cœur des crocodiliens
(Murray, 2006) (Ackerman, 1998) (O’Malley, 2005)
Le cœur des crocodiliens (crocodiles, alligators, caïmans, gavials) est assez
proche de celui des mammifères et des oiseaux (2 ventricules + 2 atria), mais il s’en
distingue par deux particularités principales : il possède un foramen de Panizza et un
arc aortique gauche émanant du ventricule droit. Le foramen de Panizza est un petit
orifice situé au sommet du septum inter-ventriculaire. Il crée une communication entre
les deux ventricules. Du fait de la différence de pression sanguine existant entre le
ventricule gauche et le ventricule droit (la pression dans la grande circulation, dite
systémique, est supérieure à celle de la petite circulation, dite pulmonaire), une petite
quantité de sang hématosé gagne le ventricule droit par ce foramen, mais cette
quantité est négligeable et sans conséquence. Cependant, ce foramen a un intérêt
lors d’apnées longues. Ainsi, les crocodiliens sont capables de dérivation sanguine du
ventricule droit vers le ventricule gauche lors de l’apnée. L’hypertension artérielle
pulmonaire ainsi engendrée, augmente la pression sanguine dans le ventricule droit,
ce qui aboutit à l’ouverture du foramen de Panizza. Le sang passe alors du ventricule
droit vers le gauche, puis vers les arcs aortiques. Ce shunt circulatoire permet de
continuer à irriguer certains organes (tube digestif) en sang non-oxygéné. La faible
quantité de sang oxygéné est, elle, acheminée vers le cerveau et le cœur. Lorsque
l’animal remonte à la surface et qu’il reprend une respiration normale, les pressions
sanguines en condition d’aérobiose se rétablissent (diminution dans l’artère
pulmonaire et dans le ventricule droit) et le foramen se referme. Ce procédé permet
ainsi aux crocodiliens de supporter des apnées de 5-6 heures sous l’eau en restant
immobiles.
La fréquence cardiaque (FC) des crocodiliens est régie par la température
corporelle, et donc indirectement par la température ambiante puisqu’ils sont
ectothermes* (cf.Tableau 6). De graves lésions cardiaques irréversibles peuvent survenir
au dessus de 40°C.
76
Tableau 6 : fréquence cardiaque des crocodiliens selon la
température ambiante
(d’après Boucher et al., 2010 et Firmin, 1999 c)
Température
ambiante (°C)
Fréquence cardiaque
(en battements par minutes :bpm)
10°C
1 à 8 bpm
18°C
15 à 20 bpm
28°C
24 à 40 bpm
40°C
lésions cardiaques
De manière générale, chez les reptiles, à une température ambiante
« préférentielle » (correspondant à la fourchette de neutralité thermique de l’animal),
la fréquence cardiaque (FC) peut être calculée à partir de l’équation suivante :
FC
(batts/min)
= 34 x [Poids
(en kg)
]-0,25
(Source Schilliger, 2004 a)
3.7.2. Le cœur des reptiles « non-crocodiliens »
(Farell et al., 1998) (Murray, 2006) (Frye, 1991) (Chetboul et al., 2004) (Ackerman,
1998)
3.7.2.1. Le modèle « ophidiens »
Chez les ophidiens, l'emplacement du cœur dans l'organisme est variable selon les
espèces et leurs modes de vie. Il est généralement localisé à 15 à 25 % de la
longueur totale du corps (dans le sens crânio-caudal) chez les espèces terrestres et
presque à mi-distance entre la tête et l'extrémité de la queue chez les espèces
aquatiques.
Le cœur des serpents est mobile à l'intérieur de la cavité cœlomique du fait de
l'absence de diaphragme. Cette mobilité facilite probablement la progression, dans
l'œsophage, de proies volumineuses avalées toujours entières. Le cœur se situe
toujours caudalement à la thyroïde, au pôle crânial du (ou des) poumon(s),
légèrement en avant du foie, en regard des derniers anneaux trachéaux.
77
Chez les ophidiens, la forme du cœur est plutôt longiligne. Il est entouré en totalité
par un sac péricardique d'aspect blanchâtre et de consistance fibreuse. Contrairement
aux autres reptiles dont l'apex du cœur est rattaché au péricarde par un ligament
appelé gubernaculum cordis, l'extrémité du ventricule des serpents est libre dans
l'espace péricardique, légèrement décalé vers la gauche: il se positionne sur le trajet
de la veine cave caudale.
Le cœur des ophidiens (Frye, 1991) se compose de :
4 cavités :
-
un ventricule unique (et non deux comme chez les mammifères),
-
deux oreillettes ou atria (l’atrium droit étant toujours plus développé que la
gauche)
-
un gros sinus veineux (le sinus venosus) de forme tubulaire. Ce sinus est placé
sur la face dorsale de l’atrium droit, à la confluence entre les trois veines caves : veine
cave crâniale droite, veine cave crâniale gauche et veine cave caudale.
 3 gros troncs artériels efférents :
Ils émergent de l’unique ventricule en décrivant une rotation vers la droite avec un
angle de 180°: l’arc aortique gauche, l’arc aortique droit et le tronc artériel
pulmonaire.
4 troncs veineux afférents :
-
deux veines caves crâniales (droite et gauche), 
-
la veine cave caudale, 
-
la veine pulmonaire. 
Les deux veines caves crâniales et la veine cave caudale s’abouchent au sinus
venosus.

Comme chez les mammifères, il est doté de différentes valves (Farell et al., 1998) :
deux valves atrio-ventriculaires dites monocuspides septales, car constituées
chacune d’un unique feuillet s’insérant sur le septum inter-atrial.
une valve sino-atriale, constituée de deux clapets au niveau de l’orifice sinoatrial, entre le sinus venosus et l’atrium droit.
Le ventricule comprend :
- trois anfractuosités : le cavum pulmonale, la chambre la plus ventrale, le cavum
venosum et le cavum arteriosum.
78
- deux crêtes épaisses et musculeuses : la première est le septum vertical, situé entre
le cavum arteriosum et le cavum venosum ; et la seconde : le septum horizontal, situé
entre le cavum venosum et le cavum pulmonale (cf.Figure 7).
Figure 7 : schématisation du cœur d’un ophidien
AG : atrium gauche, AD : atrium droit,
VP : veine pulmonaire aboutissant dans atrium gauche
(d’après Chetboul et al., 2004)
Valves atrio-ventriculaires
AD
AG
Orifice
Orifice
Sino-atrial
VP
Cavum
arteriosum
Cavum venosum
Cavum
pulmonale
Le septum vertical favorise, du fait de sa position en regard du septum interatrial,
la séparation entre les flux veineux pulmonaire et systémique pendant la diastole
ventriculaire. Le septum horizontal, quant à lui, favorise la séparation entre les flux
artériels pulmonaire et systémique pendant la systole ventriculaire.
Pendant la diastole ventriculaire, les deux valves atrio-ventriculaires s’ouvrent,
le sang hématosé contenu dans l’atrium gauche se déverse dans le cavum arteriosum
et le sang carbonaté contenu dans l’atrium droit se déverse dans le cavum pulmonale
après avoir traversé, en cascade, le cavum venosum (cf. Figure 8).
Pendant la systole ventriculaire, les deux valves atrioventriculaires se ferment;
79
le sang hématosé est expulsé du cavum arteriosum vers le cavum venosum puis vers
les deux arcs aortiques gauche et droit. Le sang carbonaté est, quant à lui, expulsé du
cavum pulmonale vers le tronc artériel pulmonaire (cf.Figure 8).
Figure 8 : flux sanguins intracardiaques selon la phase du cycle cardiaque
(diastole et systole)
(d’après Starck, 2009)
A : diatole ventriculaire
B : diatole ventriculaire
C : systole ventriculaire
(début)
(fin)
légende :
- lAt= atrium gauche,
- rAt= atrium droit,
- cv= cavum venosum,
- ca= cavum arteriosum,
- cp= cavum pulmonale,
- pt= tronc pulmonaire,
- rAo= arc aortique gauche,
- rAo= arc aortique droit,
- m= septum vertical
- ivc=
C’est donc du sang de mélange qui emprunte les deux arcs aortiques car le
cavum venosum contient à la fois du sang carbonaté et du sang hématosé. Mais cette
mixité est faible, car la contraction, dans le ventricule, du septum vertical pendant la
diastole et du septum horizontal pendant la systole permet une séparation quasitotale entre la circulation pulmonaire et la circulation systémique (cf. Figure 8 et Figure
9).
Les contractions du cœur des ophidiens se décomposent en deux temps : une
double systole atriale gauche et droite (synchrone de la diastole ventriculaire) puis
une unique systole ventriculaire (synchrone de la double diastole atriale).
80
3.7.2.2.
Les autres reptiles « non-crocodiliens »
(Ackerman, 1998) (Murray, 2006) (Frye, 1991) (Wyneken, 2009)
Chez les tortues, l’aire de projection cardiaque se localise en regard de la
jonction entre les plaques humérales et pectorales du plastron. Le gubernaculum
cordis (ligament reliant péricarde et apex du cœur), existe chez les chéloniens et chez
la majorité des sauriens à l’exception des varanidés.
Chez les tortues, le cœur a l'aspect d'un cône, dont l'apex est très arrondi. Ses deux
atria sont séparés par un sillon inter-atrial particulièrement large. Sur une vue
ventrale, l'atrium droit est de forme triangulaire tandis que le gauche est de forme
plutôt quadrangulaire. Comme chez les lézards, le tronc pulmonaire des tortues est
relativement court car il se divise rapidement en deux artères pulmonaires (droite et
gauche).
Chez la plupart des lézards (iguanidés, agamidés), le cœur est en position très
crâniale, juste en arrière de la base du cou, sous la ceinture pectorale osseuse. Chez
les varans et les téjus, il se situe plus caudalement, en arrière du sternum.
L’ordre des lézards présente des particularités cardio-circulatoires très diversifiées.
Ainsi, chez les caméléons, les deux derniers tiers du ventricule sont rattachés au
péricarde par une membrane vestigiale de mésocardium. Chez le téjus, le ventricule
possède une dizaine de petites cavités séparées les unes des autres par des cloisons
septales verticales,
81
Figure 9 : diagramme des flux sanguin dans un cœur de reptile non-crocodilien.
Les flèches indiquent les mouvmeents sanguins d’un compartiment à l’autre, en rouge
le sang hématosé, en bleu le sang carbonaté.
(Wyneken, 2009)
Sinus venosus
Veine
pulmonaire
Atrium
droit
Atrium
gauche
Diastole
ventriculaire
Cavum venosus
Systole
ventriculaire
Cavum
arteriosum
Cavum pulmonale
Artère
pulmonaire
82
Aortes droite et
gauche
3.8. Le tractus urinaire
3.8.1. Appareil urinaire
(Holz, 2006) (O’Malley, 2005) (Mac Arthur et al., 2004)
Les reins des reptiles sont conçus sur un modèle primitif de métanephros. Ils
sont plurilobulés chez les ophidiens ; de forme très allongée et situés à l’intérieur du
pelvis chez les sauriens ; en forme de croissant et placés sous la dossière de la
carapace dans le dernier quart de la cavité cœlomique chez les chéloniens (Schilliger,
2004 a).
Chez les ophidiens, les deux uretères s’abouchent dans le cloaque au niveau
de l’urodeum. Le rein droit est plus crânial que le gauche. La vessie est inexistante.
Chez les sauriens, les reins sont très postérieurs et une vessie est présente chez la
plupart d’entre eux.
Il est noté que chez les squamates mâles (ophidiens et sauriens), les segments
distaux des reins ont une fonction sexuelle pendant la saison de reproduction en
contribuant à la formation du liquide séminal.
Chez les chéloniens, les deux uretères se jettent dans le cloaque et non pas
dans la vessie qui n’est qu’un organe de stockage de l’eau. Cette vessie est bilobée
chez les tortues (en forme de cœur). A l’instar du cloaque et ducôlon, elle est capable,
si besoin, de réabsorber l’eau contenue dans l’urine.
L’aspect et la nature des déchets contenus dans l’urine sont variables suivant
les espèces. Incapables de concentrer leur urine au niveau rénal, les espèces
terrestres ne peuvent s’offrir le luxe d’excréter des déchets azotés solubles dans
l’eau : ils éliminent principalement de l’acide urique, insoluble, évacué sous forme
cristallisée semi-solide.
Les espèces aquatiques n’ont, du fait de leur mode de vie, pas besoin d’économiser
leurs pertes hydriques et excrètent essentiellement de l’urée et de l’ammoniaque dans
des fientes aqueuses. Les espèces semi-aquatiques éliminent dans leurs urines à la
fois de l’acide urique, de l’urée et de l’ammoniaque.
83
3.8.2. Le système porte rénal
(Holz, 2006) (O’Malley, 2005)
Comme chez les oiseaux, les amphibiens et la plupart des poissons, les reptiles
possèdent un système porte rénal. Ainsi, le sang veineux drainant la partie
postérieure du corps (membres postérieurs et queue par les veines vertébrales et
hypogastriques) peut être acheminé vers les capillaires des tubules rénaux avant de
gagner la circulation générale via la veine cave caudale et le cœur. Ce système porte
rénal est complexe. Il possède plusieurs systèmes de valves qui orientent le sang
directement vers le foie ou le force à traverser préalablement les reins (cf. Photo 46 et
Photo 47).
Photo 46 . anatomie rénale et vasculaire de reptile, A : chez la tortue, B : chez le
lézard
(extrait de Holz, 2006)
A
B
Légende :
Postcava : veine post cave
Left abdominal vein : veine abdominale gauche
Right abdominal vein : veine abdominale droite
Efferent renal vein : veine rénael efférente
Renal portal veins : veines rénales porte
Caudal veins : veines caudales
Dorsal aorta : aorte dorsale
Right kidney : rein droit
Left kidney : rein gauche
Renal arteries : artères rénales
Right femoral vein : veine fémorale droite
Left femoral vein : veine fémorale gauche
84
Photo 47 . anatomie rénale et vasculaire de reptile, A : chez le serpent, B : chez
l’aligator
(extrait de Holz, 2006)
A
B
Légende :
Postcava : veine post cave
Left abdominal vein : veine abdominale gauche
Right abdominal vein : veine abdominale droite
Efferent renal vein : veine rénael efférente
Renal portal veins : veines rénales porte
Caudal veins : veines caudales
Dorsal aorta : aorte dorsale
Right kidney : rein droit
Left kidney : rein gauche
Renal arteries : artères rénales
Right femoral vein : veine fémorale droite
Left femoral vein : veine fémorale gauche
Lateral abdominal (epigastrique) vein : veine abdominale
latérale (épigastrique)
Les reins des reptiles ne possèdent pas d'anse de Henlé et ces animaux sont
donc incapables de concentrer leur urine la rendant ainsi hypertonique (absence de
gradient de concentration rénal comme chez les mammifères). En cas de
déshydratation, ils épargnent l’eau uniquement pas une baisse du débit de perfusion
glomérulaire. Le système porte permet alors d’irriguer les reins, et d’éviter une
nécrose ischémique des néphrons.
85
Photo 48: glomérule de reptiles peu développé.
(extrait de Holz, 2006)
Légende :
Proximal tube : tube proximal
Distal tube : tube distal
Afferent arteriole : artériole afférente
Collecting duct : canal collecteur
Glomerulus : glomerule
Intermediate segment : segment intermédiaire
Neck segment : segment rétréci
Du fait, de l’existence d’un système rénal chez les reptiles, les injections souscutanées ou intra-veineuses doivent être préférentiellement pratiquées :
- dans la première moitié du corps chez les lézards, les tortues et les crocodiles et,
- dans les deux premiers tiers du corps chez les serpents.
pour que la concentration plasmatique de la substance administrée soit optimale
86
3.8.3. Hydratation et déshydratation chez les reptiles.
(Schilliger, 2004 a).
Même si la présence d’un système porte rénal peut éventuellement pallier un
manque d’eau, en irrigant les reins, il est primordial de veiller à la bonne hydratation
des reptiles en captivité. Ainsi, il faudra éviter : - une température ambiante
excessive dans le terrarium, - une insuffisance d’apport d’eau de boisson - ou
une trop faible hygrométrie relative.
Une partie des besoins en eau seront assurés par la prise alimentaire (eau contenue
dans les végétaux frais, fruits ingérés ou dans les proies consommées selon
l’espèce), l’autre partie, par la mise à disposition de points d’eau dans le terrarium.
Pour les tortues terrestres, on veillera à leur mettre à disposition une zone de
baignade facile d’accès. En effet, elles ne savent pas « laper » dans une coupelle, et
c’est en s’immergeant dans un bain qu’elles peuvent aspirer l’eau et ainsi s’abreuver.
Le bain est aussi une manière de se réhydrater, grâce à une absorption hydrique percloacale: l’eau pénètre par leur cloaque et irrigue leur vessie qui se remplit comme
une gourde.
Il convient donc, de toujours veiller à fournir à chaque espèce de reptile un
mode d’abreuvement adapté à ses besoins ainsi qu’à son comportement alimentaire.
La déshydratation est un phénomène particulièrement lourd de conséquences
chez les reptiles car leur principal déchet azoté sanguin, l’acide urique, issu du
catabolisme hépatique des protéines alimentaires, précipite partout dans l’organisme
lorsque sa concentration plasmatique est supérieure à 80 mg/l. Des dépôts
ectopiques d’acide urique
se retrouvent alors, sur plusieurs viscères (cœur, foie,
reins, rate, poumons, …) et sur les articulations. Ainsi, la présence de fragments
cylindriques durs et secs d’acide urique dans le cloaque (appelés «urolithes», ou
cailloux d’urine) peut être révélatrice de déshydratation. Des dépôts sur les reins
peuvent être à l’origine de néphrite uratique fatale. Cet état caractérise une maladie
appelée « goutte viscérale, articulaire et péri-articulaire ».
87
3.9. L’appareil reproducteur
3.9.1. le mode de reproduction
(Mac Arthur et al., 2004) (Ackerman, 1998) (O’Malley, 2005)
Les reptiles présentent, selon les espèces, un mode de reproduction de type
ovipare, ovovivipare, vivipare ou parthénogénétique.
Les espèces ovipares pondent des œufs constitués d’une coquille résistante et
renfermant chacun un embryon peu développé (ex : pythoninés…). Les espèces
ovovivipares pondent des œufs à coque souple, fine et fragile ayant achevé leur
maturation dans les oviductes et contenant des foetus viables qui rompent leur sac
embryonnaire dès la naissance (ex : boïnés, vipérinés…). Les espèces vivipares (ex :
scincidés) donnent naissance, comme les mammifères, à des jeunes ayant été nourris
in utéro par un placenta. Enfin les espèces parthénogénétiques sont des femelles
capables de donner naissance à des jeunes sans accouplement préalable avec un
mâle (ex : Rhamphotyphlops braminus, Cnemidophorus spp et certains Lacerta).
3.9.2. Le tractus génital
(Mac Arthur et al., 2004) (Ackerman, 1998) (O’Malley, 2005)
Chez tous les reptiles, les gonades (ovaires et testicules) sont des organes
pairs, situés crânialement par rapport aux reins. Les oviductes des femelles
s’abouchent dans le cloaque, au niveau des papilles génitales de l’urodeum. Chez
tous les reptiles, le pénis et les hémipénis sont des organes copulateurs totalement
indépendants des voies urinaires.
La maturité sexuelle est généralement conditionnée par la taille et non par
l’âge. Leurs cycles sexuels sont toujours très étroitement liés à divers stimuli
environnementaux du biotope (température ambiante, photopériode, hygrométrie
relative,…). L’activité sexuelle des reptiles est toujours saisonnière, déclenchée par la
photopériode et par une augmentation de la température ; mais chez certaines
espèces, seule la présence du mâle et même l’accouplement stimulent l’ovogénèse.
88
En l’absence de copulation, des stases folliculaires sont possibles (cf. chapitre
échographie)
Chez les reptiles dotés de deux hémipénis, seul un hémipénis sur les deux
participe à la saillie. Les femelles sont capables de stocker du sperme pendant
plusieurs années dans leur cloaque pour s’«auto-féconder» sans accouplement (cette
particularité se nomme amphigonia retardata). Par la suite, chez les espèces
ovipares, les œufs se développeront.
Les durées d’incubation varient énormément d’une espèce à l’autre et sont
conditionnées par la température ambiante. Les substrats dans lesquels les œufs se
développent dépendent du biotope et du mode de vie de l’animal.
3.9.3. Le déterminisme sexuel chez les reptiles
(Ackerman, 1998) (Schilliger, 2005 a).
Il existe chez les reptiles, deux types de déterminisme sexuel. Ainsi, tous les
serpents ont un déterminisme du sexe fondé sur l’union, au moment de la
fécondation, des chromosomes sexuels. La différenciation sexuelle est alors régie,
selon les groupes d’espèces, par un système XX femelle/XY mâle ou ZW femelle/ZZ
mâle. Les embryons héritant de deux chromosomes XX (ou ZW) deviennent des
femelles, tandis que ceux recevant un chromosome X (ou Z) et un chromosome Y (ou
Z) deviennent des mâles. Ce système est connu sous l’abréviation “G.S.D” :
Genotypic Sex Determination.
En ce qui concerne d’autres espèces de reptiles (crocodiliens, tortues marines,
nombreux lézards, etc…), le déterminisme du sexe est thermodépendant. Ce système
est appelé “T.S.D”, abréviation du terme anglo-saxon “Temperature-dependant Sex
Determination”. Le sexe est déterminé par la température d’incubation des œufs
pendant une période du développement embryonnaire dite “thermosensible”. Chez
ces reptiles, la température d’incubation agit sur la production d’aromatase (enzyme
permettant la féminisation de l’embryon via la sécrétion d’œstrogènes) (cf.Figure 10)
(Schilliger, 2005 a).
89
Figure 10 : illustration schématique du déterminisme du sexe chez les espèces de
reptiles “TSD” (“Temperature-dependant Sex Determination”)
(d’après Schilliger, 2005 a)
3.9.4. Le détermination du sexe (ou sexage) chez les reptiles
(Schilliger, 2005 a)
Il est courant, au début d’une consultation d’herpétologie, d’être interrogé sur le
sexe de l’animal malade. La détermination du sexe ou sexage est souvent difficile du
fait de l’absence d’organes génitaux externes chez les reptiles et des critères de
dimorphisme sexuels souvent peu équivoques (cf.Tableau 7).
Tableau 7 : critères de dimorphisme sexuel exploitables en consultation en fonction des
les grands groupes d’espèces de reptiles
(Schilliger, 2005 a)
90
3.9.4.1.
Chez les ophidiens
C’est chez les serpents que la différenciation des sexes est la moins visible à
l’œil nu. Les ophidiens mâles se distinguent généralement des femelles par le fait que
leur queue, plus longue que celle des femelles, est aussi plus large en dessous du
cloaque, du fait de la présence des hémipénis. Mais ces différences ne sont pas
toujours évidentes, et le sexage des ophidiens requiert quasiment souvent la mise en
œuvre de techniques particulières :
-
l’éversion manuelle des hémipénis,
-
l’éversion des hémipénis après injection de sérum physiologique dans les culsde-sacs hémipéniens,
-
ou le sondage des poches hémipéniennes.
 Eversion manuelle des hémipénis
L’éversion manuelle est la technique la plus couramment utilisée par les
éleveurs, comme par les commerçants spécialisés en reptiles. Elle consiste à exercer
une pression progressive d’arrière en avant, à l’aide du pouce au niveau de
l’emplacement supposé des hémipénis, tout en ouvrant l’orifice cloacal avec le pouce
de l’autre main (cf.Photo 49).
Photo 49 : technique d’éversion des hémipénis chez les ophidiens
(photo Schilliger)
Cette technique présente l’avantage de pouvoir sexer, avec un peu d’expérience, les
serpents nouveau-nés avec beaucoup de certitude.
91
 Éversion saline des hémipénis
Chez les boïdés sub-adultes et adultes dont la base de la queue est très
musclée (Boa constrictor, Python molurus), le recours à l’éversion manuelle est
impossible. Il est alors possible d’injecter, en arrière de la position anatomique des
hémipénis, une quantité raisonnable de sérum physiologique tiède et stérile pour
exercer une pression hydrique à l’intérieur des poches hémipéniennes plus puissante
et plus efficace que la simple pression du pouce.
 Sexage par sondage des poches hémipéniennes
La dernière technique concerne l’emploi de sondes de sexage. Ce sondage
consiste à introduire délicatement un élément longiligne non traumatisant en arrière
du cloaque jusqu’au fond des poches hémipéniennes chez le mâle, ou dans les petits
diverticules cloacaux des femelles (cf.Photo 50). Des sondes de sexage de différents
calibres et de différentes longueurs sont actuellement commercialisées. La profondeur
de pénétration de la sonde révèle la présence ou non d’hémipénis. Attention,
certaines femelles (Python curtus) possèdent de longs diverticules cloacaux pouvant
ressembler à des poches hémipéniennes ! L’idéal est de comparer les profondeurs de
sondages sur plusieurs spécimens, mâles et femelles de la même espèce.
Photo 50 : technique de sexage par sondage des poches hémipéniennes chez un
Python
(Photo L Schilliger)
Ergots péri-cloacaux
Sonde de sexage métallique, extémité arrondie
92
3.9.4.2.
Chez les sauriens
Le dimorphisme sexuel des Sauriens est souvent plus net que chez les
ophidiens. Le sexage nécessite rarement le recours à l’éversion ou au sondage : les
mâles ont généralement une tête plus massive que celle des femelles; ils ont un corps
plus robuste et parfois des ornementations épidermiques (cf.Photo 51) qui les
distinguent sans équivoque possible.
Photo 51 : caractères sexuelles secondaires chez un mâle iguane vert (Iguana
iguana)
(photo Schilliger)
Beaucoup d’espèces de lézards possèdent des pores fémoraux ou des pores
précloacaux plus développés chez les mâles que chez les femelles (cf.Photo 52). Ces
glandes holocrines sont des glandes à musc destinées au marquage du sol ou des
branches avec des phéromones mâles. Les couleurs de la robe peuvent également
constituer un bon indicateur de dimorphisme sexuel chez beaucoup de lézards. De
même, comme chez les ophidiens, la base de la queue est généralement plus épaisse
chez les mâles. Cependant, chez certaines espèces (exemple : téjus, scinques,
varans), les caractères sexuels secondaires ne sont pas développés. Parfois, seule
une anesthésie générale permet l’extériorisation des hémipénis après relâchement de
la musculature post-cloacale (cf.Annexe 15 : anesthésiques fixes utilisables chez les
reptiles). Chez beaucoup d’espèces de varans, les hémipénis calcifiés peuvent être
visualisés avec quasi-certitude par examen radiographique.
93
Photo 52 : hémipénis et pores fémoraux chez un mâle iguane vert (Iguana iguana)
(photo Schilliger)
3.9.4.3.
Chez les chéloniens
Chez les chéloniens, à quelques exceptions près, les mâles sont généralement
plus petits que les femelles. Les tortues terrestres mâles présentent souvent une
nette concavité de leur plastron qui leur permet de “s’emboîter” sur la dossière de la
femelle pendant l’accouplement et de rapprocher ainsi leur pénis du cloaque de leur
partenaire (cf.Photo 53).
Comme chez les tortues aquatiques, leur queue est généralement plus longue
que celle des femelles ; leur orifice cloacal est localisé plus caudalement (au-delà de
la dernière écaille de la dossière quand la tortue est retournée, et non en deçà comme
chez les femelles) (cf.Photo 54). Chez la tortue léopard (Geochelone pardalis), les
griffes des membres postérieurs sont plus courtes chez les mâles que chez les
femelles.
Chez les tortues aquatiques, les membres antérieurs des mâles sont pourvus de
griffes très longues qui permettent de les différencier assez facilement des femelles.
94
Photo 53 : concavité du plastron chez une tortue terrestre-mâle
(photo Schilliger)
Concavité du plastron chez les tortues terrestres mâles
(Inexistant chez les aquatiques)
Photo 54 : position du cloaque par rapport à l’écaille supra-caudale de la dossière
chez les tortues mâles
(ici une trachémyde à tempes rouges, Trachemys scripta elegans).(photo Schilliger)
Orifice cloacal
(Situé au delà de la dernière écaille de la dossière)
95
96
DEUXIEME PARTIE. L’examen radiographique des
reptiles
La radiographie est un examen de choix chez les reptiles, chez qui la palpation et
l’auscultation sont limitées (côtes tout le long du corps des serpents, carapace des
tortues gênant la palpation des organes internes). Il permet de visualiser sur film, sur
papier ou sur écran, des structures anatomiques profondes. Cependant, elle pose
quelques
problèmes
techniques
(contention,
constantes,
incidences)
et
d’interprétation.
1. Indications
(Risi dans Boucher et al., 2009) (Schilliger, 2004 a) (Silverman, 2006) (HernandezDivers et Hernandez-Divers, 2001).
L’examen radiographique présenter un intérêt dans les cas :
-
d’affections osseuses (fractures, ostéofibrose, ostéite, ostéomyélite,..)
-
d’atteintes articulaires (luxation, arthrite, ..)
-
de corps étrangers dans le tractus digestif,
-
d’occlusion intestinale,
-
de pneumopathie,
-
de masse abdominale,
-
de cardiopathie,
-
d’affection uro-génitale (urolithiase, rétentions d’œufs, stase ovarienne).
Il est également utile pour sexer les varanidés dont les hémipénis sont calcifiés.
Selon les espèces, la topographie anatomique du reptile (superposition des
structures digestives, absence de diaphragme) et la présence de téguments épais,
permettent de visualiser, plus ou moins, facilement certains organes (cf. Tableau 8).
97
Tableau 8 : organes visisbles (+) ou non (-) radiologiquement selon
l’espèce (hormis gaz, corps étranger ou pathologie)
(d’après Boucher et al., 2010)
ORGANES
Chéloniens
Sauriens
Ophidiens
Squelette
+
+
+
Cœur
-
+
+
Poumons
+
+
+
Trachée
+ /-
+
+
Estomac
+
+/-
-
Intestins
+
+
+
Foie
-
+
+
Rate
-
-
-
Pancréas
-
-
-
Ovaires
-
-
(sauf si stase folliculaire,
ou folliculogénèse en
cours)
Testicules
-
+/-
(sauf si gravide)
Oviductes
-
-
-
Corps adipeux
-
+
+
Reins
-
-
-
Vessie
-
-
Absence
2. Matériel radiographique
2.1. Matériel classique
(Silverman, 2006) (Schilliger, 2004 a) (Risi dans Boucher et al., 2009) (Mitchell,
2007)
La plupart des appareils de radiographie classiques, disponibles dans les cliniques
pour les chiens et chats, peuvent être adaptés à la prise de clichés chez les reptiles.
La taille relativement petite de la majorité des reptiles, associée à leur faible teneur en
tissus adipeux, est à l’origine d’images de faible contraste. La présence d’écailles
kératinisées ou d’une carapace épaisse, freine le passage des rayons X. Pour obtenir
98
une image nette, il est donc nécessaire d’appliquer des kilovoltages plus faibles et des
temps d’exposition plus courts. Les générateurs de rayons X doivent produire des
tensions de 40 à 100 kV entre l’anode et la cathode, et être capables de fournir une
intensité de 300 mAs, pendant une durée d’exposition de 1/60ème de seconde (ou
moins) pour être utilisables chez les reptiles (Silverman, 2006). La tension requise (en
kV) est proportionnelle à la taille de l’animal. En général, la majorité des reptiles de
petite taille (serpents et lézards) sont radiographiés à 45-60 kV (cf. Tableau 9). La
distance foyer-film est selon les appareils de 70 à 120 cm.
Le tube à électron n’a pas besoin d’être mobile et orientable à 90° comme par le
passé. En effet, la radiographie des chéloniens dans un plan horizontal par rapport à
la table (incidence crânio-caudale) ne doit plus être réalisée pour des raisons de
radioprotection (cf. chapitre 5 : radiographie des chéloniens). Les films à
mammographie monocouches, les grilles et les écrans « terre-rare » permettent
d’obtenir des images de plus haute résolution, en particulier dans le cas de reptiles de
petite taille, mais nécessitent un temps d’exposition élevé, ce qui est problématique
sur des reptiles non sédatés.
Tableau 9 : exemples de constantes radiographiques selon les
espèces et la taille du reptile
(extrait de Risi, 2010)
ESPECE
kV
mAs
Grand serpent
64
10
Python royal adulte
55
10
Serpent moyen
42
10
Tortue d’Hermann (DV) 7 cm
55
4
Tortue d’Hermann (CC) 7 cm
80
2
Grande tortue (DV-LL) > 8 kg
(80-100)
Grande tortue (DV-LL) > 2 – 8 kg
68 (60-80)
10
Grande tortue (DV-LL) < 2 kg
54 (40-60)
10
Grand lézard
36
10
Iguane de 70 cm
55
4
Légende :
DL : incidence dorsoventrale, LL : incidence latéro-latérale ,
CC : incidence crâniocaudale
99
2.2. L’intérêt d’un appareil radiographique numérique
(Schilliger, 2010)
Bien que l’examen radiographique ne requière aucun matériel spécifique
supplémentaire, l’acquisition d’un appareillage numérique constitue un atout
considérable pour la réalisation de clichés de qualité.
Il existe 2 systèmes de radiographies numériques. Dans un cas, le film est
remplacé, dans la cassette par un écran radioluminescent à mémoire (ERLM). Il s’agit
d’un écran au phosphore. Dans ce système dit « Computed Radiography » (CR),
l'image latente obtenue sur l’écran, est activée par un balayage laser et numérisée à
l'aide d'un scanner spécial.
Dans l’autre cas, le film est remplacé par un capteur plan, directement relié à
l’ordinateur : ce système est appelé « Digital Radiography » (DR). Il demande un
budget d’investissement plus élevé, car il implique l’acquisition d’un nouveau
générateur de rayons X, mais il permet néanmoins de travailler plus rapidement en
évitant toute manipulation de cassette.
Grâce aux systèmes numériques digitalisés, l’image peut être « retravaillée» après
son enregistrement informatique. Il n’est donc plus nécessaire de réaliser plusieurs
clichés avant d’obtenir une image satisfaisante. A partir de l’ordinateur, en faisant
varier plusieurs paramètres (contraste, clarté, rotation, zoom), on peut améliorer le
cliché et se focaliser sur des détails, qui n’auraient peut-être pas été visibles en
radiographie classique.
Les systèmes numériques présentent plusieurs avantages :
-
observation « en temps réel » du cliché (pas de développement)
-
possibilité d’améliorer et de stocker l’image informatiquement,
-
partage possible avec d’autres praticiens (envoi par courriels),
-
radioprotection accrue (plusieurs images obtenues en une seule prise) .
100
2.3. Transit baryté
(Risi, 2010) (Schilliger, 2004 a)
Le tube digestif n’est pas toujours bien délimité en raison de la superposition des
organes : son exploration est donc facilitée par la réalisation d’un transit baryté
(cf.Photo 55). Il permet de mettre en évidence des masses pariétales, des occlusions
intestinales, une stase du transit, ou des corps étrangers. Le sulfate de baryum à 2530 %, ou un produit de contraste iodé, sont utilisés classiquement à 2-20 mL/kg. Le
produit est administré après avoir été réchauffé, afin de ne pas ralentir le transit
(fortement dépendant de la température chez les reptiles !). Pour obtenir des images
de « double contraste », l’administration de produit de contraste est suivi par
l’administration d’air (chéloniens : 30 mL/kg ; ophidiens : 50 mL/kg).
La durée du transit intestinal pouvant être très variable selon l’espèce (2-4 jours
chez les reptiles carnivores, jusqu’à 10 jours chez les herbivores), il est conseillé
d’administrer à l’animal du métoclopramide (2,5 mg/kg de serpent) afin d’accélérer le
transit (Schilliger, 2004 a).
A la fin de l’examen baryté, il est conseillé d’évacuer le produit de contraste
présent dans le cloaque ou le côlon, à la seringue ou par massage, afin d’éviter une
occlusion. On peut aussi placer l’animal dans un bain chaud pour accélérer son transit
et favoriser l’évacuation du produit.
Photo 55 : transit baryté chez un iguane vert (Iguana iguana) atteint de coprostase
caecale
(photo Schilliger, 2004 a)
101
3. L’examen radiographique des ophidiens
(Risi dans Boucher et al., 2009) (Schilliger, 2004 a) (Redrobe, 2002) (Rival, 1999 b)
3.1. Contraintes et positionnement chez le serpent
Les serpents doivent être radiographiés par tronçons rectilignes successifs (et non
en position enroulée), sous incidences dorso-ventrale et latéro-latérale dorsale (cf.
Tableau 13 ). Des repères anatomiques sont pris pour localiser ensuite les lésions
radiographiques sur l’animal lui-même.
Un serpent venimeux peut-être introduit dans un tube transparent en plexiglas, afin
d’être maintenu en place sur la table de radiographie (cf. Photo 56). La présence du
contenant peut nécessiter d’augmenter légèrement le kilo-voltage pour obtenir une
image nette.
Un premier cliché global de dépistage peut être réalisé en laissant l’animal s’enrouler
sur lui-même.
Photo 56 : positionnement d’un serpent venimeux pour la
réalisation d’un cliché radiographqiue
(utilisation d’un tube en plexiglas)
(Photo Schilliger, 2004 a )
De manière générale, l’utilisation de ruban d’adhésif pour maintenir un reptile
en place que la table de radiographie est illusoire. Par leurs mouvements ondulatoires
ou par la force de leurs membres, ils arrivent à s’extraire de cette contention.
102
3.2. Interprétation des clichés chez le serpent
(Hernandez - Divers et Hernandez – Divers, 2001) (Schilliger, 2004 a)
(Redrobe, 2002)
La topographie radiographique normale des principaux organes chez les ophidines
est résumée en fin de chapitre (cf. Tableau 10). Chaque appareil présente des
particularités qui sont décrites dans les chapitres qui suivent. Les principales
affections couramment détectées par l’examen radiographique chez les ophidiens
sont rappelées en Annexe 18).
3.2.1. Appareil musculo-squelettique
(Hernandez - Divers et Hernandez – Divers, 2001) (Risi dans Boucher et al., 2009)
(Schilliger, 2004 a) (Redrobe, 2002)
Les fractures de côtes sont courantes chez les serpents. Elles présentent alors
des néo-formations osseuses périostées, Une autre découverte, assez rare chez cet
ordre, est la présence d’excroissances périostées entre des vertèbres, qui, sur la
radiographie paraissent alors soudées. Dans cette région, l’animal aura perdu en
souplesse et pourra même présenter une déformation anguleuse. L’étiologie de ces
malformations est mal connue, mais est supposée être d’origine traumatique ou
infectieuse.
103
Photo 57 : deux cichés radiographiques du crâne de boïdé (Python molurus bivittatus)
A : incidence latéro-latérale , B : incidence dorso-ventrale (photo Schilliger)
A
B
3.2.2. Appareil digestif
(Hernandez – Divers, 2001) (Risi dans Boucher et al., 2009) (Redrobe, 2002)
L’œsophage des serpents n’est pas visible sur les clichés, sauf s’il contient des
gaz ou des produits de contraste. L’estomac est situé dans l’extrémité distale du tiers
moyen du corps, et présente souvent des éléments radiodenses correspondant à des
restes de proie récemment ingérées. Le foie se situe ventralement aux poumons,
crânialement à l’estomac. L’intestin grêle et le côlon se trouvent dans le dernier tiers
du corps et peuvent présenter parfois des opacités variables, dues à la présence
d’aliments digérés de diverses natures. Le cloaque se situe au niveau de la dernière
paire de côtes. Le pancréas, la vésicule biliaire et la rate ne sont normalement pas
radiographiquement visibles.
La radiographie du tube digestif des ophidiens, est indiquée lors de suspicion
de gastrite hypertrophique, de corps étrangers, d’impaction, de constipation,
d’hépatomégalie ou de masse hépatique. L’usage de produit de contraste peut se
104
révéler utile dans le diagnostic d’obstruction, ou pour identifier et localiser l’origine de
masses intra-coelomiques (intraluminale ou extraluminale).
Photo 58 : trois clichés radiographiques d’un serpent (par tronçons rectilignes
successifs) et localisation des principaux organes
(photo Schilliger, 2004 a)
3.2.3. Appareil cardio-respiratoire
(Hernandez -Divers et Hernandez – Divers, 2001) (Risi dans Boucher et al., 2009)
Le cœur du serpent est situé à l’extrémité distale du tiers crânial du corps (cf.
Photo 59). Des cardiomégalies ont déjà été observées chez les serpents. Elles ont
souvent pour origine des cardiomyopathies ou épanchement péricardique (cf.Photo
59). La trachée, sorte de « ligne radioluisante », s’étend du tiers crânial de la tête
jusqu’à la silhouette cardiaque. Le poumon gauche est souvent vestigial.
Généralement, le poumon droit est visible sous forme d’un sac allongé, rempli d’air,
situé dans le tiers caudal du corps et pouvant s’étendre jusqu’au cloaque.
L’interprétation des clichés radiographiques pulmonaires n’est pas aisée, en raison de
la superposition du foie et de l’estomac dans le champ pulmonaire. La radiographie
105
des poumons est indiquée lors d’affections trachéobronchiques de nature infectieuse
ou néoplasique ou lors de rhinite.
Photo 59 : cliché radiographique thoracique d’un serpent, la silhouette cardiaque
(flèches oranges) est masquée par un épanchement cœlomique
(photo Schilliger)
3.2.4. Appareil uro-génital
(Hernandez - Divers et Hernandez – Divers, 2001) (Risi dans Boucher et al., 2009)
Chez les serpents, les reins sont situés dorsalement au tractus intestinal,
associés à de la graisse intracoelomique. Les reins ne sont pas visibles sur un cliché,
sauf lors de « rénomégalie » ou de minéralisation associée à une néoplasie ou une
goutte viscérale en phase terminale. Les œufs des espèces ovipares bien qu’ils soient
peu calcifiés, peuvent tout de même être visibles sur un examen radiographique.
Chez les espèces vivipares, le squelette fœtal est calcifié tardivement au cours de la
gestation. Les hémipenis de certains serpents sont calcifiés et donc visibles. Une
proéminence discrète au niveau du cloaque peut signifier la présence d’une
inflammation du cloaque (claocite), d’un abcès ou d’un dépôt de graisse.
Les indications usuelles des radiographies du tractus uro-génital ont pour but
d’évaluer la fonction reproductrice (dystocie, infécondité). Il est important de garder à
l’esprit que les dystocies sont difficiles à interpréter, et que seule une anamnèse
précise, associée à des signes cliniques ou d’autres examens complémentaires
(échographie) sont souvent nécessaires pour établir un diagnostic final.
106
3.2.5. Autres indications chez les serpents
(Hernandez - Divers et Hernandez – Divers, 2001)
La présence d’une ou plusieurs masses peut nécessiter une radiographie. Les
abcès sont fréquents chez les serpents. Ils peuvent être intracoelomiques et adhérer à
un organe, ou extracœlomiques et associés à la paroi abdominale.
Tableau 10 : topographie radiographique normale des organes internes des ophidiens
(extrait de Schilliger, 2004 a)
107
4. L’examen radiographique des sauriens
(Hernandez - Divers et Hernandez – Divers, 2001)
La topographie radiographique normale des principaux organes chez les sauriens
(cf. Photo 61) est résumée en fin de chapitre (cf. Tableau 10). Chaque appareil
présente des particularités qui sont décrites ci-après. Les principales affections
couramment détectées par radiographie chez les sauriens sont rappelées en Annexe
17.
4.1. Contraintes et positionnement chez le lézard
(Hernandez - Divers et Hernandez - Divers, 2001) (Schilliger, 2004a) (Risi dans
Boucher et al., 2009)
Les lézards sont souvent très agités. Leur contention sur la table est souvent
difficile sans sédation, sauf lorsqu’ils sont affaiblis. Pour éviter une sédation, ils
peuvent être maintenus en place manuellement, en veillant à respecter les règles de
radioprotection (port de gants en plomb) (Schilliger, 2004 a). Pour réduire leurs
mouvements, il est possible d’exercer une pression lente et continue sur les orbites.
Le réflexe oculo-vagual, ainsi induit, les calme temporairement. La compression peut
être maintenue plus longuement, le temps de réaliser quelques clichés (Boucher et
al., 2010).
Les incidences des clichés des sauriens sont identiques à celles des mammifères :
dorso-ventrale (cf.Photo 60 et Photo 61) ou latéro-latérale, avec les membres
postérieurs en extension le long de la queue et les membres antérieurs le long de la
tête dorsale (cf. Tableau 13 ).
Pour les espèces de petit taille, (gecko, caméléons), les individus à radiographier
peuvent rester libres dans une boite radio-transparente afin de réaliser un premier
cliché de dépistage (corps étranger, calculs vésicaux,..).
108
Photo 60 : positionnement d’un iguane vert (Iguana iguana) (incidence dorso-ventrale)
pour un examen radiographique
(photo Schilliger, 2004 a)
4.2. Interprétation des clichés chez le lézard
4.2.1. Appareil musculo-squelettique
(Hernandez - Divers et Hernandez – Divers, 2001) (Schilliger, 2004a) (Silverman,
2006) (Redrobe, 2002)
La radiographie du squelette appendiculaire des lézards permet de détecter
des affections telles que : des ostéomyélites, arthrites septiques, fractures, goutte,
corps étrangers (cf.Photo 62). Les affections osseuses étant fréquentes chez ces
espèces, des clichés sont souvent réalisés d’ofice, même sans suspicion, afin
d’évaluer l’état de général du squelette de l’animal.
109
Photo 61 : radiographie d’un saurien (incidence dorso-ventrale) et localisation des
principaux organes
(Photo Schilliger, 2004 a)
Décubitus Ventral
L’affection la plus fréquente de l’appareil squelettique chez les reptiles est la
maladie métabolique osseuse. Elle est due à un hyperparathyroïdisme secondaire
nutritionnel (consécutive à une synthèse accrue de parathormone pour pallier le
déséquilibre phopho-calcique alimentaire). Elle entraine une ostéodystrophie fibreuse
par épuisement des réserves osseuses de calcium. Un des signes cliniques observé
est le gonflement des membres. Radiographiquement, elle se manifeste par une
diminution de la trame osseuse, caractérisée par un amincissement de la corticale des
os longs, associés à des fractures. Grâce aux clichés, on pourra aussi observer des
fractures incomplètes des os, des scolioses, ou des luxations chroniques des doigts
(fréquentes chez les lézards mais peu exprimées cliniquement),
110
Photo 62 : examen radiographique de l’extrémité distale du membre antérieur
d’un agame aquatique (Physignatus cocincinus) présentant un abcès par
corps étranger (plomb)
(photo Schilliger 2004 a)
4.2.2. Appareil digestif
(Hernandez – Divers et Hernandez – Divers 2001)
(Risi dans Boucher et al. 2009) (Silverman 2006) (Redrobe 2002)
L’anatomie des différentes espèces de lézards doit être considérée lors de
l’évaluation radiographique de leur tube digestif. A titre d’exemple, un iguane vert
herbivore pourra présenter, à la radiographie, un caecum et un côlon distendus par
les gaz de fermentation, ce qui ne sera pas le cas d’un gecko insectivore. De même,
on tiendra compte de la différence des temps de transit (de quelques jours à quelques
semaines) et de la présence possible d’ingesta dans le tractus.
L’indication principale d’une radiographie de la cavité cœlomique est la recherche de
corps étrangers (CE) ou l’obstruction intestinale. Les lézards, animaux lithophages*,
sont souvent « porteurs » de corps étrangers, surtout s’ils sont hébergés sur des
litières qu’ils peuvent facilement ingérer (cailloux ou sable). La présence de corps
étrangers est considérée comme non pathologique en l’absence de signes cliniques.
Le transit baryté sera utile pour détecter la présence de CE radiotransparents.
Le foie peut être visualisé au milieu de la cavité coelomique, sous incidence
latérale. Une hépatomégalie repoussera caudalement les intestins et dorsalement les
poumons.
111
4.2.3. Appareil cardio-respiratoire
(Hernandez – Divers et Hernandez – Divers, 2001) (Risi dans Boucher et al., 2009)
(Silverman, 2006)
La structure pulmonaire des lézards est également variable d’une espèce à
l’autre. Certains possèdent des poumons « sacculaires », d’autres ont un aspect
« spongieux » présentant des travées. Les lézards ne possédant pas de diaphragme
fonctionnel, il peut être utile sur les sujets anesthésiés d’appliquer une pression
positive lors de la prise du cliché. Ceci évite le collapsus des sacs aériens, et limite
leur recouvrement par les tissus environnants.
La plupart des lézards ont un cœur en position très crâniale, souvent caché entre les
membres antérieurs sous une ceinture pectorale osseuse. Sa taille et sa forme sont
donc difficilement appréciables.
4.2.4. Appareil uro-génital
(Hernandez – Divers et Hernandez – Divers, 2001) (Risi dans Boucher et al., 2009)
(Silverman, 2006)
Etant donné la fréquence des troubles rénaux chez les lézards, il est impératif
d’essayer d’obtenir des images de bonne qualité dans cette région. Les reins sont
situés dans la ceinture pelvienne et sont donc, peu accessibles radiographiquement.
Néanmoins lors de nephromégalie, ils font protrusion crânialement et sont parfois
associés à des coprostases secondaires à l’obstruction du pelvis. Des calculs
vésicaux sont parfois visualisés chez les sauriens possédant une vessie. Chez
d’autres espèces dépourvues de vessie, les calculs se retrouvent dans le cloaque et
peuvent être à l’origine d’occlusion du côlon distal.
Comme chez les serpents, les examens radiographiques permettent d’évaluer
l’appareil reproducteur. Les dystocies sont des affections courantes dans ce groupe
de reptiles. Les œufs de lézard se calcifient tardivement et, de ce fait, peuvent être
difficiles à observer dans la première partie de la gestation. La visualisation des œufs
ne constitue pas cependant, un signe de dystocie. En effet, la ponte des œufs est
dépendante de nombreux facteurs environnementaux (température ambiante,
nutrition, etc..). Ainsi, un lézard qui n’a pas à sa disposition le substrat idéal pourra
112
retarder la ponte, sans pour autant, souffrir de dystocie. Il est donc primordial de
toujours associer les conditions zootechniques, l’anamnèse et les signes cliniques
pour établir un diagnostic.
4.2.5. Autres organes
L’examen radiographique devrait être considéré comme une technique de
référence, pour l’investigation de tout gonflement des tissus mous. Comme chez les
autres reptiles, les abcès sont fréquents chez le lézard. Il est important de réaliser une
évaluation radiographique de la région atteinte avant toute chirurgie de résection
(recherche d’ostéomyélite, …).
Tableau 11 : localisation radiographique des organes internes des sauriens
(extrait de Schilliger, 2004 a)
113
5. L’examen radiographique des chéloniens
5.1. Contraintes et positionnement chez la tortue
(Hernndez – Divers et Hernandez – Divers, 2001) (Risi dans Boucher et al., 2009)
(Silverman 2006),
Les tortues sont les reptiles les plus faciles à positionner sur la table de
radiographie. Elles sont placées directement sur le plan horizontal, les 4 pattes
tendues hors de la carapace pour une incidence dorso-ventrale ou ventro-dorsale (cf.
Tableau 13 ).
Pour les clichés sous incidences crânio-caudale ou latéro-latérale (utile dans le
diagnostic des pneumopathies), l’animal est placé verticalement sur un support ou
maintenu en place à l’aide de gants de plomb (cf.Photo 63).
Important
RADIOPROTECTION : Les tirs horizontaux avec un générateur de rayons X rotatif à
90°, sont désormais prohibés par les nouvelles normes de radioprotection (aucune
partie du corps du manipulateur ne doit se situer dans le faiseau direct).
Dans la position sur le côté (verticalement sous le faisceau de rayons X), les viscères
peuvent se déplacer dans la cavité cœlomique, modifiant à leur tour les champs
pulmonaires et produire des images artéfactuelles anormales (Schilliger, 2004 a).
Photo 63 : technique de radiographie d’une tortue en position verticale.
(photo Schilliger, 2004 a)
114
5.2. Interprétation des clichés chez la tortue
(Hernandez-Divers et Hernandez–Divers, 2001)
La topographie radiographique normale des principaux organes des chéloniens
(cf.Photo 64) est résumée en fin de chapitre (cf.Tableau 12). Chaque système
présente des particularités qui sont décrites ci-après. Les principales affections
couramment détectées par radiographie chez les chéloniens sont rappelées en
Annexe 16.
5.2.1. Appareil musculo-squelettique
(Hernandez-Divers et Hernandez–Divers, 2001) (Risi dans Boucher et al., 2009)
(Silverman, 2006) (Redrobe, 2002)
Chez les chéloniens, on retrouve, les mêmes indications que pour les ordres
précédents. La radiographie est donc une technique de choix dans le cadre de
l’exploration
de
fractures
et
autres
affections
osseuses
et/ou
articulaires.
L’ostéofibrose (MBD : Metabolic bone disease) est aussi très courante chez les
tortues. Elle se manifeste, entre autres, par un ramollissement et une déformation de
la carapace, une pousse anormale des griffes, des excroissances cornées du bec.
Radiographiquement, l’ostéofibrose correspond à des images de faible densité en
zone corticale. Dans certains cas, on ne distingue plus les tissus osseux des tissus
mous environnants.
Les fractures des membres sont rares chez les tortues. Plus souvent, c’est la
carapace qui peut se fracturer. On fera attention de ne pas les confondre avec des
images de fissures physiologiques du plastron. Il s’agit d’articulations : sorte de ponts
amovibles, entre les ostéodermes du plastron. Ils permettent la fermeture de la
carapace : on les retrouve par exemple chez la tortue « boîte ».
Le diagnostic de fracture sera suivi de radiographies de contrôle à 10 et 20 semaines
pour évaluer la réparation,
bien qu’une guérison et
un remaniement complet
puissent prendre de 6 à 18 mois (Hernandez-Divers et Hernandez - Divers, 2001).
Les tortues terrestres et en particulier les tortues géantes, ont la plus longue
espérance de vie de tous les animaux (en moyenne 50 ans), et présentent avec l’âge
des troubles orthopédiques plus fréquents (maladies de dégénérescence articulaire).
115
L’ostéomyélite, courante chez les reptiles (à la différence des mammifères), est
caractérisée par une lyse (plutôt que par prolifération). Il y a souvent une déformation
et une hypertrophie locale, associée à une perte de la délimitation entre zone corticale
et zone médullaire.
Photo 64 : radiographie d’un chélonien (incidence ventro-dorsale) et localisation des
principaux organes
(photo Schilliger, 2004 a)
5.2.2. Appareil digestif
(Hernandez-Divers et Hernandez–Divers, 2001) (Risi dans Boucher et al., 2009)
(Silverman, 2006) (Redrobe, 2002)
Lors de l’examen radiographique du tractus digestif, comme pour les autres
reptiles, il faudra tenir compte du délai écoulé depuis la dernière prise alimentaire, de
la nature de l’ingesta, de la température ambiante, et de l’état de santé de l’animal. Le
tractus intestinal de la tortue est plus court que celui des mammifères, mais le transit
est plus lent.
116
Chez la tortue, l’incidence dorsoventrale est la mieux adaptée à l’examen
radiographique du tractus digestif.
Une obstruction alimentaire peut avoir une étiologie très éclectique:
-
trouble intestinal intraluminal (constipation, parasites, corps étranger),
-
trouble intestinal extraluminal (néoplasie, abcédation),
-
trouble extraintestinal (pression des organes environnants),
Des mauvaises conditions d’hébergement ou une alimentation inappropriée sont
souvent à l’origine d’iléus gastro-intestinaux par météorisation (dysmicrobismes
intestinaux) (cf.Photo 65 et Photo 66),
Photo 65 : radiographie ventro-dorsale
d'une tortue terrestre révélant des
corps étrangers dans le duodénum
(Ici, des cailloux)
(photo Schilliger )
Photo 66 : radiographie ventrodorsale d'une tortue terrestre
montrant l'existence d'un fécalome.
(photo Schilliger)
5.2.3. Appareil cardio-respiratoire
(Hernandez-Divers et Hernandez - Divers, 2001) (Risi dans Boucher et al., 2009)
(Silverman, 2006)
Le cœur est localisé dans le tiers crânial de la cavité cœlomique, juste au
dessus du plastron, ses contours sont donc difficiles à discerner à la radiographie.
Les poumons, accolés à la carapace, ont une structure en « sac » tapissés
d’alvéoles pulmonaires. Leur nature aérique, permet un excellent contraste et ils sont
117
donc
visibles
radiographiquement
(cf.
Photo
67).
Le
champ
pulmonaire
radiotransparent, occupe environ 50 % de la partie supérieure du corps, tandis que la
moitié ventrale, est occupée par les systèmes urogénitaux et digestifs (radiodenses).
Le volume de distension des poumons peut donc être limité par la rétraction des
membres ou de la tête à l’intérieur de la carapace, et par l’augmentation anormale du
volume intestinal (occlusion, fécalome) (cf.Photo 65 et Photo 66),
Important
Lors d’un cliché crâniocaudal en position verticale, les viscères de la cavité
cœlomique peuvent se déplacer et comprimer les poumons. Ils paraissent alors
radiodenses par disparition du champs pulmonaire (artéfact du au positionnement de
l’animal, à ne pas confondre avec une pneumonie !).
L’incidence horizontale, latérale ou crâniocaudale, est donc la mieux adaptée à
l’examen radiographique des poumons.
Photo 67 : examen radiographique des champs pulmonaire d’une tortue sous
incidence latéro-latérale
(photo Schilliger, 2004 a)
118
Photo 68 : examen radiographique des champs pulmonaires d’une tortue sous
incidence crânio caudale.
Noter qu’en incidence dorso-ventrale, on observe obligatoirement une superposition
des poumons et des viscères sous-jacents, entrainant un faible contraste. On pourra
pour augmenter le contraste, diminuer les kV.
(photo Schilliger, 2004 a)
5.2.4. Appareil uro-génital
(Hernandez-Divers et Hernandez–Divers, 2001) (Risi dans Boucher et al., 2009)
(Silverman, 2006)
La rétention d’œufs pré- ou post- ovulatoire est une pathologie gynécologique
et/ou obstétricale fréquente chez les chéloniens et les sauriens. Les œufs des tortues
ont des coquilles très calcifiées et radiodenses. Ils sont donc facilement visibles, en
incidence dorsoventrale, disséminés dans la cavité cœlomique.
L’examen radiographique est à privilégier lors de suspicion de dystocie
(rétention post-ovulatoire). En effet, l’induction médicale de la ponte, par
administration d’ocytocine, est déconseillée lorsque les œufs présentent des fractures,
une taille ou un volume disproportionnés, ou encore des formes anormales. Lors d’un
tel traitement, l’œuf est chassé de l’oviducte, et expulsé avec force dans l’urodeum
cloacal, il se retrouve alors dans un urètre très large, puis peut migrer jusqu’à la
vessie.
Radiographiquement, il n’est pas possible de distinguer si les œufs sont dans la
vessie ou dans l’oviducte. Cependant, avec le temps, des dépôts d’urate s’accumulent
à la surface des œufs ectopiques, leur donnant peu à peu une forme irrégulière. Dans
certains cas, aucun signe clinique n’est associé à cette anomalie. La tortue peut ainsi
garder ses œufs ectopiques jusqu’à la saison suivante de reproduction. C’est à ce
119
moment, qu’il sera possible de différencier sur le cliché, d’une part, des œufs à
coquille fine et lisse et donc, en position normale dans l’oviducte; et d’autre part, des
œufs « vésicaux » de forme irrégulière à coquilles épaisses. En cas de doute, on peut
aussi réaliser deux clichés en basculant l’animal d’un coté puis de l’autre. L’œuf en
position vésicale aura bougé entre les deux clichés, alors que l’œuf bloqué dans
l’oviducte sera resté à la même place (!).
Chez les chéloniens, les calculs vésicaux peuvent être visualisés par
radiographie. Chez les tortues, la vessie est volumineuse et bilobée : ainsi il arrive que
les calculs soient en position latérale et très crâniale. Leur image peut être confondue
avec un corps étranger digestif (caillou). La réalisation d’une pneumocystographie
(cathétérisation de l’urètre, avec injection d’air dans la vessie) ou d’un transit baryté
permet de les différencier.
Tableau 12 : localisation radiographique des organes internes des chéloniens
(extrait de Schilliger, 2004 a)
120
6. L’examen radiographique des crocodiliens
(Hernandez-Divers et Hernandez-Divers, 2001)
Le positionnement et l’interprétation des images radiographiques de crocodiliens
sont similaires à celles des lézards. Le praticien se réfèra donc à ce chapitre. Il faut
garder à l’esprit que les crocodiles se débattent souvent avec une extrême puissance.
Ils doivent donc, être muselés, et parfois anesthésiés pour réaliser un cliché (cf.Photo
69 ).
Photo 69 : contention de la mâchoire d’un alligator du Mississippi
(Alligator mississippiensis)
(photo Schilliger)
Sans sédation préalable, seule l’incidence dorso-ventrale est possible. En effet, les
crocodiles s’animent de puissants mouvements ondulatoires lorsqu’ils sont placés en
décubitus latéral. La visualisation des viscères est souvent rendue difficile par la
présence d’ostéodermes sur la face dorsale du corps de ces animaux (Schilliger, 2004
a).
 Exemple de cas clinique chez un alligator du Mississippi (Alligator mississippiensis)
(cf. Photo 70) (cf. Photo 71) (cf. Annexe 2 : illustration de l’intérêt d’un examen
RADIOGRAPHIQUE chez
un crocodilien)
On observe l’absence physiologique de troisième phalange sur le doigt I ainsi
qu’une augmentation de la radiodensité osseuse de la seconde phalange (p2) sur ce
même doigt ; les analyses histologiques révéleront un angiofibrôme.
121
Photo 70 : vue dorso-palmaire de l’extrémité
distale du membre antérieur gauche d’un alligator
du Mississippi, atteint d’une lésion nodulaire
tégumentaire et articulaire
Photo 71: vue radiographique plus
détaillée du doigt I
(Photo Schilliger).
(Photo Schilliger).
Tableau 13 : incidences radiographiques recommandées en fonction des groupes
d’espèces et des organes à explorer
(extrait de Schilliger, 2004 a)
Poumons
Tube
Appareil
digestif
génital
LL - CC
DV
DV
DV
DV – LL - CC
OPHIDIENS
LL
DV - LL
DV - LL
DV - LL
-
SAURIENS
DV - LL
DV - LL
DV - LL
DV - LL
-
CROCODILIENS
DV - LL
DV - LL
DV - LL
DV - LL
-
CHELONIENS
Incidence CC : crânio-caudale
Incidence DV : dorso-ventrale
Incidence LL : latéro-latérale
122
Squelette
Carapace (plastron
et dossière)
TROISIEME PARTIE. L’échographie chez les reptiles
(Hochleithner, 2004) (Redrobe, 2002) (Schilliger, 2004 a) (Hernandez –Divers, 2001)
(Ferreira dans Boucher et al., 2009) (Schilliger, 2009 d) (Hochleithner, 1998)
Rappel : L’échographie fonctionne sur un principe d’émission et de réflexion des
ultrasons. Un faisceau d’ultrasons est produit par un cristal piézoélectrique situé à
l’intérieur de la sonde (ou transducteur). Cette sonde, positionnée sur la région à
explorer, envoie de brèves impulsions successives qui sont réfléchies sur les organes
sous jacents. Les échos réfléchis par les différentes structures anatomiques sont
recueillis entre chaque impulsion et visualisés sur un oscilloscope cathodique (points
blanc sur fond noir). L’agencement de ces points les uns par rapport aux autres sur
l’écran est fonction de la durée séparant l’impulsion de l’ultrason et de la réception de
l’écho correspondant.
1. Indications
(Schilliger, 2004 a) (Hernandez –Divers et Hernandez –Divers, 2001)
(Hochleithner, 2004)
L'échographie bidimensionnelle fournit instantanément une image en coupe,
statique et dynamique, de l'organe exploré. Maîtriser l’interprétation des images
échographiques demande du temps et de l’expérience. Mais avec de pratique, il s’agit
d’un outil très utile et complémentaire de la radiographie.
Comme
chez
les
mammifères,
l’examen
échographique
est
un
outil
particulièrement adapté à l'exploration des tissus mous. Ainsi, chez les reptiles, cet
examen complémentaire permet l’exploration de :
-
de l’appareil génital (activité ovarienne et différenciation des rétentions d’œufs
pré ou post ovulatoire),
-
des reins et la vessie (quand cette dernière existe),
-
du tube digestif,
-
du foie et de la vésicule biliaire,
-
de masses éventuelles (dans tissus mous),
-
des affections oculaires ou rétrobulbaires,
123
-
du cœur et des gros vaisseaux de la base du cœur, ainsi que des cardiopathies
(avec éventuellement l’utilisation du Doppler)
Cet examen, non invasif, indolore et dépourvu d'effets secondaires connus,
permet également la réalisation de biopsies échoguidées sans avoir recours à une
coeliotomie.
Chez les reptiles, on ne fait pas de distinction entre "échographie thoracique" et
"échographie abdominale" puisque ces animaux ne possèdent qu'une cavité générale
unique, appelée cavité coelomique ou cavité thoraco-abdominale.
2. Matériel
(Ferreira 2010) (Schilliger, 2009 d) (Setter, 2006) Silverman, 2006) (Hochleithner,
2004) (Hochleithner, 1998) (Stetter, 1998)
La plupart des praticiens vétérinaires disposent d’appareils d’échographie dans
leur clinique (cf.Photo 72). La majorité d’entre eux peuvent être utilisés pour l’examen
des reptiles. Le choix de la sonde sera un
compromis entre la résolution de l’image,
la profondeur de l’organe à explorer et
l’accessibilité de la fenêtre acoustique.
Photo 72 : appareil d’échographie et ses 2
sondes acoustiques.
(Photo Schilliger)
Dans un premier temps, le choix de la
sonde sera adapté à la taille de l’animal.
Les sondes de basses fréquences
auront une résolution moins bonne, mais
permettront d’explorer l’organisme plus
en profondeur. La fenêtre acoustique
est également un facteur limitant. Ainsi,
chez les chéloniens, cette dernière est
trop étroite (région cervicale, axillaire ou
pré-fémorale) pour permettre l’emploi de
la
sonde
linéaire
(large).
Chez
les
lézards, les 2 types de sondes peuvent
être utilisés.
De manière générale, l’utilisation d’une sonde linéaire de haute fréquence de 10 à
15 MHz, est recommandée pour l'examen des reptiles de petite taille (petits serpents
124
et lézards). Une sonde micro-convexe de 3 à 8 MHz convient aux reptiles de grande
taille (crocodiles, varans, boïdés, grandes tortues) (cf. Tableau 14).
Tableau 14: choix de la sonde échographique à utiliser selon les reptiles
(Schilliger, 2009 d)
L’examen échographique n’étant réalisable correctement, que sur des animaux
immobiles, c’est l’état d’agitation et la taille du reptile qui orienteront la méthode de
contention. Ainsi, une anesthésie générale est rarement nécessaire. Cependant,
plusieurs aides doivent souvent être réquisitionnées pour assurer l’immobilisation. Les
animaux sont placés en décubitus ventral ou dorsal, selon les espèces et l’organe à
explorer.
Chez certains lézards, il est possible d’induire une CATALEPSIE (état de
torpeur), en les plaçant en décubitus dorsal ou en réalisant une pression (manuelle ou
à l’aide d’œillères) sur les globes oculaires (reflexe vago-vagal) (cf. Photo 73). Ceci
suffit parfois à réaliser l’échographie sans autre contention.
125
Photo 73 : technique de contension d’un iguane vert (Iguana iguana) associant reflexe
vago-vagal et mise en place d’œillères le privant de toute stimulation visuelle
(Photo Schilliger, 2004 a).
3. Contraintes particulières des reptiles
(, 2010) (Schilliger, 2009 a) (Schilliger, 2008) (Hochleithner, 2004) (Hochleithner,
1998)
La présence de téguments très kératinisés, écailles ou ostéodermes, entre le
transducteur et l'organe exploré peut gêner l'émission et la réception de l'écho
ultrasonique. Pour pallier cet inconvénient, il est recommandé d'appliquer une épaisse
couche de gel acoustique (tiède si possible) sur la zone à explorer pendant les quinze
minutes qui précèdent l'échographie (cf. Photo 74 et Photo 75)
Photo 75 : application d’une couche
épaisse de gel acoustique, Cas d’un
saurien (Varanus exanthematicus)
Photo 74: application d’une couche
épaisse de gel acoustique. Cas d’une
tortue (Testudo graeca)
(Photo Schilliger)
(Photo Schilliger)
126
Chez les tortues, la carapace limite considérablement l'accès à la cavité
cœlomique. Le transducteur ne peut être positionné chez ces animaux qu'en trois
endroits (cf. Figure 13) : - au niveau de la fosse axillo-cervicale (entre la base du cou
et la face crâniale du membre antérieur), - entre la face caudale du membre
antérieuret la jonction "plastron-dossière", - et au niveau de la fosse pré-fémorale
(entre la jonction "platron-dossière" et la face crâniale du membre postérieur).
Photo 76 : échographie d’une tortue à
carapace peu ossifiée (Trionys sp.)
Chez certaines espèces dont les écailles
(Photo Schilliger)
sont très ossifiées, l'utilisation d'un gant en latex
rempli de gel, interposé entre la peau et le
tranducteur, peut permettre d'obtenir de plus
belles images. Chez certaines tortues dont la
carapace est très peu ossifiée, la sonde peut être
placée directement sur la carapace (cf. Photo 76).
Enfin, il est également possible d’immerger partiellement certains reptiles dans
l‘eau tiède pour remplir les interstices (contenant de l’air). L’examen est alors pratiqué
en plaçant la sonde directement dans l’eau, le contact avec la peau de l’animal n’étant
pas nécessaire dans ce cas (cf. Photo 77). Il est également possible de placer la
sonde en contact avec le récipient en plastique sur lequel du gel échographique aura
été appliqué.
127
Photo 77 : examen échographique d’un saurien (Varanus exanthematicus)
avec la sonde placée directement dans l’eau.
(photo Schilliger)
Chez les squamates (les lézards et les serpents), la fine couche d'air présente
sous l'épiderme juste avant la mue peut créer un obstacle acoustique très gênant. De
même, leurs écailles et leurs côtes disposées latéralement les unes contre les autres
peuvent créer des cônes d'ombres parasites. Certains lézards ont aussi des corps
gras abdominaux très volumineux qui masquent parfois les organes qu'ils recouvrent.
Chez les serpents, le poumon aérien se prolongeant parfois tout le long du corps
peut s'interposer entre la sonde et les viscères sous-jacents et empêcher ainsi la
conduction des ultrasons.
4. Fenêtres acoustiques et principaux abords échographiques chez les reptiles
(Ferreira dans Boucher et al., 2009) (Hochleithner, 2004) (Schilliger, 2009 d)
Comme chez les autres animaux, l'examen échographique des reptiles doit
respecter un protocole rigoureux. Une sédation est parfois nécessaire lorsque l’animal
est agité ou agressif (l’association tilétamine + zolazépam (Zolétil ND) ; ou
l’association kétamine (Imalgène ND) + médétomidine (Domitor ND) ; ou alfaxolone
(Alfaxan ND) à 6-9 mg/kg IV ou 9-15 mg/kg IM) (cf.Annexe 15).
128
4.1. Chez les ophidiens
(Schilliger, 2004a) (Hochleithner, 2004) (Ferreira dans Boucher et al., 2009)
(Schilliger, 2009 d)
Chez les serpents, dont la conformation du corps est longiligne, l'examen
commence au niveau du cœur et se
termine par le cloaque. La sonde
(linéaire, de préférence) est placée
Photo 78: échographie par voie d’abord
latéral chez un python.
sur la face ventrale et/ou latérale de
(photo Schilliger)
l’animal (cf. Photo 78 et Photo 79).
L’abord dorsal est rendu impossible
par la présence du rachis. Quant à
l’abord latéral, l’interprétation des
images peut être plus délicate car sur
les flancs, la présence des cotés
gêne le passage des ultrasons. La
sonde est donc, placée plus souvent
en face ventrale, ce qui permet l’exploration du cœur, du foie, d’une partie de
l’appareil digestif, génital et urinaire (cf. Figure 11).
Dans le cadre de l’examen échocardiographique du serpent, le choc précordial est
repéré ventralement à environ 15–25 % de la longueur du corps en partant de la tête .
Photo 79 : examen échographique d’un ophidien par abord ventral
(Photo Schilliger)
129
Chez les serpents, l’échographie est parfois plus délicate à réaliser en raison de leurs
nombreux mouvements de contorsion: dans ce cas, si plusieurs aides ne suffisent
pas, l’animal peut être anesthésier (cf. Annexe 15 : anesthésiques fixes utilisables
chez les reptiles) ou glisser dans une boîte « semi-ouverte » de contention adaptée
(cf. Photo 80) (boîte faite à « façon » par l’utilisateur pour cet usage). L’opérateur tient
d’une main la queue du serpent dont le corps longe la paroi de la boîte pour s’y
appuyer, et de l’autre la sonde échographique, placée le long du corps. La cachette
prévue à l’extrémité de la boîte permet au serpent de s’y sentir en sécurité et de rester
tranquille. Par moments, la main qui tient la queue de l’animal exerce une traction
pour ramener le corps contre la paroi de la boîte.
Photo 80 : boite de contention spécialement conçue pour l’exploration échographique
des ophidiens
(photo Schilliger)
Corps du
serpent
positionné le
long de la paroi
de la boîte
Cachette
(pour la tête
du serpent)
130
Figure 11: exploration échographique de la cavité cœlomique chez les ophidiens :
illustration schématique de la topographie des organes internes
(extrait de Schilliger, 2004 a, d’après Chiodoni et al., 1992)
131
4.2. Chez les sauriens
(Schilliger, 2004a) (Hochleithner, 2004) (Ferreira dans Boucher et al. 2009) (Schilliger,
2009 d)
Chez les lézards, l’examen échographique commence, comme chez le chien et
chez le chat, par le foie et la vésicule biliaire et se poursuit par les autres organes
dans un ordre prédéterminé (par exemple : rate, reins, tube digestif, gonades, cœur)
(cf. Figure 12). L’abord est principalement ventral (cf.Photo 81 et Photo 82)
Photo 81: échographie par abord ventral chez un varan (Varanus
exanthematicus)
(Photo Schilliger)
Photo 82 : échographie par abord ventral chez un iguane
(Photo Schilliger)
132
Figure 12: exploration échographique de la cavité cœlomique chez les sauriens :
illustration schématique de la topographie des organes internes, vue ventrale
(extrait de Schilliger, 2004 a, d’après Sainsbury et al., 1991)
133
4.3. Chez les chéloniens
(Schilliger, 2004 a) (Hochleithner, 2004) (Ferreira dans Boucher et al., 2009)
(Schilliger, 2009 d)
Chez les tortues, les fenêtres acoustiques sont limitées du fait de la présence de
la carapace empêchant totalement le passage des ultrasons (sauf si la carapace est
molle). Le positionnement de la sonde échographique peut être réalisé en trois
endroits sur l’animal à examiner. Chaque fenêtre acoustique permet d’explorer
préférentiellement certains organes (cf. Figure 13).
-
1) La fenêtre échographique axillaire :
Dans un premier temps, la sonde est
placée dans la fosse axillo-cervicale (entre
la base du cou et la face crâniale du
membre antérieur). Cette incidence permet
Photo 83: échographie par la fenêtre
cervico-brachiale chez une tortue
terrestre.
(photo Schilliger)
de visualiser le cœur, l'estomac et le foie.
-
2)
La
fenêtre
échographique
inguino-fémorale (ou pré-fémorale) :
La sonde est placée ensuite, dans le cul de
sac
inguino-fémoral,
(entre
la
jonction
plastron/ dossière et la face crâniale du
membre postérieur). Cette fenêtre acoustique permet de visualiser l'échostructure du
foie, du tube digestif, de la vessie et des gonades.
-
3) La fenêtre échographique cervico-brachiale (ou axillo-cervicale):
Enfin la sonde, placée entre la base du membre thoracique et la bas du cou, ce
dernier abord permet de visualiser la région médiastinale.
134
Photo 84: échographie par la fenêtre inguino fémorale chez
une tortue terrestre à l’aide d’un gant en latex rempli de gel
(photo Schilliger)
Photo 85: échographie par la fenêtre axillaire chez une
tortue terrestre.
(photo Schilliger)
135
Figure 13: exploration échographique de la cavité cœlomique chez les chéloniens :
illustration schématique de la topographie des organes internes, vue ventrale
(extrait de Schilliger, 2004 a, d’après Schildger et al. 1994)
136
Chez certaines tortues à carapace molle (non ossifiée), la sonde est placée
directement sur la carapace.
4.4. Chez les crocodiliens
(Hochleithner, 2004)
Chez les crocodiliens, l’abord est similaire à celui des sauriens, et donc
essentiellement ventral.
Photo 86 : examen échographique d’un crocodilien : caïman à lunettes (Caiman
crocodilus), par l’abord ventral
(Photo Schilliger)
Important
Lors de l’examen échocardiographique, les reptiles seront placés dans un
environnement leur permettant de garder une température corporelle d’environ 30°C
(bouillotte, tapis chauffant), afin d’obtenir des conditions optimales de fonctionnement
du système cardiovasculaire (Frye 1991).
137
5. Exploration échographique spécifique des différents organes
Les observations couramment obtenues par échographie chez les chéloniens sont
résumées en Annexe 19, celles des sauriens en Annexe 20, et celles des ophidiens
en Annexe 21. Néanmoins, le chapitre ci-dessous récapitule les principales
particularités associées aux différents appareils.
5.1. Le cœur
(Chetboul et al., 2004) (Chetboul et al., 2006) (Schilliger et al., 2006)
5.1.1. Les abords spécifiques de l’échocardiographie
Le cœur des ophidiens, sauriens et chéloniens possède une unique cavité
ventriculaire, deux atria, un sinus veineux tubulaire s’abouchant dans l’atrium droit et
trois troncs artériels efférents (arc aortique droit, arc aortique gauche et tronc artériel
pulmonaire).
Du fait de l’absence de diaphragme, le cœur des serpents est mobile à
l’intérieur de la cavité cœlomique. Au cours de l’examen échocardiographique, le
manipulateur doit donc déplacer régulièrement la sonde de quelques centimètres, par
rapport à la position initiale, crânialement ou caudalement pour suivre le cœur. L’autre
difficulté technique est liée à l’échogénicité sanguine qui est plus grande chez les
ophidiens que chez les mammifères, en raison de la plus grande taille des
érythrocytes (en moyenne deux fois plus important). Ceci contribue à diminuer le
contraste entre les contenus cavitaires d’une part et les parois myocardiques d’autre
part.
Trois fenêtres peuvent être utilisées pour l’observation échocardiographique du cœur
des reptiles (cf. Chetboul et al., 2004) :
-
la voie ventrale : en balayant la sonde de l’apex (caudal) jusqu’aux atria
(crâniales), permettant de visualiser également le sinus venosus, les jonctions
atrio-ventriculaires et les trois troncs artériels.
-
deux voies d’abord intercostal (latéral) droite et gauche : permettant de
voir les 3 troncs artériels et les 2 atria s’abouchant dans l’unique ventricule (cf.
Figure 14).
138
Figure 14 : les trois voies d’abord échographique du cœur d’un reptile.
(Chetboul et al., 2004)
Voie ventrale
2 voies intercostalecs
L’abord ventral est le plus important, puisqu’il permet de réaliser la majorité de
l’exploration cardiovasculaire. Les abords latéraux sont parfois utilisés pour compléter
l’examen ventral dans le but d’obtenir des informations plus détaillées des structures
atrio-ventriculaires et sino-atriales.
Par la voie d’abord ventrale, 8 coupes d’exploration échographique sont définies :
- 4 coupes dans le plan dit « petit axe », (ou le plan de coupe transversal au
cœur), en progressant de l’arrière vers l’avant de l’animal (cf. Figure 15),
- et 4 coupes dans le plan dit « grand axe », (ou le plan de coupe longitudinal au
cœur), en progressant de la gauche vers la droite de l’animal (cf. Figure 16).
139
Figure 15 : les 4 coupes « petit axe » par abord ventral de l’arrière vers l’avant : trans-apexienne, - trans-ventriculaire, - trans artérielle, et – trans-atriale droite
(Chetboul et al., 2004).
Figure 16 : les 4 coupes « grand axe » par abord ventral de l’arrière vers l’avant : trans-artérielle, - atrio-ventriculaire gauche (G) puis droite (D) et – trans-cave
(Chetboul et al., 2004).
Chez les sauriens, le cœur est très crânial, placé dans la ceinture osseuse
thoracique, ce qui limite parfois l’interprétation des images. L’échocardiographie des
sauriens se réalise donc par un abord crânio-caudal.
Le cœur des crocodiliens est très similaire de celui des mammifères, et est
constitué de 4 cavités. Il se situe au milieu du corps de l’animal, entre la 11ème et la
12ème écaille ventrale (à partir de la ligne de jonction entre les deux membres
antérieurs).
140
5.1.2. Interprétation de l’examen échocardiographique
L’examen échocardiographique des reptiles permet de diagnostiquer la
présence d’un épanchement péricardique (cf. Photo 88), des lésions d’endocardite, de
myocardite, de péricardite, des valvulopathies, des infestations parasitaires, des
tumeurs, voire des lésions d’arthérosclérose (cf. Photo 88) (cf. Annexe 3: illustration
de l’intérêt de l’examen
RADIOGRAPHIQUE ET ECHOGRAPHIQUE
chez un saurien)
(Schilliger, Lemberger et al., 2010). Il est également possible de visualiser des
cristaux d’acide urique dans le myocarde, caractéristiques de goutte viscérale.
Photo 87 : examen échographique par abord ventral d’une coupe « petit axe » transartérlelle d’un cœur de python royal (Python regius).
Noter l’image caractéristique dite « en tête de Mickey » réalisée par le tronc
piulmonaire (TP) dorsal (de diamètre plus large), et les 2 arcs aortiques droit (AoD) et
gauche (AoG) (photo Schilliger).
AoD
AoG
TP
141
Photo 88 : examen échographique bidimentionnel du ventricule d’un ophidien.
Coupe transversale au niveau de l’apex (ou coupe « petit axe » trans-ventriculaire)
montrant un myocarde apexien anormal entouré de liquide de la cavité cœlomique.
(CP = Cavum pulmonal, Pleural effusion = épanchement, Ventricular myocardium =
myocarde ventriculaire, ) (photo V.Chetboul in Schilliger et al., 2003)
Photo 89 : examen échographique par abord ventral d’une coupe « petit axe »
apexienne d’un cœur de tortue à carpace molle (Cyclanorbis senegalensis).
Noter l’épanchement péricardique (EP) anéchogène * visible autour du myocarde
apexien, CP= Cavum pulmonale (photo Schilliger)
EP
CP
142
5.2. La cavité cœlomique
(Schilliger, 2009 c) (Hochleithner, 2004) (Ferreira dans Boucher et al., 2009)
(Redrobe, 2002)
5.2.1. Le foie
Le foie des ophidiens, de forme tubulaire, commence en arrière du cœur et se
prolonge jusqu’au milieu de l’estomac (cf. Photo 90 et Photo 91). La vésicule biliaire
est située à l’extrémité caudale du foie.
Photo 90 : examen échographique du foie d’un python royal (Python regius).
Coupe longitudinale (photo Schilliger)
FOIE
Photo 91 : examen échographique du foie d’un boa (Boa constrictor constrictor).
Coupe transversale (photo Schilliger)
FOIE
143
Chez les tortues et les lézards, le foie est bilobé avec un lobe droit plus
volumineux que le gauche, et recouvert partiellement par la vésicule biliaire. Le foie
est de structure hypoéchogène* chez tous les reptiles avec des vaisseaux
anéchogènes* (cf. Photo 92 et Photo 93).
Photo 92 : examen échographique de la cavité cœlomique d’un dragon barbu
(Pogona vitticeptis)
(visualisation du foie et de la vésicule biliaire (VB) anéchogène) (photo Schilliger)
FOIE
VB
FOIE POGONA
Photo 93 : examen échographique du foie d’un iguane vert (Iguana igana)
(photo Schilliger)
FOIE
FOIE IGUANA IGUANA
Comparé aux corps gras abdominaux, le foie est moins échogène que le tissu adipeux
(cf. Photo 94 et Photo 95). Les serpents ont une veine hépatique particulièrement
développée, formant un trait anéchogène et qui permet de bien différencier le foie des
144
corps gras. Chez les tortues, le foie est exploré à partir de la fosse pré-fémorale
droite.
Photo 94 : examen échographique de la cavité cœlomique par abord ventral d’un
iguane vert (Iguana igauna).
Noter le foie moins échogène que les corps adipeux (photo Schilliger)
FOIE
Corps
adipeux
Photo 95 : examen échographique de la cavité cœlomique par abord ventral d’un
iguane vert (Iguana igauna).
Noter le foie moins échogène que les corps adipeux (photo Schilliger)
Corps adipeux
145
5.2.2. Le tube digestif
L’échographie permet d’évaluer la présence d’aliments ou d’éventuels corps
étrangers. Les cinq feuillets de la muqueuse du tube digestif, classiquement décrits
chez les mammifères, ne sont visibles que sur les grands reptiles (grands boïdés,
varans). La taille relative des différents segments du tube digestif varie selon le
régime alimentaire : chez les espèces carnivores, l'estomac est bien développé,
contenant souvent de l'air, tandis que l'intestin est assez court. Chez les espèces
herbivores, l'estomac est plutôt réduit et le caecum, comme le côlon particulièrement
volumineux, remplis de matières fécales.
Le caecum est situé en partie caudale de la cavité cœlomique. Il est délimité par
une paroi de faible épaisseur. La région pylorique est reconnaissable à l’échographie,
par sa fine couche musculaire hypoéchogène.
5.2.3. La rate
Chez les serpents de grande taille, la rate est repérable par sa forme circulaire
et son échogénicité plus marquée que le tissu hépatique. Elle est située en arrière du
foie, crânialement aux gonades. Sa petite taille la rend difficile à localiser chez les
varans.
Chez l’iguane, en période de reproduction (novembre), les testicules sont de
taille augmentée et permettent ainsi une meilleure identification de la rate adjacente.
5.2.4. Le pancréas
Le pancréas est moins échogène que le foie. Chez les chéloniens, il est difficile de
le visualiser (tout comme la rate). Par contre, il est bien visible chez les varans.
146
5.3. l’appareil reproducteur
(Schilliger, 2009 c) (Hochleithner, 2004) (Ferreira dans Boucher et al., 2009)
(Redrobe, 2002)
5.3.1. Indications
L’échographie de l’appareil reproducteur permet de déterminer le stade du
cycle ovarien des femelles (follicules pré-ovulatoires avec ou sans vitellus, follicules
post-ovulatoire avec coquille plus ou moins calcifiée), mais également, de sexer les
animaux dont le dimorphisme sexuel est peu évident. On peut alors soit rechercher
les gonades dans la cavité cœlomique, soit, échographier les poches hémipéniennes.
5.3.2. Les ovaires
Les ovaires sont anéchogènes chez les serpents et les lézards, tandis qu’ils
sont hyperéchogènes * chez les chéloniens.
Chez les lézards et les serpents, à l’échographie, les œufs semblent contenir
deux couches différentes : - l’une superficielle, formée d’albumen anéchogène (sorte
d’anneau noir en périphérie), - l’autre plus profonde, constituée de vitellus, plus
échogène (cf. Photo 96). Sur le pourtour des œufs (post-ovulatoires) se trouve la
coquille, plus ou moins échogène selon son degré de calcification. Les ovaires se
présentent sous la forme d’œufs allongés et alignés dans la cavité cœlomique, au
contenu anéchogène. L’alternance, entre contenu anéchogène et coquille calcifiée
échogène, donne une image dite « en cocarde ».
Lors de l’exploration échographique, il ne faudra pas confondre les œufs
calcifiés avec une coupe transversale des anses intestinales.
147
Photo 96 : examen échographique d’œufs de agame barbu (Pogona vitticeps).
Noter l’albumen anéchogène, le vitellus plus échogène et au pourtour la coquille très
échogène (photo Schilliger).
Albumen
Vitellus
Photo 97 : examen échographique d’une dragon barbu (Pogona vitticeps).
Noter la colonne vertébrale (en position dorsale) et la présence de follicules prévitellogéniques, au repos, de forme ronde anéchogène (flèche jaune) (photos
Schilliger)
Colonne vertébrale
Colonne vertébrale
Chez les tortues, la fenêtre acoustique médiastinale permet de mieux visualiser
les follicules pré-ovulatoires, tandis que la fenêtre pré-fémorale (droite ou gauche)
facilite l’examen des follicules post-ovulatoire ou des œufs en formation (cf. Photo 97).
Chez les espèces ovovivipares, le squelette et les mouvements de l’embryon
peuvent facilement être visualisés (cf. Photo 98).
148
Photo 98 : examen échographique d’une femelle boa constrictor (Boa constrictor
constrictor).
Noter la présence de serpenteaux dans l’oviducte avec visualisation des colonnes
vertébrales (photo Schilliger).
Colonne vertébrale
de chaque
serpenteau
La stase folliculaire, ou rétention folliculaire pré-ovulatoire, est une affection de
l’appareil génital courante chez les chéloniens et les sauriens. Elle se diagnostique
principalement par examen échographique, voire par scanner ou IRM (cf. cinquième
partie de cette étude).
La stase folliculaire ne concerne que les ovaires dont le volume se développe
considérablement du fait d’une augmentation pathologique du nombre, de la taille et
du volume de follicules gorgés de vitellus. Cet accroissement de la taille des deux
ovaires (ovariomégalie bilatérale) engendre une compression anormale de tous les
organes de la cavité coelomique, et en particulier de l’estomac, ce qui a pour
conséquence de provoquer une anorexie. D’autres symptômes, tels que des troubles
locomoteurs sur les membres postérieurs, un gain de poids inexpliqué et une léthargie
sont également des signes évocateurs de cette maladie.
Dans le cas de stase folliculaires les follicules pré-ovulatoires, constitués
uniquement de vitellus, sont très échogènes, ronds et regroupés en grappe. Ils ne
présentent pas cette image « en cocarde » que l’on retrouve sur les œufs calcifiés (cf.
Photo 99, Photo 100 et Photo 101).
149
Photo 99 : examen échographique d’un caméléon (Chamaeleo calyptratus) présentant
une stase folliculaire.
(photo Schilliger).
Photo 100 : examen échographique des ovaires d’une tortue grecque (Testudo
graeca) : stase folliculaire
(photo Schilliger).
150
Photo 101: deux exemples d’images échographiques montrant des stases folliculaires
chez un tortue grecque (Testudo graeca)
(photo Schilliger).
5.3.3. Les testicules
Chez les serpents, les testicules sont fusiformes et de ce fait, peu visibles. Ils
peuvent être observés plus facilement en période de reproduction, car tout comme
chez le lézard, les gonades augmentent de taille en période de reproduction. Elles
sont situées dans le dernier tiers du corps (la gauche plus caudale).
5.4. L’appareil urinaire
(Schilliger, 2009 c) (Hochleithner, 2004) (Ferreira, 2010) (Redrobe, 2002)
5.4.1. Les reins
Les reins sont situés caudalement par rapport aux gonades. Chez les reptiles, il
n’existe pas comme chez les mammifères, de différenciation entre bassinet,
médullaire et corticale. Ainsi, le rein a une échostructure homogène, plus échogène et
granuleuse que les corps gras intra-abdominaux.
Chez les sauriens, les reins sont souvent en position intrapelvienne, mais
certaines images rénales peuvent être obtenues en déplaçant la sonde latéralement à
la base de la queue, juste en arrière des membres pelviens. Cette voie rend
notamment possible la réalisation de biopsies rénales échoguidées. Ils sont plus
visibles lors de néphromégalie.
Chez les serpents, le rein droit est plus crânial que le gauche.
151
5.4.2. La vessie
La vessie est inexistante chez les serpents. Chez les lézards et les tortues, elle
est localisée en région caudo-ventrale de la cavité cœlomique. Sa paroi est fine et son
contenu anéchogéne. Elle n’est bien visible que lorsqu’elle est remplie d’urine et
présente souvent des particules d’acide urique en suspension.
Il est important de différencier le contenu de la vessie avec d’éventuels épanchements
liquidiens. Ceci n’est pas toujours aisé en raison de la finesse de la paroi de la vessie,
qui peut être facilement déformée par des structures avoisinantes. Il ne faut
également pas la confondre avec le côlon ou la région du cloaque, parfois remplis de
liquide. La différenciation peut se faire sur la forme de l’organe car, la vessie est ronde
(sous tous ses angles), alors que le côlon est tubulaire en coupe longitudinale.
152
QUATRIEME PARTIE. L’examen endoscopique chez
les reptiles
(Divers, 2010 a) (Divers, 2010 b) (Goin, 2008) (Schilliger, 2004 a) (Taylor, 2006)
1. Indications
(Schilliger, 2004 a) (Schilliger, 2009 b)
L’examen endoscopique permet la visualisation directe de la paroi externe
(cœlioscopie, endoscope rigide) ou de la paroi interne (endoscope souple) d'un
organe mais, aussi la réalisation de biopsies. Elle est donc très utile pour explorer une
pathologie digestive notamment (cf. Tableau 15).
Tableau 15 : principales affections digestives des reptiles
(d’après Schilliger, 2004 a)
OPHIDIENS
CHELONIENS
SAURIENS
- Stomatites,
- Régurgitations,
- Protozooses intestinales (amibiases, giardiose)
- Abcès pariétaux,
- Viroses (IBD,PMV, Iridovirus),
- Corps étrangers (rares)
- Parésies digestives (hypocalcémie),
- Coprostase (lithophagie)
- Nématodoses,
- Prolapsus du côlon distal
- Occlusions caecales +++ (sable, copeaux)
- Protozooses (coccidiose)
La cœlioscopie est intéressante pour explorer la cavité coelomique et visualiser
l'appareil respiratoire, l'appareil digestif, et ses glandes annexes, l'appareil
reproducteur et les reins.
153
Les principales indications de l’examen endoscopique sont :
- le sexage des espèces qui ne présentent pas de dimorphisme sexuel (varanidés,
scincidés, …),
- le sexage des reptiles juvéniles qui n’expriment pas encore de caractères sexuels
secondaires,
- le suivi de la reproduction d’espèces menacées d’extinction (par exemple les
programmes de suivi d’ovogenèse chez la tortue des Galapagos (Geochelone nigra),
- l’exploration intraluminale du tube digestif ou du tractus respiratoire,
- la réalisation de biopsies per-endoscopiques,
- l’exploration par cœlioscopie des organes internes,
- l’extraction de corps étrangers,
- l’aide à la mise en place d’une sonde d’œsophagostomie chez les tortues,
- la chirurgie per-endoscopique (en voie de développement chez les reptiles
actuellement).
2. Le matériel d’endoscopie
2.1. Description de l’équipement endoscopique
(Divers, 2010 a) (Goin, 2008) (Schilliger, 2004 a) (Taylor, 2006) (Divers, 1998)
Les endoscopes actuels rigides ou flexibles sont tous constitués de différentes
éléments et comprennent, selon le degré de perfectionnement des modèles, plusieurs
accessoires et périphériques.
On distingue donc, parmi le matériel endoscopique:
- l’endoscope lui-même, introduit dans l’organisme et pourvu d’un système
optique (rigide ou souple);
- les systèmes destinés à améliorer les conditions d’observation (une source
lumineuse : au tungstène, au xénon ou au métal halide, un système d’insufflation, un
système d’irrigation, un système d’aspiration);
154
- les accessoires instrumentaux, servant à réaliser les différentes interventions
(aiguille, pince à préhension, pince à biopsie, pince à corps étranger, pince à
dissection, etc…);
- les périphériques, permettant l’acquisition des données, leur traitement, leur
stockage, leur exportation et leur exploitation (moniteur vidéo, caméra, imprimante,
etc…).
Photo 102: exemple de tour d’endoscopie
(photo Optomed)
Tous
ces
éléments
sont
centralisés sur une même unité
appelée
Photo
tour
102),
d’endoscopie
mobile,
afin
(cf.
d’être
positionnée de façon optimale pour
le confort de l’examinateur.
L’endoscope est constitué de 3 parties :  l’extrémité distale, munie d’une lentille,
introduite dans l’organisme ;  un corps, de structure rigide ou flexible, contenant les
fibres optiques (qui éclairent le site) et un ou plusieurs canaux opérateurs permettant
l’introduction des instruments et systèmes d’insufflation, etc…. et enfin, une
extrémité proximale, ou oculaire, tenu par l’examinateur et connecté à la caméra.
L’endoscope est caractérisé par sa longueur (mm ou cm), son diamètre (mm), et
son angle distal (degré), et quand ils sont présents, par les diamètres des canaux
opérateurs. Plus le degré de l’angle distal augmente, plus le champ de vision est
important.
Ainsi, les optiques d’un diamètre de 2,7 mm correspondent bien à un usage sur
des reptiles pesant entre 50 g et 20 kg. Une lentille avec un angle de vue sur 30° offre
155
un champ de vision confortable. L'endoscope souple est surtout utilisé chez les
ophidiens, et le rigide chez les sauriens et chéloniens.
L’endoscope flexible (ou fibroscope) présente une tête distale « béquillable »,
c’est à dire orientable dans 3 directions et son angle distal est nul, permettant une
vision axiale. Le corps de l’endoscope est protégé par une gaine externe
caoutchoutée.
L’endoscopie rigide se caractérise par une extrémité distale biseautée d’un angle
variable de 20 à 30°, permettant d’augmenter le champ de vision, par rotation du la
tige de l’endoscope sur son grand axe.
L'insufflation contrôlée apporte une meilleure visibilité des organes. Elle améliore
les conditions d'examen des viscères, en particulier chez les petites espèces. Elle
permet aussi à l'opérateur de déplacer des organes qui se chevauchent (corps gras
abdominaux qui recouvrent les gonades). Le gaz insufflé peut être de l'air filtré ou du
CO 2 médical, généralement à une pression de 10 mm de Hg.
Le système d’irrigation est alimenté pendant l’examen par une solution saline
préalablement réchauffée à 28°C.
2.2. Quel endoscope pour quelles explorations?
(Divers, 2010 a) (Goin, 2008) (Schilliger, 2004 a)
Pour le praticien qui réalise déjà des endoscopies chez les carnivores
domestiques, l’endoscopie des reptiles ne requiert pas de matériel spécifique.
Selon le mode de pénétration de l’endoscope dans l’organisme, on distingue une
méthode invasive (empruntant la voie percutanée), d’une méthode non invasive (via
les voies naturelles). Il en resulte deux types d'examens endoscopiques : les examens
endoscopiques non invasifs intra-luminaux (par les orifices naturels) et les examens
cœlioscopiques de la cavité générale (invasifs a minima, car ne nécessitant qu’une
petite incision de la paroi abdominale).
Dans le cas d’exploration non invasives, les conduits et cavités seront plus
souvent courbes (ex : tractus digestif) et nécessiteront un endoscope flexible. Quant à
l’examen des cavités internes (coelioscopie), nécessitant une laparotomie, ils
156
s’effectueront plus souvent avec un endoscope rigide, afin de faciliter l’orientation du
matériel dans l’organisme.
L’emploi de l’endoscope souple traditionnel (fibroscope ou vidéo-endoscope)
est indiqué pour explorer ou réaliser des biopsies du tractus digestif, ou de l’appareil
respiratoire (superficiel ou profond). Quant au fibroscope rigide, il est indiqué pour
l’examen visuel des gonades, du foie, du feuillet externe des poumons ou des reins, et
est pratiqué par cœlioscopie (ou laparoscopie).
L’utilisation d’un vidéo-otoscope s’avère, en pratique, très utile en consultation
pour effectuer un examen endoscopique rapproché des différentes structures de la
cavité oro-pharyngienne (langue, choanes, œsophage…etc), en particulier chez les
lézards et les tortues. Il permet d’agrandir certaines structures et de les montrer au
propriétaire.
3. Intérêts et limites de l’endoscopie
3.1. Intérêts de l’endoscopie
(Schilliger, 2004 a) (Divers, 2010 b) (Goin, 2008)
Le terme « endoscopie » est dérivé du latin « endo » qui signifie « dedans » et du
grec « scopein » qui signifie « examiner, observer ». Le principe de l’endoscopie est
donc, d’introduire dans l’organisme un système optique pour restituer une image à
l’examinateur. L’endoscopie est ainsi, une méthode d’exploration visuelle directe
des conduits ou cavités closes. Les organes apparaissent à l'opérateur de couleur, de
forme et de taille tels qu'ils sont en réalité.
Son premier avantage est donc de ne pas nécessiter d’années d’apprentissage (à
la différence de l’échographie !). Il n’y a pas à interpréter une image retranscrite sur un
écran. Néanmoins, elle demande une excellente connaissance de l’anatomie
topographique et de l’aspect macroscopique des organes sains. L’endoscopie permet
souvent un diagnostic rapide et précis, parfois pour des structures de petite taille
difficilement accessibles par l’imagerie médicale (radiographie, échographie). Elle est
également pas (endoscopie) ou peu (cœlioscopie) invasive. De plus, elle permet de
pratiquer des biopsies per-endoscopiques (en vue d’analyses histologiques ou
microbiologiques, des divers organes explorés sous contrôle visuel direct. Elle devient
interventionnelle lorsqu'elle évite une intervention chirurgicale plus lourde (comme par
157
exemple l'extraction d'un corps étranger digestif ou de parasites intra-pulmonaires
chez un reptile).
3.2. Limites de l’endoscopie
L’endoscopie présente, en revanche, plusieurs inconvénients majeurs. A
l’obligation d’être réalisé sous anesthésie générale pour être pratiquée dans de
bonnes conditions (cf. Annexe 15 : anesthésiques fixes utilisables chez les reptiles) ,
viennent s’ajouter : - le risque de lésions iatrogènes lors de l’introduction
de
l’endoscope ou lors de biopsie, - le risque de complications (hémorragie, infection,)
et - son coût.
Important
Les contre-indications à la réalisation d’une endoscopie sont liées aux risques
anesthésiques qui lui sont associés. On l’évitera donc, chez les patients affaiblis,
obèses ou en état de gestation avancée.
Initialement utilisée chez les reptiles pour le sexage (varanidés, scincidés,
chélidés), l’endoscopie est maintenant largement utilisée pour des applications
diagnostiques et thérapeutiques.
4. Méthodes de réalisation des endoscopies
4.1. Préparation du patient
(Schilliger, 2004 a) (Divers, 2010 b) (Taylor, 2006) (Schilliger, 2009b)
Dans la plupart des cas, le reptile malade, présente une anorexie depuis plusieurs
jours (voire mois). Une diète, avant l’anesthésie générale, n’est donc pas toujours
nécessaire. Cependant, si l’animal s’alimente toujours au moment de l’intervention, il
faudra penser à réaliser une diète préalable de façon à laisser un maximum de
vacuité dans la cavité cœlomique (cf.Tableau 16).
158
Tableau 16 : exemple de durée de diète à réaliser selon l’espèce de reptiles
(adapté des textes de Divers, 2010 b et Schilliger, 2004 a)
ESPECE
Durée diète
- Python de 20 kg
3 à 4 semaines
- Serpent des blés (couleuvre) de 500 g
5 à 7 jours
- Tortue carnivore
3 à 7 jours
- Tortue herbivore
4 semaines
La durée de la diète sera adaptée au régime alimentaire de l’animal, ceci en
raison des différences anatomiques et des temps de transit. Ainsi, mettre une tortue
terrestre à la diète 3 jours, réduit le volume d’aliment dans l’estomac, mais ce même
traitement appliqué à un tortue herbivore aura peu d’effet, puisque l’ingestat sera
localisé au niveau de son gros intestin (digestion et transit plus long).
En règle générale, une durée de diète équivalente à un cycle de repas est
nécessaire : l’animal qui mange une fois par semaine se verra préconiser une
semaine de diète.
De même, l’administration de fluides per os ou intracoelomique sera évitée
lors respectivement de gastroscopie et cœlioscopie.
4.2. L’endoscopie NON invasive (ou fibroscopie)
(Schilliger, 2009 b) (Bulliot dans Boucher et al., 2010) (Divers 2010 b) (Schilliger, 2004
a) (Taylor, 2006)
L’endoscopie non invasive, comme indiqué précédemment, est un examen qui se
fait par les voies naturelles. Chez les reptiles, cet examen peut être réalisé à partir de
2 orifices d’entrée : - soit par la cavité buccale, pour explorer appareil digestif ou
respiratoire, - soit par l’orifice cloacal, pour explorer le cloaque ou la vessie. Elle
permet en fonction de l’organe à examiner, de réaliser une oesophagoscopie, une
gastroscopie, une trachéoscopie ou une pneumoscopie.
159
4.2.1. Endoscopie digestive
L'examen endoscopique de l'œsophage, de l'estomac ou de la trachée des
reptiles de petite taille (< à 5 kg), peut être effectué à l'aide d'un endoscope rigide (2,7
mm) (cf. Photo 103) ou d’un vidéo-otoscope (lézards ou tortues). L'emploi d'un
endoscope souple (gastroscope ou bronchoscope) est obligatoire chez les reptiles de
grande taille (serpents).
Photo 103 : exemple d’arthroscope, (Optomed®, diamètre 2,7 mm – 35 mm)
pouvant servir à la coelioscopie chez les reptiles
(avec canal insufflateur et canal d’irrigation) (photo Schilliger)
4.2.1.1. Positionnement de l’animal lors d’endoscopie digestive
L'animal est placé en décubitus ventral. La tête et le cou sont tendus vers l'avant.
Pour ne pas abimer le matériel, lors de l’examen endoscopique des serpents (qui
portent de nombreuses dents), l’animal est préalablement intubé à l'aide d'un
speculum buccal ou d'un corps de seringue, puis l‘endoscope est introduit dans la
cavité buccale maintenue ouverte (cf. Photo 104).
160
Photo 104: examen endoscopique chez un serpent : l'endoscope (souple) est
protégé par un corps de seringue maintenant la gueule de l'animal ouverte.
( photo Schilliger )
4.2.1.2.
Exploration endoscopique des voies digestives
La progression de l'endoscope dans les voies digestives doit être effectuée avec
beaucoup de délicatesse, pour éviter toute lésion de la paroi digestive. Une
insufflation modérée permet de dilater la lumière du tube digestif et de faciliter le
passage de la tête de l'endoscope. La progression de l’endoscope dans le tube
digestif d’un serpent peut être repérée par transillumination (cf. Photo 105). Des
biopsies per-endoscopiques doivent être systématiquement réalisées.
Chez les reptiles, l’œsophage est de couleur rosée, parfois (lors d’inflammation) la
vascularisation est visible en raison de la finesse de sa paroi (cf. Photo 107 :
visualisation des veines jugulaires).
Chez les serpents, il n’y a pas de cardia bien délimité.
Photo 105 : repérage de la position de la tête de l’endoscope par transillumination
(flèche jaune) (photo Schilliger)
161
Chez les boïdés, les amygdales sont de couleur jaune orangée, et peuvent facilement
être biopsées pour une
analyse histologique (recherche d’IBD – inclusion body
disease- due à un rétrovirus).
Chez certaines tortues de mer, l’œsophage présente des épines kératinisées.
Chez les serpents, c’est essentiellement des signes de gastrites et
d’hypertrophie de la paroi (cas de cryptosporidiose) qui sont recherhcés. Chez les
lézards et les chéloniens, la gastroscopie (cf. Photo 106) permet la visualisation de
parasites, de corps étranger (cf. Photo 108) ou gastrites.
Les observations couramment détectées par endoscopie chez les chéloniens sont
résumées en Annexe 22, celles des sauriens en Annexe 23, et celles des ophidiens
en Annexe 24.
162
EXPLORATION ENDOSCOPIQUE DIGESTIVE D’UN PYTHON ROYAL
Photo 106 (A et B) : gastroscopie d’un python royal (Python regius),
L’insufflation permet de dilater les voies digestives (Photos Schilliger).
A
B
Photo 107 (A et B) : oesophagoscopie d’un python royal (Python regius),
poumons et veines jugulaires sont bien visibles à travers la muqueuse œsophagienne
Flèches bleues= veine jugulaire, fléche orange= poumon (Photos Schilliger).
A
B
EXTRACTION PER ENDOSCOPIQUE D’UN CORPS ETRANGER CHEZ
UN PYTHON MOLURE (PYTHON MOLURUS BIVITTATUS)
Photo 108 (A,B,C,D) : le corps étranger s’est révélé être une alèse imprégnée d’urine
de rat
(Photos Schilliger)
A
B
Alése
Alése
C
D
163
4.2.2. Endoscopie respiratoire :
(Divers, 2010 b)
L’examen endoscopique de l’appareil respiratoire, utilise la voie d’abord
trachéale, et exige donc, d’explorer avec un endoscope de plus petit diamètre. Les
endoscopes de diamètre très fin (1 mm ou 1,9 mm) permettent une exploration plus
profonde du poumon.
L’animal est positionné en décubitus ventral, comme pour l’endoscopie
digestive.
L’orifice glottique des reptiles est très crânial (à la différence des mammifères),
ce qui rend l’abord trachéal aisé. L’extrémité de l’endoscope est introduite
délicatement dans la trachée. Celle-ci est composée d’anneaux trachéaux
cartilagineux, complets chez les tortues et incomplets chez les lézards et les boïdés
(dont la face dorsale de la trachée est membraneuse).
Le faible niveau métabolique des reptiles et leur aptitude à supporter les
apnées, rendent l’endoscopie respiratoire très bien tolérée pendant plusieurs minutes,
sous anesthésie générale et sans système de ventilation annexe (cf. Annexe 15 :
anesthésiques fixes utilisables chez les reptiles).
Chez les ophidiens de très petite taille, (dont le diamètre de la trachée ne
permet pas le passage de l’endoscope) ou chez ceux de grande taille (pour lesquels
la longueur de l’endoscope nécessaire n’est pas disponible), une technique de
« pneumoscopie » percutanée (décrit dans le paragraphe « endoscopie invasive »)
est préférée.
4.2.3. Cloacoscopie et cystoscopie
Pour ces deux examnes, le matériel requis est un endoscope rigide. L'animal
est placé en décubitus dorsal pour les chéloniens ou lézards, et en décubitus dorsal
ou ventral pour les ophidiens. Une solution saline tiédie est instillée pour garder le
cloaque distendu (et peut être maintenu fermé par un aide pour faciliter la distension).
La muqueuse cloacale est fragile, l’endoscope doit donc être manipulé avec
164
précaution. Comme il a été rappelé dans le chapitre consacré à la physiologie, les
reptiles ont la capacité d’absorber l’eau par leur muqueuse cloacale. Il convient donc,
de limiter l’apport de solution saline pour ne pas provoquer de déshydratation
extracellulaire (secondaire à la résorption du sérum salé) de l’animal durant l’examen.
La cloacoscopie est indiquée lors de ténesme, prolapsus, dystocie ou
constipation. C’est une étape préalable à l’exploration du côlon et de la vessie. Les
différentes muqueuses (du cloaque et du côlon) sont examinées, mais également la
papille uro-génitale et l’ouverture de l’urètre.
Chez les reptiles de grande taille, il est possible en accédant par l’urètre,
d’entrer dans la vessie. Dans un premier temps la paroi vésicale sera examinée, puis,
cette dernière étant très fine, la cystoscopie permettra, par transparence, d’observer,
les organes qui lui sont accolés (ovaires, intestin et parfois estomac, foie). Cet
examen indirect des organes internes (par transparence) est également possible chez
les tortues.
Les biopsies des muqueuses seront réalisées avec prudence, en raison des
risques de perforation, surtout au niveau du côlon dont la paroi est très fine.
4.2.4.
Le vidéo-otoscope
Le vidéo-otoscope (ou oto-endoscope) est un outil optique qui est habituellement
utilisé, en médecine humaine comme en médecine vétérinaire, pour examiner le
conduit auditif. L’appareil produit des images de haute résolution et grossit le site
observé. Il permet ainsi, de visualiser des détails très précis dans les conduits
explorés.
Bien que les reptiles ne possèdent pas d’oreille externe, l’usage du vidéo-otoscope
est possible chez ces animaux. Il se réalise sans anesthésie, sur animal vigile et
calme, pour examiner l’entrée du cloaque ou de la cavité buccale. L’oto-endoscope
est moins fragile et plus court qu’un endoscope rigide classique, ce qui le rend plus
facile à manipuler.
Cet instrument permet d’explorer la muqueuse buccale, la langue, les dents, la glotte,
les choanes et l’œsophage, et chez les reptiles de petite ou moyenne taille, il permet
d’accéder jusqu’à l’estomac. Il est alors possible de diagnostiquer des stomatites, des
glottites, ou de visualiser des obstructions des choanes, des sécrétions trachéales.
Chez les chéloniens, il permet de diagnostiquer des abcès auriculaires, par
visualisation de pus s’écoulant des orifices pharyngés des trompes d’Eustaches.
165
4.3. L’endoscopie invasive (ou laparoscopie)
(Stahl et Divers, 1999) (Divers, 2010 b) (Schilliger, 2004 a) (Schildger, 1999)
4.3.1. Cœlioscopie
4.3.1.1. Intérêt et Contraintes de la cœlioscopie
La laparoscopie, à la différence des interventions chirurgicales « classiques »,
est plus rapide, et moins traumatisante : elle induit en conséquence, moins de
complications post-opératoires. Les examens cœlioscopiques requièrent l’utilisation
d’un télescope. Leur interprétation exige une bonne connaissance de l’anatomie
topographique spécifique à ces animaux.
Chez les reptiles, l’absence de diaphragme autorise l’examen d’une unique
cavité dite cœlomique. L’évacuation des gaz d’insufflation et la suture de la paroi de la
cavité corporelle sont indispensables en fin d’examen.
Quelle que soit la technique de cœlioscopie utilisée, l'animal est toujours traité
par une antibiothérapie pendant la dizaine de jours qui suit l'examen.
4.3.1.2.
Appliquée aux sauriens
Les lézards dont le corps est comprimé
dorso-ventralement (agames barbus) sont placés
en décubitus dorsal. Les lézards dont le corps est
comprimé latéro-latéralement (caméléons) sont
placés en décubitus latéral droit (cf. Photo 109).
Les lézards dont le corps est de section plutôt
circulaire (iguane vert) peuvent être positionnés
en décubitus dorsal ou latéral droit. Lorsque
l'animal est maintenu en décubitus latéral droit, le
membre postérieur gauche est tiré vers l'arrière.
L’asepsie préopératoire est classique (nettoyage,
désinfection
comme
chez
les
carnivores
domestiques).
166
Photo 109: positionnement en
décubitus latéral droit d’un iguane
vert (Iguana iguana) pour la
réalisation d’une coelioscopie
(photo Schilliger)
En raison des différents positionnements possibles, l’examen peut être réalisé
selon 2 voies d’abord :-
paralombaire, (pour l’animal en décubitus latéral), ou -
ventral, (pour l’animal en décubitus dorsal).
Une petite incision de 2-3 mm dans la paroi corporelle est pratiquée (cf. Photo
110 ):
- soit, sur les flancs à la limite entre le 2ème et le 3ème tiers de la longueur cou-cloaque,
au centre d'un triangle imaginaire formé par la dernière côte crânialement, la colonne
vertébrale dorsalement et les insertions musculaires du membre postérieur
caudalement (abord paralombaire).
- soit, en face ventrale paramédiale, de façon à éviter toute lésion de la veine ventrale
abdominale (abord ventral).
Photo 110: incision du flanc d’un
iguane vert (Iguana iguana) en vue
de la réalisation d’une coelioscopie
(photo Schilliger)
Photo 111: introduction de l’endoscope
rigide chez un iguane vert (Iguana iguana)
pour la réalisation d’une coelioscopie
(photo Schilliger)
167
En raison de la diversité morphologique propre aux sauriens, l’iguane vert est
le modèle de référence pour décliner le protocole d’exploration cœlioscopique chez
les lézards.
Chez l’iguane, la visualisation des organes n’est pas significativement différente
selon que l’on accède par la droite ou par la gauche de l’animal. Cependant, une
approche latérale gauche est indiquée pour observer : le cœur, l’estomac, et la rate ;
une approche latérale droite est réservée à l’exploration de la vessie.
Les chirurgiens droitiers préféreront un abord paralombaire gauche (décubitus
droit), sauf si l’examen clinique ou le diagnostic d’imagerie laisse suspecter une lésion
du côté droit et impose une exploration par la droite de l’animal.
Ainsi, l’examen cœlioscopique de l’iguane vert (cf. Photo 112, Photo 113, Photo 114)
commence par la visualisation du pôle crânial des reins. Ensuite, il est possible de
suivre les veines rénales jusqu'aux gonades, et éventuellement aux glandes
surrénales. La vessie est visible selon son niveau de réplétion, en position caudale ou
ventrale. En faisant progresser l'endoscope vers le pôle crânial, le poumon de couleur
rouge-rose est alors visible. Le foie, de couleur rouge-vineux se trouve en position
ventrale et crâniale. En partie crâniale de l'animal, le sac péricardique blanchâtre ainsi
que la portion crâniale des poumons sont présents. Les organes tour à tour examinés
feront l’objet de biopsies si nécessaire.
Les observations couramment détectées par endoscopie chez les sauriens sont
résumées en Annexe 23.
168
COELIOSCOPIE D’UN IGUANE VERT
Photo 112 : visualisation du pôle crânial du rein gauche (intrapelvien), de la vessie et des corps gras
(Photo Schilliger)
Corps
Rein G
Gras
Vessie
Photo 113 : visualisation du péricarde, du poumon gauche et du foie
(Photo Schilliger)
Poumons G
Cœur
(dans son sac
péricardique)
Foie
Photo 114 : visualisation du foie, (cirrhotique), et du poumon gauche
(Photo Schilliger)
Poumon
Cotes
Foie
169
4.3.1.3.
Appliquée aux chéloniens
(Divers, 2010 b) (Bulliot dans Boucher et al, 2009)
Chez les tortues, la présence de la carapace est un facteur limitant pour
l’examen clinique mais, aussi pour la réalisation de radiographie ou d’échographie. La
cœlioscopie est donc un examen de choix pour observer la cavité coelomique des
chéloniens.
Les observations couramment détectées par endoscopie chez les chéloniens sont
résumées en Annexe 22.
La tortue préalablement anesthésiée, est maintenue en place, en décubitus
latéral (droit par exemple), bloquée en position verticale à l’aide de bandes adhésive
ou de sacs de sable. Le point d'entrée de l'endoscope se trouve au centre de la fosse
inguino-fémorale (gauche dans ce cas) (cf. Figure 17, Photo 115, Photo 116). Une
asepsie chirurgicale classique est réalisée.
Figure 17 : agencement de la salle d’opération et positionnement de la tortue
lors d’une coelioscopie
(extrait de Divers 2010 b)
170
Photo 115 : contention d’une tortue en décubitus latéral droit.
Noter le membre postérieur gauche attaché par un lien afin de le maintenir en
extension pour dégager le passage
(photo Schilliger)
Photo 116 : coelioscopie chez une tortue terrestre : introduction de
l'endoscope (rigide) par la fosse pré-fémorale
(photo Schilliger)
171
Après incision du tégument et de l’aponévrose cœlomique, homologue du
péritoine chez les mammifères, l’endoscope rigide est introduit dans la cavité
générale.
L’examen débute généralement par les ovaires chez la femelle dont les follicules
vitellogéniques s’imposent d’emblée à l’écran. Chez le mâle, les testicules et la tête de
l’épididyme doivent être recherchée à l’entrée du pelvis (cf. Photo 117, Photo 118).
Puis, l’examen se poursuit par l’exploration du foie, de la membrane pulmonaire
ventrale (septum horizontale), de la rate et du pancréas. Enfin, après avoir effectué
une rotation de l’animal sur 180°, les reins, caudaux et extra-coelomiques, situés sous
la partie caudo-dorsale de la dossière, doivent être localisés à travers la membrane
cœlomique qui doit être incisée si l’on souhaite effectuer des biopsies du parenchyme
rénal.
L’exploration ainsi faite, organe par organe, permet de visualiser les principales
lésions qu’il est possible de rencontrer chez la tortue (cf.Tableau 17).
Tableau 17 : principales lésions observées par cœlioscopie chez la
tortue
(d’après texte de Bulliot dans Boucher et al. 2009)
ORGANES
LESIONS PRINCIPALES
Foie
Lipidose hépatique (aspect jaune)
Hépatite (zone plus pâle du parenchyme)
Cœur
Goutte viscérale
Epanchement péricardique
Tube digestif
Entérite (avec dilatation de la vascularisation),
Occlusion
Intussusception
Néoplasie
Vessie
Calcul
Rupture vésicale
Appareil reproducteur
Rétention d’œufs pré- et post-ovulatoire
172
COELIOSCOPIE D’UNE TORTUE GRECQUE (TESTUDO GRAECA)
Photo 117 : visualisation du testicule gauche et de la tête de l’épididyme
(Photo Schilliger)
Testicule
Tête
épididyme
Photo 118 : visualisation de la face ventrale du poumon
(Photo Schilliger)
Poumon
173
4.3.1.4. Appliquée aux ophidiens
(Divers, 2010 b)
Les ophidiens sont moins souvent sujets à l’exploration cœlomique. En effet, ils
possèdent des corps gras plus ou moins diffus, et l’insufflation est rendue plus difficile.
Cependant, l’inconvénient majeur est la longueur importante de certains serpents
(supérieure à un mètre chez de nombreux boïdés), qui peut empêcher l’exploration
complète à partir d’un seul point d’entrée. Le praticien doit donc, en fonction de
l’examen clinique et des hypothèses diagnostiques, choisir l’organe à explorer et ainsi
définir le site d’incision corporelle. Le lieu d'introduction du télescope dépend donc, de
l'organe à explorer.
Les observations couramment détectées par endoscopie chez les ophidiens sont
résumées en Annexe 24.
Chez les ophidiens, le positionnement est également en décubitus latéral et
l’incision cutanée se pratique entre la 2ème et la 3ème rangée écailles (cf. Photo 119).
La progression de l’endoscope est plus ou moins aisée, selon l’étroitesse du corps de
l’animal et la présence de corps gras.
Photo 119 : incision cutanée d’un ophidien, pour exploration coelioscopique (Python
molurus bivittatus en décubitus latéral gauche)
(Photo Schilliger)
174
4.3.2. Pneumoscopie per-cutanée
4.3.2.1. Appliquée aux ophidiens
(Divers, 2010 b)
Chez les serpents de petite taille (dont le passage de la glotte est impossible
avec un endoscope classique), ou chez ceux de grande taille (pour lesquels des
endoscopes classiques ne sont pas assez longs), il est possible de réaliser une
pneumoscopie par voie percutanée (cf. Annexe 4 : illustration de l’intérêt de la
PNEUMOSCOPIE TRANS-CUTANEE chez un ophidien ).
Cette technique consiste à introduire un endoscope, rigide ou flexible, directement
dans la cavité pulmonaire, au niveau de sa portion avascularisée (sur ses deux
derniers tiers), après avoir effectué une petite incision cutanée. L’animal est placé en
décubitus latéral gauche. L’abord du sac pulmonaire s’effectue à droite, à mi-distance
entre le cœur et la position présumée du pôle crânial du rein droit. Les poumons des
ophidiens se situent dans la première moitié du second tiers de la distance « nezcloaque ». Chez une grande majorité d'espèces de serpents, le poumon gauche est
absent ou atrophié. La portion la plus caudale du poumon n’est souvent qu’un simple
sac aérien dénué de parenchyme.
Le site d’incision est préparé chirurgicalement. Une incision de un à deux
centimètres est pratiquée entre la deuxième et la troisième rangée d’écailles latérales.
Les muscles sont précautionneusement disséqués jusqu’à la membrane cœlomique.
Celle-ci est ponctionnée, laissant alors apparaître le foie. Les côtes sont réclinées
dorsalement à l’aide d’un écarteur. Le foie est écarté ventralement laissant ainsi
apparaître le sac pulmonaire droit. Une incision d’environ un centimètre est pratiquée
dans cet organe permettant le passage de la tête de l’endoscope.
L’examen du poumon se fait en direction caudo-crâniale jusqu’à la bifurcation
trachéo-bronchique puis en direction crânio-caudale jusqu’au cul de sac du sac
pulmonaire (cf. Photo 121, Photo 122). L'endoscope est alors introduit en direction
crâniale ou caudale. Une fois l'examen terminé, le poumon droit (poumon gauche
absent ou atrophié), les tissus sous-cutanés et la peau sont suturés (cf. Photo 120).
175
Photo 120 : examen pneumoscopique, suture du sac pulmonaire.
(photo Schilliger)
Cette « mini-coelioscopie » du poumon permet un examen indirect, par
transparence, des organes adjacents au poumon (le foie, la rate, la vésicule biliaire, le
pancréas). Elle permet également, de réaliser des biopsies pulmonaires sans effet
délétère pour l’animal.
176
PNEUMOSCOPIE PER CUTANEE D’UN OPHIDIEN
Photo 121: pneumoscopie chez un python molure (Python molure bivittatus).
Aspect per-endoscopique du sac pulmonaire droit jusqu’à sa terminaison caudale
(photo Schilliger).
Photo 122 : pneumoscopie chez un python molure (Python molure bivittatus)
aspect perendoscopique du parenchyme pulmonaire jusqu’à la jonction
trachéopulmonaire, au niveau de sa portion la plus crâniale (photo Schilliger).
177
4.3.2.2.
Appliquée aux chéloniens
(Divers, 2010 b)
Chez la tortue, la fibroscopie (par voie haute) ne permet pas l’observation du
poumon en raison de la faible longueur de la trachée, se divisant rapidement en
bronches étroites. Par cœlioscopie, c’est le septum horizontale parfois opaque qui
gène l’observation. La pneumoscopie trans-cutanée permet de remédier à ces
contraintes par deux approches : un abord trans-carapace (décrit par Divers, 2010
b), ou un abord pré-fémoral plus courant.
L’approche trans-carapace (Divers, 2010 b) consiste en une ostéotomie
temporaire de 4 mm dans la carapace au regard d’une lésion suspectée par
radiographie ou scanner. La membrane pleurale est perforée à l’aide d’un trocard
lorsque l’animal est en inspiration maximale. L’endoscope rigide est ensuite introduit
dans le poumon pour son exploration complète.
La deuxième méthode consiste en l'introduction de l’endoscope par la fosse préfémorale (comme pour la coelioscopie, cf. Photo 116). Cet abord est plus approprié
pour les tortues de grand format (ayant une fosse pré-fémorale plus importante). Une
incision de 1 à 2 cm est effectuée, puis la membrane cœlomique est perforée. Deux
points de suture de maintien sont réalisés sur le bord caudo-ventral du poumon pour
fixer le tissu pulmonaire au niveau de l’incision cutanée. Puis une incision est faite
dans la portion avasculaire du poumon pour créer un passage à l’endoscope.
L’exploration peut alors être réalisée de la région caudale vers la région crâniale.
Dans certaines espèces, il est même possible d’accéder à la bronche primaire. Une
fois l'examen terminé, le poumon, les tissus sous-cutanés et la peau sont suturés.
178
CINQUIEME PARTIE. Scanner et IRM : techniques
actuelles et d’avenir
(Silvermann, 2006) (Wyneken, 2006)
1. Intérêt et limites du Scanner et de l’IRM
(Silvermann dans Mader, 2006) (Wyneken dans Mader, 2006)
La tomodensitométrie (ou scanner) (cf. Tableau 18) et l'imagerie par
résonance magnétique (IRM) sont des techniques d'imagerie médicale permettant
d'obtenir des vues bidimentionnelles (2D) ou tridimentionnelles (3D) de l'intérieur du
corps de façon non-invasive avec une qualité d’image et une résolution relativement
élevées. De plus, ces nouvelles techniques permettent d’examiner des régions
anatomiques (comme le système nerveux central) impossibles à explorer par les
autres moyens d’imagerie médicale ou l’endoscopie.
Ces appareils (scanner ou IRM) ne sont pas implantés partout sur le territoire français
(cf. Annexe 25) ce qui en fait des examens moins accessibles que ceux décrits dans
les chapitres précédents. Leur coût (environ 300 euros pour un scanner et 350 euros
pour une IRM) est comparativement important par rapport aux techniques d’imagerie
courantes (radiographie, échographie), et constitue un frein majeur à leur mise en
œuvre (cf. Annexe 12 : estimation des tarifs pratiqués pour les différents examens
complémentaires d’imagerie et d’endoscopie), De plus, ces deux examens
nécessitent une anesthésie générale (cf. Photo 123), ce qui ne favorise pas non plus
leur emploi. Néanmoins, la médicalisation des reptiles étant de plus en plus poussée,
ce sont des techniques dont l’usage ne cesse de se développer. Ces deux techniques
sont parfois les seuls moyens d’examiner l'intérieur du corps d'un patient sans
l'opérer, surtout lorsque le patient, chélonien de surcroît, protège ses organes sous sa
carapace, réelle « armure » à l’épreuve de l’examen clinique.
179
2. La tomodensitométrie (ou scanographie)
2.1. Matériel
(Silvermann, 2006) (Wyneken, 2006)
L’examen tomodensitométrique (ou scanner ou tomographie axiale transverse) (cf.
Tableau 18) est une procédure radiographique tridimensionnelle, permettant, in vivo,
l'étude en coupe, des différents tissus de l'organisme. L'appareil envoie un faisceau
très fin de rayons X qui explore, en tranches minces, la partie du corps à étudier. Le
patient est soumis à un balayage de rayons X en rotation autour de lui-même. Selon
la densité des tissus rencontrés, l'absorption des rayons "X" est variable. L’appareil
mesure
les
différents
coefficients
d’absorption,
qui
sont
ensuite
traités
informatiquement pour reconstituer les structures anatomiques en images 2D ou 3D.
Ceci permet d’obtenir, de l’organisme à étudier, des images en coupes transversales
contiguës sur une zone déterminée par le clinicien.
La contrainte d’immobilité parfaite, pour le patient, oblige une anesthésie
générale (cf.Photo 123 et Photo 124) (cf.Annexe 15 : anesthésiques fixes utilisables
chez les reptiles). L’examen dure environ une vingtaine de minutes.
Photo 123 : positionnement d’une tortue grecque
pour la réalisation d’un scanner 3D.
(photo Schilliger)
180
Tableau 18 : différentes appellations de la tomodensitométrie (rencontrées dans
différents textes)
FRANÇAIS
Tomodensitométrie (TDM)
Scanographie (Scan)
Tomographie
axiale
calculée
ordinateur (TACO)
ANGLAIS
Computed Tomography (CT)
CT-scan
par Computer Assisted Tomography (CAT)
Photo 124 : examen scanner sur un python molure albinos (Python molurus bivittatus)
(photo Schilliger)
2.2. Indication
(Silvermann, 2006) (Wyneken, 2006)
Toutes les parties du corps de l’animal peuvent être ainsi examinées. Les détails
sont particulièrement fins pour les structures calcifiées (squelette, os, œufs, etc..) ou
les voies aériennes. Les images réalisées en série sont collectées et assemblées
grâce à des logiciels, pour permettent de reconstituer des vues présentées ensuite
sous différents axes. Il est ainsi possible de produire des images différentes à partir
181
des mêmes données (cf. Figure 18). L’application du mode « surface volume »
montre une image du volume global de l’animal, le mode « Volume os/tissus » permet
de voir les os par transparence au travers des tissus, et enfin, le mode « 3-D os »
permet de visualiser uniquement le squelette de l’animal (Wyneken, 2006).
Figure 18 : trois vues latérales obtenues par tomodensitométrie, d’un dragon
barbu (Pogona vitticeps).
(Images Wyneken, 2006)
Vue surface / volume
Vue volume os/ tissus
Vue 3-D os
Cet examen tomodensitométrique, non invasif est de moins en moins coûteux
et représente une aide certaine dans le diagnostic ante-mortem des affections des
reptiles. L'examen tomodensitométrique est particulièrement indiqué chez les
chéloniens, puisqu'il permet de s'affranchir complètement de la barrière acoustique
constituée par la carapace (cf. Photo 125).
182
Photo 125 : quatre vues scanner d’une tortue grecque (Testudo graeca)
(photo Schilliger)
La reconstitution tridimensionnelle est donc très intéressante dans l’exploration
du squelette, et particulièrement utile pour explorer des fractures complexes.
L’examen au scanner permet de réaliser un bilan d’extension de lésions
d’ostéomyélites ou de néoplasie. La tomodensitométrie peut aussi servir à quantifier
l’opacité osseuse, et ainsi évaluer le contenu en calcium. C’est une méthode
excellente pour le suivi des patients atteints de maladies métaboliques osseuses.
La scanographie est aussi indiquée dans l’évaluation de maladies pulmonaires
des reptiles. Les images de scanner sont d’autant plus détaillées et nettes lorsque
l’animal est en inspiration complète et figée. C’est pourquoi, lors de l’anesthésie,
grâce au système de ventilation, une pression positive peut être appliquée aux
poumons, afin d’enregistrer des données plus détaillées. Ceci est très utile chez le
lézard qui présente une fréquence respiratoire plus rapide que la majorité des autres
reptiles.
Wyneken (2006) rapporte qu’avec un logiciel approprié, il est possible de réaliser
une endoscopie virtuelle de l’animal. Il est également possible, par injection de liquide
183
de contraste, d’examiner la vascularisation de l’animal (sauf pour les petits gabarits,
pour lesquels la viscosité du liquide de contraste est trop importante).
Chez toutes les espèces, il permet une dé-superposition des structures et offre
une nette visualisation des organes.
Photo 126 : vue scanner en coupe sagittale d’une tortue grecque (Testudo graeca) :
noter la position de la côlonne vertébrale sous la dossière.
(photo Schilliger)
Ceinture
pelvienne
Colonne vertébrale
Arrière
Tête
Avant
2.3. Quelques exemples de clichés de tomodensitométrie
Les organes explorés au scanner sont très diversifés. Généralement ce sont les
vétérinaires spécialisés des centres d’imagerie qui interprètent les clichés de
tomodensitométrie. Ci-après un aperçu de la qualité des images obtenues (cf. Photo
125, Photo 126, Photo 127 , Photo 128 ,Photo 129 , Photo 130, Photo 131, Photo
132)
184
EXPLORATION SCANNER DES VOIES AERIENNES : CAS D’UN SERPENT.
Photo 127 : vue scanner de la tête d’un python molure (Python molurus bivittatus)
(incidence crânio-caudale).
En noir= les voies aériennes, en blanc = les structures osseuses,
en gris= les tissus mous, flèche orange = les globes oculaires
(photo Schilliger).
Photo 128 : vue scanner des choanes d’un python molure (Python molurus bivittatus)
En noir= les voies aériennes, en blanc = les structures osseuses,
en gris= les tissus mous
(photo Schilliger).
185
Photo 129 : vue scanner du corps d’un python molure (Python molurus bivittatus) en
région pulmonaire.
(photo Schilliger).
Vertèbre
Coupe
transversale de
côtes
Sac pulmonaire
EXPLORATION SCANNER DE LA CAVITE COELOMIQUE : CAS DE STASE FOLLICULAIRE CHEZ UN
TORTUE
Photo 130 : quatre vues scanner des ovaires d’une tortue grecque (Testudo graeca)
présentant une stase folliculaire.
Noter les grappes de follicules en partie caudale de la cavité cœlomique (flèches
oranges) (photo Schilliger).
186
EXPLORATION SCANNER DU SQUELETTE : CAS DU CRANE D’UN SERPENT
Photo 131 : vue scanner de la mandibule inférieure d’un python molure (Python
molurus bivittatus) (incidence dorso-ventrale)
(photo Schilliger).
Photo 132 : vue scanner du crâne d’un python molure (Python molurus bivittatus)
(incidence crânio-caudale)
(photo Schilliger).
187
3. L’IRM
(Silvermann, 2006) (Wyneken, 2006)
3.1. Matériel
(Silvermann, 2006) (Wyneken, 2006)
Dans l'imagerie par résonance magnétique (IRM) (cf. Photo 133), on associe :
- la résonance magnétique nucléaire (RMN) des protons de l'eau présente dans
tous les tissus vivants,
- l'exploration par balayage,
- la tomographie (reconstitution d’un volume à partir de coupes) et,
- le traitement d'images par ordinateur.
L’IRM utilise les capacités biochimiques et biophysiques des tissus mous, à réagir
aux impulsions magnétiques. Grâce à un aimant supraconducteur puissant, un champ
magnétique est créé autour du patient. Les protons de l’eau des tissus vivants et des
fluides répondent spécifiquement à la magnétisation ainsi produite. Il ne s’agit pas, à
la différence de la tomodensitométrie, de rayonnements X ionisants.
L’exploration par balayage, la tomographie et le traitement informatique permettent
ensuite d’obtenir des images 2D ou 3D. De manière générale, les résultats obtenus
sont plus précis que les images fournies par le scanner (CT-scan), sauf en ce qui
concerne le tissu osseux dont les contrastes sont médiocres en raison de leur faible
teneur en hydrogène.
Photo 133 : exemple d‘appareil d’IRM à usage vétérinaire.
(Photo Schilliger)
188
En modifiant les paramètres d'acquisition des données, deux catégories d’images
peuvent être obtenues : - soit une image dite « pondérée en T1 » , soit une image
« pondérée en T2 ».
Sur les images en mode T1, les graisses apparaissent claires, les fluides plus
sombres et la corticale des os est également foncée. Le mode T1 est particulièrtement
adapté à l’exploration du système nerveux central (cerveau et moelle épinière), en
raison de sa teneur importante en graisse. Avec le mode T2, les fluides sont clairs,
les graisses grises et les os sont noirs. Ce mode T2 est recommandé pour la
visualisation des fluides circulants.
Important
Avant tout examen d’IRM, une radiographie préalable de contrôle, doit être
réalisée afin de confirmer l’absence de corps métallique dans l’individu à examiner.
Car au cours de l’examen, toute substance métallique ferreuse présente pourrait
crééer des artéfacts sur l’image.
Les impulsions magnétiques risquent également, de surchauffer l’élément métallique,
provoquant un inconfort pour l’animal examiné, voire même lui infliger des brûlures.
Le corps métallique pourrait même être délogé de son emplacement, sous l’effet du
champ magnétique, et entraîner des blessures au patient comme au personnel
praticien
3.2. Indication
(Silvermann dans Mader, 2006) (Wyneken dans Mader, 2006)
L'imagerie par résonance magnétique permet de visualiser de façon très détaillée
les tissus mous (cf. Photo 134) et les fluides mais est techniquement limitée par le
délai d’acquisition des images. L’examen dure en moyenne 40 à 60 minutes, c’est
pourquoi il requiert également une anesthésie générale, afin d’être réalisé sur des
animaux totalement immobiles (cf.Annexe 15 : anesthésiques fixes utilisables chez les
reptiles).
Les tissus mous visualisés sont plus contrastés qu’avec la tomodensitométrie. Cette
technique permet l’exploration du cerveau, des reins, des organes reproducteurs, et
du foie (mode T1). On peut également rechercher des lésions liquidiennes, telles que
189
des hémorragie ou des inflammations (mode T2), sans injection de liquide de
contraste.
Grâce à l’IRM, il est possible de détecter des collections sanguines ou hématomes,
sans injection de liquide de contraste.
L'imagerie par résonance magnétique offre de très belles images, mais son
accessibilité et son coût peuvent être dissuasifs.
Photo 134 : IRM d’une tortue montrant la symétrie des poumons et la séparation totale
entre les 2 lobes
(extrait de Murray,2006 in Mader)
190
3.3. Exemple de clichés obtenus par IRM
En IRM, l’ensemble de l’animal peut être exploré avec une visualisation des
tissus mous très détaillée. Ci-après l’exemple d’une exploration réalisée chez une
tortue grecque (Testudo graeca) (cf. Photo 135, Photo 136, Photo 137, Photo 138)
POSITIONNEMENT D’UNE TORTUE GRECQUE (TESTUDO GRAECA) POUR LA REALISATION DE
L’EXPLORATION IRM.
Photo 135 : positionnement de la tortue anesthésiée dans l’appareil d’IRM (vue
crâniale)
(photo Schilliger)
Photo 136 : positionnement de la tortue anesthésiée dans l’appareil d’IRM (vue
caudale)
(photo Schilliger)
191
EXPLORATION IRM D’UNE TORTUE GRECQUE (TESTUDO GRAECA)
Photo 137 : trois clichés successifs d’IRM d’une tortue grecque (Testudo graeca)
incidence dorso-ventrale.
Noter sur le cliché A une micro-hepatie, l’examen endoscopique confirmera une cirrhose
(photo Schilliger).
Taille du foie observé =
Micro hepatie
Emplacement du foie s’il
avait été de taille
normale.
A
Musculature sous le
plastron
Estomac
B
Poumon
C
192
EXPLORATION IRM D’UNE TORTUE GRECQUE (TESTUDO GRAECA)
Photo 138 : cliché d’IRM (en coupe sagittale) d’une tortue grecque (Testudo graeca) incidence latérolatérale.
Noter la présence de cristaux d’urate dans la vessie (Photo Schilliger).
Cristaux d’urate « gris »
dans vessie « noire »
Tête
Partie
caudale
193
194
CONCLUSION
L’évaluation clinique des reptiles est totalement différente de celle des
mammifères. Les paramètres vitaux tels que le rythme cardiaque, la fréquence
respiratoire, la température et les constantes sanguines varient dans une gamme de
valeurs physiologiques très large en raison de l’ectothermie de ces animaux. Ainsi, la
médecine herpétologique est souvent frustrante sur le plan sémiologique. De plus, les
reptiles sont particulièrement « stoïques » et « souffrent en silence ». Ils manifestent
peu de signes cliniques spécifiques. Des examens complémentaires, qu’ils soient non
invasifs (radiographie, échographie) ou invasifs (coelioscopie, pneumoscopie,..) sont
souvent indispensables pour étayer une suspicion clinique. Parmi eux, l’imagerie
médicale et l’endoscopie sont des techniques de choix.
L’imagerie médicale permet de visualiser sur film, papier ou écran, des
structures anatomiques profondes difficiles, voire impossibles à apprécier par
palpation (comme c’est le cas chez les chéloniens, dont la carapace est une vraie
« armure » ossifiée).
La technique d’endoscopie, quant à elle, permet la visualisation directe
d’organes internes peu accessibles (coelioscopie, endoscope rigide), ou de parois
internes (gastroscopie, endoscope souple), avec l’avantage de pouvoir réaliser si
nécessaire, des biopsies.
Avec la médicalisation croissante des animaux, de nouvelles techniques telles
que le scanner ou l’IRM, sont maintenant peu à peu accessibles à la médecine des
reptiles. Elles offrent, non sans un certain coût, des images d’une qualité
exeptionnelle, et permettent de visualiser des régions anatomiques parfois
inaccessibles avec les techniques d’imagerie habituelles.
Toutes ces techniques d’imagerie médicale, qu’elles soient courantes
(radiographie, echographie) ou récentes (scan, IRM), ainsi que l’endoscopie, ont une
valeur extrêmement importante pour le diagnostic. Elles donnent la possibilité
d’explorer l'intérieur du corps d'un patient en lui épargnant une coeliotomie
(exploratrice) qui était inévitable par le passé.
195
196
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202
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1: glossaire ...................................................................................................................................................................................... 204 Annexe 2 : illustration de l’intérêt d’un examen RADIOGRAPHIQUE chez un crocodilien................................................. 206 Annexe 3: illustration de l’intérêt de l’examen RADIOGRAPHIQUE ET ECHOGRAPHIQUE chez un saurien ..................... 210 Annexe 4 : illustration de l’intérêt de la PNEUMOSCOPIE TRANS­CUTANEE chez un ophidien........................................... 214 Annexe 5 : dictionnaire Français ­ Anglais........................................................................................................................................ 220 Annexe 6 : dictionnaire Anglais – Français....................................................................................................................................... 225 Annexe 7 : listes de sites internet d’intêret........................................................................................................................................ 230 Annexe 8: la classe des reptiles............................................................................................................................................................... 231 Annexe 9: nouvelles conditions d’autorisation de détention des reptiles en captivité selon leur appartenance (ou non) aux annexes 1 ou 2 des arrêtés du 10/08/2004.......................................................................................................... 232 Annexe 10 : exemples d’espèces de reptiles concernées (ou non) par les arrêtés du 10/08/2004 ......................... 233 Annexe 11: rappel de législation concernant les principaux reptiles rencontrés en pratique vétérinaire courante............................................................................................................................................................................................................ 234 Annexe 12 : estimation des tarifs pratiqués pour les différents examens complémentaires d’imagerie et d’endoscopie.................................................................................................................................................................................................... 235 Annexe 13 : zones de températures Optimales pour quelques espèces de reptiles ......................................................... 236 Annexe 14: zones de températures Optimales pour quelques espèces de reptiles .......................................................... 237 Annexe 15 : anesthésiques fixes utilisables chez les reptiles ..................................................................................................... 238 Annexe 16 : affections couramment détectées par RADIOGRAPHIE chez les CHELONIENS ..................................... 239 Annexe 17 : affections couramment détectées par RADIOGRAPHIE chez les SAURIENS............................................. 240 Annexe 18 : affections couramment détectées par en RADIOGRAPHIE chez les OPHIDIENS .................................... 241 Annexe 19 : observations couramment détectées par ECHOGRAPHIE chez les CHELONIENS................................. 242 Annexe 20 : observations couramment détectées par ECHOGRAPHIE chez les SAURIENS ....................................... 243 Annexe 21 : observations couramment détectées par ECHOGRAPHIE chez les OPHIDIENS..................................... 245 Annexe 22 : observations couramment détectées par ENDOSCOPIE chez les CHELONIENS ..................................... 246 Annexe 23 : observations courantes par ENDOSCOPIE chez les SAURIENS....................................................................... 247 Annexe 24 : observations courantes par ENDOSCOPIE chez les OPHIDIENS.................................................................... 248 Annexe 25 : liste d’appareils scanner et IRM vétérinaires disponibles sur le territoire français (non exhaustif)
............................................................................................................................................................................................................................... 249 203
204
Annexe 1: glossaire
Mot
Acrodonte
Aglyphe
Anamnèse
Anéchogène
Apode
Autotomie
Chelonien
Coprodeum
Dossière
Dulçaquicoles
Dysectysie
Ecdysie
Ectotherme
Endotherme
Exuvie
Falvéole
Gastrolithes
Heliotherme
Herpétofaune
Herpétologie
Herping
Hétérotherme
Hiberner
Hiverner
Homéotherme
Hyperéchogène
Hypoéchogène
Lithophages
Définition
Reptile caractérisé par une soudure des dents à la mâchoire
supérieure
Serpent qui ne possède pas de crochets à venin
Ensemble des informations fournies par le propriétaire
concernant la maladie de son animal
Tissus qui ne renvoie aucun écho
Animal dépourvu de pattes
Capacité de certains reptiles à perdre leur queue lors de
stress ou d'agression
Ordre des tortues
Compartiment du cloaque des reptiles qui reçoit les matières
fécales
Partie dorsale de la carapace des tortues
Se dit des espèces capables de vivre en eau douce
Anomalie de la Mue
Nom donné la mue
Animal dont la température du corps est imposée par la
température extérieure
Animal qui produit sa propre source de chaleur corporelle
indépendamment de la température du milieu ambiant (par
son propre métabolisme)
Enveloppe de peau qu'un animal quitte lors de la mue
Sac aérien des poumons “primitifs” des reptiles
Pierre avalée par certaines espèces animales pour favoriser le
broyage de la nourriture dans l'estomac.
Animal dont la température corporelle dépend de
l'ensoleillement
ensemble des reptiles d'un pays ou d'une région
Science qui étudie les reptiles
Activité qui consiste à rechercher et/ou observer des reptiles
dans leur environnement naturel
Animal dont la température corporelle varie de plusieurs
degrés avec celle du milieu ambiant
Mise au repos du métabolisme d'un animal en période d'hiver,
AVEC diminution de sa température corporelle (≠ hiVernation)
Mise au repos du métabolisme d'un animal en période d'hiver,
SANS que sa température corporelle ne diminue (≠
hiBernation)
Animal qui régule sa propre chaleur corporelle pour la garder
constante
Echos de forte intensité
Echos de faible intensité
Animal qui mange des pierres
205
Ocelle
Ophidien
Ostéodermes
Plastron
Pleurodonte
Poïkilothermes
Proctodeum
Protéroglyphe
Rhynchocephale
Saurien
Solénoglyphe
Solénoglyphe
Squamate
Terrariophilie
Transpondeur
Urodeum
Zygodactyles
Tâche arrondie qui sert de leurre, ou moyen d’intimidation, sur
la peau (ou ailes) des animaux
Ordre des serpents
Plaques osseuses du derme des reptiles
Partie ventrale de la carapace des tortues
Se dit d'une dentition dont les dents sont soudées à la base
sur la face externe de l'os, (pas de racine dentaire)
Animal dont la température corporelle varie en fonction de la
température du milieu environnant ( pour les animaux à sang
froid)
Compartiment du cloaque des reptiles qui regroupe
l'ensemble des déchets du tube digestif avant leur évacuation
Se dit d’un serpent présentant un petit crochet fixe (également
appelé glyphe), relié à la glande à venin, à l'arrière du
maxillaire
Elément de l'ordre de reptiles où ne subsiste qu'une seule
espèce: "l'hattéria" de Nouvelle-Zélande (reptile à l'allure de
lézard)
Ordre des lézards
Serpent qui présente de longs crochets mobiles, reliés à la
glande à venin, à l'avant du maxillaire
Serpent présentant un long crochet mobile relié à la glande à
venin, à l'avant du maxillaire
Ordre qui regroupe l’ordre des Ophidiens (serpents) et celui
des Sauriens (lézards)
Activité qui consiste à élever certaines espèces animales en
terrarium ( en reproduisant leur biotope)
Puce électronique servant à l'identification d'un animal
Compartiment du cloaque des reptiles où débouchent les
conduits du tractus uro-génital
Se dit des espèces animales ayant deux doigts soudés deux
par deux (deux en avant, deux en arrière)
206
Annexe 2 : illustration de l’intérêt d’un examen RADIOGRAPHIQUE chez un crocodilien
CAS D’UN ANGIOFIBROME DIGITE CHEZ UN ALLIGATOR DU MISSISSIPI
(Alligator mississippiensis)
DEGRE D’IMPLICATION : cas extrait de
GARCIA_VERGARA P.L., SKALOVA K., SCHILLIGER L., (2005) : Angiofibrome chez un alligator du
Mississippi (Alligator mississippiensis), Pratique des Animaux Sauvages et Exotiques, vol.5, hiver 2005,p
7- 9.
Ce cas montre l’interet de l’examen radiograpique dans un cas d’une atteinte des tissus mous
(angiofibrôme) et sur un animal peut commun en clientèle pusiqu’il s’agit d’un alligator adulte.
SIGNALEMENT
« Donald », Alligator du Mississipi (Alligator mississippiensis), mâle, âgé de 15 ans, pesant 120 kg,
appartenant à des artiste de cirque.
Cette espèce à l’état natuel vit dans le sud-est des Etats-Unis. Il habite les rivières et les lacs se
nourissant de poissons, tortues, mammifères, oiseaux ou reptiles. Son activité est réduite en dessous
d’une température ambiante de 20-23°C. Il hiberne dans des tanières durant les mois les plus froid.
Photo 1 : Alligator mississippiensis présenté à la consultation. Noter la contention des mâchoires
(Photo L.Schilliger)
MOTIF DE CONSULTATION :
L’animal est présenté en consultation pour des problèmes ambulatoires (boiterie chronique sur le
membre antérieur gauche) et apparition d’une masse nodulaire digitée en face latéro-palmaire du doigt I
du membre antérieur gauche.
Photo 2 : Positionnement de l’animal en décubitus ventral sur la table de radiographie.
Noter la masse nodulaire visible sur le doigt I du membre antérieur gauche (Photo L.Schilliger)
207
ANAMNESE-COMMEMORATIFS : L’animal vit en captivité avec une femelle de la même espèce qui ne
présente pas de lésion analogue. Les conditions d’hébergement ne sont pas optimales (absence de
bassin, sol abrasif, température ambiante fluctuante). Aucun antécédent pathologique notoire n’est
rapporté. L’animal n’est pas correctement vermifugé.
EXAMEN CLINIQUE : L’état général et l’état d’embonpoint sont satisfaisants. L’animal présente une
gêne locomotrice au niveau membre antérieur gauche lors des phases d’appui.
Un oedème est présent au niveau du doigt Iet s’étend sur toute l’extrémité distale du membre antérieur
concerné. Une masse nodulaire est visible au niveau de la face latéro-palmaire du doigt.
La prolifération tissulaire est sub-hémorragique, bourgeonnante et inflammatoire refoulant l’épiderme.
Photo 3 : Aspect macroscopique de la masse tissulaire constatée à l’extrémité du doigt I du membre
antérieur gauche (Photo L.Schilliger)
Les autres doigts du même membre présentent des déformations anciennes, probablement posttraumatiques.
Le doigt du membre antérieur droit présente des callosités anciennes (probablement secondaires à des
frottements sur un sol abrasif)
EXAMENS COMPLEMENTAIRES :
- pourquoi choisir l’examen radiographique ?
Car :
- L’examen orthopédique est limité par l’envergure de l’animal (palpation-pression de téguments
kératinisés, mobilisation des articulations limitée par la taille de l’animal)
- Le gonflement de l’extrémité distale du membre (œdème) peut être à l’origine d’une atteinte,
plus ou moins étendue, - des tissus mous, - des tissus osseux sous jacents ou - de l’articulation.
EXAMEN RADIOGRAPHIQUE :
- Réalisation d’un examen radiographique de l’extrémité distale du membre, sous incidence dorsoventrale. (sans sédation, animal coopératif).
208
Photo 4 : Vue radiographique dorso-palmaire de l’extrémité du membre antérieur gauche
(Photo L.Schilliger)
On notera l’absence physiologique de troisième phalange du doigt I. Les doigts II et V présentent 3
phalanges. Les doigts III et IV présentent 4 phalanges.
Photo 4 : Vue radiographique du doigt I. (Photo L.Schilliger)
- Interprétation des clichés : présence d’osteoproliférations sur la première phalange du doigt I associées
à une importante inflammation du tissu environnant.
HYPOTHESES DIAGNOSTIQUES / DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :
Les lésions nodulaires tégumentaires et articulaires des crocodiliens sont très variées.
Mycoplasmose : associée à des lésions de polyarthrite et de pneumonie.
Dermatophilose : chez des alligators américains élevés en captivité, terme anglo-saxon = “brown
spots”). Lésions = petites tâches au niveau des écailles du tégument ventral, évoluant en ulcére.
Mycobactériose : dermatite granulomateuse.
Septicémie non-spécifique associées à des arthrites: due à des conditions stressantes.
Neoplasies sont rares chez les crocodiliens (ont été rapportés des lymphosarcomes, papillomes,
séminomes, lipomes, fibrosarcomes).
209
TRAITEMENT CHIRURGICAL : EXERESE
L’exérèse de la masse est proposée au propriétaire afin :
- limiter la prolifération du nodule
- d’évaluer la nature histologique de la lésion,
- puis de proposer un éventuel traitement ciblé,
- et établir un pronostic
DIAGNOSTIC ANATOMOPATHOLOGIQUE :
L’examen histologique du nodule confirme l’origine tumorale, rapportant une prolifération vaculaire et
fibroblastique correspondant à un angiofibrome (tumeur bénine mais présentant un mode de croissance
infiltrant).
PRONOSTIC : Favorable, à caractère infiltrant => risque de récidive (car exérèse totale n’a pas pu être
réalisée).
DISCUSSION : INTERETS DE L’EXAMEN RADIOGRAPHIQUE :
INTERETS
LIMITES
- Matériel de radiographie disponible dans la - Animal imposant, pouvant nécessiter une
clinique, rapidement réalisable en pratique
tranquillisation (pas dans ce cas, car animal
- Examen non invasif
coopératif)
- Coût moindre (par rapport aux autres
examens d’imagerie)
-Visualisation de l’architecture osseuse sousjacente : lésions ostéoprolifératives et de
lésions articulaires inflammatoires => outil
d’aide à la décision d’exérèse chirurgicale
210
Annexe 3: illustration de l’intérêt de l’examen RADIOGRAPHIQUE ET ECHOGRAPHIQUE
chez un saurien
CAS D’ATHEROSCLEROSE CHEZ UN AGAME BARBU D’AUSTRALIE
(Pogona vitticeps)
DEGRE D’IMPLICATION : cas extrait de
SCHILLIGER L., LEMBERGER K., CHAI N., BOURGEOIS A., CHARPENTIER M., (2010) :
Atherosclerosis associated with pericardial effusion in a central bearded dragon (Pogona vitticeps),
Journal of Veterinary Diagnostic Investigation, Vol 22, p 789 -792.
Ce cas montre l’intérêt des examens radiographique et échographique dans la découverte frotuite de
lésions insoupçonables à l’examen clinique.
Photo 1 : Pogona vitticeps (Photo La ferme tropicale)
SIGNALEMENT :
Agame barbu (Pogona vitticeps), mâle, âgé de 2 ans, pesant 0,4 kg. Animal maintenu en captivité chez
un particulier.
Cette espèce à l’état natuel vit dans les zones désertiques d’Australie. Ses zones de températures
optimales de survie se situent entre 29-35°C le jour et 20-23°C la nuit. C’est un animal omnivore se
nourrissant de végétaux, de fruits, d’insectes ou de petits mammifères.
MOTIF DE CONSULTATION :
L’animal est présenté en consultation pour anorexie, abattement extrême et une posture anormale
depuis 3 semaines.
ANAMNESE-COMMEMORATIFS : L’animal vit dans un terrarium avec des conditions d’hébergement
adéquates (lampe UV-B, Température, humidité, substrat). Il est nourrit essentiellement de grillons
(Acheta domesticus) et vers de farine (Tenebrio molitor). S’agissant d’une espèce omnivore, son
alimentation est donc carencée et inadaptée sur le plan qualitatif, puisqu’aucun végétaux ne lui est
proposé.
EXAMEN CLINIQUE : L’animal est en mauvais état général, amaigri, et éthargique. Il présente une
attitude scoliotique. L’auscultation cardiaque est normale (60 / bpm) et le rythme cardique régulier.
211
EXAMENS COMPLEMENTAIRES:
- EXAMENS BIOCHIQUES SANGUINS : Les symptômes peu évocateurs, obervés sur cet animal ont
incité les auteurs à réaliser une analyse biochimique des paramètres sanguins.
- L’analyse sanguine révèle une hyperglycémie (glucose : 267 mg/dl ; N= 232 (211-261))
et une hypercholestérolémie (cholestérol : 937mg/dl ; N= 425 (160-900)). Les autres paramètres
tetés (acide urique, calcium, phophore, aspartate aminotransférase) sont dans les normes
- EXAMENS RADIOGRAPHIQUES : L’attitude scoliotique nécessite un examen radiographique.
- Réalisation d’examens radiographiques de la cavité cœlomique de l’animal, sous incidence dorsoventrale (photo 2A) et latéro-latérale (Photo 2B) (contention manuelle).
- Interprétation des clichés : l’examen radiographique ne révèle pas de lésion d’ostéoprolifération ou
d’ostéolyse associée à la scoliose, mais permet de découvrir la présence d’une cardiomégalie.
Photo 2A : Cliché radiographique selon une incidence dorso-ventrale. Noter l’augmentation de la
silhouette cardiaque (flèche orange= longueur de la silhouette de la cardiomégalie, flèche bleue=
longueur de la silhoueete d’un cœur de taille normale chez cette espèce de lézard) (Photo L. Schilliger)
Photo 2B : Cliché radiographique selon une incidence latéro-latérale. Noter l’augmentation de la
silhouette cardiaque (flèche) (Photo L. Schilliger)
- EXAMEN ECHOGRAPHIQUE : Suite à la cardiomégalie découverte lors de l’examen radiographique, une
échographie cardiaque est proposée au propriétaire.
- Réalisation d’une échographie bidimentionnelle par abord ventral (animal en décubitus dorsal)
- Interprétation des images :
Au cours de l’examen échocardiographique, un épanchement péricardique et une masse
intracardique sont révélés.
212
Photo 3 : Coupe transversale « petit axe », montrant une coupe transverse du ventricule (V), et
le myocarde entourré par du liquide pericadique (flèche 1) (Photo L. Schilliger)
Photo 4 : Coupe longitudinale « grand axe » trans-ventriculaire, montrant le cavum pulmonale
(CP) et la valve atrio-ventriculaire (AVv) (Photo L. Schilliger)
Photo 5 : Coupe longitudinale « grand axe » trans-artérielle, montrant une masse de 3 mm X 4
mm, proche des 2 arcs aortiques et du tronc pulmonaire (fléche 2).
- PERICARDIOCENTESE ECHOGUIDEE : l’analyse cytologique du prélèvement révélera une quantité
importante d’érythrocytes, mais pas de cellules inflammatoires. La présence de cellules d’origine
sanguine dans le prélèvement peut s’expliquer par une contamination sanguine de l’épanchement
péricardique lors de la ponction échoguidée ou par un hémopéricarde.
- EVOLUTION : Etant donné l’état d’abattement de l’animal et les modifications cardiaques révélées
au cours des examens complémentaires d’imagerie, le propriétaire prend la décision de faire euthanasier
son animal.
- EXAMEN NECROPTIQUE : Une autopsie est réalsiée. la masse iobservée à l’examne
échographique est de consistance ferme, de couleur jaune et effectivement adhérente à la base des arcs
213
aortiques. Le foie est de taille augmentée de consistance friable, et de couleur jaune pâle. L’animal
présente une hépatomégalie associée à une lipidose hépatique.
- ANALYSE HISTOLOGIQUE DE LA MASSE : Lors de l’autopsie, la masse intracardiaque est prélevée
pour un bilan histologique. L’exmane histologique révèle de nombreuses plaques de tissus fibreux
vascularisés recouvertes d’une épaisse couche de fibrine et d’érythrocytes. Dans le tissu, au sein des
fibres de collagène s’intercalent des macrophages lipidiques ou chargés d’hémosidérrine.
=> Résultat de l’examen anatomo-pathologique : dépôts d’arthérosclérose.
HYPOTHESE ETIOLOGIQUE: Les lésions d’athérosclérose sont peu décrites chez les reptiles. Dans le
cas présent, elles peuvent s’expliquer par un déséquilibre alimentaire, associé à un stress de captivité et
un manque d’exercice ayant entrainé une lipidose hépatique. Cete accumulation de graisses dans le foie
a entrainé une hypercholoestérolémie, qui a elle-même favorisé les dépôts d’arthérosclérose
DISCUSSION :
- INTERETS DE LA RADIOGRAPHIE:
INTERETS
LIMITES
- Matériel de radiographie disponible dans - Non visualisation de l’épanchement
la clinique, rapidement réalisable en péricardique
pratique
- non visualisation d’anomalies vasculaires,
- Examen non invasif
- Observation d’une cardioégalie sans en
- Coût moindre (par rapport aux autres connaître les causes.
examens d’imagerie)
- Pas d’altération osseuse de la colonne
vertébrale malgré la scoliose
- Découverte d’une cardiomégalie
- INTERET DE L’ECHOGRAPHIE :
INTERETS
- Examen non invasif, indolore => examen
ante-mortem de choix
-Visualisation des cavités non accessibles.
=> Technique de choix pour le diagnostic
d’arthérosclérose
- examen sans effet secondaire connu
- possibilité de ponction échoguidée
LIMITES
- Réalisation et interprétation par un praticien
spécialisé en échographie
- Coût
- Nature de la masse inconnue
214
Annexe 4 : illustration de l’intérêt de la PNEUMOSCOPIE TRANS-CUTANEE chez un
ophidien
CAS DE PNEUMOPATHIE CHRONIQUE CHEZ UN PYTHON BIRMAN
(Python molurus bivittatus)
DEGRE D’IMPLICATION : cas extrait de
FERREIRA, X & SCHILLIGER, L. 2003. Pneumoscopie par voie percutanée et trans- pulmonaire chez un
python birman (Python molurus bivittatus) atteint de pneumopathie chronique. Prat. Ani. Sauv. Exot. Vol,
3 p 3-6
Ce cas montre l’intérêt de la pneumoscopie trans-cutanée dans le cadre d’une infection chronique de
l’appareil respiratoire profond.
Photo 1 : Python molure (Python molurus bivittatus). (Photo : La ferme tropicale).
SIGNALEMENT
Python molure birman (python molurus bivittatus), mâle, âgé de 5 ans, pesant 10 kg, animal en captivité
utilisé pour des spectacles dans un cabaret.
Cette espèce à l’état natuel vit en Birmanie, au sud de la Chine, en Indochine et dans d’autres régions
d’Asie. Ses températures optimales de vie se situent entre 27-32°C le jour et 21-27°C la nuit. Il se nourrit
de mammifères, oiseaux et reptiles.
MOTIF DE CONSULTATION : L’animal est présenté en consultation pour des difficultés respiratoires
(gueule ouverte), avec expectorations de crachats purulents sur les vitres de son terrarium depuis 2
semaines.
ANAMNESE/ COMMEMORATIFS : L’animal vit dans un terrarium dans des conditions d’hébergement
adéquates (UV-B, Température 28-30°C, humidité, substrat). Son alimentation est diversifiée (lapins,
cobayes, rats). Lors des spectacles auxquels il participe, l’animal est plongé dans piscine d’eau chlorée
chauffée à 24°C
EXAMEN CLINIQUE : L’animal présente une dyspnée expiratoire (respiration sifflante à l’expiration,
gueule ouverte, avec contorsions fréquentes au cours des différentes phases du cycle respiratoire). Il est
215
en bon état général par ailleurs. La palpation-pression de la cavité cœlomique ne révèle pas d’anomalie.
Aucune masse intra-coelomique n’est palpable.
(1)
(2)
Photo 2 : Examen de la cavité buccale. Présence de congestion des gencives (1), obstruction de l’orifice
glottique par mucosités purulentes (2) provenant de la trachée (Photo L.Schilliger).
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL :
Les signes respiratoires observés à l’examen clinique sont très évocateurs d’une affection respiratoire
profonde (pneumopathie) dont l’origine reste à déterminer : - cause bactérienne, virale, fongique,
parasitaire, mécaniques irritatives, …
EXAMENS COMPLEMENTAIRES:
- HEMOGRAMME : hyperleucocytose modérée
- FROTTIS SANGUIN : normal
- PARAMETRES BIOCHIQUES SANGUINS : normaux
TRAITEMENT : Un traitement symptômatique est instauré initialement, il consiste en :
- des soins quotidiens d’hygiène buccale : nettoyage des choanes et de l’orifice glottique puis application
d’un gel antiseptique (Elugel®),
- une antibiothérapie parentérale : enrofloxacine (Baytril 5%) 10 mg/kg/24h en IM pendant 20 jours ,
- un lavage trachéo-pulmonaire (n’a permis qu’une amélioration transitoire)
=> Après 2 semaines de traitement, aucune amélioration n’est constatée. L’animal est toujours
dyspnéique avec une dégradation de son état général
EXAMEN ENDOSCOPIQUE : L’aggravation de l’état général de l’animal nécesite de pousser les
incestigations afin de déterminer l’état des voies respiratoires profondes, ou d’écarter une éventuelle
obstruction basse. L’examen endoscopique est proposé au propriétaire.
COELIO-PNEUMOSCOPIE PAR VOIE TRANS-PULMONAIRE =
Introduction d’un endoscope dans la lumière pulmonaire,
au niveau de la portion avascularisée du sac pulmonaire droit (plus long)
RAPPELS ANATOMIQUES : La trachée des ophidiens est tubulaire formée d’anneaux incomplets. (face
dordale membraneuse, face ventrale cartilagineuse)
Les poumons des serpents sont localisés contre le foie, dans 1ère moitié du 2ème tiers de la distance
« nez-cloaque ». Souvent, le poumon gauche est atrophié ou absent. Ches les les boïdés : 2 poumons,
avec le poumon droit + développé (étendu entre cœur et pôle crânial du rein droit).
La portion la plus caudale du poumon n’est souvent qu’un simple sac aérien dénué de parenchyme.
216
MATERIEL : - vidéo gastroscope canin (Optomed®), - processeur, - source de lumière halogène, - système
d’insufflation, - système d’irrigation et d’aspiration, - moniteur, - imprimante.
METHODE
Préparation de l’animal :
- Anesthésie du python (propofol en intra-cardiaque 8 mg/kg),
- intubation, ventilation
- monitoring de l’activité cardiaque
- animal en décubitus latéral gauche (pour intervention par abord latéral droit)
Intervention endoscopique
- incision de 2 cm (entre 2ème et 3ème rangée écailles latérales)
- dissection des muscles
- ponction de la membrane cœlomique, visualisation du foie
Coeliotomie, visualisation
du paremchyme hépatique
Photo 3 : Coeliotomie, visualisation du paremchyme hépatique (Photo L.Schilliger).
- poses d’un écarteur pour réclinaison dorsale des côtés
- foie écarté ventralement
Voie d’abord du sac pulmonaire droit,
foie écarté ventralement,
côtes réclinées dorsalement
Photo 4 : Voie d’abord du sac pulmonaire droit, foie écarté ventralement, côtes réclinées
dorsalement (Photo L.Schilliger).
- incision de 1,5 cm dans sac pulmonaire droit pour passage de la tête de l’endoscope
217
Incision du sac pulmonaire droit
sur 1,5 cm
Photo 5 : Incision du sac pulmonaire droit sur 1,5 cm (Photo L.Schilliger).
Exploration endoscopique
- introduction de l’endoscope,
- Insufflation otut au long de l’examne pour dilater la lumière du poumon
- tout d’abord, l’examen caudo-crânial du poumon est réalisé, jusqu’à la bifurcation trachéobronchique
Photo 6 : examen caudo-crânial du poumon, jusqu’à la bifurcation trachéo-bronchique
(Photo L.Schilliger).
-
puis exploration crânio-caudal du poumon, jusqu’au cul de sac du sac pulmonaire (droit)
Photo 6 : examen crânio-caudal du poumon, jusqu’au cul de sac du sac pulmonaire (droit)
(Photo L.Schilliger).
218
- glaires purulentes visibles dans la portion vascularisée du poumon, prélevées à la pince à
corps étranger pour analyse microbiologique
Glaires prélevées pour examen
microbiologique
Photo 7 : glaires purulentes visibles dans la portion vascularisée du poumon
(Photo L.Schilliger).
- parenchyme pulmonaire normal
Examen des cloisonnements
pulmonaires profonds
Photo 8 : Examen des cloisonnements pulmonaires profonds (Photo L.Schilliger).
L’exploration du parenchyme pulmonaire ne rêvéle aucune anomalie.
-
Après l’exploration, lle poumon, la paroi cœlomique et le smuscles avoisinants sont
successivement suturés (points séparés vicryl dec 1,5)
Fermeture du sac
pulmonaire droit
Photo 9: fermeture par suture du sac pulmonaire droit (Photo L.Schilliger).
219
RESULTAT DE L’ANALYSE MICROBILOGIQUE Les glaires intra-pulmonaires prélevées sont adressées au
laboratoire pour une mise en culture.
Les cultures révèlent la présence abondante bactéries Gram négatives : de Klebsiella oxytoca
Des leucocytes et levures (Candida albicans) sont également présents. Il s’agit de bactéries saprophytes
chez reptiles ou bien, leur présenc est secondaire à traitement antibiotique prolongé.
L’antibiogramme réalisé par le laboratoire sur les germes isolés montre une résistance aux
fluoroquinolones et gentamicines, mais une sensibilité à l’amoxicilline et l’acide clavulanique.
EVOLUTION : L’antibiogramme permet donc de cibler le traitement. Une administration quotidienne de
Synulox® (acide clavulanique + amoxicilline ) à 20 mg/kg/24hen IM est prescrit et aboutit à la guérison
de l’animal.
DISCUSSION :
- INTERET DE L’ENDOSCOPIE DANS LA PRISE EN CHARGE DE CE CAS :
AVANTAGES
- Exploration visuelle de conduits ou cavités
closes
- Pas d’apprentissage long pour l’opérateur (≠
échographie)
- possibilité de biopsie ou prélèvement in situ
pour analyse
- évite intervention chirugicale lourde
(laparotomie)
- pour coelio-pneumoscopie transtranspulmonaire :
- pas de risque de contamination du
prélèvement par la flore trachéale ou
buccale
- évacuation ds glaires pulmonaires
épaisses non « expectorables ».
LIMITES :
- Anesthésie générale
- coût (# 200 €)
- pour l’endoscopie trans-trachéale : risque
rupture muqueuse trachéale (fragile) au passage
de endoscope
220
Annexe 5 : dictionnaire Français - Anglais
FRANCAIS
ANGLAIS
Aiguille à aspiration
Aspiration needle
Aiguille d'injection à distance
Remote injection needle
Articulation
Hinge
Bâillon, muselière
Mouth gag
Blocs de graisse
Fat pads
Boyau
Gut
cable lumineux servant de guide
Light guide cable
Canal à instrument
Instrumentation channel
Canal à irrigation
Irrigation channel
Canal deferent (du mâle)
Vas deferens (of male)
Canal opérateur
Working channel
Capnographie en fin d'expiration
End-tidal capnography
Carapace
Shell
champ visuel
Viewming field
Chemise
Sheath
Chemise opératrice
Operating sheath
Chemise protectrice
Protection sheath
Chuckwallas (espèces de d'iguane)
Chuckwallas
ciseaux
Scissors
Ciseaux monopolaires
Monopolar scissors
Clamp hémostatique
Hemostat
Conduit, fente
Vent
Contondant, épointé
Blunt
221
Coriace (peau)
Leathery (skin)
Crâne
Skull
Croc, crochet
Fang
Crotale, serpent à sonnette
Rattlesnake
Cupule
Cup
Cuvette, creux
Hollow
Débit
Flow rate
Défaillance congestive bilatérale
Bilateral congestive failure
Desquamation
Shedding
Diode laser
Diode laser
Dispositif à tranfert de charge
Charge-coupled device (C.C.D)
Dragon bardu
Bearded dragon
echec, défaillance
Failure
Echographie
Ultrasonography
Elevage
Husbandry
Emprisonné, piégé
Trapped
Endoscope flexible mince
Fine flexible endoscope
Endoscope gainé
Sheated endoscope
endoscope rotatif
Rotating scope
Endoscopie flexible, souple
Flexible endoscopy
Endoscopie rigide
Rigid endoscopy
Etriers
Stapes
Extrémité(ou tête) distale de l'endoscope
Tip of the endoscope
Faisceau
Beam
Faisceau de rayon X
Radiograph beam
Fibre optique
Fiber-optic
Fosse préfémorale, fosse inguino-fémorale
Prefemoral fossa
222
Gaine, ceinture
Girdle
gaine, fourreau
Sheath
Gas d'échappement
Gas scavenging
Gel conducteur echographique
Coupling gel
Goutte viscérale
visceral gout
Grande courbure (estomac)
Greater curva (stomach)
Griffes
Claws
Grossissement
Magnification
Incision en coup de couteau
Stab incision
Insufflateur
Insufflator
Insufflateur (en coelioscopie)
Endoflator
Insufflateur (en coelioscopie)
Laparoflator
Jabot, estomac
Craw
Kyste ovarien
fluid-filled follicule
Lame de scalpel
Scalpel blade
Lame fixe
Fixed blade
Lasso à corps étranger, sonde de Dormia
Wire basket
Lasso retractable à polypectomie
retractable polypectomy snare
lentille de verre
Glass lens
Lentille frontale
Front lens
Lentille terminale (ou distale)
Terminal lens
lentille-tige
Rod lens
Léthargique
Sluggish
Lubrifier l'œil
Eye lube (to)
Méat
Meatus
Membres
Limbs
Membres antérieurs
Forelimbs
223
Membres postérieurs
Hind Limbs
Molle (carapace)
Soft (-shelled)
Moniteur vidéo, écranvidéo
Video monitor
Monstre de Gila (espéce de lézard)
Gila monsters
mors, machoires
Jaws
Museau, groin
Snout
Nourri par sonde (un patitent)
Tube feed (patient)
Nouveau-né, poussin
Hatclings
Oophorectomie, ovariectomie bilatérale
Oophorectomy
Ovarite
Oophoritis
Petite Sonde (échographie)
Small footprint (echography)
Pince à dissection
Grasping forceps
pince à extraction, pince à corps étranger
Retrieval forceps
Pince bipolaire (coagulante)
Bipolar forceps
Pince hémostatique droite
Straight hemostats
Pli du genou
Knee fold
Polypectomie
Polypectomy
ponstionner, perforer
Puncture (to)
Port
Port
Port d'irrigation
Irrigation port
Poumon vestigial (des serpents), poumon NON
respiratoire
Non-pulmonary lung
Prolongé
Protracted
Python tapis
Carpet python
ressemblance
Likelihood
Rétention d'œuf
Eggbinding
Robinet trois voies
Three-way stopcock
Robinet vanne d'insufflation
insufflation stopcocks
224
Ruban réfléchissant
Reflective ribbons
Sac aérien
Airsac
Salphingite
Salpingitis
Sceau d'étanchéité
Sealing bonnet
Scinque (espéce de lézard)
Skinks
Serpenter, enrouler
Coil (to)
Sonde à ballonnet
Cuffed tubes
Sonde echographique
Sector probe
Sonde echographique
Sector transducer
Sonde endotrachéale sans ballonnet
Uncuffed endotracheal tube
sonde linéaire (en echographie)
linear scanner
Suture en matelas eversant
Everting mattress pattern
Tegus (espèce de lézard)
Tegus
Tour d'endoscopie
Endoscopy tower
Trocart
Trocar
Tronc (artériel)
Trunks (arterial)
Uromastyx (espèce de lézard)
Uromastyx lizards
Varan
Monitors lizard
Vésicule biliaire
Gall Bladder
225
Annexe 6 : dictionnaire Anglais – Français
ANGLAIS
FRANCAIS
Airsac
Sac aérien
Aspiration needle
Aiguille à aspiration
Beam
Faisceau
Bearded dragon
Dragon bardu
Bilateral congestive failure
Défaillance congestive bilatérale
Bipolar forceps
Pince bipolaire (coagulante)
Blunt
Contondant, épointé
Carpet python
Python tapis
Charge-coupled device (C.C.D)
Dispositif à tranfert de charge
Chuckwallas
Chuckwallas (espèces de d'iguane)
Claws
Griffes
Coil (to)
Serpenter, enrouler
Coupling gel
Gel conducteur echographique
Craw
Jabot, estomac
Cuffed tubes
Sonde à ballonnet
Cup
Cupule
Diode laser
Diode laser
Eggbinding
Rétention d'œuf
End-tidal capnography
Capnographie en fin d'expiration
Endoflator
Insufflateur (en coelioscopie)
Endoscopy tower
Tour d'endoscopie
Everting mattress pattern
Suture en matelas eversant
Eye lube (to)
Lubrifier l'œil
226
Failure
Echec, défaillance
Fang
Croc, crochet
Fat pads
Blocs de graisse
Fiber-optic
Fibre optique
Fine flexible endoscope
Endoscope flexible mince
Fixed blade
Lame fixe
Flexible endoscopy
Endoscopie flexible, souple
Flow rate
Débit
fluid-filled follicule
Kyste ovarien
Forelimbs
Membres antérieurs
Front lens
Lentille frontale
Gall Bladder
Vésicule biliaire
Gas scavenging
Gas d'échappement
Gila monsters
Monstre de Gila (espéce de lézard)
Girdle
Gaine, ceinture
Glass lens
lentille de verre
Grasping forceps
Pince à dissection
Greater curva (stomach)
Grande courbure (estomac)
Gut
Boyau
Hatclings
Nouveau-né, poussin
Hemostat
Clamp hémostatique
Hind Limbs
Membres postérieurs
Hinge
Articulation
Hollow
Cuvette, creux
Husbandry
Elevage
Instrumentation channel
Canal à instrument
insufflation stopcocks
Robinet vanne d'insufflation
227
Insufflator
Insufflateur
Irrigation channel
Canal à irrigation
Irrigation port
Port d'irrigation
Jaws
mors, machoires
Knee fold
Pli du genou
Laparoflator
Insufflateur (en coelioscopie)
Leathery (skin)
Coriace (peau)
Light guide cable
cable lumineux servant de guide
Likelihood
ressemblance
Limbs
Membres
linear scanner
sonde linéaire (en echographie)
Magnification
Grossissement
Meatus
Méat
Monitors lizard
Varan
Monopolar scissors
Ciseaux monopolaires
Mouth gag
Bâillon, muselière
Non-pulmonary lung
Poumon vestigial (des serpents), poumon NON
respiratoire
Oophorectomy
Oophorectomie, ovariectomie bilatérale
Oophoritis
Ovarite
Operating sheath
Chemise opératrice
Polypectomy
Polypectomie
Port
Port
Prefemoral fossa
Fosse préfémorale, fosse inguino-fémorale
Protection sheath
Chemise protectrice
Protracted
Prolongé
Puncture (to)
ponstionner, perforer
Radiograph beam
Faisceau de rayon X
228
Rattlesnake
Crotale, serpent à sonnette
Reflective ribbons
Ruban réfléchissant
Remote injection needle
Aiguille d'injection à distance
retractable polypectomy snare
Lasso retractable à polypectomie
Retrieval forceps
pince à extraction, pince à corps étranger
Rigid endoscopy
Endoscopie rigide
Rod lens
lentille-tige
Rotating scope
endoscope rotatif
Salpingitis
Salphingite
Scalpel blade
Lame de scalpel
Scissors
ciseaux
Sealing bonnet
Sceau d'étanchéité
Sector probe
Sonde echographique
Sector transducer
Sonde echographique
Sheated endoscope
Endoscope gainé
Sheath
gaine, fourreau
Sheath
Chemise
Shedding
Desquamation
Shell
Carapace
Skinks
Scinque (espéce de lézard)
Skull
Crâne
Sluggish
Léthargique
Small footprint (echography)
Petite Sonde (échographie)
Snout
Museau, groin
Soft (-shelled)
Molle (carapace)
Stab incision
Incision en coup de couteau
Stapes
Etriers
229
Straight hemostats
Pince hémostatique droite
Tegus
Tegus (espèce de lézard)
Terminal lens
Lentille terminale (ou distale)
Three-way stopcock
Robinet trois voies
Tip of the endoscope
Extrémité(ou tête) distale de l'endoscope
Trapped
Emprisonné, piégé
Trocar
Trocart
Trunks (arterial)
Tronc (artériel)
Tube feed (patient)
Nourri par sonde (un patitent)
Ultrasonography
Echographie
Uncuffed endotracheal tube
Sonde endotrachéale sans ballonnet
Uromastyx lizards
Uromastyx (espèce de lézard)
Vas deferens (of male)
Canal deferent (du mâle)
Vent
Conduit, fente
Video monitor
Moniteur vidéo, écranvidéo
Viewming field
champ visuel
visceral gout
Goutte viscérale
Wire basket
Lasso à corps étranger, sonde de Dormia
Working channel
Canal opérateur
230
Annexe 7 : listes de sites internet d’intêret
http://www.lafermetropicale.com
Site de la plus importante animalerie de reptiles en France, spécialisée en
terrariophilie
http://www.reptilesweb.com/
Site d’information concernant les reptiles et amphibiens
http://www.vetexotic.theclinics.com
Site de publications scientifiques et médicales concernant les animaux exotiques.
http://www.yaboumba.org/
Site de l’organisation vétérinaire de la faune sauvage
231
Annexe 8: la classe des reptiles
LA CLASSE DES REPTILES
(résumé des principales familles et espèces)
4 ORDRES :
SQUAMATES
SOUS-ORDRES
Sauriens
PRINCIPALES FAMILLES
Agamidés
(lézards)
Ophidiens
Chameleonidés
Caméléon panthère,
Caméléon du Yemen
Geckonidés
Gegecko léopard,
Tarente (sud de la France)
Gecko de Madagascar
Iguanidés
Yucatan (Mexique).
Lacertidés
Iguane vert
Iguana delicatissima (Martinique et
Guadeloupe),
Iguane marin (Galapagos)
Varanidés
Varans,
dragon de Komodo
Vipéridés
Bitis gabonica,
Vioera berus
Boïdés
Python molurus,
Boa constrictor
Colubridés
Elaphe guttata,
Boiga dendrophila
Elapidés
Naja Naja
Micrurus sp.
Acantophis sp.
Typhlopidés
Typhlops diardi
Typhlops braminus
Crocodilidés
Crocodile du Nil
Crocodile marin (Asie),
Alligatoridés (Alligators et
Alligator de Chine,
Alligator mississippiensis Caiman crocodilus (à
lunettes)
Gavialis gangeticus (gavial du Gange)
(serpents)
CROCODILIENS
Caimans)
Gavials
CHELINIENS
Cryptodira
(repliant leur tête
verticalement sous
carapace)
Pleurodires
(repliant leur tête
horizontalement le long de
la carapace)
ESPECES
(quelques exemples)
Dragon volant, Uromastyx,
Pogona vitticeps,
Testudinidae (terrestre)
Tortue d’Hermannn,
Tortue grecque (Mauresque)
Trionychoidea (aquatiques)
Tortue molle à épine (Apalone spinifera)
Dermochelyidae
Tortue luth (marine)
Chélonidés (marine)
tortue verte (Chelonia mydas),
Tortue à écaille (Eretmochelys imbricata),
Chelydridae (aquatique)
Tortue Serpentine (dite Tortue Hargneuse)
Chelidae (aquatiques ou semi-
Matamata (Chelus fimbriatus)
aquatiques)
Sphénodon
RYNCHOCEPHALES
232
Annexe 9: nouvelles conditions d’autorisation de détention des reptiles en captivité
selon leur appartenance (ou non) aux annexes 1 ou 2 des arrêtés du 10/08/2004
(Tableau L.Schilliger, 2005 b).
CdC* et autorisation
d’ouverture obligatoires
(dossier de demande
déposé en préfecture,
traité par les D.S.V)
(Etablissement
d’élevage)
Espèces visées à
l’annexe 1 des
arrêtés du 10/08/04
(Testudo sp.,
Astrochelys sp.)
NON
(si moins de 6 tortues
détenues au total)
OUI
Espèces visées à
(à partir d’un effectif de 1
l’annexe 2 des
animal)
arrêtés du 10/08/04**
sauf ***
Demande
d’autorisation
simplifiée en
préfecture seule
(Formulaire
CERFA n°
12446*01)
Marquage
obligatoire
(par un
vétérinaire)
Vente
en
animalerie
(Elevage
d’agrément)
OUI
NON
OUI
Autorisée
(avec certificat intracommunautaire)
sauf
T. hermanni et T. graeca
(loi du 10/07/76)
NON
(sauf *** dans
un délai de 6
mois,
ou ****)
Interdite
au grand public (vente
réservée aux
capacitaires)
NON
Autorisée
(si origine licite)
NON
si :
- moins de 40 reptiles
détenus au total,
Autres espèces
(n’appartenant ni à
l’annexe 1 ni à
l’annexe 2
des arrêtés du
10/08/2004)
- moins de 25 serpents <
à 1m50 à l’âge adulte ou
moins de 10 serpents >
1m50 à l’âge adulte,
NON
- moins de 25 tortues <
(élevage
à 40 cm à l’âge adulte
ou moins de 10 tortues > d’agrément sans
à 40 cm à l’âge adulte, aucune contrainte
administrative)
- moins de 25 lézards de
moins de 1 m à l’âge
adulte ou moins de 10
lézards > 1m à l’âge
adulte.
* CdC = Certificat de Capacité.
** voir exemples Erreur ! Source du renvoi introuvable..
*** élevage d’un effectif de moins de 6 reptiles d’annexe 2 non classés parmi les espèces dites « dangereuses »
ou en Annexe A du règlement européen (dérogation au CdC-art.1 de l’arrêté-).
**** espèces annexe 2 déjà détenues chez un capacitaire (élevage, vente, location, transit, présentation au public).
233
Annexe 10 : exemples d’espèces de reptiles concernées (ou non) par les arrêtés du
10/08/2004
(Tableau L.Schilliger, 2005 b).
Espèces de reptiles listées
en annexe 1 des arrêtés du
10/08/04
Exemples d’espèces de reptiles listées en annexe 2
des arrêtés du 10/08/04
dont la détention était déjà
soumise à obtention du
CdC*
Exemples d’espèces non listées en
annexes 1 et 2
(détention libre si origine licite :
CITES, déclaration de cession…)
dont la détention est
désormais soumise à
obtention du CdC
Toutes espèces de la
côlonne précédente
(sauf Boa constrictor)
Tortues du genre
Testudo sp. listées en
Annexe A du
Tous reptiles d’Annexe
règlement
A
communautaire
Varanus sp.
(ex : Sanzinia,
338/97 :
(varans de taille adulte Acrantophis, Cyclura)
> 3m =
T. hermanni
V. komodoensis, V.
+ par exemple :
(tortue d’Hermann)
salvadori)
Trachemys scripta
T. graeca
Boïdés
elegans
(tortue mauresque)
(pythons et boas)
(tortue « de Floride »)
de plus de
T.marginata
3 mètres adultes :
Terrapene sp.
(tortue bordée)
(ex : Python molurus,
(tortues-boîtes)
Python reticulatus)
T.kleinmanni
Kinixys sp.
Serpents et lézards
(tortues à dos articulé
T. werneri
venimeux
des savanes)
+
Astrochelys radiata
(tortue rayonnée de
Madagascar)
Tortues d’ouverture de
bec > 4 cm à l’âge
adulte
(Macroclemys sp.,
Chelydra sp.)
Tryonyx, Apalone,
Cyclanorbis sp.
(tortues à carapace
molle)
Varans de taille > 1m
Boa constrictor
(dans la limite de 3)
Chamaeleo calyptratus
(caméléon casqué du
Yémen)
Furcifer pardalis
(caméléon panthère)
Chamaeleo (T) jacksoni
(caméléon de Jackson)
Python regius
(python royal)
Elaphe sp.
(serpents des blés)
Lampropeltis sp.
(serpents rois)
Iguana iguana
(iguane vert)
Pogona vitticeps
(Agame barbu)
Uromastyx sp.
(Fouette-queues)
Chamaeleo sp.
(caméléons sauf :
F. pardalis,
C. calyptratus,
C. jacksoni)
Opheodrys sp.
(serpents des
buissons)
Oxybelis sp.
(serpents-lianes)
* si détention de plusieurs spécimens d’une même espèce.
N.B : Les appellations « annexe 1 » et « annexe 2 » de ce tableau sont distinctes des appellations
« Annexe I » et « Annexe II » de la Convention de Washington (C.I.T.E.S).
234
Annexe 11: rappel de législation concernant les principaux reptiles rencontrés en
pratique vétérinaire courante
(d’après informations du : N° spécial NAC, Le point vétérinaire, 1999, Vol 30, N°197)
ORDRE
ESPECES
ANNEXE
INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES
Ophidiens
Sauriens
Boïdés :
Boa constrictor occidentalis,
Python molurus molurus
Python royal,
Boa constrictor,
Colubridés
Iguanes
Iguane vert
Caméléons
Caméléon commun (Sud
Espagne, Afrique du nord)
Autres caméléon
I (A)
Les boïdés de plus de 3m sont classés par la loi
dans catégorie des animaux dangereux.
Détention illégale
II (B)
II : certificat CITES lors achat (import : export)
Pas de législation
II (B)
A
II : certificat CITES lors achat (import : export)
B : Protection locale Guadeloupe, Martinique
Détention illégale
II(B)
II : certificat CITES lors achat (import : export)
Agame barbu
Pas protection CITES
interdît d’export par législation Australienne.
Terrariophilie= Nés en captivité exclusivement
Agame aquatique
Agame fouette-queue
Pas protection CITES
II(B)
Agames
Geckos
Geckos Tarentola Mauritanica
Chéloniens
Gecko, Phelsuma guentheri
Autres Phelsuma
Varans
Varan de Komodo,
Varan Griseus,
Varan bengalensis
Autres varans
Tortue aquatique
Tortue de Floride
Tortue terrestres
méditerranéennes
Testudo d’Hermann et Grecque
Testudo Grecque
Testudo Marginée
Tortue Kelinmann
Tortue Exotiques
Tortue radiée de Madagascar
Tortue léopard, élégante,
sillonnée, et dos articulée
Tortue épineuse
Tortue alligator, boite à bords
jaunes, à long cou, à grosse tête
Loi française
(10/07/1976)
I(A)
II(B)
Permis CITES d’import
Capture et Détention interdites
I(A)
II + A
B
II + A + loi Française
10/07/76
II + A + loi Française
10/07/76
II + A
I
I (A)
II
III
Pas d’annexe
235
Non protégée CITES,
Importation interdite en Europe
Capture et Détention interdites, sauf celles nées
avant loi 1976
Capture et Détention interdites, sauf celles nées
avant loi 1976
Annexe 12 : estimation des tarifs pratiqués pour les différents examens
complémentaires d’imagerie et d’endoscopie
Examen
Tarifs pratiqués (en
Euros TTC)
- Radiographie
40 à 50 €
- Echographie de contrôle
45 à 60 €
- Echographie spécialisée
130 à 160 €
- Endoscopie (anesthésie générale
170 à 220 €
comprise)
- Analyse de la biopsie
50 à 80 €
(histologique)
- Scanner
280 à 350 €
- IRM
300 à 400 €
236
Annexe 13 : zones de températures Optimales pour quelques espèces de reptiles
(extrait de Schilliger, 2004 a)
237
Annexe 14: zones de températures Optimales pour quelques espèces de reptiles
(extrait de Schilliger, 2004 a)
238
Annexe 15 : anesthésiques fixes utilisables chez les reptiles
(extrait de Schilliger, 2004 a)
239
Annexe 16 : affections couramment détectées par RADIOGRAPHIE chez les
CHELONIENS
(D’après Redrobe et Wilkinson in Meredith, 2002)
AU NIVEAU DE L’APPAREIL MUSCULO-SQUELETTIQUE
Affections couramment détectées :
Remarques :
Maladie osseuse métabolique
Fréquent,
Corticale amincie, os plus radiotransparent
Ceinture pectorale et pelvienne visibles
Calcification des tissus mous
Excès de complémentation en vitamine D et/ou calcium,
Calcification dystrophique au niveau des lésions inflammatoires, (ex :
granulome infectieux)
Fractures
Rare (sauf lors de traumatismes de la carapace)
Arthrite septique
Fréquent, (spécialement lors de multiplication bactérienne dans l’eau de
bassin sale)
Lyse (signe dominant) avec petites zones de sclérose
Gonflement des tissus mous environnants
Epaule et genou plus souvent atteints
Goutte articulaire
Assez fréquent,
Cristaux d’urate radio opaques,
Suivi d’ostéoarthrite secondaire
AU NIVEAU DU TRACTUS GASTRO-INTESTINAL
Affections couramment détectées :
Remarques :
Helminthiase
Fréquent,
Défaut de remplissage parfois visible en radiographie de contraste
Corps étranger
Très fréquent, (bien que la présence ne signifie pas obstruction !),
Rarement cause de toxicité
Obstruction
Fréquent, (spécialement quand les animaux de petites taille sont hébergés
sur du sable ou des graviers),
Diagnostic de certitude quand une anse est distendue par une grande
quantité de minéraux (sinon possibilité de suivre le transit avec du produit
de contraste)
AU NIVEAU DE L’APPAREIL URINAIRE ET REPRODUCTEUR
Affections couramment détectées :
Remarques :
Masses rénales
Granulomes, pyogranulômes et néoplasmes visibles quand ils font saillie
en région caudale pulmonaire
Urolithe
La vessie est distendue,
Urolithes possibles en position crâniale, latérale voire caudale.
Stase folliculaire
Zone de densité de type « tissus mous » au centre de la cavité cœlomique
Déplacement de gaz intestinaux
Oeufs calcifiés
La présence d’œufs ne nécessite pas toujours une intervention,
Des œufs fracturés peuvent être une séquelle de dystocie,
Des œufs d’épaisseur anomale peuvent être dus à un ralentissemnt du
passage dans l’oviduct
Des œufs ectopiques peuvent être visibles dans la cavité coelomomique
Des oeifs ayant migrés jusque dans la vessie présentent une coquille
rugueuse (accumulation d’urate)
240
Annexe 17 : affections couramment détectées par RADIOGRAPHIE chez les
SAURIENS
(D’après Redrobe et Wilkinson in Meredith, 2002)
AU NIVEAU DE L’APPAREIL MUSCULO-SQUELETTIQUE
Affections couramment détectées :
Remarques :
Maladie osseuse métabolique
Fréquent,
Diminution de la densité osseuse, diminution de l’épaisseur de la corticale,
déformation angulaire des os longs, augmentation puis diminution de la
trame osseuse avec la progression de la maladie.
Fractures pathologiques fréquentes des cotes et os longs.
Animaux rétablis gardent des déformations anguleuses des os longs et
des anormalies de l’organisation travéculaire des os
Calcification des tissus mous
Excès de complémentation en vitamine D et/ou calcium, Insuffisance
rénale,
Hyperparathyroidisme nutritionnel ou calcification dystrophique au niveau
des lésions inflammatoires, (ex : granulome infectieux).
Les tissus atteints inclus les tissus sous-cutanés, cœur, reins, arc aortique
ou oviductes.
Fractures
Les fractures des os longs chez les reptiles sont différentes de celles des
mammifères
La stabilisation de la fracture du reptile dépend beaucoup plus de la
formation du cal osseux, ainsi l’apparition d’une ligne de fracture.
Des remaniements radiographiques assurant le rétablissement d’une
fracture sont détectés après seulement 12 à 16 semaines.
Arthrite septique
Assez fréquent, Détection radiographique par gonflement des tissus mous
environnants et ostéolyses de l’articulation.
Peu d’os néoformé comparativement aux mammifères.
Goutte articulaire
Cristaux d’urate radio opaques, Suivi d’ostéoarthrite secondaire
AU NIVEAU DE L’APPAREIL URINAIRE ET REPRODUCTEUR
Affections couramment détectées :
Remarques :
Masses rénales, nephromégalie
Le rein dilaté fait saillie au delà de la cavité pelvienne.
Posisbilité de coprostase, entrainant un excès de gaz dans le côlon distal
ou une quantité importante de matière fécale dans le gros intestin
Urolithes
La vessie est distendue,
Urolithes possibles en position crâniale, latérale voire caudale.
Stase folliculaire
Zone de densité de type « tissus mous » au centre de la cavité cœlomique
Déplacement de gaz intestinaux
Une radiographie de l’abdomen révèlera de multiples masses rondes (de
type tissus mous) en région crâniale
La région caudale de l’abdomen présente une perte de détails en raison
de l’accumulation de liquide.
Oeufs calcifiés
La radiographie à elle seule ne peut pas permettre de diagnostiquer une
dystocie. Il est normal que la région caudale de la cavité cœlomique soit
remplie de 40 à 60 masse rondes ayant la structure de tissus mous
(follicules) ou de masses oblongues contigues déformées entre elles
((œufs).
Plus la rétention d’œuf est ancienne, plus la coquille des œufs est radioopaque.
Le diagnostic de dystocie est sur l’anamnèse et les signes cliniques en
association avec l’interprétation fondée sur la radiographie.
241
Annexe 18 : affections couramment détectées par en RADIOGRAPHIE chez les
OPHIDIENS
(D’après Redrobe et Wilkinson in Meredith, 2002)
AU NIVEAU DE L’APPAREIL MUSCULO-SQUELETTIQUE
Affections couramment détectées :
Remarques :
Calcification des tissus mous
Excès de complémentation en vitamine D et/ou calcium,
Calcification dystrophique au niveau des lésions
inflammatoires, (ex : granulome infectieux)
Fractures
Rare (sauf pour les fractures des cotes)
Arthrite septique
Prolifération osseuse exubérante et fusion osseuse avec la
côlonne vertébrale,
Pas toujours associé à des plages d’ostéolyse, (mais peut
tout de même être un signe d’ostéomyélite)
Goutte articulaire
Assez fréquent,
Cristaux d’urate radio opaques,
Suivi d’ostéoarthrite secondaire
242
Annexe 19 : observations couramment détectées par ECHOGRAPHIE chez les
CHELONIENS
(D’après Redrobe et Wilkinson in Meredith, 2002)
ORGANES CONCERNES :
Thyroïde
Cœur
Foie
Vésicule biliaire
Estomac
Vessie
Reins
Testicules
Tractus reproducteur femelle
OBSERVATIONS COURANTES :
Organe ovoïde (en forme de goutte) homogène,
En position crânial par rapport au cœur et ses principaux vaisseaux
Plus de 14 mm de diamètre chez la tortue méditerranéenne l’adulte
(Testudo)
Peut être hypertrophié dans le cas de carence en iode.
Des néoplasies ont été rapportées
Sur la ligne médiale du plastron,
1 unique ventricule séparé de 2 atriums par valves échogènes.
De la goutte et des lésions infectieuses peuvent y être observées,
La présence de liquide péricardique peut être normale, une ponction pour
analyse cytologique est nécessaire afin de diagnostiquer un épanchement
pathologique
La fréquence de raccourcissement normale (FR) est de 30-50 %
Large extension de cœlome en arrière du cœur,
Homogène,
Présence de lésions focales possibles d’origine néoplasique ou infectieuse
Hypoéchogène,
3 à 6 mm de diamètre, positionnée du coté droite du foie
Sur la partie gauche et caudal au foie,
Meilleure observation lorsqu’il est rempli de liquide
Pose d’une sonde gastrique si nécessaire
Peu différenciable d’un épanchement cœlomique, Très échogène,
La présence de petits cristaux d’urate est normale, mais la présence de
calculs plus larges est anormale,
La présence d’œufs ectopiques intra-vésicaux est anormale
Forme triangulaire aux coins arrondis, normalement homogène avec une
fine médullaire hypoéchogène
La goutte rénale est fréquente (Minéralisations échogènes)
Néoplasie et abcès sont possibles
Arrondis, homogène,
Directement en position crânio-ventrale aux reins.
Plus développé quand l’animal vit en présence d’une femelle
Néoplasie rapportée
Des follicules en développement (sphériques et homogènes) peuvent être
présents partout dans la cavité cœlomique
Un nombre important de follicules (>15) évoque une stase folliculaire
Souvent regroupés et crânial à la vessie
Jusqu’à 25mm de diamètre au moment de l’ovulation chez les espèces
communes.
Des œufs non calcifiés de 25mm de diamètre peuvent être visibles dan
s’oviducte.
Les œufs calcifiés (avec coquille) sont souvent bien visibles, l’albumen
hypoéchogène entoure le jaune.
L’oviducte vide se présente sous forme d’un tube plissé
243
Annexe 20 : observations couramment détectées par ECHOGRAPHIE chez les
SAURIENS
(d’après Redrobe et Wilkinson in Meredith, 2002)
ORGANES CONCERNES :
Thyroïde
Glandes parathyroïdes
Cœur
Foie
Vésicule biliaire
Tractus gastro-intestinal
Reins
Testicules
Tractus reproducteur femelle
OBSERVATIONS COURANTES :
En position crânial et dorsale par rapport au cœur, au niveau
de la bifurcation trachéale.
Unique bilobé ou par paire (variation selon l’espèce de lézard
ou au sein d’une même espèce)
Une paire crâniale à la bifurcation de l’artère carotide
commune, une paire caudale associée au thymus.
Peuvent être très hypertrophiées dans le cas
d’hyperparathyroidisme ; dans les cas chroniques les
parathyroïdes fibrosées sont hperéchogènes.
La minceur du myocarde (même chez les grands iguanes)
rend l’interprétation de l’image en mode M difficile.
Les valves atrioventriculaires et la veine hépatique (entre foie
t sinus veineux) peuvent être visualisés sur des images en
coupe longitudinale du cœur. Atrium et ventricule peuvent être
visualisés et mesurés.
Visualisation par le flanc, caudalement au coude.
Echogénicité uniforme, mais moins que les corps gras. La
vésicule biliaire anéchogène est facilement visible.
Les abcès sont des masses discrètement hyper écho gènes,
situées dans le parenchyme hépatique.
La lipidose hépatique est représentée par une échogénicité
augmentée et diffuse au sien du parenchyme hépatique.
La veine porte et la veine hépatique peuvent être visualisées.
La veine porte sera plus échogène.
Organe liquidien proche du foie
La paroi fine de l’estomac des lézards herbivores n’est pas
facilement visible. Du gaz est souvent présent et obstrue
l’image.
Le gros intestin peut être repérée et les larges replis de la
muqueuse visualisés.
Situé dans la ceinture pelvienne, il peut être visualisé en
plaçant la sonde échographique crânialement au pelvis et en
l’orientant vers la région caudale.
Des reins hypertrophiés font protrusion à l’extérieure de la
région pelvienne et sont mieux visualisés.
La goutte est visible sous l’aspect de granulations
hyperéchogènes.
Néoplasie et abcès sont visibles car ils perturbent
l’architecture rénale.
Petits structures ovales, en région dorsale de l’abdomen.
Texture homogène et plus hyper échogène que les ovaires.
L’échographie est utile pour visualiser les petits ovaires,
difficiles à voir à la radiographie. Attention de bien différencier
les œufs non calcifiés des anses intestinales. La distinction
244
est faite en tournant la sonde échographique de 90°. Les
anses intestinales apparaissent sous forme de tubes, alors
que les follicules restent sphériques.
Les œufs peuvent être détectés et leur contenu échographié.
Vessie
Corps gras intra-coelomiques
Les ovaires sont repérés car ils contiennent plusieurs petites
zones rondes (<0,5cm) hypo-échogènes: les follicules pré
vitellins.
Les zones rondes plus grandes (jusqu’à 2 ?5 cm) et plus
hyper-échogènes sont des follicules vitellins qui se
développent plus tard.
Lorsqu’ils ont ovulé, l’aspect sphérique est perdu et ils
deviennent ovoïdes.
Au fur et à mesure que la coquille se forme, la structure ovale
devient hyper-échogène.
Détection aisée lorsque la vessie est pleine, car elle occupe la
majeure partie de la cavité cœlomique. L’urine anéchogène
peut présenter des cristaux d’urate hyperéchogènes flottants
à l’intérieur de la vessie.
Une vessie pleine peut jouer le rôle de fenêtre acoustique
pour visualiser d’autres organes.
Les corps gras intra-coelomiques chez les lézard bien nourris
occupe une grande partie de la cavité cœlomique. Sa
structure interne est granuleuse avec des septa
hyperéchogènes.
245
Annexe 21 : observations couramment détectées par ECHOGRAPHIE chez les
OPHIDIENS
(d’après Redrobe et Wilkinson in Meredith, 2002)
ORGANES CONCERNES :
Cœur
Foie
Corps gras intra-coelomiques
Tractus gastro-intestinal
Reins
Testicules
Tractus reproducteur femelle
OBSERVATIONS COURANTES :
Repérable par visualisation du choc précordial sous les écailles. Situé
ventralement dans la moitié caudale du 1er tiers de l’animal.
Selon la taille du serpents, atrium, ventricules et valves atrio-ventriculaires
sont visible sou non. Sur les serpents de >300g les arcs aortiques gauche
et droit peuvent être suivis crânialement jusqu’à l’artère carotide
commune.
Le liquide péricardique est rarement visible.
La goutte péricardique peut être visible chez les animaux débilités et
deshydratés.
Caudal au cœur, Homogène, Lésions focales visibles d’origine
néoplasique ou infectieuses. La lipidose augmente l’échogénicité.
Pas identifiable chez les serpents de poids corporel « normal ». peut
envahir tout l’abdomen chez les serpents obèses.
Plus echogène que le foie, avec des septa hyperéchogènes.
L’exploration s’effectue de la région crâniale vers la région caudale.
La paroi de l’estomac est fine et mal définie, ou anormalement épaisse
lors de cryptoscoccidose
Caudal aux gonades. Écho texture similaire à celle du foie et homogène.
Lésons focales de goutte peuvent être visibles.
Néoplasie et abcès sont parfois visibles.
Petits structures ovales, hyperéchogènes, En position caudale à la triade
(vésicule biliaire/ rate/pancréas).
Testicule droit plus crânial que le gauche
Chez les grands serpents, le canal défèrent peut visible sous l’aspect de
lignes parallèles hyper échogènes ayant pour origine le testicule
Les œufs calcifiés (avec coquille) sont souvent bien visibles, hyper
échogènes. De forme sphérique ou ovale en position caudale aux ovaires.
l’albumen l’albumen hypoèchogène occupe souvent que la moitié de
l’œuf, avec le jaune plus écho génique occupant l’autre moitié.
Des mouvements de fœtus peuvent être observés chez les serpents
ovovivipares.
Des masses homogènes, hyperéchogènes entre les fœtus sont des œufs
infertiles.
Les ovaires des femelles non cyclées sont difficiles à localiser, ils peuvent
avoir tout juste la taille de la rate ( !). Les femelles cyclées ont des ovaires
qui occupent une grande partie de la cavité cœlomique.
Les follicules sur les ovaires sont des structures sphériques. Les follicules
en maturation (pré vitellin) sont hypo échogènes, les follicules matures
sont hyper échogènes.
Sac anal
Hemipénis
Rate , Pancréas, Vésicule biliaire
En partie distale du cloaque, de forme ronde ou ovale, hypo ou
anéchogènes. Plus développés chez les femelles que chez les mâles. Les
abcès apparaissent hyperèchogènes.
Position ventrale au sac anal, hyper échogènes. Pas de structure
équivalente chez la femelle.
La triade sert de repère dans le milieu du corps de l’animal. Position
caudale au foie, et crâniale au gonades et aux reins.
La vésicule biliaire est anéchogène.
La rate est une petite sphère régulière plus échogène que le foie, visible
seulement chez les grands serpents
Le pancréas est souvent indiscernable (ou parfois un peu plus hyper
échogène dans la triade)
En cas d’anorexie, la vésicule biliaire est très dilatée.
246
Annexe 22 : observations couramment détectées par ENDOSCOPIE chez les
CHELONIENS
(d’après Redrobe et Wilkinson in Meredith, 2002)
ORGANES CONCERNES :
Foie
Pleuropéritoine
Intestin grêle
Gros intestin
Estomac
Pancréas
Rate
Vessie
Reins
Ovaires
Testicules
Cœur
OBSERVATIONS COURANTES :
Souvent le premier organes rencontré. Les bords émoussés
se prolongent caudalement vers la fosse préfémorale.
Normalement brun foncé, pouvant être jaune en cas de
lipidose (dans ce cas, les granules de pigments de mélanine
sont apparents).
Biopsie aisée, sans danger et souvent utile.
Noir, enfermé sous une membrane formant le toit de la cavité
cœlomique
Rose pâle avec des vaisseaux superficiels.
Souvent inspecté dans le cas d’intussusception ou
d’obstruction
De gros diamètre avec une paroi fine et un contenu foncé
Grande structure rose et lisse localisée dans la partie crâniale
gauche de l’abdomen.
Visibilité meilleure en accédant par la gauche de l’animal.
Bande de couleur jaune pâle le long du duodénum
Organe rond dans le milieu crânial de la cavité cœlomique.
Souvent placé sous l’intestin grêle. Biopsie facile et utile.
Contenu liquidien à paroi fine. Cristaux d’urate peuvent être
visibles dans le liquide. Cystocentèse facilement réalisable.
Difficilement visible en région caudo-dorsale en limite du
champ visuel. Couleur brun foncée. Uretère et vaisseaux
sanguins doivent être évités lors de biopsie.
Placés sous les reins chez les animaux immatures.
Follicules orange vif de taille variable placés devant la vessie.
Présents en très grand nombre lors de stase folliculaire.
Oophorites (inflammations des ovaires) peuvent aussi être
observées.
Organes ronds et saillants de couleur jaunes orangés placés
sous le rein
Repérable aisément par les battements cardiaques Placé
crânialement et sous le foie.
Les épanchements péricardiques peuvent être ponctionnés.
247
Annexe 23 : observations courantes par ENDOSCOPIE chez les SAURIENS
(d’après Redrobe et Wilkinson in Meredith, 2002)
ORGANES CONCERNES :
Foie
Pleuropéritoine
Intestin grêle
Gros intestin
Estomac
Rate
Vessie
Reins
Ovaires
Testicules
Cœur
OBSERVATIONS COURANTES :
Normalement brun foncé, pouvant être jaune en cas de
lipidose (dans ce cas, les granules d pigments de mélanine
sont apparents).
Noir, enfermé sous une membrane formant le toit de la cavité
cœlomique
Rose pâle avec des vaisseaux superficiels.
Souvent inspecté dans le cas d’intussusception ou
d’obstruction
De gros diamètre avec une paroi fine et un contenu foncé
Grande structure rose et lisse localisée dans la partie crâniale
gauche de l’abdomen.
Organe rond situé sur la grande courbure de l’estomac.
Contenu liquidien à paroi fine. Cristaux d’urate peuvent être
visibles dans le liquide.
Difficilement visible en région caudale dans la ceinture
pelvienne. Couleur brun foncée. Uretère et vaisseaux
sanguins doivent être évités lors de biopsie.
Follicules orange vif de taille variable placés devant la vessie.
Présents en très grand nombre lors de stase folliculaire.
Organes ronds et saillants de couleur jaunes orangés
rattachés à la veine cave caudale.
Repérable aisément par les battements cardiaques. Placé
crânialement et sous le foie.
248
Annexe 24 : observations courantes par ENDOSCOPIE chez les OPHIDIENS
(d’après Redrobe et Wilkinson in Meredith, 2002)
ORGANES CONCERNES :
Foie
Pleuropéritoine
Intestin grêle
Gros intestin
Estomac
Rate
Vessie
Reins
Ovaires
Testicules
Cœur
OBSERVATIONS COURANTES :
Normalement brun foncé, pouvant être jaune en cas de
lipidose (dans ce cas, les granules de pigments de mélanine
sont apparents).
Biopsie aisée, sans danger et souvent utile.
Noir, enfermé sous une membrane formant le toit de la cavité
cœlomique
Rose pâle avec des vaisseaux superficiels.
De gros diamètre avec une paroi fine et un contenu foncé
Grande structure rose et lisse.
Organe rond situé sur la grande courbure de l’estomac.
Contenu liquidien à paroi fine. Cristaux d’urate peuvent être
visibles dans le liquide.
Couleur brun foncée. Uretère et vaisseaux sanguins doivent
être évités lors de biopsie.
Follicules orange vif de taille variable.
Organes ronds et saillants de couleur beige.
Repérable aisément par les battements cardiaques
249
Annexe 25 : liste d’appareils scanner et IRM vétérinaires disponibles sur le territoire
français (non exhaustif)
LIEU
COORDONNEES
DEPARTEMENT
APPAREIL
ADVETIA
5 rue Dubrunfaut
75012 Paris
75012
Scanner
IRM
ALLIANCE
8 boulevard Godard
33 300 Bordeaux
33 300
Scanner
AQUIVET
Parc d'activités Mermoz
19, avenue de la forêt
33 320 Eysines
33 320
Scanner
AZURVET
Hippodrome
2 Bd Kennedy
06 800 Cagnes sur Mer
06 800
Scanner
CHV FREGIS
43 avenue Aristide Briand
94 110 Arcueil
94 110
IRM
CHV NORDVET
19, avenue Saint Maur
59 110 La madeleine (Lille)
59 110
IRM
CIRMA (SITE ENVL)
1 Avenue Bourgelat
69 280 Marcy-l'Etoile
69 280
IRM
CLINIQUE
VETERINAIRE DE
CASTRE LAMHEILE
Rue François Couperin
81 100 Castre
81 100
IRM
CLINIQUE
VETERINAIRE DU
GRAND SAULE
7, rue des Carrières
89 100 Sens
89 100
IRM
ENVA (SITE DE
L’ECOLE)
7 avenue du Général de
Gaulle
94704 Maisons Alfort cedex
94 704
Scanner
IRM
IMAGERIE MEDICALE
VETERINAIRE,
20, rue de Bellevue,
92 100 Boulogne Billancourt
92 100
Scanner
250
IMAGERIE ET ENDOSCOPIE CHEZ LES
REPTITLES
NOM et Prénom : MABILLE BENTOT Karine
Résumé
Les reptiles sont des animaux qui expriment très peu leurs maux et leurs
douleurs. Leur évaluation clinique est totalement différente de l’examen clinique des
mammifères. Les paramètres vitaux (tels que rythme cardiaque, fréquence
respiratoire, température, etc..) varient dans une gamme de valeurs physiologiques
très large en raison de l’ectothermie de ces animaux. Tout ceci rend la médecine
herpétologique très frustrante sur le plan sémiologique. En conséquence, les
techniques d’imagerie médicale ont une valeur extrêmement importante pour le
diagnostic des maladies chez les reptiles.
Le but de ce travail est d’apporter au vétérinaire praticien (ou à l’étudiant
vétérinaire) les éléments de base, lui permettant de réaliser (ou de faire réaliser) un
examen complémentaire d’endoscopie ou d’imagerie chez un reptile. Ainsi, les
examens radiographiques et échographiques sont décrits dans plusieurs espèces et
pour plusieurs indications pathologiques. Quant à l’examen endoscopique des
reptiles, initialement décrit pour la détermination sexuelle, de nombreuses applications
à visée diagnostique ou thérapeutique sont présentées dans cette étude. Les
techniques de scanner et d’IRM, moyens récents de visualiser des régions
anatomiques inaccessibles, sont également rappelées.
Tous ces examens sont des techniques d’investigation de choix, qui offrent la
possibilité d’explorer l'intérieur du corps du reptile, en évitant la laparotomie
exploratrice si courante dans le passé.
Mots clés: IMAGERIE MEDICALE, ENDOSCOPIE, IRM, SCAN, RADIOGRAPHIE,
ECHOGRAPHIE, REPTILE, CHELONIEN, OPHIDIEN, SAURIEN
Jury :
Président : Pr.
Directeur : Dr Pascal ARNE
Co-directeur : Dr Lionel SCHILLIGER
Assesseur : Pr. Valérie CHETBOUL
Invitée : Dr Fouzia STAMBOULI
Adresse de l’auteur :
MABILLE BENTOT Karine
76 rue de l’Aubépine
92 160 ANTONY
251
DIAGNOSTIC IMAGING AND ENDOSCOPY IN
REPTILES
SURNAME: MABILLE BENTOT
Given name: Karine
Summary
Reptiles are animals who can barely express their aches and pains. Their clinical
assessment is totally different from the examination of mammals. Their vital
parameters (such as heart rate, breathing frequency, body temperature etc) vary
within a range of physiological values due to the ectothermy of those animals. This
makes herpetological medicine very frustrating on the semiological level.
Consequently, imaging methods are of great value to diagnose reptiles' diseases.
The aim of this work is to bring the veterinary practitioner (or the veterinary student)
basic elements to allow him to carry out endoscopic or imaging complementary
examinations (or have it carried out) on reptiles. Thereby, X-rays and ultrasound
scans are described for many species and for many pathological indications. With
regard to endoscopic examinations of reptiles, initially prescribed for sex identification,
many diagnostic and therapeutic applications are presented in this study. Scans and
MRI (Magnetic Resonance Imaging) are new tools allowing to view inaccessible
anatomic areas and are also reminded.
All those examinations are outstanding technics of examination offering the
opportunity to view reptiles' internal body by avoiding exploratory laparotomy so much
used in the past.
Keywords: MEDICAL IMAGING, ENDOSCOPY, IRM, SCAN, RADIOGRAPHY,
ULTRASOUNDS, REPTILE, CHELONIAN, OPHIDIAN, SAURIAN
Jury:
President : Pr.
Director : Dr. Pascal ARNE
Co-director: Dr Lionel SCHILLIGER
Assessor : Pr.Valérie CHETBOUL
Guest: Dr Fouzia STAMBOULI
Author’s address:
MABILLE BENTOT Karine
76 rue de l’Aubépine
92 160 ANTONY
252
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