Ambroisie à feuilles d`armoise

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Bulletin n°25 – 22 août 2008
2 pages
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SERVICE D’INFORMATION SANITAIRE DES GRANDES CULTURES EN PAYS DE LA LOIRE
Ambroisie à feuilles d’armoise
Originaire d’Amérique du Nord, cette adventice a été
introduite involontairement en France au cours du 19ième
siècle. Elle est aujourd’hui considérée, sur le plan
national, comme une plante envahissante : elle occupe
une zone de plus en plus vaste.
Outre les problèmes agronomiques liés à son
installation dans les cultures, l’ambroisie à feuilles
d’armoise pose aussi des problèmes de santé publique.
En effet, selon les zones géographiques, 6 à 12% de la
population est allergique à son pollen.
• De l’installation … à l’invasion.
Une enquête réalisée par l’unité de recherche en
malherbologie de l’INRA de Dijon a établi un
historique d’introduction et de dispersion de cette
adventice en France. Native d’Amérique du Nord,
l’ambroisie a été cultivée dans quelques jardins
• Savoir reconnaître l’ambroisie.
Appartenant à la même famille que le tournesol
(Asteracées), l’ambroisie à feuilles d’armoise
(Ambroisia artemisiifolia) est une espèce strictement
annuelle, herbacée, dressée et ramifiée qui peut mesurer
de 30/40 cm à 1,20 m. Sa tige est souvent rougeâtre,
striée, robuste et plus ou moins velue. Les feuilles de
l’ambroisie sont, à la base de la tige, opposées alors
qu’elles sont alternes sur la partie haute. Elles sont
profondément découpées et d’un même vert sur les
deux faces. La face inférieure des feuilles de l’armoise
vulgaire, avec laquelle l’ambroisie peut être confondue,
est plutôt duveteuse et de couleur blanc argenté.
Confusions possibles :
Au stade plantule : Anthémis des champs (Anthemis
arvensis) et Œillet d’Inde (Tagetes patula)
Au stade végétatif : Armoise vulgaire (Artemisia vulgaris)
et Armoise annuelle (Artemisia annua)
Au stade floraison : Armoise vulgaire et Chénopode
fausse-ambroisie (Chenopodium ambrosioides)
Ambroisie à feuilles d’armoise
Armoise vulgaire
Armoise annuelle
Plantule d’ambroisie
botaniques de France dès le 8ième siècle. Les premiers
signalements en milieux naturels date de 1863 ; la
plante semble avoir été introduite, en Allier, par des lots
de semences de trèfles violets en provenance
d’Amérique du Nord. Son extension s’est ensuite
poursuivie, notamment lors de la première guerre
mondiale où l’on importait en quantité, du fourrage
pour les chevaux de l’armée américaine. Elle est
aujourd’hui essentiellement présente dans la moyenne
vallée de la Loire, dans l’Allier et surtout en RhôneAlpes. Selon une enquête réalisée par le Cetiom en
2006, l’ambroisie à feuilles d’armoise constitue la
principale cause des problèmes de désherbage sur
tournesol en région Auvergne. Envahissante et
problématique dans la vallée du Rhône, l’ambroisie est
aussi jugée « préoccupante » dans certaines parcelles de
tournesol de Bourgogne.
Les fleurs mâles, petites et verdâtres, sont disposées en
épis au sommet des tiges tandis que les fleurs femelles
sont discrètes et se situent généralement à l’aisselle des
feuilles.
Chaque pied d’ambroisie peut produire jusqu’à 3000
graines par an à partir de la fin août. Si celles-ci sont
trop lourdes pour être véhiculées par le vent, elles
conservent, en revanche, leur pouvoir germinatif
pendant plus de 10 ans.
L’ambroisie à feuilles d’armoise n’aime pas la
concurrence ; elle pousse donc aisément sur des terrains
dénudés, perturbés ou en interculture ou. Elle est plutôt
indifférente à la nature du sol. Ainsi, on peut retrouver
cette adventice :
- dans des champs cultivés et des jachères
(attention : un pied d’ambroisie sectionné par une
barre de coupe au moment des moissons produira
de nombreuses tiges secondaires capables de fleurir
en août),
- le long des voies de communication (chemins,
routes, voies ferrées…),
- dans
des
lotissements
(jardins
non
engazonnés), friches, terrains vagues ou
chantiers (zones pavillonnaires en construction,
espaces verts en cours d’aménagement…),
- sur les berges de rivières,
- dans des parcs et aires de jeux propices à un
piétinement intense favorisant le dénuement de la
terre…
Ce n’est donc pas un sujet uniquement agricole.
Ambroisie sur parcelle de tournesol (source : SRPV)
• Un problème agronomique mais aussi de santé
publique.
Lorsqu’il s’agit d’une culture de printemps, l’ambroisie
est une adventice très nuisible si elle n’est pas contrôlée
rapidement par des moyens mécaniques ou chimiques.
En cas d’échec, elle peut effectivement alors boucler
son cycle avant la récolte, provoquant un accroissement
du stock semencier. Elle peut se développer en culture
de tournesol, maïs, pois, soja et sorgho. Elle n’est que
très rarement préjudiciable aux céréales d’hiver. En
revanche, après avoir germé sous couvert de la céréale,
si elle ne fait pas l’objet d’une lutte lors de
l’interculture qui suit, elle va pouvoir fleurir et produire
des graines.
Par ailleurs, le pollen de l’ambroisie est très allergisant,
plus que celui des graminées. Un seul pied de cette
adventice peut émettre plus d’un milliard de grains de
pollen (essentiellement sur la période juillet-octobre).
Le vent peut assurer sa dispersion sur un rayon de 100
km. Selon l’Association Française de l’Ambroisie, 5
grains de pollen/m3 d’air suffisent à déclencher des
réactions allergiques. Celles-ci sont caractérisées par
des symptômes type conjonctivite, rhinite, trachéite,
asthme, urticaire ou eczéma. Le Réseau National de
Surveillance Aérobiologique estime qu’environ 100 000
personnes sont incommodées en Rhône-Alpes et que le
coût des soins ainsi induit s’élève à 60 millions d’euros
par an ! Des études épidémiologiques ont permis de
montrer que près de 16% de la population de la région
lyonnaise et plus de 10% de la population de la région
Rhône-Alpes étaient allergiques aux pollens
d’ambroisie.
• Situation en Pays de la Loire.
L’ambroisie à feuilles d’armoise est vraisemblablement
présente sur la région depuis une bonne dizaine
d’années : méconnue et pas toujours facile à identifiée,
elle était suspectée mais pas forcément déclarée. En
2005, dans le cadre de ses activités, la FREDON des
Pays de la Loire signale sa présence dans le secteur de
Parcé-sur-Sarthe (72) sur chaume de blé. Cette année,
elle est à nouveau repérée dans ce même secteur, en
parcelle de tournesol. Sa présence ponctuelle est
signalée dans le sud vendéen et, depuis cette année, à
Donges (44) ainsi que dans le secteur de Brain-surl’Authion (49). Peu à peu l’ambroisie progresse…
• Méthode de lutte.
Le binage mécanique en cours de culture demeure la
meilleure solution : il permet d’éliminer 90% des pieds
d’ambroisie. Chaumes, friches et jachères représentent
80% des surfaces agricoles envahies par l’ambroisie ; le
déchaumage et le fauchage avant la grenaison sont donc
des solutions incontournables pour éviter sa
propagation. La pratique du faux semis, avant
l’implantation d’une culture de printemps, permet de
diminuer la présence de l’invasive tout en diminuant le
stock grainier du sol. L’implantation, soit en
interculture, soit en rotation pluriannuelle, d’espèces
pièges à nitrates et à fort pouvoir couvrant, diminue la
concurrence exercée par l’ambroisie. Par ailleurs, il est
essentiel de nettoyer les engins agricoles à la sortie des
parcelles infestées afin d’éviter toute propagation aux
parcelles voisines.
Afin d’affiner la connaissance de la répartition de l’ambroisie dans notre région, merci de contacter la FREDON ou la
FDGDON de votre département.
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