Date : 19 juin 2015 Infolettre : 20150619
HERBORISATION À BERTHIER-SUR-MER : L’ASTRAGALE DE
BRUNET ET PLANTES COMPAGNES
En revenant d'une présence dans une jardinerie à Lamèque au Nouveau-Brunswick la semaine
passée pour une présentation, j'ai herborisé en Haute-Gaspésie où j'ai photographié des plantes
indigènes d'intérêt. Jeudi le 11 juin, je me suis arrêté sur un rivage rocheux de l'estuaire du fleuve
Saint-Laurent à Berthier-sur-Mer. Pour la première fois j'ai pu observer l'astragale de Brunet et
quelques autres plantes. Mon ami Camille Rousseau en avait repérés non loin de là un peu avant
moi, ce qui m'avait incité à m'arrêter à Berthier-sur-Mer. La chance m'a souri.
Astragalus alpinus var. brunetianus Fernald 1908 [Syn. Astragalus labradoricus DC. 1825,
Astragalus brunetianus (Fernald) J. Rousseau 1933, Astragalus alpinus subsp. brunetianus (Fern.)
Hultén 1971]
L'astragale de Brunet
Brunet's milk-vetch
Les astragales du Nouyeau Monde étaient déjà connus par les botanistes prélinnéens. L'astragale
alpin (Astragalus alpinus L. 1753) et l'astragale du Canada (Astragalus canadensis L. 1753) ont
été décrits dès 1694 par le botaniste français Joseph Pitton de Tournefort (1656-1708) dans la
section V de son volume 1 : Élements de botanique ou méthode pour connaître les plantes. Le titre
de la section était le suivant : Des herbes à fleurs légumineuses, dont le pistil devient une gousse
divisée en deux loges selon la longueur. Linné a conservé la nomenclature de Tournefort pour ces
deux plantes dans son ouvrage Species Plantarum publié en 1753.
L''astragale de Brunet était aussi connue avant la classification de Linné. Contrairement aux deux
espèces décrites par Tournefort, cette plante a fait l'objet de nombreuses révisions taxonomiques.
En voici quelques-unes. L'astragale de Brunet a été décrit la première fois en 1803 comme
Astragalus secundus par le botaniste français Francois André Michaux (1770-1855). Ensuite, le
botaniste genevois Augustin Pyrame de Candolle (1778-1841) lui donna le nom d'Astragalus
labradoricus en 1825, ce qui démontrait sa mauvaise connaissance de la géographie du nord-est du
Canada par rapport à l'habitat de la plante. C''est plutôt l'espèce alpinus typique qui est présente au
Labrador. Le botaniste suédois Oskar Eric Gunnar Hultén (1894-1981) en a fait une sous-espèce
en 1971. Aujourd'hui, on lui attribue le nom scientifique d' Astragalus alpinus var. brunetianus, le
nom scientifique qui lui avait été donné par le botaniste étasunien Merritt Lyndon Fernald en 1908.
Cette plante herbacée vivace appartient à la famille des Fabacées. Elle est confinée au Québec, au
sud de Terre-Neuve jusqu'à la Nouvelle-Écosse et au Maine. Chez-nous, cette légumineuse,
considérée comme une plante de zones humides, est surtout présente sur les rivages de l'estuaire
du fleuve Saint-Laurent. Elle se plaît sur les rochers schisteux et gréseux de la berge et de la zone
intertidale. La floraison survient en juin. Elle produit des fleurs blanches en grappes dont
l'extrémité des pétales est délicatement teintée de bleu ou de violet. Les feuilles oblongues sont
lancéolées. Le plant peut atteindre 5 à 12 cm (2 à 5 po) de hauteur. L'astragale de Brunet croît en
plein soleil. Selon le botaniste québécois Jacques Rousseau (1905-1970), c'est la plante que l'on
trouve à Berthier-sur-Mer qu'il faudrait choisir comme type moyen.
J'ai observé les espèces suivantes qui côtoyaient cette plante dans la zone intertidale:
- la ciboulette de Russie (Allium schoenoprasum var. sibiricum (L.) Garcke 1849)
- la potentille ansérine (Potentilla anserina L. 1753)
- le zizia doré ou zizie dorée (Zizia aurea (L.) W. D. J. Koch 1824)
Certaines plantes d'intérêt étaient présentes dans la partie supérieure de la berge, qui semblait ne
jamais être recouverte par la marée.
- l’ancolie du Canada (Aquilegia canadensis L. 1753)
- la campanule de Giesecke (Campanula gieseckeana Vest 1819)
- le physocarpe à feuilles d’obier (Physocarpus opulifolius (L.) Maxim. 1879)
- le polypode de Virginie (Polypodium virginianum L. 1753)
- la woodsie d'Elbe (Woodsia ilivensis (L.) R. Br. 1815)
Le feuillage de l'astragale de Brunet.
La fleur de l'astragale de Brunet.
L'habitat où j'ai photographié l'astragale de Brunet.
Les gousses après la floraison : photo prise à St-Michel le 2015-06-19
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