III
Étude de la réponse immune lymphocytaire T CD8+ suite à une infection par un virus
Influenza pandémique
Par Émilie Garneau
Faculté de médecine et des sciences de la santé
Mémoire présenté à la Faculté de médecine et des sciences de la santé en vue de l’obtention
du diplôme de maître ès sciences (M.Sc.) en Immunologie, Faculté de médecine et des
sciences de la santé, Université de Sherbrooke, Sherbrooke, Québec, Canada, J1H 5N4
Le virus Influenza pandémique de 2009 (p2009/H1N1) a été remarquable de par
l’inflammation incontrôlée qu’il produisait et la production de cytokines dérégulée qui a été
observée chez certains individus jeunes et en santé. Nous avons évalué l’impact de ce virus
pandémique sur la réponse immunitaire en la comparant à celle obtenue avec un virus
conventionnel (PR8/H1N1) pour tester l’hypothèse selon laquelle l’effet de l’inflammation
exagérée sur la réponse cellulaire cause la morbidité et la mortalité observées chez les
individus infectés avec le virus Influenza pandémique de 2009.
Le virus p2009 a d’abord été adapté par 8 passages successifs dans la souris. La réponse
antivirale, la libération de cytokines inflammatoires ainsi que les réponses immunitaires
cellulaires innée, adaptative et mémoire ont été comparés entre ce virus adapté (MAp2009)
et PR8.
À charge virale initiale égale, il a été déterminé qu’avec MAp2009, la morbidité et la
mortalité sont accrues et que certaines cytokines (IFN-β, TNF-α, IL-6) sont exprimées plus
fortement à jour 2 post-infection (p.i.) Les titres viraux pulmonaires étaient aussi 100 fois
plus élevés et persistaient 2 jours de plus. Une infiltration cellulaire précoce, dès le 2e jour
p.i. et soutenue, jusqu’à 10 jours p.i. ainsi que des dommages pulmonaires exacerbés ont
été observés avec ce même virus. Environ 20 fois plus de cellules NK ont été observées au
site de l’infection chez les souris infectées avec le virus pandémique à jour 7 p.i., ces
mêmes cellules qui sont connues pour contribuer grandement à l’immunopathologie dans
les poumons. Trois fois moins de lymphocytes T CD8+ activés et spécifiques au virus ont
été retrouvés dans les poumons des souris infectées avec MAp2009 comparativement au
virus conventionnel à jour 8 p.i. De plus, les cellules dendritiques inflammatoires (iDCs)
étaient triplées dans les poumons lors de l’infection pandémique à jour 3 p.i. Aussi, il
semblait y avoir un débalancement dans le recrutement des DCs tissulaires au ganglion du
médiastin (MLN) ce qui peut contribuer à une activation moins efficace des lymphocytes T.
Ainsi, la trop forte réponse innée et l’inflammation exagérée compromettent la survie en
induisant de graves dommages pulmonaires. De plus, les DCs peuvent suractiver les
lymphocytes T CD8+ qui déjà, sont produits en moins grand nombre et deviennent
anergiques avant d’avoir détruit les cellules infectées par le virus.
Mots clés : Influenza pandémique, Inflammation, Réponse lymphocytaire T CD8+