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BSV n°15 du 22/09/2011 - semaine 38
A RETENIR CETTE SEMAINE :
Fiche : Les espèces de plantes invasives nuisibles
Fiche : Les espèces de plantes invasives générant des allergies : L’Ambroisie et la Berce du Caucase
Situation géographique de la Processionnaire du Chêne en Champagne-Ardenne
Pucerons et Acariens du Tilleul : fin de la colonisation
LES ESPECES INVASIVES
Les espèces de plantes invasives, peuvent être introduites dans un milieu, volontairement ou
non. Elles se développent de façon naturelle et perturbent le fonctionnement des écosystèmes
par leur prolifération.
A. Quelques exemples d’espèces générant des nuisances à l’environnement et aux activités humaines en
Champagne-Ardenne
LA RENOUEE DU JAPON : REYNOUTRIA JAPONICA
Renouée du japon
(Source : CBNBP)
Originaire d’Asie orientale, cette espèce, affectionne particulièrement les bords de route, où
elle trouve des conditions favorables pour son développement et sa propagation. Elle se multiplie très facilement à partir de fragments de rhizomes et de tiges, au détriment de végétaux
herbacés ou arbustifs, qui assurent la fixation et la stabilité des talus. Il est donc important de
lutter contre cette plante, pour préserver l’aménagement du territoire.
Situation en Champagne-Ardenne :
Elle est présente dans toutes les régions naturelles du département de la Marne.
LE ROBINIER : ROBINIA PSEUDOACACIA
Cet arbre, appelé à tort acacia, est connu pour son bois robuste utilisé pour les piquets de
vigne.
C’est une espèce pionnière qui colonise des sols frais et filtrants, bien exposés, au détriment
de la végétation locale.
Situation en Champagne-Ardenne :
On observe un développement excessif de cette espèce en bord de route en Brie Champenoise et dans le Tardenois.
Robinier (Source : CBNBP)
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées en Champagne-Ardenne. S'il donne
une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle.
L’ARBRE AUX PAPILLONS : BUDDLEIA DAVIDII
Originaire de Chine, cet arbuste à floraison estivale, attire de nombreux papillons. Cette
attraction est à l’origine de son nom. Il possède également une grande capacité de colonisation.
Situation en Champagne-Ardenne :
Cette espèce est très présente sur les talus et les infrastructures délaissées, en périphérie des
villes et des villages.
Arbre aux papillons
LA VERGE D’OR : SOLIDAGO CANADENSIS
La Verge d’or se naturalise ou s’acclimate très facilement et peut former de vastes étendues,
entrant directement en compétition avec la végétation indigène (originaire de la région où elle
vit).
Situation en Champagne-Ardenne :
Cette plante a été localisée au bord de la route départementale 19, près de la commune de
Mourmelon-le-petit, mais on peut la trouver dans plusieurs zones en Champagne-Ardenne.
LE FAUX-VERNIS DU JAPON : AILANTHUS ALTISSIMA
Verge d’or
Encore appelée Ailante, cette espèce est dotée d’un puissant système racinaire et d’une grande
capacité à drageonner, ce qui peut occasionner d’importants dommages, sur les fondations de
divers ouvrages (voiries, murets, bordures…).
Elle produit également des substances toxiques, qui s’accumulent dans le sol et inhibent le
développement des autres plantes. Sa sève peut être irritante et provoquer des allergies.
Ses feuilles, une fois froissées, dégagent une odeur désagréable (d’où son surnom de Frêne
puant) et son bois est cassant (ce qui peut être dangereux lors de l’élagage).
Bord de route envahie
par de l’Ailante
Situation en Champagne-Ardenne :
La présence de cette espèce est particulièrement problématique sur la RD 977 entre Châlons-en-Champagne et Vatry, où elle colonise les accotements routiers. Les services techniques du Conseil général mènent un protocole de gestion expérimentale pour contenir l’extension de cette espèce. Elle a également été détectée sur des talus dans la région de Reims.
L’ASTER LANCEOLE : ASTER LANCEOLATUS
L’aster est une plante originaire d'Amérique du Nord, naturalisée partout en Europe. On la
rencontre dans les terrains incultes et les endroits frais. Cette plante possède une grande capacité de reproduction végétative, au détriment des espèces indigènes, en monopolisant l’espace
et les ressources nutritives des autres plantes.
Situation en Champagne-Ardenne :
On observe cette plante essentiellement à proximité des cours d’eau et des zones humides,
dans différentes zones de Champagne-Ardenne.
Ailante
LE BUNIAS D’ORIENT : BUNIAS ORIENTALIS
Cette plante se propage rapidement en Europe centrale et en Europe de l’Est. Elle colonise les
routes et les rives des cours d’eau.
Elle est déjà considérée comme une plante invasive en Suisse et en République Tchèque
Aster lancéolé
Situation en Champagne-Ardenne :
On retrouve cette espèce sur les accotements routiers de Champagne-Ardenne.
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées en Champagne-Ardenne. S'il donne
une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle.
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B. Les espèces causant des problèmes de santé
publique
L’AMBROISIE A FEUILLES D’ARMOISE : AMBROSIA
ARTEMISIIFOLIA
D’origine nord américaine, cette plante colonise peu à peu l’ensemble du territoire national et
doit être surveillé, car son pollen est particulièrement allergisant.
Bunias d’Orient :
(Source CBNBP)
Ambroisie à feuilles d’Armoise
(Source : Jacques Thomas)
Ambroisie à feuilles d’Armoise
(Source : Jacques Thomas)
Identification :
L’ambroisie possède un port buissonnant et se caractérise par des feuilles très découpées. Ses
feuilles minces et opposées, sont vertes avec une nervure blanchâtre.
Sa taille peut varier de 20 à 80 cm au moment de l’apparition des fleurs.
Les fleurs femelles verdâtres, sont disposées en panicules. Les fleurs mâles, en capitules, sont plus visibles et forment la partie haute de l’épi.
Biologie :
C’est une plante annuelle, qui germe en avril-mai, fleuri entre fin juillet et octobre et
produit des semences à partir de fin août.
Le pic de pollinisation est observé, de façon générale, de mi-août à fin septembre.
Les plantes fleurissent à des tailles très variables, (10 cm à près de 2m) et un pied
peut produire jusqu’à 5000 graines.
Il s’agit d’une plante pionnière, qui colonise très facilement les milieux dénudés ou à
végétation clairsemée.
Cette plante a la capacité de croître en plein été, lorsque les conditions sont relativement sèches. Elle peut être favorisée par l’activité humaine, comme le labour ou les travaux de terrassement.
Appartenant à la famille des Astéracées, comme le tournesol, elle peut connaître, des développements importants dans les champs de tournesol. En effet, ces 2 espèces étant proches,
l’Ambroisie à feuilles d’Armoise, sera difficilement éliminée, lors du désherbage. Cela favorisera
ainsi l’installation de populations vigoureuses de plantes allergènes dans les champs de tournesol et la production d’un stock de semences conséquent dans les sols.
Dégâts :
L’ambroisie à feuilles d’armoise est une plante dont le pollen est particulièrement allergisant.
Quelques graines de pollen par m3 d’air peuvent provoquer rhinite, écoulement nasal,
conjonctivite, trachéite, toux et parfois urticaire et eczéma.
Dans 50% des cas, on peut constater l’apparition d’asthme ou son aggravation chez des sujets
déjà sensibles à ce type de symptôme respiratoire
Lutte :
Il est nécessaire de détruire l’ambroisie pour éviter la production de pollen et limiter la reproduction de cette plante.
A cet égard, il faut intervenir pendant la période préalable à la floraison. Cela permet ainsi de
limiter la production de pollen et l’installation de stocks de semences dans les sols. En effet la
durée de vie des graines étant supérieure à 10 ans, il faut agir au plus vite, lors de la détection
de foyers d’ambroisie pour empêcher la production de semences.
Situation en Champagne-Ardenne :
L’ambroisie est présente sur l’ensemble de la Champagne-Ardenne, avec une plus forte
fréquence, dans le sud de la région, comme l’atteste la carte page suivante.
Inflorescences d’Ambroisie à
feuilles d’Armoise
(Source : Jacques Thomas)
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées en Champagne-Ardenne. S'il donne
une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle.
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LA BERCE DU CAUCASE : HERACLEUM MANTEGAZZIANUM
Originaire du Caucase, cette plante est la plus grande des ombellifères d’Europe.
Cette plante ornementale est aussi remarquable, que hautement allergisante.
La plus grande ombellifère d’Europe : la Berce du Caucase
Identification :
Cette ombellifère peut atteindre 3,5 m de haut, ce qui fait d’elle la plus grande plante herbacée d’Europe.
Sa taille démesurée et ses fleurs blanches en ombelles, qui atteignent jusqu’à 50 cm de diamètre, permettent son identification de façon aisée.
Ses feuilles sont profondément découpées en 3 ou 5 divisions et mesurent généralement 50 cm
à 1 m. Ses tiges épaisses, sont creuses.
Ses fruits sont bordés de poils hérissés.
Remarque : il ne faut pas confondre la Berce du Caucase avec la Berce commune.
Biologie :
Sa floraison intervient en juin-juillet. Sa fructification se produit en Automne : chaque plante
peut produire plus de 10 000 graines, qui pourront être dispersées par le vent ou par les cours
d’eau.
Remarque : La floraison de cette plante n’intervient qu’après 3 à 4 ans de végétation, ce qui
rend difficile son identification, car seules les feuilles sont présentes
Tige creuse
de la Berce du Caucase
Nuisibilité :
 pour l’homme : cette plante produit une toxine appelée furanocoumarine, qui est présente dans l’ensemble du végétal.
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées en Champagne-Ardenne. S'il donne
une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle.
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 pour l’homme : cette plante produit une toxine appelée furanocoumarine, qui est présente dans l’ensemble du végétal.
Après un contact avec la sève, cette substance va être activée par la lumière du soleil
(d’où son appellation de toxine phototoxique) et provoquer des inflammations.
La peau devient rouge et gonflée, puis des cloques se forment. Les lésions ont l’aspect
d’une brûlure qui peut être grave et persister plusieurs années.
 pour la nature : cette plante, à haut pouvoir colonisateur, forment des populations
denses, qui interceptent la lumière, empêchant ainsi les autres espèces de se développer. Elle favorise également l’érosion des berges
Fleur de la Berce du Caucase
Lutte :
Il est préférable d’intervenir dès la détection de la présence des plantes, en les coupant
au ras du sol, avant la montée en graines. La manipulation de ces plantes doit se faire obligatoirement avec des gants, des lunettes et vêtements de protection, pour éviter tout
contact de la sève avec la peau et si possible à l’ombre.
Les ombelles en cours de fructification et les graines devront être incinérées et non
compostées pour éviter tout risque de propagation.
Après avoir été en contact avec ces plantes, il est préférable de changer de vêtements, de
les laver et d’éviter, pendant plusieurs jours, de s’exposer au soleil, car la sensibilisation
peut persister dans le temps, même si l’apparition d’une réaction n’est pas immédiate
Ombelle de la Berce du Caucase,
en cours de fructification
(Source : CBNBP)
Remarque :
Les fiches sur les plantes invasives ont été élaborées en partenariat avec le Conservatoire botanique national du Bassin parisien (Délégation Champagne-Ardenne).
Sources bibliographiques :
Expertise sur la flore des bords de route du département de la Marne (CBNBP, délégation
Champagne-Ardenne).
http://draaf.champagne-ardenne.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Fiche_Ambroisie_cle0478fd.pdf
Pour l’obtention d’informations sur l’état phytosanitaire de la région, tout signalement de ce type
de plantes, dès ses premières manifestations, est important.
Brûlures provoquées par les
toxines de la Berce du Caucase
Pour cela vous pouvez contacter l’animatrice du réseau BSV ZNA de la FREDONCA au
03 26 77 36 64 ou par mail à l’adresse suivante : [email protected]
LES CHENILLES URTICANTES
LA PROCESSIONNAIRE DU CHENE : THAUMETOPOEA
PROCESSIONEA
Cette chenille est un ravageur des chênes. Elle est
présente en forêt ou de façon isolée.
Ces insectes sont grégaires (vivent en groupe), se
déplacent ensemble et projettent des poils
urticants, très allergisants, portés sur le dessus du
corps. (cf. BSV N°1, semaine 10).
Processionnaires du Chêne
Destruction de la Berce du
Caucase, avec un équipement
de protection
Situation en Champagne-Ardenne
Une carte localisant les différents foyers de processionnaires du Chêne, présents en Champagne-Ardenne a été réalisée, en partenariat avec la DRAAF de Champagne-Ardenne et le
Département Santé des Forêts : 21 foyers de processionnaires du Chêne sont signalés dans
notre région en 2011 (cf. carte page suivante).
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées en Champagne-Ardenne. S'il donne
une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle.
5
PUCERON DU TILLEUL :
Situation en Champagne-Ardenne :
Les pucerons sont désormais absents sur les 4 sites observés au sein du réseau dans la région
de Reims, ce qui marque la fin de la colonisation.
80
60
40
20
0
Le nombre moyen de pucerons par feuille n’est plus quantifiable. Après une aggravation
de la fréquence des arbres colonisés jusqu’à fin mai, la situation est désormais saine.
Fréquence de Tilleuls
porteurs de pucerons
10
Nombre moyen de
pucerons
Pourcentage d'arbres
colonisés par les pucerons
Puceron du Tilleul
Nombre moyen de pucerons
par feuille de Tilleul
8
6
4
2
0
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées en Champagne-Ardenne. S'il donne
une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle.
6
ACARIEN DU TILLEUL :
Situation en Champagne-Ardenne :
Les acariens phytophages ont été observés au sein du réseau cette semaine dans la région de
Reims. Ils ont été détectés sur 2 des 4 sites visités. 1 % des arbres de ces 2 sites sont concernés. Lorsque les arbres sont colonisés, on détecte moins d’un acarien par feuille, sachant que
l’on a dénombré, au maximum, une dizaine d’acariens sur une feuille.
En comparant les observations effectuées depuis le début de la saison, on s’aperçoit que la
fréquence d’arbres contaminés par les acariens est très faible (cf. graphe ci-dessous).
80
Le nombre d’acariens par feuille est négligeable.
Fréquence de Tilleuls
porteurs d'acariens
Nombre moyen d'Acariens par feuille de
Tilleul
Nombre moyen d'acariens
Pourcentage d'arbres
colonisés par les acariens
Acarien phytophage du Tilleul
60
40
20
0
50
40
30
20
10
0
Remarque : ces ravageurs étant de moins en moins nombreux, nous avons constaté une
baisse significative des auxiliaires présents sur les feuilles de Tilleul cette semaine.
ACTUALITÉS DE LA SEMAINE :

Des larves de Hannetons ont été observées sur gazon, près de Tinqueux :

Sous serre dans la région de Reims, on a observé :
 des aleurodes (Trialeurodes vaporarorium) sur Calocasia et Fuchsia,
 des cochenilles à carapaces (Coccus hesperidum) sur Asplenium, Monstera et
Schefflera,

des thrips sur Impatience de Nouvelle Guinée (Echinothrips americanus),
 des cochenilles à carapaces (Unaspis euonymi) sur Fusain,
 des cochenilles farineuses (Planococcus citri) sur Asplenium et Philodendron,
 des acariens (Tetranychus) sur Calocasia
Bulletin édité sous la responsabilité de la Chambre Régionale d’Agriculture Champagne-Ardenne sur la base des observations
réalisées par les partenaires du réseau Zones Non Agricoles : Cohesis - Communauté de commune de Vitry-le-François Groupe COMPAS - FREDONCA - Ville de Bar-sur-Aube - Ville de Bétheny - Ville de Châlons-en-Champagne - Ville de Langres Ville de Reims - Ville de Saint-Dizier - GAEC des Pépinières Defontaine - Jardin Botanique de la Presle.
Rédigé par la FREDONCA, avec relecture du SRAL.
Animation du réseau ZNA : Aurélie DERCKEL, FREDONCA, 03 26 77 36 64, [email protected]
Action pilotée par le ministère chargé de l'agriculture, avec l’appui financier de l’Office National de l'Eau et des Milieux
Aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan ECOPHYTO 2018.
Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées en Champagne-Ardenne. S'il donne
une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle.
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