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promis la qualité, ce qui est l’attente fondamentale à la fois des usagers, des producteurs de soins et
de l’ensemble du système. La qualité n’est pas réservée à la seule vertu et s’il n’existe aucune
incitation à en faire, il y a peu de chance pour qu’il y en ait. Par ailleurs, il faut répondre à la question
de savoir si la qualité de l’exercice médical représente une diminution des dépenses de l’Assurance
maladie, car la qualité représente plutôt une meilleure prise en charge des patients dans la
prévention et dans le suivi des pathologies chroniques. Un changement est en train de s’amorcer,
profond dans le mode de relation entre le médecin et la rémunération et le médecin au patient et à
la société. Pour continuer ce changement, d’autres professionnels de santé doivent s’y inscrire, avec
une réflexion concertée prenant en compte plusieurs indicateurs. Enfin, un lien est en train de
s’établir en le mode de rémunération et le mode d’exercice. Si nous évoluons vers un mode
d’exercice multidisciplinaire, il conviendra de réfléchir à l’évolution du paiement à l’acte, mais aussi à
l’évolution du système d’intéressement. L’interaction en l’Etat et l’Assurance maladie, plus
particulièrement entre le niveau national et le niveau régional, dès lors qu’on considère qu’il existe
des priorités régionales, devra alors prendre en compte les résultats des professionnels sur ces
priorités.
Questions de la salle
Michel Combier, Union Nationale des Omnipraticiens Français (UNOF) : C’est effectivement une
démarche pas-à-pas. Il est important de ne pas oublier le rôle des associations de patients, qui se sont
réjouies d’une mesure telle que le paiement à la performance. Le système d’information va également
être important. Un déploiement de moyens également, car cette nouvelle rémunération ne repose
pas uniquement sur des critères de santé publique, mais aussi sur l’organisation des cabinets. En
outre l’Assurance maladie en régions a beaucoup travaillé, connaît bien les professionnels de santé et
possède un système d’information complet, mais le dialogue n’est pas encore bien établi en régions
entre l’Assurance maladie et les ARS.
Alain Coulomb : Il est évident que les patients sont sensibles au paiement à la performance. Les
patients chroniques ne relèvent pas d’une médecine à l’acte, mais d’un suivi régulier avec des
consultations plus longues. Concernant les relations entre l’Etat et l’Assurance maladie en régions,
elles sont très hommes-dépendantes et on ne peut pas laisser à la seule bonne volonté des acteurs la
mise en place de coopérations qui sont indispensables.
Jean Ducos, médecin à l’ARS d’Ile-de-France : Parmi les freins à l’évolution du système, il y a la
culture médicale, et cela dans trois domaines : la formation des médecins généralistes, encore très
axée sur la maladie aiguë ; l’éducation thérapeutique, qui n’est pas reconnue à part entière ; et enfin
le paiement à l’acte, qui est encore largement considéré par les syndicats de médecins, en particulier
à CSMF, comme le fondement de la médecine libérale.
Alain Coulomb : Vous avez raison, mais accompagner le changement, c’est souffrir d’un strabisme
divergent. Nous avons d’une part une perspective relativement longue fixant le cap, et d’autre part
des contingences immédiates fixant le rythme. L’évolution doit avoir lieu dès maintenant.
Catherine Raynaud, Pfizer : Il fallait adapter la rémunération à l’activité médicale avec l’introduction
de la performance et de la qualité, mais comment l’évaluation de cette qualité est-elle réalisée ?