SAISON 2015-2016
HUMANITES IMPROBABLES
DOSSIER DE SPECTACLE
Limportance d’être d’accord
jeudi 10 décembre à 20h30
Programmation Ad Fontes Canticorum
Texte de Bertolt Brecht
Musique de Paul Indemith
Direction - Jan Heiting
Mise en scène - André Lévêque
Théâtre Antoine Vitez - Aix-Marseille Université
29 av Robert Schuman - 13621 Aix-en-Provence cedex 1
theatre-vitez.com - 04 13 55 35 76
l’Importance d’être dAccord
L’importance d’être daccord
(Lehrstück vom Einverständnis) est une pièce de théâtre musical de
Bertolt BRECHT sur la musique de Paul HINDEMITH. Elle a été créée lors du festival de Baden-
Baden en 1929.
Brecht parle de cette pièce comme étant la synthèse de plusieurs théories de nature musicale,
dramatique ainsi que politique, avec pour but une pratique collective des arts. La pièce est
conçue comme une performance pluridisciplinaire, avec musique (solistes, chœur, piano à
quatre mains et sections cuivres et percussions), théâtre (scène pour trois clowns), la projection
d’images, une danse (de la Mort) ainsi que la participation des spectateurs.
L'œuvre fait partie, au même titre que
La Décision
,
Celui qui dit oui
, ou
Le Vol
de Lindbergh
, de
ce que Brecht nommait des "exercices didactiques" (en allemand, "Lehrstücke"). Après le colossal
succès planétaire de
L'Opéra de quat'sous
, qu'il voyait reposer sur un malentendu, il décide, au
tout début des années trente, d'inventer un théâtre autre que celui de la bourgeoisie. Il entend
s'appuyer sur les enfants des écoles, les unions laïques, les associations de jeunes travailleurs et
leurs chorales. Sur le modèle du théâtre jésuite, lequel en son temps permit d'aguerrir leurs
élèves à la réflexion (Brecht n'a-t-il pas dit : "Je suis le dernier écrivain catholique"?), il conçoit
donc de courtes pièces maniables aux fins d'enseigner la dialectique à un public neuf, car "tout
doit être changé". Il s'agit d'œuvres à valeur d'éveil pour la conscience, à forte teneur morale,
d'un type résolument inouï.
Alors qu'aujourd'hui on tourne un film sur la vie de Steve Jobs (tout comme Lindbergh, héros
contesté des temps modernes), que beaucoup ont considéré comme un grand visionnaire,
comme l'homme qui a révolutionné notre époque, il est sûrement important de se poser la
question de l'apport de la technologie dans nos vies et de réfléchir, comme le fait
particulièrement bien cette pièce, sur le bien-fondé de cette course au "progrès".
l'Argument
L’importance d'être d'accord met en jeu, comme
Le Vol
de Lindbergh
, une histoire d'aviateur. Un
avion s’écrase sur terre. Le point d’impact devient le lieu du spectacle. Le pilote naufragé est
souffrant et demande du secours craignant de mourir. Le débat est ouvert pour savoir si
l'homme est une aide pour l'homme; se posent alors les
questions de la survie, de l'entraide, de la vanité de
l'héroïsme en regard du prix du pain, de l'intelligence
avec le monde… Il y a un chœur, pour affirmer toute
vérité prosaïque au nom de tous…
Les badauds (choristes, solistes, instrumentistes ainsi que
le public) l’interrogent sur l’importance de son action
égocentrique, de son existence, de l'utilité de son acte
pour le bien de tous.
D’autres interrogations suivent dont, au milieu de la pièce, un intermède sanguinolent : une
scène grotesque pour trois clowns dans laquelle Monsieur Schmidt se fait soulager de ses
douleurs par ses « amis » qui le démembrent pour finir par le décapiter (cette scène fit d'ailleurs
scandale lors de la première).
La pièce finit avec la mort du pilote passant
son examen d’humilité.
Cruauté, violence sont explorés dans cette
pièce qui aborde le sujet de la complicité entre
celui qui porte secours et les forces du pouvoir.
les Rôles
Aviateur - Jean Christophe Born (ténor)
Mr Loyal - Pierre Villa-Loumagne (baryton)
Ensemble vocal AD FONTES (une trentaine de choristes, la foule qui questionne)
Clowns - Cécilia Cauvin, Silvia Cimino et Gilles Guérin
La mort - Silvia Cimino (danse)
Les instrumentistes - Sandrine Schipani et Jan Heiting (piano à quatre mains et une fanfare)
Le public (invité à chanter avec le chœur)
la Mise en Scène
Pour répondre à la rudesse de la musique et tout autant du
texte, il nous a semblé qu'il fallait traiter ce spectacle comme
un spectacle de rue, voire un spectacle de tréteaux. Un
spectacle où le spectateur devient simple passant, témoin
d'un accident, et qu'on interroge.
Interpeller le public, le faire participer, le faire chanter et
réagir, utiliser le décor ambiant, (balcons, fenêtres, mobilier
urbain etc.) prendre le parti d'une déambulation ...
Ce spectacle, même s'il est joué dans une salle de spectacle
"classique", devra se jouer dans ces mêmes conditions, à
savoir toute la première partie en extérieur durant l'accueil du public et le prologue; et une fois
à l'intérieur utiliser l'ensemble du lieu; inviter le public à réagir en partageant le chœur dans la
salle, en promenant la fanfare etc.
La participation des choristes et des
instrumentistes au texte et aux images
doit être primordiale afin de rendre
l'impression du questionnement général
soulevé par la chute de l'aviateur.
Des "tableaux vivants" seront créés par
l'ensemble des acteurs et musiciens du
spectacle en illustration des massacres
d'hommes par d'autres hommes.
Enfin le travail de clowns sera travaillé à la manière du Grand-Guignol mais sans complaisance,
pour montrer la cruauté et la violence faites à la différence.
la Musique
Hindemith, depuis ses débuts, est en réaction contre le romantisme et l'impressionnisme en
musique. Son écriture, brutale, dissonante, se méfie du "beau son". Chef de la "Neue Musik" il a
pour complices Stravinsky, Satie et le groupe des six notamment Milhaud et Honegger.
La seule collaboration entre Brecht et Hindemith est malgré leurs divergences une réussite
artistique. La partition est un bel exemple de ce que l’on appelle
Gebrauchsmusik
(musique
utilitaire). Avec son grand sens du théâtre, Hindemith écrit une partition qui suit laction de près
et se met au service du texte. La musique n’est pas là pour la musique mais elle sert les mots.
Hindemith ne donne pas des grands airs lyriques au ténor-soliste, bien au contraire sa musique
fait dialoguer le pilote avec les autres.
Leffectif instrumental rajoute aux possibilités théâtrales. Un 1e groupe d’instruments soutient le
soliste et le chœur sur la scène tandis qu’un 2e groupe d’instruments à vent (fanfare) commente
hors scène (éventuellement ambulant) et accompagne la scène des clowns. Pour Hindemith, la
composition du 1e groupe est libre tout en respectant la partition. Le nombre d’instruments de
la fanfare est également facultatif. Pour notre part, nous utiliserons un piano à quatre mains
pour le premier groupe et un groupe d’instruments à cuivre pour la fanfare.
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