L’utilisation des eaux recyclées, dans un
objectif de potabilité ou d’irrigation par
aspersion de plantes consommables,
exige un traitement supplémentaire pour
s’assurer de la destruction de tout germe
potentiellement pathogène et une épura-
tion chimique conforme aux régulations
qui pèsent sur chacun des usages.
En tant qu’expert dans l’aide à la mise en
œuvre des directives européennes et du
Grenelle de l’environnement, le BRGM
propose ses compétences variées, pour
contribuer à la préservation de la ressource
en eau : réalisation de systèmes d’informa-
tion géographique, outils et méthodes de
gestion des nappes et aquifères ; pro-
grammes de surveillance ou de recherche
contre la pollution des eaux souterraines
et des sols ; étude des mécanismes phy-
siques, physico-chimiques et biologiques,
induits par les activités humaines et pou-
vant conduire à l'altération de la qualité
de ces eaux ; ou encore modélisation
hydrodynamique et bio-géochimique
prédictive de l’évolution de la composi-
tion des eaux souterraines.
Le BRGM mène, en particulier depuis
2006, le projet-cadre NouvEau, qui
regroupe tous ses projets de recherche,
nationaux et européens, sur les ressources
en eau non conventionnelles (y compris
les eaux usées) et leur utilisation ou
impact.
Les objectifs de NouvEau sont de :
●Promouvoir des concepts de gestion
active de l’eau permettant de satisfaire
aux besoins humains et écologiques
sans dégradation quantitative et quali-
tative de la ressource, dans la droite
ligne de la DCE.
●Faire progresser les bases scientifiques
et techniques de l’utilisation des res-
sources en eau non conventionnelles,
notamment de basse qualité (eaux
usées, eaux salines…), tout en maîtrisant
les risques pour les consommateurs et
l’environnement.
La “gestion active” de l’eau, qu’est-ce que c’est ?
C’est un nouveau concept que contribue
à développer le BRGM, qui vise à
atténuer les impacts des changements
climatiques/globaux sur les ressources
en eau. Cette méthode de gestion prend
en compte à la fois des ressources
conventionnelles (eaux superficielles,
écrêtement de crues, stockage inter-
saisonnier…) et non conventionnelles
(eaux usées prétraitées, eaux saumâtres,
eaux salines traitées). Elle agit à la fois
sur la recharge des aquifères (par de
l’eau de pluie ou de l’eau usée traitée
ou dessalée) et sur les variations de la
réserve en eau (liées aux pompages et
à la consommation).
Recharge artificielle des eaux souterraines de la
nappe de KorbaMida (Cap Bon, Tunisie) par les eaux
usées traitées. La recharge de l’ordre de 1 500 m3
par jour s’effectue via des bassins d’infiltration.
© BRGM im@gé - J.Casanova
●Prendre en compte la situation clima-
tique, économique et sociale, des pays
en développement et proposer des
solutions durables dans des contextes
de pénurie d’eau de qualité, de pauvreté,
de crise sanitaire et de faiblesse des
structures administratives.
●Développer des méthodes et outils d’ana-
lyse économique pour la planification
à long terme de la gestion des ressources
en eau.
●Proposer des solutions intégrées de ges-
tion des ressources en eau dans un
périmètre d’action donné, tout en prenant
en compte l’ensemble des besoins, des
ressources disponibles, des acteurs, des
contraintes sociales et économiques.
Dans le cadre de NouvEau, le BRGM est
notamment engagé dans deux projets
de recherche nationaux, en collaboration
avec des industriels, REGAL et ACTISOL, et
deux projets internationaux, RECLAIM
WATER et SAPHIR.
La zone non saturée est une barrière naturelle
contre la pollution des nappes. Mieux comprendre
son fonctionnement est l’enjeu du projet REGAL.
© BRGM im@gé
Modélisation de la nappe du bas Gapeau étudiée dans le cadre du projet Regal.
Cette vue 3D représente l’altitude du toit des Phyllades, roches constituant le substratum de l’aquifère.
© BRGM
REGAL développe le concept de gestion
“active”, qui n'agit pas seulement sur les
prélèvements dans une nappe mais aussi
sur sa recharge. La zone non saturée en
eau (ZNS), qui se situe entre le sol et la
nappe, joue en effet un rôle majeur de
barrière réactive contre toute pollution
résiduelle des eaux alimentant la nappe.
Le BRGM entreprend, dans ce projet en
partenariat avec le groupe Veolia, d'étu-
dier en détail le fonctionnement de la
zone non saturée, à l'échelle d'un pilote,
et de réaliser la modélisation biogéochi-
mique des processus qui y ont lieu. Ces
modèles permettent une simulation du
traitement naturel des eaux par le sol
afin de garantir l'innocuité sanitaire
d'une infiltration d'eaux usées traitées
dans la nappe.