Sociologie et anthropologie Chapitre 1 (introduction) : Le champ et la démarche anthropologique L’ethnologie et l’anthropologie font partie d’une même discipline mais les réalités sont différentes. En France, la tradition terminologique a privilégié l’ethnologie. Il y a un changement depuis quelques années. L’anthropologie est un terme employé dans les pays anglo saxons. Les racines des deux mots sont différentes : ethnos = ethnies, met l’accent sur la pluralité des ethnies et anthropos = Homme, qui étudie l’unité du genre humain. Il y a donc des conceptions différentes. L’ethnographie est un terme simple car il y a une même définition pour tout le monde, l’ethnographie est une partie descriptive de l’ethnologie, c’est la collecte directe la plus minutieuse possible des données recueillies sur le terrain avec des techniques diversifiées (vidéos, enregistrements…). Claude Levi-Strauss, l’anthropologue français qui a eu un rôle important pour la discipline, père du mouvement du structuralisme. Il a une vision particulière et dit que les trois (anthropologie, ethnologie et ethnographie) sont des étapes successives, l’ethnographie (premier stade : la collecte des données) puis l’ethnologie (2ème stade : premier niveau d’analyse, on essaie de faire émerger la logique spécifique de la société qu’on étudie puis dont on fait la synthèse) et enfin l’anthropologie (2nd niveau d’analyse et intervient la comparaison entre les sociétés, c’est l’étape ultime pour Levi-Strauss). La définition de l’anthropologie de Levi-Strauss : « Anthropologie structurale »: l’anthropologie est « la connaissance globale de l’homme dans toute son extension historique et géographique aspirant à une connaissance applicable à l’ensemble du développement humain depuis les hominidés jusqu’aux races modernes et tendant à des conclusions valables pour toutes les sociétés humaines depuis la plus grande ville moderne jusqu’à la plus petite tribu mélanésienne. » L’anthropologie peut s’intéresser aux études récentes et anciennes. C’est une vocation universelle qui étudie l’homme. La sociologie et l’anthropologie : les disciplines qui étudient l’homme en société, les disciplines voisines avec des auteurs qui s’influencent les uns les autres, la frontière est artificielle. Elles sont nées dans la 2ème moitié du 20e s, elles ont pris des routes difficiles. Les ethnologues travaillaient sur des sociétés « primitives » ie des sociétés traditionnelles à petit effectif. Les sociologues travaillaient sur des sociétés modernes, urbanisées, « civilisées », plus complexes et à forte profondeur historique. L’anthropologie biologique est l’étude des variations, des caractéristiques de l’homme dans l’espace, le temps, c’est une partie de l’anthropologie, il y a aussi l’anthropologie physiologique ou linguistique. L’anthropologie sociale et culturelle représente tout ce qui constitue une société (fonctionnement économie et politique ou organisation sociale). L’anthropologie est associé à la démarche particulière : le terrain avec matériaux de terrain : des méthodes d’observation participante, une méthode pas toujours d’actualité, les premiers anthropologues à la fin du 19e s, était nommés anthropologues de « chambre » ou de « véranda » car ils travaillaient de chez eux, sans aller sur le terrain, fondent leurs analyses sur des documents de 2nde main, ce qu’on leur envoie, des récits de voyageurs, de missionnaires. Malinowski est un des personnages considéré comme le père fondateur de l’anthropologie et de la méthode de l’observation participante. Il part en 1914 dans les îles trobriandaises jusqu’en 1918, ça à révolutionner la démarche de l’anthropologie, un même homme qui recueille et analyse les données et innove en publiant un livre « Les Argonautes du Pacifique occidental » et ne va pas seulement donner ses résultats mais va expliquer comment il les a obtenu. Il montre la nécessité de s’immerger dans la société que l’on veut étudier avec une implantation de longue durée car il y a l’apprentissage de la langue, participer aux activités et attendre que la population s’habitue à votre présence afin qu’elle se comporte normalement. Cette nouvelle méthode constitue une rupture épistémologique, une vraie révolution dans le mode de connaissance : les anthropologues, avant étudiaient de chez eux, de l’extérieur, du haut d’une certaine supériorité, avec cette nouvelle méthode, les anthropologues en demande et étudie les populations de l’intérieur mais les questions de distance et d’objectivité sont toujours présentes. Donc il faut essayer de combattre l’ethnocentrisme qui est l’attitude qu’on les membres d’une société à ramener ce qu’ils observent chez les autres à leurs propres normes, à leurs références culturelles, ce qu’ils connaissent donc à formuler des jugements de valeurs et une mauvaise compréhension de l’autre et à l’idée que la norme est notre culture, que l’on a un regard de supériorité et nous amène à une comparaison entre les cultures. C’est une tendance universelle. L’ethnocentrisme est différent du racisme : le racisme est le fait de dire qu’il existe des races distinctes, que certaines de ces races sont inférieures et d’autres supérieures et dire que cette supériorité/infériorité n’est pas culturelle ou sociale mais génétique, biologiquement déterminée. Cette méthode (observation participante) privilégie une approche contextuelle. On met l’accent sur la totalité de la société et l’interdépendance des institutions. Chaque culture est unique avec des configurations uniques. Chapitre 2 : Les débuts de l’anthropologie 16e siècle et la découverte du nouveau monde : Christophe Colomb (1492), il pense avoir découvert les Indes. Les européens découvrent les Amériques, qu’ils ne sont pas seuls, c’est un moment clef car avant ils n’étaient pas sur de l’espèce humaine. Ils croyaient aux espèces hybrides donc ils sont surpris de voir des humains et s’ils sont vraiment humains. Ils se demandent jusqu’où vont les frontières du monde. C’est une conquête militaire et spirituelle : l’objectif est de conquérir et d’évangéliser les populations découvertes, les espagnols se donnent cette mission. Les conquérants sont accompagnés de missionnaires qui auront un rôle clefs, il y a eu des débats entre les missionnaires sur le critère de leurs apparences physiques et leurs comportements alimentaires (viande cru>idée du cannibalisme) et leurs croyances. Les missionnaires veulent civilisés ces « sauvages ». Ils vont avoir des positions parfois opposées, certains essaient de protéger les indiens comme Bartolomé de Las Casas, il rappelle qu’il est là pour le côté spirituel et non militaire, d’autres pensent que c’est une guerre et une soumission juste. Ils sont confrontés à l’altérité. Ce siècle Rôle majeur au niveau de la réflexion sur l’homme et important d’un pt de vue empirique avec des approches de terrain. Les missionnaires interdisent et détruisent les lieux de culte, les temples… mais ça ne marche pas, le culte continue, ils doivent assouplir leurs démarches ds un but d’efficacité. Pr faire passer le message catholique il faut connaitre ces populations, leurs cultures, leurs coutumes pr adapter leurs méthodes, ils se transforment en linguistes en étudiant les langues locales dc dico, ethnographe (Bernardino de Sahagun= précurseur de l’ethnographie moderne pcq il va étudier les aztèques et rédige Histoires des choses de la nouvelle Espagne -> encyclopédie aztèque, annonce des méthodes contemporaines comme des entretiens avec des gp de vieillards car les enfants ont déjà été éduqué). Le 18e siècle et le concept d’ « homme »: les philosophes des Lumières et l’étude des « sauvages », ces sauvages sont plus proches de l’état de nature, à l’état pur, dc labo d’étude inespéré pr comprendre la nature hu. La philo fait naitre un intérêt intellectuel pour l’étude du sauvage avec JJ Rousseau et l’illustration de ce type de démarche. La philo permet les conditions d’émergences de l’anthropologie. Reconnaissance de relativisme culturel. Certains auteurs reprennent cette idée comme Montesquieu en cherchant les variables qui expliquent les différences de culture. Il y a l’idée que ces sauvages sont paisibles, heureux. Peu d’avancées empiriques, les 1ères expéditions avaient pour but de ramener des marchandises dc les contacts avec les populations sont limités, méconnaissances sociales. Une exception : la société des observateurs de l’homme, fin du 18e s, qq pers vont fonder une société savante qui réunit des savants qui tentent de vérifier empiriquement les idées des lumières, sur une courte période (1799-1808). Dans années 70, J. Jamin et J. Copans, « Aux origines de l’anthropologie… » introduction sur la société et textes compilés des savants de cette société. L’idée de cette société est d’étudier les =sociétés sauvages de manière concrètes : l’abbé Dubois 1806 fuit les persécutions de la France et se réfugie en Inde en rédige un livre sur les coutumes en Inde. LF Jaufrey, fondateur de la société des observateurs de l’homme. Démarche inductive : partir des données du terrain pour élaborer une théorie c’est celle des sociologues et ethnologues contemporains. En 1800, le géographe et naturaliste (bateaux) partent du havre pr une expédition scti ds les terres australes. A bord il y a des hommes de sc de la nature mais pas de scti de l’homme, un des mb JM de Gérando se dit qu’il faudrait leurs donner un manuel sur l’étude de l’homme : considérations sur les diverses méthodes à suivre ds l’obs des peuples sauvages. Ce texte va apparaitre comme un manuel d’ethnographie avec curiosité intellectuelle. Sc de l’homme est une sc de l’obs, ramener des faits et les comparer, discipline empirique. Texte d’étude de l’enfant sauvage de l’Aveyron. Le 19 e s : l’institutionnalisation de la discipline : la colonisation et le 19e s, conquêtes coloniales très fortes qui aboutissent lors de la signature de l’acte de Berlin en 1885 (partage de l’Afrique), intérêt politique des sauvages car il faut administrer ces populations, l’indigène n’est plus un bon sauvage capable de ns renseigner sur le fondement de l’h mais est considéré inférieur et qui ont besoins de la société occidentale pr avancer vers le progrès. Rapports rédigés au 19e décrivent des populations qui vivent ds un dénuement moral et intellectuel. Pr administrer ces populations il faut les connaitr dc étudier coutumes… Dc rigueur scti plus marquée. Ces écrits alimentent les travaux des scti. Les sauvages deviennent des primitifs (=premiers, moins avancés), ancêtre du civilisé, intérêt en se disant que si on va voir ce qu’il se passe chez eux on apprendra des choses sur nos ancêtres et nos origines. Changements de terme pas anodin. Leurs sociétés sont plus simples que les notre dc compréhension de plus de choses chez nous : courant évolutionniste. Chapitre 3 : De l’évolutionnisme à l’anthropologie moderne. 1. L’évolutionnisme biologique de Charles DARWIN (1809-1882) Il n’est pas anthropologue ! Contextualisation : 1831-6 expédition sur un bateau à travers le monde, il part comme naturaliste (collection de plantes et d’animaux), voyage déterminant pr sa carrière scti, il s’avère être un très bon observateurs. Aux Galapagos particulièrement : espèces différentes de celles aux Amériques malgré la proche distance. Idée qu’une espèce naturelle n’est pas fixe, elle évolue et peut se transformer en une autre en évoluant. Idées constituant une révolution pr l’époque car avant lui, on considérait que les espèces étaient fixes et éternelles, crées par Dieu ne pouvant pas évoluées. Rupture. Remise en cause de la création divine. Idée jusqu’en 59, « l’origine des espèces », étape importante, évolution et comment elles évoluent. L’origine des espèces en 1859. Influence de Malthus Essay on the principle of population (1798) : déséquilibre qui conduit l’humanité vers famine dc moyens destructifs (guerres) et moyens (restriction des naissances). Sélection naturelle qui explique le comment de la transformation des espèces. Darwin travaille avec Wallace. Il systématise sa théorie qui consiste en un processus où certaines espèces survivent au détriment d’autres. L’environnement évolue sans cesse, les organismes doivent donc s’adapter et pr cela besoin de qualités d’adaptation dc organismes les mieux adaptés vont survivre. Au fil des générations, la qualité qui leur a permis de survivre deviendra le caractère de l’espèce. L’évolution est un changement transgénérationnel et idée qu’elle résulte d’une meilleure adaptation à l’environnement. Logique de l’idée du progrès par rap aux étapes antérieures. Evolutionnisme est une théorie du progrès et idée que progrès est inéluctable, on ne peut pas l’éviter car les espèces n’ont pas le choix. Darwin inclue l’homme ds ce processus d’évolution mais ne parle pas de l’homme d’un point de vue social mais d’un point de vue biologique. Confrontation avec découvertes importantes en 1856 avec l’homme de Neandertal puis de Cro-Magnon. Il évoque l’évolution de l’homme en tant qu’espèce animale. Opposition de l’église : révolution car pb de l’origine de l’homme ne se posait pas car idée de la création divine jamais remise en question, Darwin publie ces textes et remise en question. L’évêque anglican Wilberforce avait même daté la création divine. 1860 -> débat. 2. L’évolutionnisme en anthropologie. (A lire texte de Lévi-Strauss sur l’évolutionnisme -> faux évolutionnisme, « race et histoire », pas celui sur la famille) Principes généraux : Schémas d’évolution, évolution des sociétés et des institutions : idée démarche de simple vers complexe avec des stades intermédiaires et idée du progrès, d’amélioration. Renversement idéologique entre les lumières et le 19e s, sociétés sauvages sont moins avancés, primitives ds mvt évolutionniste, société la plus avancée société occidentale et les autres sont en retard. Objectif des anthropologues de cette époque : retracer grands schémas d’évolution des sociétés humaines. Il existe des sociétés qui ressemblent aux sociétés anciennes, primitives et les anthropologues vont les utiliser comme exemple vivant/témoin pr savoir comment l’homme vivait avant, projet de connaitre l’origine de l’homme. Ils vont ordonner ses sociétés sur échelle d’évolution avec idée de sociétés simples et d’autres plus complexes. Si les plus avancés sont en Europe, logiquement les sociétés premières ont connus des institutions inverses. Si maintenant monogame, avant promiscuité sexuelle, communisme sexuel, monothéiste dc avant sociétés primitives croyaient en plusieurs dieux. Sources à la disposition des anthropologues pr leurs recherches se diversifient et se solidifient, s’améliorent : Edward B. Tylor enquête sur le mariage ds 300 sociétés différentes et travaille avec méthode comparative, précurseur de cette méthode. Ils ne travaillent plus avec des documents produits par eux-mêmes. Et retrace cheminement depuis l’origine de l’homme. Typologie intelligible des structures et cultures différentes et définissent des stades par lesquels tous les groupes humains passent. Avec idée qu’il y a eu direction unique et que ce chemin mène au progrès. Irrationnel vers rationnel. Théorie évolutionniste repose sur des jugements de valeurs : intérêt de ces théories, même espèce humaine évolue ds même direction, tous sur même échelles, pas de différences fondamentales entre ces sociétés, diff de dvt pas de génétique. Et idée que ces populations sont amenées à atteindre le stade le plus avancé. Cette conviction va servir d’arguments pr les défenseurs de colonialisme. But des anthropologues est d’embrasser totalité de culture humaine ds ce sens, correspondre mieux à l’étiquette d’anthropologue en comparant sociétés entre elles, c’est pourquoi ils utilisent des méthodes comparatives. 3. Figures majeures du courant évolutionniste. Lewis Morgan (1818-1881), juriste qui s’intéresse à l’anthropologie et représente une figure de l’anthropologie. Ancient Society (1877) il tente de dresser tableau complet de l’évolution des sociétés hu, surtout famille, mariage, mode de gouvernement et de subsistance. Va concevoir histoire de l’humanité en 3 stades : sauvagerie (inférieure, moyenne et supérieure), barbarie (inférieure, moyenne et supérieure) et civilisation. Il y a progression normale et nécessaire d’un stade à l’autre. Idée de marche vers le progrès. Rôle des inventions ds passage d’un stade à l’autre, homme est un être inventif, induit mode de subsistance diff -> modification des conditions de vie. Origine unique de l’homme. Sauvagerie inférieure l’homme vit de cueillette, début de langage articulé-> pas d’exemples car plus de sociétés restées à ce stade, sauvagerie moyenne : invention du feu et de la pêche, mode de subsistance change -> aborigènes d’Australie et Polynésiens, sauvagerie supérieure invention arc et flèches-> tribus indienne d’Amérique de Nord, barbarie avec invention de la poterie. Passage à civilisation avec l’écriture. Evolution des institutions. Critiques du schéma de Morgan : - Reconstruction hautement conjecturale - Remise en cause par les données empiriques - Schéma du passage du simple au complexe remis en cause Mais : - Projet anthropologique - Différences entre les sociétés dont les différences de développement - Même échelle de développement - Réflexion sur modes de production Edward B. Tylor (1832-1917) : 1er prof d’anthropologie à Oxford, s’intéresse à la religion avec un schéma d’évolution : veut comprendre ce qu’est une religion et d’où elle vient, comment elle est née, forme première ? -> Double réflexion. Théorie tourne autour du concept d’animisme = croyance en des êtres spirituels. C’est une définition minimale de la religion. Animisme comme dénominateur commun à toutes les religions et point zéro de la religion. Schéma d’évolution : - Animisme - Fétichisme - Polythéisme - Monothéisme Animisme : Part de l’idée que l’homme premier va réfléchir sur ce qui lui arrive fait ressortir deux expériences : sommeil et rêve, mort. Ces hommes dans leurs sommeils se voient agir alors qu’ils n’ont pas bouger -> idée du double, conception de l’âme et de l’esprit, dualisme fondamental entre corps et âme. Même principe lors de la mort, idée de survie de l’âme -> culte des morts, culte des ancêtres : esprits qui veillent sur vous ou maléfiques selon les croyances. Croyance s’étend au monde de la nature, esprits de la nature mobiles, responsables de certaines maladies. Fétichisme : figer ces esprits dans des objets, considérés comme culte rendu aux objets censés être habiter par les esprits. Polythéisme : idée que va se développer un culte de la nature et les esprits vont acquérir le statut de divinités capables d’agir, conçus comme des dieux. Dieux bénéfiques ou maléfiques ou les deux. Monothéisme : ces hommes commencent à penser qu’un dieu est suprême, créateur de tout le reste. Tylor a une conception laïque des choses, croyance en un dieu est le fruit d’une réflexion religieuse de l’homme à travers le temps. Religion évolue et passe de formes simple à formes de plus en plus complexes. En même temps, il y a l’idée de progrès dans ce développement. Développent d’une moralité. Esprits ne se soucient pas des actions des hommes. Croyances de plus en plus morales, pense que les actions pendant la vie seront récompensées ou punies dans l’au-delà. Critiques : - Durkheim : remet en question idée que religion vient de réflexion de l’homme. D considère que l’homme n’avait rien d’un philosophe. - E. Evans-Pritchard fait remarquer que théorie est conjoncturelle, les choses ont pu se passer comme ça ou autrement -> théorie arbitraire. - Reconstruction boiteuse et basée sur l’imagination - Remise en cause par les données empiriques - Mais réflexion sur la religion et l’animisme Tylor a eu tort de croire que l’animisme était à l’origine de la religion mais intérêt de chercher l’origine. 4. Synthèse Ces théories sont des théories ethnocentriques, les sociétés autres sont regardées à partir des critères des occidentaux du 19ème et mesurent leur retard. Tendance à projeter ces sociétés à l’inverse des sociétés occidentales. Société la plus primitive, élémentaire selon les chercheurs de l’époque : la tribu aborigène d’Australie. Théories basées sur des critères arbitraires : poterie qui fait passer à la barbarie, qu’est ce qui laisse penser ça ? Pas de base empirique, jugements de valeurs. Théories servent de justifications au colonialisme, si on considère que toutes les sociétés avancent et arrivent au progrès, si on les aide elles avanceront plus vite. Notion d’invention importante, ces théories ne prennent pas en cause la communication et la connexion entre les sociétés, donc on ne sait pas vraiment qui a inventé quoi, chaque société ne vit pas « sous cloche », elles ont toutes des relations entre elles, avec les tribus voisines. La communication existait mais différemment, sociétés non isolées des autres. Un courant reproche ça : courant diffusionniste, diffusion des traits culturels. Des chercheurs ont re créé ces schémas de diffusion. Façon de procéder : chez les évolutionnistes exemples pour illustrer les théories (Morgan), or démarche de l’anthropologue aujourd’hui est l’inverse, on part de l’ethnographie, du terrain pour élaborer les théories -> démarche inductive. Apports du courant évolutionniste à ne pas négliger : - il faut souligner l’intensité de travail, une immense curiosité intellectuelle et une étendue de connaissances phénoménale, institutionnalisation de la discipline, avec ces auteurs la discipline a son assise institutionnelles -> premières sociétés savantes d’ethnologie, chaires à l’université, musées… - Mais ces théories ne sont pas racistes car les théories racistes disent que les races inférieures n’évoluent pas et que les retards sont dû à des différences biologiques, génétiques, ces théories disent que ces peuples vont évoluer et que leur retard à des causes économiques, démographiques, ces théories sont même antiracistes. - Réflexion sur l’unité du genre humain et la diversité culturelle et posent le problème fondateur de l’anthropologie : comment expliquer l’unité et la diversité de l’espèce humaine ? Morgan parle même de « famille humaine ». cela fait avancer la réflexion. - Les anthropologues font naitre l’incitation au terrain aux étudiants qui prendront la suite. Discipline spéculative devient empirique. 5. Vers l’anthropologie moderne. L’anthropologie change de direction, de perspective. Une éviction d’histoire par les successeurs des évolutionnistes : les auteurs utilisaient l’histoire pour comprendre la diversité. Ils veulent dépasser ce schéma historique et amène beaucoup d’entre eux à refuser le recours à l’histoire, ils veulent l’évincer. B. Malinowski va être de ceux qui vont écarter toute allusion à la jeunesse de ce qu’il étudie. De cette manière, ils se départissent de ces schémas, l’idée qu’on ne peut connaitre les hommes qu’en communiquant avec eux devient évidente. - Nécessité du terrain : travail mené grâce à l’observation participante. Rite de passage du premier terrain pour devenir ethnologue. L’inventeur, père de cette méthode est Malinowski, il joue un rôle majeur. Il fait sa thèse avec Frazer, qui est dans un évolutionnisme finissant et s’oppose aux évolutionnistes qu’il appelle « anthropologues en chambre, il prône l’enquête scientifique de plein air. C’est un des premiers a revendiqué cette nécessité d’aller sur le terrain et de faire du terrain le centre de son travail, il va dans les îles Trobriand (où ils utilisent la Kula : systèmes d’échanges inter îles et dans les îles) entre 1915-1918, c’est un des plus long travaux d’enquête jamais entreprit avant, le chercheur devient l’enquêteur (ethnologue ET ethnographe). Il écrit un texte en 1922, classique de la discipline Les Argonautes du Pacifique occidental (lire introduction !), son texte n’est pas que méthodologique, il décrit aussi la façon de vivre des habitants de l’île. Il s’élève contre les stéréotypes des colonisateurs qui présentent les indigènes comme paresseux et irrationnels. Il accuse ces colonisateurs d’avoir une connaissance des indigènes insuffisante. Ils ne connaissent pas ces populations car ils ne les fréquentent pas. Tournant majeur car il explique comment il a obtenu ses résultats avant de les présenter. L’ethnologue doit oublier ses références culturelles pour comprendre la population qu’il étudie et les - comprendre à partir de leur logique culturelle avec leur vision de leur monde. Il doit « se couper de la société de blanc ». objectif de l’immersion : devenir le plus transparent possible, l’ethnographe est un élément perturbateur, il faut donc du temps pour que les populations s’habituent à votre présence et arrivent à se comporter normalement -> immersion totale et apprentissage de la langue sans interprètes (l’interprète peut raconter ce qu’il veut et n’utilisera pas forcément les mots de la langue locale -> moins bonne compréhension). Malinowski travaillait donc sans interprète. Observation participante : technique qu’il préconise : vie partagée avec la population et enregistrer tout ce qu’il observe, pas seulement travail de questionnaires et d’entretiens. Utilité de l’observation : permet d’enregistrer des phénomènes qu’un informateur peut oublier de dire intentionnellement ou non et contrôle des déclarations des personnes avec l’observation. Permet aussi de mesurer distance entre ce qui est de l’ordre de l’idéal et de la réalité -> confrontation. Il y a des façons de faire, il donne des conseils. Il y a des domaines à ne pas négliger. Il faut aussi gagner la confiance de la population observée. Changement de perspective. Approche contextuelle. Edward Evans Pritchard va mener des enquêtes de terrain en Afrique, surtout deux populations du Soudan, il étudie ces population grâce à des monographies (1937 : « Sorcellerie, oracles et magie chez les Azandés » et 1940 : « Les Nuers : description des modes de vie et des institutions politiques d’un peuple nilote », texte fondateur de l’anthropologie politique, il va se demander comment fonctionne la vie de ce peuple sans gouvernement, ils fonctionnent sur des réseaux de parentés. Ces monographies sont devenues des classiques.) L’observation participante est devenue incontournable mais a posé un certain nombre de débats, observer et participer sont deux termes un peu contradictoires, deux logiques différentes donc discussion pour savoir jusqu’où on peut aller dans la participation et sur les frontières entre l’observation et la participation. Participer trop peut réduire la distanciation, mais participer trop peu ne permet pas de sortir du regard ethnocentrique et rester dans un regard superficiel et sans beaucoup d’informations sur la population à observer. Débats important qui tourne autour de la difficulté de neutralité, d’implication, de se rendre le plus transparent possible. Réflexion sur l’observation participante de Jeanne Favret Saada (dans le livret de textes du TD de sociologie), elle va travailler sur la sorcellerie et ses pratiques en France, elle s’installe dans le département de la Mayenne et elle publie un texte devenu un classique « Les mots, la mort, les sorts » (dans les années 70) et « Corps pour corps : enquête sur la sorcellerie ». La discussion porte sur la position du chercheur mais aussi sur l’écriture, courant de réflexion sur l’écriture anthropologique aux USA dans les années 70 qui remet en cause l’objectivité du chercheur. Malgré tous ces débats, les anthropologues ont montré la nécessité de l’ethnographie, on passe le cap de l’évolutionnisme et des théories abstraites et on rentre dans l’anthropologie moderne qui laisse une grande place au terrain. Acculturation à l’envers car on s’efforce d’entrer à l’intérieur de cette société en adoptant leurs visions des choses et voir les choses de l’intérieur. Faire une enquête ethnographique ne se programme pas à l’avance avec un protocole rigide, il faut se laisser guider par les interlocuteurs. L’enquête se prépare, on sait quoi chercher mais on se remet en cause. « Le terrain mène l’ethnologue », on ne maîtrise pas tout. Changement d’objet et de territoire: aujourd’hui on ne peut plus cantonner l’ethnologie à l’étude des sociétés traditionnelles. L’ethnologie n’a plus de territoire, sociologues et ethnologues se côtoient, discipline définit par une problématique majeure centrée sur l’altérité et la différence. Devient une science de l’altérité proche, ethnologie de la France se met en place. Développement de travaux de l’anthropologie du proche : altérité tout près, dans métros, gares, matchs de football… des ethnologues travaillent dans les institutions politiques (« Un ethnologue à l’Assemblé » de Marc Abalés où il analyse l’Assemblé nationale comme une micro société, il pose des questions sur le rôle de l’AN, la place du politique et même sur la construction de la démocratie, le fonctionnement de notre société). Sujet de recherche où il y a une grande proximité. Anne Monjaret, les rituels dans l’entreprise => Ste Catherine où on fête les catherinettes (jeunes femmes pas mariés à 25 ans), elle montre qu’il y a des codes. L’ethnologue n’a plus à franchir les océans pour travailler sur la différence et l’altérité. « Ethnologie at home », passage de l’exotique au proche. Multiplication des formes de terrain : terrains multi sites. - Dimension comparative : déjà présente chez les premiers anthropologues, comparaison à larges échelles, comprendre la différence d’un point de vue historique. Plusieurs de leurs successeurs refusent ces comparaisons donc certains auteurs refusent la dimension comparative. Cette dimension est essentielle dans la démarche anthropologique car si on connait plusieurs sociétés, cultures, on s’ouvre au monde. David Lebreton, prof et membre du CNRS a publié beaucoup d’ouvrage sur l’anthropologie du corps et les conduites à risques. La saveur du monde : une anthropologie des sens (2006), compare des cultures entre elles. L’homme n’est pas seulement un esprit mais d’abord un corps. Il explique que le corps est un filtre par lequel l’homme s’approprie le monde par ses sens. Il montre que ces perceptions sensorielles sont avant tout culturelles. La culture modèle la façon dont on voit le monde. Ce filtre a été mis en place par l’éducation. Le sensoriel devient un univers qui a du sens pour l’individu, l’enfant y construit ses repères grâce aux gens qui l’entourent et le guident dans un univers particulier. L’environnement écologique et humain modèle la perception. On construit la façon dont on perçoit le monde, il appelle ça la modélisation culturelle des sens. Selon sa culture on ne voit pas les mêmes choses. Une culture détermine un champ de possibilité. L’idée qu’il développe est que chaque société élabore son propre modèle sensoriel. Face à une même réalité, les sensations et les émotions seront différentes car elles renvoient à leur propre système de références. (Exemple : esquimaux : environnement très différent des occidentaux, vue prend une tonalité propre, ils privilégient moins la vue). Style de vision, de toucher, de gout, d’olfaction propre à la société d’où on vient, de la catégorie sociale, âge, génération, classe d’appartenance + itinéraire individuel. Configuration sensorielle propre à chaque société. Les sens n’ont pas tous la même importance d’une culture à l’autre. Notion de vision du monde n’est pas neutre. Anthropologie permet de prendre de la distance et de décentrer le regard. Chapitre 4 : Anthropologie de la parenté L. Marshall, Bochiman, explique qu’ils vivent en petites bandes et que chaque bande occupe un territoire où ils ont des droits de cueillette et sur l’eau, réseau de parenté car parents dans une autre bande permet d’aller sur l’autre territoire s’ils manquent d’eau sur le leur. Parenté définit des unités sociales précises. Gahasrian, Introduction à l’étude de la parenté (1996), il prend plusieurs exemples dont les Wolof du Sénégal pour la non implication dans une affaire, on ne se mêle pas des affaires des individus qui n’ont pas de liens de parenté. Fait de parenté : problème rencontré par les anthropologues. Relations de parenté dans notre société joue un rôle essentiel dans nos sociétés. En France dans les années 60 : discours sur le déclin de la famille basé sur des indicateurs. La famille subit des modifications : déclin du mariage, quand il a lieu de plus en plus tardif, augmentation du divorce et des unions libres, mariage qui n’est plus nécessaire à la procréation, fort taux de célibat qui augmente et apparition de formes de familles différentes (monoparentales, recomposées) => idée de l’émergence d’une crise de la famille. Rôle dans la socialisation des enfants, lieu essentiel où s’exerce la solidarité notamment entre les générations, fonctions économiques, sociales, liens affectifs liés au réseau familial. Pas de crise de la famille mais transformation de la famille. Enquête sociologie : fin des années 80 sur façon dont hommes d’un quartier ouvrier trouvent leurs emplois => grâce au réseau familial. De plus engouement pour les arbres généalogiques, Passions ordinaires. Importance du thème de la parenté. Transmission de la position sociale, du nom => droits et devoirs. La parenté n’est pas conçue partout de la même façon, pas que biologique car part de culturel et de social. Terme de parent associe personne ayant le même sang ou par le mariage. Parenté repose sur trois grandes séries de liens : - le lien de filiation (entre parents et enfants) - le lien d’alliance (mariages) - la germanité (entre frère et sœurs) Schéma de parenté. Triangle pour un homme et rond pour une femme, ego en gris ou noir. Cousins patrilatéraux= du côté du père, matrilatéraux= du côté de la mère. Cousins croisés (enfant de la sœur du père et du frère de la mère) et parallèles (enfants de la sœur de la mère ou du frère du père). Atome de parenté de L. Strauss, le plus petit arbre qui soit avec toutes les relations avec relation avunculaire. 1. La notion de filiation Désigne la transmission de la parenté, descendance donne statut social et définit des droits et devoirs au sein du groupe de filiation. Pas la même dans toutes les sociétés. - Filiation unilinéaire : filiation ne passe que par une seule des lignées, par le père et seulement = patrilinéaire : les pères transmettent à leurs fils MAIS AUSSI à leurs filles (la transmission ne passe que par le père comme chez les Baruya étudiés par M. Godelier, il y a aussi les Nuers qui sont patrilinéaires), par la mère et seulement = filiation matrilinéaire ou lignée utérine (Ashanti du Ghana, Na de Chine, Hopi, Iroquois). Il ne faut pas confondre filiation patri/matrilinéarité avec matri/patriarcat où le pourvoir est exercé uniquement par des femmes/hommes. On peut avoir des situations où le système est bilinéaire : certains droits et devoirs sont hérités du père et d’autres de la mère, systèmes relativement rares. Descendance bilinéaire parallèle : lorsque l’appartenance des individus à une lignée va du même sexe au même sexe (père/fils ou mère/fille) ou croisée : lorsque l’appartenance des garçons et des filles change à chaque génération. Exemples : Mundugumor : société océanienne étudiée par Margaret Mead, « Mœurs et sexualité en Océanie », ils ont un système conçu de cette façon : organisation repose sur conception selon laquelle relations entre deux personnes de mêmes sexes ont des relations hostiles, système de corde : système bilinéaire croisé, une corde = une homme, ses filles, les fils de ses filles, les filles des fils de ses filles, etc… en parallèle corde = une femme, ses fils, les filles de ses fils, les fils des filles de ses fils. Frères et sœurs ne sont pas dans la même corde, les filles et leurs mères non plus. Les fils vont reconnaître l’autorité de leurs mères et les filles de leurs pères. La transmission des biens se fait de la même façon, les filles héritent des armes du père par exemple. De plus cette société est polygame jusqu’à six ou sept épouses, entre frères et un fils envers son père attitude de rivalité, de méfiance, d’hostilité). Ces systèmes sont encore plus rares. Na de Chine : population étudiée par Cai Hua, 30 000 habitants, il publie un texte « Une société sans pères ni maris : les Na de Chine », société matrilinéaire, à sa naissance un enfant fait partie du groupe de sa mère, en Europe consanguins, chez les Na, l’os est l’équivalent de la notion de sang, c’est l’os le vecteur de la filiation. Les membres de la lignée de la mère élèvent les enfants, le père n’a aucun droit, il n’y a même pas de mot en Na pour qualifier le père, il n’a aucun lien avec ses enfants. Ils n’ont pas pour norme le mariage, c’est une situation marginale, certains mariages mais dans des cas très spécifiques environ 13 cas en 80 ans. La norme est la visite = les hommes rendent visite aux femmes la nuit, arrivent tard et repartent tôt avant que la maisonnée se réveillent car ils pensent que cela ne les regarde pas relation d’açia, d’amants. Deux types de visites : la visite furtive et la visite ostensible. La visite furtive : l’homme se déplace mais la femme peut demander à l’homme de passer la voir, si un homme arrive la femme peut le refuser. L’homme peut lui dérober un objet pour lui faire comprendre qu’il veut passer, si la femme ne dit rien c’est qu’elle est d’accord. Il arrive que plusieurs hommes se retrouvent devant la même porte et c’est le plus convaincant qui peut entrer. La relation peut durer une nuit ou plusieurs années mais il n’y a pas d’exclusivité sexuelle, elle n’est pas souhaitée, la fidélité est presque honteuse car c’est vécu comme un échange, du commerce. La relation peut être plus stable mais l’exclusivité n’est pas voulue. La visite ostensible : visible et assumée aux yeux de la maisonnée, cadeaux annuels, certains privilèges sexuels en revanche même si tout le monde est au courant et que des enfants naissent ils ne se préoccupent pas de savoir qui est le père. Si un père n’a aucun lien avec ses enfants, il se peut qu’un homme devienne l’amant de « sa fille » car ils considèrent qu’il n’y a pas de consanguinité. Il y a un interdit de l’inceste très fort entre les gens « de l’os », personnes de sa maisonnée y compris des interdits de paroles sur la sexualité. Dès l’âge de 7 ans, l’enfant apprend à ne jamais évoquer la sexualité devant les consanguins du sexe opposé. Ils ignorent donc le mariage et la paternité, ils font figure d’exception. Les règles de filiation sont culturelles et pas universelles. Chaque société va organiser ses propres principes de filiation. Système européen : Notre système est un système parmi d’autres : système de filiation indifférencié ou cognatique cognats = terme qui désignait l’ensemble des consanguins dans la Rome Antique, notion reprise par les anthropologues. Nous sommes aussi bien apparenté par les hommes que par les femmes, la parenté est reconnue des deux côtés, la transmission est indifférenciée = transmission de père ET de la mère, mêmes droits et devoirs, le sexe des parents n’est donc pas un critère de sélection. Mais c’est souvent et majoritairement le père qui transmet le nom à l’enfant (inflexion patrilinéaire) mais depuis peu de temps on a le choix de - donner le nom de la mère ou du père ou des deux. Ce système est aussi lié à la notion d’exclusivité un père et une mère. Conséquences de cette notion : adoption, pendant longtemps l’adoption était cachée, les usages et les lois cachent encore l’identité de ses géniteurs (principe de l’accouchement sous X), en France adoption plénière ie adoption qui rompt complétement les liens avec les géniteurs, que des liens avec parents sociaux donc changement d’état civil = enfant né de ses parents adoptifs, une fiction/remplacement se met en place sur l’acte de naissance. Système non universel. Nouveaux modes de procréation médicalement assistée : techniques nouvelles, plusieurs cas de figure : quand le père ne peut pas procréer insémination artificiel : technique qui engendre la création des banques de sperme, problèmes éthiques si le sperme a été conservé et que sa femme veut récupérer ce don et avoir un enfant alors que son mari est mort. La première fois en 1994 aux USA, la femme a fait une demande qui a été acceptée, l’argument proposé par la femme était de dire que de cette manière-là cela permettrait à cet homme d’exister par sa descendance. Cela rappelle des coutumes des sociétés traditionnelles où les arguments sont les mêmes : le Lévirat = coutume qui consiste à ce qu’un des frères du mari décédé épouse sa veuve et il ne sera qu’un substitut car s’ils ont des enfants ils ne seront pas les siens mais considérés comme ceux du premier mari. C’est une façon d’offrir une dépendance à qui n’en a pas eu. Le Sororat = mari doit épouser la sœur de son épouse défunte. D’autres cas de figure : recours à une tiers personne insémination artificielle avec un donneur volontaire (=homme marié ayant déjà eu des enfants) donc trois personnes en jeu. Question sur le statut du donneur, question traitée différemment selon les sociétés. Chez nous et dans de nombreux pays : donneur anonyme stricte et obligatoire, cette clause préserve le couple de l’irruption du donneur dans le couple et leur enfant, secret médical laissé : dire à l’enfant comment il a été créé ou non. Le père qui va élever l’enfant devient son seul et unique père portée juridique de la paternité. Des Etats australiens, Suède lève l’identité du donneur pour éviter la consanguinité. Cette insémination soulève des questions pour une raison simple que cela brouille les cartes de filiation. Quand il s’agit de stérilité féminine, le problème se pose autrement : le matériel génétique ne fonctionne pas donc recours à une donneuse d’ovule mais la mère porte l’enfant trois personnes et autre cas lorsque la femme a un matériel génétique fonctionnel mais ne peut pas porté l’enfant donc « don » ou « location » d’utérus, cela pose des questions : dans le droit français la mère est celle qui accouche donc cette pratique remet en question ce droit, on peut faire la distinction entre le père social et le père physique mais pas de différence pour la mère. De nombreux débats car mère unique mais cette pratique fait naître un enfant de deux mères, quel est le plus important le porter ou le matériel génétique, une mère ovulaire ou une mère utérine ? Dans le cas de l’adoption tout est plus clair. Irène Théry, sociologue française fait remarquer qu’il y a une multiplication des cas de dissociation des filiations : Biologique relève de la reproduction, le parent biologiques est le géniteur, composante essentielle. Double révolution : identification du géniteur devenue possible grâce aux empreintes et complexification avec les nouvelles techniques de reproduction. Le père biologique peut devenir certain avec une recherche alors que la maternité devient incertaine quand la donneuse d’ovocytes est distincte de la mère porteuse. La science permet de modifier et complexifier les choses, ses changement, sur le plan socioculturel ont des effets contradictoires : on se réfère à la biologie vérité scientifique l’emporte sur les autres en cas de conflits et dévalorisation du simple géniteur. - Généalogique : le parent généalogique est celui que le droit désigne comme tel. Ordre de la construction culturelle. Droits, devoirs, interdits des parents vers les enfants et inversement. - Domestique : le parent domestique est celui sui élève l’enfant sous son toit. Idée de cohabitation dans un même foyer, quotidien partagé, responsabilité éducative et échanges affectifs tissent liens de filiation. Cette composante a pris un grand poids du fait de la fragilité du couple. Elle explique qu’avant les trois étaient liés, le mariage était pendant longtemps le socle unique de la filiation et de la famille. Le code Napoléon (1804) désigne la mari d’une femme comme étant le père de ses enfants. Le père est celui que les noces désignent. Le mariage n’est pas soluble, la filiation était liée au mariage. Aujourd’hui, une majorité de famille fonctionne selon ce modèle, fusion des trois composantes mais les trois peuvent souvent se dissocier à cause de deux phénomènes : le mariage n’est plus le cadre obligé de la construction d’une famille et la conception du couple est très contractuelle divorce, remariage, loi sur le divorce par consentement mutuel (1975). Le mariage a changé de signification. Elle parle même de démariage qui devient une question privée relevant de la conscience individuelle. Elle constate une multiplication des situations où les trois composantes de la filiation se dissocient, remise en cause de nos repères culturels. Il y a des conséquences sur les situations éducatives. Océanie : « La circulation des enfants en sociétés traditionnelles » de S. Lallemand (1993), elle montre que l’adoption est répandue en Océanie alors qu’en France c’est une solution de remplacement quand on ne peut pas avoir d’enfant. Il y a des dons d’enfants dans des cercles de parentés, il n’y a pas de substitution de parents, l’enfant a donc des liens avec ses vrais parents et ses parents adoptifs, il cumule les relations. 1. La notion d’alliance Le mariage : C’est ce qui va officialiser une relation. C’est une question d’une alliance socialement reconnue et qui va légitimer les enfants à naître. Enfants nés hors mariage absence de statut. C’est une institution importante dans toutes les sociétés. Deliège « Anthropologie de la parenté », il montre l’importance de l’institution du mariage en s’intéressant au célibat. Le célibat peut être considéré comme une anomalie à éviter, certaines sociétés l’interdisent même : Rome Antique, il pouvait être une source de malheur sur lui et sa famille, associé à l’idée de mort, culte familiale. Problème de survie, l’isolement diminue la personne célibataire. Le mariage permet de se créer des alliés entre les deux partenaires mais aussi entre les groupes de parenté relation de solidarité et d’entraide. C’est une institution qui fait l’objet de transaction : les mariages arrangés, la dote (=biens que la famille de la fille donne à l’époux ou à sa famille, il n’est donc pas bon d’avoir beaucoup de fille dans ces sociétés, toute l’organisation sociale est mise en jeu, plus le statut de l’homme est élevé plus la dote sera grande et plus la fille aura un statut élevé plus la dote de la fille sera faible, valeurs et enjeux cruciaux de cette culture, surtout en Asie) et la compensation matrimoniale (=institution qui vise à compenser une perte, surtout dans les sociétés africaines, résidence patrilocale la femme quitte sa résidence et va dans celle de son mari donc la famille de la femme perd une ouvrière et une femme qui pouvait donner des enfants donc idée de compenser cette perte, la compensation varie dans ses formes = biens, services (Bochimans au Botswana et en Namibie, la marié vit chez le père de sa femme pendant un certain temps jusqu’à ce qu’il ait 2 ou 3 enfants, Hopi Amérique du Nord où le mari rend des services à la famille de sa femme). Cela souligne l’importance du mariage avec des enjeux multiples. Les formes du mariage : Nuers : étudiés par Pritchard, il y a un mariage légal entre femmes où il n’est pas question d’homosexualité. Ils sont patrilinéaires. Les femmes stériles ont un statut particulier et compte comme un homme. Ils pratiquent la compensation matrimoniale qui est versée par le mari aux parents paternels de la femme, il peut y avoir une femme stérile qui va recevoir une partie de la compensation, si c’est une tante elle est considérée comme un oncle et perçoit une partie de la compensation de sa nièce, elle peut l’utiliser pour épouser une femme et payer une compensation, elle choisit un partenaire à sa femme pour engendrer des enfants et quand ils vont naître ils seront les enfants de la femme stérile et sera leur père. Elle s’assure donc une forme de descendance de cette manière-là. Yoruba du Nigeria : une femme riche peut épouser d’autres femmes et avoir des descendants de la même façon. Nuer : ils vont mettre en place le mariage fantôme légal. ils se marient avec un mort, la femme va avoir des enfants avec quelqu'un d'autre mais les enfants seront ceux du mort. La famille n'est pas un fait de nature mais un phénomène artificiel, construit donc a un côté culturel. Les différents types de mariage : - Mariage monogame : qui domine dans la plupart des sociétés - Mariage polygame : union simultané d'un conjoint avec plusieurs conjoint, la première union est le mariage central et les autres unions sont les mariages secondaire, deux branches : la polygynie (quand un homme se marie avec plusieurs femmes) et la polyandrie (quand la femme se marie avec plusieurs hommes). Chez les Arapesh : la première épouse à un rôle centrale, un homme peut avoir jusqu'à 4 épouses, seuls les hommes aisés peuvent faire ce genre de mariage parce qu'il faut entretenir les différentes femmes. Lorsqu'une femme est stérile dans ce genre de mariage le mari va pouvoir donner à sa femme stérile les enfants d'une autre de ces épouses. Avoir plusieurs épouse est un signe honorifique, prouve que l'homme a un train de vie supérieur, plus un homme a de femme plus il a de beau-frère donc plus de denrée alimentaire donc plus l'homme sera riche, la polygynie peut être aussi sororale (peut épouser plusieurs sœurs). Polyandrie : elle est dû à des facteurs sociologique particulier (dans les régions du Népal, du Tibai où les hommes sont nomades, plutôt absent donc c'est un système qui va permettre de compenser dans manque, les femmes ont toujours besoin d'homme à la maison). Les Guayaki qui vivent au Paraguay sont dans ce cas de figure, certaines populations des îles marquises ou comme les Maya. Il y a aussi une femme épouse plusieurs frère on parle de polyandrie fraternel, celui qui aura une autorité parentale se sera le frère aîné, c'est un type d'arrangement matrimoniale afin de gérer ces biens. Les différentes formes de famille : - Mariage homosexuel - Famille monoparentale Famille recomposée Françoise Héritier, anthropologue actuelle, rôle fort en anthropologie en France, Étude comparée des sociétés africaine puis Philippe Descola a pris la relève. F.D se dit structuralisme comme LS, elle postule l'existence de nécessité universelle qui règle le vivant et ensuite chaque société va composer avec. F.D a fait une étude des Samo : avoir un enfant avec un homme dit « homme de cœur » puis un mariage va être conclut avec un autre homme plus âgé qu'elle et va versé une pension matrimonial, le mari va s'occuper de l'enfant de « l'homme de cœur », l'enfant va être au courant de qui est son père mais c'est comme même tabou, « l'homme de cœur » à son tour va se marier avec une femme, élever l'enfant d'un autre, verser un pension etc... L'inceste : - Exogamie : le fait de se marier à l'extérieur de son propre groupe - Endogamie : le fait de se marier à l'intérieur de son propre groupe Les sociétés humaine à la différence des sociétés animale crées des groupes de personne que l'on peut où l'on ne peut pas épouser/avoir des relations sexuelle. Thème de l'universalité de la prohibition de l'inceste, presque tous les anthropologue reconnaissent la prohibition de l'inceste comme universelle, Rodney Needham (Cambridge) au début des 70's s'intéresse au palette de variation, il va comparer le contenu du terme inceste dans différentes langues, il en conclut donc que l'inceste en catégorie universelle n'existe pas. Si on définit l'inceste comme union entre propre parents donc toutes les sociétés vont émettre des règles pour interdire ces rapports incestueux. Le contenu varie d'une société à l'autre, dans la quasi-totalité des cas il va s'étendre dans la limite de la famille universelle (père, mère, frère, sœur), parfois on va prohiber certains cousins ou tous les cousins, les interdits ne touchent pas les mêmes sociétés de parents dans tous les cas, les interdits touchent pas de la même force dans tous les cas (sa peut aller de la peine de mort ou rejeté). Chez les Nuers, l'inceste avec sa mère implique la peine de mort alors que l'inceste avec les cousins même si elle n'est pas toléré elle n'impliquera pas la peine de mort). Parfois les relations sexuelles entre parents éloignés est toléré mais le mariage est interdit. Certaines populations n'ont pas l'équivalent du terme inceste. L'église a interdit la polygamie, le divorce, le concubinage... L'église a définis les règles de mariage mais aussi va délimiter les règles de sexualité. Trois théories de l'inceste : - LS qui a travaillé sur l'interdit de l'inceste pendant très longtemps, il commence par balayer les interprétations en temps de fait instinctif (pas d'attirance pour son père, sa mère, sa sœur...) pour lui c'est pas non plus lié à un calcul génétique (augmentation de la fréquence des tard héréditaire, on aboutirait à une dégénérescence), il se demande comment des populations sans écriture, sans registre serait capable de prendre conscience de ce phénomène, il s'intéresse à certaines espèces animales qui vivent dans la co-sanguinité sans problème. Il va proposer une lecture sociologique du phénomène. LS propose une autre explication, ce que va dire LS c'est que la prohibition de l'inceste est un règle essentielle des sociétés, il va fonder sa réflexion sur le principe de réciprocité, si on s'est mis ces règles c'est pour se forcer d'aller chercher son conjoint ailleurs, il permet de créer de la solidarité, cause sociologique. En posant ces interdits on va mettre en place l'exogamie et c'est ce qui va créer la vie sociale, échange, alliance, réciprocité...L'inceste c'est une question d'échange (échange de femme), c'est l'échange le plus important selon LS car elle va créer de la société. Pour LS l’échange de femme est le plus important car cela forme les sociétés et marque le passage de l’hostilité à l’alliance. La prohibition de l’inceste est primordiale car fonde les sociétés. Passage d’un phénomène naturel à une forme culturelle (condition animale à la condition humaine), universel mais formes différentes selon les sociétés. C’est la première institution qui pose comme règle l’échange pour que la société soit. Opposition nature/culture se situe à la base de l’exogamie. - Françoise Héritier a continué les travaux de LS, elle a publié des textes comme « Masculin, féminin : la pensée de la différence ». C’est une africaniste, structuraliste. Elle prolonge l’analyse du phénomène de l’inceste de LS, elle se tourne vers un type en particulier « Les deux sœurs et leur mère » (1994), elle analyse l’aspect de l’inceste qu’elle appelle l’ « inceste du deuxième type ». L’« inceste de premier type » concerne les unions consanguines (père/fille, mère/fils, frères/sœurs…). L’interdit ne se limite pas à ça : pas forcément des parents proches avec qui ont a de la consanguinité. Dans plusieurs sociétés, les relations sexuelles avec la sœur de sa femme sont interdites ou si quelqu’un se remarie, la relation entre la belle-fille et le beau-père sont interdites. Elle pointe la limite de la théorie de LS, ces interdits de 2ème type ne sont pas des règles aberrantes, au contraire, leur étude permet de révéler la vraie étude de la prohibition de l’inceste. D’ailleurs, elle montre que ces règles ne sont pas rares, elles cherchent des exemples ethnographiques, elle travaille sur des textes comme la Bible, le Coran et trouve des traces de ces interdits, elle explique que dans la Rome Antique, el y avait une théorie sur l’unité de la chair, si on partage la substance d’une femme on ne pourra plus partager celle de sa sœur car il y a un partage de substances/humeurs corporelles donc substances des deux sœurs peuvent se partagées. Jusqu’en 1914, dans la législation française, un homme divorcé ne pouvait pas épouser la sœur de son exfemme. Comme elle est spécialiste des Samo, elle va se référer à son travail et montre qu’il y a aussi des incestes de 2ème type chez eux, elle explique que quand il y a un mariage entre deux lignages, le mariage entre deux personnes de ce même lignage deviendra impossible pendant plusieurs générations, il y a aussi la prohibition de deux sœurs. Ce n’est pas l’exogamie qui est importante mais la logique de substance corporelle, elle s’intéresse à ces circulations et la façon dont les sociétés imaginent comment se créé un enfant. L’articulation est différente selon les sociétés. Elle s’intéresse à la mécanique des fluides et aux modèles construits par les sociétés, ce qui est compatible ou non. Il y a des choses qu’on ne peut pas combiner entre elles. L’humain classe les choses en semblables et différents, compatibles et incompatibles. Samos : conception de la gestation et de la reproduction : dans leur pensée, les parents coopèrent à l’édification de l’enfant en transmettant certains attributs, composants. Ils ont l’idée que le père transmet le sang, l’esprit et le souffle, la mère donne le corps, la moelle, les os et l’ombre, la mère le fabrique à partir de ce qu’elle est et ce qu’elle a reçu (sang de son père etc…), l’être humain est un produit hautement composite avec des « couches » différentes. Un être humain porte en lui 8 couches de sang et en transmet 4 à ses enfants. Le point essentiel est que dans ce côté composite, il n’y a pas de choses identiques des deux côtés des parents. Les notes dominantes ne peuvent pas être en double dans un individu. Donc les unions qui ont des marques en commun seront interdites et considérées comme incestueuses. Mettre ensemble des choses identiques est néfaste. Certaines sociétés au contraire recherche l’identique. Quand on prescrit le mariage avec ses cousins parallèles il y a une recherche de l’identique. Chacun construit son propre système imaginaire mais fonctionne toujours en classant l’identique et le différent. L’alliance n’est pas conçu comme une stratégie socio-politique mais en combinant des associations somatiques. Les interdits de second type évitent de mettre en contact des substances identiques, quand un homme Samos couche avec une sœur de sa femme, elle doit immédiatement le quitter car elle serait en danger par l’intermédiaire de cet homme en partageant des substances. Cela relève du fonctionnement de l’esprit humain. - M. Godelier remet en question la théorie de LS. Il a publié en 2005 un livre « Les métamorphoses de la parenté » dans lequel il revisite la question de parenté et de la filiation où il inclut son terrain chez les Baruyas. lire la conclusion. Il est influencé par une anthropologie marxiste et donne de l’importance au matériel et à l’économique et va donner de l’importance à l’aspect politique. Dans ce livre, il essaie de montrer que la parenté est une donnée sociale et que les principes qui la régissent sont liés à l’organisation sociale, religieuse, aux rapports de solidarité et de domination qui s’inscrit dans une histoire particulière. Il montre aussi le côté construit et imaginaire des sociétés sur la conception d’un enfant par exemple. Le système idéologique est imposé. Dans la conclusion de son livre il s’intéresse à ce qu’il se passe dans nos sociétés et il jette un regard comparatif et en tire un bilan intéressant. Selon trois choses ont changé en occident depuis une centaine d’années : la sexualité, les rapports entre les genres et la place des enfants dans la famille. Il note un développement plus libre de la sexualité qui accompagne un recul du mariage, cadre législatif pour le concubinage (plus de 50% des enfants naissent hors mariage). D’autre part, il y a eu une égalisation des conditions entre l’homme et la femme dans le couple liée à l’évolution économique des hommes et des femmes, il y a un partage égalitaire de l’autorité, liberté. La place des femmes est modifiée. En occident l’enfant occupe une place centrale dans la famille mais c’est une construction historique récente. Le couple peut se faire et se défaire mais la relation à l’enfant reste, le centre d’intérêt est l’enfant, les décisions sont justifiées dans son intérêt. L’axe central de la parenté est devenu la parentalité car cet axe doit être capable de résister à l’instabilité et à la fragilité du couple. Il en conclut qu’il y a une nouvelle forme de parenté où la famille ne coïncide pas nécessairement avec le couple, une parenté fondé sur le principe que les parents ne sont pas forcément ceux qui font les enfants mais assure leur avenir, les élèvent… donc une parenté social pas biologique, elle n’a en France aucun fondement légal. Comment trouver des statuts dans cette nouvelle forme de parenté. En Angleterre en 1989 : Children Act qui autorise aux beaux parents d’hériter d’une partie de l’autorité parentale : « quasi parents ». cette autorité se cumule à celle des parents biologiques. Il montre que les évolutions actuelles nous rapproche des sociétés traditionnelles dans les modèles de la parenté, plusieurs pères ou mères d’où l’intérêt de se pencher sur cette anthropologie comparative pour comprendre ce qu’il se passe dans nos sociétés. L’inceste chez Godelier est une question qu’il aborde dans son livre, il explique que ce n’est pas l’acte fondateur des sociétés humaines. Il remet en question la théorie de l’alliance parce que la théorie de LS s’appuie sur des exemples en en oubliant d’autres, il y’a une forme de généralisation. Il y a des sociétés où le mariage frère/sœur est autorisé (Egypte ancienne), c’était une pratique courante, la simple prise en compte de ce phénomène remet en cause la théorie de l’exogamie. Il y a aussi une façon de réfléchir sur sexualité et mariage en même temps, les interdits sexuels ne sont pas joints aux interdits du couple, il faut distinguer les comportements matrimoniaux et sexuels. L’inceste serait un mauvais usage sexuel et cela va avec d’autres règles morales qui règlent les conflits, les sociétés. L’inceste est là pour réglementer les sociétés, il rapproche ça des règles de politesse… qui ont un caractère conventionnel dans la société, cela évite les tensions et les rivalités. La sexualité peut compromettre la reproduction des rapports sociaux, politiques, religieux, l’armature de la société. Il est normal qu’on exclue le sexe de certaines sphères. Un interdit de mariage n’est pas forcément un interdit sexuel. - F. Héritier : C’est une anthropologue française, elle a pris la suite de Levi Strauss à son collège de France, connu par le grand public pour un ouvrage qui a déborder le cadre de sa discipline masculin/féminin la pensée de la différence en 1996 qui aborde un sujet qui va beaucoup l’intéresser c’est la différence entre les sexes et la hiérarchie qui en découle mais en même temps elle va faire un travail de comparaison entre différents systèmes de parité, c’est une structuraliste. Elle va montrer que ces systèmes sont des inventions culturelles mais à partir d’un universel, d’une donnée universel, à partir d’un capital commun. Elle va apporter un prolongement de la théorie de Levi Strauss dans un ouvrage les deux sœurs et leur mère elle apporte une contribution inédite à la prohibition de l’inceste, elle va appeler ça « l’inceste du deuxième type », l’interdit de l’inceste concerne des relations consanguines proches ce qu’elle appelle elle « l’inceste du premier type » relations entre parent-enfant. En revanche elle se qui l’intéresse c’est qu’on observe un peu partout dans le monde des prohibitions qui ne concerne pas seulement des parents proches, des sociétés interdissent des relations entre un homme et la sœur de sa femme, c’est quelque chose qui va créer des réticences dans notre société et un interdit dans d’autre, relation entre un homme et la fille de son épouse même si ce n’est pas sa fille à lui, ce sont des gens qui sont à l’extérieur donc normalement si on suit la théorie de Levi Strauss, on devrait avoir droit ç une relation avec eux, car il y a exogamie, et ce sont des relations-là qu’elle va vouloir étudier plus en profondeur, car ce ne sont pas des règles aberrantes qu’on va mettre de côté, pour elle ce sont des règles primordiales. Leurs études devraient révéler leur vrai nature d’inceste, ce ne sont pas des règles absurdes car on les retrouve dans toutes les sociétés en tout temps, alors elle fait un travail de sociologue historique, elle cherche dans la bible, dans des textes anciens des traces de ces interdits, et elle prend un vieux texte grec où il dit que seul le dernier misérable aurait le droit de coucher avec sa femme et la sœur de sa femme à la fois, d’autre texte où un homme découvre la nudité de la femme de son frère, ce qui est aussi très honteux. A Rome dans certains d’autres textes, si j’ai des relations avec ma femme, je ne peux plus toucher la sœur de ma femme car elles ont la même substance, la même chaire. Plusieurs théories on était développé, où avoir des relations sexuelles avec quelqu’un, ça crée une identité entre les deux et ça nous interdit à chacun des deux partenaires d’épouser quelqu’un de la famille de l’autre. Elle dit que c’est aussi notre façon de penser, dans le droit civil français jusqu’en 1914, il était totalement interdit pour un homme d’épouser la sœur de sa femme après un divorce, maintenant c’est tolère. Elle va donc réfléchir à partir des samos en Afrique qui avait un système de famille recomposé ou l’enfant était élever par le mari légitime de la maire. Ils ont eux aussi des interdits de deuxième type, dès qu’il y a mariage entre deux groupes, un nouveau mariage est interdit après plusieurs générations. Ce qui touche les sœurs, un homme ne pourra pas épouser deux sœurs. Ce n’est pas le principe d’exogamie qui fonde la théorie de la prohibition de l’inceste mais un autre, ce qu’elle va chercher. Elle réfléchit alors en thème d’humeur corporelle de toutes les sociétés, façon de se représenter les circulations de sang, les corps, de comment faire les enfants – rôle du père plus important, où la mère. Dans chaque société on réfléchit comme ça, qu’est-ce qu’on peut associer ou pas, dans la pensée samos les parents sont égaux dans la construction des composants du bébé qui va naitre, la mère en transmet et le père aussi, du père vient le sang, le souffle et l’esprit, la mère elle donne le corps, les os, la moelle et l’ombre, mais cette mère lorsqu’elle transmet ça, elle le fabrique à partir du sang que le père lui a transmis. L’être humain est alors un élément composite qui comprend plusieurs substances sanguines qui lui viennent des deux côtés, chez le samos ça va se baser sur une idée forte que les notes dominantes doubles, elles ne peuvent être transmises à un enfant par les deux parents. Les unions qui vont avoir au moins une note majeure va être incestueuse, on ne met pas ensemble des choses trop semblable c’est néfaste, pour - l’enfant à venir d’ailleurs, à partir de là, elle revient à dire que l’alliance est lié de la façon dont agis l’esprit humain, et à la catégorisation entre le semblable et le différent. Ce qui se passe chez eux, n’est pas forcement identique ailleurs, on articule ceci à notre manière. Pas trop de différence et de choses semblables, c’est à partir de ca que les sociétés vont créer leurs interdictions ou leurs appréciations, le contenu va varier sauf l’esprit humain qui conjugue la catégorie du semblable et du différent. Tout dépend du coup, de l’équilibre qu’on recherche entre le différent et le semblable, chaque société donne une interprétation propre entre les deux, et de créer une harmonie. M. Godelier : en 2005 il publie les métamorphoses de la parenté, il va faire en quelque sorte une étude comparative pendant 10 ans pour avoir des comparaisons des systèmes de parité, la parenté n’est pas une donné biologique, psychologique, il va revenir sur l’aspect culturel et social. Mais inscrit dans un contexte donnée, et comment on s’imagine l’engendrement de qui transmet quoi, il revient la dessus, il explique qu’en Europe un enfant est issus du sang de ses parents, ailleurs ont dit qu’il a le souffle de son clan paternel, dans d’autres on ne reconnait aucune substance entre son père et l’enfant. Ça n’a rien à voir avec la conception de la filiation, de l’engendrement, ce sont des idéologies, construits et imposés. Il fait ressortir les contraintes, si les liens de filiations ne sont pas choisis, il peut y avoir de la domination de la contrainte, et c’est sur cela qu’il veut mettre l’accent. La parenté est le fondement de la société, et que si on a une société sans classe, sans état, c’est la société qui va l’organiser. Il y aussi dans la conclusion une réflexion sur l’avenir de la famille dans nos sociétés contemporaines. Il y a une sexualité plus libre qui fait reculer le mariage comme norme, le concubinage est un cadre assez courant de la sexualité, les enfants hors mariage ont dépassé le nombre d’enfant issus d’un mariage, entré dans la loi, pas de distinction entre les deux enfants. Il y a un partage plus clair de l’autorité parental. Le couple devient plus secondaire, car il peut se séparer, c’est une parenté fondé sur le principe que ce n’est pas le parent qui fera les enfants, mais ceux qui les nourriront, payeront leurs études, retour de cette parité sociale qui n’a pour l’instant pas de fondement logique, avant ça n’avait qu’une place mineure, le mariage était le cadre de l’éducation, de la reproduction, le couple était stable donc on n’avait pas de question à se poser. L’église a toujours cherché à réduire l’adoption. Il montre que paradoxalement les transformations actuelles de la société nous ramèneraient vers des idées traditionnelles, où les sociétés évoluent vers ce type de modèle où on pouvait avoir plusieurs pères etc. Par rapport à l’interdit de l’inceste, il remet en question la théorie de Levi Strauss, pour lui ce n’est pas le premier acte de la parenté, ni fondateur de la société humaine, ce n’est pas une question d’exogamie, ce sont les sociétés tels que les égyptiens où on épousait parfois sa propre sœur et ce n’était pas réservé aux sang royal, mais une pratique courante et pas seulement chez les égyptiens, chez le iraniens et d’autre société, donc ce n’était pas si exceptionnelle, il y a des sociétés où on vous interdit de se marier avec mais pas de coucher avec, et il nous dit que c’est normal parce que le mariage ce n’est pas pareil que l’union sexuel. Il reproche à la vision de Levi Strauss d’avoir trop effacer le politique car selon lui ce n’est pas basé sur l’échange. Cours 11 : Au 18e siècle, l’ethnologie s’est développé et est l’étude des populations éloignées, population qui à l’époque était considéré comme exotique par les premiers explorateurs. La discipline se constitue scientifiquement au 19e siècle – deuxième moitié. Il y a déjà une séparation entre l’anthropologie – les sociétés éloignées et à la sociologie les sociétés du proche et évoluant dans la modernité. Si on en revient à la considération de Lévi Strauss, le contexte colonial dans lequel s’est développé l’anthropologie, les populations primitives ne sont pas désigné comme étant issus d’une espèce différente elles sont considérés comme rattaché à une espèce commune, mais qu’elles sont en retard au niveau du développement humain et qu’il faut leur faire rattraper, les théories évolutionnismes ne sont pas raciste au sens propre du terme, elles sont ethnocentriques. Les populations primitives sont considérées comme inférieures à cause de la culture, qui devienne le concept clé de l’anthropologie, c’est à dire tout ce qui caractérise tous les modes de vie d’une population définie. Edward Tylor qui conceptualise la notion de culture en 1871 « la notion de culture ou de civilisation, pris dans son sens ethnographique la constitue ce tout complexe qui inclut le savoir, la croyance, l’art, la morale, la loi, la coutume ainsi que toutes les autres capacités ou habitudes acquises par l’homme en tant que membre de la société. » Deuxième élément qu’il faut retenir c’est qu’il étudie la culture des « population exotiques, éloignées, primitives ». L’ethnologie a associé culture et tradition pendant longtemps, la culture c’était les modes de vie traditionnelle des populations éloignées, ce qui fait ces populations étaient perçues comme figés, leur culture n’évoluaient pas. Il faut attendre plusieurs années pour qu’il y ait remise en cause – 1950, avec l’anthropologue Georges Balambier, et c’est l’un des premiers à s’intéresser au mode de vie urbain des populations de l’Afrique de l’ouest, c’est-à-dire qu’auparavant ils s’intéressaient qu’à la culture, qu’à ce qui était traditionnelle. Il commence à s’intéresse à la modernité de ces populations, et il constate qu’avec l’exode rural, ces populations se confrontent à une technologie, à un mode de vie moderne, au développement de la modernité et il en suit un mode d’acculturation. Choc entre vie moderne et vie rurale. Il y a une redéfinition scientifique, épistémologique qui s’opère et qui influence la notion de culture, leur culture n’est plus définie comme statiques comme purement traditionnelle, elle est aussi en mouvement, en phase d’acculturation. La culture se fassonne, elle se redéfinit, ces populations sont soumises au processus de la modernité au même titre que la population occidentale. Ca un impact sur la façon dont on considère l’autre, on dit que l’ethnologie c’est l’étude de l’autre. L’autre est pris dans l’acculturation, dans la modernité donc finalement il devient un égal, et d’autre part les anthropologues considères qu’il ne faut plus le prendre comme un objet d’étude mais de le prendre comme un sujet. Ça veut dire ne plus l’envisager à partir des catégories de l’anthropologue, il s’agit de sortir de la démarche ethnocentrisme, mais l’appréhendé des propre catégories de pensées des personnes que l’on observe. Deux conséquences fondamentales, la première est l’importance centrale à la démarche empirique, il y a une redéfinition de la démarche des ethnologues qui consiste à cerner la logique propre des facteurs propres, qui sert à cerner la logique des facteurs sociaux, et à partir des années 50-60 et se tourne vers celui qui a créer cette démarche qui est Weber naturellement. Il stipule que l’ethnographie doit prendre en compte le sens que l’acteur prend sur sa propre action, alors les ethnologues se tournent vers les démarches de Weber pour faire leurs démarches. La deuxième est l’insertion d’un problème éthique dans la discipline de l’ethnologie, développement d’un soucis d’altérité, on articule le singulier et l’universel, pour Lévi Strauss l’universalité des catégories de l’esprit humain, en gros nous avons les même prédictions sociologiques, psychiques, diversités de ces expressions culturelles, avec l’interdit de l’inceste qu’on retrouve à toutes les sociétés qui se manifeste de manière différente suivant les sociétés. Le contexte est fondamental pour comprendre la redéfinition, on est à la sortie de la seconde guerre mondiale, traumatisme des camps de concentration, à quoi peut amener des théories raciste, choc pour toutes les disciplines, et c’est aussi la période de la décolonisation. Donc de la remise en cause des théories impérialistes qui stipulé que les occidentaux étaient en avance. Ils ont le souci de prendre en compte le point de vue des anciens colonisés. C’est à ce moment-là en France qu’on va employer de plus en plus le terme anthropologie et plus l’ethnologie. Le risque de la pratique analogique, par exemple certains anthropologue se sont intéressé à leur société, tel que les rites de passages, dans les sociétés traditionnelles il n’y a pas d’entre d’eux, dans les sociétés modernes, on a des bizutages, des diplômes, avec la même méthode que si on étudiait les sociétés traditionnelles, donc on n’avait pas vraiment de cohérence. L’état on la définition juridique, et une définition anthropologique, mais il parle des représentations des individus, et elle ne correspond pas forcement à sa définition juridique. Il parte donc des constructions symboliques, c’est-à-dire les représentations du monde que ce font les individus. On est dans la redéfinition du paradigme de la culture, ce n’est plus un truc figé, mais il s’agit de définir la culture par sa plasticité, son évolution, son changement. Donc là les anthropologues vont se tourner de nouveau vers les travaux de Max Weber, car il s’est beaucoup intéressé à la notion de culture, et la notion tel qu’il la définit est que « l'homme est un animal suspendu dans des toiles de significations qu’il a lui-même tissé » la culture ce sont ces toiles de significations, une dimension dynamique elle préexiste au individu et en même temps il l’a fassonne. Comme dit un anthropologue américain : la vérité est symbolique. Cela veut dire qu’on ne peut que se représenter le réel. Donc étudier le réel revient à étudier la façon dont on se le représente. C’est l’étude du symbolique qui est privilégié. On a vu dans ce tournant épistémologie des années 50-60, les anthropologues passent du loin au proche, de l’étude à la tradition à la modernité. Une société traditionnelle c’est une société qui se reproduit à l’identique, dans ce type de société la rupture historique n’est pas envisageable. Ces sociétés ont la certitude que depuis les premiers ancêtres il ne s’est passé, éternel recommencement. Il n’y a pas de rupture en soi. Elles se refusent une histoire, il y a une dimension de déni du changement historique, ça se joue à un niveau inconscient. Modernité et tradition sont inconciliables. On a dans les sociétés modernes des groupes, des individus qui réclament un retour à la tradition. La possibilité de la sortie de la tradition, de vouloir changer volontairement la société. Dans une société véritablement traditionnelle, la question du choix ne se pose pas, ils n’ont pas conscience d’être dans la tradition car ils ne savent pas qu’il existe autre chose que la tradition. Et c’est là où c’est intéressant, « c’est la tradition qui va sen dire pour celui qui vive dans la tradition ». Eric veille distingue ce qui est la tradition des sociétés traditionnelles, figées, de ce qu’il appelle le traditionnaliste et c’est justement vouloir le changement en prenant comme modèle la tradition, naturellement le traditionalisme ne peut se développer que dans un cadre moderne. Une théorie de l’action au niveau politique. Eric Hobsbawm dit que toutes traditions dans la modernité est une invention, ça ne veut pas dire que c’est illégitime. Georges Balandier qui dit distingue trois types de traditions, il fait une typologie des idéaux, tout d’abord un traditionalisme fondamentale (on n’a pas conscience d’être dans la tradition) ensuite, un traditionalisme formelle (amorce de changement à partir de forme traditionnelle manipulé, discours chrétiens qui veut défendre les droits humains) et on a enfin, un pseudo-traditionalisme (se développe dans les périodes de grands bouleversements, de crise, propre à la modernité). Le fait que les gaulois soient nos ancêtres est une avancé, comment on peut comprendre ça, tout simplement lorsque il y a eu la révolution française, les différents cycles napoléoniens, lorsque les révolutionnaires ont créé notre terre, il fallait trouver une légitimité historique, il fallait trouver une filiation historique, il fallait trouver des ancêtres en gros. Les francs on ne pouvait pas les prendre, et était issus de l’aristocratie, il était les envahisseurs issus de Clovis et donc on ne pouvait pas être les descendants de ceux qu’on vient de renverser, il y avait les romains, mais c’était des envahisseurs, mais avant encore il y avait les gaulois, donc finalement les gaulois était une sorte de fiction qui permettait de raconter une histoire dont le tiers état pouvait s’identifier à eux. On a vraiment cette notion de pseudo-traditionalisme. La construction d’un mythe politique moderne à partir de la tradition. Ce qui est mobilisé lorsqu’on invente une tradition, les expressions paradoxales. On a vu d’une part l’émergence et quelles sont les conséquences éthique, scientifique et politique de l’anthropologie de ses débuts jusqu’à aujourd’hui, puis l’articulation entre tradition et modernité dans le passage des sociétés proprement traditionnelles et moderne. Cours 12 : A. La sociologie politique. Pour beaucoup de sociologue, la sociologie s’attache par essence à décrypter les phénomènes de la domination. Bourdieu c’est l’exemple type d’une sociologie qui ne s’intéresse pas strictement aux idées politique, pourtant toute sa sociologie est traversée par un fil politique, la reproduction des inégalités sociales. Lorsqu’il fait une analyse de l’art, de l’école, il s’intéresse à une reproduction des inégalités sociales à travers l’école et les pratiques de l’art. Motivé par un questionnement politique fondamental. Par exemple le système républicain français et son concept fondamental repose sur l’égalité. L’école doit abolir les inégalités, mais les recherches de Bourdieu montre que l’école ne lutte pas vraiment contre la reproduction des inégalités, à partir de là, la sociologie politique ne permet pas de faire une sociologie de la politique. B. Typologie des phénomènes politique On distingue trois façons d’étudier les phénomènes politiques : 1. Une sociologie électorale. Sociologie des électeurs, dimension dévoué à la science politique. On les appelle les politistes. Cette sociologie s’attache à décrire les luttes pour la conquête du pouvoir, les stratégies et les stratagèmes pour les obtenir, l’acteur est le citoyen, celui qui vote. Quelles sont ses logiques ? Les motivations et les raisons de son vote ? On s’intéresse aussi aux élus, aux hauts fonctionnaires, aux partisans des partis politiques. Recherche basé sur les déterminismes sociaux, qu’est-ce qui détermine et influence le vote ? Le premier est l’origine social, est-ce qu’on vote en fonction de ses origines sociales ? 2. Le fonctionnement des pouvoirs. Comment il étant sa domination sur le reste de la société ? Weber qui s’intéresse aux trois fondements de la politique, ça revient à étudier avec quelle type de relation l’état entretient avec le reste de la société. 3. Genèse et histoire des différents régimes politiques. Avant d’étudier un régime politique on s’intéresse à comment il s’est développé dans les consciences, dans les sociétés. Ces trois types de recherches sont complémentaires. Lorsqu’on étudie un parti politique, on s’intéresse au mécanisme qui lui a permis de se développer, d’obtenir plus de voix, ses stratégies pour obtenir le pouvoir, le rapport que ce parti politique a avec le reste de la société. Or ce qui est intéressant, entre 90-2000, on avait la moitié des partisans du front populaire qui ne voulait pas que J-M Lepen devienne Président de la république parce qu’ils pensaient qu’il était dangereux pour la démocratie. Dans les années 60-70-80, pour le parti communisme, beaucoup de partisans envoyé un message au système mis en place, mais sans forcément se rattaché aux idées de ce partis. Lorsqu’on a 20% d’un électorat qui vote pour un parti pour les présidentielles, cela ne veut pas dire qu’il adhère au 100% du programme. En 1981, le front national constitué de riche bourgeois conservateur se met dans la position comme l’opposition suprême du parti socialisme, le front national devient populaire après la chute du mur de Berlin, et c’est après cela qu’il devient un parti majoritaire chez les ouvriers. C. La sociologie du politique. Ce qu’on appelle le ou la politique, ça concerne la politique suggéré par les institutions, vu d’un point de vue juridique. On fait une sociologie de l’état, des partis politiques, des hauts fonctionnaires, du vote, des citoyens, de l’engagement militants, des associations. Etat assemblé représentative, des décrets, des ministères, la constitution. Lorsqu’on s’intéresse à Le politique, là on va s’intéresser au forme de pouvoirs qui ne se donne pas à voir des institutions, le pouvoir en deçà des institutions, une étendu beaucoup plus large, on étudie la politique dans des espaces où tout est neutre en apparence. Si on prend d’une manière plus abstraite, ce sont les entreprises au niveau des lobbysmes. La première grande forme d’inégalité est la domination masculine, la principale forme d’inégalité universelle que l’on retrouve partout (François héritier), qui est une question politique, mais qui n’est pas traduite juridiquement, aucun décret dessus. On assiste à une anthropologie ou une sociologie des formes de domination. Bourdieu s’est intéressé à l’école, aux hauts fonctionnaires, à la noblesse d’état, il s’intéresse aux phénomènes politiques mais à ce qui est caché, de la domination cachée, masquée. D. L’anthropologie de l’état. Ce sont les juristes qui se sont d’abord intéressé aux phénomènes politiques parce que la politique était indissociable du juridique. Une telle vision de la politique pour Clastres est fondamentalement ethnocentrisme. L’occident pour Clastres serait incapable d’appréhender les autres sociétés autrement qu’à travers ses propres sociétés, c’est vrai pour les questions politiques également. Il s’interroge sur l’expression société sans état, ça veut dire qu’il leur manquerait quelque chose, elles sont sans état, sans écriture. On n’est pas capable de les envisager du point de vue de ceux qu’elles ont. Qu’en est-il de la politique dans les sociétés sans état, comment elle fonctionne ? Question originelle de l’anthropologie politique. Deuxième point qu’il faut voir, dans nos sociétés, il y a un prisme très fort accordé à l’analyse marxiste. Or ce qui est intéressant c’est de voir comment Clastres remet en cause le schéma marxiste et donc Clastres reconfigure l’appréhension des phénomènes politiques par les sciences sociales. 1. Fondamentaux philosophiques. Hobbes (1588-1679) et Rousseau (1712-1778) sont des philosophes fondamentaux du siècle des lumières. Le Léviathan de Hobbes, le premier élément développé est que Hobbes critique les idées d’Aristote selon lesquelles l’homme serait un animal politique, cela veut dire que l’homme est un être disposé à vivre naturellement en société. Les hommes ont d’une part une égalité de capacité et dans un même temps ils ont l’espoir d’arriver au même point – ils espèrent obtenir la même chose. Ce qui fait qu’il rentre dans une lutte incessante pour obtenir ces mêmes finalités. Ce qui fait que chez Hobbes, l’état de nature c’est un état de guerre de chacun contre chacun. Alors la paix civile passe par une convention où chacun renonce à ses droits sur toute chose. Hobbes considère que cette convention ne sera respectée que grâce à l’édification d’une puissance qui maintienne tous les hommes en crainte. C’est une puissance qui peut utiliser de la force, c’est ce qu’il appelle le Léviathan qui oblige les hommes à renoncer aux droits qu’ils ont sur toute chose, en utilisant si besoin est, de la force. Ça rappelle Weber qui dit que la police obtient le monopole de la violence légitime. L’état de nature de Rousseau n’est pas cruel et mauvais mais il vit en parfaite harmonie avec ses semblables. Il y a une sorte de pitié naturelle qui l’empêche de faire du mal à autrui. Seulement le processus de civilisation fait que les hommes vont vers toujours plus de propriété (privée) s’accaparer des biens et des recherches. Cette lutte pour la propriété amène à l’édification des distinctions civile, des différences de statut, ce qui conduit au despotisme. Le processus de civilisation corrompt. La solution passe par l’édification d’un contrat social qui consiste à conjuguer la volonté générale avec la préservation des droits individuels. La violence, l’injustice, vient du pouvoir, de l’état. C’est donc une vision qui inspire beaucoup plus les sociologues critiquent, influencé par le modèle de rousseau, critique les démocraties qui ne peuvent tenir leur fondement. Rousseau a influencé Marx. Dans l’idéologie allemande Marx et Hegel partent du principe qu’il n’y a pas de propriété privée dans les sociétés primitives. Elles n’existent pas chez les sociétés primitives, donc dans ce type de communauté, l’égalité est naturelle donc il n’y a pas de rapport de domination. Chez Marx, la violence n’est pas naturelle mais est comme chez Rousseau, un fruit de processus historique. Cela se développe avec le développement de la propriété privée, ce qui crée un ordre inégalitaire et donc de distinction sociale en terme de classe. Et donc à une lutte des classes, entre ceux des possédants et ceux qui ne possèdent rien. La violence qui est le moteur de l’histoire pour Marx, et à cause de la violence c’est la propriété privée. La révolution ne s’agit pas de prendre le pouvoir pour le prolétariat, mais de s’accaparer les moyens de production. Chez Marx, c’est l’infrastructure qui détermine la suprastructure. Ce sont les forces productives qui déterminent la nature du pouvoir politique et donc l’état est une institution au service de la classe des possédants. La bourgeoisie n’a même pas conscience de ce rapport de domination, elle ignore qu’elle tient un discours idéologique, elle croit se conformer à la réalité. Bourdieu est très influencé par ce schéma marxiste, qui est que finalement l’état n’est qu’une institution pour la classe dominante, à travers l’école il ne ferait que reproduire une domination de classe. 2. Remise en cause de la théorie marxiste avec Pierre Clastres. Anthropologue français, américaniste, lui il était spécialisé dans les populations amérindienne. Il a critiqué la notion ethnocentrisme, des sociétés sans état où soit disant il leur manquerait quelque chose, il faudrait les intégré à la société. Pierre Clastres contredit certains préjugés, alors tout d’abord ce qu’on appelle les économies autosuffisantes et contredit cette vision des sociétés qui vivraient pour ne pas mourir de faim et qui finalement serait dans une vision misérable. Les sociétés travaillent peu, où il n’y a pas de carences alimentaires. Ils travaillent deux mois tous les quatre ans, en déchiffrant une parcelle de terre nouvelle et sont très bien nourri. La rupture intervient lorsque des individus travaillent pour d’autres individus qui ne travaillent pas. A partir à des moments où des individus obligent par la force d’autres individus à travailler pour eux, ce n’est pas seulement économique. La différence est politique, on peut accepter de travailler sous la contrainte car une force extérieure nous y oblige. Dans les sociétés primitives, il n’y a pas de liberté, celui qui s’éloigne de la norme est châtié, rejeté, c’est la société dans son ensemble qui domine les individus, on ne tient pas compte des libertés individuelles dans ces sociétés, Balandier compare les sociétés primitives à des sociétés totalitaires (beaucoup contesté) où il n’y a pas de place pour les libertés individuelles. Les primitifs sont censés représenter les ancêtres de nos sociétés qui correspondent au faux évolutionnisme de Lévi-Strauss.