Inquiétude mondiale
Les ministres de la Santé d'Amérique latine tenaient mercredi une réunion
d'urgence face à l'expansion du virus Zika, soupçonné de provoquer des malformations
cérébrales chez les fœtus, dans un climat d'inquiétude mondiale après l'annonce
d'un cas de transmission par voie sexuelle.
A cette rencontre organisée à Montevideo, étaient représentés les pays membres du
Mercosur, le marché commun sud-américain (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay,
Venezuela), mais aussi la Bolivie, le Chili, la Colombie, l'Equateur, le Pérou, le Surinam,
le Mexique, le Costa Rica et la République dominicaine.
Cette mobilisation générale survient alors que l'Amérique latine est la région la plus
touchée au monde par l'épidémie, transmise par des moustiques et potentiellement
dangereuse pour les femmes enceintes, déclarée "urgence de santé publique de portée
mondiale" par l'Organisation mondiale de la santé, face à l'explosion du nombre de cas.
Mardi, les autorités sanitaires américaines (CDC) ont confirmé un cas aux Etats-Unis
de transmission du virus Zika par voie sexuelle. "Un voyageur qui s'était rendu au
Venezuela est rentré aux Etats-Unis et a développé des symptômes d'infection par le
virus du Zika tout comme la personne avec laquelle il a eu des relations sexuelles et qui
n'a pas elle quitté le territoire américain", a expliqué le Dr Tom Frieden, directeur des
CDC.
Le risque va augmenter pour l'Europe
Ailleurs dans le monde, des cas de contagion domestique ont été signalés en
Thaïlande, en Indonésie et au large du continent africain, au Cap-Vert. Des experts de la
santé ont averti que l'Asie était particulièrement vulnérable au virus, car le moustique
Aedes aegypti (vecteur de la maladie avec le moustique Aedes albopictus) y prolifère
dans les grandes villes.
Face aux risques d'expansion de la maladie, l'OMS a appelé mercredi les pays
européens à empêcher une prolifération de ce moustique, avant qu'il n'arrive sur le
continent. "J'exhorte les pays européens à agir de manière coordonnée pour contrôler les
moustiques, y compris en impliquant les populations pour éliminer les sites de
reproduction et en planifiant d'épandre de l'insecticide et de tuer les larves", a écrit dans
un communiqué la directrice Europe de l'OMS, Zsuzsanna Jakab.
Des touristes européens ont déjà été contaminés par le virus, mais le moustique Aedes
aegypti n'a pas été pour l'instant repéré dans l'Union européenne, actuellement en
hiver. Le risque va toutefois augmenter à mesure que les températures vont
s'adoucir, la présence des moustiques du genre Aedes étant établie, pendant l'été, sur
le pourtour méditerranéen.
(AFP)
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