m i s e a u p o i n t Réadaptation cardiaque et prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaire ■ M.C. Iliou, P. Cristofini* ... Points forts ... ■ La réadaptation cardiaque a démontré une réduction de la morbi-mortalité par une prise en charge globale incluant des exercices physiques et des mesures comportementales. ■ L’augmentation des capacités physiques s’accompagne d’une amélioration du pronostic. ■ L’exercice physique augmente le HDL-cholestérol, baisse la pression artérielle et diminue l’insulinorésistance. ■ L’entraînement physique corrige la dysfonction endothéliale et l’inflammation, marqueurs d’athérosclérose. ■ Les mesures comportementales favorisent la réduction du tabagisme et améliorent l’observance au traitement. a lutte contre les facteurs de risque est la pierre angulaire de la prévention secondaire. L’un des buts de la réadaptation cardiaque, sinon le principal, est de corriger ce qui peut l’être chez les patients dont l’espérance de vie est obligatoirement diminuée par l’événement coronarien récent. La réadaptation cardiaque intègre toujours, au sein d’une équipe pluridisciplinaire, un programme d’exercices physiques et un ensemble de mesures comportementales. Les effets respectifs en seront exposés séparément mais, en pratique, il existe des interrelations importantes entre ces deux moyens mis à disposition des cardiologues pour améliorer le pronostic de leurs patients coronariens. L BÉNÉFICES DE LA RÉADAPTATION CARDIAQUE * Service de réadaptation cardiaque, hôpital Broussais, Paris. 134 Les recommandations françaises et internationales de prévention secondaire sont unanimes pour considérer que la réadaptation cardiaque permet une prise en charge globale des patients coronariens (1). En effet, les programmes structurés de réadaptation comportent, outre un entraînement physique, l’ évaluation la plus complète possible des facteurs de risque. Leur correction est d’autant plus facilitée que la durée de la prise en charge rend possibles une éducation et la mise en œuvre d’ aides psychosociales éventuelles. INTÉRÊT D’UNE PRISE EN CHARGE GLOBALE DE RÉADAPTATION : UN GAIN DE SURVIE PROUVÉ La méta-analyse la plus récente (2) regroupe essentiellement des programmes structurés complets en postinfarctus. Elle démontre une diminution de 20 % pour la mortalité globale et de 26 % pour la mortalité cardiaque chez les patients réadaptés par rapport aux groupes traités de façon conventionnelle. La correction des facteurs de risque y est également analysée : les programmes de réadaptation Correspondances en Risque CardioVasculaire - Vol. III - n° 4 - octobre-novembre-décembre 2005 Traitements • Hypolipémiants • Antihypertenseurs • Antidiabétiques • Bêtabloquants • Symptomatiques Arrêt du tabac • Conseils • Substitution Comportement • Dépression/anxiété • Gestion du temps • Appui familial • Groupe Éducation Réadaptation cardiaque Exercice physique • Prescription • Conseils • Séances d’entraînement • Épreuve d’effort • Individuelle • En groupe Régime • Diagnostic alimentaire • Conseils • Contrôle du poids • Cholestérol • Sucres Effets de la réadaptation cardiaque. Évidences du bénéfice de l’exercice physique sur le contrôle des facteurs de risque (A = effet scientifiquement démontré, B = effet reconnu par un consensus d’experts). Évidence Augmentation des capacités physiques A Augmentation de l’activité physique B Arrêt du tabac B Amélioration du profil lipidique A Diminution de la pression artérielle B Diminution du poids B Amélioration du contrôle glucidique B Amélioration du bien-être A cardiaque s’accompagnent d’une réduction significative du cholestérol total (– 0,14 mg/l en moyenne), des triglycérides (– 0,2 mg/l en moyenne), de la pression artérielle systolique (– 3,2 mmHg en moyenne) et du tabagisme (– 36 %). Il existe également des modifications favorables des fractions lipidiques (HDL ou LDL ) et de la pression artérielle diastolique, mais qui n’atteignent pas le taux de signification. C’est également le cas dans l’étude ELMI qui a inclus 302 patients porteurs de cardiopathie Correspondances en Risque CardioVasculaire - Vol. III - n° 4 - octobre-novembre-décembre 2005 ischémique à risque faible ou modéré, suivis pendant un an après randomisation entre réadaptation versus prise en charge habituelle. Il n’y a qu’une tendance en faveur de la réadaptation sur le risque global calculé selon les scores de Framingham ou de Procam. Mais, dans cette étude, moins de 30 % des patients poursuivent les exercices physiques après la réadaptation. LA BASE DE LA RÉADAPTATION : EFFETS BÉNÉFIQUES DE L’EXERCICE PHYSIQUE L’entraînement physique a des effets sur tous les facteurs de risque cardiovasculaire incluant l’hypertension artérielle, l’intolérance au glucose et l’insulinorésistance, l’hypertriglycéridémie, l’hypoHDLémie, l’obésité et un facteur souvent négligé, la sédentarité. L’importance de ces effets est modulée par le type d’entraînement et les variations individuelles de réduction pondérale. En général, l’efficacité est inférieure à celle produite par les traitements pharmacologiques, sauf pour le HDL-cholestérol. Modifications du profil lipidique : effet moins puissant que les statines mais qualitativement différent Les résultats des méta-analyses historiques retrouvaient déjà une réduction de 6,3 % pour le cholestérol total, de 10,1 % pour le LDL-cholestérol et une augmentation du HDL de 5 %. Toutefois, les différentes études incluses dans ces méta-analyses n’étaient pas toutes randomisées ; elles étaient très hétérogènes tant sur les populations, les méthodologies, les différents programmes d’entraînement et l’utilisation de régimes et/ou de traitements hypolipidémiants. Plus récemment, une méta-analyse de 52 études d’entraînement physique prolongé plus de 12 semaines et ayant inclus 4 700 sujets montrait une augmentation du HDL-cholestérol de 4,6 %, une réduction des taux de triglycérides de 3,7 %, et du LDL-cholestérol de 5 % (3). Le principal essai inclus dans cette méta-analyse est l’étude HERITAGE qui a porté sur 675 patients normocholestérolémiques, entraînés pendant 5 mois. Le HDL a augmenté en moyenne de 3 %, surtout chez les patients ayant une hypertriglycéridémie à l’état de base. 135 m i s e a u Stratification du risque Services de cardiologie Patients Haut Réadaptation cardiaque Cardiologues traitants Modéré Réadaptation en centre Réadaptation en centre, puis en ambulatoire Indépendamment de la réduction pondérale, ces effets positifs sur le métabolisme glucidique sont dus à une augmentation de la sensibilité à l’insuline, à une diminution de la production de glucose par le foie et à une utilisation du glucose plus intense par les muscles que par le tissu adipeux. La pression artérielle ? elle baisse… sûrement La preuve en est apportée par 44 études contrôlées, incluant 2 674 participants et ayant étudié les effets de l’exercice sur la pression artérielle au repos. La réduction moyenne des pressions systolique et diastolique est de 3,4 et 2,4 mmHg respectivement pour l’ensemble des sujets, plus importante dans le sous-groupe des hypertendus, (7,4 et 5,8 mmHg respectivement). Il n’y a pas de relation nette entre le type, l’intensité et la fréquence de l’entraînement et la réduction tensionnelle (4). La réduction tensionnelle intervient précocement chez des patients hypertendus (8 à 12 heures après l’activité physique) et la moyenne de pression artérielle est moindre les jours avec exercice que les jours sans. Par ailleurs, on a démontré une régression de l’hypertrophie ventriculaire gauche dans les 14 mois après le début du programme d’entraînement physique régulier. Surcharge pondérale et syndrome métabolique Si l’exercice physique reste un élément essentiel du contrôle de la surcharge pondérale, les mesures diététiques sont toujours indispensables. La plupart des études rapportent un effet modéré sur le poids avec une perte de 2 à 3 kg dans le groupe exercice. En revanche, l’association de l’exercice à un régime peut permettre d’obtenir une réduction de 8 kg, alors que le régime seul n’obtient qu’une perte de 5 kg. La prévalence et le risque de mortalité globale ou cardiovasculaire du syndrome métabolique sont inversement corrélés à l’activité physique. Il est clairement établi que l’entraînement physique permet de réduire les conséquences de l’insulinorésistance. En cas de syndrome métabolique, la pratique régulière d’une activité physique associée à une réduction modérée du poids permet de réduire significativement le risque de survenue d’un diabète. Les sujets pratiquant l’activité physique de manière régulière ont un meilleur rapport taille/hanche que les sédentaires. Les effets de la réadaptation cardiaque commencent à être évalués : en effet, la prévalence du syndrome métabolique est supérieure à 50 % chez les patients adressés en réadaptation. Les études récentes montrent une réduction significative du syndrome métabolique après réadaptation (6). Activité physique et métabolisme glucidique : réduction de l’insulinorésistance et de l’intolérance au glucose Une revue de la littérature incluant 337 patients diabétiques de type II rapporte une réduction moyenne de l’HbA1c de 0,5 à 1 % grâce à l’entraînement physique. L’étude DPP a montré que l’exercice physique modéré (8 MET-h/sem.) associé à une réduction du poids de 4 kg permet une réduction de 58 % de l’apparition d’un diabète à 3 ans comparitivement au traitement habituel (5). Dans cette étude, l’entraînement physique se compare favorablement à la metformine dans le contrôle glycémique. Effets de l’exercice sur le tabagisme Bien que le chaînon biologique entre anomalie du métabolisme glucidique et tabagisme soit sur le point de se concrétiser au plan pharmacologique avec la compréhension du système endocannabinoïde, l’effet de l’exercice physique sur le tabagisme est moins facile à démontrer. Dans une étude portant sur 281 femmes saines, 19,4 % des femmes entraînées sont complètement abstinentes à 2 mois contre 10,2 % chez les sédentaires, cet effet se prolongeant à un an (11,9 % et 5,4 % respectivement), ce qui est inférieur aux stratégies de substitution. Plus récemment, une étude rétrospective a ana- Faible Réadaptation ambulatoire, suivi téléphonique Prise en charge en réadaptation cardiaque. 136 p o i n t Correspondances en Risque CardioVasculaire - Vol. III - n° 4 - octobre-novembre-décembre 2005 lysé le tabagisme chez 624 patients adressés en réadaptation cardiaque (472 réadaptés et 152 non-réadaptés). La persistance du tabagisme à 3 mois (durant la réadaptation) est de 13,7 % chez les patients réadaptés versus 30,5 % chez les nonréadaptés. Les facteurs associés à la poursuite de l’intoxication sont le sexe masculin, le jeune âge et la persistance d’un angor. La poursuite du tabagisme est corrélée à un taux de triglycérides plus élevé et à une moindre confiance en soi (7). Sédentarité : cela va sans dire mais…. Les capacités physiques d’un sujet, y compris pour les patients atteints de maladies cardiovasculaires, sont prédictives de la mortalité cardiovasculaire. Pour les patients coronariens, il est maintenant bien démontré que la pratique régulière d’activités physiques d’intensité modérée diminue la mortalité totale à 7 ans de 10 % en valeur absolue. LES NOUVEAUX MARQUEURS D’ATHÉROSCLÉROSE, DYSFONCTION ENDOTHÉLIALE ET HYPOTHÈSES PHYSIOPATHOLOGIQUES Les mécanismes classiquement proposés pour expliquer les bénéfices de l’activité physique sont : – une réduction de la demande myocardique en oxygène pour un niveau d’effort donné ; – une amélioration des capacités physiques aérobies ; – la modulation du système nerveux autonome ; – l’amélioration du profil de risque cardiovasculaire. Plus récemment, les travaux sur l’exercice physique ont démontré une amélioration de la fonction endothéliale et un effet sur les marqueurs de l’inflammation qui jouent un rôle majeur dans la pathogenèse de la maladie coronaire. L’exercice physique réduit les taux de fibrinogène, de protéine C réactive (CRP), et module le niveau d’activation plaquettaire. Ainsi, Milani et al. ont montré chez 277 patients (comparés à un groupe contrôle de 42 patients) qu’un programme de réadaptation cardiaque de 3 mois diminue de 36 % les taux de CRP ultrasensible, indépendamment de la prise de statine ou de la perte de poids. Plus récemment, une revue de la littérature a étudié les effets de l’exercice physique sur les marqueurs de l’inflammation. En aigu, il entraîne Correspondances en Risque CardioVasculaire - Vol. III - n° 4 - octobre-novembre-décembre 2005 une réponse inflammatoire, mais s’accompagne, à moyen et long terme, d’ un effet “anti-inflammatoire” avec une diminution non seulement de la CRP, mais également des cytokines pro-inflammatoires (IL-6 ou TNF) (8). La dysfonction endothéliale qui participe à la genèse et à la progression de l’athérosclérose est un facteur de risque reconnu dans la maladie coronaire. L’entraînement physique a montré une amélioration de la vasodilatation endothélium dépendante chez les patients diabétiques, hypertendus, coronariens ou après un infarctus du myocarde (IDM). Les améliorations de la fonction endothéliale s’accompagnent d’une augmentation de la réserve coronaire. L’augmentation du tonus parasympathique, avec réduction du taux de catécholamines pour un niveau d’effort donné, peut participer aux effets cardioprotecteurs de la réadaptation. Enfin, la prescription particulièrement rationnelle et ciblée des traitements pharmacologiques participe à la prévention secondaire et à la correction des facteurs de risque : incluant la prescription de bêtabloquants, IEC, statines, etc., dont les grandes études ont prouvé l’indéniable efficacité. MESURES COMPORTEMENTALES La maladie coronarienne ne doit plus être envisagée comme un processus mécanique, mais comme la conséquence de facteurs génétiques, biologiques et psychosociaux. Ainsi, le mode de vie peut jouer un rôle décisif dans le développement des lésions vasculaires. Les effets des mesures comportementales ont été évalués par deux grandes études : Multi-Fit model et SCRIP. MultiFit model est un programme coordonné par des infirmières et supervisé par des médecins dans lequel 585 patients (20 % de femmes) sont recrutés en postinfarctus et sont randomisés en deux groupes : intervention versus contrôle. Les modifications comportementales visées sont : l’arrêt du tabac, le régime, la pratique d’activités physiques, et l’observance des traitements hypolipémiants. L’intervention comprend des conseils de motivation axés sur les modifications de comportement avec une identification d’éventuelles barrières pour prévenir les risques de rechute, et relayés par des contacts téléphoniques 137 m i s e a u p o i n t La réadaptation comporte un entraînement physique et des mesures comportementales. ou par courrier d’un maximum de 4 par an. À 6 mois, la capacité d’effort est augmentée dans le groupe intervention (9,3 contre 8,4 MET dans le groupe contrôle). À un an, l’arrêt du tabac (70 % contre 53 % ; p = 0,03), la réduction des taux de cholestérol total (– 0,64 mmol/l contre 0,09 mmol/l ; p < 0,001) et de LDL-cholestérol (– 0,65 mmol/l contre – 0,14 mmol/l ; p < 0,001) sont significativement plus importants dans le groupe intervention que dans le groupe contrôle. La réduction relative de 24 % du LDL-cholestérol est similaire à celle observée à long terme dans des études comparant les statines au placebo (qui s’accompagnent d’une réduction significative de mortalité). SCRIP est une étude sur 300 patients (14 % de femmes) dont la maladie coronaire est documentée par coronarographie, randomisés en traitement habituel ou intervention. Celle-ci consiste en un régime pauvre en graisses, la pratique d’exercice physique, la perte de poids, l’arrêt du tabac et la prescription médicamenteuse hypolipémiante. Les patients ont été suivis pendant 4 ans, avec contrôle via une nouvelle coronarographie. Le groupe intervention a significativement modifié ses facteurs de risque : réduction du LDL-cholestérol de 22 % et des triglycérides de 30 %, du poids de 4 %, augmentation du HDL de 12 %, et augmentation des capacités physiques de 20 %, sans modification dans le groupe contrôle. Les résultats des coronarographies (82 % de la population initiale) ont montré 138 une réduction de la progression des sténoses coronaires de 47 % dans le groupe intervention par rapport au groupe contrôle (9). Le syndrome anxio-dépressif est également reconnu comme un facteur de risque dans la cardiopathie ischémique. L’étude ENRICHD en postinfarctus, grâce à des interventions psychosociales incluant des traitements médicamenteux (inhibiteurs du recaptage de la sérotonine), n’a pas démontré de réduction de morbimortalité, mais une amélioration de la qualité de vie. UNE PRISE EN CHARGE VRAIMENT GLOBALE : MAIS POUR QUI ? Malgré ces résultats bien documentés et finalement très positifs, seule une proportion relativement faible de patients coronariens en bénéficie. En France, 77 USIC (sur un total de 501) ont participé au registre PREVENIR. Seulement 22 % des 1 394 patients (55,8 % d’infarctus et 44,1 % de syndromes coronariens aigus, suivis pendant 6 mois) sont adressés en réadaptation cardiaque. Les facteurs associés à une moindre participation sont : le sexe féminin, l’âge de plus de 75 ans, les angors instables (versus IDM), l’existence d’une dysfonction ventriculaire gauche et la pratique d’une angioplastie. Les facteurs de risque les plus fréquemment rencontrés en réadaptation sont : la Correspondances en Risque CardioVasculaire - Vol. III - n° 4 - octobre-novembre-décembre 2005 Antithrombotique ! adhésion plaquettaire " fibrinolyse ! fibrinogène ! viscosité sanguine Effets sur FDR Améliore le profil lipidique Diminue la PA Réduction de l’obésité !sensibilité à l’insuline " inflammation Anti-ischémique !demande myocardique en O2 " flux coronaire ! dysfonction endothéliale Antiarythmique " tonus vagal ! activité adrénergique Bénéfices de l’exercice physique. dyslipidémie et le tabac (10). Mais, à l’évidence, il existe des variations régionales importantes probablement liées aux habitudes, au nombre de centres de réadaptation (registre MONICA). On estime que la réadaptation cardiaque n’est proposée, en Europe, qu’à moins de 50 % des patients éligibles. CONCLUSION Les programmes structurés de réadaptation et de prévention cardiovasculaire secondaire ont clairement démontré leur efficacité en termes de morbimortalité, d’amélioration de la qualité de vie et de facilitation de la réinsertion socioprofessionnelle. L’efficacité à long terme est difficile à obtenir pour un patient donné, car elle nécessite une amélioration de l’observance de la pratique d’activités physiques, un développement des structures de phase III et une implication des médecins et/ou des cardiologues traitants. 2. Taylor R, Brown A, Ebrahim S et al. Exercise-based rehabilitation for patients with coronary artery disease: systematic review and meat-analysis of randomized controlled trials. Am J Med 2004;116:682-92. 3. Leon A, Sanchez O. Response of blood lipids to exercise training alone or combined with dietary intervention. Med Sci Sports Exerc 2001;31(Suppl. 6):S502-S15. 4. Fagard R. 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