Mieux vivre
avec un cancer
Le cancer est une maladie « imprévisible ». Lorsqu’une per-
sonne apprend qu’elle est atteinte d’un cancer, surgit en elle
un certain nombre d’émotions. C’est carrément sa vie qu’elle
voit basculer d’un seul coup… Et pourtant, la vie suit son
cours.
Malgré les progrès de la science et le pourcentage relative-
ment élevé de guérison qui ne cesse de croître, la personne
touchée par la maladie ignore à ses débuts généralement
(presque) tout sur le cancer. Il n’existe pas un cancer mais
diverses formes de cancer,dont le degré de sévérité varie. Il
n’ ex i s te pas un tra i te m e nt mais différe nts tra i te m e nt s. Il
n’existe pas un patient mais une multitude de patients. Et
puis,il y a les (trop) nombreux symptômes liés au cancer qui
apparaissent variablement d’un patient à l’autre mais qui altè-
rent le quotidien de chacun et de chaque famille.
En tant que patient, cette brochure vous est destinée. Elle se
veut un petit guide pour vous aider à gérer les effets secon-
daires associés à la maladie,organiser vos journées,adapter
votre alimentation, communiquer avec le corps médical,… en
vue d’adoucir le poids de votre combat quotidien. Nous osons
l’espérer.
MIEUX VIVRE
AVEC UN CA N C E R
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A PROPOS DU CA N C E R
Le cancer correspond à une perturbation complexe du fonctionnement de cer-
taines cellules de l’organisme. Les cellules « anormales » se multiplient de
manière anarchique dans un organe ou un tissu, s’y accumulent et forment une
tumeur. Cette tumeur cancéreuse peut alors envahir un autre organe et y for-
mer d’autres tumeurs. On parle de métastases. Ce sont le plus souvent ces der-
nières qui déterminent la gravité d’un cancer, surtout si elles se veloppent
dans un organe essentiel à la vie (cerveau, poumon, foie,…).
Nuance : une tumeur ne correspond pas nécessairement à un cancer. Dans le
cas d’un cancer, on parle de tumeur maligne. Quant aux tumeurs bénignes,
elles n’envahissent pas les tissus avoisinants et ne s’étendent pas à d’autres
organes.
Cancer du larynx, du poumon, du sein, de la prostate, de l’intestin, de la peau,…
chaque organe peut être le point de départ d’un cancer. Or, les signes de la
maladie sont variables d’un cancer à l’autre, d’un patient à l’autre, d’un âge à
l’autre, d’un sexe à l’autre. Seuls des examens médicaux spécifiques permettent
de diagnostiquer la présence d’une tumeur cancéreuse ou d’une anomalie cel-
lulaire sanguine (dans le cas d’une leucémie).
A PROPOS DES TRAITEMENTS
Le choix d’un traitement - chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie, traitement
hormonal, greffe de cellules souches (moelle osseuse),… - est individualisé et
dépend de divers facteurs :
• le type de cancer;
la localisation de la tumeur;
• le degré d’extension de la maladie;
• l’âge et l’état de santé du patient.
La composition, le niveau des doses, la durée du traitement, qui peut aller de
quelques semaines à plusieurs mois, s’en trouvent alors adaptés. Parfois, le
traitement peut consister en une combinaison de traitements prescrits simul-
tanément ou successivement.
R e m a rque : les nouve l les chimios ont moins d’effets seco n d a i r es qu’aupara va n t .
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LES SYMPTOMES ASSOCIES AU CANCER ET LEURS « REMEDES »
V i v re avec un ca n cer s’ a c compagne de dive rs malaises physiologiques et psyc h o -
logiques, causés soit dire c tement par la maladie, soit par les tra i t ements, soit par
un mélange des deux.
Cependant, il est difficile de prévoir avec exactitude ces effets secondaires qui
varient d’un malade à l’autre. Les symptômes énumérés ci-dessous sont loin
d’être exhaustifs mais ils sont considérés comme les plus fréquents. Quasiment
impossible à éviter, vous pouvez cependant essayer de les atténuer.
Heureusement, tous ou la plupart de ces effets désagréables disparaîtront au
terme de votre traitement…
La fatigue
On souligne souvent la fatigue comme l’un des principaux symptômes associés au
t r a i t ement co n t re le ca n ce r. Elle affe c t e environ 80% des patients dont plus de la
moitié déclare la re s sentir presque en permanence. La fatigue se dist i n g u e ra i t
me comme le symptôme le plus pénible en cas de ca n ce r.
Bien plus qu’une « saine » fatigue (par ex. à l’ i s sue d’une intense séance de sport),
la fatigue associée au ca n cer peut ré s u l t er de plusieurs fa c te u r s : une anémie
( i n s u f f i s a n ce du nombre de glo b u l es rouges), la perte de poids, le manque d’ap-
pétit, des modifications au niveau du métabolisme, un st re s s émotionnel, l’ a n -
g o i sse, etc. Plus vo t re anémie est sévè r e, plus vous vous sentirez épuisé.
A n o r m a l e, inhabituelle, ce t t e fatigue diminue glo b a l ement la qualité de vie car :
• l’ o rganisme entier est touché;
on se sent épuisé après avoir effectué des tâches quotidiennes, même au repos;
• ce t t e fatigue pers i ste après une ou plusieurs bonne(s) nuit(s) de sommeil;
on se sent moins co n c e n t ré et motivé au tra v a i l ;
il devient difficile de fa i re des choses simples, de s’ e xprimer de manière co m -
p ré h e n s i b l e ;
e l l e cause des pertes de mémoire;
lintimité du co u p l e en est perturbée;
on a l’ i m p r e ssion d’aller parfois au-
delà de ses pro p res limites (gérer la
maison, la fa m i l le, les tra i tements et
tout ce qu’il s’ensuit), etc . ;
• l’ e n t o u r age épro u ve ra pro b a b l ement
quelques difficultés à co m p re n d re
l’ é tendue de cet état de fatigue.
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