Œil et Physiologie de la Vision - VII-3. 4ème partie
Texte intégral
Remerciements au Dr Hélène Ogier de Baulny, aux médecins du service de neurologie et
maladies métaboliques, hôpital Robert Debré, Paris, au Dr Dominique Thouvenin,
Toulouse, pour nous avoir adressé leurs patients, au Dr Liza Véra, service
d’ophtalmologie, hôpital Robert Debré, Paris, au Dr Jean-François Benoist, service de
biochimie, hôpital Robert Debré, Paris
Erreurs innées du métabolisme des cobalamines ou vitamine
B12
Introduction
La vitamine B12, également appelée cobalamine, est une vitamine hydrosoluble qui
existe sous plusieurs formes d’où la terminologie : les cobalamines. Elle est apportée à
l’homme uniquement par l’alimentation à travers la consommation de produits d’origine
animale : foie, poisson, viande, œufs, laitages. Elle n’est pas synthétisée par l’organisme
humain. Ses réserves sont essentiellement hépatiques. Les besoins journaliers sont
estimés à environ 2,4 µg/jour.
Toutes les étapes de son métabolisme : apport, absorption, transport sanguin, captation
intracellulaire ou utilisation intracellulaire peuvent présenter des défauts.
Les manifestations cliniques de ces défauts sont variées mais elles ont en commun leur
fréquente précocité qui se traduit par une détérioration neurologique progressive et une
atteinte hématologique (anémie mégaloblastique, pancytopénie).
But du chapitre : défauts des cobalamines et déficiences visuelles
associées
Après un rappel succinct des différentes étapes du métabolisme des cobalamines et des
défauts possibles, nous nous intéresserons plus particulièrement aux défauts du
métabolisme des cobalamines associées à des déficiences visuelles qui se manifestent
essentiellement par des dysfonctionnements rétiniens (surtout pour le défaut cblC) et
plus rarement par des dysfonctionnements des voies visuelles.
Quelques exemples cliniques avec les résultats de l’exploration fonctionnelle visuelle par
électrophysiologie et ses évolutions quand elles sont connues, sont présentés et
commentés ci-dessous.
Etapes métaboliques succinctes des cobalamines
(Zschocke J. & Hoffmann GF., 2005), (Thauvin-Robinet & Roze, 2007), (Ogier de Baulny,
Schiff & Benoist, 2011), (Saudubray JM, Van den Berghe G & Walters JH., 2012), (De
Lonlay, Dubois, Valayannopoulos, Depondt, Ottolenghi & Rabier, 2013).
De l’ingestion à la circulation portale
L’absorption de la vitamine B12 alimentaire implique d’abord sa liaison à l’haptocorrine
pour former un complexe stable. L’haptocorrine est une glycoprotéine produite par les
sécrétions salivaires et gastriques. Ce complexe est dissocié au niveau de l’intestin grêle
par des protéases pancréatiques. La cobalamine libérée (cbl) se fixe au facteur
intrinsèque gastrique (FI) secrété par les cellules pariétales de l’estomac.