PROYECTO OLE 11
ARCHIVO ELECTRÓNICO DE FUENTES PRIMARIAS
POESÍA PATRIÓTICA PROESPAÑOLA EN INGLÉS, FRANCÉS, ALEMÁN Y PORTUGUÉS (1808-1814)
TEXTO INDIVIDUAL DE OBRA FRA 049
[Jean-François Boisard], “ Le Numide à Rome ”, (1810)
De plus d ’un roi vaincu par les consuls Romains,
A Rome on admirait mainte et mainte statue.
Celle de Jugurtha frappait, surtout, la vue.
Cet excellent ouvrage était sorti des mains
D’un des plus grands sculpteurs de Grèce.
La déesse de la sagesse,
Minerve, était encore un morceau précieux.
Une vénus en pied étonnait tous les yeux :
Vrai chef-d’œuvre de Praxitèle,
Elle attirait sans cesse un tas de curieux ;
En un mot, c’était un modèle
Que l’artiste avait su par son art animer ;
Et que l’œil ne pouvait se lasser d’admirer.
L’on y voyait aussi plusieurs tableaux d’Apelle,
De Protogène, de Zeuxis :
Les regards étaient éblouis ;
Et ce n’était qu’à la victoire
Que les Romains devaient ces monuments exquis.
C’est donc pour se couvrir de gloire,
Qu’on dépouille ainsi tous les rois ?
Dit un Numide à haute voix :
Hélas ! ces vainqueurs de la terre,
Qui veulent nous donner des lois,
Devraient bien craindre le tonnerre
Du maître des destins,
Qui peut un jour ravir à ces cruels humains,
Le droit d’aller ravager la patrie
De cent peuples divers,
Qui semblent exciter leur fière jalousie,
En les forçant d’asservir l’univers…
Il en aurait dit davantage
Mais un licteur parut armé de ses faisceaux,
Qui fit sentir à ce sauvage,
Qu’avec ses conquérants, Rome avait ses bourreaux…