BULLETIN D'INFORMATION N°01/2009 Janvier 2009 INTOXICATION AU MONOXYDE DE CARBONE Chaque année et principalement durant la période hivernal, lors d’intempéries exceptionnelles, de grands froids ou de période de redoux, le monoxyde de carbone (ou CO) est responsable de milliers d’accidents dont une partie sont mortels. Il faut savoir que le CO est la première cause de mort toxique accidentelle en Belgique : environ 2.000 personnes sont annuellement hospitalisées chaque année pour une intoxication au CO. Malheureusement, une quarantaine de victimes de ce phénomène insidieux décèdent annuellement des suites de l’intoxication. Assez souvent, plusieurs membres d’une même famille sont intoxiqués en même temps. Vu la banalité de la symptomatologique clinique, les cas légers sont fréquemment méconnus et le nombre réel d’intoxication au CO est difficilement évaluable avec certitude. Mode d’action du CO Le CO est un gaz indétectable, il est incolore, inodore et non irritant. Il est dès lors impossible à détecter sans instrument spécialisé ce qui le rend particulièrement dangereux aussi bien pour les adultes que pour les enfants. Il se dégage normalement lors de tout phénomène de combustion. Cela implique que tout appareil de chauffage au gaz (butane ou propane), au charbon, au mazout, au pétrole, à l’essence, au bois ou tout appareil de production d’eau chaude non électrique est une source potentielle de production de CO. Le CO a comme propriété physique d’être un peu plus léger que l’air. Sa densité est de 0,968 alors que celle de l’air est de 1. Le CO aura donc tendance à s’accumuler plutôt dans la partie haute des locaux. Le CO forme des mélanges explosifs avec l’air à une concentration plusieurs fois mortelle (entre 12,5 à 74,2 %). Généralement, il se mélange avec l’air ambiant et celui-ci est inhalé par notre respiration jusqu’aux poumons où il pénètre dans le sang. Les enfants sont particulièrement exposés à ce type d’intoxication parce qu’ils respirent beaucoup plus vite que les adultes (et donc inhalent davantage de CO), parce que leur organisme en croissance a besoin de plus d’oxygène qu’un corps adulte, parce qu’ils ne sont pas capable d’exprimer à temps les malaises qu’ils ressentent. Une fois dans le sang, il perturbe de manière grave le transport de l’oxygène par l’hémoglobine des globules rouges. Au fur et à mesure de l’intoxication au CO, il s’accumule dans notre sang en y prenant la place de l’oxygène (O2) : l’oxyhémoglobine (HbO2) est remplacée par le carboxyhémoglobine (HbCO). Par ce mécanisme d’échanges gazeux, le CO finit par provoquer une mauvaise oxygénation des cellules et donc de nos organes. Parmi ces derniers, le cerveau y est le plus sensible et comme il s’agit d’un organe vital, notre vie est rapidement mise en danger. Le CO agit en réalité comme un gaz asphyxiant très toxique et il peut s’avérer mortel en moins d’une heure. Quels sont les dangers d’intoxication au CO ? Les causes sont de plusieurs ordres : - les appareils de chauffage et/ou de production d’eau chaude sont mal entretenus : si les appareils ne sont pas correctement entretenus, les combustibles y brûleront mal, ce qui risque de provoquer une émission de CO. - une mauvaise aération des locaux, des pièces du logement : physiquement, une combustion efficace ne peut avoir lieu qu’à partir du moment où il y a un apport suffisant et un renouvellement correct en O2 et donc en air. Si cela n’est pas le cas, la combustion au sein des appareils de chauffe ou autre sera incomplète et il y aura émission de CO. - une mauvaise évacuation, un refoulement des fumées et des gaz de combustion suite à un conduit d’évacuation obstrué et/ou bouché, un raccordement à la cheminée inapproprié, un tirage au niveau de la cheminée insuffisant…peut conduire à une intoxication au CO. - le non-respect des consignes d’utilisation des appareils à combustion peut comporter des risques plus ou moins sévères d’intoxications au CO : utilisation de gaine d’aération comme conduit de cheminée, chauffeeau au gaz dans une salle de bain non raccordée à un conduit d’évacuation des gaz de combustion… Quels sont les formes d’intoxications au CO ? Il est généralement admis et normal d’avoir une petite quantité de CO dans le sang, puisque la dégradation de l’hémoglobine (et d’autres hémoprotéines) contenue dans les globules rouges produit un peu de CO. Par ailleurs, les fumeurs, et particulièrement les amateurs de pipes et de cigares, ont habituellement des taux de cardoxyhémoglobine plus élevés. A titre indicatif, les taux de cardoxyhémoglobine considérés comme normaux. Sujet sain HbCO 1 - 4 % Fumeur modéré HbCO 5 - 6 % Grand fumeur HbCO 7 - 9 % Les signes d’intoxication au CO sont peu spécifiques. Deux types d’intoxications au CO peuvent toutefois généralement se manifester selon le degré d’intoxication au CO. Il peut s’agir d’une intoxication faible ou chronique : elle se manifeste par des céphalées, des nausées, de la pâleur, une fatigue inexpliquée. L’installation de cette forme d’atteinte toxique par le CO est lente. Il s’agit des premiers signes de début d’intoxication au CO. La deuxième forme est l’intoxication grave : elle est plus rapide et entraîne des vertiges plus ou moins importants, des vomissements, des pertes de connaissance, des troubles du comportement (agressivité, agitation, convulsions…) pouvant évoluer jusqu’au coma et la mort. D’autre part, selon le degré d’atteinte, il n’est pas rare que l’intoxication au CO laisse des séquelles neurologiques ou autres et ce de manière définitive. Le diagnostic d’une intoxication au CO est parfois confondu avec une intoxication alimentaire (mais, il n’y a en principe pas de diarrhée), un syndrome grippal (mais, il n’y a pas de fièvre), une crise migraineuse liée à une autre cause (par exemple liée à un séjour précédant dans un endroit bruyant…). Par contre, un accident vasculaire cérébral chez une personne âgée, un infarctus ou une crise d’angor chez une personne souffrant d’une insuffisance cardio-respiratoire ou de sténose coronarienne peuvent être liés à une intoxication au CO : la privation en oxygène (O2) due à la présence de carboxyhémoglobine (HbCO) se manifestant de manière plus spectaculaire chez ces personnes ayant déjà des problèmes de vascularisation de certains organes. Le dosage de la carboxyhémoglobine dans l’air expiré ou dans le sang est finalement la seule manière d’affirmer l’intoxication au CO de manière formelle. Il faut cependant être prudent car, le fait d’obtenir un résultat négatif n’exclut nullement l’exposition au CO. Que faire en cas d’intoxication au CO ? Avant d’intervenir auprès d’une personne victime d’intoxication au CO, il faut d’abord prendre toutes les précautions pour éviter de s’intoxiquer soi-même. Il faut donc : - aérer le local : ouvrir portes et fenêtres, si la personne est consciente, la faire sortir de la pièce ; - arrêter l’appareil : si possible (un appareil au charbon ne peut être arrêté !) - installer la victime en position latéral de sécurité (en-dehors de la pièce), c’est-à-dire couchée sur le côté pour éviter qu’elle ne s’étouffe dans ses vomissements ; - appeler un médecin ou le service 100 en signalant qu’il s’agit d’une intoxication au CO. Si la personne est inconsciente, ne pas oublier de le signaler ! Une fois ces gestes de premiers secours posés, le traitement médical consistera en une mise au repos et l’administration d’oxygène : il doit être administré le plus rapidement possible au masque ou via un tube endotrachéal à raison de 8 - 10 L/min. Le masque doit être un masque disposant d’un réservoir muni d’une valve unidirectionnelle. Le traitement doit être poursuivi pendant minimum 2 heures après la disparition des symptômes. Tout patient qui n’a pas complètement récupéré après 2 heures doit être traité par oxygénothérapie hyperbare. L’oxygène administré par cette technique doit se faire idéalement endéans les 6 heures. Outre le fait d’accélérer la dissociation du CO lié à l’hémoglobine, l’oxygénothérapie hyperbare (caisson) augmente l’oxygène disponible par les cellules en augmentant la quantité d’oxygène dissous dans le plasma. Les indications principales de l’oxygénothérapie hyperbare sont : toute personne ayant perdu connaissance même pendant une courte période, les femmes enceintes, les personnes ayant des antécédents de maladies cardio-respiratoires. Parmi les inconvénients du traitement, il faut savoir qu’une séance d’oxygénothérapie hyperbare peut provoquer des douleurs au niveau des oreilles, des sinus et (rarement) des convulsions chez l’enfant. Le suivi des patients ayant eu une intoxication au CO est essentiel d’autant qu’il existe un syndrome séquellaire qui apparaît après un intervalle pouvant aller jusqu’à plusieurs semaines après l’accident. Une visite de contrôle chez le médecin endéans le mois de l’intoxication est indispensable. Elle permettra à ce dernier de se rendre compte si la victime développe une symptomatologie pouvant être mise en relation avec l’intoxication (désorientation, confusion, agitation, apathie, troubles de mémoire, insomnie…). Comment éviter les intoxications au CO ? La façon la plus efficace d’éviter ce genre d’accident est d’abord d’y penser, de faire preuve de vigilance et d’adopter une série de précautions élémentaires préventives parmi celle-ci, il semble primordial : - de faire vérifier et nettoyer chaque année par un professionnel les différentes installations productrices de CO (chaudière, chauffe-eau, cheminées, conduits d’aération, poêles au bois, au charbon, au mazout, au pétrole lampant… et inserts dans la cheminée (importance du ramonage annuel des cheminées ou conduit d’évacuation des gaz de combustions). - d’aérer et ventiler correctement les différentes pièces du logement (même en hiver) et de ne pas trop isoler le bâtiment car, on fini par empêcher toute entrée d’air. - de faire installer des détecteurs de monoxyde de carbone (CO). - de respecter les notices d’utilisation des appareils : ceux prévus pour une utilisation en plein air ou sous tente (barbecue, réchauds de camping, braseros…) ne doivent absolument pas être utilisé à l’intérieur. - de ne pas utiliser des chauffages d’appoint en continu car ils ne sont pas raccordés à l’extérieur et doivent obligatoirement être utilisés dans des pièces bien ventilées ou des locaux autres que ceux dans lesquels l’on vit continuellement (living, chambres…). WOWO 01.2009 BULLETIN D'INFORMATION N°02/2009 Février 2009 AVOIR LA SANTE, AUJOURD’HUI ? Le 60ème anniversaire de l’O.M.S. ou Organisation Mondial de la Santé a été célébré en 2008. A cette occasion, l’Organisation s’est penchée sur ses réalisations en matière de santé publique mondiale au cours des soixante dernières années. Elle a examiné leurs impacts et envisagé les défis de l’avenir. L’O.M.S. est l’autorité directrice et coordinatrice, dans le domaine de la santé, des travaux ayant un caractère international au sein du système des Nations Unies. Elle est chargée de diriger l’action sanitaire mondiale, de définir les programmes de recherche en santé, de fixer des normes et des critères, de présenter des options politiques fondées sur des données probantes, de fournir un soutien technique aux pays et de suivre et d’apprécier les tendances en matière de santé publique. La constitution de l’O.M.S a été adoptée par la Conférence internationale sur la Santé, New York, 19-22 juin 1946 et signée le 22 juillet 1946 par les représentants de 61 Etats, elle est entrée en vigueur le 7 avril 1948. En préambule à la Constitution de l’O.M.S., la santé a été définie comme suit : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. ». La définition n’a pas été modifiée depuis 1946. L’organisation est dirigée par les 192 Etats Membres réunis à l’Assemblée mondiale de la Santé. Auparavant, la santé était considérée comme étant l’état contraire de la maladie. S’occuper de l’accès à la santé revenait à lutter contre les maladies. Avec la définition de l’O.M.S., le but (utopique pour certains) est d’amener tous les peuples au niveau de santé le plus élevé possible, le concept santé a donc évolué : la prévention et les soins ne sont pas les seuls moyens au service de la santé, il y a aussi : les lois, les règlements, les orientations politiques en environnement, aménagement du territoire… La santé de la population devient une responsabilité collective (Charte d’Ottawa en 1986). Les politiques pour la santé (selon les recommandations d’Adélaïde 1988) développées par les pays membres impliquent et reconnaissent la santé comme étant un droit fondamental de l’homme et un investissement social. Les gouvernements doivent investir dans les politiques pour la santé et dans la promotion de la santé afin d’améliorer l’état de santé de tous ses citoyens. Leurs buts principaux sont d’instaurer un environnement physique et social propice, de faciliter les choix des citoyens en faveur de la santé, de combler l’écart de santé entre les personnes défavorisées et les autres… Au 21ème siècle, la santé est une responsabilité partagée qui suppose un accès équitable aux soins essentiels et la défense collective contre des menaces transnationales. A chaque instant de sa vie, dans chaque situation dans laquelle il est, un individu peut faire l’évaluation de comment il se sent, de son état général. Comme état personnel, le bien-être ne peut donc être qu’une évaluation personnelle, totalement subjective. Autrement dit dans une situation en tous points semblables un individu peut se sentir bien et l’autre pas bien. Il importe donc de ne pas juger l’état d’un autre au regard de ce que l’on vit soi. La santé c’est le bien-être, chercher à conserver ou à retrouver son bien-être, c’est donc conserver ou retrouver sa santé. La santé constitue donc une richesse inestimable qu’il faut surveiller et entretenir par la prévention. D’autre part, l’O.M.S explique que, dans les maladies chroniques qui représentent 80% des pathologies, moins de la moitié des patients suit son traitement correctement. Or, il est bien établi que la compliance thérapeutique c’est-à-dire le respect par le malade des directives données par le corps médical pour se soigner augmente la survie. Les patients ne sont pas suffisamment informés de leur situation sanitaire et sont trop peu éduqués à se gérer et à prendre des responsabilités dans leur traitement, leur santé. Si la plupart des médecins sont très compétents au niveau diagnostique et thérapeutique, il y a encore des efforts à faire au niveau de l’éducation des patients. Notre médecine triomphante et technicisée s’accompagne souvent d’une réduction du temps de dialogue consacré au patient. Plus les soins nécessitent une technique parfois poussée, plus ils doivent être dispensés rapidement et plus ils sont considérés comme performants. Il est très important pour une personne atteinte d’une affection médicale de faire son propre chemin par rapport à sa maladie : il doit intégrer de nouveaux concepts (pas toujours simples ou évidents) au sujet de son état, assumer psychiquement sa situation et développer de nouvelles aptitudes pour gérer tout ces nouveaux éléments. Chacun accomplira cette démarche à son rythme, assisté du médecin (ou d’un professionnel de la santé) qui prendra en charge son éducation thérapeutique pour l’aider au mieux. Il faut donc prendre le temps nécessaire d’établir ou de rétablir une communication (par l’écoute et l’information), dans l’intérêt à long terme du patient, par le biais d’une planification élaborée avec lui, en fixant des objectifs à différentes échéances. Selon l’O.M.S., « l’éducation thérapeutique du patient devrait lui permettre d’acquérir et de maintenir les capacités lui permettant de vivre de façon optimal avec sa maladie. Il s’agit donc d’un processus continu intégré dans les soins de santé. Il est centré sur le patient. Elle implique des actions organisées de sensibilisation, d’information, d’apprentissage à l’autogestion et de soutien psychosocial ciblé sur la maladie. Il concerne également les traitements prescrits, les autres soins et le recours aux différents échelons du système de soins. Il doit être conçu pour aider le patient et son entourage à comprendre la maladie et son traitement, à collaborer avec les prestataires de soins, à promouvoir une bonne hygiène de vie, de même qu’à maintenir voire améliorer la qualité de vie ». La santé et le fait de la conserver constitue une responsabilité personnelle. Il est très important de rester à l’écoute de notre corps, c’est en effet lui qui renseigne, nous indique tout dysfonctionnement. Prenons un exemple pour illustrer notre propos : quand un caillou entre malencontreusement dans notre chaussure, nous ressentons un malaise et spontanément, pour rétablir notre état naturel d’aise, nous nous baissons pour enlever ce caillou qui nous gêne. Mais nous pouvons tout aussi bien ignorer le signal envoyé par notre corps et faire comme si ce caillou n’existait pas. N’est-ce pas ce que nous avons au moins tous fait un jour ? Par paresse ou parce que nous somme occupés à autre chose que de nous pencher pour enlever ce caillou, nous le laissons là où il se trouve faisant comme si. Plus nous faisons comme si le caillou (la situation qui provoque un malaise en nous) n’existait pas, plus, avec le temps qui passe, il (la situation qui provoque un malaise en nous) nous fait mal, jusqu’à devenir plus gros qu’il (la situation) n’est en réalité. Autrement dit, le corps a parfaitement rempli sa mission mais nous avons obstinément refusé de l’écouter. Quand notre organisme a besoin de nutriments, il nous envoie le signal qu’il est temps de nous nourrir. Quand notre organisme a besoin d’eau (80% de sa composition), il nous envoie le signal qu’il est temps de nous désaltérer afin d’éviter de nous déshydrater. Quand nous sommes fatigués, notre corps nous envoie le signal qu’il est temps de prendre du repos. Comme dans le cas du caillou dans la chaussure ou de toute situation qui provoque un malaise en nous, nous avons la possibilité de répondre ou de ne pas répondre aux signaux que notre corps nous envoie. Nous avons le choix de ne pas répondre au signal, de nous nourrir ou inversement de dépasser le signal de satiété. Nous avons le choix d’entendre de nous reposer ou de refuser de nous reposer parce que nous devons rendre un travail urgent etc.… Nous avons la liberté de continuer à vivre une situation qui provoque une perte de bienêtre en nous (qu’elle que soit cette situation) ou d’y remédier au plus vite… Autrement dit : il n’y a pas d’un côté « une entité » et de l’autre « un corps » qui, par exemple, se lèverait le matin en se disant : « Bon, voyons donc aujourd’hui, ce que je vais bien pouvoir créer pour ennuyer « mon propriétaire » ? Pourtant c’est bien ainsi que nombre de personnes conçoivent et perçoivent leur corps se demandant ce que leur corps réserve ou leur réservera comme mauvaises surprises aujourd’hui ou le moment venu. Pire encore, il y a tellement de gens qui sont convaincus que leur corps leur réserve la maladie et la décrépitude qu’ils se préparent à vivre cette situation et ce alors même que le corps est fondamentalement biologiquement et structurellement conçu pour la santé. Le bien-être au sens large et donc la santé, selon la définition de l’O.M.S. est une responsabilité personnelle. Il ne dépend ni des personnes avec qui nous vivons, ni de la sécurité sociale, ni du gouvernement…. Cette responsabilité est entre nos mains. D’autant plus, que notre corps est unique, il nous envoie continuellement des signaux, des messages…afin de nous indiquer un dysfonctionnement et que nous avons quelque chose à corriger, à adapter, à modifier dans notre comportement vital… WOWO 02.2009 BULLETIN D'INFORMATION N°03/2009 Mars 2009 BILAN DE SANTE OU « CHECK-UP SANTE ». (1ERE PARTIE) Le feuillet du mois de 02.09 a abordé succinctement la notion de santé. Mais, comment pouvons-nous être chacun acteur de notre capacité à conserver notre si précieuse santé ? La meilleure façon de conserver son capital santé est d’abord de rester perpétuellement à l’écoute de notre corps durant toute notre vie. D’autre part, ne dit-on pas par boutade dans le langage populaire, qu’une personne en bonne santé est un malade qui s’ignore ? Souvent, nous avons tendance à minimiser certains petits problèmes physiques et/ou psychiques : nous nous considérons souvent en pleine forme…. Alors, pourquoi donc aller voir des médecins, dentistes et autres spécialistes médicaux et/ou paramédicaux ? Tout simplement afin de conserver le plus longtemps possible cette richesse inestimable que représente pour chacun de nous la santé. Dès lors, il me semble judicieux de faire de manière régulière un bilan de santé. Quels examens ? Avant tout, il faut bien évidemment se mettre en tête qu’aucun bilan santé aussi complet soit-il ne permet de déceler l’ensemble des déficiences médicales pouvant affecter notre santé. Néanmoins, certains examens médicaux sont susceptibles de permettre d’éviter bien des désagréments et d’orienter vers certaines pistes permettant de poser un diagnostic afin de traiter une affection, un symptôme, l’un ou l’autre dysfonctionnement… perturbant notre corps et notre santé. Il convient donc d’abord et préalablement d’en parler avec son médecin généraliste. Ce dernier sera notre guide et pourra selon notre âge nous conseiller l’un ou l’autre examen à réaliser à titre préventif, il peut également nous aider à adopter un mode de vie sain, à prendre des mesures préventives (habitudes alimentaires, hygiène de vie) ou thérapeutique adaptées. Le check-up santé peut se subdiviser en deux parties, d’une part les examens, dépistage santé…. généraux et donc valable pour tous et toutes et d’autre part, les testings santé plus spécifique selon, par exemple, le sexe. Pour tous et toutes : * Mesure du poids et de la taille : ces données permettent de calculer notre indice de masse corporelle ou le BIM (Body Mass Index). Le Body Mass Index (BMI) ou Indice de Masse Corporelle (IMC) est un index que vous pouvez employer pour évaluer votre poids par rapport à la norme. La valeur BMI ou IMC se calcule en divisant le poids en kilos par le carré de la taille en mètre. La formule est la suivante : BMI ou IMC = Poids (en kilos) Taille (en m)² Ainsi un homme de 83 kilos pour une taille d’1,80 m a un BMI ou IMC de 25,6 (83/(1,8)²). Les normes du BMI ou IMC sont les suivants < 18,5 : maigreur, poids faible ; BMI ou IMC = 18,5 - 24,9 : poids normal ; BMI ou IMC = 25 - 29,9 : surpoids, excès de poids ; BMI ou IMC = 30 ou >30 : obésité. * Mesure du périmètre abdominal : un moyen relativement simple à mesurer consiste à contrôler son tour de taille à l’aide d’un mètre ruban. Il a en effet été démontré que cette technique permet de prédire le risque d’affection cardiovasculaire car cette donnée chiffrée donne une indication sur la répartition des graisses non seulement au niveau abdominal (sous la peau) mais également au niveau des viscères. Or, la graisse viscérale est cette graisse qui se fixe sur les différents organes et produit des substances novices pour le système cardiovasculaire. Il est généralement conseillé de maintenir un tour de taille inférieur à 88 cm chez la femme et à 102 cm chez l’homme. * Analyse sanguine : généralement, nous croyons qu’une analyse sanguine détaillée permet de dépister toutes les affections. En réalité, l’analyse sanguine vise essentiellement à déterminer l’origine de certaines plaintes : fatigue, amaigrissement, douleur articulaires… Certains tests sanguins ont toutefois une valeur préventive, par exemple, la glycémie (détermination du taux de glucose dans le sang) permet de déceler un éventuel diabète ou le bilan lipidique sanguin qui permet d’évaluer les différents composants lipidiques présents dans le sang afin d’évaluer les risques de formation de plaques d’athéromes dans les vaisseaux sanguins (par exemple, dépôt de cholestérol dans la paroi des artères du cœur (artères coronaires) ou les risques de développer une maladie cardio-vasculaire. Une analyse sanguine permet également, à partir d’un certain âge, d’examiner le fonctionnement des reins ou du foie…. Mesure de la tension artérielle : L'hypertension artérielle, souvent désignée par les 3 lettres HTA, est une élévation permanente de la pression du sang dans les artères au dessus des chiffres normaux, c'est-à-dire quand la tension artérielle est supérieure ou égale à 140/90 millimètres de mercure (mmHg). Les symptômes de l'hypertension artérielle sont en général aspécifiques. Le patient hypertendu ne ressent généralement rien si son hypertension reste stable et peu sévère dans le temps. Ce n'est qu'au cours de poussées hypertensives que le patient peut ressentir des symptômes comme des céphalées (souvent le matin), des nausées ou vomissements, des troubles de la vue telle qu'une "sensation de mouches volantes", des bourdonnements d'oreille, des vertiges. Le patient peut également présenter une épistaxis (saignements de nez). En fait, le seul moyen de savoir si vous êtes hypertendu est de faire contrôler votre tension artérielle par un médecin à l'aide d'un appareil appelé sphygmomanomètre ou tensiomètre manuel à brassard. Cet appareil permet de mesurer les deux valeurs représentatives de la tension artérielle. C’est-à-dire la pression exercée par le sang sur les parois des artères. La valeur maximale est la tension artérielle systolique: elle est enregistrée au moment où le cœur se contracte (systole) pour projeter le sang vers les vaisseaux dans tout le corps. La valeur minimale est la tension artérielle diastolique: elle correspond au moment où le cœur est relâché entre deux battements (diastole), ce qui lui permet de se remplir à nouveau de sang, en vue de la prochaine contraction. Généralement, il est admis que l’on présente une hypertension artérielle quand la tension artérielle mesurée est supérieure ou égale à certains chiffres (voir tableau). Lorsque seule la pression artérielle systolique est élevée, l'hypertension artérielle est systolique isolée (fréquente chez le sujet âgé). Le diagnostic d'hypertension artérielle n'est posé que lorsque des valeurs élevées sont constatées à plusieurs reprises au repos, lors de consultations différentes. Cette donnée est très importante car la tension artérielle varie très fort d'un moment à l‘autre. C’est la raison pour laquelle, en cas de découverte d’une pression artérielle élevée, il est important que le médecin procède à une seconde, voire à une troisième mesure de la tension artérielle et ce, à quelques jours d’intervalle pour notamment s’assurer que l’hypertension artérielle n’est pas due à un problème passager (stress, anxiété, effort….) WOWO 03.2009 BULLETIN D'INFORMATION N°04/2009 BILAN DE SANTE OU « CHECK-UP SANTE ». (2 Avril 2009 IEME PARTIE) Pour tous et toutes. (Suite de la première partie éditée en 03.09) Dépistage du diabète : il existe principalement deux formes de diabètes. Le diabète de type 1, appelé aussi diabète maigre ou juvénile car il survient plutôt chez les sujets jeunes. Il se caractérise par le fait que le pancréas ne produit plus ou pas assez d’insuline. Le diabète de type 2, appelé aussi diabète gras ou de vieillesse est souvent le résultat d’une alimentation trop riche, d’un manque d’activités physiques ou de surpoids. Dans ce cas, le pancréas continue à produire de l’insuline, mais irrégulièrement. Si dans le premier cas il est difficile d’agir préventivement, dans le second par contre, une alimentation équilibrée et une activité physique régulière permettent de réduire considérablement les risques de diabète. Les complications associées au diabète à long terme touchent environ 40% des diabétiques, et ce, indépendamment du type de diabète. Ainsi, toutes les personnes n’en seront pas nécessairement atteintes et, chez celles qui le seront, les symptômes seront plus ou moins graves. Il s’agit, dans tous les cas, des conséquences physiologiques d’un taux de glucose sanguin élevé sur une longue période. Pratiquement toutes les parties du corps peuvent subir les contrecoups d’un diabète mal contrôle : le cœur, les vaisseaux sanguins, les reins, les yeux, le système nerveux, etc. Auparavant, les personnes atteintes de diabète avaient une espérance de vie réduite en raison des complications aiguës de la maladie (par exemple, un coma diabétique causé par l’hyperglycémie). Maintenant que la médecine dispose de nombreux outils pour mieux contrôler la maladie à court terme, les complications à long terme deviennent plus fréquentes. Mais il est possible de retarder ou de prévenir la majorité de ces complications. Le diabète non dépisté et donc méconnu peut engendrer de façon insidieuse et progressive : Des maladies cardiovasculaires : avec le temps, un taux élevé de glucose dans le sang cause la coagulation sanguine et augmente le risque d’obstruction (athérosclérose) de vaisseaux près du cœur (infarctus), au cerveau (AVC) ou aux pieds (gangrène). L’âge, l’hérédité, l’hypertension, l’embonpoint et le tabagisme influencent aussi leur apparition. Les diabétiques de type 2 ont souvent un profil qui les rend au départ plus à risque de ce genre de maladie. Les maladies cardiovasculaires sont deux à quatre fois plus fréquentes chez les diabétiques que chez les autres. Des néphropathies : le terme néphropathie provient du grec nephros = rein. Le tissu des reins est constitué d’une multitude de minuscules vaisseaux sanguins qui forment un filtre dont le rôle est d’éliminer les toxines et déchets du sang. Comme le diabète cause des troubles vasculaires, ces petits vaisseaux peuvent en être affectés au point d’entraîner une détérioration progressive des reins qui se manifestera par divers troubles, allant de l’insuffisance rénale à la maladie rénale irréversible. Notons que l’hypertension contribue grandement aux troubles rénaux. Des neuropathies : la neuropathie est le nom générique donné aux affections qui touchent les nerfs et qui peuvent être passablement douloureuses, quelle qu’en soit la cause. Les troubles du système nerveux se développent dans les dix premières années du diabète chez 40% à 50% des personnes diabétiques de type 1 ou 2. Cela en raison d’une mauvaise circulation sanguine (donc d’un apport en oxygène insuffisant pour les nerfs) et du taux élevé de glucose, qui altère la structure des nerfs. Le plus souvent, le sujet ressent des picotements, des pertes de sensibilité et des douleurs qui se manifestent d’abord au bout des orteils ou des doigts, puis remontent progressivement le long des membres atteints. La neuropathie peut aussi toucher les nerfs qui contrôlent la digestion, la pression sanguine, le rythme cardiaque et les organes sexuels. Des rétinopathies : le diabète peut conduire à une détérioration progressive de la vision. Il s’agit de la complication la plus fréquente : pratiquement toutes les personnes souffrant du diabète de type 1 développent des troubles oculaires, tandis qu’elle touche 60% des diabétiques de type 2. On appelle « rétinopathies » ces troubles aux yeux, même si d’autres parties de l’œil que la rétine peuvent être touchées (comme le nerf optique, par exemple). Cette détérioration peut mener à la formation de cataractes et au glaucome, voir à la perte de la vue. Des sensibilités aux infections : l’élévation de la glycémie et la fatigue parfois engendrée par la maladie, rendent les diabétiques plus à risque d’infections épisodiques parfois difficiles à guérir, notamment des infections de la peau, des gencives, des voies respiratoires, du vagin ou de la vessie. En outre, les troubles de la circulation sanguine peuvent avoir pour effet de ralentir le processus de cicatrisation après une blessure, ce qui peut causer des infections récalcitrantes dans les plaies. Pour toutes ces raisons, il est fortement conseillé d’effectuer un dépistage préventif car un diabète dépisté sera soigné, la glycémie sera rendue normale et les complications évitées ou au pire retardées. Contrôle de la vision : quelque soit l’âge, un contrôle visuel chez un ophtalmologue s’impose en cas de trouble visuel. Ces derniers sont à dépister le plus rapidement possible afin d’instaurer de manière précoce s’il y a lieu le traitement le mieux approprié. Les principaux troubles de la vision sont: L’astigmatisme : La cornée a une anomalie de courbure, elle est ovalisée et provoque une vision floue quelle que soit la distance. La vision est déformée de loin comme de près, imprécise, et certaines lignes sont dédoublées L’hypermétropie : Les hypermétropes ont une mauvaise vision de près en raison d’un globe oculaire trop court. Ils voient bien de loin mais avec un effort d’accommodation, ce qui occasionne une fatigue oculaire et des maux de tête. La myopie : Souvent héréditaire ou congénitale, la myopie se traduit par une vision floue de loin due à un globe oculaire trop long. Le strabisme : C’est un défaut de parallélisme des deux yeux souvent dû à une hypermétropie mal corrigée. Jusqu’à 3 mois, il est normal qu’un bébé louche car ses yeux sont encore indépendants. Dans le cas du strabisme, le louchement persiste parce que l’enfant favorise le développement d’un œil au détriment de l’autre, sinon il verrait double. L’amblyopie : C’est la conséquence d’une anomalie de la vision non corrigée qui empêche le bon développement de l’œil. Pour les enfants, il est toutefois primordial d’examiner leur vision par un ophtalmologiste dès qu’ils sont capables de nommer les objets. Il faut donc attendre l’âge de trois ans, l’objectif étant de dépister une éventuelle amblyopie (faiblesse visuelle d’un œil) qui peut ne pas avoir été détectée. La presbytie : La presbytie est une diminution de la capacité de la mise au point de l’œil en raison d’une perte de souplesse du cristallin. Ce phénomène tout à fait naturel commence dès notre plus jeune âge mais ne devient généralement gênant qu’à partir de la quarantaine. Les signes de la presbytie se manifestent par le fait que vous avez de plus en plus de difficultés à faire la mise au point lors d’activités qui sollicitent la vision de près. Par exemple, lorsque vous lisez, vous avez le réflexe de tendre les bras pour ne pas éprouver de gêne particulière. Le glaucome : Près de 70 millions de personnes sont atteintes de glaucome dans le monde. La moitié d’entre elles ignore qu’elle souffre de cette maladie… En détruisant lentement les fibres du nerf optique, le glaucome peut conduire à la perte totale et définitive de la vision. La gravité de la maladie tient à son caractère insidieux, sournois et pendant longtemps silencieux : hormis l’éventualité du glaucome aigu, le glaucome n’est pas douloureux, la vision n’est pas voilée et celle des petits détails qui correspond à notre acuité visuelle centrale est conservée jusqu’à un stade très avancé de la maladie. C’est le champ visuel, c’est-àdire notre vision panoramique, qui va se trouver très lentement et progressivement entachée de zones moins sensibles qui vont augmenter et confluer au fil du temps, confrontant à ce moment seulement, la personne qui en est atteintes à un handicap sévère. Les pertes liées au glaucome sont irréversibles mais la vision peut être sauvée si celui-ci est détecté suffisamment précocement d’où l’intérêt d’un examen de dépistage périodique afin d’aider à préserver notre vision ! La DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge) : la DMLA est une maladie qui affecte une partie de la rétine (la macula) située à l’arrière de l’œil. Cette partie permet une vision centrale nette indispensable pour accomplir les activités quotidiennes comme lire, conduire ou reconnaître les visages. En l’absence de traitement, cette maladie peut conduire à une perte rapide de la vision. La DMLA est la principale cause de la perte de vue dans les pays industrialisés. WOWO 04.2009 BULLETIN D'INFORMATION N°05/2009 Mai 2009 BILAN DE SANTE OU « CHECK-UP SANTE ». (3IEME PARTIE) Pour tous et toutes. (Suite de la deuxième partie éditée en 04.09) - Contrôle de l’audition : l’ouïe constitue avec le toucher, l’odorat, le goût et la vue l’un de nos cinq sens. Chez le fœtus, les cellules sensorielles (cellules ciliées) sont au nombre de 15000 par oreille à la fin de la grossesse. Ces cellules ne se régénèrent pas et meurent progressivement tout au long de la vie. On estime qu’un enfant peut capter des sons jusqu’aux fréquences de 20 000 Hertz alors que l’adolescent de 18 ans ne perçoit plus qu’à 16 ou 18 000 Hertz et la personne de 50 ans 12 000 Htz. Ces cellules sont de plus en plus fragiles. La perte de l’audition est un phénomène naturel et progressif qui débute généralement vers 55/60 ans. La presbyacousie est la forme la plus fréquente de surdité bilatérale progressive. La baisse de l’audition se manifeste par une gêne importante dans le bruit et d'un trouble de compréhension dans les conversations. Des acouphènes (bourdonnements d'oreille) sont fréquemment associés. La presbyacousie est la principale cause de surdité chez l'homme. Elle entraîne une chute sélective dans les fréquences aiguës, celles qui sont le plus utilisées pour la compréhension. Un audiogramme, test tout à fait indolore, permet d’évaluer notre déficience possible à entendre de manière correcte et ainsi soit, d’instaurer un traitement médicamenteux soit, de s’équiper s’il y a lieu de prothèses auditives qui nous permettront de maintenir ou récupérer un niveau auditif correct afin de conserver une vie sociale et familiale active. Parallèlement, les nuisances sonores susceptibles de provoquer des troubles auditifs sont fréquentes dans la vie quotidienne : klaxons intempestifs des voitures, pétarades de motos, chaîne Hi-Fi, baladeurs, Mp3, discothèques, tondeuse à gazon du voisin…. Ces nuisances sonores de la vie quotidienne et/ou sur certains lieux de travail altèrent également de manière insidieuse notre santé : sommeil perturbé, stress, baisse de l’acuité auditive… Au final, jeunes et moins jeunes, nous pouvons tous être concernés par une baisse de l’audition : les bruits peuvent provoquer des lésions irréversibles des structures sensorielles de l’oreille interne, lésions dont l’aboutissement final est la surdité. Différentes pathologies ou troubles auditifs peuvent perturber notre capacité à entendre et ce, à tous les âges. Cela peut aller d’une otite externe ou interne, à des acouphènes (sensation de sifflement ou de bourdonnement à l’intérieur de l’oreille), à des traumatismes (corps étranger, insecte)…. Une visite de contrôle chez un médecin spécialiste ORL s’avère nécessaire en cas de manifestation ou symptômes perturbant notre audition afin de préserver notre capacité auditive. - Contrôle dentaire : Le dentiste ne sert pas uniquement à soigner, réparer ou traiter une dent abimé ou une carie. Un contrôle chez le dentiste doit, afin de préserver ce précieux capital sanitaire que constitue les dents, s’effectuer de manière préventive. Il est nécessaire en tant que parent de transmettre à notre enfant l’envie d’aller consulter. A aucun moment, il ne faut utiliser les termes suivants : peur, douleur, piqûre… pour éviter de transférer notre propre angoisse ou crainte… Il ne faut pas oublier que l’enfant est extrêmement réceptif aux sensations ressenties par l’adulte. Au contraire, les parents doivent conditionner leurs petits enfants en leur précisant que le dentiste est un « docteur ». De cette façon, les visites chez le dentiste se déroulement sans pleurs et/ou cris… parce qu’il n’y aura pas d’appréhension. Un enfant confiant, détendu, accepte sans aucun problème d’ouvrir la bouche, de rester sage et patient, et participe même aux soins par sa coopération. L’âge de la première visite chez le dentiste peut se situer entre 2 et 4 ans. N’hésitez pas à faire surveiller votre enfant dès son plus jeune âge, surtout si vous craignez des malpositions dentaires. Ainsi, vous éviterez tout risque d’éventuelles causes d’encombrement dentaire. Pour préserver le capital dentaire d’un enfant, il est également indispensable de lui enseigner l’hygiène, le brossage, et de l’emmener consulter un praticien dentaire afin de contrôler l’existence de toute anomalie de type malposition dentaire, coloration anormale, absence de dents, présence de tartre, de carie, et de faire contrôler la séquence de chute de dents de lait et d’éruption des dents définitives. Lors de la première consultation, le dentiste pratique une anamnèse, c’est-à-dire une étude du passé médical de son patient. Pour cela, il complète un document pour mettre en évidence les antécédents médicaux, les allergies, les traitements suivis, l’hygiène alimentaire et les différentes pathologies dentaires. S’ensuit un bilan clinique et radiologique permettant au dentiste de constater l’état des dents, leur position, leur coloration et leur état sanitaire par rapport à l’état carieux. Pour finir, le dentiste réalise un constat de l’état parodontal, c’est-à-dire de tout ce qui entoure la dent (os, gencive). Le praticien peut ensuite proposer un diagnostic et établir un traitement. Si besoin, il propose un devis des actes, soins…à effectuer, ces derniers n’étant pas toujours entièrement remboursés par l’assurance maladie invalidité. Que votre bouche ait besoin de traitement ou non, le praticien donne de nombreux conseils afin de protéger au mieux vos dents. Ils sont personnalisés puisqu’ils tiennent compte des caractéristiques propres à votre bouche et à votre organisme. Vous saurez donc quel type de dentifrice et de brosse à dent sont fait pour vous et surtout comment bien les utiliser. Une fois la première consultation terminée, le dentiste fixe la date du prochain contrôle. La fréquence est généralement d’une fois par an. Si des soins sont nécessaires, plusieurs séances sont alors à envisager durant l’année. La dentiste a pour rôle de réparer, d’améliorer le sourire et d’apprendre au patient à gérer son hygiène buccale au quotidien. Ainsi, aller le consulter doit être un réflexe à acquérir dès l’enfance. Ses conseils alliés à son expérience restent la meilleure arme pour avoir une bouche et des dents saines, tout au long de notre vie et quelque soit l’âge. - Examen et contrôle de la peau : Ces dernières années pour diverses causes environnementales ou autres dont notamment le fameux « trou dans l’ozone atmosphérique », le nombre de cancer de la peau a considérablement augmenté. Il est vrai que par effet de mode, la tendance à s’exposer pour des raisons purement esthétiques au soleil de manière excessive sans protection suffisante s’est également amplifiée. Il est important de savoir que plus la peau est pâle et plus le risque de développer un cancer de la peau ou mélanome existe. Le mélanome prend naissance dans les cellules fabriquant la mélanine, soit les mélanocytes. C’est la mélanine qui colore notre peau, nos cheveux et nos yeux. Elle est fortement concentrée dans les grains de beauté. On observe les mélanocytes dans la couche la plus profonde de l’épiderme. Le cancer de la peau apparaît lorsqu’un mélanocyte croit d’une façon désordonnée et finit par former une tumeur. Le mélanome peut se développer à partir d’un grain de beauté ou tout près ou encore dans un tissu qui ne diffère pas de la peau qui l’entoure. Le mélanome apparaît le plus souvent sur le dos des hommes et sur le dos et les jambes des femmes. Cependant, il peut se développer n’importe où sur le corps, dont la tête et le cou. Le mélanome est le type de cancer de la peau le plus grave. Reconnaître les symptômes et passer régulièrement un examen médical de dépistage sont les meilleures façons de détecter un mélanome. Plus les signes et symptômes sont mentionnés rapidement au médecin, plus il sera en mesure de diagnostiquer le cancer à un stade précoce et de le traiter le plus vite possible. Il est utile d’une part, de vérifier régulièrement sa peau et celles de ses proches et d’autre part, de consulter immédiatement son médecin si nous constatons qu’un grain de beauté s’agrandit, s’il change de forme ou de couleur ou s’il présente une inflammation ou un saignement ou encore si nous remarquons une petite lésion qui perdure sur notre peau. WOWO 05.2009 BULLETIN D'INFORMATION N°06/2009 BILAN DE SANTE OU « CHECK-UP SANTE ». (4 IEME Juin 2009 PARTIE) Pour tous et toutes. (Suite de la troisième partie éditée en 05.09) - La densitomètre osseuse ou ostéodensitométrie. Il est important de savoir qu’à partir de 40 ans, la masse osseuse diminue d’environ 1% par an et ce phénomène de déperdition minérale s’accentue bien évidemment avec les années. L’ostéodensitométrie osseuse constitue donc un examen auquel nous avons d’autant plus d’intérêt à nous y prêter si nous avons la cinquantaine. Il s’agit d'un examen qui est conseillé pour les femmes et pour les hommes à partir de cette tranche d’âge et parfois, avant notamment, en cas de suspicion importante d’ostéoporose. Il s’agit d’une technique de diagnostic indolore, essentielle et couramment utilisée dans le dépistage de l’ostéoporose. La densitomètrie osseuse, appelée aussi ostéodensitométrie, est un examen qui permet de mesurer la densité des os, c’est-à-dire leur contenu en calcium. L’objectif est de détecter toute forme de déminéralisation anormale des os. Il est effectué au niveau : - des vertèbres lombaires (L1-L2-L3-L4) ; - d’une hanche ; - du fémur ; - de l’avant-bras et/ou du poignet (si l’examen n’est pas praticable ailleurs). L’examen utilise un faible rayonnement X similaire à une radiographie mais d’intensité moindre (10 fois moins qu’une radio classique du thorax). Le rayonnement restant après passage dans l’os renseignement sur sa densité. Aucune préparation n’est nécessaire, il n’y a pas besoin d’être à jeun. Il faut toutefois signaler si vous êtes ou pensez être enceinte ; si vous portez une prothèse de hanche. L’examen dure environ 15 min. il est réalisé par un médecin spécialiste en radiologie. Vous devez retirer tout vêtement comportant des pièces métalliques et les objets métalliques au niveau de la taille et du thorax. Vous êtes allongé sur une table spécifique et adaptée à l’examen. Le tube à rayons X balaye la région à examiner. Les images s’affichent sur un écran d’ordinateur. Vous ne pouvez pas bouger pour ne pas perturber les mesures. Le résultat de ce test s’appelle le score T. Il se base sur une comparaison avec la DMO moyenne de jeunes adultes de même sexe et de même ethnie. Les principaux résultats du « T-score » se classent comme suit : Densité osseuse normale : un score T égal ou plus grand que -1,0. Ostéopénie (léger déficit de masse osseuse) : un score T compris entre -1,0 et -2,5. Ostéoporose : un score T égal ou plus petit que -2,5. Ostéoporose grave : un score T inférieur à -2,5 et au moins déjà une ou plusieurs fracture(s) ostéoporotique(s) existante(s). Un bilan de santé ou « Check-up » n’est pas complet s’il n’aborde pas certains examens de dépistage spécifique à chaque sexe : Pour les femmes : - Contrôle gynécologique : une femme, toute sa vie, dés ses premières menstruations ou son premier rapport sexuel, qu’elle prenne la pilule contraceptive ou non, doit chaque année prendre un rendez-vous chez son gynécologue afin de se soumettre à un examen gynécologique. Cette consultation doit comprendre un interrogatoire et un examen clinique : un toucher vaginal pour vérifier la dimension et la position des organes génitaux (utérus et ovaires) et découvrir d’éventuelles masses suspectes, une palpation des seins, qui permet de détecter kystes, adénofibromes…et un frottis cervico-vaginal, dont le but est de déceler d’éventuelles cellules suspectes, cancéreuses… L’examen est relativement indolore et consiste à prélever des cellules du col utérin et du vagin afin d’effectuer une analyse et une étude microscopique préventive permettant de détecter un cancer du col utérin… - Examen des seins/mammographie : la mammographie réalisée à l’aide de rayons X de faibles doses demeure la méthode la plus performante pour déceler une tumeur non palpable et ne donnant lieu à aucun symptôme. Elle est conseillée tous les deux ans à partir de 50 ans. Elle peut toutefois être pratiquée plus tôt notamment chez les femmes à risques (celles dont la mère, la sœur, les tantes…ont eu un cancer du sein). Cet examen peut être complété par une échographie mammaire aux ultrasons, lorsque par exemple, la mammographie est mise en difficultés par la densité élevée du tissu mammaire. La mammographie ne dispense toutefois pas de pratiquer chaque mois et à date fixe, entre 7ième et 10ième jour après le début des règles (période où le sein est le moins influencé par les hormones qui peuvent modifier l’aspect et la texture de la glande), l’auto examen des seins et ce, dés l’âge de 20 ans. Inversement, l’autopalpation des seins ne doit pas donner une fausse impression de sécurité si l’on ne ressent rien au toucher. Cette méthode ne remplacera jamais une mammographie régulière. - Prévention des symptômes de la ménopause : au moment de la ménopause vers la cinquantaine, il faut discuter avec son médecin des modifications physiques et psychiques qui peuvent se produire. Un traitement compensatoire est conseillé afin d’éviter des problèmes d’ostéoporose à 80 ans au plutôt. Si dés la quarantaine, un contrôle de la tension artérielle est conseillée, à la cinquantaine, il est fortement recommandé, de même, qu’un électrocardiogramme. En effet, à cet âge, la femme devient l’égale de l’homme sur le plan du risque cardio-vasculaire, à moins de prendre un traitement hormonal de substitutif de la ménopause. Cinquante ans est également pour la femme et pour l’homme l’âge et le bon moment pour vérifier son taux sanguin de cholestérol, de triglycérides et de sucre… Pour les hommes : - examen de la prostate : la prostate est une glande de la grosseur d’une noix présente uniquement chez l’homme. Elle a une fonction sexuelle puisqu’elle secrète certains des liquides séminaux qui constituent le sperme. Elle entoure et est traversée par l’urètre, le canal qui permet l’évacuation de l’urine de la vessie vers l’extérieur (méat) et du sperme. Quand un homme prend de l’âge, sa prostate, elle, s’hypertrophie c’est-à-dire grossir. On parle alors d’adénome de la prostate ou d’hypertrophie bénigne de la prostate. Elle provoque de plus fréquentes mictions c’est-à-dire qu’il faut uriner plus souvent. C’est sans doute gênant que de devoir se lever plus fréquemment pour aller uriner et, notamment, d’avoir ainsi ses nuits entrecoupées. Mais ce n’est pas dangereux en soi. Par contre, la prostate peut être envahie par des tumeurs malignes. En clair, le cancer de la prostate est une maladie grave. Ce cancer peut cependant se soigner aisément, pour autant qu’il soit détecté rapidement. On parle d’un taux de guérison de 95% en cas de détection précoce. C’est cet examen qui, sans doute, gêne beaucoup d’hommes. En effet, la détection d’une excroissance maligne se fait grâce à un « toucher rectal » c’est-à-dire que le médecin demande au patient de se pencher et lui introduit les doigts (gantés) dans le rectum pour palper la prostate et constater la grosseur suspecte, le durcissement de la glande, ses contours irréguliers… Tous les hommes de 50 ans devraient effectuer cet examen préventif pour éviter des ennuis urinaires et parfois une intervention chirurgicale. Une prise de sang permet de doser la concentration sérique de l’antigène prostatique spécifique (PSA) est augmenté en cas de cancer de la prostate mais aussi dans certaines pathologies bénignes prostatiques. WOWO 06.2009 BULLETIN D'INFORMATION N°07/2009 Juillet 2009 DON DE SANG Les mois estivaux sont souvent propices à une pause vacancière dans le quotidien de notre vie professionnelle, étudiante… Pourquoi ne pas profiter de cette période pour faire don de vie en donnant un peu de notre sang et ainsi contribuer à sauver des vies humaines. Qu’est-ce-que le sang et de quoi est-il composé ? Le sang est considéré comme un tissu conjonctif contenant plusieurs types de cellules en suspension dans une matrice liquide appelée plasma. La quantité de sang contenu dans le corps humain varie en fonction du sexe, du poids et de la taille. Pour un adulte, le volume sanguin se situe entre 3,5 et 5 litres. Lorsqu’on prélève un échantillon de sang, on peut séparer (en ajoutant un anticoagulant pour éviter que le sang ne coagule) les cellules sanguines du plasma en centrifugeant le sang total. Le sang est composé de trois types de cellules : les cellules du sang (ou éléments figurés c’est-à-dire les globules blancs et les plaquettes sanguines), qui occupent environ 45% du volume sanguin, se déposent au fond de l’éprouvette et forment un dense culot rouge. Le plasma environ 55% du volume sanguin, plutôt transparent et de couleur jaune paille, constitue le surnageant ou la partie liquide du sang. Leurs principales caractéristiques et fonctions sont les suivantes : * Les globules rouges, également appelées érythrocytes ou hématies, sont les plus nombreux dans le sang : leur concentration est de l’ordre de 5 millions par millimètre cube. Leur rôle est de transporter l’oxygène des poumons vers les tissus et, en retour, de capter le gaz carboniques au niveau des tissus afin d’éliminer par les voies respiratoires. Un manque de globules rouges se traduit physiquement par une forte fatigue, voire des essoufflements. On parle alors d’anémie. A la suite d’un don de sang, après le prélèvement et la préparation, les globules rouges sont conservés jusqu’à 42 jours à une température de 4°C. * Les globules blancs, également appelés leucocytes, jouent un rôle dans la défense de l’organisme contre les agressions extérieurs dues à des agents pathogènes tels les bactéries, les virus, les cellules étrangères à notre organisme…Suite à un don de sang, la phase de déleucocytation qui intervient durant la préparation, consiste à extraire les globules blancs, en général par filtration. Ces cellules ne sont en général pas conservées et ne font pas l’objet de transfusion ultérieure, sauf cas exceptionnel. * Les plaquettes sont des fragments de cellules qui interviennent pour prévenir ou stopper les hémorragies. A l’occasion de certaines maladies, le patient peut manquer de plaquettes. C’est particulièrement le cas lors des leucémies et des chimiothérapies. La transfusion de plaquettes peut également être nécessaire lors de certaines interventions chirurgicales lourdes. Leur concentration dans le sang est de 200 000 à 400 000 par millimètre cube. Les plaquettes peuvent être conservées pendant 7 jours, à une température de 22°C. * Le plasma sanguin, représente à lui seul 55% du volume sanguin, soit environ deux à trois litres. Le plasma est composé de 90% d’eau chargée de sels, de lipides et d’hormones. Il est également très riche en protéines, notamment l’albumine (60% des protéines plasmatiques). L’albumine contribue à la distribution des fluides au sein de l’organisme. Cette protéine plasmatique joue un rôle capital dans la rétention de l’eau dans les vaisseaux et participe donc activement au maintien de la pression artérielle et à l’efficacité cardiocirculatoire. Des transfusions d’albumine sont indiquées dans le cas d’insuffisance rénale et hépatique, lors de brûlure graves par exemple. * Les immunoglobulines sont une autre famille de protéines plasmatiques, indispensables dans la lutte contre les agents pathogènes et/ou infectieux. Elles permettent la prévention ou la lutte contre des maladies telles que le tétanos, les hépatites, la rubéole. Le plasma contient également des facteurs de coagulation, au nombre d’une douzaine. Les facteurs anti-hémophiliques sont les plus connus, puisqu’un déficit héréditaire de ces protéines peut provoquer des hémorragies (comme chez les hémophiles A et B). Le plasma congelé à 30°C a une durée de vie d’un an. Le plasma sert également à fabriquer des médicaments dérivés du sang. Ils sont utilisés, par exemple, pour compenser un déficit héréditaire ou acquis mais aussi comme thérapeutique propre pour certains états pathologiques ou actes chirurgicaux. Le développement des prescriptions de transfusions de globules rouges ainsi que de médicaments dérivés du sang fait fortement augmenter les besoins en sang et en plasma. Groupe sanguin (ABO), facteur rhésus (RH) ? Les produits sanguins recueillis lors des dons ne peuvent être administrés à n’importe quel receveur. La compatibilité entre le groupe sanguin du donneur et celui du patient est fondamentale. Il existe pour cela plusieurs systèmes de classification, basés sur la présence ou l’absence de certaines molécules, appelées antigènes, à la surface des globules rouges. Il existe plusieurs dizaines de systèmes antigéniques qui permettent de caractériser les cellules sanguines. Cependant en pratique dans de très nombreuses situations, deux d’entre eux : le système des « groupes sanguins ABO » et le « facteur Rhésus », définissent la compatibilité et l’incompatibilité sanguine entre deux individus. Parfois, pour certains patients il conviendra d’affiner ces analyses de compatibilité bien au-delà de ces deux systèmes. Dans le système des « groupes sanguins ABO », quatre groupes sanguins sont possibles : A, B, AB et O. C’est Karl Landsteiner (biologiste et médecin autrichien) qui a découvert en 1909 les « groupes sanguins ABO ». il a constaté que le sérum (liquide jaune qui se forme après coagulation du sang) d’un sujet provoque une agglutination des globules rouges de certaines autres personnes. Durant les six premiers mois de la vie, notre organisme fabrique des anticorps dirigés contre les antigènes du groupe sanguin dont il est lui-même dépourvu. Lors de la détermination du groupe sanguin, ces anticorps se combinent avec les globules rouges appartenant à d’autres groupes sanguins et provoquent leur agglutination. Le groupe sanguin indique donc quels antigènes se trouvent sur les globules rouges. Les globules rouges des individus des groupes A et B comportent sur leur surface l’un ou l’autre des antigènes A et B et des anticorps anti-B ou anti-A dans le sérum. Chez les individus du groupe AB, les antigènes A et B sont présents simultanément et il n’y a pas d’anticorps anti-A ou anti-B dans le sérum. Si, ni les antigènes A et B n’existent à la surface des globules rouges, l’individu appartient au groupe sanguin O et possèdent à la fois l’anticorps anti-A et anti-B dans le sérum. Groupe Antigène de groupes sanguin Rapport population Anticorps dans le sérum Sanguin sur les globules rouges A 45 % Antigène A Anticorps anti-B B 8% Antigène B Anticorps anti-A AB 3% Antigènes A et B Pas d’anticorps anti-A ni anti-B O 44% Pas d’antigène Anticorps anti-A et anti-B Dans la majorité des cas, les receveurs seront transfusés avec les globules rouges d’un donneur de leur propre groupe sanguin. * Dans le « système du facteur Rhésus » (ou RH), la présence de l’antigène D à la surface du globule rouge détermine si un individu est RH positif (+) ou négatif (-). En combinant ces deux systèmes, il est ainsi possible de classer de manière plus fine les différents types de sang en : A+, A-, B+, B-, AB+, AB-, O+ et O-. Environs 85% des Européens possèdent cet antigène D et sont appelés Rh positifs. Inversement, il existe 15% de sujets dits RH négatifs. Lors d’une transfusion de sang, il faudra dans la mesure du possible éviter de donner le sang d’un donneur Rh positif à un receveur Rh négatif. En effet, le receveur qui ne possède pas l’antigène D pourrait produire des anticorps anti-D, pouvant provoquer une réaction dangereuse lors d’une nouvelle transfusion. Les individus du groupe O-, qui ne présentent aucun des antigènes À, B ou D à la surface de leurs hématies, pourront donner leur sang à n’importe quel receveur. On les appelle « donneurs universels ». De même, les individus AB+ seront dits « receveurs universels », la surface de leurs globules rouges étant dotée simultanément des antigènes A, B et D. Pour effectuer une transfusion en toute sécurité, il faut donc respecter les règles de compatibilité biologiques, selon les groupes sanguins et le facteur Rhésus, mais également selon le type de produit : globules rouges, plaquettes, plasma. Afin de renforcer la sécurité transfusionnelle, au-delà de tous les contrôles réalisés, un ultime test de compatibilité est dans tous les cas à réaliser juste avant la transfusion. Don de sang et collectes de sang ? Le don de sang est un acte responsable, volontaire, bénévole et non rémunéré. Toute personne âgée de 18 à 65 ans, en bonne santé, ayant un poids et une taille suffisante et ne présentant pas de risques de maladies transmissibles par le sang peut donner du sang. Le Service du Sang de la Croix-Rouge de Belgique est l’un des acteurs principaux du système transfusionnel dans notre pays. Il prend en charge toutes les étapes de la transfusion sanguine : promotion du don, recrutement des donneurs, prélèvements, stockage et transport, distribution aux hôpitaux. L’année passée, près de 14.000 personnes sont venues pour la première fois dans un centre de transfusion pour y réaliser près de 20.000 dons de sang. Vous désirez rejoindre cet élan de générosité ? N° de téléphone gratuit : 0800-92 245 Site Web : www.transfusion.be Sur le site vous trouverez les lieux et dates de collecte de sang proches de chez vous. Ainsi qu’une foule d’informations sur les activités du Service du Sang. WOWO 07.2009 BULLETIN D'INFORMATION N°08/2009 Aout 2009 DEPISTAGE DU CANCER COLORECTAL EN COMMUNAUTE FRANÇAISE. (1IERE PARTIE) Depuis le 1er mars 2009, une vaste campagne de dépistage du cancer colorectal (CCR) a été mise en place au niveau de la Communauté française par le Centre communautaire de référence pour le dépistage des cancers et la Direction générale de la santé du Ministère de la Communauté française. Le public ciblé est représenté par les personnes âgées de 50 à 74 (hommes et femmes). Ces dernières sont invitées à se rendre chez leur médecin généraliste pour participer au dépistage du cancer colorectal. Après le programme de dépistage du cancer du sein par Mammotest, les responsables politiques de la santé en communauté française ont adopté les recommandations des experts européens pour le dépistage du cancer de l’intestin et mis en place un programme de dépistage. Il s’agit là, d’un pas de plus dans la prévention et la lutte contre le cancer en Communauté française. Qu’est-ce que le cancer colorectal ? La plupart des cancers colorectaux se forment dans les cellules qui tapissent l’intérieur du côlon ou du rectum. Le côlon et le rectum constituent ce qu’on appelle le gros intestin, c’est-à-dire la dernière partie de l’appareil digestif. Le gros intestin se subdivise en cinq parties : les côlons ascendant, transverse, descendant, sigmoïde et le rectum. Les différents organes composant le système digestif transforment les aliments en énergie et facilitent l’élimination des déchets. Les aliments sont digérés dans l’estomac et l’intestin grêle. Au fur et à mesure que l’organisme extrait les éléments nutritifs des éléments, ceux-ci transforme progressivement en une masse aqueuse. Cette masse passe ensuite de l’intestin grêle au côlon, qui en absorbe l’eau. Les résidus semi-solides, appelés matières fécales ou selles, parviennent alors au rectum. Ils y demeurent emmagasinés jusqu’au moment de la défécation, lorsqu’ils sont expulsés de l’organisme en passant par l’anus. Habituellement, le cancer colorectal se développe lentement et de manière prévisible. Le cancer colorectal peut être guéri lorsqu’il est diagnostiqué à un stade peu avancé. Le cancer colorectal prend plusieurs années à se développer. Il le fait habituellement au départ de polypes situés dans la paroi interne du gros intestin. Les polypes sont de petites excroissances charnues constituées d’un amas de cellules au départ non cancéreuses (polypes bénins). Cependant, certains d’entre eux peuvent devenir cancéreux sur en moyenne une période d’une dizaine d’années. Durant ses premiers stades de développement, le cancer colorectal peut être totalement asymptomatique car la cavité abdominale (le bas-ventre) offre beaucoup d’espace pour qu’une tumeur s’y installe et prenne du volume. Les polypes bénins ou cancéreux ne se manifestent au début parfois que par des symptômes ou signes relativement peu importants et pas toujours significatifs. Les symptômes apparaissent souvent lorsque la tumeur provoque des saignements ou un blocage de l’intestin. Le cancer colorectal peut éventuellement engendrer les symptômes suivants : • • • • • • • • Selles inhabituelles, Présence de sang (de couleur très foncée ou rouge vif) dans les selles ; Diarrhée, constipation ou sensation d’évacuation incomplète ; Selles plus étroites qu’à l’habitude ; Malaise abdominaux divers (flatulences, ballonnements, sensation de plénitude ou crampes - de manière fréquente) ; Perte de poids inexpliquée ; Sensation de très grande fatigue ; Vomissements. D’autres problèmes de santé peuvent causer certains de ces symptômes. Des tests sont nécessaires pour qu’un diagnostic soit posé. A un stade d’évolution plus avancé, le cancer colorectal peut se propager vers les ganglions lymphatiques, puis migrer vers le foie et ensuite s’attaquer à d’autres organes ou parties du corps en formant des métastases WOWO 08.2009 BULLETIN D'INFORMATION N°09/2009 Septembre 2009 DEPISTAGE DU CANCER COLORECTAL EN COMMUNAUTE FRANÇAISE. (2IEME PARTIE) Le cancer colorectal est l’un des plus fréquents en Belgique, il concerne surtout la tranche d’âge des 50 à 74 ans. Dans la population générale, le risque de développer un cancer colorectal avant l’âge de 75 ans est de 3,5%. Ce risque est qualifié de moyen. Il est la deuxième cause de cancer chez la femme (après celui du sein) et le troisième cancer qui touche l’homme (après celui du poumon et de la prostate). Il atteint plus de 7.000 personnes chaque année. Sa mortalité est importante quand il est découvert à un stade avancé (50% de décès sur 5 ans). Par contre, sa guérison est possible dans 90% des cas s’il est dépisté et donc traité de manière précoce. Personnes à risque ? Certaines personnes sont plus susceptibles que d’autres d’avoir un jour un cancer colorectal. L’âge intervient pour une bonne part : le pourcentage de cancer colorectal est plus important chez les hommes et les femmes âgé(e)s de plus de 50 ans. Le sexe jouerait également un rôle : les hommes semblent statistiquement plus légèrement atteints que les femmes pour cette affection cancéreuse. Les antécédents personnels et familiaux ont une influence dans la mesure où ils prédisposent davantage au développement d’un cancer colorectal ; il s’agit notamment des personnes qui : - ont un parent au premier degré (parent, frère ou sœur, enfant) qui a déjà atteint d’un cancer colorectal ; - sont atteintes d’affections intestinales inflammatoires (colite ulcéreux p.ex.) ou de la maladie de Crohn ; - sont atteintes de certaines maladies génétiques du côlon comme la polypose adénomateuse familiale (apparition d’un très grand nombre de polypes dès l’adolescence) ou le cancer colique héréditaire sans polypose ; - présentent des polypes bénins au colon ou au rectum ; - qui souffrent du diabète : certaines études épidémiologiques font apparaître un nombre plus élevé de cancer colorectal chez les individus atteints d’un diabète de type 2 (non insulino-dépendant (DNID), aussi décrit sous le nom de diabète « gras » ou diabète de la maturité, puisqu’il survient souvent autour de la cinquantaine chez des personnes en surpoids). Facteurs de risque ? Certains comportements ou habitudes hygénio-alimentaires peuvent être à l’origine d’un nombre plus élevé de cancer colorectal : - le tabagisme en cas de consommation durant de nombreuses années augmente le risque de développer un cancer colorectal ; - la consommation d’alcool constitue également un facteur de risque de développer un cancer colorectal. En effet, plusieurs études scientifiques ont démontrés qu’un lien existe entre la consommation d’alcool (même modérée) et plusieurs types de cancers (du sein, du côlon et du rectum, de l’œsophage, du larynx, du foie, de la bouche et du pharynx). Plus la consommation d’alcool est important, plus le risque de cancer s’élève et ce, quel que soit le type d’alcool absorbé (vin, bière, spiritueux…) ; - l’obésité, l’excès de poids et l’inactivité physique engendrés par une sédentarité élevée et une alimentation trop riche et/ou mal équilibrée diététiquement, ces trois troubles influenceraient l’apparition de cancers de l’œsophage, du côlon, du sein, de l’utérus et du rein ; - une alimentation riche en viande rouge, en charcuterie ou salaisons (salami, saucissons, jambon fumé...), l’abus de grillades au barbecue, le manque de consommation régulière fruits et légumes en quantité suffisante engendreraient une recrudescence générale des différents cancers dont le cancer colorectal. Traitement du cancer colorectal ? Les trois principaux axes de traitements du cancer colorectal sont la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie. On peut aussi avoir recours à d’autres types de traitement comme l’hormonothérapie, la thérapie biologique et la greffe de cellules souches dans certains cas et pour certains types de cancers. Le traitement du cancer est administré par des spécialistes du cancer, soit des oncologues. Certains se spécialisent en chirurgie, d’autres en radiothérapie et d’autres encore en chimiothérapie, soit l’administration de médicaments. Ces médecins consultent leurs patients afin de déterminer un plan de traitement. On établit pour chaque personne atteinte du cancer un plan de traitement individuel qui prend en considération le type de cancer présent, ses caractéristiques, le stade de la maladie, la situation personnelle du patient et ses désirs. Il arrive parfois que deux personnes atteintes du même type de cancer reçoivent des traitements très différents. La chirurgie constitue la pierre angulaire dans le cas d’un cancer colorectal et est de ce fait le traitement principal de ce type de cancer. La décision de recouvrir à la chirurgie dépendra de la taille de la tumeur et de sa localisation dans l’intestin. Au cours de l’intervention, on procédera à l’ablation totale ou partielle de la tumeur et de certains tissus sains environnants. Généralement, l’intervention chirurgicale sera pratiquée sous anesthésie générale et nécessitera une hospitalisation durant plusieurs jours après l’opération. Les très petites tumeurs locales et bien délimitées pourront elles êtres retirées au moyen d’un tube inséré dans le rectum : il s’agit dans ce cas, d’une « colonoscopie » qui est l’examen du côlon (gros intestin), à l’aide d’un endoscope (tube souple muni d’une caméra à son extrémité). Cet examen permet de regarder l’intérieur du côlon et de faire des prélèvements pour les analyser au microscope. Il permet également de voir la présence des polypes qui, dans la mesure du possible, seront enlevés ou détruits pour éviter une complication (risque de cancérisation) ou une intervention chirurgicale. Dans le cas de tumeurs plus grosses, il sera peut-être nécessaire d’enlever la partie du côlon où se trouvent les lésions cancéreuses. Le chirurgien pourra ensuite recoudre ensemble les parties saines de l’intestin. Si ce n’est pas possible, le colon sera alors rattaché à une ouverture dans l’abdomen. Celle-ci sera pratiquée dans la peau de l’abdomen, par laquelle les matières fécales passeront directement du côlon à un sac ou poche adhésive qu’il faudra vider régulièrement. Cette intervention, appelée « colostomie », peut être permanente ou temporaire (le temps que le rectum guérisse) a pour objectif de créer un anus artificiel. La plupart des personnes réussissent à maintenir avec une colostomie un bon niveau de vie et continuent de profiter de la vie comme avant l’intervention chirurgicale. Après ce type d’intervention, tout de même mutilante pour l’organisme, il se peut que vous éprouviez certaines douleurs et/ou nausées, que vous n’ayez pas d’appétit ou une perte d’élan vital voire, une phrase dépressive. Ces effets secondaires physiques et psychiques sont toutefois normalement temporaires et peuvent être atténués par la prise de certains médicaments. D’autres parts, certains conseils de nursing et d’hygiène relatifs à la procédure concernant les soins d’anus iliaque, le change de poche… et des conseils diététique (modification de l’alimentation…) sont utiles et indispensables en début de phase postopératoire. Ceux-ci sont généralement dispensés par les prestataires du personnel médical, infirmier et diététique lors de l’hospitalisation avec éventuellement poursuite après retour au domicile. Dans le cadre de la radiothérapie externe, on utilise un appareillage permettant de diriger un faisceau de rayon vers l’endroit précis de la tumeur. Le rayonnement endommage toutes les cellules qui se trouvent dans la trajectoire du faisceau - les cellules normales comme les cellules cancéreuses. La radiothérapie peut être utilisée pour traiter aussi bien les tumeurs du côlon que celles du rectum, mais son utilisation est plus répondue dans les cas de cancer du rectum. La radiothérapie est parfois administrée après une intervention chirurgicale pour réduire le risque de récidive du cancer. Les effets secondaires de la radiothérapie sont habituellement légers ; ils diffèrent selon la partie du corps qui est traitée. Peut-être vous sentirez-vous plus fatigué qu’à l’ordinaire, aurez la diarrhée ou remarquez que votre peau a changé d’aspect (elle peut devenir rouge ou être sensible au toucher) à l’endroit traité. Ces effets secondaires résultent des dommages causés aux cellules saines ; ils s’estompent habituellement une fois que le traitement est terminé et que les cellules sont régénérées. La chimiothérapie peut être administrée sous forme de comprimés ou par injection. Les médicaments utilisés lors d’une chimiothérapie ont pour objectif d’empêcher le développement et la propagation des cellules cancéreuses, mais ils endommagent aussi les cellules saines. Ces dernières pourront se rétablir avec le temps, mais dans l’intervalle, le traitement provoquera peut-être chez vous certains effets secondaires tels que : nausées, vomissements, irritations de la bouche, perte d’appétit, fatigue, perte de cheveux et risque accru d’infection. La chimiothérapie est parfois administrée comme la radiothérapie après une intervention chirurgicale pour réduire le risque de récidive du cancer. Après traitement pour le cancer colorectal Les soins dits de suivi sont nécessaires afin de vous aider en collaboration avec l’équipe soignante à vérifier l’évolution de votre état et à évaluer comme vous vous sentez après traitement chirurgical, chimiothérapeutique ou radiothérapeutique. Au début, la prise en charge de votre suivi pourra être assurée par un des spécialistes de votre équipe soignante. Votre médecin de famille pourra éventuellement prendre le relais. Le calendrier des visites de suivi est différent pour chaque personne. Les visites chez les médecins pourraient être plus fréquentes au cours de la première année suivant le traitement, et plus espacées par la suite. La fin d’un traitement contre le cancer peut susciter des émotions contradictoires. Vous vous réjouirez probablement de la fin du traitement et de l’idée de reprendre vos activités habituelles. Par contre, il se peut aussi que vous ressentiez de l’anxiété. Si la fin du traitement vous préoccupe, parlez-en à votre équipe soignante. Elle est là pour vous aider à traverser cette période de transition. WOWO 09.2009 BULLETIN D'INFORMATION N°10/2009 DEPISTAGE DU CANCER COLORECTAL EN COMMUNAUTE FRANÇAISE. (3IEME PARTIE ET FIN) Octobre 2009 Les deux premiers feuillets (08 et 09.2009) ont été consacrés davantage à l’aspect médical et thérapeutique du cancer colorectal. Ce dernier feuillet a pour but de donner quelques explications concernant la procédure de dépistage du cancer colorectal en Communauté française. Il est utile de rappeler que chaque année, 4.111 nouveaux cas de cancer colorectal sont diagnostiqués en Belgique chez les hommes. Ce chiffre est de 3.408 chez les femmes. On sait que le risque de développer un tel cancer augmente après l’âge de 50 ans : près de 30% des personnes de plus de 60 ans sont porteuses de polypes intestinaux bénins dont environ 5% d’entre eux évolueront vers une tumeur cancéreuse. Un dépistage précoce est donc essentiel pour traiter au mieux ce cancer compte tenu qu’il est très souvent diagnostique tardivement. L’objectif du dépistage de masse du cancer colorectal est de réduire la mortalité par un diagnostic le plus précoce possible. En effet, la détection et l’exérèse des adénomes, qui sont des lésions précancéreuses les plus fréquentes, permettent d’éviter le développement de cancers. La détection suivie de l’exérèse de cancers débutants augmente les chances de survie. Depuis le 1er mars 2009, la Communauté française a adopté, après le dépistage du cancer du sein, les recommandations des experts européens pour le dépistage du cancer colorectal. Un montant d’1,5 million d’euros du budget 2009 est alloué et consacré à la lutte contre le cancer colorectal sous l’impulsion et à l’initiative du Cabinet de la Ministre de l’Enfance, de l’Aide à la Jeunesse et de la Santé de la Communauté française, Mme Catherine Fonck). Qui est concerné par le dépistage ? Le public cible est celui des femmes et des hommes âgé(e)s de 50 à 74 ans. Cela représente plus ou moins 910.000 personnes en Région Wallonne auxquelles il faut ajouter les francophones de la Région de Bruxelles Capitale soit plus ou moins 200.000 personnes. Ces limites d’âge se basent sur les études épidémiologiques qui démontrent une nette augmentation de l’incidence de ce cancer après 50 ans. Le risque d’en être victime existe bien sûr aussi après 74 ans, mais les personnes qui n’ont pas développé de lésion cancéreuse colorectale à cet âge en souffriront seulement 5 à 10 ans soit au-delà de 80 ans. Etant donné la courbe de vie actuelle, ces personnes auront pu décéder pour une autre cause. Le suivi des personnes de plus de 74 ans est donc du ressort du médecin généraliste dans le cadre d’une prise en charge individuelle. De même le médecin généraliste proposera un suivi préventif particulier et ciblé aux personnes ayant des risques plus élevé de développer un cancer colorectal (maladie chronique de l’intestin (Crohn) cancer de l’intestin chez un parent proche…). Comment le dépistage est-il organisé en Communauté française ? Votre médecin généraliste aura à sa disposition toutes les informations et le matériel nécessaire pour vous proposer ce dépistage. Vous pouvez le consulter à votre initiative, au moment qui vous convient le mieux. Si vous habitez en Communauté française (Bruxelles et Wallonie), vous recevrez tous les 2 ans une invitation personnalisée vous invitant à consulter votre médecin généraliste afin de bénéficier du dépistage du cancer colorectal. L’invitation est envoyée par le Centre communautaire de référence pour le dépistage de cancers. L’invitation vous parviendra durant le mois de votre anniversaire, l’année paire si le jour de votre naissance est impair ou l’année impaire si le jour de votre naissance est pair. Pour ceux qui ont fait le test une première fois, l’invitation suivante leur parviendra deux ans après la réalisation du test précédent s’il était négatif. Vous pouvez aussi prendre l’initiative et faire la demande vous-même à votre médecin généraliste. Il disposera de tout le matériel nécessaire pour vous permettre de bénéficier du dépistage. Le test de dépistage est gratuit, seul la consultation est à payer. Quel test est utilisé pour le dépistage du cancer colorectal ? Le test retenu pour dépister le cancer colorectal est un test simple à réaliser, il s’agit du test Hémocult® qui permet de rechercher et détecter la présence ou non de sang dans les selles. Ces traces sont invisibles à l’œil nu. Le test Hémocult® est fourni en kit et délivré par votre médecin traitant. Il comprend un questionnaire médical à compléter avec votre médecin traitant, une enveloppe préadressée avec « port payé par le destinataire », un feuillet reprenant des étiquettes code-barres, trois plaquettes (deux cadres) destinées à recueillir des échantillons de selles et un dépliant explicatif. Le test en question est simple à réaliser et s’effectue chez soi. Il faut prélever à l’aide d’un bâtonnet, deux échantillons (l’équivalent d’un grain de riz ) d’une même selle lors de trois selles consécutives, déposer ces échantillons sur les cadres A et B prévus des plaquettes, mettre les trois plaquettes dans la pochette verte Hemocult® et glisser celle-ci dans l’enveloppe pré-adressée. Il ne reste plus qu’à poster l’enveloppe fermée sans l’affranchir. Une dizaine de jours plus tard, prenez contact avec votre médecin généraliste pour connaître le résultat de votre test. Quel sont les résultats possible du test Hémocult® ? Dans 97% des cas, le test ne montre pas de présence de sang. Il est « négatif ». Cela signifie qu’aucun saignement n’a été repéré dans les selles, ce qui n’exclut pas totalement la présence d’un polype ou d’une lésion cancéreuse, qui ont ou ne pas saigner lors des trois selles ayant servi aux prélèvements d’échantillons. Vous serez invité à refaire le test Hémocult® deux ans plus tard. Si entre-temps, vous ressentez des douleurs abdominales ou des symptômes inhabituels laissant penser à une maladie du colon (diarrhée, perte de glaire ou de sang, constipation inhabituelle, douleurs abdominales, ballonnement…), reprenez contact avec votre médecin traitant qui vous indiquera les examens et le traitement à suivre dans ce cas. Dans 2 à 3% des cas, le test montre la présence de sang. Il est « positif ». Attention, cela ne signifie pas nécessairement qu’il y a un cancer. Le test a simplement montré la présence de sang dans les selles. Qu’elle sera la suite à donner en cas de test Hémocult® positif ? Votre médecin traitant vous demandera maintenant de consulter un gastro-entérologue pour faire une coloscopie (ou éventuellement un autre examen). Cet examen est indispensable. Une fois sur deux, ce sera une fausse alerte, il n’y a pas de lésion. S’il y a un problème, la coloscopie va voir où il se situe. Si c’est une lésion bénigne (polype), elle sera directement enlevée lors de la coloscopie. Dans une minorité dans une minorité des cas, la coloscopie révèle la présence d’un cancer. Un traitement alors prescrit. Quelle est la spécificité du gastro-entérologue ? Comme votre médecin généraliste, ce médecin spécialiste participe au programme de dépistage du cancer de l’intestin en Communauté française. Lors de la consultation, il vous posera quelques questions pour connaître vos antécédents personnels ou familiaux, les éventuels traitements médicamenteux que vous prenez… Sur base des informations recueillies et du test Hémocult® positif, il programmera l’examen qui convient. La plupart du temps, il s’agira d’une coloscopie. Le gastro-entérologue vous précisera les avantages et inconvénients de cet examen. Qu’est-ce qu’une coloscopie ? A l’aide d’un endoscope (tube fin muni d’une fibre optique) introduit par l’anus, le gastro-entérologue va explorer la paroi interne des intestins. Cet examen se déroule le plus souvent sous une légère anesthésie ou anesthésie totale. Ce n’est pas un examen douloureux mais ce dernier n’est pas agréable. La coloscopie nécessite une hospitalisation. En effet, une préparation des intestins à l’examen est indispensable ; elle est dérangeante car elle provoque une diarrhée pendant plusieurs heures jusqu’à ce que toutes les matières fécales soient éliminées. Pour l’anesthésie, une perfusion est nécessaire. Ce n’est généralement pas plus douloureux qu’une simple prise de sang. La coloscopie est l’examen complémentaire à un test Hémocult® positif qui est généralement proposé parce qu’il permet d’inspecter l’ensemble de la paroi interne de l’intestin et d’enlever d’éventuelles lésions bénignes (polypes) pour éviter qu’elles n’évoluent en cancer colorectal. Une fois l’examen réalisé, le gastroentérologue informera votre médecin généraliste des résultats. Il transmettra également les résultats au Centre communautaire de référence pour le dépistage des cancers. Si tout est normal, vous serez réinvité à participer au dépistage des cancers. Si tout est normal, vous serez réinvité à participer au dépistage 5 ans plus tard. Dans le cas contraire, le gastro-entérologue proposera des examens complémentaires et/ou un traitement, en concentration avec votre médecin généraliste. WOWO 10.2009 BULLETIN D'INFORMATION N°11/2009 Novembre 2009 LES AFFECTIONS RHUMATISMALES DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR. (1ÈRE PARTIE) Rhumatisme ? Arthrose ? Arthrite ? Le dictionnaire « Le Petit Larousse illustré » définit le rhumatisme (du grec rheumatismos) comme étant toute affection douloureuse touchant les articulations. Dans le langage usuel, les douleurs articulaires sont regroupées sous le vocable général de « rhumatismes ». Cette appellation « rhumatismes » est en réalité une dénomination commune utilisée populairement pour plus de 200 affections rhumatismales différentes. Sous ce terme, on englobe généralement les diverses douleurs pouvant affecter l'appareil locomoteur telles que: les maladies des articulations, de l'ossature, ainsi que de diverses structures qui y sont associées: muscles, tendons et ligaments. Dans un tel contexte de variété, il est plus exact de parler "d'affections rhumatismales". Généralement, le terme "rhumatismes" utilisé par un médecin désigne habituellement deux catégories principales de douleurs articulaires ou affections rhumatismales. L’une découle d’une inflammation ou d’une infection et est reprise sous le nom d’arthrite : ce terme est donné aux affections inflammatoires aiguës ou chroniques qui touchent les articulations. Quand une seule articulation est atteinte, on parle de monoarthrite. Quand deux ou plusieurs articulations sont touchées, il s'agit d'oligoarthrite, puis de polyarthrite. La deuxième forme de rhumatismes regroupe l’ensemble des affections reprises sous la dénomination d’arthrose, il s’agit ici de l’ensemble des pathologies dégénératives atteignant une ou plusieurs articulations. Les caractéristiques principales de ces dernières est qu’elles ont pour origine une cause quasi physiologique caractérisée par l’usure et la destruction des composants de la structure articulaire (cartilage, os, membrane synovial…). Les affections rhumatismales sont très fréquentes et touche de nombreuses personnes sans distinction de sexe, elles surviennent après l'âge de 45 ans, mais peuvent se déclarer à n'importe quel âge. Le retentissement humain et sociétal des rhumatismes, déjà considérable, ne va faire que s’accroître avec l’allongement de la vie. En quelques années, le traitement de ces affections s’est beaucoup modifié. La prise en charge de la douleur et le regard sur le handicap qui en découle également : elles forment le champ d'action des rhumatologues, des physiothérapeutes, des chirurgiens orthopédiques, des kinésithérapeutes et des ergothérapeutes… Première cause de handicaps physiques dans le monde, les affections des os et des articulations ont été désignées comme enjeu mondial de la décennie 2000-2010 par l’OMS (Décennie des os et des articulations). Comment fonctionne une articulation ? Le corps humain compte 206 os reliés par plus de 100 articulations. La plupart des grandes articulations du corps hu main sont conçues pour permettre une grande amplitude de mouvement. Les types d'articulations varient selon leur fonction : l'énarthrose (hanches et épaules), l'articulation en selle (qui joint le pouce à la main), l'articulation à charnière (doigts et genoux) ou l'articulation trochoïde (poignets). Maintenus en place par les tendons, les os de l'articulation sont recouverts à leurs extrémités d'une substance lisse appelée cartilage. Cette matière élastique et résistante sert d'amortisseur et permet aux extrémités osseuses de glisser l'une sur l'autre. Lorsque le cartilage est détruit (comme dans l'arthrose), les os frottent l'un contre l'autre. Résultat : douleurs, perte de mobilité, déformation et dysfonctionnement articulaire. Les os de l'articulation sont séparés par la cavité articulaire qui permet aux os de se mouvoir. La cavité articulaire est enfermée dans une capsule souple mais suffisamment solide pour empêcher l'articulation de se disloquer. Dans bon nombre de formes d'arthrite, la membrane synoviale s'enflamme, s'épaissit, sécrétant une quantité excessive de liquide synovial qui contient des cellules inflammatoires. L'inflammation de la membrane synoviale et du liquide synovial peut endommager le cartilage et l'os. Qu’est-ce-que l’arthrose ? L’arthrose constitue la forme la plus commune de rhumatismes. Elle est plus fréquente chez le sujet âgé parce que les articulations s’usent avec l’âge. Toutefois, le rôle du vieillissement dans la survenue de l'arthrose n'est pas primordial, comme on le croît trop souvent. Il joue bien sûr un rôle en rendant le cartilage moins apte à résister aux agressions, mais à lui seul il ne peut pas déclencher une arthrose. L'arthrose est en réalité un vrai processus pathologique, fait de destruction et de réparation : c'est une maladie à part entière et non le simple tribut à payer au vieillissement. L’arthrose est très rare chez l’enfant. Elle apparaît habituellement à partir de 30 ans. Au-dessus de 50 ans, on admet généralement qu’elle est plus fréquente chez la femme que chez l’homme, mais cela ne se vérifie pas toujours. Après 55 ans, la fréquence de l’arthrose de la hanche est d’environ 5% ; pour le genou et la main, les chiffres sont du même ordre de grandeur. Certains patients souffrent de plus d’une localisation. Si donc on demande quelle proportion des gens âgés de 55 ans et plus souffrent d’arthrose de la hanche et/ou du genou et/ou des doigts, la réponse sera comprise entre 5% et 15%. Ce sera encore plus si on y ajoute les patients atteints d’arthrose cervicale ou lombaire. Comment l’arthrose s’installe-t-elle dans l’articulation ? C'est en réponse à un excès de pression sur le cartilage que le processus arthrosique va se déclencher. Deux types de réaction sont observés : - Une réaction mécanique : cette hyperpression induit une rupture du filet de collagène. Le cartilage se gonfle d'eau (œdème), devient plus fragile, se fissure, s'ulcère et finit par perdre de son volume, s'amincit et se fragmente. Des fragments de cartilage vont tomber dans la cavité articulaire. - Une réaction biologique sous l'effet de l'hyperpression, les chondrocytes deviennent hyperactifs et secrètent davantage de protéoglycans et de collagène, mais aussi davantage d'enzymes de destruction. On dit qu'il existe une augmentation générale du métabolisme, d'abord en faveur de la synthèse (tentative de réparation du cartilage), puis en faveur de la destruction. Ces cellules finissent par s'épuiser et mourir. Si le cartilage est le premier atteint au cours de l'arthrose, les autres éléments de l'articulation vont également être touchés. Ainsi la membrane synoviale, va chercher à "nettoyer" les fragments de cartilage tombés dans la cavité articulaire. Elle va réagir par une "inflammation" qui peut se traduire par un épanchement de synovie (production trop abondante de liquide synovial. Quant à l'os sous-chondral, il va s'épaissir en réaction à cet excès de pression et produire une collerette osseuse en périphérie de l'articulation. Cette prolifération d'os néo-formé s'appelle l'ostéophyte (cet épaississement et les ostéophytes se voient sur les radiographies) A l'échelle macroscopique les lésions de l'arthrose vont se traduire par : un pincement de l'interligne articulaire, du fait de l'amincissement du cartilage, c'est à dire de l'espace entre les deux extrémités osseuses, et une densification de l'os sur lequel repose le cartilage ou os sous-chondral. Ces modifications anatomiques sont bien vues sur les radiographies. L'arthrose est confirmée par les clichés radiographiques que votre médecin peut être amené à demander. Si le cartilage est invisible à la radiographie, des signes indirects permettent d'affirmer la présence d'une arthrose : La diminution de hauteur du cartilage se traduit par un pincement articulaire, c'est-à-dire que l'espace entre les deux extrémités osseuses diminue ; la réaction de l'os sous-chondral qui se condense apparaît sur la radiographie par un aspect "plus blanc" de l'os ; les ostéophytes se manifestent par des productions osseuses visibles au pourtour de l'articulation. Il est important de comprendre qu'il n'y a pas toujours de concordance avec l'importance des lésions radiographiques et les signes ressentis : certains patients vont souffrir de fortes douleurs avec des signes radiographiques peu prononcés, alors que d'autres vont bien tolérer leur arthrose malgré des images sur la radiographie impressionnantes. Radiographie d’une hanche droite atteinte d’arthrose. Quelles sont les localisations de l'arthrose ? Dans la tranche d'âge 65-75 ans, tous sexes confondus. L'arthrose de la colonne vertébrale est la plus fréquente, mais c'est aussi celle qui est le plus souvent silencieuse. De ce fait, des douleurs du dos qui conduisent à la réalisation de radiographies et à la découverte d'une arthrose de la colonne vertébrale, n'impliquent pas que ces douleurs sont liées à cette arthrose. L'arthrose des doigts est la seconde localisation par ordre de fréquence décroissante. Elle se traduit par des déformations (nodosités d'Heberden et de Bouchard, du nom des médecins qui les ont décrites au XIX° siècle). Elles se caractérisent par des déformations irréversibles (liées aux ostéophytes), mais le plus souvent la douleur, qui survient volontiers par poussées, ne se manifeste que pendant la formation des ostéophytes (quelques semaines à quelques mois) et disparaît ensuite. Parce qu'elles touchent de grosses articulations qui portent le poids du corps, les arthroses de la hanche et du genou, bien que plus rares, sont les plus invalidantes. Toutes les autres articulations peuvent être touchées par l'arthrose, mais l'épaule, le coude, le poignet, la cheville sont plus rarement atteints. WOWO 11.2009 BULLETIN D'INFORMATION N°12/2009 Décembre 2009 LES AFFECTIONS RHUMATISMALES DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR. (2IÈME PARTIE) Le présent feuillet fait suite à celui du mois de novembre 2009. Cause de l’arthrose ? On ne connaît pas encore de façon certaine la cause de l'arthrose, bien que des chercheurs soient en bonne voie de comprendre les mécanismes du processus qui aboutissent à la dégradation du cartilage articulaire et de l’articulation. Selon eux, il existe de nombreux facteurs de risque d'apparition de l'arthrose, certains évitables, d'autres non. Les principales situations pouvant favoriser l’apparition de l’arthrose sont notamment : - L'âge : l'augmentation de la fréquence de l'arthrose est liée avec l'avancée en âge, comme le montre le tableau ci-dessous. En effet, dans nos pays occidentaux, pour diverses raisons, les statistiques relatives à la pyramide des âges sont Âge de la population générale % de sujets atteints d'arthrose claires à ce sujet : nous vivons de plus en plus vieux. De ce fait, l’arthrose étant un processus d’usure des < 45 ans 3% articulations, il est donc logique que le pourcentage de cas rencontrés augmente. Mais, il faut toutefois bien se garder > 65 ans 65% de considérer l'arthrose comme un mécanisme normal de vieillissement et donc lié de manière systématique à cet > 80 ans 80% état de fait. - Le sexe : il a été constaté une augmentation de la fréquence de la maladie arthrosique après la ménopause. Ceci est particulièrement vrai pour l'arthrose des doigts, des genoux et l'arthrose touchant plusieurs articulations qui sont plus fréquentes chez les femmes. D’autre part, l'arthrose de la hanche, si elle n'est pas plus fréquente, reste plus douloureuse chez la femme. Enfin, le nombre d’interventions chirurgicales avec mise en place de prothèses articulaires (surtout de la hanche) est plus élevé chez la femme. On pense que les hormones sexuelles pourraient être en cause, mais pour l'instant aucun traitement hormonal substitutif administré après la ménopause, n'a fait preuve d'un effet protecteur dans le cadre de l'arthrose. - L'hérédité : des facteurs génétiques semblent bien exister dans l'arthrose. Cela fut particulièrement démontré en étudiant la répartition de l'arthrose chez des jumeaux. Des facteurs génétiques ont été établis pour les arthroses de la main et du genou. Pour les autres localisations, rien n'est prouvé. - Les anomalies architecturales des articulations: pour la hanche et pour le genou certaines anomalies morphologiques de naissance comme les dysplasies (anomalie de développement d'un organe ou de tissus s'accompagnant de problèmes de fonctionnement et d'altération de ceux-ci) ou les subluxations (déplacement partiel des deux extrémités d'un os au sein d'une articulation), peuvent entraîner la survenue d'une arthrose, car l'articulation ne fonctionne pas dans de bonnes conditions. - L'obésité : son rôle est indéniable. On est aujourd'hui sûr que l'obésité constitue une situation favorisant le développement de certains types d’arthrose. Ainsi pour l'articulation du genou un excès de poids, expose dans le futur à un risque plus grand de survenue d'une arthrose du genou (gonarthrose). De la même façon, en cas de gonarthrose déjà déclarée, l'augmentation du poids entraîne une aggravation des lésions du cartilage. A l'inverse, il est possible qu'une diminution de poids réduise la survenue de la gonarthrose ou ralentisse son évolution. Si l’on comprend facilement le rôle "mécanique" de l'excès de poids sur une articulation portante comme le genou, on est plus perplexe pour expliquer le rôle de l'obésité dans la survenue de l'arthrose des doigts. Or la relation entre l'obésité et l'arthrose digitale a été également démontrée. Différentes recherches sont actuellement en cours afin de trouver des facteurs dans le sang des personnes obèses pouvant expliquer la dégradation du cartilage. Afin de déterminer le surpoids et l’obésité, un moyen simple est de calculer l’Indice de Masse Corporelle ou IMC selon la formule bien connue suivante : IMC = Poids (en kilogramme) / Taille (en mètre) 2. Par exemple, pour un poids de 60 kg et une taille de 1m60, l’I.M.C est de : 60 / [1,6 X 1,6] = 60 / 2,56 = 23,43. Tableau d’interpretation du résultat de l’IMC - L'activité professionnelle : certaines professions, responsables du port de charges lourdes ou de flexions répétées du genou, favorisent l'arthrose de cette articulation. Des lésions microscopiques dues à une sollicitation trop importante peuvent traumatiser les articulations et mener dans certaines conditions à l'apparition de l'arthrose. C'est le cas non seulement dans certaines professions où les sujets sont soumis à des vibrations mécaniques et des chocs répétés (utilisateur du marteau piqueur, conducteur d'engin de chantier…), mais aussi lorsqu'on est amené à faire des gestes répétitifs tels les opérateurs de saisie informatique ou les pianistes... On décrit également des cas d'arthrose du genou chez les personnes travaillant souvent en position agenouillée (carreleur). De même la coxarthrose est plus fréquente chez les agriculteurs. Zone de normalité de 20 à 25 Surpoids de 25 à 30 Obésité modérée de 30 à 35 Obésité sévère + de 35 - Les activités sportives : en cas, bien évidemment, de traumatismes liés à la pratique d’un sport (fractures, entorses…). Certains sports plus que d'autres, sont pourvoyeurs de risque accru d'arthrose, il s’agit notamment de sports qui pratiqués de manière intensive sans suivi ou surveillance médicale correcte, peuvent amener un surmenage aux niveaux de certaines articulations. Ainsi, par exemple, le football et le rugby pour les genoux ; la danse pour les hanches ; le base-ball, le tennis pour les coudes et les épaules, etc. - Les traumatismes articulaires : les traumatismes importants tels que les fractures et les luxations, mais aussi des incidents plus mineurs, entraînent une augmentation du risque de survenue d'une arthrose. Ainsi pour le genou, des études ont montré que 5 à 10 ans après une ménisectomie, la fréquence de survenue d'une gonarthrose était beaucoup plus important du côté opéré (21% contre 5%). Evolution et symptômes? L'arthrose atteint chaque personne de manière différente et se manifeste donc de façon très variée. Généralement, l’arthrose évolue et se développe progressivement pendant plusieurs années. Il est rare que celle-ci s’aggrave de manière brutale. Habituellement, les cartilages assurant le bon fonctionnement d’une articulation finissent par s’user complètement. La disparition de ces derniers engendre un frottement des os les uns contre les autres, une irritation des ligaments…La douleur est le symptôme principal. Elle varie selon l'articulation concernée et ses caractéristiques sont bien particulières : elle est déclenchée et augmentée par le mouvement, elle cesse ou diminue lorsque l'articulation est au repos, elle est moins importante le matin, puis elle augmente dans la journée et elle est maximale le soir, elle gêne traditionnellement l'endormissement, mais peut exceptionnellement entraîner des réveils nocturnes, elle réapparaît chaque fois que l'articulation en cause est soumise à un effort : la marche pour l'arthrose de hanche, monter un escalier pour le genou, lever le bras pour l'épaule…En fait, dans l'arthrose, c'est la réaction inflammatoire qui est douloureuse plutôt que la dégénérescence du cartilage. Cela explique pourquoi certaines arthroses indolores deviennent assez soudainement douloureuses, souvent lors d'un traumatisme ou de micro-traumatismes locaux au sein de l’articulation. C'est ce dernier qui provoque la réaction inflammatoire douloureuse. Il est difficile d'évaluer la douleur, il s’agit d’une notion très subjective. En effet, chaque personne exprime plus ou moins facilement ce qu'elle ressent, certaines personnes sont plus enclines à supporter que d’autres la douleur et donc, en parlent peu, d'autres y sont plus sensibles et s’exprimeront davantage. Pour aider votre médecin à quantifier votre sensation douloureuse, il existe des outils d'auto évaluation de la douleur que vous remplissez vous-même (Source : DGS 8, av. de Ségur 75007 Paris). Il en existe 3 principaux qui sont : - L'échelle analogique : c'est une sorte de "thermomètre" de la douleur qui permet de mesurer l'intensité de la douleur. La douleur peut être définie par un trait tracé sur l'échelle comme dans l'exemple ci-dessous. Une extrémité correspond à la douleur absente "je n'ai pas mal". Plus le trait est proche de cette extrémité, moins la douleur est importante. Une extrémité correspond à la douleur maximum imaginable. Plus le trait est proche de cette extrémité, plus la douleur est importante. - L'échelle numérique : il s'agit d'entourer la note de 0 à 10 qui décrit le mieux l'importance de votre douleur. La note 0 correspond à "pas de douleur". La note 10 correspond à la "douleur maximale imaginable". - L'échelle verbale simple : Sur cet outil vous pouvez évaluer la progression de votre douleur en entourant la réponse correcte pour chacun des 3 types de douleur. Le deuxième symptôme principal dans l’arthrose est la gêne fonctionnelle. La limitation de certains mouvements dépend surtout de la douleur. Vos articulations sont sensibles et manquent de souplesse. La facilité et l'ampleur de vos gestes de la vie quotidiennes sont réduits. Dans la réalisation de certains mouvements fonctionnels apparaît fréquemment une raideur de l'articulation (« dérouillage »), surtout au réveil ou après une période d'immobilité. La raideur matinale dure moins d’une heure. Tous ces changements rendent vos mouvements pénibles et les tâches quotidiennes plus difficiles à accomplir. C'est le cas, par exemple, pour ouvrir un pot de mayonnaise ou monter l'escalier. En effet, la gêne fonctionnelle correspond à la limitation de la mobilité et de la flexibilité de l'articulation touchée par l'arthrose. Elle est variable selon l'activité de la personne. Ainsi, un joueur de golf sera beaucoup plus gêné par une arthrose du genou qu'un sujet ne pratiquant pas de sport. De même qu'un violoniste ou un pianiste sera très handicapé par une arthrose des doigts, même légère. D’autres symptômes tels la déformation articulaire peut-être engendrée par l’arthrose : les articulations arthrosiques ne sont, en principe, ni rouges, ni chaudes. Elles peuvent être gonflées lorsque s'installe un épanchement liquidien (épanchement de synovie), ce qui est particulièrement fréquent au niveau des genoux. Plus tardivement, il est habituel de constater l’apparition et la présence de « petites bosses » ou nodules, surtout sur les doigts et les orteils. A la longue, les excroissances osseuses ou ostéophytes provoquent des déformations des articulations, surtout visibles au niveau des mains et des genoux. Cependant, les lésions arthrosiques sont irréversibles et aboutissent parfois, outre les déformations, à un enraidissement articulaire pouvant évoluer vers une impotence partielle. Seule l'atteinte du genou et de la hanche peuvent conduire à un handicap important, apprécié entre autre par le périmètre de marche qui fini par se réduire de plus en plus au fur et à mesure de l’évolution défavorable de l’affection arthrosique. Certains signes comme des craquements, dérobements des membres inférieurs, sensation d'accrochage, pseudo-blocage, une sensibilité de l’articulation lorsqu’on applique une légère pression, une perte de confort de l’articulation à la suite de changement des conditions climatiques ou de la température…ces derniers ne présentent pas d'intérêt pour le diagnostic de l’arthrose mais, ils peuvent être très gênants sur le plan de la mobilité fonctionnelle de la personne atteinte d’arthrose. WOWO 12.2009