
chronique : elle se manifeste par des céphalées, des nausées, de la pâleur, une fatigue inexpliquée.
L’installation de cette forme d’atteinte toxique par le CO est lente. Il s’agit des premiers signes de début
d’intoxication au CO. La deuxième forme est l’intoxication grave : elle est plus rapide et entraîne des vertiges
plus ou moins importants, des vomissements, des pertes de connaissance, des troubles du comportement
(agressivité, agitation, convulsions…) pouvant évoluer jusqu’au coma et la mort. D’autre part, selon le degré
d’atteinte, il n’est pas rare que l’intoxication au CO laisse des séquelles neurologiques ou autres et ce de
manière définitive. Le diagnostic d’une intoxication au CO est parfois confondu avec une intoxication
alimentaire (mais, il n’y a en principe pas de diarrhée), un syndrome grippal (mais, il n’y a pas de fièvre), une
crise migraineuse liée à une autre cause (par exemple liée à un séjour précédant dans un endroit bruyant…).
Par contre, un accident vasculaire cérébral chez une personne âgée, un infarctus ou une crise d’angor chez
une personne souffrant d’une insuffisance cardio-respiratoire ou de sténose coronarienne peuvent être liés à
une intoxication au CO : la privation en oxygène (O2) due à la présence de carboxyhémoglobine (HbCO) se
manifestant de manière plus spectaculaire chez ces personnes ayant déjà des problèmes de vascularisation
de certains organes. Le dosage de la carboxyhémoglobine dans l’air expiré ou dans le sang est finalement la
seule manière d’affirmer l’intoxication au CO de manière formelle. Il faut cependant être prudent car, le fait
d’obtenir un résultat négatif n’exclut nullement l’exposition au CO.
Que faire en cas d’intoxication au CO ?
Avant d’intervenir auprès d’une personne victime d’intoxication au CO, il faut d’abord prendre toutes les
précautions pour éviter de s’intoxiquer soi-même.
Il faut donc :
- aérer le local : ouvrir portes et fenêtres, si la personne est consciente, la faire sortir de la pièce ;
- arrêter l’appareil : si possible (un appareil au charbon ne peut être arrêté !)
- installer la victime en position latéral de sécurité (en-dehors de la pièce), c’est-à-dire couchée sur le côté
pour éviter qu’elle ne s’étouffe dans ses vomissements ;
- appeler un médecin ou le service 100 en signalant qu’il s’agit d’une intoxication au CO.
Si la personne est inconsciente, ne pas oublier de le signaler !
Une fois ces gestes de premiers secours posés, le traitement médical consistera en une mise au repos et
l’administration d’oxygène : il doit être administré le plus rapidement possible au masque ou via un tube
endotrachéal à raison de 8 - 10 L/min. Le masque doit être un masque disposant d’un réservoir muni d’une
valve unidirectionnelle. Le traitement doit être poursuivi pendant minimum 2 heures après la disparition des
symptômes. Tout patient qui n’a pas complètement récupéré après 2 heures doit être traité par
oxygénothérapie hyperbare. L’oxygène administré par cette technique doit se faire idéalement endéans les 6
heures. Outre le fait d’accélérer la dissociation du CO lié à l’hémoglobine, l’oxygénothérapie hyperbare
(caisson) augmente l’oxygène disponible par les cellules en augmentant la quantité d’oxygène dissous dans le
plasma. Les indications principales de l’oxygénothérapie hyperbare sont : toute personne ayant perdu
connaissance même pendant une courte période, les femmes enceintes, les personnes ayant des antécédents
de maladies cardio-respiratoires. Parmi les inconvénients du traitement, il faut savoir qu’une séance
d’oxygénothérapie hyperbare peut provoquer des douleurs au niveau des oreilles, des sinus et (rarement) des
convulsions chez l’enfant. Le suivi des patients ayant eu une intoxication au CO est essentiel d’autant qu’il
existe un syndrome séquellaire qui apparaît après un intervalle pouvant aller jusqu’à plusieurs semaines après
l’accident. Une visite de contrôle chez le médecin endéans le mois de l’intoxication est indispensable. Elle
permettra à ce dernier de se rendre compte si la victime développe une symptomatologie pouvant être mise
en relation avec l’intoxication (désorientation, confusion, agitation, apathie, troubles de mémoire,
insomnie…).
Comment éviter les intoxications au CO ?
La façon la plus efficace d’éviter ce genre d’accident est d’abord d’y penser, de faire preuve de vigilance et
d’adopter une série de précautions élémentaires préventives parmi celle-ci, il semble primordial :
- de faire vérifier et nettoyer chaque année par un professionnel les différentes installations productrices de
CO (chaudière, chauffe-eau, cheminées, conduits d’aération, poêles au bois, au charbon, au mazout, au
pétrole lampant… et inserts dans la cheminée (importance du ramonage annuel des cheminées ou conduit
d’évacuation des gaz de combustions).
- d’aérer et ventiler correctement les différentes pièces du logement (même en hiver) et de ne pas trop isoler
le bâtiment car, on fini par empêcher toute entrée d’air.
- de faire installer des détecteurs de monoxyde de carbone (CO).
- de respecter les notices d’utilisation des appareils : ceux prévus pour une utilisation en plein air ou sous
tente (barbecue, réchauds de camping, braseros…) ne doivent absolument pas être utilisé à l’intérieur.
- de ne pas utiliser des chauffages d’appoint en continu car ils ne sont pas raccordés à l’extérieur et doivent
obligatoirement être utilisés dans des pièces bien ventilées ou des locaux autres que ceux dans lesquels l’on
vit continuellement (living, chambres…).
WOWO 01.2009