Régie du secteur socioculturel
Activité cinéma
Loriol sur Drôme
Scénariste et dessinateur de BD américain,
Frank Miller a non seulement travaillé sur les
personnages des grandes compagnies de comics
mais aussi créé ses propres séries dont Sin city,
300… Cette dernière série s'inspire d'un épisode
historique célèbre des guerres médiques. La
culture populaire s’en est emparée à maintes
reprises notamment le cinéma. En 1962, Ru-
dolph Maté réalise La Bataille des Thermopyles
(The 300 Spartans). Si l’adaptation de Zack
Snyder n’est pas une première, le résultat est
spectaculaire sans doute à cause de l’association
de prises de vues réelles à des décors virtuels…
Mais quel est au juste cet évènement qui a sus-
cité un tel écho ?
La bataille de Thermopyles : naissance d’une
Nation ?
La bataille de Thermopyles, perdue par les
Grecs, ne pourrait être qu’un épisode des guer-
res qui les ont opposés aux Perses au début du
siècle avant J.-C. (ces guerres sont connues
sous le nom de guerres médiques). En fait, elle
signifie bien plus…
L’engagement a lieu, sur terre, aux Thermopy-
les - littéralement les « Portes chaudes », à cau-
se de la présence de sources thermales - en août
480. Dans un premier temps, les troupes de Léo-
nidas repoussent les Perses. Mais un traitre indi-
que à l’ennemi le moyen de contourner l'armée
grecque. Pour permettre le retrait en bon ordre
de celle-ci, Léonidas décide de se sacrifier en
tenant la position avec 1000 soldats dont 300
hoplites* Spartiates. Leur sacrifice devint l'em-
blème de la résistance grecque à l'envahisseur et
de l'esprit de sacrifice des Spartiates. Sur un
mausolée qui coiffe le sommet du Kolonós,
théâtre de l’ultime combat, figure une inscrip-
tion du poète Simonide de Céos (556 - 467) la-
quelle commémore ce haut fait d’armes : « Pas-
sant, va dire à Sparte qu'ici ses fils sont morts
pour obéir à ses lois ».
N°3 - MAI 2007
NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE
L’hoplite
est un soldat
lourdement armé. Les hopli-
tes constituent l'infanterie
lourde des cités grecques anti-
ques, formée de citoyens qui
ne pouvaient subvenir à l'en-
tretien d'un cheval, mais qui
avaient les moyens de s'équi-
per d'une armure (casque,
cuirasse, cnémides, bouclier, lance et épée ; le poids
total de l'équipement avoisine les 35 kg) et de subve-
nir aux besoins de leur famille lorsqu'ils étaient en
campagne. Les hoplites combattaient en phalange
(formation en rangs serrés avançant au pas de char-
ge), formation qui se répandit dans toute la Grèce
probablement de 700 à 650 av. J.-C.
Organisée en cités Etats, la Grèce ne forme pas
une Nation au sens moderne du terme mais les
Grecs ont sans doute conscience d’appartenir à
une même communauté humaine liée par l’his-
toire, la langue, la culture, l’économie… Pour en
saisir le degré ou l’étendue, le concept d’incons-
cient collectif de Carl Gustav Jung est utile quoi-
qu’une anecdote tirée des évènements semble
plus parlante. L’année suivante, en 479, peu
avant la bataille de Platées, le nouveau généralis-
sime perse tente de diviser les Grecs par d’inten-
ses manœuvres diplomatiques auprès d'Athènes.
En vain. Les Athéniens refusent de faire alliance
avec le souverain perse. Inquiets les Spartiates
envoient eux-aussi une ambassade à Athènes
pour connaître les intentions de leurs alliés les-
quels précisent que « le fait d'être Grec, de parta-
ger le même sang et la même langue, d'avoir des
sanctuaires et des sacrifices communs ainsi que
des mœurs semblables » leur interdit la trahison.
L’alliance grecque : le congrès de Corinthe
Après la révolte de l’Ionie (partie centrale de la
région côtière de l’Asie mineure) contre la domi-
nation perse, révolte difficilement matée puisqu’il
va falloir plus de six ans (499-493) aux perses
pour en venir à bout, Darius Ier prépare une expé-
dition punitive contre la Grèce continentale coupa-
ble d’avoir aidé les Grecs d’Asie mineure. Le rôle
joué par Athènes et Érétrie lui montre la nécessité
d'imposer son autorisur les deux rives de la mer
Égée en établissant des régimes qui lui soient fa-
vorables (les satrapies). Après une première expé-
dition en 492 qui marque le début des guerres mé-
diques, Darius prépare une grande offensive mais
l’armée perse, pourtant supérieure en nombre,
est mise en échec à Marathon (490).
Les souverains perses entendent bien laver l’af-
front de Marathon et asseoir leur domination sur
toute la région aussi préparent-ils une nouvelle
expédition avec une levée en masse spectaculaire
(d’aucuns évaluent les effectifs perses à 300 000
hommes sans compter la cavalerie et la flotte !).
La menace incite les Grecs à se réunir en congrès à
Corinthe à la fin de l'automne 481. Malgré les ri-
valités notamment entre Sparte et Athènes, 31
cités s'engagent par serment dans une ligue défen-
sive contre les Perses et préparent des contingents
de soldats. Le commandement des troupes est
confié à deux Spartiates, le roi Léonidas Ier pour
les fantassins et Eurybiade pour la flotte grecque…
Xerxès, le fils de Darius, attaque en 480. Malgré le
sacrifice du roi Léonidas au défilé des Thermopy-
les, il envahit l’Attique et brûle Athènes vidée de
ses habitants qui ont fui par mer. Dans l’étrangle-
ment du détroit de Salamine, les Athéniens affron-
tent la flotte perse et l’emportent. Son objectif
principal atteint, à savoir la destruction d’Athènes,
Xerxès s’en retourne vers ses capitales de Suse et
Persépolis. Il laisse en Grèce un fort contingent
pour attaquer le Péloponnèse au printemps. Cette
armée est défaite à Platées. La victoire grecque est
parachevée par la victoire navale du cap Mycale, à
l'automne 479, les restes de la flotte perse sont
anéantis. Cette victoire marque la fin de la deuxiè-
me guerre médique.
Des guerres médiques à Alexandre le Grand
En réalité à partir du printemps 478 les Grecs, et
en particulier les Athéniens, se lancent à la
conquête des différentes positions perses en Cher-
sonèse, sur l'Hellespont et dans les îles de la mer
Égée. La prise de Sestos en 478, ville d'Xerxès
Ier était parti à la conquête de la Grèce trois ans
plus tôt, en est le symbole. Le triomphe grec dans
ces guerres médiques est total et inaugure la pério-
de la plus illustre de la Grèce antique notamment
pour Athènes. Programme disponible sur camerapress,
cinefil.com & loriol.com
Info. / horaires : 08 92 68 07 46 (0,34 / mn)
Tarif plein : 6 euros - Tarif réduit (lundi &
mercredi) : 5 euros - Films « jeune public » : 4
euros - Abonnement de 10 places : 50 euros.
Nous acceptons les chèques vacances, les chè-
ques cinéma, les ciné chèques et la carte M’ra !
Les Athéniens vont exploiter les victoires des
Grecs dans leur propagande, en faisant du combat
contre les Perses un acte fondateur et fabuleux, un
duel homérique dont on peut trouver le pendant
dans la légende arthurienne laquelle s’est nourrie
en partie de la lutte menée contre les saxons (cf. le
retentissement de la victoire du mont Badon en
516 après J.-C.).
La victoire dans des conditions dramatiques et dif-
ficiles faut-il rappeler l’importance du sacrifice
de Léonidas et de ses hommes - donne au Grecs, et
singulièrement aux Athéniens, l'énergie pour que
« le miracle grec » s'accomplisse en posant notam-
ment les fondements de la démocratie à l'époque
classique (de la chute de la tyrannie à Athènes en
510 jusqu'à la mort d'Alexandre le Grand en 323).
Le génie propre d’une Nation ne saurait s’expri-
mer sous le joug ou la domination d’un tiers, l’in-
dépendance a un prix. Les Grecs surent la conqué-
rir. Le ressentiment tenace à l’encontre des Perses
et l’interventionnisme de leurs souverains dans la
vie politique grecque vont sans doute « motiver »
l'invasion de l'empire perse par Alexandre. Mais
ceci est une autre histoire…
Olivier VENET,
Directeur de la régie.
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