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Encéphalomyélite équine vénézuélienne (EEV)
L'EEV se classe avec la peste équine parmi les maladies qui provoquent poten-
tiellement la plus grande mortalité au sein d'un effectif sensible et, de plus, c'est
une zoonose responsable de décès humains. Elle est endémique dans les forêts tropi-
cales et les zones marécageuses. Elle est à l'origine d'épizooties successives dans les
régions nord de l'Amérique du Sud, entre 1920 et 1967. En Floride (Etats-Unis), au
Mexique et dans les pays d'Amérique Centrale et du Sud, les virus de l'EEV évo-
luent dans des cycles d'enzooties qui se traduisent par leur transmission continue et
à faible niveau entre des rongeurs et des moustiques (6). Grâce à une méthode séro-
logique, il a été possible de différencier les souches virales d'EEV. Il a été ainsi éta-
bli une classification antigénique en corrélation avec des caractéristiques épidémio-
logiques et écologiques de la maladie. Les souches virales classées sous les appella-
tions d'IA, IB, et IC ont été impliquées dans des épizooties, tandis que les autres
souches virales des sous-types I, II, III et IV sont isolées dans des cas d'infection
humaine et équine à évolution sporadique (9). En déterminant les souches, notam-
ment celles appartenant aux virus du sous-type I, il a été possible d'évaluer leur
potentiel de propagation d'une épizootie.
MÉTHODES ACTUELLES DE PROPHYLAXIE
Actuellement, les chevaux circulent d'un pays à un autre avec un certificat déli-
vré par le Service vétérinaire gouvernemental du pays exportateur. En Europe et en
Scandinavie, les chevaux peuvent circuler avec un permis général qui précise l'iden-
tification du cheval et le certifie indemne de certaines maladies. Le permis de circu-
lation comporte également une déclaration sur la situation sanitaire du pays expor-
tateur, par exemple que le pays est indemne d'une maladie particulière au cours de
la période stipulée antérieurement. Pour l'exportation entre continents, il est
d'usage courant que le pays importateur demande de la part du pays exportateur un
permis spécial pour un animal particulier, qui couvre une période limitée à l'impor-
tation. Chaque pays importateur stipule ses propres exigences qui sont en général
fondées sur les recommandations contenues dans l'édition la plus récente du Code
Zoo-sanitaire International.
Certains pays formulent une politique commune d'importation. Un exemple
notable étant le Groupe tripartite comprenant le Royaume-Uni, la France et
l'Irlande. Cet accord informel, qui est effectif depuis 1974, a été passé entre les Ser-
vices vétérinaires gouvernementaux de ces trois pays, s'applique à une liste com-
mune de maladies à déclaration obligatoire et reflète donc une politique commune
d'importation.
Cette politique commune
s'est
concrétisée récemment, lorsque l'importation des
chevaux en provenance des Etats-Unis a été suspendue pendant tout l'été 1984 à la
suite d'une épidémie d'artérite virale équine qui s'était déclarée dans l'Etat du Ken-
tucky chez des juments et étalons pur-sang. Cette suspension a été levée en autori-
sant à nouveau l'importation de chevaux en provenance des Etats-Unis, sous con-
trôle vétérinaire strict.
L'information concernant l'incidence des maladies équines spécifiques dans les
différents pays est disponible auprès du Bureau Central de l'OIE et au travers de
contacts informels qui s'établissent entre les personnes responsables du diagnostic
des maladies équines dans les différentes régions du monde. Pour faciliter l'échange