
ou isolé. La constatation du caractère itératif d’un fait déviant ou d’une décision erronée, une 
appréciation partagée et acceptée des résultats obtenus pourraient éclairer les praticiens et 
contribuer à la mise en œuvre de leur démarche correctrice. La réunion collective pourrait aussi 
aboutir à un accord sur un objectif précis de perfectionnement, à réaliser dans un temps donné, 
dans un domaine choisi par chaque praticien, au vu de ses insuffisances auto-reconnues. 
Par ailleurs, à l’instar de plusieurs pays étrangers, un document d’auto-évaluation sur ses 
connaissances et sur son comportement professionnel à partir d’un référentiel établi dans chaque 
discipline par la Société Savante concernée, serait proposé au praticien qu’il aurait loisir de remplir 
dans les conditions qui lui conviendraient. L’objectif de l’évaluation n’est pas de sanctionner mais 
bien d’améliorer des comportements, de servir d’outil pédagogique afin de faire prendre 
conscience de lacunes, de défaillances, de certitudes inexactes ou de conduites inutiles, 
onéreuses voire dangereuses. 
 
 Pour le médecin hospitalier, son exercice est, par définition, intégré dans une équipe et il est 
exceptionnel que les décisions ne soient pas prises de manière consensuelle. Il n’en est pas 
toujours ainsi dans les établissements privés où les équipes ne sont pas souvent organisées. 
 
Cependant, des habitudes médicales ancrées et restées sans évolution, des certitudes délétères 
peuvent se perpétuer au sein d’une équipe surtout si elle se tient isolée de l’environnement de la 
spécialité. L’objectif serait de désenclaver le médecin hospitalier et de l’inciter à s’informer auprès 
d’autres équipes. Le colloque, adapté à l’exercice libéral, serait alors remplacé par la fréquentation 
régulière d’un autre service de sa spécialité ou il effectuerait, avec l’autorisation de l’administration 
hospitalière et du chef de service, les tâches diagnostiques et thérapeutiques en tant que praticien 
senior de la structure. A cette occasion, il pourrait aussi mettre au point son projet 
d’approfondissement. 
 
L’exercice médical du médecin hospitalier étant difficile à distinguer de l’action d’une équipe, il 
serait aussi souhaitable que s’effectue régulièrement une visite scientifique et organisationnelle du 
service par des représentants hospitaliers de la spécialité. 
 
Le praticien hospitalier se verrait aussi proposer le questionnaire d’auto-évaluation de sa 
discipline. 
 -  Evaluation des pratiques professionnelles 
 
L’évaluation des pratiques professionnelles est une démarche individuelle portant sur les 
conditions d’exercice de chaque praticien. 
 
 Pour le médecin libéral, le rôle des URML est prépondérant : lors de son entretien 
personnalisé, le médecin investigateur pourrait avoir à donner un avis à partir d’un bordereau pré-
établi sur les conditions d’exercice, la qualité voire la salubrité des locaux professionnels, le 
respect des conditions optimales d’hygiène (article 71 du Code de déontologie). Ces constats 
pourraient éventuellement donner lieu à l’attribution d’un label de qualité. A un degré plus élevé, 
l’évaluation devrait s’attacher à apprécier la tenue systématique et régulière du dossier médical, le 
degré d’observance de la confidentialité, l’existence de compte rendu et/ou de lettres aux 
correspondants, la disponibilité et les modalités de prises de rendez-vous, la participation à la 
permanence des soins. Sans doute plus difficiles à estimer seraient la consultation d’une liste de 
correspondants médicaux, l’appréciation d’une accumulation d’actes de nécessité ou d’intérêt 
douteux, la justification du recours à des avis spécialisés ou à l’hospitalisation ou encore le souci 
des initiatives d’actions préventives. 
 Pour le médecin hospitalier, une commission d’évaluation dépendant de la CME, pourrait 
s’entretenir collectivement avec  les praticiens du service et l’accent pourrait être mis sur le souci 
de la confidentialité et de la convivialité dans la relation avec le malade. Dans ce cadre, pourraient 
être discutés le respect des mesures prises par l’ANAES (accréditation), le bien-fondé des 
horaires de visite, les relations avec l’entourage du patient. 
 
 
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