Semestre Module Elément Enseignant :2 : Economie I : Histoire des Faits Economiques : Mr Hamza IRAKI Eléments du cours Le contexte historique général L'évolution dans le monde musulman Les économies préindustrielles La genèse du capitalisme au 16e, 17e et 18e siècle Les facteurs de la révolution industrielle en Angleterre La propagation internationale de la révolution industrielle Les étapes de la croissance selon ROSTOW Portail des Etudiant d’Economie www.e-tahero.net [email protected] Professeur Mr Hamza IRAKI 1 Histoire des Faits Economiques Le contexte historique général d’évolution dans le monde Pré Islamique Au point de départ on est en présence d'un type d'économie que l'on peut qualifier d'économie de ponction. Elle repose essentiellement sur la chasse, la pêche, la cueillette. Cette période a commencé il y a environ 3 millions d'années et s'est achevée vers le 8 e millénaire avant notre ère. Cette période coïncide avec l'âge de la pierre taillée, elle l’a succédé l'âge de la nouvelle pierre au phase néolithique marquée par un long processus de grandes transformations techniques, économiques, culturelles et sociales. Entre le 9e et le 7e millénaire, les grandes vallées fluviales du Tigre et l’Euphrate du Nil et de l'Inde douce, ont constitué le berceau des premières civilisations. C'est là qu'ont été réalisés les progrès les plus décisifs. Compte tenu des échanges entre l'Égypte et la Mésopotamie. Chaque région devra profiter des progrès accomplis par l'autre. La révolution technique et sociale s'est ensuite diffusée de proche en proche pour atteindre mêmes les pays éloignés. L'évolution donc a intéressé d'abord les pays limitrophes, qui ont bénéficié des principales réalisations. Il s'agit de la Syrie, Palestine, l'Iran, de la Turquie, de la Grèce, du Sud Est Asiatique. À partir de l'Inde et de la Chine, le progrès a gagné ensuite les Balkans, l'Afrique de l’ouest, et l’Europe continentale. Le rythme des progrès s'est étalé sur de longues périodes, tant au cours de chaque phase que lors du passage de l'une à l'autre de même les limites chronologiques ont variaient d'une région à l'autre. La période néolithique s'achève vers le 5e millénaire avant notre ère pour l'Égypte, aux 3e pour l'Afrique du Nord, au premier millénaire en Grèce, au dernier siècle avant Jésus-Christ en Chine et l'Inde, et quelques siècles après Jésus-Christ en Europe occidentale. C'est-à-dire que les économies pré-agraires couvre la quasi-totalité de l'histoire de l'humanité, elles sont caractérisées par la sédentarisation des hommes, la domestication des animaux, l'apparit ion de l'agriculture, les techniques de la filature, et du tissage. De l'architecture de pierres avec la construction de maisons d’habitation, de temple de palais et de pyramides. Caractérisées également par l’invention du céramique, le travail des métaux (cuivre, bronze, fer) l'extension des activités d’échange et du transport. Si bien que les peuples primitifs ayant connu ce processus de mutations, ont pu passer, d'une manière presque imperceptible, du type d'économie de ponction à celui d’économie de production reposant sur l'agriculture et l'élevage. Ce qui a déterminé le passage de la société primitive à la société agraire. Entre le 10e et le 3e millénaire, prend naissance, une des grandes premières civilisations a base agraire. C’est vers la même époque que s’annoncent en Égypte et en Mésopotamie, les bouleversements techniques et économiques qui conduiront à l'édification des premiers Etats. © www.e-tahero.net Dans les deux cas on passe d'une économie archaïque de chasseurs, collecteurs, pêcheurs, à des communautés agraires nettement différenciées et politiquement indépendantes évoluant en société étatique fortement centralisée et bureaucratisée vers le 3 e millénaire avant Jésus-Christ. Portail des Etudiants d’Economie -2- Professeur Mr Hamza IRAKI 2 Histoire des Faits Economiques L'évolution dans le monde Musulman Entre le 7e et le 13e siècle à partir du moment où les Arabes acquis à l’islam, et leur domination sur un espace géographique allant de l'Andalousie jusqu'à l'Asie centrale. Une évolution se manifesta sous formes diverses dans les régions conquises. Certes la création d'un immense empire est économiquement unifiée pendant des siècles a entraînait des modifications sensibles dans le domaine économique, social, et culturel. Mais les mutations intervenues dans les formes d'organisation et d'activités n’ont pu bouleverser les vieilles structures d'économie, cette dernière continue à fonctionner selon le modèle des sociétés traditionnelles sans dépasser le stade agraire, ni entraîner l’amorce d'un démarrage économique. Avant l'islam, les arabes n'avaient jamais aspiré à l'unification de leurs pays. L’état d'isolement est le repli relatif dans lequel ils ont vécu, explique qu’ils n'ont pu jamais joué un rôle de premier plan dans l'histoire du Proche-Orient. Avant notre prophète Mohammed, l'Arabie était un pays sans cohésion, des luttes nombreuses et meurtrières pour l'occupation des zones de passages et d'oasis, opposaient les tribunes les unes aux autres. Bref, l'Arabie offrait un climat d'anarchie et d'insécurité. Dans le premier siècle de la conquête, les habitants des territoires conquis devaient payer la ‘‘JIZYA’’ impôt personnel en plus d'une redevance agricole sur leurs terres ‘‘KHARAJ’’. Toute cette masse de terre fut frappée de séquestre c'est-à-dire que les terres conquises devenaient la propriété collective de la communauté musulmane, et devaient être administrées par le ‘‘KHALIFA’’ au nom de la ‘‘UMMA’’. Le droit de propriété s'était donc démembré. La propriété réelle revenait à ‘‘BAYT AL MAL’’ tandis que les habitants ne possédaient qu'une jouissance perpétuelle. Le mot ‘‘IQTA’’ désigne une concession foncière attribuée par le chef de la communauté à un particulier ou à une collectivité entière à titre temporel ou héréditaire et faisant partie du domaine de l'Etat. Les terres qu’on cédait, comprenaient toutes les terres sans maitre et celles héritées des grands domaines des Etats romano-bizontal. Jusqu'au 11 e siècle, l'expansion du commerce constitue l'un des aspects les plus marquants dans l'histoire du monde musulman, le facteur le plus frappant de cette domination commerciale a était le développement d'une prodigieuse expansion urbaine, ainsi des villes fondées au moment de la conquête. Le 7 e et 8e siècle ont servi de base, au point de départ des nouvelles conquêtes des villes frontières ou des avant-postes militaires (RIBAT), ont étaient installé dans les pays dont on venait d'entreprendre. La pacification, le Proche-Orient et le Maghreb fournissent des exemples saisissants : les villes de Koufa et Bassoura en Mésopotamie, le vieux Caire en Égypte, Chiraz on Iran, et Quaïrwane en Tunisie. © www.e-tahero.net Pour les villes forteresses dont le rôle était de protéger les côtes maritimes, l'exemple de Rabat est particulièrement significatif. DERNIERE CATEGORIE CELL E D ES VILLES GOU VERN EM ENTALES ET ADM INISTRATIVES DONT QU ELQU ES UNES SONT D EVENU ES D E VERITABLES M ETROPOLES ET DE GRAND S CENTRES URBAINS, COM M E BA GDAD, SAM ARRA, APPARTIENNENT T OUTES A LA PERIOD E DE M ISE EN VA LEUR DU M ONDE M USULM AN. Le monde musulman était en relation commerciale avec les pays de l'océan indien et de l'Asie centrale, avec Byzance, l'Afrique noire, et les pays riverains de la Méditerranée. Portail des Etudiants d’Economie -3- Professeur Mr Hamza IRAKI Histoire des Faits Economiques L'Irak depuis la fondation de Bagdad est devenu le carrefour fondamental est la plaque tournante d'un réseau de communication, et grâce à sa position puissante commerciale que l'Irak s'est développé à l'intérieur du monde musulman et autour de lui, alimenté par des matières premières, des richesses minières et des produits fabriqués. Le monde musulman était devenu un centre névralgique qui attire vers lui les produits du monde entier pour les redistribuer ensuite à tous les grands centres commerciaux. Les principales routes continentales étaient celles qui menaient soit de la Mésopotamie à l'Inde et à la Chine en passant par l’Iran, soit par les ports syriens d'où l'on pénétrait vers le Soudan à travers les petites cités caravanières du sud du Maghreb (Sous, Sijilmasa..) Dans le premier cas, celui du commerce avec l'Asie, le monde islamique exportait de la soie, il recevait des esclaves, des métaux, de la porcelaine, des tissus, des épices... les marchands y apportaient également du miel ainsi que le peau et du fourrure qu’on se procurait des ports de la mer Noire, et de la Volga. Le commerce avec le Soudan sur lequel repose en partie la puissance commerciale du monde musulman, était dominé par l'exportation des produits artisanaux et des produits agricoles en échange, l'Afrique noire fournissait surtout les esclaves et de l’or. Sur mer, il y avait deux voies principales qui dominaient et drainer l'essentiel du trafic maritime. Le commerce sur les côtes de la Méditerranée et de l'océan Indien était devenu le trafic le plus florissant, et une source de grands bénéfices. Les navires qui se dirigeaient vers le port de l'Inde en partant de Bagdad ont emprunté la voie fluviale de l’Euphrate et du Tigre ainsi que la voie maritime de l’océan Indien. Le cabotage se poursuivait jusqu'au Chine et Malaysia. La deuxième voie maritime qui part d'Égypte logeait les côtes de la mer Rouge, et de l'océan Indien pour aller aux ports de la côte orientale de l'Afrique. © www.e-tahero.net Quant aux relations commerciales avec l'Europe occidentale, elles ne s'étaient pas interrompues mais leur importance depuis la conquête musulmane, avait quelque peu diminuée. De l'Orient musulman, l’Europe occidentale recevait quelques produits de luxe, en échange l'Europe chrétienne exportait des esclaves et des armes. Portail des Etudiants d’Economie -4- Professeur Mr Hamza IRAKI 3 Histoire des Faits Economiques Les économies préindustrielles SECTION I - LES ECONOMIES AGRAIRES Les économies préindustrielles étaient d'abord des économies agraires dominées par la terre et par la prépondérance des activités rurales. En général, les techniques et les pratiques culturales s’y étaient rudimentaires, et explique la fréquence des épidémies et des famines. Le poids de la Terre et des activités rurales Les principales caractéristiques de ces sociétés étaient en effet : Prépondérance de l'agriculture : en effet des activités rurales au sens large, agriculture mais aussi élevage, chasse, pêche, ramassage de produits naturels, ses activités fournissaient de 10 à 95% des biens utilisés et représentés autant dans le produit global de la collectivité. Une population de paysans : une grande majorité de la population entre 80 et 95 % était composée de paysans. Jacques dit « la vie urbaine était très peu significative 20 % en France et en Grande-Bretagne à la veille de la révolution industrielle ». La terre signe de la fortune et de la puissance : l'économiste RIOUX à raison de souligner que «le gage le plus solide, le signe de la fortune et de la puissance» c'était la possession ou non de la terre agricole, qui conférait aux individus un statut de société. La cellule économique de base était généralement la propriété foncière, il peut s'agir de s eigneurie ou de féodaux dans l'Europe médiévale qui vivait le plus souvent en autarcie, plus ou moins complet avec allocation d'une activité artisanale de complément. Les rapports sociaux de production se nouaient ainsi naturellement autour de la Terre. La médiocrité des techniques culturales pratiquées Partant de ces économies, l'agriculture activités dominante était dépendante des caprices de la nature (sécheresse ou inondation). Les techniques et les pratiques agricoles étaient archaïques et la production est faible. La règne de la Jachère : les vieux assolements étaient la règle avec une jachère morte qui laisse la terre improductive. Les labours, les semailles et les maisons étaient fréquemment effectués dans un cadre communautaire. Une agriculture et un élevage extensif : Donc le plus souvent, l'agriculture et l'élevage étaient les données de subsistance traditionnels régnaient les grains, était à la base de l'alimentation. © www.e-tahero.net Une technologie à base d'outils : le système technologique des économies agraires était à base d'outils. Les méthodes de travail étaient peu complexes et peu efficaces. Un peu partout dans le monde, on cultivait la terre quasiment de la même manière, armé de mêmes outils. L'énergie utilisée était surtout d'origine humaine ou animale. À quoi pouvait s'ajouter accessoirement l'énergie hydraulique, et l'énergie éolienne, le combustible par excellence était le bois. Rendements faibles : les rendements agricoles étaient extraordinairement faibles, on peut les évaluer à un rapport de 8 à 10 grains récoltés pour un grain semé. Des économies de pénurie : on se trouvait ainsi dans des économies de pénurie, et la couverture des besoins élémentaires était assurée dans des conditions mauvaises et incertaines. La durée moyenne de la vie était en 1700 par exemple de 23 à 25 ans seulement en Europe, contre plus de 73 aujourd'hui. Portail des Etudiants d’Economie -5- Professeur Mr Hamza IRAKI Histoire des Faits Economiques Les crises agraires, les famines et les épidémies Ces économies avaient des crises de leur structure agraire de s ous-production, et des crises d'autosubsistance. Elles traduisaient l'incapacité des systèmes économiques a dominante agricoles à produire des substances en quantités suffisantes pour soutenir un croit démographique régulier. Suite justement à des incidents climatiques ou suite à des guerres. Selon Braudel « les famines étaient comme une structure de la vie quotidienne ». Selon Rioux on remarque que c'est une malédiction familière. SECTION II - DES ECONOMIES FIGEES ET UNE FAIBLESSE DE LA CIRCULATION Des économies figées. La faiblesse de la circulation et une autre caractéristique fondamentale de ces sociétés agraires. Pour Rioux les hommes, les marchandises, les capitaux y circulent peu. Presque essentiellement orientées vers la subsistance et organisés sur la base de la pénurie. Ce qui explique en partie la stagnation de l'agriculture, comme la modestie et la dispersion de l'activité artisanale. L'absence d'un marché cohérent L’organisation de la production était surtout fondée à une certaine valeur, en fait la valeur d'usage. La production concernée par le producteur était elle-même directement liée à cette valeur destinée pour l'essentiel à l'autoconsommation. Des transports difficiles et chers La voie d'eau restait le moyen le plus sûr, sur les rivières et les fleuves. Une navigation et un flottage prudent drainé lentement d'importants convois et les bateaux rendaient très cher tout transport. © www.e-tahero.net En cas de catastrophes, par exemple, tout secours était rendu difficile par suite du coût des expéditions des grains. Portail des Etudiants d’Economie -6- Professeur Mr Hamza IRAKI 4 Histoire des Faits Economiques La genèse du capitalisme au 16e, 17e et 18e siècle C'est dans la décomposition de l'ordre agraire que son racine, la formation du capitalisme. Un capitalisme d'abord marchand et manufacturier. ‘‘La longue marche’’ selon l'historien Beaud, vers le capitalisme s’étend ainsi sur plusieurs siècles. C’est un processus à la fois lent et complexe caractérisé par : L’extension de l’aire les échanges au profit de l'Europe et de ses marchands, à la suite notamment des découvertes maritimes et des conquêtes coloniales. La naissance des premières formes de l'industrie, et d'une bourgeoisie marchande et manufacturière. La paupérisation extrême des paysanneries européennes. L'affirmation des Etat-nation au dépend des féodalités et des Etat-cité. L'émergence de nouvelles mentalités dans le cadre d'une véritable révolution des esprits. SECTION I - LES MUTATIONS ECONOMIQUES ET SOCIALES, LA MONTEE DU CAPITALISME L'extension de l'aire des échanges, découvertes maritimes, et colonisation À la fin du 15e siècle et début du 16e siècle, l'ouverture des grandes voies maritimes notamment le passage du ‘‘Cap de Bonne-Espérance’’ découvert par Barthélimie Diaz en 1487 et franchi en 1498 par Vasco de Gama. En direction de l'océan indien, et la découverte du Nouveau Monde (l’Amériques), élargisse considérablement l'aire économique dans laquelle évoluent les intérêts européens. L'amorce portugaise : Les mouvements coloniaux européens ont été annoncés par le Portugal dés le début du 15e siècle. Après avoir pris Sebta en août 1415, les Portugais déférent sur les littéraux atlantiques, vers 1500 l’or africain afflux à Lisbonne et à Porto. L'Espagne du « siglo de oro » : Le 16e siècle est pour l'Espagne de Charles Quint et Philippe 2, le « siglo de oro » (le siècle d’or). À la fin de ce siècle la monarchie espagnole rassemble sous son autorité toute la péninsule Ibérique, l'Amérique centrale et latine, les Philippines, le Royaume de Naples, la Sardaigne et la Sicié. C’est l’apogée de la puissance espagnole. En fait ni le Portugal ni l'Espagne n'ont su utiliser les fabuleuses richesses accumulées. Le 17e siècle : © www.e-tahero.net En 1609, les provinces unies de la Hollande acquièrent leur indépendance politique à l'égard de l'Espagne sous l'impulsion d’une grande bourgeoisie marchande et bancaire. Le capitalism e hollandais connaît un développement remarquable. C'est même «la nation capitaliste par excellence » selon Karl Marx. Ce capitalisme hollandais repose sur trois piliers : La compagnie des Indes orientale qui jouit du monopole du commerce avec les Indes ; La banque d'Amsterdam ; La flotte hollandaise. Portail des Etudiants d’Economie -7- Professeur Mr Hamza IRAKI Histoire des Faits Economiques L’affirmation de la puissance britannique : L'Angleterre s'engage dès le début du 17e siècle dans l'expansion coloniale et s'oppose tout au long du siècle à la Hollande à travers des guerres. Le commerce extérieur anglais décuple. La puissance maritime et terrestre de l'Angleterre, s'affirme à la fin du 17 e siècle et s'impose au 18e. Dans l'ensemble, l'expansion géographique et coloniale a eu des effets multiples sur les économies et les sociétés européennes : - Elle a drainé vers l’Europe une masse considérable de métaux précieux. Elle a ouvert à l’Europe des marchés pour ses productions, notamment textile. Elle a développé l’esprit d’entreprise, le coût du risque et la quête du profit. Elle a développé la navigation, la construction navale. Elle a introduit en Europe des produits nouveaux. Elle a rapporté des profits considérables qui ont servit à l’accumulation. La proto-industrialisation, premier âge de l'industrie A la fin du 17e siècle, le système de production artisanale est confronté à la concurrence, de ce que Franklin Maindelz a appelé la proto-industrialisation, à savoir, l’ensemble des formes d’industries d’avant l’industrialisation. Cette proto-industrialisation est une réalité dans toute l’Europe occidentale, mais pas seulement, puisqu’on trouve des formes comparables en Inde, Chine et en Egypte. La proto-industrialisation est sans doute en partie, l’héritier du système artisanal, il y plonge ses racines puisque l’outillage utilisé est encore les mains. La main de l’homme effectue l’essentiel du travail, le domicile du producteur, sert la plupart du temps du lieu de production. Ce système a le plus souvent comme cadre la compagne, c'est une industrie rurale où la famille constitue la structure de base. Le travail proto-industriel permet aux paysans d'utiliser le temps mort dont il dispose. Comment expliquer le développement de la proto-industrialisation à la campagne ? 2 éléments l’expliquent, la poussée démographique et une main-d’œuvre moins coûteuse. L'évolution des compagnes en Europe occidentale Tandis que l'industrie et le commerce connaissent un certain essor, l'agriculture européenne conserve ses caractéristiques traditionnelles. L'agriculture reste l'activité économique principale durant le 16e, 17e et début du 18e siècle. Les sociétés européennes étaient des sociétés à dominante rurales. Le régime foncier, et le statut des hommes dans les compagnies a connu des changements significatifs : quasi-disparition du servage, apparition de différents statuts paysans comme des fermiers, les petits et moyens propriétaires, et les ouvriers agricoles. Mais rien de fondamental n'est venu bouleversait les techniques agricoles depuis le 13 e siècle. Le paysan européen continu jusqu'à la fin des années 1780 de vivre, et de travailler dans des conditions qui n'ont pas radicalement changé depuis la fin du Moyen Âge. L'outillage reste rudimentaire, dont l'ensemble des rendements demeurent faibles. © www.e-tahero.net On se trouve au cœur du verrou agricole qu'a maintenu l'économie rurale du Moyen Âge dans la stagnation. Cette économie agraire représentait un cercle vicieux de reproduction d'une économie de subsistance. En fait, le 17e siècle est un siècle tragique pour le paysan européen. La condition sociale et de paysans européens se dégrade, l'irrégularité du rendement, les crises alimentaires, les exigences fiscales, le poids des impôts, éprouvent la campagne. Portail des Etudiants d’Economie -8- Professeur Mr Hamza IRAKI Histoire des Faits Economiques La terre tend de plus en plus à se concentrer dans la main de la bourgeoisie marchande et des grands seigneurs. En Angleterre, les couches les plus pauvres de la paysannerie, sont touchées de plein fouet par la vague des enclosures. Les Enclosures : Le terme désigne le grand mouvement de clôture et de remembrement de terre agricole qui se développe du 16 e au 18e siècle, afin de constituer des terres individuelles et d'un seul tenant. Le mouvement des enclosures a permis : l'élimination des petits propriétaires incapables de vivre de leur exploitation. La libération d'une main-d’œuvre importante pour l'industrie naissante. Un développement important de la production agricole sur des terres closes. La constitution de grandes exploitations plus favorables au développement de nouvelles technologies. En définitive l'élément fondamental des enclosures est l'augmentation de l’efficacit é due à l'incitation croissante permise par le passage d'un régime de propriété en partie collective de la Terre à un régime de propriété individuelle privée. SECTION II - DES MUTATIONS INSTITUTIONNELLES ET CULTURELLES La montée des Etat-nation Dans toute l’Europe les premiers Etats modernes unifiés s'affirment durant ces siècles de transition. Le phénomène est précoce au Portugal, dès le 13 e siècle est pratiquement unifiée. Il est relativement précoce dans l'Espagne des rois catholiques fin du 15 e siècle, et dans l'Angleterre des Tudor. Il est nettement plus lent en France, 16 e siècle et dans l'est de l'Europe. Le mouvement est enfin, extrêmement tardif en Allemagne divisée en une multitude de petits Etats (Bavière, Frankfort, Wurtemberg) jusqu'au 19e siècle. Ainsi qu’en Italie qui demeure longtemps morcelée entre la république de Gènes, le Royaume de Napel, les Etats pontificaux, la Toscan et la république Vénisienne. En fait, 3 formes d'organisation Politico-territoriales et économiques, sont durant ces siècles en concurrence. 2 formes ont tendance à décliner les territoires féodaux et les cité-Etat. La troisième forme c’est l’Etat national et territorial, mais il faut plus de temps pour l'emporter, ce que Fernand Braudel appelle le système nation. S'impose finalement au détriment du système ville, et du système territorial féodal. Le 17e siècle consacre selon Pierre Chaunu ‘‘le triomphe des Etats continue sur les constructions politiques spatialement discontinues’’. Il y a évidemment une corrélation très nette entre la montée de l'Etat national et celle du marché international. © www.e-tahero.net La révolution des mentalités L’Europe a connu durant la période qui va du 16 e jusqu'au 17e siècle, une véritable « révolution des esprits » (des pouilles idéologiques sans précédent dans l'histoire du vieux continent). Une révolution culturelle : En tant que phénomène culturel général, la renaissance s'étend à toutes l’Europe au 16 e siècle et touche à la fois les arts, les lettres, les sciences et les mœurs. Elle attaque les bases Portail des Etudiants d’Economie -9- Professeur Mr Hamza IRAKI Histoire des Faits Economiques culturelles des sociétés traditionnelles et introduit des attitudes nouvelles propices au progrès des activités économiques. Elle développe l'individualisme le matérialisme et la notion de progrès. Elle stimule les énergies individuelles, et encourage l’esprit de l'entreprise, de la quête des richesses matérielles. Elle accorde enfin plus de considération au progrès scientifique. Une révolution religieuse (la réforme) : La réforme mouvement religieux né en Allemagne au début du 16 e siècle sous l'impulsion de Martin Luther et de Calvin. Elle a eu des effets très puissants dans toute l'Europe et notamment en Angleterre. La réforme a agit de façon effective sur les mentalités, elle a contribué à donner une justification morale à l'activité économique, et à la recherche du profit, elle a développé l'esprit d'entreprise, et la mentalité capitaliste, a libéralisé l'attitude à l'égard de l'usure, et a faciliter les activités de crédit et d'investissement, elle a revalorisé le travail et la richesse comme produit du travail. Elle a enfin affaibli l’église catholique et sans influences a la fois morales et économiques. Max Veber (1864-1904), montre combien de valeurs propres au courant réformé, surtout dans sa version calviniste sans adapter au courant capitaliste alors que les valeurs catholiques y sont hostiles. Une révolution des idées (siècle des lumières) : Avec le siècle des lumières, le 18e siècle, c'est véritablement un nouveau système de pensée qui se mette en place, qui pénètre et modifie les vieux rapports, les manières d'être et d'agir. La pensée s’oriente vers l'esprit positif et rationnel, vers l’attitude scientifique. L’idée de progrès s’impose partout en Europe, il n'est question que de connaître, observer, expliquer, débattre, et découvrir. C’est une époque exceptionnelle. Les idées des philosophes fleurissent, ainsi l’encyclopédie de Diderot se veut la somme scientifique, et philosophique des connaissances de l’époque. La réflexion sur le pouvoir, les régimes politiques, les lois et les droits, l'intérêt général, se développe dans les fameux écrits des Anglais Hobbes, et Locke, Montesquieu écrit ‘‘l’esprit des lois’’, Jean Jacques Roseau a écrit ‘‘le contrat social ‘’. Les fondements mêmes de la société sont remis en cause par la philosophie des lumièr es : l’absolutisme, l'inégalité héréditaire, la répression religieuse, les interdits, l’inefficacité des administrations... © www.e-tahero.net Les idées de démocratie, de liberté, de contrat social, de souveraineté du peuple, de volonté générale, font leur chemin dans la conscience collective. Portail des Etudiants d’Economie - 10 - Professeur Mr Hamza IRAKI 5 Histoire des Faits Economiques Les facteurs de la révolution industrielle en Angleterre On peut distinguer 5 principales causes, leur conjonction a entraîné l'éclatement des structures traditionnelles. 1- La révolution démographique À partir de la deuxième moitié du 19e siècle, la population anglaise va connaître un accroissement rapide. 7 millions en 1700, 7,4 en 1750, mais plus de 10,5 million Anglais en 1800, soit un accroissement supérieur à 40 % qu’en 50 ans. Cet accroissement correspond d'une part à la baisse de mortalités due au progrès de la médecine, et de l'hygiène. Ainsi qu'à l'amélioration des conditions de vie, et d'autre part, à une hausse du taux de natalité due à l'augmentation du pouvoir d'achat. 2- Les progrès de l'agriculture En peut noter 2 raisons essentielles : la transformation des structures foncières : la deuxième moitié du 19e siècle a été caractérisée par le mouvement des enclosures, il consistait à regrouper les terrains appartenant au même propriétaire et à les clôturer. Ainsi sur les terres regroupées, il a été possible de mettre en œuvre de nouvelles techniques de culture. 3- Progrès des techniques agricoles De nombreux progrès sont apparus. Pour les produits, on peut citer la pomme de terre, le maïs et les plantes fourragères qui modifient les cycles de culture. Le remplacement de la jachère par l'assolement triennal. La répétition des labours, le défrichement de terre, amélioration des instruments agraires, les semences sélectionnées, et le développement de l’élevage. 4- La révolution du transport Les nouvelles méthodes d’empierrement des routes apparaissent parallèlement avec des réseaux navigales autour des bassins rouillés. Beaucoup de rivières ont été reliées par des canaux, les ports ont connu également une activité intense en liaison avec le commerce extérieur. 5- La révolution technologique Les nouvelles techniques dépondent des inventions et innovations. L’invention, c’est une découverte d’une technique ou un procédé de fabrication. L’innovation, c’est l’application de l’invention au processus de la fabrication. L’invention et l’innovation ne naissent pas du hasard, elles correspondent à un besoin, ainsi au début de la révolution industrielle, la technique a été beaucoup plus, un facteur déterminé par l’économique, qu’un facteur déterminant l’économique. © www.e-tahero.net La révolution industrielle ne peut se réduire au phénomène du machinisme, autrement dit à la jonction de la machine outil, et la machine à vapeur, en tant que nouveau système technologique qui remplace l’ancien système basé sur l’outil. Son démarrage n’aurait certainement pas lieu, sans conjugaison d’un faisceau de facteurs convergent à l’origine d’une grande synergie multisectorielle : - Accumulation de capitaux ; Révolution agricole et apparition du surplus ; Essor démographique ; Urbanisation ; Infrastructures de communication. Portail des Etudiants d’Economie - 11 - Professeur Mr Hamza IRAKI Histoire des Faits Economiques Vu sous cet angle, la révolution industrielle est certainement la transformation économique et sociale la plus importante de l’histoire de l’humanité, elle a participé de façon décisive au passage d’une économie basée sur l’agriculture, et produisant des valeurs d’usage, à une économie basée sur l’industrie et produisant des valeurs d’échange, par l’utilisation, de plus en plus, systémique de machines. Cette révolution se caractérise par les phénomènes importants suivant : Diffusion du progrès technique et des biens manufacturés ; Urbanisation et apparition des usines au sein des villes ; Différenciation des nouvelles classes sociales liées au capitalisme, il s’agit du prolétariat et de la bourgeoisie. La révolution industrielle en tant que généralisation de l’usage de la machine, débute d’abord dans une industrie neuve saine du couton, pour s’étendre ensuite à l’industrie de la métallurgie et la sidérurgie. En 1735, dans l’industrie textile, Johan Key tisserand et mécanicien, invente la fameuse navette volante qui permet de doubler le rendement de l’ouvrier. En 1779, Samuel Crompton invente la ‘‘mule-jenny’’ qui est une sorte de synthèse des différentes machines à filet existantes, utilisant comme force motrice, la vapeur. Dans la sidérurgie et métallurgie, jusqu’à la fin du 18 e siècle, le manque de charbon de bois, handicape le développement de la sidérurgie, l’une des anciennes branches industrielles d’Angleterre. En 1735, Abraham Darby trouve le moyen de produire de la fonte à partir du charbon de terre qu’on appelle la ‘‘houille’’ (COKE en anglais). Cette découverte propulse la production du fer à grande échelle grâce à la disponibilité à profusion de gisements de houille. Dans le domaine énergétique, James Watt a découvert en 1765 la machine à vapeur. La vapeur va détrôner toutes les anciennes formes énergétiques, animale, humaine, éolienne, hidrotique... et sera utilisée dans les chemins de fer, les fondements, les huileries... © www.e-tahero.net Cette invention symbolise le nouvel âge technique, et conduit avec l’essor de l’acier au machinisme et à la concentration. Portail des Etudiants d’Economie - 12 - Professeur Mr Hamza IRAKI 6 Histoire des Faits Economiques La propagation internationale de la révolution industrielle A la suite de l’entrée de Grande-Bretagne dans le développement, un certain nombre de pays se sont engagés dans la même voie mais à des dates variables. Le problème qui s’oppose, est de savoir comment ces pays sont ils arrivés là. Les causes qui expliquent l’entrée en développement des pays européens, sont à la fois internes et externes. Ces pays avaient une situation interne favorable, tel que la révolution industrielle a pu exercer sur eux un effet d’entraînement. A- Les facteurs internes : Les pays entrés en développement à cette époque étaient tous à un niveau comparable à celui où était l’Angleterre à la veille de la révolution industrielle, soit par évolution intérieure comme les pays européens, soit par suite d’une transposition spatiale comme les USA le Canada ou carrément l’Afrique du sud. Les pays étaient donc en état limitée, c’est ce qui explique que le nombre de pays entrés en développement était considérable. B- Les facteurs externes : La révolution industrielle a d’abord était une imitation du modèle de développement britannique. Quels sont les raisons de cette imitation ? Dans la deuxième moitié du 19e siècle, on observe une ferme volonté d’imitation du modèle industriel britannique. La volonté du développement a été perçu comme étant le meilleur moyen de renforcer l’indépendance nationale. La supériorité anglaise risquait de placer les pays européens tôt ou tard dans une situation de dépendance économique voire même une dépendance politique. La diffusion du progrès technique tiendrait au fait que les moyens techniques ont été mis en œuvre dans la meilleure phase, ce qui rendait leur importation ou leur reproduction possible et plus aisée. Conclusion : Si l’Angleterre a été un modèle, il ne faudrait cependant pas conclure que la propagation internationale ait pris la forme d’une simple reproduction décalée dans le temps du modèle d’industrialisation britannique. © www.e-tahero.net En fait la révolution industrielle s’inscrit dans l’histoire comme autant de pr ocessus d’industrialisation originaux correspondant aux spécificités des pays concernés. Portail des Etudiants d’Economie - 13 - Professeur Mr Hamza IRAKI 7 Histoire des Faits Economiques Les étapes de la croissance selon ROSTOW Selon Rostow, le développement est un processus historique linéaire qui se déroule en suivant nécessairement cinq étapes. En fait, Walter ROSTOW a présenté un modèle de croissance unique qu’aurait emprunté tous les pays qui se sont industrialisé. Dans son ouvrage ‘‘The Stages Of Economic Grawth’’ Rostow distingue cinq étapes dans la croissance économique. 1- La société traditionnelle L’activité est surtout agricole, et s’effectue dans le cadre familiale avec des techniques traditionnelles et une faible productivité. 2- Les conditions préalables au décollage : L’épargne et l’investissement se développent, ce qui permet une augmentation de la production dans l’agriculture et l’industrie naissante. 3- Le décollage ou le Tack-off Il s’agit de la phase décisive d’une société où la croissance devient un phénomène normal. Le Tack-off est rendu possible par une augmentation du taux d’investissement de 5 à 10% du revenu national, qui permet aux industries nouvelles de jouer un rôle moteur. 4- La marche vers la maturité Elle prolonge les effets du Tack-off, le taux d’investissement s’élève à 20% du revenu national, alors les progrès techniques se généralisent. 5- L’ère de la consommation de masse Les besoins fondamentaux de la consommation sont satisfaits, et l’industrie a atteint sa maturité. Le secteur des services se développe très rapidement. Conclusion : L’analyse de Rostow a eu une portée très importante car elle mettait l’accent sur l’industrialisation, sur la relation entre innovation et croissance et sur le lien entre croissance économique et développement générale de la société. © www.e-tahero.net Elle a de plus inspiré de nombreuses politiques des années 1950 et des années 60. Cependant, plusieurs critiques ont été formulées vis-à-vis de la théorie de Rostow. 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