GUILLOT Dorothée
Histoire de la Pharmacie
LA MOMIE
DE SA CONFECTION A SON UTILISATION
Janvier 2005
Table des matières :
INTRODUCTION --------------------------------------------------------------------- page 3
PARTIE I : La confection d’une momie ---------------------------------------- page 4
PARTIE II : L’utilisation de la momie comme médicament ---------------- page 9
PARTIE III : L’utilisation de la momie au profit de la science ------------- page 15
CONCLUSION ------------------------------------------------------------------------ page 19
Bibliographie -------------------------------------------------------------------------- page 20
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INTRODUCTION
La civilisation Egyptienne a accordé un grand soin au culte des morts et la conservation
du corps était un symbole très important. En effet, pour les Egyptiens de l’Antiquité, la
mort n'était considérée ni comme une fin ni comme un commencement dans le sens
judéo-chrétien, mais comme un prolongement de la vie terrestre. La pratique de la
momification permettait de conserver les âmes des défunts et leur permettait ainsi
d’accéder à l’Au-delà pour rejoindre le royaume d’Osiris, dieu des morts. Au fil du
temps, ces momies ont fait l’objet de nombreuses convoitises pour les richesses
qu’elles emportaient dans leurs tombeaux mais également pour les vertus
thérapeutiques qu’on leur attribuait. Après plusieurs siècles de destruction et de
profanation, les hommes ont pris conscience de leurs erreurs et les momies
égyptiennes ont enfin été préservées et ont pu livrer quelques secrets.
J’aborderai dans une première partie, les différentes étapes de la confection d’une
momie ainsi que les substances et autres drogues utilisées par les embaumeurs. Dans
une deuxième partie, j’aborderai l’utilisation qui a été faite de ces momies : la poudre de
momie inscrite à la Pharmacopée et le véritable « trafic » qui s’est installé. Enfin, dans
une troisième et dernière partie, je m’attacherai à montrer que les momies sont
d’inépuisables sources de connaissances depuis notamment l’avènement des nouvelles
technologies.
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LA CONFECTION D’UNE MOMIE
La confection d’une momie se basait sur des fondements à la fois mythologiques,
culturels et scientifiques.
Selon la religion égyptienne, la momification serait issue du mythe d'Osiris et de Seth.
Le dieu de la momification et protecteur des morts, Anubis aurait inventé la momification
pour reconstituer le corps d'Osiris démembré par Seth.
Les Egyptiens pensaient que le corps d’un défunt devait être préservé afin d’assurer
une existence à son âme dans l’au-delà. Ce qui a donc amené les égyptiens à pratiquer
la momification dans le but d’accompagner le défunt vers la vie éternelle. C'est lors de la
IIIe dynastie (2800 av. J-C) que la momification a commencé à connaître un certain
intérêt. Durant le Moyen Empire (2050-1500 av. J-C), l'embaumement est plus courant
et devient plus minutieux. Cependant, les méthodes de conservation laissent à désirer.
La momification a atteint vraiment son apogée durant la période du Nouvel Empire
(1500-1100 av. J-C). En effet, c'est au cours de cette époque qu'on parvient à
conserver l’expression du visage, ce qui est une grande nouveauté, les momies
antérieures n'offrant que des téguments noircis collés au squelette. Les momies qui ont
été réalisées au cours des XVIII et XIX dynasties (1550-1070 av. J-C) sont les plus
belles que nous pouvons trouver en ce qui concerne leur expression, leur conservation
ainsi que leur richesse. Les momies les plus célèbres datent de cette ère, la plus
renommée étant celle de Ramsès II.
momie de Ramsès II
La momification s’inscrivait dans un véritable rituel funéraire. Lorsqu’un homme venait à
mourir, les femmes de la maison s’enduisaient de boue la tête et le visage et partaient à
travers la ville en se frappant la poitrine, les vêtements relevés, les seins découverts.
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Les hommes, les vêtements relevés, parcouraient, eux aussi, la ville en gémissant.
Après quoi, on remettait le corps à l’embaumeur.
L’embaument était pratiqué en Egypte par des professionnels. Quant on leur apportait
un cadavre, ils proposaient aux « clients » différents modèles de momies en bois, de
style en général très réaliste. L’embaumement le plus soigné et le plus cher reproduisait
exactement celui du dieu Osiris. Le deuxième type d’embaumement était un peu moins
soigné et donc meilleur marché, et le troisième type le moins cher de tous était destiné
aux individus les moins aisés. Le client choisissait alors le mode qu’il désirait, se mettait
d’accord sur le prix et s’en allait. La conception totale de la momie devait durer 70 jours.
Ces 70 jours avaient une signification mystique, puisque c'était la durée d'éclipse de
Sirius, l'étoile du chien. Le corps mourrait et renaissait sur la même durée que l'étoile
disparaissait et revenait.
L’embaumement de première classe était constitué de trois étapes :
La première étape consistait à nettoyer le corps et à retirer les parties les plus
facilement altérables. Tout d’abord, on commençait par extraire le cerveau par les
fosses nasales grâce à une tige de bronze. L’embaumeur traversait l’ethmoïde et
accédait au cerveau. L’encéphale était réduit en bouillie et s’écoulait par l’orifice. Puis,
l’embaumeur injectait des résines de conifères complétées de cire d’abeille et d’huiles
végétales parfumées. Les résines de conifères étaient utilisées pour leurs propriétés
antiseptiques, la cire d’abeille pour ses propriétés antibactériennes et antifongiques.
Cette résine liquide se solidifiait rapidement à l’intérieur de la boîte crânienne. Dans un
second temps, était pratiqué l’éviscération.
Ensuite, avec une pierre éthiopienne aiguisée, ils fendent le flanc, font sortir tous les
intestins de l’abdomen, le lavent avec du vin de palmier, le saupoudrent de parfums
broyés et finalement le recousent après l’avoir rempli de myrrhe pure concassée, de
cannelle et d’autres parfums, dont l’encens seul est exclu.
Hérodote, HISTOIRES, II, 86-87
Cette étape consistait à sortir les intestins et divers organes avec une lame tranchante :
l’obsidienne. Seul le cœur, siège de la pensée, des sentiments, de la conscience et de
la vie restait en place. Les viscères étaient donc retirées, nettoyées puis placées en
paquets. Ces paquets étaient alors, soit remis dans le corps, soit disposés dans quatre
vases sacrés : les canopes à l'image des quatre fils d'Horus. À l'intérieur de la canope
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