http://www.ordre.pharmacien.fr Documents de référence – Histoire et art pharmaceutique 5/20
Les hommes, les vêtements relevés, parcouraient, eux aussi, la ville en gémissant.
Après quoi, on remettait le corps à l’embaumeur.
L’embaument était pratiqué en Egypte par des professionnels. Quant on leur apportait
un cadavre, ils proposaient aux « clients » différents modèles de momies en bois, de
style en général très réaliste. L’embaumement le plus soigné et le plus cher reproduisait
exactement celui du dieu Osiris. Le deuxième type d’embaumement était un peu moins
soigné et donc meilleur marché, et le troisième type le moins cher de tous était destiné
aux individus les moins aisés. Le client choisissait alors le mode qu’il désirait, se mettait
d’accord sur le prix et s’en allait. La conception totale de la momie devait durer 70 jours.
Ces 70 jours avaient une signification mystique, puisque c'était la durée d'éclipse de
Sirius, l'étoile du chien. Le corps mourrait et renaissait sur la même durée que l'étoile
disparaissait et revenait.
L’embaumement de première classe était constitué de trois étapes :
La première étape consistait à nettoyer le corps et à retirer les parties les plus
facilement altérables. Tout d’abord, on commençait par extraire le cerveau par les
fosses nasales grâce à une tige de bronze. L’embaumeur traversait l’ethmoïde et
accédait au cerveau. L’encéphale était réduit en bouillie et s’écoulait par l’orifice. Puis,
l’embaumeur injectait des résines de conifères complétées de cire d’abeille et d’huiles
végétales parfumées. Les résines de conifères étaient utilisées pour leurs propriétés
antiseptiques, la cire d’abeille pour ses propriétés antibactériennes et antifongiques.
Cette résine liquide se solidifiait rapidement à l’intérieur de la boîte crânienne. Dans un
second temps, était pratiqué l’éviscération.
Ensuite, avec une pierre éthiopienne aiguisée, ils fendent le flanc, font sortir tous les
intestins de l’abdomen, le lavent avec du vin de palmier, le saupoudrent de parfums
broyés et finalement le recousent après l’avoir rempli de myrrhe pure concassée, de
cannelle et d’autres parfums, dont l’encens seul est exclu.
Hérodote, HISTOIRES, II, 86-87
Cette étape consistait à sortir les intestins et divers organes avec une lame tranchante :
l’obsidienne. Seul le cœur, siège de la pensée, des sentiments, de la conscience et de
la vie restait en place. Les viscères étaient donc retirées, nettoyées puis placées en
paquets. Ces paquets étaient alors, soit remis dans le corps, soit disposés dans quatre
vases sacrés : les canopes à l'image des quatre fils d'Horus. À l'intérieur de la canope