Rosarium - Office de Tourisme d`Autun

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Rosarium
Restitution d’une exploitation de roses et d’un jardin d’époque romaine
I. but pédagogique
« Rosarium »
Est un projet réalisé par les associations autunoises « Par Nature » et
« Légion VIII Augusta » qui consiste à recréer une petite exploitation de rosiers (une
centaine environ) en vue de leur exploitation à des fins expérimentaux.
Si le but initial des deux associations peut paraitre différent, l’une axée sur le
jardin et la botanique et l’autre sur la reconstitution historique, c’est sur la pédagogie
et la vulgarisation des connaissances qu’elles se retrouvent. Car ce projet, avant toute
chose, est destinée au plus grand nombre en portant sur le partage en alliant des
connaissances tant botaniques qu’historiques.
Il comportera deux espaces distincts un dédié à la production, et un autre
décoratif reprenant différentes espèces de roses et de plantes connues des romains,
l’ensemble formant le « Rosarium ».
Une fiche descriptive sera réalisée pour chaque variété plante, reprenant des
données botaniques et historiques. Sur chaque fiche sera placé un QR Code renvoyant
vers une page internet permettant d’obtenir un complément d’information.
Ce « Rosarium » s’inspire de textes laissés par Pline l’ancien dans son œuvre
« Histoire Naturelle ».
Pline l'Ancien
En latin Gaius Plinius Secundus, est un écrivain et un naturaliste romain
du Ier siècle, auteur d'une encyclopédie monumentale intitulée « Histoire
naturelle ».
L'Histoire naturelle (Naturalis historia) compte trente-sept volumes, elle
est le seul ouvrage de Pline l'Ancien qui soit parvenu jusqu'à nous. Ce
document a longtemps été la référence en sciences et en techniques. Pline a
rassemblé le savoir de son époque sur des sujets aussi variés que les sciences
naturelles, l'astronomie, ou la métallurgie.

II. but expérimental
« De Rosae »
Projet expérimental porté par l’association Legion VIII Augusta, « De Rosae »
consiste en une étude et une expérimentation sur l’utilisation de la rose dans
l’antiquité romaine, il se veut éclectique en traitant des principaux domaines
d’utilisation.
1
La rose dans le jardin :
Recensement des différents plants connus des Romains (ou se
rapprochant le plus possible de ceux utilisés à l’époque). Culture et
sélection de différentes variétés pour leurs qualités olfactives
notamment, et étant à la base de diverses préparations telles que
parfums, pommades, remèdes, plats cuisinés...
Ainsi que dans la décoration du jardin
La rose dans l’art floral :
Étude des différentes utilisations de la rose dans l’art floral (bouquets,
guirlandes) et réalisation de couronnes
La rose dans la société :
De nombreux récits mythologiques associent la rose à la culture et la
société romaine. Elle était notamment le symbole de Vénus …
La rose dans la parfumerie :
Étude de différents parfums connus et élaboration d’un procédé pour
la réalisation d’un parfum.
La rose dans la cosmétique :
Étude et élaboration d’un procédé pour la réalisation d’une crème,
d'un fard...
La rose dans la gastronomie :
Répertorier et réaliser différentes recettes de cuisine et de boissons à
base de rose.
La rose dans la pharmacopée :
Étude de la rose dans l’herboristerie et fabrication d’un remède

III. Valorisation du patrimoine et tourisme
Situé au pied de la « pierre de Couhard », l’implantation du Rosarium à été
étudié afin de s’intégrer parfaitement avec le cadre historique de l’endroit ainsi que
de contribuer à la mise en valeur original d’un lieu déjà superbe.
Ouvert au public, le Rosarium offrira aux Autunois ainsi qu’aux touristes
venus « à la Pierre » une vision unique et colorée de ce qu’aurait put être un jardin
romain au temps de Pline l‘ancien. Mais au-delà de son aspect esthétique, il se veut
être un lieu pédagogique et culturel que l’on visite où l’on vient se ressourcer. Sous sa
Pergola recouvert de vigne à travers laquelle filtre la vue sur la pierre de Couhard, il
est aussi un lieu au cadre romantique.

2
IV. Les associations partenaires du projet
PAR NATURE :
L’association loi 1901 « Par Nature » a été créée en 2007 par un ensemble de
passionnés de nature, de minéralogie et de jardinage biologique.
Elle a pour but de mettre en place des actions de découverte, de sensibilisation et
d’information :
 Sur l’ensemble des alternatives écologiques dans le quotidien de chaque
habitant,
 Sur la nature et sa protection,
 Sur le jardinage et l’agriculture biologique,
 Sur la préservation, la conservation, l’étude et la valorisation du patrimoine
naturel du Morvan,
 Sur les anciennes variétés de fruits et légumes.
 Sur le maintien et la transmission des savoirs et savoir-faire anciens de nos
campagnes.
De 2007 à 2010, les actions de Par Nature se sont déroulées sur la commune de
la Celle en Morvan, autour de deux espaces: Un jardin éco-pédagogique: « Le Jardin
des Curiosités » et un Musée: « Le Musée des Minéraux du Morvan ».
Depuis 2011, l’association et le jardin des curiosités ont déménagé pour Autun,
et plus précisément à Couhard à deux pas de la Pierre du même nom, pour un terrain
plus adapté pour l’accueil du public.
En 2012, création du « Jardin Croq’Plantes’ Croq’Santé » cultivé selon les règles
de la permaculture 2012. Jardin de production sur butte à vocation pédagogique, de
fruits, fleurs et légumes anciens.
Pour plus d’informations sur l’association PAR NATURE
http://www.jardins-par-nature.com/
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LÉGION VIII AUGUSTA :
« LÉGION VIII AUGUSTA » est une association de médiation culturelle,
d’animation et de valorisation du patrimoine qui pratique « l’histoire vivante » et «
l’archéologie expérimentale » crée en 1995. Elle reconstitue la Légion VIII et la vie des
Gallo-romains à l’époque flavienne (fin Ier siècle). Elle intervient essentiellement dans
les musées, les sites archéologiques et dans les milieux scolaires sur des actions de
sensibilisation à l’archéologie, aux langues anciennes, à l’Antiquité. Elle participe
aussi sur des actions de médiation du patrimoine romain antique. D’envergue
nationale, elle déborde fréquemment le cadre de nos frontières dans ses interventions.
Elle est ouverte à tous les passionnés d’histoire et d’archéologie et à tous ceux
qui souhaitent vivre une grande aventure humaine.
Elle est connue localement pour avoir menée pendant 3 ans la « Marche
Expérimentale Autun – Bibracte – Alésia » et sa participation active aux journées
romaines d’Autun.
Historiquement, la légion VIII était une des légions préférées de César. Après
la guerre des Gaules et sous l’Empire de Vespasien puis de Domitien (de 70 à 90 de
notre ère), elle fut basée à Mirebeau-sur-Bèze (21) où elle eut notamment Frontin
comme légat. Elle eut ensuite Strasbourg pour base de 90 à 350.
Pour plus d’informations sur l’association « LÉGION VIII AUGUSTA » :
www.leg8.com

4
V. La rose dans la Rome antique
Variétés connues des Romains
Quelles étaient les roses des Romains ? Dans l'état actuel des connaissances la
question reste complexe vu la multitude des espèces et des croisements, spontanés ou
non. A l'époque romaine, il ne s'agissait ni des églantiers sauvages ni de nos roses,
puisque même les variétés dites « anciennes » ont souvent été créées au XIXème
siècle.
Aussi, la plus grande incertitude règne au sujet des espèces de roses dont les auteurs
de l'antiquité ont fait mention, et beaucoup de doutes subsistent quant à celles qu'ils
ont pu connaître ou cultiver.
Les fresques de Pompéi ont bien livré plusieurs représentations de roses, comme celle
de la Maison au Bracelet d'Or, mais « aucune ne peut être identifiée avec certitude »
écrit W. Jashemski.
On peut toutefois penser que les Romains cultivaient Rosa gallica, Rosa damascena
bifera et Rosa alba. Ils connaissaient également Rosa canina dont ils faisaient une
utilisation médicinale de la racine.
Pline l'Ancien, écrit dans le livre XXI de son Histoire Naturelle, que les espèces les
plus célèbres en son temps sont la rose de Préneste (Est de Rome), et la rose de
Campanie (Paestum - Sud de l'Italie). Viennent ensuite les roses de Milet, de Trachine,
et la rose du Mont-Pangée (Grèce), la rose d'Alabanda (Turquie). La rose de Cyrène
(en actuelle Lybie) quant à elle est la plus odorante.
Prima Porta - Maison de Livie
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Prima Porta - Maison de Livie
Pompei – Maison du Bracelet d'Or
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Caractéristiques
Rosa gallica : rosier de France ou rosier de Provins ;
Espèce de rosier originaire d'Europe centrale et méridionale et d'Asie occidentale
de la Turquie au Caucase. C'est un arbrisseau à feuilles caduques pouvant atteindre
jusqu'à deux mètres de haut, les tiges sont munies d'aiguillons et de poils
glandulaires. Les feuilles, imparipennées, comptent de trois à sept folioles vert-bleu.
Les fleurs sont réunies en groupes de 1 à 4. Ce sont des fleurs simples, dont la corolle
compte cinq pétales de couleur rose, odorantes. Les fruits de forme globuleuse à
ovoïde, ont de 10 à 13 mm de diamètre et sont à maturité de couleur orange à brun.
Cette espèce est protégée en France
 La rose de Præneste semble être Rosa gallica versicolor
 La rose de Milet rouge à une dizaine de pétales, et la rose de Pangée sont des
variétés de Rosa gallica
Rosa gallica officinalis :
Source de l’essence de rose que les Romains utilisaient en grande quantité
ainsi que les pétales. Ils confectionnaient des couronnes et des guirlandes de pétales,
ils en jonchaient le sol, en remplissaient des coussins. Lors des banquets, si une rose
était suspendue, en hommage à Harpocrate, dieu du silence, les invités devaient
garder secrètes les paroles échangées « sous la rose ». Ils en utilisaient de telles
quantité que la culture de la rose devint localement une activité économiquement
importante et que Rome importait aussi par bateau des roses d’Égypte (dont c’était la
plus importante exportation vers Rome), de Carthage et de Cyrénaïque (l’actuelle
Libye).
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Rosa damascena : rosier de Damas
Rosier hybride, considéré comme l'un des types importants des roses anciennes. Il
tient une place de choix dans le pédigrée de nombreux autres types de rosiers. Il
serait issu du croisement de Rosa gallica et d'un Synstylæ, Rosa phoenicia ou Rosa
moschata (Huxley 1992). Des analyses d'ADN réalisées en 2000 au Japon ont montré
que Rosa fedtschenkoana Regel était l'un des trois parents des rosiers de Damas.
L'hybride Rosa ×centifolia serait dérivé en partie de Rosa ×damascena.
 La rose de Tachys est une forme de rosa damascena
 Rosa damascena bifera ou rose des 4 saisons
Rosa alba semiplena :
Rose blanche d'York, déjà cultivée par les Romains (rose de Campanie), qui
existe encore à l'état sauvage dans le Kurdistan. Le Rosier blanc (Rosa alba) est un
nom collectif pour une espèce hybride de rosier originaire d'Europe où elle est
connue depuis l'Antiquité et cultivée depuis la Renaissance. C'est en fait un groupe
d'hybrides dont la parenté est incertaine, probablement issus de croisements entre
Rosa gallica × Rosa corymbifera ou bien Rosa ×damascena × Rosa canina.
 La rose d’Alabande est une rosa alba
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Rosa Canina : églantier commun (Rosa canina L.)
Arbrisseau épineux de la famille des rosacées, très commun dans les régions
tempérées de l'ancien monde. On le trouve dans les haies et les bois surtout en plaine.
C'est une espèce botanique présentant de nombreux écotypes, toujours à fleurs
simples. Il est utilisé comme porte-greffe pour des variétés de roses améliorées.
Certains de ses hybrides sont des rosiers cultivés. Les Romains faisaient une
utilisation médicinale de sa racine.
On peut ajouter à cette liste :
Rosa sempervirens : rosier toujours vert (Rosa sempervirens)
Espèce de rosier, classée dans la section des Synstylae, originaire d'Europe
méridionale, d'Afrique du Nord et d'Asie mineure.
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Il a été introduit en culture en Angleterre en 1629, mais il se peut que ce soit le
« coroniola » (rose d'automne) de Pline l'Ancien, donc une rose déjà cultivée par les
Romains.
Rosa pimpinellifolia : rosier pimprenelle (Rosa pimpinellifolia)
Espèce de rosiers originaire d'Europe et d'Afrique du Nord. C'est une espèce
qui a une aire de diffusion assez étendue, généralement sur sols pauvres. Cette espèce
comprend Rosa pimpinellifolia de Linné et Rosa spinosissima de Linné qui est en
réalité une variété que l'on différencie mieux en la nommant Rosa pimpinellifolia
type spinosissima.
Rosa pimpinellifolia Myriacantha = le spinolea de Pline l'Ancien
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La rose au jardin
La flore des anciens paraît assez pauvre si nous la comparons à la nôtre.
Pendant longtemps, dit Pline, les Romains ne cultivèrent dans leur jardin presque
point d'autres fleurs que les roses et les violettes, notamment pour la confection de
couronnes.
Concernant la culture du rosier, Pline (H.N. XXI, 10) indique :
« Il vient très lentement de graine (la graine est dans le calice, sous la fleur
même, et recouverte d'un duvet) ; aussi préfère-t-on le planter de bouture. Une seule
espèce se plante, comme le roseau (XVI, 67), par des yeux de racine: c'est le rosier à
roses pâles, épineuses, à cinq pétales, à branches très longues; cette rose est la seconde
des roses grecques.
Au reste, la vraie rose doit elle-même beaucoup au terroir : c'est à Cyrène
qu'elle est le plus odorante; aussi le parfum qu'on y fait est-il excellait; à
Carthagène en Espagne [grâce au terroir], il y a des roses précoces pendant tout
l'hiver. La température n'est pas non plus sans influence : en certaines années, les
roses sont moins odorantes. En outre, elles sont toutes plus parfumées dans les
lieux secs que dans les lieux humides.
Le rosier ne veut être planté ni dans les terrains gras, ni dans les terrains
argileux, ni dans les terrains arrosés. Il se contente d'une terre légère, et aime
particulièrement un sol couvert de gravier. Pour le rosier on travaille la terre plus
profondément que pour le blé, et plus superficiellement que pour la vigne.
Tous les rosiers gagnent à être taillés et passés au feu. La transplantation les
fait, comme la vigne, pousser très bien et très vite : on a des boutures de quatre doigts
de long ou plus, on les plante après le coucher des Pléiades; puis, lorsque le Favonius
(vent d'occident) souffle, on les replante à des intervalles d'un pied, et l'on remue
fréquemment la terre alentour. Ceux qui veulent rendre les rosiers hâtifs font une
fosse d'un pied autour de la racine, et y versent de l'eau chaude au moment ou les
boutons commencent à pousser. »
Palladius (De Re Rustica III,21) nous apprend comment multiplier le rosier :
« Faites, dans ce mois, des plants de rosiers, soit par la bouture, soit au moyen
de la graine, dans une petite tranchée ou dans des fosses. Mais ne pensez pas que ces
graines soient ces étamines de couleur d'or qui occupent le milieu de la fleur ; la rose
donne des baies semblables à une petite poire et remplies de graines qui mûrissent
après la vendange. Leur maturité se reconnaît à leur mollesse et leur couleur foncée.
Si vous avez d'anciens plants, remuez la terre alentours avec le sarcloir ou le hoyau, et
coupez tout ce qui est sec. Renouvelez aussi, avec de jeunes branches que vous
coucherez en terre, les rosiers qui sont trop clairsemés. Si vous voulez avoir des roses
hâtives, faites une fosse circulaire à deux palmes des rosiers, et arrosez-les d'eau
chaude deux fois par jour. »
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Pompéi – jardin de la Maison des Vettii
La culture de plein champ
Parmi les fleurs, les roses tenaient un rôle prépondérant que Pline souligne à
plusieurs reprises en rappelant avec bien d'autres auteurs, qu'elles sont très
largement cultivées (N.H. III, 40 ; XIII, 26 ; XVIII, 111 ; XXI, 16).
Sous l'Empire il n'y avait point de provinces si lointaines, où la rose ne se fût
propagée et où elle ne fût considérée comme la reine des fleurs. A Samos, on était
arrivé à faire fleurir les rosiers deux fois par an. Par la culture en serre on obtenait des
roses en plein hiver ; ces rosae festinatae ou praecoces étaient pour Carthagène
(Espagne) une importante source de revenus.
L'Égypte les cultivait avec le plus grand succès, à tel point qu'elle en envoyait
à Rome durant l'hiver. Mais sous Domitien les fleuristes du Latium avaient fait euxmêmes assez de progrès pour se passer de ces envois. Martial assure qu'à leur tour ils
auraient pu fournir l'Égypte de rosae hibernae.
Nombre de textes poétiques évoquent les champs de roses de Paestum à la fin de
la République et au début de l'Empire :
 Virgile dans les Géorgiques IV, évoque les roseraies qui fleurissent deux fois
l'an (biferique rosaria Paesti) ;
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 Ovide dans les Pontiques II, 4, 28, oppose le parfum du souci à celui de la rose
de Paestum, et dans les Métamorphoses III, 15, 708, Asclepios longe par mer les
roseraies de la tiède Paestum ;
 Properce dans ses Elégies IV, 4, 69, évoque les roses de l'odorante Paestum ;
 Martial en cite à cinq reprises les champs comme l'archétype des roseraies en
IV, 42, 10, en V, 37, 9, en IX, 60, 1 et en XII, 31, 3 où il souligne aussi leur
production bisannuelle (nec bifero cessura rosaria Paesto).
Le vocabulaire employé (rosaria : champs de roses) et l'insistance sur la
productivité semblent indiquer qu'il s'agissait de cultures de plein champs sur une
large échelle et pas seulement de fleurs d'agrément au jardin.
De telles roseraies ne s'expliquent que si leur production débouche sur un artisanat
susceptible de générer des profits : la confection de guirlandes et surtout la
fabrication de parfums à base de rose.
Champ de rosa damascena en Turquie
La rose dans l’œuvre de Pline l’ancien (extrait)
[1] Les Romains n'avaient dans leurs jardins qu'un très petit nombre d'espèces
de fleurs à couronnes, et presque uniquement les violettes et les roses. Le végétal qui
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porte la rose est, à vrai dire, plutôt une épine qu'un arbuste; cette fleur vient aussi sur
une espèce de ronce (rosa canina) (XVI, 71), et là même elle est d'une odeur agréable,
quoique peu pénétrante. Toutes les roses sont d'abord enfermées dans un bouton
dont l'enveloppe est grenue; ce bouton ne tarde pas à se gonfler, et à former une sorte
de cône vert. Peu à peu la fleur prend une teinte rouge, s'entrouvre et s'épanouit,
embrassant des filaments jaunes placés au centre. L'emploi qu'on en fait dans les
couronnes est, pour ainsi dire, le moindre parti qu'on en tire : on la fait macérer dans
l'huile, et cela dès la guerre de Troie, d'après le témoignage d'Homère (Il, XXIII, 186);
de plus, on l'incorpore dans des parfums, comme nous l'avons dit (XIII, 2); on
remploie aussi seule en médecine; on la fait entrer dans des emplâtres et des collyres,
à cause de ses qualités pénétrantes ; on s'en sert encore à parfumer les tables dans les
festins, et jamais elle ne cause de mal.
[2] Les espèces les plus célèbres parmi nous sont la rose de Préneste et celle de
Campanie; d'autres ont ajouté celle de Milet, qui est d'un rouge très vif, et qui n'a pas
plus de douze feuilles; vient ensuite celle de Trachinie (IV, 14), qui est moins rouge,
puis celle d'Alabanda, dont les feuilles sont blanchâtres : la moins estimée est la rose
épineuse, qui a beaucoup de feuilles, mais très petites. Les roses différent, en effet,
par le nombre des feuilles, par la rudesse, le poli, la couleur, l'odeur.
[3] Le nombre des feuilles, qui n'est jamais de moins de cinq, va toujours
croissant, au point qu'Il est une espèce à cent feuilles : elle vient en Italie, dans la
Campanie, et en Grèce, dans les environs de Philippes; mais dans ce dernier lieu elle
ne croît pu naturellement: elle vient du mont Pangée, qui est dans le voisinage, et qui
produit des ruses à feuilles nombreuses et petites; les habitants les transplantent, et
les améliorent par cela même. Cette espèce n'est pas très odorante, non plus que celle
dont la feuille est très large et très grande. On peut dire, en peu de mots, que le
parfum de la fleur est en rapport avec la rudesse du calice. Caepion, qui vivait sous le
règne de l'empereur Tibère, a prétendu que la rose à cent feuilles ne s'employait pas
dans les couronnes, ou bien qu'on la reléguait à la jonction des deux branches, n'étant
remarquable ni par le parfum ni par la forme.
[4] Celle que les Latins nomment grecque, et les Grecs lychnis (agrostema
coronaria, L.) ne vient que dans les lieux humides, n'a jamais plus de cinq feuilles,
n'est pu plus grosse qu'au violette, et n'a aucune odeur. Une autre, nommée graecula,
a les feuilles réunies en peloton; elle ne s'épanouit que lorsqu'on la presse avec la
main, et semble toujours être en bouton; les feuilles en sont très larges. Une autre est
portée sur une tige semblable à celle de la mauve, et dont les feuilles sont celles de
l'olivier; on la nomme mosceuton. La rose d'automne, appelée coroecola, tient le
milieu pour la grosseur entre les précédentes. Toutes ces roses sont sans odeur,
excepté ta coroneola et celle qui vient sur une ronce; tant il y a de fausses roses !
[5] Au reste, la vraie rose doit elle-même beaucoup au terroir : c'est à Cyrène
qu'elle est le plus odorante; aussi le parfum qu'on y fait est-il excellait; à Carthagène
en Espagne [grâce au terroir], il y a des roses précoces pendant tout l'hiver. La
température n'est pas non plus sans influence : en certaines années, les roses sont
moins odorantes. En outre, elles sont toutes plus parfumées dans les lieux secs que
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dans les lieux humides. Le rosier ne veut être planté ni dans les terrains gras, ni dans
les terrains argileux, ni dans les terrains arrosés; il se contente d'une terre légère, et
aime particulièrement un sol couvert de gravois. La rose de Campanie est précoce,
celle de Milet est tardive; cependant c'est celle de Préneste qui finit la dernière. Pour
le rosier on travaille la terre plus profondément que pour le blé, plus
superficiellement que pour la vigne.
[6] Il vient très lentement de graine (la graine est dans le calice, sous la fleur
même, et recouverte d'un duvet) ; aussi préfère-t-on le planter de bouture. Une seule
espèce se plante, comme le roseau (XVI, 67), par des yeux de racine: c'est le rosier à
roses pâles, épineuses, à cinq pétales, à branches très longues; cette rose est la
seconde des roses grecques. Tous les rosiers gagnent à être taillés et passés au feu. La
transplantation les fait, comme la vigne, pousser très bien et très vite : on a des
boutures de quatre doigts de long ou plus, on les plante après le coucher des Pléiades;
puis, lorsque le Favonius [vent d'occident] souffle, on les replante à des intervalles
d'un pied, et l'on remue fréquemment la terre alentour. Ceux qui veulent rendre les
rosiers hâtifs font une fosse d'un pied autour de la racine, et y versent de l'eau chaude
au moment ou les boutons commencent à pousser.
Histoire naturelle livre XXI, X
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VI. Notions botaniques
Qu’est-ce qu’un rosier ?
Les rosiers sont des arbustes ou arbrisseaux sarmenteux, cultivés ou sauvages,
dont les tiges garnies d’aiguillons portent des feuilles dentelées ainsi que des fleurs
plus ou moins odorantes aux couleurs diverses, les roses.
Ils appartiennent au genre Rosa de la famille des Rosaceae et sont originaires
des régions tempérées de l’hémisphère nord.
La classification botanique des rosiers indigènes accorde au genre Rosa 150
espèces. Cependant les croisements naturels et spontanés qui se sont produits ont
créé de nombreux hybrides.
De plus, les hommes sont intervenus à partir du XIXème siècle : les espèces et
les hybrides naturels ont été utilisés pour obtenir encore de nouvelles variétés,
appelées cultivars (pour « cultivated varieties »). Aujourd’hui, il existe de nombreuses
espèces de rosiers et plusieurs milliers de variétés.
Constitution du rosier
Aspect général
Le rosier peut être miniature (taille inférieure à 0,50m), en buisson (de 0,40 m à
1,10m), en arbuste (de 1m à 2m), sur tige ou grimpant.
Tiges
Ses tiges aériennes arquées sont de taille et de couleur variables. Elles portent
des aiguillons qui peuvent être très différents d’une variété à l’autre.
Feuilles
Les feuilles sont alternes et la plupart du temps caduques. Elles sont
composées de folioles toujours en nombre impair (de trois à sept) au limbe denté.
Fleurs
Les fleurs peuvent être de couleur blanche, rose, rouge, jaune et parfois même
panachées ou bicolores. Le plus souvent odorantes, elles apparaissent isolées ou en
corymbe de quelques fleurs. Les fleurs sont composées de cinq sépales et d’au moins
une rangée de 5 pétales ainsi que de très nombreuses étamines et carpelles.
Cynorrhodons (faux-fruits)
Le réceptacle floral contient les carpelles et porte à son sommet les autres
pièces florales. A maturité, il forme un faux-fruit charnu appelé le cynorrhodon.
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Racines
Elles développent leur chevelu, c’est-à-dire la partie de la racine qui est
remplie de filaments, dans le sol de façon à ancrer le rosier et à puiser les nutriments
nécessaires à sa croissance. Les racines des rosiers modernes appartiennent souvent à
une autre variété (porte-greffe) que celle de la partie aérienne. En effet, le greffage est
la technique qui permet d’obtenir le plus grand nombre de sujets commercialement
exploitables.
← Rosier tiges
Rosier grimpant →
← Rosier buisson
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Description botanique
Illustration "Rosa canina" de Flora von Deutschland, Österreich und der Schweiz
(Prof. Dr. Otto Wilhelm Thomé - 1885, Gera, Germany)
1 : bouton
2 : pétale
3 : fleur coupée en long avec vue des étamines, des sépales, du réceptacle, du
pédoncule (ou pédicelle)
4 : stigmates recouvrant l’orifice du réceptacle
5 : carpelle avec au sommet, stigmate, puis le style puis l’ovaire recouvert de poils
calicinaux
6 : graine
7 : ovaire coupé en long avec vue sur l’ovule
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A : tige pourvue d’aiguillons
B : cynorrhodons
Cynorhodon en coupe
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VII. Culture et entretien
Plantation des rosiers en conteneurs
Idéalement, la plantation des rosiers s’effectue à l’automne pour favoriser
l’enracinement avant la reprise. Il est néanmoins possible de les planter au printemps
s’ils sont en conteneur ou en pot, en arrosant plus généreusement durant les premiers
mois suivant leur mise en terre.
Mais durant tout l’hiver, si le temps le permet et qu’il ne gèle pas il est aussi possible
de planter des rosiers.
Dans le cas de rosier en conteneur ou en pot, la plantation est relativement
simple.
Il est toujours préférable de planter à l’automne, idéalement à partir de novembre.
 Creuser un trou d’environ 50 cm de large et de 40 cm de profondeur. La taille
du trou a son importance pour le développement des racines
 Mettre au fond du trou un amendement du type fumier et algues. Mélanger
ensuite la terre de jardin avec du terreau plantation
 Griffer légèrement les racines pour les séparer les unes des autres.
 Tremper la motte dans un seau d’eau afin de ré-humidifier les racines. Cette
étape favorise la reprise des rosiers
 Placer la motte au milieu en étalant les racines au fond du trou. C’est à
effectuer avec soin et délicatesse afin de ne pas casser les racines
 Recouvrir avec du mélange de terre et de terreau en tassant le tout pour qu’il
n’y ait aucun trou d’air entre la terre et les racines
 Arroser abondamment et tassez de nouveau la terre.
Plantation de rosier en motte
Plantation de rosier racines nues
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Plantation des rosiers à racines nues
La plantation d’un rosier à racines nues ne peut pas s’effectuer en dehors de la
période courant de la mi-novembre jusque la fin du mois de février, en évitant à
tout prix les périodes de gel.
Suivre le même processus que pour un rosier en conteneur, mais au lieu de tremper la
motte dans l’eau, il convient de :
 Couper les racines afin de laisser une longueur de 20-25 cm environ
 Trempez les racines dans un pralin afin de favoriser leur contact avec le
terreau une fois en terre
Lors de la plantation, il est important de bien tasser lorsque le rosier est en terre afin
que toutes les racines soient en contact avec le mélange de terre de jardin et de
terreau.
Les rosiers ont besoin de beaucoup de soleil pour fleurir abondamment.
 Choisir un lieu bien exposé et ensoleillé
 Éviter les zones où la terre est lourde et humide, où l’eau stagne
 Préférer une terre riche, légère et bien drainée
Taille
Les rosiers tige et buisson
Le but est de conserver quelques branches principales
(3 à 7).
La taille doit réduire les pousses ligneuses et favoriser les
jeunes pousses.
On coupe donc à 3 à 5 yeux, soit une distance moyenne de
15 à 20 cm avec le point de greffe.
Bien sûr, comme toutes les tailles, on s'attache à dégager le
contre de l'arbuste, pour permettre le passage de la lumière
et de l'air, gage de bonne santé et de belles fleurs.
Les rosiers grimpants non-remontants
Par opposition aux remontants, ces rosiers ne donnent
qu'une seule floraison.
On conserve 6 à 7 branches principales, alors que l'on rabat
à 2 yeux toutes les branches latérales, de façon à favoriser
la mise à fleurs.
A noter que les non-remontants se taillent aussitôt après la
fin de leur floraison, courant août.
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Les autres
Il n'est envisagé ci-dessus que quelques cas parmi les nombreux possibles. Les
rosiers miniatures se taillent comme les buissons. Les couvre-sols ne se taillent que
plusieurs années après la plantation, et ce seulement tous les 2 ou 3 ans, en fonction
de l'envahissement. Enfin, les rosiers anciens ne doivent pas être systématiquement
taillés.
VIII. Le parfum de la rose
Extraits du "Colloque du Centenaire de la Roseraie du Val-de-Marne" - (1994)
Qu’est ce qu’un parfum ?
"C’est un ensemble de notes olfactives se rapportant à l’odeur framboise, pomme,
muguet, lilas, herbe verte, foin, lierre, artichaut cru...
Les notes se rassemblent, ou du moins, on peut les rassembler en familles.
C’est ainsi que l’on dénombre des familles :
 fleuries (lilas, muguet, jacinthe, rose en tant que telle…)
 fruitières (pomme, poire...)
 hespéridés (citrus et autres...)
 aromatiques (vanille...)
 épicées (câpre, piment...)
 boisées (mousses, lichens...)
 balsamiques...
Pour les parfumeurs, l’odeur de rose porte essentiellement sur deux ou trois
constituants principaux :
 rhodinol
 citronellol
 alcool betaphenylethylique
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Mais c’est aussi bien autre chose. Une rose, une variété, va prendre peut être une
note boisée, une note aromatique, une note fruitée. Pour une autre variété, les
combinaisons pourront être multiples avec de subtils gradients. »
Structure du parfum
« Une approche plus concrète peut être faite par une codification des parfums
comme pour les codes de couleur.
Voici un exemple de “paysage théorique” d’une rose sous la forme d’une pyramide
en tenant compte des différentes familles qui peuvent constituer le parfum d’une
rose.
Dans l’expression du phénomène, toutes les notes de parfum ne parviennent
pas au récepteur en même temps. Certaines sont plus fugaces que d’autres, plus
volatiles. Elles vont néanmoins arriver au nez dans un certain ordre.
Les parfumeurs expriment cela d’une autre manière. Pour eux, un parfum se
subdivise en trois parties : la tête, le cœur, le fond.
 La tête : ce sont les notes olfactives qui arrivent les premières, les plus fugaces.
C’est l’esprit du parfum. Il arrive le plus vite et en repart de même. Il peut être
annonciateur de différentes familles olfactives si elles sont présentes
(agrumes, aromates) ;
 Le cœur correspond à des notes beaucoup moins fugaces. Il représente la
personnalité du parfum. Il le caractérise. Les familles présentes sont
nombreuses (fruitées, fleuries, vertes, épicées...) ;
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 Enfin, le fond, ce qui demeure au bout d’un certain temps et correspond aux
notes les plus lourdes, les plus tenaces. On l’appelle aussi le sillage du parfum.
Il est essentiellement représenté par des notes boisées, balsamiques."
Sentir une rose
"Lorsqu’on s’adresse à des scientifiques, à des techniciens, des professionnels
de la parfumerie, pour eux les choses sont claires. Malheureusement, peut-être par
peur de banaliser leurs sujets, ils ne s’adressent guère au grand public ou peut-être
encore ne veulent-ils pas partager leurs connaissances qui pourtant sont
indispensables pour apprécier justement un parfum. Ces connaissances sont
relativement simples. Tout le monde peut les comprendre dès lors que l’on sait vers
quoi l’on va.
Une notion fondamentale : l’expression du parfum varie en intensité et en
composition. Nous ne pouvons pas prétendre retrouver tout au long d’une journée
avec une rose ce que j’appelle le même paysage olfactif. Celui-ci va se modifier en
fonction de l’état de la rose, bouton, fleur ouverte, fleur entièrement fleurie, en
fonction aussi des heures de la journée. La rose, comme tout organe vivant semble
avoir une horloge interne avec des cycles internes différenciés, encore mal connus.
Nous savons qu’une rose ne va pas exprimer son parfum de la même manière aux
différentes heures de la journée en intensité, en structure.
Sentir est aussi une technique ; si vous ne savez pas sentir, vous ne pourrez pas
profiter du parfum existant.
24
Memories – William Godward
Prenons une rose et rappelons un certain nombre de faits :
Le parfum est constitué de molécules gazeuses qui vont de la rose vers votre
nez. Ces molécules viennent des pétales, du pistil, des sépales, de la rose en général.
Pour qu’elles se dégagent, plusieurs conditions particulières doivent être réunies :
 température optimale (18 à 22°) ;
 absence de courant d’air, inexistence d’odeurs parasites dues, par exemple, à
la présence d’un fumeur ou d’une personne parfumée à vos côtés ;
 sentir, de préférence, dans un environnement silencieux
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Un nez exercé a des possibilités extrêmes de sensibilité. Il est capable d’analyser,
après quelques exercices, des notes olfactives très diverses, de les noter, de les
distinguer dans leur ordre d’arrivée, car certaines arrivent très vite (quelques
dixièmes de secondes), d’autres beaucoup plus lentement. Tout ceci représente le côté
positif.
L’aspect négatif est lié à la fragilité de votre organe. Si vous laissez votre nez plus
de deux à trois secondes sur une fleur, vos cellules seront très vite saturées de telle
sorte que vous ne sentez plus rien.
Sentir une rose, c’est comme sentir un vin. Il y a en quelque sorte, le premier nez,
le second, peut être un troisième, puis plus rien.
Heureusement, vous pourrez revenir plus tard humer les senteurs de la rose.
Ceci explique que certaines roses aux intensités très fortes, à certains moments ou
stades, ne sentent plus rien ou presque plus rien à d’autres. Si vous avez la malchance
de promener votre nez à ces moments là, vous allez rejoindre la cohorte des gens qui
disent que les roses ne sentent plus rien. Il faut prendre patience et revenir. Vous
constaterez alors la présence d’un parfum mais aussi une évolution.
C’est une invitation à venir vivre avec les roses, à les traiter avec un certain
respect, une certaine considération pour un organisme vivant qui naît, qui grandit,
qui va devenir adulte et qui va mourir.
En fonction de ces stades, de ces cycles et sous-cycles, les roses vont entrer en
communication avec nous, avec des temps très forts."
L. Alma-Tadema - In a roses garden
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IX . Recettes d’hier et d’aujourd’hui
Si modernement la rose nous est connue pour son usage à titre ornementale et
enchante nos sens de la vue et de l'odorat, nous en avons oublié dans notre culture
ses autres utilisations comme son usage dans l’alimentation. Utilisation que l’on peut
encore trouver dans certains pays orientaux, comme au Pakistan ou en Inde : le Lassi
(boisson au parfum de roses. Mais les usages sont multiples
À l’époque romaine les roses entraient en nombre dans les recettes et les
boissons. Les Romains buvaient du vin de rose, mangeaient du miel de rose et des
gâteaux à la rose et s'enduisaient la peau d huile de rose.
Par la suite, la cuisine a utilisé de plus en plus de fleurs comestibles et les
vertus culinaires des roses ont été découvertes. Cela va de leurs qualités décoratives,
d'où l'idée de faire des glaçons avec des roses prises dedans,, jusqu'aux gâteaux et aux
desserts. La confection de ces recettes se fait à base de roses très odorantes qui
libèrent beaucoup de parfum sur la langue.
Autre produit du rosier utilisé en cuisine, pratique si ancienne qu'elle remonte
à l'âge de pierre: le gratte-cul, ou cynorrhodon, qui est le fruit de l'églantier. Il est très
riche en vitamine C, mais aussi en minéraux et en substances bioactives comme le
caroténoïde et les flavonoïdes.
Le contenu en vitamine C du cynorrhodon est très élevé, entre 300 et plus de
1000mg pour 100g de produit frais. C'est bien plus que celui d'agrumes comme les
oranges et les citrons qui en contiennent seulement 50mg pour 100g de produit frais.
Mais sous nos latitudes il n'y a que les fruits des rosiers sauvages, les
églantiers, qui en contiennent autant: les fruits des cultivars n'en contiennent
pratiquement pas.
Les boissons
Bière de rose :







Verser 10 litres d'eau bouillante sur 2.5 kilos de pétales de rose
Macérer 3 jours en remuant longtemps 2 fois par jour
Filtrer et faire chauffer et ajouter et fondre 1.250 kg de sucre
Laisser tiédir et ajouter 25g de levure de boulanger
Fermenter 15 jours
Soutirer la bière et mettre en bouteilles
Laisser les bouteilles ouvertes pendant 2 jours puis boucher et museler les
goulots.
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Liqueur de rose :








Macérer pendant 2 mois :
500 gr de pétales de rose
3 litres d'eau de vie de fruits à 45°
10 gr de clous de girofle
10 gr de cannelle
Filtrer au travers un linge pour exprimer tout le jus
Faire un sirop avec 800 gr de sucre et 1/2 litre d'eau
Mélanger les 2 liquides et mettre en bouteilles.
ou
 Dans une terrine alterner 500 gr de sucre avec 500 gr de pétales de roses
(en couches minces)
 Macérer 5 jours terrine fermée
 Ajouter 1 litre d'eau de vie de fruits
 Reposer 3 jours
 Filtrer et mettre en flacons.
Alcool de rose :
 Macérer 3 semaines 300 gr de pétales de rose avec 1 litre d'alcool à 70°
 Filtrer
 Mettre en flacons.
Cocktail à la rose :
 Coupez aux ciseaux les pétales rincés de 8 à 10 roses doubles et parfumées
 Mettez les dans un grand pichet de verre avec 100g de sucres, une demibouteille de vin blanc ou rosé et, selon le goût, 1 verre de cognac ou d'eau
de vie
 Couvrez et laissez reposer pendant environ 2heures
 Ensuite passez, mettez au frais
 Et juste avant de servir, ajoutez une bouteille de mousseux.
 Décorez de quelques pétales de roses.
Le Kir à la rose :
Ingrédients :
 1 bouteille de champagne sec ou de crémant sec,
28

du sirop de rose de bonne qualité (goûteux, pas trop sucré)
On fait ce kir avec un champagne sec (mais un crémant sec peut suffire) et un
trait de sirop de rose.
Une astuce :
On décore avec une rose fraîche ou une rose en sucre.
Une variante originale :
On peu remplacer la rose par de la violette
Lassi à la rose :
Boisson indienne très rafraîchissante, le Lassi à la rose se déguste tout au long
du repas.
Préparation à base de yaourt :
Fouetter 75 cl de yaourt nature bien froid pour le rendre liquide
Ajouter 40 cl d'eau glacée et du sucre (selon les goûts)
Fouetter pour faire dissoudre le sucre.
Ajouter 1 ou 2 cuillères à soupe de fleur d'oranger et 1 ou 2
cuillères à soupe d'eau de rose
 parsemer de la poudre de cardamome réalisée à partir de graines
de cardamome grillée à sec dans une poêle antiadhésive et
écrasées.




Servir aussitôt dans de grands verres rafraîchis.
Préparation à base yaourt et de mangue
 Faire griller à sec des graines de cumin, 20 secondes dans une
poêle antiadhésive. Réservez-les.
 Peler une mangue et détailler sa chair en dés.
 Mettre dans le bol d'un mixeur les morceaux de mangue, du lait et
un yaourt. Mixer au moins 2 minutes pour obtenir un mélange
homogène.
 Incorporez l'eau de rose et mixez encore 15 secondes.
 Répartir le Lassi à la rose dans quatre grands verres bien froids et
parsemez de graines de cumin.
 Servir immédiatement
Sirop de rose :
Sirop de rose Ingrédients (pour 1,5 litre) :
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- 800 g de sucre blanc 1 litre d'eau
- une bonne poignée de pétales de rose fraîches Choisir une variété très
odorante et surtout non-traitée!
Préparation :
Porter l'eau, mélangée au sucre, à ébullition.
Faire cuire à feu doux durant 20 min. Ajouter le pétales de rose, mélanger le
tout, et laisser reposer durant une nuit.
Filtrer, puis recuire le sirop jusqu'à ébullition.
Mettre en bouteille, et conserver au frais (car il n'y a pas d'acide citrique). Se
conserve longtemps, si on le laisse au réfrigérateur.
Autres préparations alimentaires
Sucre rosé :
 Mélanger 100 gr de pétales de rose à 500 gr de sucre cristal
 Mettre en bocal et réserver au moins 2 semaines avant utilisation (mêmes
que sucre vanillé).
Sucre de rose :
Procurez vous 50 g de pétales de roses rouges non traités très parfumées, 225 g
de sucre en poudre et un bocal de verre à fermeture hermétique.
Mélangez les pétales et le sucre dans le bocal puis fermez celui-ci.
Conservez-le dans un endroit chaud pendant 2 semaines au minimum pour
permettre au parfum de se développer.
Filtrez alors dans une passoire à gros trous.
Le sucre de rose donnera un parfum délicat à vos sorbets, crèmes et entremets.
Pétales de roses au sucre :
Préparation :
 Enlever les pétales de la rose.
 Battre un peu 2 blancs d'œufs au fouet pour les liquéfier légèrement.
 Tremper les pétales une par une dans le blanc d'œufs puis les
badigeonner de sucre cristallisé (ne pas en mettre de trop, mettre une
couche fine et régulière).
 Les déposer sur une plaque antiadhésive ou recouverte de papier de
cuisson pour que les pétales en se cristallisant ne se cassent pas.
 Laisser cristalliser quelques heures (les pétales doivent durcir), puis
déguster tel-quel
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Confiture de Gratte cul (fruit de l’églantier) :
Préparation :
 Laver les fruits à grande eau et retirer l'extrémité noire.
 Mettre les fruits dans un faitout et les couvrir largement d'eau jusqu'à 2 cm
au-dessus du niveau.
 Faire cuire à petits bouillons jusqu'à ce que les fruits éclatent, soit 60 à 90
min.
 Écraser grossièrement les fruits avec un pilon ou un presse-purée
directement dans le faitout, puis passer au moulin à légumes, grille fine
pour débarrasser la pulpe des graines et des poils. Procéder par petites
quantités en nettoyant constamment l'ustensile.
 Peser le même poids de sucre et de purée, mettre le tout dans la bassine à
confitures et cuire jusqu'à la prise, en vérifiant avec une des méthodes
habituelles.
 Mettre en pots stérilisés, fermer.
Autre Confiture de gratte-cul :
 Portez 500g de fruit d'églantier à ébullition (détaches de leur tige,
lavés, coupés en deux, poils et pépins retirés) dans une casserole
couverte contenant un peu d’eau.
 Laissez bouillir pendant 10 mn
 Écraser au chinois à l'aide d'une louche (ce qui donne une purée de
gratte-cul)
 Laissez refroidir et mélangez avec 1 ou 2 clous de girofle, un peu de
zeste de citron râpé, de la gélatine, 400 g de sucre, une pincée de
cannelle et 1 cuillère à soupe de jus de citron.
 Dans une casserole, portez ce mélange à ébullition et laissez cuire
pendant 1 mn sans cesser de remuer (voir instruction pour la gélatine)
 Versez dans des pots de verre propres
 Couvrez aussitôt les pots et retournez les 5 mn plus tard.
Sauce au gratte-cul :
 Portez à ébullition 250 de gratte-cul dans 100ml d'eau ( voir instruction
de préparation à la recette précédente)
 Délayez 1 cuillère à soupe rase de fécule dans de l'eau froide et ajoutez
dans la casserole puis laissez cuire pendant encore 2 à 3 minutes à
petits bouillons
 Laissez refroidir et parfumez avec du sucre et du jus de citron
Confiture de pétales de rose et son zeste de citron :
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Temps de préparation : 15 min Temps de cuisson : 10 min Temps de repos : 4
heures
Ingrédients pour Confiture de pétales de rose avec son zeste de citron
200 g de pétales de roses
500 g de sucre
1 jus de citron
25 cl d'eau
Préparation pour Confiture de pétales de rose avec son zeste de citron
Couper la base de chaque pétale (elle donne un goût amer), et les mettre dans
la bassine à confiture, verser l'eau, cuire à feu doux 30 min afin d'extraire la
couleur et le parfum, puis passer et réserver les pétales.
Ajouter le sucre et le jus de citron au contenu de la bassine, en prenant soin de
bien dissoudre.
Cuire à gros bouillons afin de faire évaporer la majeure partie du jus.
Remettre les pétales dans le sirop obtenu, remuer pour bien les répartir, et
mettre dans des petits pots.
Crème aux œufs et à l’eau de rose :
Ingrédients :
5O cl de lait entier
5 jaunes d'œufs
100 g de sucre en poudre
1 C. à soupe d'eau de rose
Préparation :
Préchauffez votre four à 150°
Faites bouillir le lait puis laisser tiédir
Dans un bol, mélangez les jaunes d'œufs et le sucre jusqu’à ce que le mélange
blanchisse légèrement
Versez peu à peu le lait tiédi dans la préparation tout en remuant avec un
fouet
Ajoutez peu à peu l'eau de rose sans cesser de remuer
Remplissez six petits pots de cette préparation
Préparez un bain-marie :
disposez une feuille de papier sulfurisé au fond d'un grand plat allant au four,
à bords assez élevés, disposez les pots dessus et versez de l'eau bouillante
jusqu'à mi-hauteur
Enfournez et laissez cuire pendant 20 minutes environ
Servez très frais
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Glaçon à la rose :
 Mettez une petite rose simple dans chaque alvéole d'un bac à glaçon déjà
rempli d'eau.
 Plongez chaque rose sous l'eau et laissez prendre au congélateur.
Les cosmétiques
Eau de rose
Pour fabriquer de l’eau de rose,
 Il faut faire bouillir un quart de litre d'eau et y ajouter une poignée de
pétales de roses.
 Laisser infuser hors du feu pendant vingt minutes puis filtrer l’eau de
rose.
 Mettre l’eau de rose dans une petite bouteille hermétique propre et
stérilisée
 Ne pas faire de grandes quantités car l eau de rose ne se conserve que six
mois, au-delà, elle perd ses vertus.
L’eau de rose est un tonique naturel pour la peau. Il faut utiliser l’eau de rose
après le nettoyage ou après le démaquillage. L’eau de rose constitue ainsi un
parfait
complément.
Elle tonifie, rafraichit, hydrate et adoucit. Elle convient parfaitement aux
peaux sèches et sensibles. Purifiante et astringente, l’eau de rose est également
très appréciée.
Eau de toilette
 Macérer 500gr de pétales de rose avec 30 gr de sel de mer et 1/2 litre d'eau
 Macérer 8 jours en pressant les pétales chaque jour pour bien exprimer le
parfum
 Filtrer et mettre en flacon
Lotion tonique pour la peau
 Macérer 15 jours 250 gr de pétales de rose avec 1 litre de vinaigre blanc
 Passer et filtrer en extrayant le jus par pression des pétales.
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Recettes d’époque romaine
Les auteurs antiques nous ont livrés un certains nombres de recettes à base de fleurs
de rose ou de ses fruits preuve de l’emploi.
Vin rosat*
Jetez cinq livres de roses, effeuillées la veille, dans dix setiers de vin vieux;
ajoutez-y, trente jours après, dix livres de miel écumé, et réservez ce vin pour l'usage.
Huile de roses*
Mettez par livre d'huile une once de roses effeuillées, et exposez-les, durant
sept jours, aux rayons du soleil et au clair de la lune.
Miel rosat*
Mêlez une livre de miel avec un setier d'essence de roses, et tenez-les durant
quarante jours suspendus au soleil.
* Palladius (Aemilianus Palladius Rutilius Taurus), écrivain latin du IVe siècle,
auteur d'un traité en quatorze livres sur les travaux de la campagne, intitulé De re
rustica.
Recette du pâté à la rose **
Prenez des roses et effeuillez-les, enlevez le blanc, mettez dans un mortier,
versez du garum, frottez. Ensuite mettez une mesure et demie de garum et filtrez le
suc au tamis. Prenez quatre petites cervelles, retirez-en les nerfs et broyez huit
scrupules de poivre, imprégniez de suc, frottez.
Puis, cassez huit œufs, ajoutez une mesure et demie de vin et une mesure de
vin de raisins séchés au soleil, un peu d’huile. Ensuite, enduisez un plat creux et
posez-le sur des cendres chaudes, et versez-y la préparation décrite plus haut.
Lorsqu’elle aura été cuite sur les cendres chaudes, saupoudrez d’un peu de poivre et
versez.
** Apicius, Art Culinaire, livre IV, 136
Minutal ex Rosis **
Ingrédients:
500g de porc cuite ou de jambon, coupé en cubes
2 cuillères à soupe d'huile d'olive
2 cuillères à soupe de garum ou nuoc-mâm
200ml de porc ou de poulet
60ml de vin blanc
35g d'échalotes émincées
Pour la sauce:
1 généreuse pincée de poivre du poivre noir
1 généreuse pincée de cumin moulu
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1 brin de feuilles de menthe, pilonné
1 pincée de graines d'anis
1 cuillère à soupe de miel
4 cuillères à soupe de garum ou nuoc-mâm
100ml de passum ou vin de paille ou vin équivalent
1 tasse de vinaigre de vin blanc
60 ml de liquide de cuisson du porc
100g de fruits d’églantier ou cynorrhodons, éboutés, coupés en deux et les
graines enlevé (être scrupuleux dans l'élimination des graines, car ils sont
irritants)
Farine pour épaissir
Mélanger : la viande de porc (ou jambon), l’huile d'olive, le garum ou nuocmâm, le bouillon, le vin blanc et l'échalote dans une casserole.
Transférer dans un four préchauffé à 170 ° C et cuire pendant 60 minutes. Ajouter du
bouillon au besoin.
Nettoyez les cynorrhodons à fond, puis mettre dans une casserole, couvrir
d'eau, porter à ébullition et laisser cuire pendant 10 minutes, ou jusqu'à ce qu’ils
deviennent tendre. Les égoutter et les mettre de côté.
Dans le même temps préparer la sauce. Piler ensemble le poivre noir, le
cumin, les feuilles de menthe et d'anis dans un mortier, puis mélanger dans le miel, le
garum ou nuoc-mâm, le passum et le vinaigre de vin blanc.
Verser dans une casserole, ajouter du liquide 60 ml de liquide de cuisson et
porter à ébullition. Laisser cuire 15 minutes environ. Cinq minutes avant de servir,
hacher les cynorrhodons et ajoutez-les dans la cocotte puis épaissir avec la farine.
Servir chaud.
**Apicius De Re Coquinaria IV, iii, 8
Rosatum**
Ingrédients:
1 bouteille de vin blanc
3 poignées généreuses de pétales de rose frais, parfumés,
60 ml de miel liquide Rosatum
Préparation: Méthode:
Recueillir les pétales de rose dès le matin, comme vous pouvez, quand la rosée vient
de se lever.
Chose roses qui sont aussi parfumée que possible et couper la base blanche des
pétales, comme cette portion peut être amer. Prenez environ une poignée de pétales
et coudre dans une mousseline (cheeselcoth) sac. Asseyez-vous dans un grand bol et
verser sur le vin, veiller à ce que les pétales sont submergés. Couvrir le bol d'un film
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alimentaire et mettre de côté dans un endroit frais infuser pendant sept jours. Après
ce temps, sortez le sac, jeter les pétales vieux et coudre dans une poignée de pétales
frais. Mettre de côté et laisser infuser pendant même plusieurs jours puis répétez le
processus une fois de plus. Après le trempage finale jeter les pétales, filtrer le vin,
puis mélanger le miel de dissoudre et servir. D'une manière similaire, vous pouvez
faire du vin violet.
**Apicius' De Re Coquinaria I, iv
Unité de mesure romaine
Livre romaine = 324 g
Setier romain = ~ 54 cl
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