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Introduction
L’astrométrie, une des plus vieilles branches de l’astronomie … Dès le IIème siècle
avant J.-C., Hipparque constituait un catalogue d’étoiles. D’autres grands noms de
l’astronomie comme Tycho Brahe ont apporté leur pierre à l’édifice. Aujourd’hui nous
disposons d’un catalogue de 120 000 étoiles réalisé grâce au satellite Hipparcos avec une
précision qui dépasse de loin celle des observations faites au sol. Et demain ? Demain ce sera
GAIA, une mission des plus ambitieuses qui fournira un catalogue de 1 000 000 000 d’étoiles,
qui apportera de nombreuses données sur des milliers d’exoplanètes, d’astéroïdes, de quasars,
de supernovae, …
L’astrométrie n’est pas seulement une vieille branche de l’astrophysique, elle en est
aussi la base, le socle observationnel nécessaire à l’étude de l’Univers et de ses mécanismes.
Contrairement à ce qui se fait dans d’autres branches de la physique, il n’est pas possible
d’expérimenter les théories en astrophysique. Il faut donc sans cesse confronter les modèles
avec l’observation. De la précision de ces observations dépend donc la précision des modèles
et de là, la compréhension de l’univers qui nous entoure. La précision, maitre mot en sciences,
c’est ce que GAIA va apporter à l’astrométrie. Grâce à elle, naitra, on l’espère, un nouveau
regard sur la Voie Lactée.
Ce travail aura pour but d’étudier un ensemble particulier de corps célestes : les étoiles
massives, étoiles aux dimensions hors normes, rares, et, pourtant, capitales dans la vie des
galaxies. Dans une première partie, plus théorique, nous détaillerons les caractéristiques des
étoiles massives : leur formation, leur temps de vie, leur évolution,… La fin de cette section
fera le lien avec le second paragraphe en répondant à la question : qu’apportera GAIA dans
notre compréhension des étoiles massives ? Ce second point traitera de la mission en elle-
même et présentera le satellite, ses instruments, ses éléments constitutifs,…
Dans une seconde partie, nous simulerons des systèmes binaires spectroscopiques et
étudierons leur détectabilité par le spectromètre à vitesse radiale (RVS) de GAIA. Notre étude
portera également sur la performance attendue de l’instrument astrométrique et l’impact du
biais de Lutz-Kelker sur les données récoltées par ce dernier. Cette partie sera divisée en
quatre paragraphes. Le premier consistera en un rappel des éléments théoriques nécessaires à
nos simulations. Ensuite, nous étudierons des cas « idéaux » de systèmes binaires dans le but
de tirer des conclusions spécifiques à différentes classes spectrales ainsi que de tester notre
corrélateur et d’en vérifier la validité.
Le troisième point consistera en une simulation aléatoire d’un grand nombre de
systèmes afin d’en étudier la détectabilité pour conclure sur l’efficacité du RVS à détecter ce
type de système.
Le quatrième et dernier paragraphe portera sur l’étude de l’instrument astrométrique.
Dans un premier temps, nous utiliserons des simulations de mesures astrométriques basées sur
les données d’un catalogue d’étoiles O afin d’évaluer la précision que nous pouvons espérer
obtenir sur les magnitudes absolues des étoiles O de différents types spectraux. Dans un
deuxième temps, nous étudierons l’impact du biais de Lutz-Kelker sur ces mesures de
parallaxes.