Quels échosaviez-vousduconcileVaticanII? Comment
cetévénementétait-ilperçu?
LescommencementsduConcilefurentreçusavecungrand
enthousiasme.Encequimeconcernait,aumoins,jeconsidérais
le Concile comme un moyen extraordinaire pour diffuser la
granderichessedelavieetdelapratiquedel’Église.LeConcile
étaitperçudefaçontrèspositive,mêmes’ilyavaitdéjàcertains
prêtresquicommençaientàremettreenquestionlaconception
communeduConcile,conceptionquisoulignaitlacontinuitédu
Concileaveclesconcilesantérieursetaveclavieorganiquede
l’Église jusqu’alors. Il y avait pourtant en général un fort
sentimentdeconfianceencequeleConcileallaitaccomplir.
Au fur et à mesure du déroulement du Concile, et à
l’occasion de l’introduction des diverses réformes qu’il avait
ordonnées,s’estfaitjouruncertainsentimentdedésorientation.
Certaines pratiques ecclésiales, par exemple des dévotions
commel’adorationeucharistiqueetlesalutduSaint-Sacrement,
qui avaient tant fait pournourrirnotrefoi dansleSeigneuret
notre amour pour lui, étaient tournées en ridicule et furent
bientôt abandonnées. Un grand nombre de changements
radicaux dans la vie de l’Église furent introduits au nom de
«l’espritduConcile».Leritedelasaintemesse,parexemple,
fut radicalement changé. La discipline de la vie sacerdotale et
religieuse, qui avait été si forte pendant mon enfance, fut
amoindrie.Beaucoupdeprêtresparmiceuxquejeconnaissais,
et beaucoup de religieux, abandonnèrent leur vocation. Les
religieuses abandonnèrent leur habit et délaissèrent leurs
apostolats traditionnels, ceux de l’éducation et du soin des
malades.Lenombredesvocationscommençatrèsviteàdécliner.
Enmêmetemps,l’assistanceàlamessedominicale,etdefaçon
générale la ferveur religieuse, déclinèrent. Un sentiment se