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Dieu délivre
Joseph
présenta comme Ha’el «Dieu qui est fort», qui protège son peuple, et il promit qu’il
serait avec Jacob et sa famille en Égypte.
Une question se pose. Pourquoi le Seigneur envoya-t-il Israël en Égypte? Il le t
pour faire d’eux une grande nation. L’Égypte servirait de cocon dans lequel la
petite nation d’Israël pourrait grandir rapidement. Les Israélites étaient au contact
de la civilisation la plus avancée de leur temps, mais aussi susamment isolés pour
que leur propre culture se développe. Les Égyptiens étaient ers et dédaignaient
les populations étrangères, alors tout mariage intercommunautaire était exclu. La
servitude éveilla en Israël un sentiment d’identité nationale et une conscience de
sa singularité. Ils étaient isolés géographiquement de l’idolâtrie des Cananéens et
socialement ostracisés de la religion égyptienne. N’ayant pas à se préoccuper des
tâches qui reviennent au gouvernement comme la défense nationale, ils purent
consacrer toute leur énergie à apprendre les métiers qui leur serviraient plus tard.
Ha’el promit non seulement de les accompagner, mais aussi de les ramener un jour
en Canaan. Il promit à Jacob que Joseph fermerait ses yeux (ce qui, dans l’ancien
temps, était un geste très important). Cette famille de 67 personnes (sans compter
Joseph et ses ls) partit vers le sud de l’Égypte en ayant été rassurée que le Sei-
gneur approuvait son émigration. Tout ce qu’elle possédait avait été chargé dans
les chariots égyptiens (qui ressemblaient beaucoup aux chariots des pionniers
américains). Si on avait un doute dans le fait que Jacob était toujours le chef de
famille, il s’envole avec ces mots de Genèse 46.7: «Il avait avec lui ses ls, ses petits-
ls, ses lles, ses petites-lles, tous ses descendants, lorsqu’il se rendit en Égypte».
La décision de quitter Canaan était la bonne, à cause de la famine, mais à l’image
de ses pères, Jacob vivait comme une sanction du Seigneur le fait d’emmener sa
famille en Égypte.
D’après la chronologie que l’on trouve dans Exode 12.40, il semble que la famine
commença vers 1880 av. J.-C. peu avant que Jacob soit venu habiter en Égypte.
Joseph installa sa famille dans le pays de Gochên, au nord de l’Égypte; c’était le
point le plus proche de Canaan. Parce que cette région borde le delta du Nil, c’est
une des terres les plus fertiles de l’Égypte; c’est vrai encore de nos jours. Gochên
était une terre excellente pour élever des moutons. Jusqu’à l’Exode, les Israélites
ont pu tirer des eaux du Nil du poisson en abondance (No 11.5). Ce lieu orira aussi
à Moïse une route d’évasion facile 400 ans plus tard. Il est clair que Joseph habitait
près de sa famille (Ge 48.1), mais aujourd’hui, nous ne connaissons toujours pas le
lieu exact où se trouvaient, à cette époque, les palais de Pharaon et de son gouver-
nement.
Joseph installa sa famille dans le pays de Gochên et t part de leur arrivée à Phara-
on. Il utilisa probablement cette tactique du fait accompli pour, en quelque sorte,
obliger Pharaon à les laisser résider dans cette région fertile. Joseph choisit cinq de
ses frères, ceux qu’il jugeait probablement les plus présentables devant une cour,
et les présenta à Pharaon. Lorsque le roi leur posa les questions que Joseph avait
anticipées (46.33), les frères répondirent candidement qu’ils étaient bergers, bien
qu’ils connaissent le mépris des Égyptiens pour les bergers. Ensuite, ils ajoutèrent
qu’ils venaient dans son pays en visiteurs, pour une courte période. Leur demande
de leur accorder le privilège de séjourner en Égypte était plus que Joseph n’en
attendait. Joseph avait passé susamment de temps dans les rouages de la cour et
en dehors de l’inuence spirituelle de son père, pour qu’il en revienne à quelques
unes des vieilles celles de manipulation et de ruse qu’utilisait autrefois Jacob. Ses
frères au contraire, semblaient avoir appris que l’honnêteté et la dépendance de
la souveraineté de Dieu étaient plus ecaces que les moyens humains. Ils don-
nèrent à Pharaon une image sans détour de leur situation désespérée, un aveu
de faiblesse généralement considéré comme une erreur lors d’une requête. En es-
sence, ils choisirent de se placer aux bons soins de la cour, en sachant que même
les rois sont les serviteurs de Dieu.