Nouvelles perspectives de l`économie mondiale en 2014 : Quelles

L'Atelier Natixis Global Asset Management du 15 janvier dernier a réuni 320 participants.
BANQUE DE GRANDE CLIENTÈLE / ÉPARGNE / SERVICES FINANCIERS SPÉCIALISÉS
www.fr.ngam.natixis.com
Nouvelles perspectives de l’économie
mondiale en 2014 :
Quelles opportunités d’investissement ?
Pascal Voisin
Directeur général,
Natixis Asset Management
" L’année s’engage sur une tendance
favorable, mais la question est de savoir
comment sortir de la bulle de liquidité "
Les risques ont changé de nature. Les politiques monétaires
sont accommodantes, le risque inflation est faible et les risques
systémiques se sont estompés. Les secousses successives qui
ont affecté les marchés tout au long de ces dernières années de
crise financière se sont progressivement réduites et 2013 fut une
année de stabilisation. C’est ainsi par exemple que la zone euro
a su convaincre de sa pérennité et que les pays périphériques,
dont les taux convergent à nouveau vers ceux des pays « core »,
devraient retrouver progressivement le chemin de la croissance.
Aussi, sur les marchés obligataires, nous n’anticipons pas, en
2014, un redressement brutal des taux souverains, ni en Europe,
ni aux Etats-Unis. Par ailleurs, les investisseurs continueront à être bien rémunérés sur le crédit
corporate, au regard de faibles taux de défaut.
Dans ce contexte, les actions ont poursuivi leur rebond, même si la progression des résultats
des entreprises est restée modeste. Une croissance plus affirmée de leurs bénéfices devrait
être un bon catalyseur pour les bourses au cours des prochains mois. Sur le plan économique,
une dynamique de reprise a pris forme. Cependant, si elle est impulsée par la croissance
américaine, elle nest malheureusement que modestement suivie par les pays européens et les
pays émergents restent pour leur part en retrait.
Dans cet environnement, les allocations devront prendre en compte la normalisation progressive
du prix des actifs. Il reste que, si 2014 sengage sur une tendance plutôt favorable, la question
phare que tous les investisseurs doivent avoir en tête est aussi de savoir comment sortir de la
bulle de liquidité qui s’est constituée.
A l’occasion du 17e
Atelier dédié aux
« Perspectives et stratégies
d’investissement pour 2014 »,
organisé par Natixis Global
Asset Management, les
experts de ses sociétés de
gestion affiliées (Natixis
Asset Management, H2O…)
ont exprimé leurs vues sur
les marchés.
Introduit par Pascal
Voisin, Directeur général
de Natixis AM, et animé par
Christophe Point, Directeur
de Natixis Global Asset
Management Distribution
France, ce premier grand
rendez-vous de l’année a
réuni 320 participants.
NEWSLETTER
15 JANVIER 2014 - ATELIER NGAM
NEWSLETTER - JANVIER 2014 /// ATELIER NATIXIS GLOBAL ASSET MANAGEMENT
2 /
2014, un nouveau cycle pour l’économie
mondiale ?
Depuis le printemps dernier, la reprise
de la croissance gagne peu à peu en
robustesse, soutenue par une conjonction
de facteurs désormais plus favorables dans
les pays industrialisés. Aux Etats-Unis, l’amélioration
des indicateurs avancés sur la confiance des ménages,
l’activité manufacturière ou le secteur immobilier,
témoigne d’un redémarrage de l’activité économique
plus significatif qu’ailleurs, qui devrait permettre au PIB
de progresser de 3% en 2014.
Moins de facteurs de risque en Europe
En zone euro, la stabilisation de la situation économique
doit beaucoup à l’apaisement des risques de crise
systémique qui
prévalaient en 2011 et
2012, lorsque le stress
sur les dettes souveraines
menaçait l’unité même de
la zone économique. Les
pays du sud de l’Europe
sortent progressivement
de la récession, grâce
au redressement en cours de leur compétitivité et
aux effets bénéfiques de la modération des politiques
d’austérité budgétaire, qui avaient été déployées au plus
fort de la crise. En France, où la reprise économique
demeure encore modeste, l’inflexion politique observée
récemment avec la stabilisation du cadre fiscal des
entreprises et davantage de mesures de soutien à ces
dernières, devrait permettre de libérer un surcroît de
croissance à l’horizon 2015-2016. Dans ce contexte de
normalisation, la zone euro ne semble plus être un « frein »
pour la dynamique économique mondiale et il redevient
plus confortable d’y orienter des investissements.
Les politiques monétaires resteront
accommodantes, malgré la baisse
des achats d’actifs de la FED
Plusieurs facteurs d’incertitude pourraient néanmoins
peser sur la reprise économique. Les pays émergents
vont devoir trouver de nouveaux relais de croissance plus
autonomes, au moment où la locomotive économique
chinoise est en train de rééquilibrer son modèle
économique en faveur de son marché domestique
(cette évolution explique la modération de la croissance
chinoise, qui s’établit autour de 7,5%).
Mais surtout, 2014 est l’année au cours de laquelle la
Réserve fédérale américaine devra gérer le resserrement
de sa politique monétaire, tout en veillant à ne pas
provoquer de tension trop forte sur les taux obligataires
américains, ce qui ralentirait le dynamisme des agents
économiques. En Europe et plus encore au Japon, la
faiblesse de l’inflation reste une préoccupation majeure
qui incite les banques centrales à garantir, au contraire,
un environnement monétaire encore résolument
accommodant pour les trimestres, voire les années à
venir.
Après avoir été exposée à de nombreux facteurs d’instabilité ces
dernières années, l’économie mondiale est en train d’engager un cycle
de reprise synchronisée.
Philippe Waechter
Directeur recherche économique, Natixis Asset Management
Les politiques
budgétaires ne sont
plus systématiquement
contraignantes pour la
reprise économique.
NEWSLETTER - JANVIER 2014 /// ATELIER NATIXIS GLOBAL ASSET MANAGEMENT
2 /
Du portage et peu de défauts sur les marchés
obligataires ?
Avec la persistance d’une croissance
anémique en zone euro, qui ne permet pas
d’envisager une baisse du taux de chômage,
et à l’inverse, un rebond de l’économie
américaine, les investisseurs vont devoir vivre avec une
situation de découplage qui nécessitera un pilotage très
fin de leurs allocations.
Tout d’abord, nous ne
constatons pas de bulle sur
les marchés obligataires.
Grâce à un « tapering »
(réduction des rachats
d’actifs) mesuré de la part de
la FED, nous devrions assister
à une reprise modérée des taux longs et en particulier
de l’écart entre le Bund et les Treasuries, qui se situe
historiquement à 100 points de base en moyenne. Ils
continueront à évoluer autour de leur niveau d’équilibre,
soit respectivement 2% et 3%.
La France bénéficie d’avantages structurels
Concernant la France, malgré une croissance faible et
un déficit élevé, sa dette bénéficie d’une très grande
liquidité, du fait de son statut de pays core et du rôle
de collatéral de ses titres sur le marché des dérivés.
Ce sont des avantages structurels qui ne seront pas
remis en question, même si nous pourrions assister à
une légère hausse de son spread, en bas de fourchette
aujourd’hui à 50 points de base, dans le sillage entre
autres des prochaines élections.
Les pays périphériques ne sont pas dans la même
situation, car de vrais problèmes politiques et
budgétaires persistent. Ils mettront plusieurs années
à être résolus, même si le risque systémique s’est
éloigné. Nous considérons par exemple que si la
demande sur les syndications d’obligations long terme
espagnoles a été dernièrement très forte, permettant
au spread de descendre sous les 20 points de base,
les marchés ont pu faire preuve d’une certaine
complaisance.
Le risque sur le crédit reste encore très
bien rémunéré
Par ailleurs, dans l’univers du crédit corporate, nous ne
pourrons pas rééditer les performances à deux chiffres
observés en 2013 sur le high yield et les convertibles.
Cependant le risque est encore plus que rémunéré sur
l’investment grade, voire sur le high yield, car les taux
de défaut sont à des niveaux historiquement bas, à
moins de 3 %, et le resteront au cours de l’année.
En outre, si dans un contexte de coût de financement
extrêmement faible, les volumes d’émissions des
corporates devraient atteindre à nouveau des records
en 2014, ceux des financières vont à l’inverse chuter du
fait des LTRO. En conséquence, le solde net (émissions
– remboursements) sur le crédit investment grade
sera négatif, ce qui représentera un excellent facteur
de soutien pour ce marché. Et il bénéficiera aussi des
toujours très importants montants de liquidité dont
disposent les investisseurs.
Le redressement des taux souverains sera modéré des deux côtés de
l’Atlantique. Le risque reste très bien rémunéré sur le crédit investment
grade.
Philippe Berthelot
Directeur de la gestion crédit, Natixis Asset Management
Nous ne
constatons pas de
bulle sur les marchés
obligataires.
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Marchés actions européennes :
retour du cash à l'actionnaire
Yves Maillot
Directeur actions européennes, Natixis Asset Management
La revalorisation des actions européennes devrait se poursuivre en 2014.
Avec, cette fois, plus de soutien du côté de la croissance des bénéfices des
sociétés et davantage de redistribution aux actionnaires.
NEWSLETTER - JANVIER 2014 /// ATELIER NATIXIS GLOBAL ASSET MANAGEMENT
4 /
L’expansion substantielle des ratios de
valorisation a rythmé la progression des
actions européennes. L’indice Eurostoxx 50 a
par exemple vu son PER à 12 mois évoluer de
9 à 13 fois les résultats estimés, entre 2011 et 2013. En
revanche, la croissance des résultats des entreprises n’a
pas représenté le catalyseur haussier qu’espéraient les
analystes au début de l’année 2013. Elle devrait finalement
ressortir en zone euro à un niveau quasi nul pour 2013, loin
des estimations initiales qui tablaient sur 10%.
Sur la base de cette performance mitigée, l’orientation des
résultats microéconomiques devrait être bien meilleure
en 2014. Dans un environnement économique un peu
plus prometteur, l’objectif d’une croissance bénéficiaire
entre 5 et 10% est très crédible et c’est d’ailleurs un relai
nécessaire à la poursuite de la hausse des cours, après
la normalisation récente des primes de risque et des
multiples de valorisation.
825 milliards d’euros de liquidités dans
les sociétés cotées européennes
Pendant la crise, bon nombre d’entreprises ont engagé des
plans de restructuration et d’économies pour assainir leur
bilan. En 2014 le ratio dette/fonds propres des entreprises
européennes sera à son niveau le plus bas depuis 25 ans,
ce qui leur permet aujourd’hui de disposer d’un montant
colossal de cash (825 milliards d’euros dans les sociétés
cotées en Europe).
Pour l’instant frileux, les dirigeants des sociétés
européennes ne devraient pas tarder à réallouer peu à
peu ces liquidités. Le rythme des opérations de fusions-
acquisitions a donc de bonnes chances de s’accélérer
en 2014. Pour l’actionnaire, cela se traduira aussi par
un taux de distribution
plus important dans
les mois à venir, alors
que le rendement
moyen des dividendes
est déjà assez attractif
(à 3,6 % en Europe).
De même, aux Etats-
Unis, la distribution de cash a été élevée, plus d’une
société sur deux au sein du S&P500 a mis en oeuvre un
plan de rachat d’actions l’année dernière.
La sélectivité des valeurs est particulière-
ment discriminante depuis l’été 2013
D’un point de vue sectoriel, les valeurs financières
présentent encore une sous-valorisation qui ne se
justifie plus au regard de leurs fondamentaux et des
perspectives haussières de leurs résultats dans les
prochains mois. Des opportunités existent aussi dans le
secteur pétrolier, pénalisé par une activité gourmande
en investissements qui a fait chuter les cours de bourse,
la décote excessive du secteur semblant avoir touc
un point bas.
Le stress initial de la
crise a créé des situations
de cash significatives
dans le bilan
des sociétés cotées.
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2014, l’année de tous les dangers ?
Loïc Cadiou
Associé, gérant de portefeuille senior, H2O Asset Management
Une approche global macro doit permettre
d’identifier les risques et le potentiel de
différents scénarios sur les marchés.
Or, nous sommes aujourd’hui dans
une phase de digestion de la globalisation, qui a tiré la
croissance mondiale et les marchés pendant une dizaine
d’années. Il y a eu beaucoup d’investissements dans les
pays émergents, beaucoup d’usines nouvelles en Chine
par exemple. En conséquence le ralentissement chinois
correspond à un ajustement structurel, à une volonté
de rééquilibrage du gouvernement. Pour leur part, les
Etats-Unis connaissent une période d’accélération et la
question est de savoir si la confiance du consommateur
américain va s’aligner sur celle des entreprises. Si
c’est le cas, l’amélioration de la conjoncture Outre-
Atlantique sera beaucoup plus rapide que prévue, et
après avoir mené une politique monétaire extrêmement
expansionniste, la Réserve Fédérale pourrait réagir d’une
manière disproportionnée au regard des attentes des
marchés.
Un risque de hausse des taux plus rapide,
mais aussi plus violente qu’anticipé
Le risque pour les marchés obligataires serait ainsi une
hausse des taux plus rapide, mais aussi plus violente
qu’anticipé. Cela provoquerait un choc pour la liquidité
mondiale, or l’abondance de liquidité a été l’explication
majeure des allocations d’actifs, qui ont surpondéré
les obligations, au cours des cinq dernières années. En
conséquence, les investisseurs seraient amenés à faire
des choix inverses de ceux qu’ils ont faits auparavant. Et
le risque le plus fort serait
sans aucun doute celui
d’un rapatriement des
capitaux investis dans
les pays émergents, car
il y a encore beaucoup
de surinvestissement
sur ces marchés. Même
si ce risque n’est pas
pour autant notre scénario central, nous nous devons de
le prendre en compte et ainsi de mettre en place des
stratégies de protection des portefeuilles, via le recours
à des options.
De nouveaux risques sont encore mal captés
La Banque centrale américaine est la banque centrale
du Monde. La politique monétaire mondiale a été très
accommodante mais si la conjoncture américaine
s’améliore, nous entrerons dans une phase plus
restrictive, dans une logique de réduction de la liquidité.
Ce nouveau monde crée de nouvelles opportunités, il y a
des marchés très chers et des marchés peu chers, ainsi
que de nouveaux risques qui sont encore mal captés.
L’abondance de liquidité a été l’explication majeure des allocations
d’actifs, qui ont surpondéré les obligations. Le risque le plus fort serait
sans aucun doute celui d’un rapatriement des capitaux investis dans les
pays émergents.
La Réserve
Fédérale pourrait
réagir d’une manière
disproportionnée
au regard des attentes
des marchés.
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