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Introduction générale :
Depuis l’indépendance, le Maroc était réputé un pays libéral. Néanmoins, l’Etat a
toujours gardé un rôle prépondérant dans l’économie. Le pays a ainsi vécu depuis des années
dans l’attente de réformes économiques. Or, jusqu’au début des années 1990 rien de
particulièrement important n’a été entrepris à part un programme d’ajustement structurel (PAS)
douloureux, imposé par les instances financières internationales notamment le FMI. Ce n’est
qu’à partir de 1993 que le pays a entrepris un ensemble de réformes. Il a ainsi choisi la
libéralisation économique interne et l’ouverture sur l’économie mondiale. Le royaume a
compris qu’il y a des exigences incontournables, comme la modernisation de son économie et
la mise en place d’un cadre incitatif qui puisse libérer les énergies locales et attirer les
investisseurs étrangers.
La mondialisation impose au Maroc en tant que pays en développement de s’aligner
aux normes internationales et d’être capable de fournir aux investisseurs aussi bien nationaux
qu’étrangers les mêmes conditions que celles qu’ils peuvent obtenir ailleurs. Le respect des
principes de gouvernement d’entreprises constitue l’une de ces conditions. En effet ce sujet est
actuellement au centre des débats. Les enjeux sont importants, car il s’agit de générer la
confiance et de permettre aux investisseurs d’obtenir les moyens d’exercer un véritable
contrôle sur la gestion de leurs actifs. Dans les pays en développement ce débat n’est pas posé
avec la même acuité. Toutefois, le Maroc ne peut pas se permettre de rester à l’écart. De ce fait
le législateur marocain a introduit dans le texte de la loi (17-95), relative à la SA et entrée en
vigueur en janvier 2001, des dispositions ayant trait au gouvernement d’entreprises.
L’étude du gouvernement des entreprises au Maroc peut contribuer à une meilleure
compréhension des interactions entre l’évolution des modes de gestion des entreprises
marocaines et les profondes transformations de leur environnement économique, juridique et
institutionnel. En effet, les évolutions socio-économiques liées notamment à la transition
libérale et aux accords d’association avec l’Union Européenne transforment de manière
permanente les conditions d’exercice des entreprises marocaines.