SIH cIrcuIt Du méDIcament
InformatISer le cIrcuIt
Du méDIcament
la recette D’un SuccèS
54 - DSIH
Quels sont les challenges et les bénéfices d’un projet de cette
ampleur ? Quelle est l’influence de l’outil choisi ? Autant de
questions auxquelles répondent pour DSIH quatre intervenants, qui
suivent de près le projet EMOSIST. Vision croisée d’une stratégie
bien pensée.
e projet EMOSIST (6 hôpitaux représentant
2.500 lits) a pour objectif de mettre en place un
outil de dossier patient partagé pour couvrir
l’ensemble des besoins du corps médical et
soignant en Franche-Comté. Le premier site pilote
déployé à partir de décembre 2008 a permis de confirmer,
sur le terrain, les atouts de la solution Millennium, conçue
avec les équipes Cerner. À ce jour, elle a été déployée sur
650 lits, dans un périmètre très large : dossier médical et
dossier de soins, circuit du médicament, prescription
multimodale, planification des rendez-vous, RIS, saisie de
l’activité et PMSI, gestion des blocs opératoires et de
l’anesthésie, connexion des appareils biomédicaux…
L’accompagnement, indispensable à la réussite
Corinne Casoli : Le circuit du médicament occupe une
place importante dans nos établissements. Contrôle des
risques iatrogéniques pour le patient, contraintes budgé-
taires, contrat de bon usage... L’outil informatique est
devenu indispensable. Sa mise en œuvre est toujours un
moment difficile pour les équipes. Jusque-là, chaque
service gérait son dossier de spécialité ; à présent, le
dossier du patient est partagé par l’ensemble des acteurs
de santé. Le déploiement de chaque service fait donc
l’objet d’une préparation soignée : mise à disposition des
prescriptions dans le logiciel, temps de formation important
adapté à chaque professionnel et accompagnement
renforcé sur le terrain durant les premiers jours d’utilisation.
Claire Lamotte : Nous sommes tous d’accord pour dire
qu’il faut changer mais, confrontés à la réalité du
changement, il est difficile de bousculer ses habitudes.
EMOSIST rassemble des milliers de professionnels de
santé dans plusieurs établissements. Comment concilier
les besoins et habitudes propres à chacun, tout en jouant
collectif ? La gestion de projet et la conduite du change-
ment sont essentielles. Il faut gérer et accompagner, car
la tension peut être importante par moments. La clé, c’est
de fonder les choix sur les meilleures pratiques. Avec une
gouvernance qui fonctionne, on arrive à dépasser les
intérêts individuels pour construire un projet collectif.
Dr Isabelle Guy : Dans ce type de projet, il ne faut surtout
pas négliger le paramétrage. Si un médecin ne retrouve
pas ses outils dans le système (prescriptions, protocoles,
grilles d’évaluation, …), il ne l’utilisera pas car cela consti-
tuerait un trop grand bouleversement dans sa pratique
quotidienne. Pour faciliter l’adoption du logiciel par les
cliniciens, nous avons réalisé d’importants paramétrages
et organisé de nombreuses sessions de formation en
amont du déploiement afin d’expliquer les avantages d’un
outil intégré par rapport à l’outil de spécialité indépendant.
Maarten de Bruijn : L’accompagnement permet de
s’approprier la solution dès le début et de faire en sorte
que le déploiement soit une réussite. Pour convaincre les
médecins et les soignants, il faut beaucoup communiquer
sur les bénéfices apportés par les solutions : meilleure
qualité des soins par un accès à tout le dossier médical,
alertes en cas d’interaction de médicaments ou de
redondance, amélioration de l’efficience grâce aux proto-
coles et à une planification optimisée. La connexion des
appareils biomédicaux, mise en production récemment à
EMOSIST, permet un gain de temps important, évitant les
recopies et les erreurs induites. Un projet mutualisé réussi,
c’est un projet dans lequel l’ensemble des participants est
tiré vers le haut.
Gain de temps, réduction du risque d’erreur
et réactivité
C. C. : Nous n’avons pas attendu que Millennium soit
parfait pour le déployer. En étroite collaboration avec
Cerner, nous avons choisi de constituer le périmètre qui
nous semblait nécessaire et suffisant pour que chaque
professionnel de santé puisse travailler efficacement. Les
médecins passent un peu de temps à documenter le
dossier du patient lors de sa première visite, ce qui permet
à tous un accès immédiat aux antériorités du patient. De
même, l’accès simplifié aux résultats de laboratoire et aux
images du PACS est une aide à la prescription qui est
« Pour convaincre les médecins et
les soignants, une seule méthode :
communiquer sur les bénéfices
apportés par les solutions. »
Corinne Casoli, DSI - CH de Belfort-Montbéliard,
en charge de la direction fonctionnelle
du projet EMOSIST
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