Botanique à Riboux

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Botanique à Riboux
Le 31 mars 2016
Le Col du saint Pilon – Sommet de la Sainte Baume
JC Ory
Nous étions 14 courageux, ce 31
mars pour monter jusqu'au Col du
Saint Pilon en partant de Riboux,
par un temps gris et très venté.
Nous avons fait le circuit, en
empruntant la voie de gauche
pour monter et de droite pour
descendre.
La montée s'est révélée très
ardue, notamment dans le
troisième quart et avec
l'expérience, il aurait été plus
simple et plus régulier de monter
par le côté droit.
Il n'empêche, la sortie était très
belle, le départ très riche en
espèces botaniques variées et le
sommet, avec la flore
caractéristique des sommets
calcaires ventés et une vue
magnifique, qui manquait
cependant de soleil et de ciel bleu.
A refaire par temps frais, mais plus
clément !
Comme souvent, c'est à proximité des voitures, au départ de la balade, que l'on voit beaucoup
d'espèces caractéristiques du lieu. Mais l'examen de départ a été un peu raccourci par la
perspective de la rude montée qui nous attendait et donc complété au retour !
Assez pour reconnaître Anthyllis Vulneraria subsp praepopera. Les rosettes n'étaient pas encore
fleuries. Les têtes roses fleuries ci-dessous ont été vues au Mont Caume. L'espèce se reconnaît
facilement par ses folioles terminales beaucoup plus grandes que les autres, et en cupules. Plante
très velue.
Il est toujours intéressant
d'observer les plantes dans
leurs différents stades !
Chez les carlines les bractées
extérieures du capitule sont
identiques par leur forme aux
feuilles de la tige, tandis que
les bractées intérieures, (ici
encore présentes) sont des
languettes imitant des pétales.
Les fleurons du capitule sont
tous tubulés.
Les restes desséchés de la
Carlina vulgaris ont des
bractées intérieures grises,
quand la Carlina corymbosa en
a de plus dorées.
Sur ce sujet de Carlina vulgaris il est intéressant d'observer que la
rosette nouvelle qui se développe avec toutes ses épines et à ce stade
encore très tendre et douce au toucher !
Nous avons revu toutes les petites Brassicaceae du printemps, présentées dans les comptes rendus de début 2016, Erophila verna,
Alyssum alyssoides, Clypeola jontlaspi, Hornungia petrae, Microthlaspi perfoliatum, etc.
Nous avons eu de plus, le plaisir d'observer Arabis verna sur le sentier qui monte à la Sainte Baume. Sans être classée dans les plantes
protégées, elle n'en est pas moins rarement observée, très spécifique de la région méditerranéenne. C'est une des rares petites plantes
de la famille des Brassicaceae à être aussi colorée. La fleur ne dépasse guère 5mm de diamètre.
On a pu observer aussi les restes de Scrophularia canina, ses feuilles très découpées en bas des tiges et ses fruits secs dans le haut
de la hampe. Il manquait bien sûr les toutes petites cloches violacées de l'espèce en fleur. C'est une plante que l'on trouve aussi
dans des endroits un peu protégés du Baou des quatre Oures.
Dans les endroits plus humides, dans le fond du vallon que nous avons suivi
pour monter, on a trouvé quelques sujets du Carex halleriana, le Carex de
Haller, petit carex qui se reconnaît facilement à cette époque avec son allure
échevelée et la couleur jaune claire de ses étamines.
En arrivant dans les premiers rochers, nous avons vite découvert les inflorescences de l'Iberis
saxatilis. Comme tous les ibéris, chaque fleur a quatre pétales dissymétriques, deux grands tournés
vers l'extérieur et deux petits vers l'intérieur. De la famille des brassicaceae, il tient aussi ses six
étamines, quatre grandes et deux petites, que l'on voit bien quand la fleur est bien ouverte.
Cette plante est amusante par sa capacité à pousser au cœur d'autres plantes buissonnantes pour se
protéger du vent. On a vu ses têtes florales émerger à peine, au milieu d'une touffe de Teucrium
pollium, de santoline, d'un genêt de Lobel, etc. formant ainsi d'improbables chimères.
Le Genista lobelii, le genêt de Lobel, est extraordinairement bien
adapté pour vivre sur les rochers et résister au vent des crêtes.
Aucun brin ne dépasse de la touffe, si bien qu'il donne
l'impression d'avoir été taillé la veille, formant des boules d'aspect
très régulier.
On se demande bien par quel mécanisme chaque brin sait qu'il ne
doit pas pousser davantage !
Pour autant ce coussin arrondi n'est pas bon à caresser : chacun
de ses brins se termine par une pointe acérée ! Ce n'est pas un
coussin, c'est une forteresse.
Au sommet du col, à l'abri du vent, Saxifraga fragosoi le saxifrage continental, pousse en touffe drue, mais les fleurs ne sont pas
encore matures.
Sur un rocher abrité pousse dans
l'ombre, aux côtés d'un Asplenium
trichomanes, l'Asplenium fontanum,
très rarement observé. Après
l'Asplenium petrarchae de la semaine
dernière, les découvertes de raretés
s'enchaînent !
Il ne fait pas non plus partie des
asplenium protégés dans le Var.
Helianthemum oleandicum subsp. italicum, commence à sortir ses
premières fleurs.
Même en formant la mêlée, en l'absence de fleur, l'équipe n'est pas parvenu à
déterminer sur le terrain quelle est cette plante veloutée à l'odeur d'armoise !
Il s'agit de Teucrium botrys, le seul Teucrium à avoir des feuilles bipennatifides.
- fleurs purpurines, pédicellées, axillaires, 3-8 en demi-verticilles tout le long des rameaux
- calice velu-glanduleux, tubuleux, enflé, fortement bossu à la base inférieure, veiné en réseau, à
dents triangulaires-aiguës, presque égales, bien plus courtes que le tube
- corolle velue en dehors. Abbé Coste
Merci aux experts ! Il faut y retourner pour la voir fleurie !
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