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ANTOINE JOUVE DE COMBAT ET DE L’ARMÉE SECRETE :
LA VIGILANCE, LA COHERENCE, LA DROITURE
Le passé de résistant d’Antoine Jouve, né le 21 octobre 1919, m’est apparu longtemps
comme mineur par rapport à ses services rendus à l’enseignement public et à la laïcité. En poste
d’inspecteur départemental de l’Education nationale dans la circonscription de Montbrison,
j’entendais parler à son sujet de ses interventions comme responsable de secteur des DDEN
Délégués départementaux de l’Education nationale). Sa participation à la Résistance ne m’avait été
signalée que deux fois sans la moindre indication de son mouvement, de son secteur, de ses formes
d’engagement.
Antoine Jouve a reçu la distinction de chevalier des Palmes académiques à Montbrison en
avril 1976 lors d'un congrès départemental des délégués départementaux de l'Education nationale à
Montbrison. Son parrain était Armand Bazin. Le 29 avril 1984, au Coteau, au cours d'un autre
congrès départemental des D.D.E.N., il était nommé officier dans le même ordre. Enfin, le 21
octobre 1990, à Ecotay-l'Olme, Lucien Neuwirth lui remettait l'insigne de chevalier de l'Ordre
national du Mérite. Au cours de ces différentes manifestations, les hommages qui lui étaient rendus
faisaient allusion à son engagement dans la Résistance.
J'ai eu plusieurs fois l'occasion de rencontrer Irène Jouve, épouse d'Antoine Jouve, mais le
témoignage sur les actions d’Antoine Jouve dans la Résistance m’a surtout été donné lors d’une
rencontre imprévue avec sa fille Hélène Hutchings-Jouve. Il a fallu pour cela, le 5 septembre 2010,
une journée de regroupement de résistants izieutaires, de leurs descendants et d’amis de Denise
Peillon à l’occasion de la pose d’une plaque en honneur de son père Marcel Peillon, du réseau Alibi
comme Renée et Denise, ses filles. Différents types de documentation, entretiens, articles,
attestations m’ont incité à établir les contributions d’Antoine Jouve à la Résistance dans la Loire.
J’ai eu le désir de suppléer au silence de toutes les archives et des ouvrages sur ses mérites de
résistant en examinant ses motivations, ses formes de participation à deux organisations
clandestines et son investissement dans une association de transmission de la mémoire.
Sa situation d’homme de l’ombre, habitant à Izieux, travaillant à Saint-Chamond dans une
entreprise de plus de 3 000 employés, les Forges et aciéries de la marine et d’Homécourt, invite à
déceler et à explorer les multiples faces de la Résistance dans le secteur du Gier. La responsabilité
finale d’Antoine Jouve, « agent de liaison et employé à la propagande-diffusion », amène à relier le
mouvement Combat et le réseau opérationnel militaire, l’Armée secrète, le maquis auquel il a
appartenu. Il est primordial de savoir quand, pourquoi, avec qui, comment il s’est engagé, de mieux
connaître les hommes du pays de Saint-Chamond qui l’ont recruté, formé, renseigné, Maurice
Bonnevialle, Paul Fuvel, Marcel Peillon. En somme, grâce à la documentation de Denise Peillon,
d’Antoine Jouve, de Paul Fara, grâce encore aux différentes recherches de René Gentgen et de
Louis Nicolas, nous devons rendre compte de la clandestinité, du cloisonnement, de l’efficacité
d’action que tous ces résistants ont assurés pour nous ramener aux libertés de la République et aux
droits et devoirs du citoyen.