Malnutrition et
système
immunitaire
tion et la maturation des thymocytes.
Une carence en ce nutriment dans la
population pourrait expliquer l'action
...
masse musculaire (circonférence du bras
à
mi-hauteur et superficie os-muscle),
nous avons confirmé qu'elle est corrélée
(5)
B.E. et M.H.N. Golden,
Europ.
J.
Clin.
Num.,
46,
697, 1992.
(6)
A. Briend
et
al.,
Europ.
J.
Clin.
Nm.,
43,715, 1989.
(7)
G.T.
Keusch et
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Med.
Clin.
N.
Am.,
77,
195, 1993.
(8)
M.I.T.
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Am.
J.
Clin.
Nrm.,
54,
311, 1991.
(9)
T.L.
Miller
et
al.,
Am.
J.
Clin. Nrttr.,
57,
588,
1993.
systématique par examen du bras(".
Chez les enfants séropositifs, une ap-
proche thérapeutique similaire dès la
phase asymptomatique pourrait aussi
améliorer l'état nutritionnel et stimuler'
I
le système immunitaire. En effet, des
travaux récents ont montré que chez
les malades atteints du sida l'état nutri-
STANISLAS
WICHEREK
est
directeur du centre de
biogéographie-écologie de
I'Ecole normale supérieure
de Fontenay
St
Cloud,
UMR
180
CNRS.
..
masse maigre/masse grasse en faveur de
la masse maigre, dont les muscles sont
les principaux composants(5).
En
cas de
dénutrition,
via
le catabolisme de Cer-
tains acides aminés (les constituants des
.
--
i
tionnel doit être pris en compte au même
titre qu'une infection opportuniste. Dès
la contamination, l'hôte engage avec le
virus une lutte mortelle jusqu'à épuise-
ment de ses capacités de défense. Le
(1)
S.
Wicherek (ed.), Farm
Land
Erosion
in
Temperare
Plains
Environments ad
hills, Elsevier, Amsterdam,
1993.
I21
j.C.
Ritchie,
1.R
McHenry,
J.
Enuiron.
QUI.,
19,
215,
1990.
(3)
L.R.
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et
al.,
Science,
242,
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(4)
I.
Van den Berghe,
H.
Gulinck,
Pédologie,
37,
5,
1987.
du supplément de zinc,
wia
la thymuline.
Le zinc inhibe aussi une des enzymes
(endonucléase) impliquées dans la mort
programmée des cellules, ce qui favorise-
rait l'accumulation des thymocytes.
à
la masse
du
thymus estimée par écho-
graphie. Dans notre centre en Bolivie,
l'apport de zinc et la surveillance du thy-
mus font maintenant partie intégrante du
traitement des dénutris. De même, la
masse musculaire des enfants, principal
critère de survie, est estimée de manière
À
un
stade précoce
de l'infection,
le
virus
du
sida modifie
le
métabolisme
de
son hôte
Qui plus est, le zinc stimule l'appétit
des enfants dénutris et modifie le rapport
protéines), ils constituent une source
importante de glucose pour le cerveau.
Les muscles fournissent aussi indirecte-
ment la glutamine, un acide aminé
indispensable pour les cellules qui proli-
fèrent, rapidement, comme les lympho-
cytes. En évaluant indirectement la
1
basculement du rapport de force en
faveur du
VIH
marque l'entrée dans la
phase hale de la maladie,
où
le système
immunitaire est rapidement débordé par
les infections opportunistes.
Le maintien de la masse maigre, qui
fournità l'organisme les moyens de pour-
suivre Ia lutte, est un facteur essentiel
de survie des malades
du
sidacl). Or
l'infection par le
VIH
modifie le métabo-
lisme de l'hôte dès un stade asympto-
matique précoce, bien avant le déclin
des cellules immunitaires@). L'enfant est
particulièrement fragile, car sa masse
musculaire est proportionnellement infé-
rieure
à
celle. de l'adulte. De fait, la
plupart des enfants infectés par le virus
sont également dénutris et présentent
une masse maigre inférieure
à
celle des
enfants sainsa.
Un traitement immuno-nutritionnel,
proche de celui utilisé avec les enfants
dénutris, pourrait diminuer l'incidence
des maladies opportunistes et retarder
l'évolution finale de la maladie chez
les enfants séropositifs. L'estimation
de la taille
du
thymus par échographie
et de la masse maigre par des mesures
anthropométriques permettrait de contrô-
ler l'effet du traitement au niveau immu-
nitaire et nutritionnel. Ces techniques,
non invasives et d'un coût accessible aux
services de santé des pays en voie de
développement, pourraient contribuer
à
la surveillance épidémiologique du sida
chez l'enfant.
Ph.C.
Stan
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Un usage inattendu des retombées des explosions nucléaires
L'érosion des terres cultivées affecte
toutes les régions
du
Globe. Mais sa
mesure et son analyse précises exigent
des
etudes lourdes et coûteuses.
L'observation de l'activité résiduelle
du
cesium
137,
un
isotope créé par
les
explosions nucléaires atmosphériques,
permet d'apprécier le phénomène érosif
de
façon
plus
simple.
es meilleures terres du monde
sont aujourd'hui menacées par
Aune diminution de la fertilité
na-
turelle, par des inondations
qt
par des
coulées de boue.
Le
changement de
pratiques agricoles et le remembrement
sontà l'origine de ce phénomène
de
dé-
gradation qui se traduit par des dom-
mages économiques importants. S'il est
40
LA
RECHERCHE
294
JANVIER
1997
ancien aux Etats-Unis,
où
le
Dust
Bowl
a conduit les autorités
à
prendre des
mesures sévères depuis une soixantaine
d'années, il se manifeste depuis quel-
ques décennies tant au Japon et en
Chine que dans toute l'Europe, particu-
lièrement dans les grandes plaines telles
que la plaine germano-polonaise, le
Bassin parisien
ou
le Sud-Est anglais(1).
Alors que l'on estimait en
1950
que
l'érosion affectait
2,7
millions d'hec-
tares en France, essentiellement dans
les régions méditerranéennes, cinq mil-
lions
d'hectares sont aujourd'hui tou-
chés, dans presque toutes les régions
françaises.
I1
n'est pas rare d'observer
une érosion atteignant trente
à
cin-
quante tonnes par hectare et par an.
Cette situation peut sembler para-
doxale dans des régions
où
les condi-
tions climatiques sont peu agressives.
C'est que la mutation agricole a pro-
fondément transformé le comporte-
ment des eaux de pluie.
En
l'absence
d'un couvert végétal permanent, les
eaux, plutôt que de stagner et de s'infil-
trer dans le
sol,
ruissellent, entraînant la
terre et ses fertilisants naturels, lion,
argile et matières organiques. Dans les
cas les plus sévères, une épaisseur de
sol
de plus de trois millimètres peut être
emportée chaque année.
Pour
mainte-
nir la fertilité des
sols,
on a recouru aux
engrais chimiques. Mais, entraînés eux
aussi par la pluie, ils polluent rivières et
nappes d'eau souterraine
d'où
ils vont
contaminer la chaîne alimentaire. Les
nouvelles méthodes de culture (en fai-
sant reculer des herbacées telles que
trèfle et luzeme et en supprimant les
haies) ont aggravé la situation. Enfin,
l'usage de machines de plus en plus
lourdes a tassé le
sol
et abouti
à
la for-
mation d'une
((
semelle de labour
))
:
..
...
c