LES MAIRES DE
VILLEJUIF
DE 1790 À NOS JOURS
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Notre patrimoine :
La Mairie
Une maison seigneuriale du XVIIe siècle transformée en séminaire
C’est en 1608 que le seigneur de la paroisse, M. de Bragelonne, fait construire, au centre de Villejuif, cette
maison bourgeoise, entre cour et jardin, attenante à l’église. En 1638, le seigneur de l’Hay, alors propriétaire
de la maison et désireux d’avoir auprès de lui quelques prêtres de Saint-Nicolas-du-Chardonnet, leur offre
de venir s’y établir pour desservir la paroisse. La même année fut créé le vicariat de Villejuif.
Vue de l’ancienne maison seigneuriale.
Carte postale ancienne. Coll. Archives communales de Villejuif. 5Fi174.
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En 1672, le seigneur de Villejuif Jean Duret acquiert la seigneurie et revend, en 1674, la maison et l’ancienne
ferme seigneuriale à la communauté des prêtres. À cette époque, la maison n’est constituée que d’une aile,
située dans le prolongement de la façade de l’église. Il est décidé de l’agrandir.
Plan de Villejuif dressé en 1747 par François Gallien pour Saint-Nicolas-du-Chardonnet. Au centre, on
distingue l’église et à sa gauche la maison curiale ; l’espace triangulaire derrière les deux bâtiments est le
cimetière. Les lettres capitales correspondent à des terrains ou des maisons des Nicolaïtes.
A : maison et jardin de la communauté (aujourd’hui mairie et parc Pablo-Neruda),
B : le clos (jardin potager),
C : le petit bois (emplacement de la Tour Paul-Bert),
D : le potager,
N : la ferme (emplacement de l’ancienne caserne des pompiers).
Coll. Archives nationales.
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Projet de mairie pour Villejuif, en 1837. Côté gauche, la mairie ; côté droit, la justice de paix. Derrière (entrée
par les 2 portes latérales), l’école des garçons et celle des filles. À l’étage, les appartements des maîtres.
Carlos Escoda, Villejuif Notre Ville, Chronique d’histoire locale, mai 1988, p.21.
Les Nicolaïtes lancent les travaux en 1694. Une aile, perpendiculaire à la première, est mise en chantier.
Les fondements sont effectués pour la faire de la grandeur dont elle est aujourd’hui, mais on ne l’élève que
de quatre croisées, laissant à fleur de terre les fondements du reste, qu’on réserve à achever quand ils en
auraient le besoin.
En 1736, une déclaration du roi ordonne aux communautés de Paris d’avoir une provision de blé pour
leur subsistance. Afin de disposer d’un grenier, les Nicolaïtes relancent alors les travaux sur les anciens
fondements pour former la façade actuelle donnant sur le jardin (composée de neuf croisées), et élever
ce bâtiment de trois étages, le troisième étant destiné à stocker les provisions de blé pour trois années.
Au milieu du XVIIIe siècle, la maison était construite, à peu près telle, dans sa grande masse, que nous la
voyons encore aujourd’hui de l’extérieur.
Devenu bien national à la Révolution, l’immeuble sera vendu en cette qualité au district de Bourg-la-Reine
le 27 novembre 1792. Acquis par MM. Demetz, Champoulot et Garnier, il est alors affecté pendant quelques
temps à recevoir les religieux des deux sexes que les événements politiques ont frappés d’aliénation. M.
Orban l’acquit, le 23 février 1833, au prix de 60 000 francs, après la faillite de son propriétaire d’alors,
Louis-Charles Parmentier, professeur de langues.
1837-1845 : une acquisition parsemée d’embûches
Dès 1790, des délibérations mentionnent la « Maison Commune », lieu ordinaire où se tiennent les assemblées
municipales. Quant aux assemblées générales, elles ont lieu dans l’église ou parfois, comme l’indique le
« cahier des plaintes, doléances et remontrances de la paroisse de Villejuif du 14 avril de l’An 1789 », dans une
des salles du séminaire de Saint-Nicolas-du-Chardonnet.
Le terme de « Maison Commune », souvent usité dans les textes reste une énigme du fait d’un manque
d’adresse précise. On sait seulement qu’avant l’achat de l’immeuble actuel en 1845, la mairie se trouve au
42 Grande rue (actuelle rue Jean-Jaurès) et qu’elle est louée.
Le projet de 1837
Cependant, les années passant, les régimes se
succédant, les besoins de la commune s’accentuent
et l’immeuble du 42 Grande rue devient trop
exigu.
Sous le règne de Louis-Philippe, on songe même
à construire une mairie, dans laquelle seraient
rassemblées la mairie, l’école et la justice de paix.
C’est l’architecte du département de la Seine pour
les communes rurales de l’arrondissement de
Sceaux qui en dessine les plans. La mairie devait
se dresser rue du Moutier (actuelle rue Georges-
Le-Bigot) et coûter 60 000 francs.
Ce projet, présenté en 1837, fut rapidement aban-
donné, car déjà se présentait la possibilité d’acqué-
rir l’ancienne maison de repos du séminaire de
Saint-Nicolas-du-Chardonnet appartenant alors à
un certain Monsieur Orban.
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