
et droguistes, les plus petits s’emploient dans la distillerie ; il s’en 
fait une énorme consommation pour la fabrication des vermouths. 
La vente en est donc considérable et les prix en sont élevés.
Cassis Ribes nigrum  L.
Cassissier, Cassier, Groseillier noir, Cacis, Cassis à grappes ;  all.:  Scwarze Jo-
hannisbeere ;  angl.:  Black currant ;  ital.:  Ribes vero.
D’où vient ce curieux mot de Cassis ? On suppose qu’il est 
d’origine poitevine et dérivé de Cassia, « casse », le Cassis ayant été 
employé, dit-on, pour remplacer la casse. En tout état de cause, il 
n’a rien à voir avec la ville de Cassis, dont le nom est d’origine phé-
nicienne, et il est beaucoup plus récent (esiècle).
Cet arbrisseau, connu de tous, qui peut atteindre 1,50 et même 2 m, 
se signale par son odeur forte, aromatique ou désagréable suivant les 
goûts, par ses feuilles parsemées en dessous, ainsi que les bourgeons, 
de petites glandes jaunes résineuses, par ses fruits noirs en grappes 
pendantes, à odeur également spéciale. Les fleurs se montrent en 
avril-mai ; les fruits mûrissent en juillet-août. Spontané dans quelques 
bois de Lorraine, d’Alsace, du Dauphiné, de Belgique et de Suisse, le 
Groseillier noir se rencontre à l’état sauvage depuis la Grande-Bre-
tagne jusqu’en Mandchourie. Dans les régions méridionales, il n’existe 
que cultivé ; entre celles-ci et son aire naturelle, on le trouve assez sou-
vent subspontané ou naturalisé dans les haies, les bois humides, les 
aulnaies, les marécages et les fonds de vallées. Ses fleurs fournissent 
aux abeilles un nectar qu’elles recherchent assez peu.
Historique  Pas plus que ses deux congénères, le Cassis n’était 
connu des Grecs ni des Romains. Originaire des régions septentrio-
nales, il ne commence à être mentionné que dans la première moitié 
du  e siècle. Rembert Dodoens (1583) en donne déjà une bonne 
figure, tandis que Matthiole (1554), en Italie, ne le connaissait pas 
encore. La première trace de l’emploi médicinal des feuilles comme 
des fruits se rencontre chez le médecin Peter Forestus (1614) qui 
raconte qu’ayant eu à soigner, vers la fin du siècle précédent, un 
paysan n’ayant pas uriné depuis dix jours et qui, par avarice, avait 
négligé de recourir au médecin, il lui administra une décoction de 
sommités de Cassis, ce qui provoqua une abondante émission d’urine 
sanguinolente. « Forestus, dit le DrH.Leclerc, considère ce remède 
comme le plus actif pour combattre l’ischurie liée à la présence d’un 
CASSIS
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