Guide pour la prise en charge globale des infections sexuellement transmissibles
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Il est souvent difcile de déterminer quand le patient a été contaminé ; pour des raisons pratiques,
nous pouvons poser que la période de contagion est de deux mois. Il en découle que pendant les
deux mois précédant le moment où le patient est venu se faire soigner, tous ses partenaires sexuels
ont pu être contaminés au cours de cette période.
De nombreux patients souhaitent savoir qui les a infectés, mais identier la source de l’infection est
souvent impossible et n’est guère utile. En effet, notre objectif est de traiter tous les partenaires – du
moins tous ceux que nous pouvons joindre – puis, tous les partenaires des personnes contactées.
Que traiter ?
Un traitement présomptif contre l’IST du patient index doit être administré à chacun de ses
partenaires, qu’il présente ou non des signes et symptômes de l’infection. Cette précaution peut être
inutile dans les centres d’orientation-recours où l’on peut procéder à un dépistage biologique able
et de qualité pour exclure la présence de l’infection. Cela dit, même dans les centres équipés, le
traitement présomptif est parfois prescrit, au cas où le patient ne viendrait pas chercher ses résultats
d’analyses.
6.2 Deux méthodes de prise en charge des partenaires
La prise en charge des partenaires vise à traiter le plus grand nombre possible de partenaires
sexuels des patients. Il existe deux façons d’entrer en contact avec les partenaires : notication par le
soignant et notication par le patient.
Prise de contact par le soignant
La personne qui a soigné le patient initial (ou une personne chargée de rechercher et de traiter les
partenaires) prend contact avec les partenaires du patient souffrant d’IST et leur demande de se
présenter au centre de santé pour se faire soigner.
Prise de contact par le patient
Dans ce cas, c’est le patient qui prend la responsabilité d’entrer en contact avec ses partenaires et de
leur demander de se faire soigner. Pour des raisons que nous avons déjà exposées, il se peut que de
nombreux patients soient réticents à l’idée de parler de l’infection à leurs partenaires ou s’en sentent
incapables. C’est là que le soignant entre en jeu, puisque son rôle est d’aider le patient à prendre la
bonne décision. En fait, le patient peut aborder le sujet de plusieurs façons :
❑ parler ouvertement de l’IST et de la nécessité de se faire soigner ;
❑ accompagner son partenaire au centre de santé ou lui demander de consulter sans lui préciser
pourquoi ;
Le patient
Source de l’infection ?
Contaminé par le
patient ?