Migrations et changement climatique dans l’espace caribéen - mars 2016 - 1 -
Migration et changement climatique dans l’espace caribéen :
Quelles leçons pour un engagement solidaire au monde ?
Edith Heurgon mars 2016
Cette note se propose de rendre compte d’un temps de respiration et d’ouverture introduit entre deux
étapes de la démarche prospective animée par France Volontaires pour élargir sa vision du volontariat à
l’international. D’une part, ce temps s’inscrit dans l’un des axes d’approfondissement définis pour la
nouvelle étape de la prospective (la mise en dialogue des migrations et des volontariats), et, d’autre part,
il constitue un acte important du processus proposé pour la capitalisation et le partage des expériences
acquises dans les parcours citoyens des volontaires (appelé Université populaire de l’engagement
solidaire au monde).
Le DPE (Débat prospectif élargi) de novembre 2014, moment fort de la démarche prospective animée
par France volontaires1, a ouvert de nouvelles pistes, formulé des hypothèses de travail2 et suggéré une
définition élargie d’un « volontariat monde » que voici :
Une définition élargie du volontariat-monde
- un échange qui, dans un monde de flux et de réseaux, peut s’exercer dans tous les sens et en tout lieu (selon une
géographie territoriale favorisant les espaces de circulation),
- se rencontrent une volon d’engagement personnel (apte à déployer une dimension collective) ou
professionnel et un potentiel de solidarité sur une cause citoyenne,
- une mobilité d’un volontaire ou d’un groupe de volontaires,
- l’existence d’un « co-construire » qui vise moins à « faire pour » qu’à « faire avec », dans une logique de
partenariat équilibré au sein d’un éco-système dynamique,
- l’inscription dans des dispositifs d’accompagnement par des acteurs intermédiaires et développant des alliances
avec les parties prenantes (collectivités, entreprises, etc.),
- une relation d’échange qui débouche sur l’action au plan local et qui, grâce aux apprentissages, participe de la
construction du bien commun et contribue au changement d’échelle.
Trois notions, Solidarité, Mobilité, Citoyenneté, sont apparues au cœur de ce volontariat monde. Défi
central des sociétés contemporaines qui concerne « le vivre ensemble » dans la proximité comme au
plus lointain (solidarité dans la réciprocité et citoyenneté dans la responsabilité), elles rejoignent des
politiques publiques qui montent en puissance au niveau national et européen (notamment au regard de
la mobilité des jeunes). En effet, l’action publique en France est à la recherche d’un « nouveau souffle »
(service civique, enseignement civique, évaluation de la politique publique d’engagement international
des jeunes)3 et si les grandes associations d’éducation populaire campent sur leur position, mille
initiatives fleurissent un peu partout qu’il importe de percevoir et de valoriser. L'association des trois
termes invite à approfondir les synergies constructives entre les diverses composantes de l'engagement
volontaire et à inscrire l'expérience du volontariat monde dans des dynamiques de transition sociale,
économique, écologique et démocratique.
Selon le Débat prospectif élargi, le volontariat monde s’inscrit désormais dans un écosystème où se
creusent les écarts entre, d’une part, un contexte mondial en mutation radicale4 qui crée des situations
en fortes tensions et, d’autre part, une abondance dengagements citoyens et d’initiatives locales qui
tentent de construire des voies alternatives portées principalement par la société civile mondiale
capable de se mobiliser sur des causes essentielles (comme la préservation de la planète, l’exercice de la
démocratie ou la paix dans le monde).
1 France volontaires est la plateforme des acteurs de l’engagement volontaire dans la solidarité internationale. C’est une association composée
de 40 membres associatifs, 12 collectivités territoriales.
2 Le débat prospectif élargi organisé par France Volontaires : « Renouveler la vision que l’on porte sur l'engagement volontaire dans la solidarité
internationale" (novembre 2014) - Acquis et perspectives. Demain, les volontaires, des jardiniers du bien
commun ?..\..\..\1PROSPECTIVE\post_DPE\EH\note_EH_29_03_DPE_final.pdf
3 « L’engagement des Français et refonder le lien civique » de Bartolone, « Etre jeune en 2015 » CESE Président de la République introduction
Antoine Dulin, évaluation de l’engagement citoyen international des jeunes dans le cadre de la modernisation de l’action publique.
4 Le nouveau désordre mondial, revue Esprit, août septembre 2014, animée par Nicole Gnesotto, intervenue lors du DPE.
Migrations et changement climatique dans l’espace caribéen - mars 2016 - 2 -
Repérer ces « signaux faibles » préfigurant d’éventuels futurs souhaitables fait l’objet de la prospective
du présent5, démarche mise en œuvre dans la première étape des travaux animés par France
Volontaires.
Lors de la première étape de la démarche prospective, les enquêtes sur les parcours des volontaires se
sont concentrées sur 4 territoires (Cameroun, Maroc, Pérou, Philippines). L’un des thèmes choisis pour le
Débat prospectif élargi a été la nouvelle géographie du volontariat jugée en pleine évolution. À la
rencontre des bouleversements mondiaux et des transformations locales, mais aussi avec l’essor des
réseaux et des mobilités, les échelles spatiales et temporelles des solidarités se reconfigurent. Alors que
les notions d’international et de Nord/Sud semblent soumises à révision, s’affirment l’échelon régional,
le Sud/Sud, les villes, ainsi que le niveau local mais aussi les coopérations de territoires à territoires
prises comme exemples d’ouverture notamment par les jeunes. Les échanges par grandes régions sont
apparus comme un enjeu d’avenir pour la paix, l’environnement, le développement économique, le
travail et la formation des jeunes.
Le détour par un espace régional très différent de l’espace méditerranéen a donc semblé une manière
féconde de se confronter, à l’échelle d’une « région » insulaire présentant des situations très
contrastées. Et de le faire à partir de la problématique des migrations et du changement climatique.
Quant à la méthode proprement dite, elle repose sur plusieurs principes: d’un côté, mettre les
enseignements de la prospective à l’épreuve du réel, c’est-à-dire se demander s’ils sont partagés par les
acteurs, en France, dans les territoires étudiés ou dans d’autres régions, et sils peuvent effectivement
faire bouger les lignes du volontariat ; d’un autre côté, être à la hauteur des enjeux du moment6,
marqué par des événements d’une gravité extrême (désordre mondial, terrorisme, catastrophes
écologiques) qui se traduisent notamment par les risques que font peser sur la planète certains
dérèglements climatiques et par les redoutables problèmes que posent les migrations de populations
confrontées à des situations inacceptables dans leurs pays d’origine.
En quoi les volontaires peuvent-ils accompagner les transitions nécessaires au plan culturel,
écologique, économique, social ? Comment, à partir de leurs expériences, peuvent-ils produire de la
connaissance et la transmettre largement pour stimuler l’action au travers d’apprentissages collectifs ?
Comment construire progressivement une Université populaire de l’engagement solidaire au monde,
animée par cet acteur collectif intermédiaire qu’est la plate forme France volontaire.
Ce détour s’est opéré en saisissant l’opportunité de deux événements tenus à Paris à l’automne 2015 qui
ont offert des moments de dialogue exceptionnels à propos des migrations liées au changement
climatique dans l’espace caribéen. Ce détour a permis d’enrichir la réflexion sur un enjeu peu présent
jusqu’ici dans la démarche prospective celui des transitions écologiques en situations de forte
vulnérabilité et de le faire en examinant des configurations différentes au regard de l’espace et du
temps, mais aussi quant aux liens qu’entretiennent les Etats et les sociétés civiles pour affronter des
défis auxquels ils se trouvent confrontés. Deux événements d’envergure différente ont été choisis pour
aborder la question posée : le premier, le 27 septembre, dans le cadre de la démarche citoyenne
Alternatiba, à Paris ; le deuxième, le 4 décembre 2015, dans l’espace Générations climat de la COP 21.
Entre les deux, les 16 et 17 octobre, un premier village des alternatives a réuni à Kenscoff, en Haïti, près
d’un millier de personnes.
Élargir le dialogue prospectif à des acteurs impliqués dans des espaces géographiques différents, saisir
les opportunités offertes par des événements d’envergure planétaire initiés par les États ou la société
civile, intégrer à mesure les enseignements dans l’Université populaire de l’engagement solidaire au
monde, tels sont les objectifs du détour accompli, et dont nous allons maintenant rendre compte.
5 La prospective du présent est une démarche de connaissance pour l’action qui vise à stimuler l’intelligence collective des acteurs en situation
en articulant savoirs experts, savoirs professionnels et expériences sensibles. Opérant sur des champs de tensions a priori insurmontables, elle
s’efforce, selon un principe d’optimisme méthodologique, de percevoir sur le terrain les initiatives innovantes, « les signaux faibles », qui, dès
lors qu’on peut les monter en généralité, élargissent le champ des possibles et permettent de co-construire des futurs souhaitables.
6 Tel est l’un des axes majeurs retenus par la Plate forme France Volontaires pour la période 2015-2017.
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I) Migrations et changement climatique dans l’espace caribéen : Haïti
Afin de valoriser les initiatives citoyennes qui expérimentent de nouvelles voies pour consommer,
produire, habiter, se transporter, la dynamique citoyenne Alternatiba (www. Alternatiba.eu) a conduit
un grand Tour de France en une multitude d’étapes offrant, sous la forme de villages des alternatives,
des animations en différents lieux7. À Paris, deux mois avant la COP 21, ce festival des solutions pour le
climat a rassemblé, autour de débats, de concerts et d’ateliers ludiques, environ 60 000 personnes. Le
dimanche 27 septembre, alors qu’avait été décrétée une journée sans voiture, le village a investi la Place
de la République : 400 organisations au travers de 14 quartiers thématiques ont fait découvrir des
alternatives aux modes de vie actuels afin de réduire l’impact sur le climat et de vivre mieux.
Photo 1 : Alternatiba - place de la République dimanche 27 septembre 2015
Migrations et solidarité monde : tel était le thème d’un de ces quartiers, auquel France volontaires a
participé (voir photo ci-dessous), notamment en favorisant l’accueil de trois animations accueillies au 40
rue de Malte par l’ITS (Institut Tribune Socialiste).
De 10 H à 12 H, une première table ronde, organisée par le FORIM (Forum des organisations de solidarité
internationale issues des migrations, www.forim.net), traitait de L’implication des migrant(e)s dans la
lutte contre le changement climatique. L’objectif était de mettre en lumière le rôle central joué par les
migrant(e)s en tant qu’acteurs/trices sur les enjeux climatiques et environnementaux ainsi qu’en tant
que vecteurs d’innovation. Ont été entendus successivement le témoignage de l’association Tsimoka qui
intervient à Madagascar pour l’implication des migrants dans le dialogue politique avec les pays d’origine
(http://tsimoka.org/); une intervention de Constance Formson-Lorist (African Diaspora Policy Centre,
http://www.diaspora-centre.org/) sur le dialogue politique concernant la diaspora ; la présentation de
l’étude « OSIM et Environnement » sur l’engagement des jeunes issus des migrations au regard des
enjeux environnementaux (réalisée par le FORIM et la Fondation Nicolas Hulot) par Olivier Kaba, enfin
les témoignages de jeunes en vidéo (référente Mme Tiguida CAMARA, tcamara@forim.net ).
De 12 h à 14 heures, le CCFD-Terre Solidaire a tenu une deuxième table ronde, intitulée Peuples du sud :
changement climatique et alternatives, présentant des témoignages de deux leaders du MAPTO
(Mouvement pour une Alliance Paysanne au Togo), Corneille Bogrha et Didier Salifou8.
De 14 h à 16 heures, c’est à partir de l’intitulé Migrations et changement climatique dans l’espace
caribéen : le cas d’Haïti, que s’est tenue la troisième table ronde, organisée par France volontaires, en
partenariat avec le CHF (collectif Haïti France) et la PAFHA (Plate forme des associations franco-
haïtiennes), avec pour objectif d’échanger sur les initiatives d’éducation et de mobilisation citoyennes en
Haïti. Animée par Robert Philomé (journaliste à France 24), cette séance, haute en couleur et de forte
intensité, a intégré harmonieusement apports culturels (lectures de « poèmes indiens » de Miguel Angel
Asturias par Alain Raymond et Nataly Bernal Parra9, performance musicale et danse de cumbia par
l’artiste colombien Tito Diez Amerikaz), analyse de chercheurs et témoignages d’acteurs sur les solutions
7 Après 5 637 km parcourus sur des vélos à 3 et 4 places, symboles de la transition écologique et de la solidarité, plus de 1 500 cyclistes ont
particià la 152ème et dernière vélorution du Tour Alternatiba et parcouru les 5 derniers kilomètres de ce gigantesque road-movie climatique
qui aura traversé 187 territoires et 6 Etats en presque 4 mois.
8 < http://ccfd-terresolidaire.org/mob/agir/agenda/arrivee-d-alternativa-a-5189>
9 Méditation devant le lac Titicaca (1945), Indignation (1949-54), Simon Bolivar, Credo (1955), Litanies de l’exilé (1966)
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expérimentées. Sont successivement intervenus Jacques Léon-Émile (président de Haïti Mémoire et
Culture), Ary Régis (directeur général de la Fondation d’animation et de communication sociale
SAKS), David Tilus (président du GAFE, Groupe d’action francophone pour l’environnement, www.gafe-
haïti.org), ainsi qu’Adeline Bouvard, AgroParisTech10 (SOS Enfants Sans Frontières, www.sosesf.org).
Photo n°2 : groupe d’organisation quartier migrations et solidarité internationale- Alternatiba Ivry - 5 sept 2015
Haïti (en langue Caraïbe, pays montagneux)
Dans les Grandes Antilles, Haïti occupe le tiers occidental de l'île d’Hispaniola (environ 28 000 km2 environ).
Première république noire indépendante en 1804, Haïti est aussi le seul pays francophone des Caraïbes. Sa
population, estimée en 2013 à 10 millions d’individus, avec un taux de croissance annuel de 1,3%, est très jeune
(43% de personnes de moins de 18 ans et 57% de moins de 24 ans). Près de la moitié vit en milieu urbain et plus de
25% habite la capitale. Formée de chaînons montagneux séparés par des terres plus basses qui produisent du café,
des bananes et de la canne à sucre, avec un climat tropical fréquemment touché par des cyclones, Haïti, pays
surpeuplé, sous-industrialiet endetté, connaît un niveau de vie très bas à l’origine de fortes tensions sociales. En
2010, un séisme dévastateur a fait des dégâts considérables (près de 250 000 morts, plus de 300 000 blessés et un
million de sans-abris). La capitale Port-au-Prince, qui regroupe deux millions d'habitants, a été en partie détruite.
Pour survivre, Haïti compte sur les fonds versés par la diaspora et sur l'aide internationale. Un an après la
catastrophe, le bilan de la reconstruction est décevant : 680 000 personnes demeurent encore dans les camps de
déplacés et des millions de haïtiens vivent dans des conditions déplorables, toujours menacés, faute
d’assainissement, par le choléra importé par le contingent de la MINUSTAH.11
France Volontaires en Haïti
18 janvier 1980: Etablissement de l’AFVP (actuelle France Volontaires) en Haïti.
Mars 1985 : leadership dans le groupement Frères des Hommes CIMADE et SOE pour le repeuplement porcin
Octobre 1991 : suspension des activités et retrait des 14 volontaires
Juin 1995 : reprise des activités
En 2011, 285 volontaires français, tous statuts confondus sur l’ensemble du territoire, dans des domaines variés
comme l’éducation et la formation, l’environnement, la santé,
12 avril 2012 : Ouverture de l’Espace Volontariats à Port-au-Prince.
Suite au séisme du 12 janvier 2010, 122 volontaires en Service civique à l’international sont accueillis de mars 2010
à septembre 2013 dans 42 structures d’accueil dont un appui à la re scolarisation.
Au premier semestre 2015, 86 volontaires étaient présents avec des durées de mission de 6 à 12 mois.
10 Adeline Bouvard, Ariane Degroote and Sophie Devienne, « Stratégies paysannes de lutte contre la pauvreté et recherche de sources de
revenus complémentaires, vers la pluriactivité », Field Actions Science Reports[Online], Special Issue 9 | 2014, Online since 27 December 2013,
connection on 28 February 2016.
11 On peut voir Assistance mortelle, documentaire de Raoul Peck sur les coulisses de l’aide internationale à Haïti
Migrations et changement climatique dans l’espace caribéen - mars 2016 - 5 -
Le GAFE (Groupe d’Action Francophone pour l’Environnement)
ONG née en 2003 de l'initiative d'Haïtiens, de Canadiens et de Français, le GAFE se propose de relever les fis
(éducation, santé, environnement, tourisme) en Haïti. Sa philosophie consiste à utiliser les ressources locales afin
d’engager une dynamique de développement économique, intégrant la dimension environnementale à une échelle
adaptée dans tous les projets, et en faisant porter l’accent sur l’éducation afin de construire une société équilibrée
et harmonieuse. Le GAFE a conduit une expérience particulière entre l’Etat et une structure de la société civile qui a
débouché sur une proposition de loi pour l’organisation du bassin versant. L’opération phare du GAFE est le plan
communal de développement de Desdunes 2016-2021 Département de l’Artibonite. http://www.gafe-haiti.org
a) Mobilités et migrations en Haïti
De tout temps, selon Jacques Léon-Émile, les mobilités et migrations12 ont été fortes en Haïti. Avant
1960, il s’agissait surtout de voyages d’études pour les classes fortunées (notamment vers la France) et
de déplacements à caractère économique pour les coupeurs de cannes à sucre (vers Cuba et la
République dominicaine). Depuis 1960, avec la dictature des Duvalier13, une forte émigration à caractère
politique et économique s’est mise en place. D’abord une importante migration vers l’Afrique qui accède
à l’indépendance (de manière parfois violente, comme au Congo belge) ; une autre migration de la
moyenne bourgeoisie se dirige vers les USA, la province du Québec (qui a besoin de cadres
francophones) ou la France (pour les études) ; quant à la classe populaire (notamment les paysans et les
plus pauvres), elle opère une migration économique massive vers les USA. Haïti a aussi connu, à la
manière des boat people14, une migration clandestine vers les Bahamas, gestes désespérés d’une
population non instruite débarquant dans un pays anglophone. En 1975, une grève des coupeurs de
canne fait venir des haïtiens en Guadeloupe qui essaiment ensuite dans les Antilles, notamment en
Guyane française.
Ainsi entre 300 000 et 500 000 sont partis15 en République dominicaine, principalement pour couper la
canne à sucre (les braceros) ; plus de 500 000 ont émigré en Amérique du Nord, la moitié à New-York; le
reste à Montréal, Boston et, ultérieurement, la Floride. Enfin, un peu moins de 100 000 en Guadeloupe,
Martinique et surtout Guyane, ainsi qu'en métropole (40 000), principalement en région parisienne.
12 Migration : déplacement de la population d’un pays vers un autre pour s’y établir (au moins une bonne année) avec une raison.
13 Surnommé « Papa doc », son règne fut marqué par la corruption et l'utilisation de milices privées, les tontons macoutes. Président de 1957 à
1971, son fils lui succéda de 71 à 86.
14 Phénomène des boat people amplifié après le cyclone Allen en aout 1980
15 Dont certains dans le cadre d’un contrat conclu en 1966 entre l’État haïtien et le Conseil d’état du sucre (cf. Sucre amer, Maurice Lemoine,
Éditions ENCRE, 1981).
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