4 L’UNION DU CANTAL - 20 FÉVRIER 2016 AU FIL DE LA SEMAINE ÉLEVEURS DU PAYS VERT Sur le front de l’export, la coopérative salue l’augmentation des volumes vers des pays tiers, tandis que les activités d’engraissement restent aussi un axe de fort de développement. Avec une collecte de 80 000 têtes, l’activité bovins progresse nettement X avier Bel a de bons chiffres. Le secrétaire général du groupe Altitude et directeur des productions animales les a livrés jeudi à Saint-Flour, à l’occasion de l’assemblée générale de la coopérative des Éleveurs du pays vert (EPV) : “Sur l’exercice, l’activité bovine est repartie à la hausse. Et si on enregistre 80 000 bovins collectés - dont 45 000 en Auvergne et 35 000 en Limousin - on aurait pu en compter davantage encore, puisque les 15 jours d’inactivité liée à des restrictions sanitaires nous ont coûté 2 000 têtes.” Dans le détail, le président d’EPV, Julien Fau, rappelle que la coopérative intervient à deux niveaux : l’export de maigre et la valorisation d’animaux de boucherie. Sur le premier volet, l’activité ne se contente pas du marché italien(1) et les exports vers des pays tiers ont constitué un bon aiguillon pour maintenir les cours. D’ailleurs, 2 000 broutards sont partis en Turquie, avec une activité soutenue entre juin et miseptembre... avant l’arrêt brutal imposé par la FCO. Trouver des bâtiments disponibles toute l’année pour abriter des quarantaines n’est pas facile, mais Deltagro export s’engage à trouver des solutions. La coopérative a également dû gérer l’afflux de veaux suite à la réouverture des marchés en novembre et de lisser ce pic d’activité sur deux à trois semaines. Sur les filières des animaux finis, dans un contexte de baisse de la consommation de viande, EPV souligne l’activité en bonne forme de Covial (qui détient l’outil d’abattage d’Aurillac) et où 70 % des animaux sont écoulés. “On constate un vrai développement en 2015, tiré L’assemblée générale de la section Cantal, Puy de Dôme, Aveyron, Lozère s’est déroulée jeudi 18 février à Saint-Flour. notamment par le steak haché dont les volumes augmentent, aux côtés des filières traditionnelles de valorisation des réformes salers, aubracs ou limousines.” Du jeune bovin en barquette Les marques et labels engendrent de la plus-value. Carrefour a par exemple décidé de basculer les produits de la race limousine sous label rouge “Blason prestige”. Alors que le “salers primeur” diminue en volume global (de 1 200 à 900 animaux abattus), il se maintient plutôt bien chez les coopérateurs d’EPV avec jusqu’à 450 têtes livrées. Hors de cet exercice, clos fin septembre, l’accent est mis aussi sur la génisse primeur Casino, “qui peut représenter une belle opportunité pour valoriser la voie femelle”, estime Julien Fau. La coopérative, qui invite ses adhérents à ne pas mettre tous leurs œufs Exercice L’exercice de la coopérative, clos au 30 septembre, concerne la saison 2014-2015 dans le même panier, encourage aussi à la création de petits ateliers d’engraissement. Et de rappeler l’appui technique régulier proposé par un système coopératif qui s’affiche comme un rempart en période de crise... mais bien plus encore. RENAUD SAINT-ANDRÉ (1) Les adhérents qui le souhaitaient ont pu profiter cette année d’un voyage de découverte des filières italiennes. REPRODUCTION Inséminateur n’est pas un métier figé ; pour preuve les nouvelles manipulations qui nécessitent des formations particulières qui profitent aux élevages des adhérents. Les inséminateurs interviennent 365 jours par an disponibilité de ses agents : “Ce sont 50 inséminateurs qui interviennent 365 jours par an ; même les week-end, à Noël s’il le faut, ils sont toujours présents”, lance Dimitri Octavie, animateur génétique des Éleveurs du pays vert. Naturellement, ils proposent la mise en place, mais aussi - grâce à des formations régulières - une série de services innovants, détaillés lors de l’assemblée de jeudi à Saint-Flour. D’une manière générale, l’insémination animale (IA) est présentée comme “un bon investissement”. En effet, une étude qui porte sur l’ensemble des broutards achetés par le groupement démontre que les veaux aubracs issus d’IA sont vendus en moyenne 73 euros de plus que ceux nés d’une monte naturelle ; 75 euros de plus lorsqu’il s’agit de salers ; et même 115 euros de plus en charolais. “On gagne sur tous les tableaux : en qualité génétique sur les femelles pour ce qui est au cœur de l’exploitation, le troupeau et son renouvellement ; on gagne aussi en euros sur les produits directement écoulés”, résume le spécialiste, avant d’évoquer les doses sexées qui nécessitent une manipulation pas banale. Sexage and co “Plus on va en croisement, plus c’est utilisé”, confirme le président de la coopérative, Julien Fau, en affirmant qu’un quart des inséminations réalisées en race salers sont sexées. Dimitri Octavie précise que neuf fois sur dix, la dose sexée donne bien naissance à un veau femelle pour le renouvellement. Mais en race limousine par exemple, la transplantation embryonnaire (permet d’avoir plusieurs descendances d’une vache dont l’éleveur est satisfait)... Et l’un des derniers outils qui associe l’élevage aux nouvelles technologies : le monitoring détecteur de chaleurs et de vêlage, avec des messages d’alerte reçus directement sur son téléphone, permettant de gagner du temps et de limiter les pertes. JÉRÔME CHABANNE © RÉUSSIR a coopérative est fière de souLcôtésligner son engagement aux des éleveurs, grâce à la PAR RACES Pas moins de 50 inséminateurs sur la zone. demande en mâle est fréquente, notamment pour alimenter la filière “Veau sous la mère”. Le président et le responsable génétique n’omettent pas de mettre l’accent sur les autres services proposés par la coopérative, comme la synchronisation des chaleurs (qui permet de grouper les vêlages) ; les constats de gestation par échographie (opération plus rentable que de garder des “vaches vides”) ; le génotypage sur les femelles laitières (l’ADN prélevé livre des index fiables à 70 %) ; la ■ Sur la saison écoulée, la coopérative a pris en charge l’insémination de 27 500 holsteins ; 21 400 montbéliardes ; 17 000 limousines ; 7 000 salers (en progression). Grâce à des partenariats, les Éleveurs du pays vert ont des taureaux qui correspondent à toutes les demandes, dont certains sont nés sur la zone.