Santé : La startup française Theraclion construit son rêve chinois

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Source: LaTribune.fr, 02/05/2016
Santé : La startup française Theraclion
construit son rêve chinois
L'Echopulse est utilisé par deux centres français: l'Hôpital Américain de Paris et le groupe hospitalier
Diaconesses Croix Saint-Simon. (Crédits : Theraclion) La société, qui propose un système pour exciser
des tumeurs sans cicatrice, a levé 1,8 million d'euros. Le laboratoire pharmaceutique chinois Furui
entre dans le capital de Theraclion et lui offre une perspective de développement dans un marché
géant.
Nouvelle levée de fonds pour Theraclion. Et nouvel investisseur. La startup française, qui
développe l'Echopulse, une alternative à la chirurgie permettant de détruire une tumeur
bénigne du sein ou de la thyroïde grâce la thérapie par ultrasons, a annoncé lundi 2 mai une
levée de fonds de 1,8 million d'euros, après celle de 5,1 millions d'euros réalisée en 2015.
Furui, un laboratoire pharmaceutique chinois, fait son entrée dans le capital de la startup
française. Le chinois détient désormais 8,1% des actions de Theraclion et devient ainsi son
deuxième actionnaire, derrière Truffle Capital et devant Aviva, Natixis et Deutsche Bank.
"La majeure partie du capital fourni par cette nouvelle levée de fonds émane de Furui",
rapporte à La Tribune David Caumartin, directeur général de la startup française, sans donner
de chiffres précis. Si l'arrivée de Furui va "accompagner la croissance de Theraclion", la
société attend beaucoup plus de cette nouvelle collaboration.
"Un partenariat précis reste à définir avec cet acteur stratégique. Furui apporterait à
Theraclion un accès au marché chinois, de la crédibilité et un cadre", note le directeur
général de la startup française.
Un pied en Asie
Car, selon Theraclion, le marché chinois est le plus conséquent en termes de nombre de
procédures d'ablations de tumeurs du sein et de la thyroïde. Cela représente "des centaines de
milliers de patients potentiels pour nous", estime David Caumartin.
Il juge que son Echopulse, qui permet d'éviter les anesthésies générales et de ne pas laisser de
cicatrice permettrait de désengorger les hôpitaux chinois "d'opérations classiques et facile à
faire". Un argument de poids, alors que la Chine cherche à moderniser ses hôpitaux et
accélère dans la e-santé. Et selon McKinsey & Co, les dépenses de Pékin atteindront mille
milliards de dollars en 2020 contre 357 milliards de dollars en 2011. A voir néanmoins si la
Chine trouve la technologie de Theraclion suffisamment efficace et peu coûteuse pour qu'elle
ne se heurte pas à la volonté de Pékin de rationaliser les coûts des hôpitaux. Pour l'instant,
Theraclion explique "poursuivre l'enregistrement de l'Echopulse auprès des instances
réglementaires chinoises".
A noter que la startup a déjà un pied en Asie puisque le groupe dispose de filiales à Hong
Kong, à Taïwan et en Corée du Sud, pays où il espère une approbation rapide des autorités
pour y diffuser sa technologie.
Difficultés de développement en France
Ces envies de se développer en Chine mettent en exergue les difficultés pour la startup de se
développer en France. L'Echopulse n'est utilisé que par deux centres français: l'Hôpital
Américain de Paris et le groupe hospitalier Diaconesses Croix Saint-Simon. A l'étranger, 18
Echopulse ont été vendus ou loués, dont 8 en Allemagne.
Néanmoins, cela pourrait changer rapidement. Theraclion espère obtenir rapidement le forfait
innovation (prise en charge dérogatoire et transitoire de technologies de santé innovantes
lorsqu'elles sont en phase précoce de développement clinique) pour distribuer son Echopulse à
une douzaine de sites en France. Le groupe a bon espoir puisqu'il explique à La Tribune que
son dossier a été jugé "recevable" par la Haute Autorité de santé.
Une étape importante pour Theraclion, qui réalise 1,8 millions d'euros de chiffre d'affaires
(contre 800.000 en 2014) et attend un doublement du revenu annuel sur les années à venir.
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