COURS DE PHILOSOPHIE HERMÉTIQUE OU D’ALCHIMIE
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L’auteur n’a pas cru devoir faire précéder d’une préface, ce Traité et Cours
d’alchimie, ni devoir dire les raisons qui l’ont obligé à le rendre public.
Il n’a pas cru non plus devoir le dédier à personne ; ne désirant pas,
comme nombre d’auteurs, se faire prôner ni appuyer par le crédit de quelque
grand personnage.
À qui pourrait-il dédier cette clé d’alchimie, pour donner une marque de
sa reconnaissance ? À un homme !.. Il n’en a trouvé aucun qui ne fût incrédule,
[7] dur, inhumain, fourbe et flatteur : tous n’ont cherché qu’à le surprendre,
pour lui enlever le secret des secrets.
Il n’a toujours trouvé que des hommes peu portés à l’aider ou à lui être
utiles, pour finir son travail alchimique : il n’a donc aucune marque de recon-
naissance à donner à personne.
Pour remplir justement et complètement ce devoir sacré de reconnais-
sance, il doit dédier à Dieu, auteur de tout don, ce présent trésor de philosophie
hermétique : science qu’il ne tient que de lui seul.
Les envieux, après avoir lu cet ouvrage, se mettront en colère ; parce qu’ils
n’auront pas pu parvenir eux-mêmes à ce degré de bonheur, et ils croiront ne
pouvoir pas mieux se venger de leurs infructueuses recherches qu’en invecti-
vant la créature favorisée et en faisant passer la science hermétique pour fausse ;
ils se dessécheront de rage ! ils mourront !.. Et l’alchimie restera.
Mais le philosophe reconnaissant, qui a toujours mis sa confiance en Dieu,
et qui ne l’a obtenue qu’à force de persévérance et de prières, l’en remerciera et
le bénira tous les jours de sa vie, de ce qu’il a bien voulu lui donner une aussi
grande marque de son amour. De l’avoir sorti de l’état d’humiliation, de mi-
sère et de privations dans lequel il était resté grand nombre d’années, et de
l’avoir fait triompher de tous ses ennemis, ainsi que de tous les hommes or-