sous-titré “Les collaborationnistes de l’islam radical dévoilés”, ne contient
pourtant aucun nom de ces “collabos”. Il ne s’agit pas d’un pamphlet ou d’un
brûlot anti-islam, mais d’un ouvrage de réflexion et d’analyse, qui offre un
tableau informé de la situation de la France à l’égard de l’islam.
Observateur venu d’un pays musulman, Waleed al-Husseini porte un regard
lucide et acéré sur l’état actuel de la France, ne s’encombrant pas de
précautions oratoires pour dire ce qu’il pense et nommer les choses par leur
nom.
Il rejette ainsi la notion d’un “islam modéré”, tout comme il récuse l’idée
que l’islam serait majoritairement pacifique.
“En arrivant en France, relate-t-il, j’ai découvert le terme de ‘musulman
modéré’, alors que dans ma Cisjordanie natale, ce terme n’existe pas, comme
il n’existe pas dans les autres pays arabes et musulmans”.
Sa critique ne vise pas seulement les manifestations contemporaines de
l’islam politique et guerrier (des Frères musulmans à Daech) mais remonte aux
fondements d’une religion qui a d’emblée mêlé le politique et le religieux et
n’a pas (encore?) réussi à accomplir sa réforme. Face à l’Etat islamique,
l’erreur commise par les grandes puissances est selon lui de vouloir
“éradiquer Daech, en tant que mouvement terroriste extrémiste”, sans
s’attaquer à “ce que véhicule son idéologie, qui n’est autre que l’islam”.
Cette affirmation radicale est toutefois tempérée par la distinction qu’il
établit entre l’islam, foncièrement violent, et les musulmans : “Daech
représente l’islam dans sa forme politico-religieuse, et non les musulmans en
tant qu’individus”.
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“trahison” des intellectuels français (de
gauche notamment), dont la plupart n’ont
jamais fait l’effort de comprendre l’islam
et son projet politique
Al-Husseini ne rejette pas pour autant la possibilité d’une réforme de
l’islam, qu’il appelle de ses voeux. Mais celle-ci ne pourra venir à son avis
qu’après la défaite de l’islam politique. On est très loin du discours
apaisant sur l’islam de la plupart des politiques et des intellectuels
français, auxquels il ne ménage pas ses critiques. Le reproche principal
qu’il leur adresse est d’avoir cédé sur la laïcité, principal rempart de la
République contre la vague montante de l’islamisation. Au lendemain des
attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper casher, explique-t-il, “certains
politiciens ont eu le culot de réclamer la réforme de la loi sur la laïcité
pour la conformer aux exigences des musulmans”.
Cette “trahison” est avant tout, à ses yeux, celle des intellectuels français