Cerisesurlegâteau,enplusdesimulerunprocessusobservableauLHC,lesphysicienspeuventaussianalyserle
comportementdecesparticulesquidépenddeleurintricationquantique, unphénomènequ'ilest difficiled'étudier
avec un ac célérateur de particules. Bien sûr, rien ne remplac e des données expérimentales direc tes mais pouvoir
contrôlerlesparamètresd’unesimulationouvrelaporteàladécouvertedephénomènesqualitativementnouveaux,
difficilesàsurprendreetmêmeàdeviner.
LesidéesdeRichardFeynmansurlasimulationdesphénomènesphysiquesavecdesordinateursetdes
simulateursquantiquessontcertainementlefruitdel'extraordinairecuriositéetcréativitéintellectuelles
qu'avaitcegéniedelaphysique.Onpeutenavoiruneidéeaveccettetraductiond'unevidéomiseenligne
danslecadreduprojet"TheFeynmanSeries",liéauprojet"TheSaganSeries"visantàpromouvoir
l'éducationscientifiquepourlegrandpublic.©Bergalion,YouTube
Lesthéoriesdejaugesurréseauavecunsimulateurquantique
LaperformanceréaliséeparlesphysiciensregroupésenAutricheautourdeRainerBlattetPeterZollers’inscriten
fait dansuncadreplus large,àl’intersectiondesidées queRichardFeynmanaexposéesen1982dansunarticle
pionnier dans le domaine desordinateurs quantiques (intituléSimulating physics with computers) et celle d'un
autreprixNobeldephysique,KennethWilson.
Au cours des années 1970, l’essor dumodèle standard s’est appuyé sur une classe de théories quantiques des
champs, celle desthéories dejauge. Elle fait souvent usage d’équations non-linéaires possédant desgroupes de
symétrie.Or,commedanslarelativitégénérale,quiestuneclasseparticulièredethéoriedejauge,lanon-linéarité
de ces équations les rend difficiles à résoudre dans beaucoup de situations physiques intéressantes. Le même
problèmeexisteenmécaniquedesfluidesoùlessolutionstrouvéesontconsistésoitàétudierdesécoulementsde
maquettesd’objetsensoufflerie,soitàmobiliserdesordinateurs.Danscederniercas,ilfautdiscrétiserl’évolution
desgrandeursphysiquesdansl’espaceetletemps,commesicetteévolutionseproduisaitsurunréseaucristallin.
Kenneth Wilson a ainsi développé les « théories de jauge sur réseau ». Elles ont eu certains succès, comme de
permettre le calculab initio, à partir des équations de lachromodynamique quantique (la QCD), de lamasse du
protonetdecelleduneutron.
Feynman, de son côté, a exploré l’idée d’utiliser des systèmes eux-mêmes quantiques pour simuler d’autres
systèmesquantiquesetplusgénéralementréaliserdesordinateursquantiquesuniversels.
Dans cet article deNature, les physiciens explorent le début d’une nouvelle approche qui à terme permettraient
unesimulationquantiquesurréseaudeséquationsdumodèlestandard,etpourquoipas,peut-êtredansunavenir