Observations sur l'ensemble du concours 2015 et statistiques.
L'Agrégation de Grammaire est un concours de haut niveau qui mène prioritairement à
l'enseignement du second degré et qui ouvre aussi bien souvent la voie vers l'enseignement supérieur
et la recherche. Certaines épreuves sont de nature comparable à celles des agrégations de Lettres
classiques et de Lettres modernes, mais trois, les compositions principale et complémentaire ainsi
que la leçon de grammaire et linguistique, sont spécifiques. Cette agrégation évalue donc les
connaissances de tronc commun, si l'on peut dire, dont un futur enseignant doit être porteur, et certifie
aussi que le lauréat a des compétences poussées dans les disciplines techniques que sont la
linguistique du français médiéval et moderne et la linguistique des langues anciennes, compétences
qui sont utiles à tous les niveaux de l'enseignement : elles ne sont pas de trop, par exemple, pour
faire comprendre quelques règles élémentaires des déclinaisons et des conjugaisons du grec et du
latin aux élèves de 5e, 4e et 3e ou aux débutants des lycées et des universités. À l'heure où le besoin
de cours de grammaire est de plus en plus ressenti, il importe que les futurs enseignants soient
formés et qu'ils aient un concours qui permette de maintenir un niveau élevé et qui donne à ses
lauréats quelques facilités pour la poursuite d'études et de recherches ultérieures. Descendu à 7 en
2012, remonté à 10 en 2013 et 2014, le nombre de postes mis au concours est passé à 11 en 2015.
Cette augmentation n'allait pas de soi car le nombre de candidats en 2013 et 2014 a été fort réduit.
Mais il y a, et il y aura dans le futur, besoin d'enseignants très qualifiés. Ce poste supplémentaire est
donc une reconnaissance de l'utilité du concours et un appel lancé aux candidats. C'est une façon de
leur dire que les disciplines techniques auxquelles ils se consacrent ont un avenir parce qu'elles sont
utiles dans l'enseignement. Cet appel a commencé à être entendu : il y a eu cette année davantage
d'inscrits (54) que l'an dernier (48), et surtout il y a eu bien plus de candidats présents aux épreuves
écrites (26, contre 12 en 2014). Le nombre d'admissibles a été aussi en augmentation : 17 (on a hélas
enregistré une défection le premier jour de l'oral). Le jury est donc fort satisfait de voir que l'on est sur
une ligne très légèrement ascendante. C'est modeste, certes, et dans l'absolu le nombre de candidats
et le nombre de reçus sont réduits. Ajoutons que les universités où on prépare à ce concours se
comptent maintenant sur les doigts de la main, ce qui est un grand handicap pour les étudiants et
pour les enseignants déjà en poste qui veulent se présenter et en sont donc réduits à se former eux-
mêmes, en autodidactes. Il n'en reste pas moins que cette augmentation est un encouragement réel
et doit conduire les futurs candidats à se présenter au concours sans hésiter : il y a des postes à
pourvoir.
Parmi les 26 candidats de l'écrit, 8 avaient choisi l'option A et 18 l'option B. À l'issue des épreuves
orales, il y a eu 3 reçus de l'option A et 6 de l'option B. Ce rééquilibrage des deux options est un fait
notable. Pendant longtemps l'option B n'a laissé que peu de place à l'option A, mais si l'on a besoin de
linguistes pour les langues anciennes, le besoin n'est pas plus petit pour le français médiéval et
moderne. Les étudiants ou les enseignants déjà en poste qui aiment particulièrement la linguistique
française doivent savoir qu'ils ont toutes leurs chances en choisissant cette voie, et il serait bon,
maintenant que les effectifs de candidats sont sur une ligne ascendante, qu'un renfort non négligeable
soit fourni, justement, par les francisants.
Bilan des épreuves écrites
Années 2013-2015