étude menée en 2011 par Pierre Renault durant 12 semaines

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PROJET D’AMENAGEMENT PAYSAGER
AU JARDIN BOTANIQUE ALPIN DU LAUTARET :
LA PRESENTATION DE LA FLORE DES ALPES DE LA REGION DU LAUTARET
Pierre Renault
Etudiant en Master 1 - Paysage
Institut National d’Horticulture et du Paysage, Agrocampus-Ouest - Centre d’Angers.
Stage Recherche & Méthodologie
au Jardin Botanique Alpin du Lautaret du 23 mai au 12 août 2011
Maître de stage : Serge Aubert
(Directeur de la Station Alpine Joseph Fourier UMS 3370 CNRS Université Grenoble 1)
Le Chalet Mirande, le Jardin Botanique (bas de la photographie) et le massif de la Meije, P. Renault, 20/06/2011
TITRE : ETUDE D’AMENAGEMENT PAYSAGER AU SEIN DU JARDIN BOTANIQUE,
DU CONCEPT A LA TRANSPOSITION ECOLOGIQUE
« DU NATUREL ALPIN A L’ARTIFICIEL DU JARDIN »
Année 2011
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Le Jardin Botanique Alpin du Lautaret, situé au col du Lautaret à 2100 mètres d’altitude, est
rattaché à la commune de Villar-d’Arène située dans le département des Hautes Alpes. Créé en 1899, il
est géré par la Station Alpine Joseph Fourier (SAJF) depuis 2005. Celle-ci, pilotée par l’Université Joseph
Fourier (UJF) et le Centre National de la Recherche Scientique (CNRS), intègre l’arboretum Robert
Rufer-Lanche à Grenoble, le Chalet-laboratoire du Lautaret et le Jardin Botanique Alpin du Lautaret. Ce
dernier associe accueil du public, formation de stagiaires et expertise botanique et horticole au service
de la recherche.
Le Jardin Botanique est constitué d’une cinquantaine de rocailles qui présentent la ore des
différentes montagnes du monde ; la zone relative à la ore des Alpes (Figure 1) étant présentée par
milieux écologiques (rochers, éboulis, combe à neige, pelouses, milieux humides, etc.). Cette partie a été
aménagée il y a plusieurs dizaines d’années.
Aujourd’hui, la SAJF souhaite
réaménager entièrement cet espace
an de présenter les différents
milieux de façon plus cohérente et
réaliste. La transposition écologique
des espaces reconstitués est
l’une des particularités de cet
aménagement. L’étude menée
consiste à proposer l’aménagement
paysager de cette zone depuis
sa conception jusqu’à sa mise en
œuvre, chiffrage compris. Ce travail
est réalisé en concertation avec les
jardiniers, botanistes et paysagistes
qui conseillent le Jardin Botanique et
les chercheurs travaillant au Lautaret
en écologie alpine. La réalisation de
l’aménagement n’est pas prévue
avant 5 ans.
Figure 1 : Plan du jardin botanique, situation de la zone relative à la ore des Alpes ( )
IntroductIon
Le Jardin Botanique Alpin du Lautaret est géré par la Station Alpine Joseph Fourier (SAJF). Ses
membres souhaitent réaliser, d’ici quelques années, un aménagement paysager dans le but de donner
du volume à la partie du Jardin Botanique relative à la ore des Alpes et d’aborder le fonctionnement de
différents milieux écologiques présents aux alentours du col du Lautaret. Il s’agit de créer de nouvelles
rocailles, à partir d’une transposition des milieux naturels, de manière à pouvoir cultiver certaines espèces
spéciques (espèces des combes à neige, des éboulis, des bas-marais, etc.). Cette zone serait ensuite
mise en avant comme support pédagogique, an de présenter le fonctionnement des milieux écologiques
du Lautaret dans leurs habitats naturels au grand public. L’étude menée durant 12 semaines présente le
projet de l’aménagement, qui intégre trois axes : sa conception, la transposition écologique des milieux
représentés et une estimation globale du coût du projet.
The Lautaret Alpine Botanical Garden is managed by the Joseph Fourier’s Alpine station. Its
members aim to realize a landscape planning in the area of the Garden dedicated to the ora part of the
alps, by the end of the next ve years. The main objective of the project is to give to this part of the garden
more volume and attractiveness while taking into account the functioning of several ecosystems present
wild in the Alpes around the garden. It implies the creation of new ecosystems by transposing the natural
ones in order to grow their representative species (snow-beds, fallen rocks, wetland species, etc.). This
area will be used to educate the public on the natural Lautaret’s ecosystems operating. The following
survey includes three higlights: landscape planning, the ecological transposition of natural ecosystems
and basic cost estimation of the project.
/ Mots c l é s :
/ AbstrAct
résumé
Jardin Botanique, ore des Alpes, aménagement paysager, milieux écologiques,
transposition écologique
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La zone relative à la ore des Alpes totalise une surface approximative de 2300 m² située au nord
du Jardin Botanique, à l’est de la zone expérimentale. Cette partie représente 1/10 de sa surface globale.
Elle est exposée plein sud sur le versant adret de la montagne de Chaillol.
Le Jardin Botanique et le Chalet-Laboratoire partagent un même site géographique, ce qui
favorise les échanges permanents entre les deux structures. Ainsi, des acteurs divers rattachés aussi
bien au Jardin Botanique qu’au Chalet-Laboratoire (botanistes, paysagistes, chercheurs, pépiniéristes)
côtoient le Jardin chaque été. Cette multiplicité d’acteurs aux compétences variées participe activement
à l’évolution du Jardin Botanique et aux projets qui s’y rattachent. De ce fait, l’étude de l’aménagement
de la zone de présentation de la ore des Alpes ne pouvait être pertinente qu’en découlant d’un travail en
concertation et en collaboration avec eux. Ainsi, une dizaine de personnes ressources ont été sollicitées
durant l’étude.
Citons particulièrement Philippe Danton, botaniste correspondant du Muséum National d’Histoire
Naturelle et membre du Conseil Scientique du Jardin Botanique, qui a participé activement à l’étude du
projet dans chacune des phases importantes (esquisse, conception, transposition écologique), apportant
son expérience en matière horticole et paysagère ainsi qu’un regard transversal extérieur au Jardin
Botanique.
Christophe Perrier (botaniste-animateur), Serge Aubert (directeur de la SAJF), Rolland Douzet
(botaniste du Jardin Botanique), Philippe Choler (chercheur au CNRS spécialiste des pelouses alpines,
membre du Conseil Scientique du Jardin Botanique), Olivier Manneville (spécialiste des marais et
tourbières et membre de la SAJF) ont également apporté leurs compétences à l’étude par leur connaissance
des milieux et de leurs fonctionnements. Ils ont accompagné les sorties sur le terrain nécessaires à leur
appréhension.
Jean-Louis Latil (géologue-chercheur et pépiniériste) a contribué activement à la phase de
transposition des milieux an d’élaborer des prols de sols (matière, granulométrie, arrosage, etc.) ;
il a apporté ses compétences de géologue et son expérience dans la culture de plantes en conditions
extrêmes.
mAtérIels e t méthodes
mAtérIels
La zone d’étude
Les personnes ressources
Le schéma ci-dessus (Figure 3) illustre le principe de mesure avec cet outil. Sur une pente, le
l à plomb crée un angle a avec l’horizontale ; cet angle a se retrouve entre l’horizontale et la verticale
par les angles correspondants puis alternes-internes. Ainsi, nous obtenons : X/Y = W/Z. Soit le dénive
W = (X.Z)/Y où les valeurs X, Z et Y sont mesurables aisément.
Les outils de visualisation
La communication graphique autour du projet de l’aménagement a été primordiale durant cette
étude, du fait notamment de la quantité importante d’acteurs sollicités citée précédemment. A chaque
étape, notamment celle de l’esquisse puis de la conception, des visuels ont été créés. Chacun devait
pouvoir se représenter le projet au mieux an de le discuter puis de le valider. Les outils utilisés ont été
de deux niveaux : infographiques avec les logiciels Illustrator (esquisse du concept), Photoshop (croquis
à l’aide d’une tablette graphique), Autocad (plan masse et modélisation 3D) ; et manuel par la réalisation
d’une maquette de travail en argile.
Le Jardin Botanique ne
possède pas de plan masse du
site. Les outils de mesure utilisés
an d’élaborer le plan ont été
le décamètre, le site Internet
Géoportail et le logiciel Autocad.
En ce qui concerne la topographie
du site, les dénivelés ont été
relevés à l’aide de l’outil ci-contre
(Figure 2).
Les outils de mesure
Figure 2 : Outil de mesure de dénivelés.
Photographie : P. Renault, 21/07/2011
Figure 3 : Schéma de principe de mesure.
P. Renault, 22/07/2011
a
a
z
x
y
w
a
4
Une phase de transposition écologique des milieux à représenter a été réalisée en parallèle de
la phase précédente. L’aménagement paysager envisagé au Jardin Botanique est un projet particulier.
Son originalité, due à la transposition de milieux écologiques alpins complexes au sein d’un jardin, le
situe comme précurseur dans le domaine. Aucune donnée d’expériences semblables n’a été trouvée.
Ainsi, la phase de transposition a fait appel à un certain nombre d’acteurs du Jardin Botanique et du
Chalet-Laboratoire (botanistes, paysagistes, chercheurs, pépiniériste) pour son élaboration. Chacun a
pu apporter ses compétences spéciques et son expérience pour proposer des prols de sols articiels
à chaque milieu. Citons principalement Jean-Louis Latil, Philippe Choler, Olivier Manneville et Philippe
Danton.
La dernière phase du projet a été d’estimer le coût global du projet. Une liste quantitative des
matériaux a été réalisée et a permis d’établir un devis sous forme de lots (terrassement, fourniture de
matériaux, mise en place des enrochements, arrosage, etc.). Celui-ci a servi de base pour les demandes
de prix auprès des fournisseurs an d’arriver à un devis estimatif global pertinent. Différents professionnels
ont été sollicités et mobilisés au Jardin Botanique pour étudier la mise en oeuvre du chantier (type de
grue, accès, etc.) et ainsi associer des prix indicatifs aux différents lots. Des carrières ont été visitées an
de visualiser les différentes roches potentielles à associer au projet.
La méthode élaborée pour mener à bien cette étude s’est structurée en cinq phases :
- une première phase de recherche bibliographique couplée à des sorties sur le terrain ;
- une seconde étape consacrée à l’esquisse ;
- une phase de conception de l’aménagement ;
- une phase de transposition écologique des milieux à représenter ;
- une estimation du coût qui a clôturé l’étude.
Ces phases ont été planiées en distinguant les différentes tâches et un planning global a été élaboré
sur toute la durée de l’étude.
Une phase de recherche bibliographique a donc amorcé l’étude. De l’histoire du Jardin Botanique
depuis 1899 aux différents milieux écologiques décrits sur la région du Lautaret, cette phase a permis
de comprendre le contexte et d’appréhender la culture scientique nécessaire à la compréhension des
milieux. Des sorties sur le terrain ont permis de faire le parrallèle entre les descriptions et une approche
visuelle plus concrète des milieux (substrat, humidité, pente, exposition, etc.).
Une phase d’esquisse a suivi. Les idées et positions de chaque acteur du Jardin Botanique sur le
projet ont été recueillies, discutées et développées, appuyées par des croquis qui ont nourri l’esquisse
globale (Annexe 1). Les milieux écologiques à représenter ont été dénis en collaboration avec les
membres du Jardin Botanique à partir du Cahier illustré du Lautaret, partie 1, Eléments d’écologie alpine
(Aubert & al., 2011), ouvrage qui rassemble les différents milieux écologiques présents aux alentours du
Lautaret. Une réexion autour de leurs caractéristiques (exposition, topographie, hydromorphie, etc.) a
permis de les situer dans l’aménagement. Cette phase d’esquisse a permis de recadrer le projet et de
faire émerger les véritables problématiques concernant sa vocation ; notamment la limite entre naturel
(milieux écologiques) et articiel (contexte d’un Jardin Botanique). Plusieurs réunions en présence des
différents acteurs ont fait évolué l’esquisse de l’aménagement jusqu’à sa validation par tous.
Une phase de conception a naturellement
suivi la validation de l’esquisse. Une maquette de
travail à l’échelle 1 : 125 en argile réalisée avec
Philippe Danton (Figure 4) et des croquis ont
permis l’évolution de l’esquisse à l’élaboration
d’un plan masse, réalisé à partir de mesures sur
le terrain. Celui-ci a fait l’objet d’une modélisation
infographique en trois dimensions.
Figure 4 : Réalisation d’une maquette en argile 1:125, Ph. Danton
et P. Renault. Photographie : S.Aubert, 30/06/2011
méthode
5
résultAts
Les résultats de cette étude sont présentés ci-après. Ils se divisent selon trois axes que sont
l’étude paysagère du projet d’aménagement, l’étude technique de transposition écologique de chaque
milieu et l’estimation du coût du projet.
l’etude pAysAgère d u projet dAménAgement
Le résultat de l’étude conserve la volonté initiale de la SAJF ; l’échelle change par rapport aux
autres parties du Jardin Botanique et crée plusieurs faciès écologiques (qui diffèrent selon l’exposition, la
pente, le substrat, etc.) propices à l’implantation des milieux.
Figure 5 : Modélisation des volumes. Logiciel Autocad, P. Renault
Indicateur
Représentation d’une personne d’1,7 mètre
Figure 6 : Modélisation des reliefs, coupe Ouest > Est. Logiciel Autocad, P. Renault
Indicateur
Représentation d’une personne d’1,7 mètre
La maquette de travail en
argile (Annexe 2) a été traduite
par une modélisation en trois
dimensions des volumes de la
zone d’aménagement (Figure
5) ; celle-ci permet de se rendre
compte des hauteurs et de l’effet
perçu par le visiteur, notamment
grâce à la représentation d’une
personne d’1,7 mètre (Figures 5
et 6). Ces volumes laissent voir
certains espaces et en occultent
d’autres, incitant le visiteur à se
déplacer selon sa curiosité. On
retrouve cette sensation dans le
paysage alpin naturel (Annexe 3).
Du volume pour une diversité de milieux
Figure 7 : Modélisation des reliefs, vue d’ensemble
5 m
7 m
5 m 5 m
3 m
3 m
Légende des zones minérales :
Zones grises : schiste
Zones bleues : calcaire
Zones oranges : silice
Nord
Nord
7 m
5 m
3 m
0 m
Figure 8 : Modélisation des reliefs, coupe Nord > Sud
La topographie actuelle du site est
relativement douce avec un point haut au
niveau de la pyramide de Scott (monument
historique existant) situé à 5 mètres (nord-
ouest) d’un point bas déni au niveau de
la zone hâchurée en vert (Figure 7). La
pente actuelle la plus forte (partie Ouest)
est estimée à 14°. L’aménagement prévoit
trois espaces minéraux qui structurent
l’espace par leur volume : une zone
schisteuse, une zone calcaire et une zone
siliceuse (Figure 7) ; ils correspondent à
la diversité des zones minérales retrouvée
aux alentours du Lautaret. Les points hauts
de ces trois zones sont respectivement 3,
7 et 5 mètres (Figures 7 et 8).
1 / 19 100%

étude menée en 2011 par Pierre Renault durant 12 semaines

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